ACOK 15 – Arya IV

  • Ce sujet contient 8 réponses, 8 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Odeon, le il y a 3 années et 5 mois.
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    darkdoudou
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    ACOK 15 – Arya IV
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 14, Jon II ACOK 16, Tyrion III

    C’est le troisième chapitre de suite avec un village déserté par les habitants, cette fois sur les bords de l’Oeildieu que cherche à traverser la petite troupe en route vers le Mur. Après l’exploration et une recherche de bateaux sans résultat, Yoren choisit de se mettre à l’abri derrière des murs de pierre. De nuit, Amory Lorch et les fourrageurs Lannister attaquent et rapidement investissent le fort. Alors que tout semble perdu, Yoren hurle à Arry et aux autres enfants de s’enfuir, ce qu’ils font en emmenant la petite chialeuse et après avoir envoyé une hache aux trois prisonniers du fourgon.

    Yoren mérite un hommage à mon avis avant tout, puis il sera temps de regarder les présages et de chercher des références dans d’autres univers.

    La préGarde de Nuit

    Ce qui m’a le plus frappé, c’est la cohésion de la petite troupe : alors que personne n’a prononcé de voeux, tous obéissent à Yoren et mettent leurs compétences au service du groupe jusqu’à leur fin tragique. J’ai voulu rendre hommage à tous ces hommes qui vont disparaître ici ou dans le prochain chapitre, en regroupant tout ce que l’on sait d’eux :
    – Koss, braconnier, guetteur fidèle, archer prêt à se battre.
    – Dobber, éclaireur, fouilleur, chef de corvée, guerrier prêt à se battre
    – Woth, éclaireur, chef explorateur, marinier, doué de bon sens face au danger
    – Gerren, enfant, éclaireur, explorateur avisé.
    – Kurz, braconnierr, éclaireur, guetteur, pêcheur à la main, sonneur de cor, cuisinier des glands, professeur en cris d’animaux
    – Tarber, découvreur de légumes, apprenti guérisseur, ami des arbres, prêt à se battre
    – Cutjack, tailleur de pierres, creuseur de tombes, prêt à se battre, guetteur
    – Reysen, vieux et hardi, médiateur de bagarres
    – Urreg, archer ?
    – Qyle, combattant naïf
    – Murch, éclaireur et aimant l’ordre

    Je ne parlerai pas ici des deux trios que l’on retrouvera plus tard autour d’Arya (Gendry – Tourte – Lommy & Jaqen R’ghar – Mordeur – Rorge) sauf pour noter que Jaqen demande à se battre et voudrait participer au dernier combat : ça n’aurait probablement pas changé le résultat de cette bataille à mon avis.

    Avec le recul, il est probable qu’un voyage en bateau depuis Port-Réal ou Sombreval aurait amené plus de sécurité. Cependant le voyage par la route a le gros avantage de dégrossir les recrues et de leur donner un esprit de corps qui serait bien utile une fois arrivé au Mur.
    Ma conclusion : bravo Yoren pour ton boulot de recruteur pour la Garde de Nuit. Dans la discrétion et sans faire de bruit, tu as fait très bien ton boulot pendant tes près de trente ans d’itinérance entre Westeros et le Mur. Merci à toi !

    des présages surtout sinistres

    Le premier paragraphe semble rassurant, poutant nous y retrouvons le thème du serpent-dragon annonciateur de danger qu’Emmalaure avait analysé précedemment, puis le début du deuxième paragraphe ne laisse pas de place au doute :

    La rivière scintillait tel un ruban bleu-vert sous les premiers rayons du soleil. Les roseaux se pressaient dans chaque creux des berges, un serpent sinuait à la surface des eaux, suscitant dans son sillage des risées qui allaient sans cesse s’élargissant. Un faucon décrivait au zénith des cercles nonchalants.
    Tout respirait la paix…, mais c’est alors que Koss repéra le cadavre.

    Harrenhal est de nouveau mentionné comme un lieu funèbre, et l’histoire lugubre racontée, même si Arya n’y attache pas d’importance, apparait comme une prémonition de ce qui va arriver dans les heures suivantes.

    Le méchant roi Harren s’étant renfermé dans ses murs, Aegon lança ses dragons contre le château, et ils l’embrasèrent. Nan affirmait que des spectres ardents persistaient à hanter les tours carbonisées. Il arrivait que, le soir, des hôtes allaient se coucher paisiblement et, au matin, on les découvrait calcinés.

    Pour Arya, Harrenhal est plutôt un bon présage, et elle nous montre qu’il n’y a pas que Sansa qui se fait des illusions sur les chevaliers :

    Tourte n’était qu’un imbécile ; ce n’est pas des fantômes que l’on trouverait à Harrenhal mais des chevaliers. Ce qui la mettrait en mesure, elle, de révéler son identité à lady Whent, laquelle ne manquerait pas de lui procurer une escorte de chevaliers pour la ramener saine et sauve à la maison. Ainsi se comportaient les chevaliers ; ils vous sauvegardaient, notamment les femmes.

    Pendant la découverte de la ville au bord du lac, Arya se rend compte que ça ne va pas, et elle se pose les bonnes questions :

    Cette ville déserte lui paraissait presque aussi lugubre que les décombres fumants du fortin dans lequel on avait découvert la femme manchote et la mioche aux cris suraigus. Pourquoi les gens s’étaient-ils enfuis, abandonnant tout ce qu’ils possédaient ? Qu’est-ce qui avait bien pu les terroriser à ce point ?

    Avec l’obscurité qui arrive le malaise d’Arya grandit, l’absence de bateaux la décourage et elle se demande quoi faire. Quand Yoren annonce sa décision de dormir dans le fortin, elle ne peut se contenir :

    « Nous ne devrions pas rester, lâcha-t-elle. Les gens s’en sont bien gardés. Ils ont tous décampé, leur seigneur inclus.
    — Arry qu’a les j’tons ! s’esclaffa Lommy.
    — Pas moi, riposta-t-elle vertement, mais eux les avaient.
    — Futé, mon gars, dit Yoren.

    Il ne reste qu’à fourbir ses armes : Yoren polit son épée, Gendry son heaume, et Arya en fait autant avec Aiguille. La bataille à venir est inéluctable.

    Le petit loup et le gros méchant cochon, ou Khazad Dûm ?

    l’introduction à la bagarre m’a fait penser au conte pour enfants « les trois petits cochons », mais avec des inversions étonnantes.
    Yoren, qui est futé tel le troisième petit cochon, préfère la maison de pierre à celles en bois ou en paille :

    — On peut coucher à l’auberge ? demanda Lommy.
    — On couch’ra dans l’fort, et les port’ barrées, mêm’, répondit le vieux. J’aim’ ben sentir des murs d’ pierre autour d’ moi quand j’dors. »

    Quand Arya, dans son lit de paille, fait son rêve de loup, les hommes ne s’inquiètent pas trop : qui a déjà vu un loup souffler sur une maison en pierrre ? Le mot « storm » en anglais signifie à la fois tempête, mais aussi « assaut » sur un fort, un batîment.

    « Let them howl, » Gerren said, « they’re out there, we’re in here. » Woth agreed. « Never saw no wolf could storm a holdfast. » / Laisse-les hurler, dit Gerren. Y sont dehors, et nous dedans. » Woth acquiesça : « Jamais vu un loup attaquer un fort.

    Pourtant, la maison en pierre est attaquée, ce n’est pas par les loups, mais par un cochon (piggy face dans la V.O.), qui couine plutôt qu’il parle (la voix perçante et aigue)

    Through the open visor of his helm, a face pale and piggy peered up. « Ser Amory Lorch, bannerman to Lord Tywin Lannister of Casterly Rock, the Hand of the King. The true king, Joffrey. » He had a high, thin voice. « In his name, I command you to open these gates. » / Le cavalier massif qui le montait arborait une manticore sur son écu, et des arabesques niellaient son pectoral de plates en acier. « Ser Amory Lorch, banneret de lord Tywin Lannister de Castral Roc, Main du roi. Du vrai roi, Joffrey. » Il avait une voix perchée, ténue.

    Arya la louve est à l’intérieur, et on a un gros méchant cochon qui menace à la porte comme le loup du conte puis demande à ses troupes de prendre d’assaut le fort de pierre (storm the walls and kill them all / « À l’attaque, et tuez-les tous »). Les soldats n’ont pas d’échelle mais ils vont grimper aux murs comme le loup dans le conte. Le feu, l’arme des cochons du conte, est utilisé par les Lannister pour enflammer la paille et le bois. Arya en petite louve (*) qu’elle est va se sauver par un tunnel étroit sous la paille dans l’hospice en bois.

    La trappe ouverte n’était plus qu’à deux pas de là, mais le feu se diffusait à une vitesse effrayante, consumant le vieux bois et la paille sèche en bien moins de temps qu’Arya ne l’eût cru.

    L’autre référence que j’ai trouvée vient de l’oeuvre de Tolkien : la saga du trône de fer et le Seigneur des Anneaux ont ceci en commun que bien souvent les scénes épiques sont escamotées (bataille du Bois-aux-Murmures) , ou encore vues d’un point de vue très restreint (bataille de la Verfurque). Pas d’envolées héroiques, la guerre est sale, fait saigner, et tue. Ici l’affrontement est raconté par Arya qui ne montre pas de comportement héroiïque, une guerre sale qui fait saigner et tue.

    Dans les deux oeuvres, les héros se retrouvent coincés dans un lieu fermé dont les occupants sont partis. Le passage que j’ai trouvé très proche de ce chapitre, c’est celui dans la Moria pendant lequel Frodon se bat pour la première fois et où apparaît une partie du corps d’un ennemi décrite avec beaucoup de détails : un pied pour le troll du Seigneur des Anneaux, une main pour le fourrageur Lannister de la saga. Ensuite Frodon/Arya poussent un cri de guerre toponymique : La Comté / Winterfell, et frappent avec leur épée extraordinaire Dard / Aiguille, ce qui fait reculer l’ennemi du premier assaut.

    Pour plus de détails, voici un lien vers le chapitre du seigneur des anneaux (paragraphes Heavey feet et Suddenly) que je mets en parallèle avec ces deux paragraphes.

    Conclusion

    la bataille est perdue, les chevaliers ne se montrent pas dignes de leur serment et exécutent même ceux qui se rendent. Yoren dans un dernier acte d’héroïsme et de sacrifice ordonne à Arya de filer, ce qu’elle va faire en entraînant sa petite meute : Gendry, Lommy, Tourte, et la gamine chialeuse. Arya va tout de même prendre le temps (pourquoi ?) de répondre enfin au dernier appel de Jaqen en allant chercher la hache pour la lancer aux trois prisonniers du fourgon.

    Il reste quelques questions : qu’est-il arrivé aux habitants du village ? Ont-ils fui vers la Port-Royal ou vers Harrenhal ? pour ma part je mettrai un cerf sur l’Ïle-aux-faces.

    Yoren aurait-il pu échapper aux Lannister ? Dans l’absolu et après avoir lu le bouquin, probablement oui, en se cachant dans la forêt (surtout pas à l’auberge !) ou en construisant des radeaux dès son arrivée au bord de l’eau. Mais d’un autre côté, une attaque de nuit était difficile à prévoir, ainsi que le principe même d’une attaque sur un fort neutre et défendu qui implique un coût important de pertes humaines.

    Enfin, en quel animal Arya (*) semble-t-elle se transformer à la fin de ce chapitre ? Les indices sont qu’elle est ravie de retrouver la terre humide et grasse dans un tunnel où elle rampe. Ne serait-ce pas déjà une Belette ? Ou un rat pour compléter le trio avec le verrat Amory Lorch et le faucon du premier paragraphe ?

    #152814
    R.Graymarch
    • Barral
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    Le début du chapitre commence par une vision de paysage paradisiaque qui se révèle très vite être un enfer

    The river was a blue-green ribbon shining in the morning sun. Reeds grew thick in the shallows along the banks, and Arya saw a water snake skimming across the surface, ripples spreading out behind it as it went. Overhead a hawk flew in lazy circles.

    It seemed a peaceful place . . . until Koss spotted the dead man.

    Au passage, il y a pas mal de « reeds » dans les environs

    Ca sentait dans l’eau…

    His sodden green cloak had hung up on a rotted log, and a school of tiny silver fishes were nibbling at his face. “I told you there was bodies,” Lommy announced. “I could taste them in that water.”

    J’ai noté aussi que les recrues pas encore intronisées ont une fonction dans une organisation quasi militaire. Mais personne n’écoute Rorge (c’est triste !!). Le plan pour prendre le bateau pour traverser l’Oeildieu paraît assez foireux (surtout avec Mordeur, Rorge et Jaqen qui sont emprisonnés). La suite, c’est se faire héberger à Harrenhal (et ses fantômes). On en est loin (pour l’instant).
    Comme mentionné, Arya a quand même un bon sens de perception, et d’évaluation de la situation de la Garde de nuit

    Arya could not keep quiet. “We shouldn’t stay here,” she blurted. “The people didn’t. They all ran off, even their lord.”

    “Arry’s scared,” Lommy announced, braying laughter.

    “I’m not,” she snapped back, “but they were.”

    “Smart boy,” said Yoren. “Thing is, the folks who lived here were at war, like it or no. We’re not. Night’s Watch takes no part, so no man’s our enemy.”

    And no man’s our friend, she thought, but this time she held her tongue. Lommy and the rest were looking at her, and she did not want to seem craven in front of them.

    Comme noté plus haut, bis, tout le monde s’occupe (et il y a de l’oie à manger)

    “Why can’t I split the wood?” she asked, but no one listened. / No one talked much, not even Lommy. Gendry went off by himself afterward, polishing his helm with a look on his face like he wasn’t even there. The crying girl whimpered and wept, but when Hot Pie offered her a bit of goose she gobbled it down and looked for more.

    Evidemment, dur de ne pas noter cette phrase

    “Arry has wolves in his head,” sneered Lommy.

    L’expérience (minime) paie

    In a heartbeat, all of them were pulling on clothes and snatching for whatever weapons they owned.

    J’ai tiqué sur la mention de « guerre rouge » (le gras est de mon fait)

    “Boy! Sweet boy! Is it war, red war? Boy, free us. A man can fight. Boy!

    J’ai bien aimé aussi le rappel des lucioles (je suppose) du début, mais en moins champêtre

    For a moment she thought the town was full of lantern bugs
    La négociation avec Amory Lorch part sur un ton tendu. Yoren ne se laisse pas impressionner

    “Have a look. That’s black, for the Night’s Watch.”

    “Or black for House Dondarrion,” called the man who bore the enemy banner.

    /

    “Are you blind, man?” Yoren waved his staff back and forth, making the cloak ripple. “You see a bloody lightning bolt?”

    “By night all banners look black,” the knight in the spiked helm observed.

    Je découvre que Lorch a une « high thin voice », étonnant, je m’attendais à une voix à la Gregor.

    Yoren est toujours accro à sa surelle (j’ai bien noté que vous avez dit aux chapitres précédents que c’est lié à la couleur rouge). Et on ne le prend pas au sérieux. Du tout. Je note l’usage de « crow », juste après un chapitre de Jon où on fait parler les corbeaux (et que personne ne les écoute)

    Yoren was chewing sourleaf. “Told you, no one here but us. You got my word on that.”

    The knight in the spiked helm laughed. “The crow gives us his word.

    Ensuite, c’est la bataille furieuse

    Arya jumped over a dead boy no older than Jon, lying with his arm cut off. She didn’t think she’d done it, but she wasn’t sure.

    /

    Underneath he was bald and scared-looking, with missing teeth and a speckly grey beard, but even as she was feeling sorry for him she was killing him, shouting, “Winterfell! Winterfell!” while Hot Pie screamed “Hot Pie!” beside her as he hacked at the man’s scrawny neck.

    /

    The night rang to the clash of steel and the cries of the wounded and dying. For a moment Arya stood uncertain, not knowing which way to go. Death was all around her.

    /

    The open trap was only a few feet ahead, but the fire was spreading fast, consuming the old wood and dry straw faster than she would have believed. Arya remembered the Hound’s horrible burned face.

    /

    “I’d save the donkeys first. There’s no time.”

    /

    It felt blessedly cool outside, but men were dying all around her.

    /
    She got dirt in her mouth but she didn’t care, the taste was fine, the taste was mud and water and worms and life. Under the earth the air was cool and dark. Above was nothing but blood and roaring red and choking smoke and the screams of dying horses.
    /
    A dozen feet down the tunnel she heard the sound, like the roar of some monstrous beast, and a cloud of hot smoke and black dust came billowing up behind her, smelling of hell. Arya held her breath and kissed the mud on the floor of the tunnel and cried. For whom, she could not say.
    Arya pense à Sandor (étonnant), sauve Jaqen et cie puis une fois sous terre, pleure. Gros final, on ne sait pas si elle va s’en sortir, pour l’instant

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #152826
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 896

    Pour Arya, Harrenhal est plutôt un bon présage, et elle nous montre qu’il n’y a pas que Sansa qui se fait des illusions sur les chevaliers :

    À part ser Rodrick Cassel, combien de chevaliers a fréquenté Arya à Winterfell ? C’est peut être pour ce genre d’exemples qu’elle peut croire que des chevaliers l’aideront. Toutefois elle a bien l’exemple de ser Meryn ou de ser Gregor (a minima) pour montrer l’inverse. C’est d’ailleurs un autre chevalier qui lance l’attaque : ser Amory.

    Il ne reste qu’à fourbir ses armes : Yoren polit son épée, Gendry son heaume, et Arya en fait autant avec Aiguille. La bataille à venir est inéluctable.

    Dans ce genre d’ambiance, ta présentation m’a amené à penser à la bataille du gouffre de Helm dans Les Deux Tours, quand tous les protagonistes se préparent derrière les remparts pour une grande bataille. Ici, pas de Gandalf, et les survivants seront ceux qui auront fui (Arya,Gendry,…) ou intégré les forces ennemies (Jaqen, Rorge, Mordeur).

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 9 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #152830
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Merci pour vos analyses !

    Juste un petit grain de sel…

    Pour Arya, Harrenhal est plutôt un bon présage, et elle nous montre qu’il n’y a pas que Sansa qui se fait des illusions sur les chevaliers :

    À part ser Rodrick Cassel, combien de chevaliers a fréquenté Arya à Winterfell ? C’est peut être pour ce genre d’exemples qu’elle peut croire que des chevaliers l’aideront..

    Arya a surtout côtoyé Sansa et entendu les mêmes histoires qu’elle ! Même si, contrairement à sa sœur, elle n’a pas basé son futur rêvé là-dessus, dans l’adversité, ça lui revient : les chevaliers sont loyaux…et ce n’est pas la personnalité de Papa Ned qui peut lui faire penser le contraire !

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #152853
    Athouni
    • Patrouilleur Expérimenté
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    D’accord avec ce qui a déjà été dit. Voici ce que j’avais préparé.

    Après trois chapitres d’ambiance, il se passe enfin quelque chose dans le nouveau chapitre d’Arya. Le lecteur désirait de l’action, il sera servi et n’aura plus que ses yeux pour pleurer.

    Irrémédiablement condamnés

    ACOK – Arya IV est un aboutissement logique et implacable. Comme dans le précédent chapitre d’Arya, le sort funeste de la petite troupe est perceptible bien avant la tuerie. Dès le second paragraphe, la chose est entendue :

    It seemed a peaceful place… until Koss spotted the dead man.

    Pire, Yoren et les siens se trouvent dans une impasse. La traversée leur est impossible tant à gué que par le pont en bois, lequel a été incendié. Si on l’avait oublié, Martin nous rappelle que le Conflans est ravagé par les flammes depuis de nombreux mois. Ainsi, un peu plus loin, Arya s’étonne presque quand « the house and field had not been burned, and there were no corpses about. » Le monde est désormais dévasté et le paysage idyllique (« The river was a blue-green ribbon shining in the morning sun.[…] Overhead a hawk flew in lazy circles« ). entrevu dans le premier paragraphe ne peut-être qu’une illusion rapidement dissipée.

    Les autres options (est et ouest) sont rapidement évoquées par Yoren pour être ipso facto rejetées. Un des espoirs du vieil homme réside dans Harrenhal (« That’s Lady Whent’s seat, and she’s always been a friend o’ the Watch.« ). Pour le relecteur, il est très clair que Yoren et ses hommes sont condamnés d’avance. Quand bien même, ils parviendraient jusqu’à Harrenhal, le château n’est plus le siège d’une amie de la Garde de Nuit. Bien au contraire, c’est le lieu à partir duquel les brutes les plus épaisses des armées Lannister, des hommes aussi peu fréquentables que Gregor Clegane, Vargo Hoat ou bien encore Amory Loch lancent leurs funestes expéditions.

    A clash of kings ?

    Arya IV offre la première scène de bataille d’ACOK. Il faut noter qu’elle n’oppose pas un roi déclaré à un autre roi déclaré. La première victime, c’est le peuple et c’est d’ailleurs pourquoi il fuit, ce qu’Arya comprend d’ailleurs très bien intuitivement à plusieurs reprises :

    This empty town frightened her almost as much as the burnt holdfast where they’d found the crying girl and the one-armed woman. Why would people run off and leave their homes and everything? What could scare them so much?

    et plus loin :

    Arya could not keep quiet. « We shouldn’t stay here, » she blurted. « The people didn’t. They all ran off, even their lord. » « Arry’s scared, » Lommy announced, braying laughter. « I’m not, » she snapped back, « but they were. » « Smart boy, » said Yoren. « Thing is, the folks who lived here were at war, like it or no. We’re not. Night’s Watch takes no part, so no man’s our enemy. » And no man’s our friend, she thought, but this time she held her tongue.

    https://images.squarespace-cdn.com/content/v1/565b32f6e4b0c668da66a21b/1579893750197-4RXJODPOK2YH6H3AP0EQ/ke17ZwdGBToddI8pDm48kCm48Uy3y83WwpgArfm2-Tt7gQa3H78H3Y0txjaiv_0fDoOvxcdMmMKkDsyUqMSsMWxHk725yiiHCCLfrh8O1z5QHyNOqBUUEtDDsRWrJLTmo3_5ncHsS_KC884-Z46vJVLbehw3w7X2XW2iwTaKwdDcpInsdRODP2MX_Ohvkk-F/image-asset.jpeg?format=2500w

    Cependant, aussi lucide soit-elle, Arya reste prisonnière de certaines idées profondément ancrées dans sa classe, notamment concernant les chevaliers-défenseurs-de-la-veuve-et-de-l’orphelin (« That was what knights did; they kept you safe, especially women« .). Ainsi, c’est Gendry, l’enfant du peuple, qui lui ouvre les yeux lorsque Amory Loch et ses hommes les débusquent :

    Look with your eyes, Arya wanted to shout at the men below. « Can’t they see we’re no lords or knights? » she whispered. « I don’t think they care, Arry, » Gendry whispered back. And she looked at Ser Amory’s face, the way Syrio had taught her to look, and she saw that he was right.

    S’en suit un déferlement de violences, qui n’est pas tant une bataille qu’une boucherie. « Young boys and old men die the same« , annonce Amory Loch témoignant ainsi de ses intentions réelles. Et effectivement, les brutes sont sans pitié tuant à tour de bras pour le plaisir de tuer. Pour Arya, la scène charrie là encore son lot d’images effrayantes, certaines même infernales (« roaring red« , « monstrous beast« , « cloud […] smelling of hell« , etc.), dans la continuité des chapitres précédents. A ceci près que, cette fois, Arya n’arrive pas sur les lieux une fois la tragédie terminée.

    A la scène d’entrée du chapitre répond la dernière : Au « blue-green ribbon shining in the morning sun » succède le « roaring red » de la grange en feu, le « water snake skimming across the surface » est devenu un « writhing black snake » tandis qu’au dessus d’elle, il n’y a pas un faucon volant « in lazy circles » mais « blood and and roaring red and choking smoke and the screams of dying horses. »

    L’expérience marque durablement Arya dont on n’oublie parfois qu’elle n’est qu’une enfant. Singulièrement d’ailleurs, Arya qui, au cours du chapitre, s’agace des pleurs de la petite fille, qui se demande pourquoi diable elle pleure constamment, finit en larmes et hébétée à la fin du chapitre : « Arya held her breath and kissed the mud on the floor of the tunnel and cried. For whom, she could not say« . Pour un temps, Arya redevient une petite fille d’une dizaine d’années. Les guerres, la guerre des cinq Rois comme les autres, sont toujours payées au prix fort par les plus faibles.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 9 mois par R.Graymarch. Raison: guet

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #152869
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 996

    A propos des chevaliers, je note que pour notre méchant du chapitre, GRRM a choisi un prénom – Amory – typiquement médiéval et qui plus est de la noblesse médiévale. Il y a des précédents historiques et littéraire à notre Amory (Amaury), mais surtout, l’un d’eux était légat du pape lors d’une croisade contre les Albigeois et la tradition littéraire lui a attribué la phrase « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » lors de la prise de Béziers et du massacre qui s’est ensuivi (la phrase n’est pas attestée, mais le massacre, lui, l’est).
    Qui plus est, je ne peux pas m’empêcher de voir une jeu de mot dans « Lorch » à la place de « torch » (la torche). Notre chevalier incendiaire est on ne peut mieux nommé, on peut même dire qu’il cumule !
    Par rapport aux références internes à la saga, il porte la bannière à la manticore, une bête fantastique a priori d’origine valyrienne qui n’est peut-être pas un dragon mais dont les ravages s’apparentent à ceux du dragon dans le présent chapitre. Vous avez déjà relevé le texte qui parle de « serpent » (« snake »), de bête (« beast »), de « rugissements » (« roaring » – Drogon « roars » lorsque Daenerys lui donne l’ordre « dracarys » pour la première fois à Astapor – sinon, c’est le feu qui « roars ») et d’enfer (« hell ») : après son précédent chapitre où la troupe de Yoren arrivait aux Enfers, cette fois, elle y rencontre un des démons qui y sévit, à savoir un dragon (métaphorique).

    Très bien vue, Darkdoudou, la référence au conte des petits cochons et du méchant loup, j’ai bien ri et j’étais complètement passée à côté !

    Enfin, dans la série foreshadowing, la transformation d’Arya en petite bestiole type souris/petit rougeur/petit mammifère insignifiant qui échappe (miraculeusement) aux flammes du dragon me paraît là encore participer à la construction thématique de ce personnage : une cendrillon (au sens sale) qui vient à bout des monstres terribles que sont devenus celles et ceux (ses deux soeurs et sa marâtre) qui se sont pris à un moment pour des dieux/rois/puissants. Il y a même des figures de « princes promis » dans son parcours, bien qu’ils fleurent tous la bâtardise.

    edit : bon, je ne sais pas vous, mais la double traversée de la grange en feu reste quand même un des passages les plus irréalistes possibles. On est vraiment en plein cinéma !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 9 mois par Emmalaure.
    #152886
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
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    Arya pense à Sandor (étonnant)

    Je suis étonné que tu es étonné : l’association d’idées me semble cohérente car Arya pense à lui alors qu’elle est proche d’être brûlée, dans la grange. Brûlée -> face brûlée -> Limier.

    Quelques minutes auparavant, au début du combat, Arry s’est aussi souvenu que son père a envoyé Beric Dondarrion à la recherche du frère du Limier, ça lui avait semblé remonter à des milliers d’années, comme quelque chose qui était arrivé à une certaine Arya Stark.

    Arya a surtout côtoyé Sansa et entendu les mêmes histoires qu’elle ! Même si, contrairement à sa sœur, elle n’a pas basé son futur rêvé là-dessus, dans l’adversité, ça lui revient : les chevaliers sont loyaux…et ce n’est pas la personnalité de Papa Ned qui peut lui faire penser le contraire !

    Tu as raison ! Au fond d’elle-même, Arya est beaucoup plus proche de Sansa qu’elle le croit (et que le lecteur peut le croire)

    Très bien vue, Darkdoudou, la référence au conte des petits cochons et du méchant loup, j’ai bien ri et j’étais complètement passée à côté !

    Venant de toi, le compliment me va doublement droit au coeur ! J’avoue avoir pensé à toi et tes recherches sur les contes de fée quand j’ai écrit cette partie sur les petits cochons et j’ai pris beaucoup de plaisir à l’approfondir et l’écrire.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 9 mois par R.Graymarch.
    #153085
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1289

    J’ai beaucoup aimé ce chapitre! De l’action, de l’aventure, c’est pour ça que j’ai signé. La montée de la tension est très bien gérée jusqu’au combat final, et son final flamboyant.

    Que puis-je dire qui n’a pas été dit en mieux? Ce combat pour un fortin déserté résume à mon sens toute l’absurdité de la guerre du Conflans. Les recrues de la Garde de Nuit n’étaient effectivement pas des ennemis des Lannister, mais Amory Lorch a décidé de les exterminer sans vraie raison, poussé par sa méfiance et son goût de sang.

    Je ne sais pas combien d’hommes il perd dans cet assaut, mais c’est un combat absurde, même du point de vue Lannister. Un combat désespéré sans raison, et qui ne change rien à la guerre, à part de nouveaux morts et de nouvelles destructions.

    Poésie à part, Lorch est vraiment un mauvais commandant. Tywin le garde pour sa férocité (un outil pour chaque tâche, un homme pour chaque outil, ou quelque chose comme ça). Pour ce genre de tâches, il prend un homme qui n’est pas du genre à se poser des questions, et résultat, il se retrouve avec un homme qui n’est pas du genre à se poser des questions.

    #158196
    Odeon
    • Pas Trouillard
    • Posts : 696

    Ce combat pour un fortin déserté résume à mon sens toute l’absurdité de la guerre du Conflans. Les recrues de la Garde de Nuit n’étaient effectivement pas des ennemis des Lannister, mais Amory Lorch a décidé de les exterminer sans vraie raison, poussé par sa méfiance et son goût de sang.

    Je me suis pour ma part demandé si au contraire Yoren n’aurait pas pu éviter le massacre en ouvrant les portes.

    « A l’attaque et tuez les tous » repris Ser Amory d’un ton d’ennui.

    Si vraisemblablement Lorch ne semble pas ressentir beaucoup de remords à exécuter sa besogne la perceptive d’un bain de sang ne créé pas chez lui une émulation particulière. Après tout les massacres déjà commis peut être espérait il sincèrement que les occupants du château montreraient patte blanche et qu’il pourrait repartir en ayant seulement brûlé quelques maisons vides. Cette question restera sans réponse et on ne peut que comprendre la méfiance de Yoren.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 5 mois par R.Graymarch.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

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