ASOS 38 – Jaime V

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    Eridan
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    ASOS 38 – Jaime V
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 37, Davos IV ASOS 39, Tyrion V

    Hello tous, et navré pour ce retard !
    Je passerai très rapidement sur le résumé du chapitre, pour cette fois. Ce sont les liens avec le reste de la saga, qui vont m’intéresser.

    Jaime et Brienne partagent un bain. Ils se confrontent en joute verbale sur la rébellion de Robert et l’assassinat d’Aerys. Brienne connaît la version des chansons, celle favorable aux vainqueurs :

    Tout ce que fît Robert, il le fit par amour. […] Il ne se mit en selle qu’afin de sauver le royaume.

    Jaime a une toute autre version, pas forcément plus juste. Certes, Robert peut être accusé d’avoir fait saigner le royaume par orgueil pour les beaux yeux de Lyanna, mais c’est oublier qu’Aerys avait ordonné à Jon Arryn de lui livrer sa tête.
    Jaime reconnaît lui-même que les confidences auxquelles il se livre ne sont pas habituelles :

    Il se sentait comme un homme gris. C’est la chaleur qui règne ici, c’est le poison qui coule dans mes veines, les dernières séquelles de la fièvre. Je ne suis pas moi-même.
    […]
    Qu’est-ce qui me prend de le raconter à cette vilaine petite gourde ?

    Est-ce la perte de sa main qui le fait délirer comme il le croit ? Ou l’énervement envers Brienne ? Ou les deux ? Ou une autre force à l’œuvre ?

    On comprend alors que pendant toutes ces années, Jaime a respecté une partie de son vœu : celle qui lui interdisait de révéler les secrets du Roi Fou : il n’a parlé à personne des caches de grégeois installé pendant la rébellion (d’où la surprise d’en avoir retrouvé dans ACOK), il n’a pas dévoilé non-plus les raisons qui l’ont poussé à tuer Aerys. Par fierté, par orgueil, Jaime ne s’est jamais justifié, jamais expliqué de son crime. L’aurait-il fait, Eddard Stark aurait-il compris ? Aurait-il pardonné ? Au lieu de créer un fossé entre les deux maisons qui a explosé dans AGOT ?

    Jaime perd connaissance, Qyburn l’aide à revenir à lui et à se préparer pour le souper avec Bolton.

    Dans une salle mille fois trop grande, une partie de jeu des trônes s’engage. Jaime oriente rapidement la discussion sur les intentions de Bolton. Celui-ci soupèse encore la question de l’avenir de son captif : Jaime l’ignore, le lecteur aussi, mais Roose Bolton a déjà un accord secret avec Tywin Lannister et les Noces Pourpres sont déjà préparées. Roose n’a pas intérêt à se fâcher avec les Lannister ; la solution logique, celle qui s’impose, est d’envoyer Jaime à Port-Réal. Seulement, Roose retarde sa décision. En bon prudent, il a besoin d’une garantie.

    Car il est mon homme, comme je suis l’homme du roi Robb. Ainsi son crime est-il mien, ou du moins peut-il le paraître à votre père.

    On appréciera en passant la comparaison : Varshé est un homme de Roose, comme Roose est un homme de Robb … En effet, et tout aussi fiable l’un que l’autre pour celui qui les commande ^^

    Jaime a compris, il s’empresse de le satisfaire :

    « Vous souhaitez que je vous lave de tout reproche. Que je dise à mon père que ce moignon n’est nullement votre œuvre. »

    En passant, on revoit rapidement Elmar Frey, mais c’est surtout un prétexte pour évoquer un autre personnage et une autre intrigue :

    – On a des nouvelles d’Arya Stark ? » Brienne s’inclina vers leur hôte.« Lady Catelyn avait peur que… La petite est toujours en vie ?
    – Mais oui, dit le sire de Fort-Terreur.
    – Vous le savez avec certitude, messire ? »
    Il haussa les épaules. « Elle avait disparu quelque temps, c’est exact, mais on a fini par la retrouver. Je compte la renvoyer en sécurité dans le Nord.

    Affaire à suivre …

    Jaime menace Roose à un moment, ce qui donne lieu à une remarque particulièrement ironique (et un foreshadowing pour la suite) :

    Pas très chevaleresque, menacer son propre hôte par-dessus son propre fromage et ses propres olives, gronda le sire de Fort-Terreur. Dans le Nord, nous tenons encore pour sacrées les lois de l’hospitalité.

    Roose lui-même ne les enfreindra pas, en effet …

    Assez tristement aussi, Roose Bolton nous donne l’explication de sa trahison et la clé qui aurait (peut-être) permis d’éviter les Noces Pourpres :

    – Gagné toutes ses batailles en perdant les Frey, les Karstark, Winterfell et le Nord. Une calamité que le loup soit si jeune. Les gamins de seize ans se croient toujours immortels et invincibles. Un homme plus mûr ploierait le genou, m’est avis. Toute guerre s’achève par une paix, et la paix s’assortit de pardons…, pour les Robb Stark du moins. Pas pour les Varshé Hèvre. »

    Dans ACOK, déjà, les Frey et Bolton concluaient que la guerre était perdue pour les Stark … mais déjà à l’époque, Roose posait la question cruciale : « qui pourra le faire entendre au roi Robb ? »
    Si Robb avait été moins vert, moins brave, moins déterminé, moins obstiné … S’il avait été possible de lui faire entendre que la guerre était perdue, il aurait pu faire la paix avec les Lannister et échapper aux Noces Pourpres. Catelyn Stark en viendra à la même conclusion d’ici quelques chapitres, et tiendra le même discours, à un Robb qui s’enferrera dans la défiance et dans l’accomplissement de ce que lui dicte son honneur … précipitant ainsi sa fin.

    L’échange se conclut cruellement pour Brienne : après avoir appris le mariage de Robb et Jeyne Ouestrelin, faisant du jeune roi un parjure, elle apprend que Tyrion s’est marié à Sansa, qui ne lui sera donc pas restituée … Pire, Roose ayant soufflé Jaime à Varshé, il ne peut lui ravir sa seconde captive, celle qui doit évidemment lui ramener pleins de saphirs.

    Les jeux de Varys

    Difficiles à décrypter, mais intéressants à relever dans ce chapitre. On découvre que Varys a déjà profité des troubles d’une guerre pour supprimer des personnes gênantes, comme il l’a fait précédemment avec les Epois dans ACOK :

    Il se mit à voir des traîtres partout, et Varys ne rata pas une occasion de lui signaler ceux qu’il risquait d’omettre.

    Malgré la paranoïa pourtant, Aerys va suivre le conseil de Pycelle (agent dormant des Lannister, particulièrement bien placé et efficace en cette circonstance) et laisser les lions entrer à Port-Réal, alors que Varys lui conseillait comme toujours la défiance.

    Convaincu par Pycelle que son gouverneur de l’Ouest était venu prendre sa défense, le roi fit ouvrir ses portes. La seule et unique fois où il aurait dû n’en croire que Varys, il ne l’écouta point.

    Certains l’interprètent comme le signe de la réelle allégeance Targaryen de Varys … Mais les raisons de Varys sont sans doute plus complexes. Déjà, il n’a effectivement aucune raison de faire particulièrement confiance aux Lannister à ce moment. Ensuite, Varys semble depuis toutes ces années avoir intérêt à l’instabilité du royaume. La rébellion de Robert était déjà une formidable source d’instabilité, il a pu vouloir la faire perdurer encore un peu. Avec Rhaella et les enfants à Peyredragon, les Tyrell à Accalmie, la guerre pouvait toujours continuer. Plus pragmatiquement, Varys pouvait craindre pour sa vie, entre la menace des Lannister d’un côté et le piège du feu grégeois de l’autre, tout simplement.

    Main fantôme, main divine ?

    Jaime a perdu sa main d’épée, ce qui amène le personnage à une véritable crise d’identité :

    La main qui m’a fait Régicide. La chèvre lui avait volé là simultanément sa gloire et son opprobre. Et laissé quoi ? Qui suis-je, maintenant ?

    Il se posait déjà ces questions dans le chapitre précédent :

    Se pourrait-il que je sois lâche ? Ils m’ont fauché ma main d’épée. N’étais-je rien d’autre qu’une main d’épée ? Bonté divine, serait-ce vrai ?
    […]
    On lui avait fauché sa main, on lui avait fauché sa main d’épée, sa main d’épée sans laquelle il n’était plus rien. L’autre main comptait pour du beurre. Depuis l’époque où il avait appris à marcher, son bras gauche était le bras du bouclier, sans plus. C’était sa main droite qui faisait de lui un chevalier ; sa main droite qui faisait de lui un homme.

    ASOS, Jaime IV.

    Et ce ne sera pas la dernière fois : Jaime va devoir se réinventer. Le brillant chevalier blanc est mort. Il va devoir renaître et espère ainsi devenir quelqu’un d’autre. Si bien qu’il se demandera s’il ne pourrait pas devenir autre chose que « le Régicide » :

    « A partir d’aujourd’hui, les gens vont vous appeler Main d’Or, messire », avait affirmé l’armurier en la lui arrimant au poignet pour la première fois. Il se gourait. Je serai le Régicide jusqu’à ma mort.
    […]
    Il en éprouva une véritable satisfaction. Ça, c’était de la justice. Fais-en ton habitude, Lannister, et il se pourrait qu’un jour on t’appelle Main d’Or, en définitive. Main d’Or le Juste.

    AFFC, Jaime III.

    Mais dans ce chapitre, il y a un autre aspect, moins évident qui m’interpelle :

    « Est-ce la vue de mon moignon qui vous bouleverse à ce point ? reprit-il. Vous devriez être enchantée. La main que j’ai perdue est celle qui a zigouillé le roi. Celle qui a balancé le petit Stark du haut de la tour. Celle que je glissais dans l’entrejambe de ma sœur pour la faire mouiller. »

    La main perdue était celle qui faisait de Jaime un chevalier, mais aussi celle qui est liée à tous ses pêchés, tous ses vices, tout ce qui faisait de lui un mauvais homme. Dans une lecture un peu plus religieuse, on pourrait se demander si Jaime n’a pas été puni pour les fautes commises avec cette main … D’autant que le texte semble suggérer que les dieux sont bien à l’œuvre, comme le dit Bolton.

    Vous n’éprouvez point de pitié pour notre maudite chèvre condamnée ? Ah, mais les dieux doivent, eux…, sinon pourquoi vous auraient-ils fait tomber dans ses pattes ?

    A-t-on vraiment affaire à une nouvelle manifestation de la volonté des dieux ? Ce n’est pas complètement impossible : on se rappellera dans le chapitre Jaime II avoir assisté à une surprenante « intervention divine », avec ce troisième cheval, apparu fort opportunément, présentant des caractéristiques proches de celles de Freuxsanglant …

    Les désirs et l’amour

    On le sait, Jaime n’a qu’une femme en tête, une seule : Cersei. Ces précédents chapitres, et celui-ci, illustrent parfaitement l’obsession qu’il a pour sa sœur. A tel point qu’il est évidemment insensible à la nudité d’une autre femme, surtout d’une femme repoussante comme Brienne :

    « N’ayez crainte, fillette. Vos cuisses sont vertes et violâtres, et ce que vous avez entre elles m’est indifférent. »

    Indifférent ? Vraiment ? La suite du chapitre démontre que non :

    Comme elle enjambait le rebord, Jaime entrevit le fourré blond qui lui tapissait l’aine. Elle était beaucoup plus velue que Cersei. Il sentit sa queue s’ériger sous l’eau de manière inepte. Eh bien, voilà, maintenant je sais. Ça fait trop longtemps que je suis privé de ma sœur. Il détourna les yeux, troublé par la réaction de son corps.

    Jaime tente de se convaincre qu’il ne s’agit que d’une réaction mécanique, conséquence d’un manque … Toutefois, un autre passage montre que Brienne va prochainement devenir une rivale de Cersei.

    Elle avait les bras grenus de chair de poule et glacés, gluants, mais elle était forte, et plus délicate qu’il ne l’aurait cru. Plus délicate que Cersei, songea-t-il tandis qu’elle l’extirpait du bain, jambes ballantes comme une queue flasque.

    C’est peut-être la première fois, mais pas la dernière, qu’on pourra constater le désir de ces personnages l’un pour l’autre.

    Liens cachés ?

    Martin se serait-il amusé à nous glisser subtilement une petite référence aux origines de Brienne et à son lien avec Dunk ? Jaime lui demande à un moment :

    Êtes-vous aussi épaisse qu’un mur de château ?
    Are you as thick as a castle wall?

    Cette expression est citée plusieurs fois dans les nouvelles de Dunk et l’Œuf ; ser Arlan s’en servait pour taquiner son écuyer :

    Dunk le lourdaud, épais comme une muraille de forteresse.
    Dunk the lunk, thick as a castle wall.

    L’Épée lige.

    C’est peut-être fait exprès, ou pas : d’autres personnages sans lien apparent avec Dunk (Petit Paul et Grenn) font aussi l’objet de ce quolibet … mais je trouvais intéressant de le relever. 😉

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 4 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #171780
    R.Graymarch
    • Barral
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    Gros morceau ce chapitre. Un des plus importants de la saga pour beaucoup (et cela se voit encore plus à la relecture). On comprend enfin Jaime qui se confie à Brienne et entame son arc de rédemption (à confirmer dans les tomes 6 et 7^^) ainsi que le jeu subtil de Roose Bolton.

    Première partie : les bains

    Jaime débarque et jauge Brienne avec une comparaison peu flatteuse

    with hands as big as Gregor Clegane’s.

    /

    The pointy little buds she was so intent on hiding would have looked more natural on some ten-year-old than they did on her thick muscular chest.

    Jaime vire le garde et la servante. J’ai tiqué ensuite sur cette phrase : bizarre de construire un château récent prenant un modèle si lointain. Surtout qu’il faut alimenter ça (et idem pour les 100 cheminées de la salle principale) : ils ont du bois à volonté ?

    The tubs were large enough to hold six or seven, after the fashion of the Free Cities

    Jaime est diminué mais garde ses sarcasmes

    “If I faint, pull me out. No Lannister has ever drowned in his bath and I don’t mean to be the first.”

    “Why should I care how you die?”

    “You swore a solemn vow.”

    J’ai tiqué ensuite sur les mentions de couleurs dans ce passage

    Your thighs are purple and green / He smiled as a red flush crept up the thick white column of her neck.

    Jaime continue dans sa provoc’
    He thrust his stump at her face. “No wonder Renly died, with you guarding him.”
    Et un peu plus tard, Jaime a une attirance pour Brienne et pense que cela fait trop longtemps qu’il est loin de Cersei. Huhu.
    Cela rend Jaime un peu humble mais peu habituée, Brienne le rembarre (tu récoltes ce que tu as semé, Jaime)

    “That was unworthy,” he mumbled. “I’m a maimed man, and bitter. Forgive me, wench. You protected me as well as any man could have, and better than most.”

    She wrapped her nakedness in a towel. “Do you mock me?”

    That pricked him back to anger. “Are you as thick as a castle wall? That was an apology. I am tired of fighting with you. What say we make a truce?”

    “Truces are built on trust. Would you have me trust—”

    “The Kingslayer, yes. The oathbreaker who murdered poor sad Aerys Targaryen.” Jaime snorted.

    Jaime fait son Caliméro en disant que c’est pas juste qu’on accepte des trucs à Robert mais pas à lui

    “ Why is it that no one names Robert oathbreaker? He tore the realm apart, yet I am the one with shit for honor.”

    “Robert did all he did for love.” Water ran down Brienne’s legs and pooled beneath her feet.

    “Robert did all he did for pride, a cunt, and a pretty face.”

    Jaime est toujours bien faible, cependant
    Jaime felt light-headed. It is the heat in here, the poison in my blood, the last of my fever. I am not myself. He eased himself down until the water reached his chin. “Soiled my white cloak . . . I wore my gold armor that day, but . . .”

    Ensuite, Jaime parle beaucoup et GRRM fait habilement la jonction avec la bataille des Cloches, déjà narrée quelques chapitres plus tôt. Il nous raconte même la suite et c’est assez passionnant d’avoir ce point de vue

    The king reminded Lewyn Martell gracelessly that he held Elia and sent him to take command of the ten thousand Dornishmen coming up the kingsroad. Jon Darry and Barristan Selmy rode to Stoney Sept to rally what they could of griffins’ men, and Prince Rhaegar returned from the south and persuaded his father to swallow his pride and summon my father. But no raven returned from Casterly Rock, and that made the king even more afraid. He saw traitors everywhere, and Varys was always there to point out any he might have missed. So His Grace commanded his alchemists to place caches of wildfire all over King’s Landing. Beneath Baelor’s Sept and the hovels of Flea Bottom, under stables and storehouses, at all seven gates, even in the cellars of the Red Keep itself.

    On arrive jusqu’à la mort de je ne sais plus quelle Main

    And all the time, I stood by the foot of the Iron Throne in my white plate, still as a corpse, guarding my liege and all his sweet secrets

    Jaime livre toutes ses pensées et il a sans doute raison

    Aerys meant to have the greatest funeral pyre of them all. Though if truth be told, I do not believe he truly expected to die. Like Aerion Brightfire before him, Aerys thought the fire would transform him . . . that he would rise again, reborn as a dragon, and turn all his enemies to ash.

    Et on a l’événement déclencheur. Alors, régicide OK mais briseur de serment… pas si sûr ?

    “It fell to me to hold the Red Keep, but I knew we were lost. I sent to Aerys asking his leave to make terms. My man came back with a royal command. ‘Bring me your father’s head, if you are no traitor.’ Aerys would have no yielding.

    Jaime fait le bilan de sa vie jusqu’ici, et de ce qu’il va en faire maintenant

    The water had grown cool. When Jaime opened his eyes, he found himself staring at the stump of his sword hand. The hand that made me Kingslayer. The goat had robbed him of his glory and his shame, both at once. Leaving what? Who am I now?

    The wench looked ridiculous, clutching her towel to her meager teats with her thick white legs sticking out beneath. “Has my tale turned you speechless? Come, curse me or kiss me or call me a liar. Something.”

    Quand Jaime évoque le jugement de Ned Stark qui lui a valu sa réputation, il se rebelle. Mais enfin « limb cock »….

    Jaime lurched to his feet, the water running cold down his chest. “By what right does the wolf judge the lion? By what right?” A violent shiver took him, and he smashed his stump against the rim of the tub as he tried to climb out.

    Pain shuddered through him . . . and suddenly the bathhouse was spinning. Brienne caught him before he could fall. Her arm was all gooseflesh, clammy and chilled, but she was strong, and gentler than he would have thought. Gentler than Cersei, he thought as she helped him from the tub, his legs wobbly as a limp cock.

    Qyburn arrive et ausculte Jaime (qui ne lui fait pas totalement confiance)

    There’s still poison in his blood as well, and he’s malnourished.

    Jaime n’a pas la même vision de la nourriture reçue

    “Worms and piss and grey vomit,” offered Jaime.

    “Hardbread and water and oat porridge,” insisted the guard. “He don’t hardly eat it, though. What should we do with him?”

    On les attend à dîner et Brienne (nue jusque là, malgré les gens) reçoit sa fameuse robe. Jaime garde ses réflexions pour lui

    A dozen cruel japes leaped into his head, but for once he kept them there. Best not to make her angry; he was no match for her one-handed.

    Ensuite, il demande à Brienne de lui tenir le bras (ah, cette métaphore filée sur leur relation)

    “I can still walk. Brienne, give me your arm.”

    Seconde scène : le repas avec Roose (et son échanson)

    Ils entrent donc dans une grande salle vide et froide aux cheminées éteintes. Jaime est maladroit avec son moignon mais Roose fait mine de ne pas voir. Le dîner est tendu, déjà au sujet des prunes de Roose puis du titre de Lord Vargo. Roose ne se laisse pas impressionner et recadre Jaime

    “You are a perilous prize, ser. You sow dissension wherever you go. Even here, in my happy house of Harrenhal.” His voice was a whisker above a whisper. “And in Riverrun as well, it seems. Do you know, Edmure Tully has offered a thousand golden dragons for your recapture?”

    Is that all? “My sister will pay ten times as much.”

    “Will she?” That smile again, there for an instant, gone as quick.

    Première estocade pour Roose : il est marié ! (pour le pognon)

    “Fortunately for you, I have no need of a wife. I wed the Lady Walda Frey whilst I was at the Twins.”

    “Fat Walda. My lord of Frey offered me my bride’s weight in silver for a dowry, so I chose accordingly.”

    Brienne demande si Vargo va recevoir Harrenhal et Roose en profite pour tacler les Lannister et ménager ses révélations

    “That was his price,” Lord Bolton said. “The Lannisters are not the only men who pay their debts. I must take my leave soon in any case. Edmure Tully is to wed the Lady Roslin Frey at the Twins, and my king commands my attendance.”

    Edmure weds?” said Jaime. “Not Robb Stark?”

    “His Grace King Robb is wed.” Bolton spit a prune pit into his hand and put it aside. “To a Westerling of the Crag. I am told her name is Jeyne. No doubt you know her, ser. Her father is your father’s bannerman.”

    “My father has a good many bannermen, and most of them have daughters.” Jaime groped one-handed for his goblet, trying to recall this Jeyne. The Westerlings were an old house, with more pride than power.

    Brienne n’a pas l’air de tout capter mais Jaime, si. (Ah cette dernière phrase)

    Jaime felt almost sorry for Robb Stark. He won the war on the battlefield and lost it in a bedchamber, poor fool. “How does Lord Walder relish dining on trout in place of wolf?” he asked.

    “Oh, trout makes for a tasty supper.”

    On recause d’Arya, promise à Elmar puis Roose fait une pique contre les Lannister, Jaime veut défendre sa famille mais il n’est pas vraiment crédible (et lui-même n’y croit pas trop)

    Vous aussi, vous avez toussé là ?

    “In the north, we hold the laws of hospitality sacred still.”

    Brienne rappelle le serment fait pour les deux soeurs Stark mais Roose dit qu’ils se sont échappés et que donc c’est de la trahison. Jaime se rend compte qu’il n’a pas les moyens de son ambition (ou même de son « soi » passé)

    He stared at the meat and realized there was no way to cut it, one-handed. I am worth less than a girl now, he thought. The goat’s evened the trade, though I doubt Lady Catelyn will thank him when Cersei returns her whelps in like condition. The thought made him grimace. I will get the blame for that as well, I’ll wager.

    On a ensuite une longue tirade de Roose Bolton expliquant la décision de Vargo. Je n’ai rien vu de totalement faux mais j’ai pu me faire enfumer. C’est long mais magistral

    “Lord Vargo abandoned House Lannister because I offered him Harrenhal, a reward a thousand times greater than any he could hope to have from Lord Tywin. As a stranger to Westeros, he did not know the prize was poisoned.”

    “The curse of Harren the Black?” mocked Jaime.

    “The curse of Tywin Lannister.” Bolton held out his goblet and Elmar refilled it silently. “Our goat should have consulted the Tarbecks or the Reynes. They might have warned him how your lord father deals with betrayal.”

    “There are no Tarbecks or Reynes,” said Jaime.

    “My point precisely. Lord Vargo doubtless hoped that Lord Stannis would triumph at King’s Landing, and thence confirm him in his possession of this castle in gratitude for his small part in the downfall of House

    Lannister.” He gave a dry chuckle. “He knows little of Stannis Baratheon either, I fear. That one might have given him Harrenhal for his service . . . but he would have given him a noose for his crimes as well.”

    “A noose is kinder than what he’ll get from my father.”

    “By now he has come to the same realization. With Stannis broken and Renly dead, only a Stark victory can save him from Lord Tywin’s vengeance, but the chances of that grow perishingly slim.”

    “King Robb has won every battle,” Brienne said stoutly, as stubbornly loyal of speech as she was of deed.

    “Won every battle, while losing the Freys, the Karstarks, Winterfell, and the north. A pity the wolf is so young. Boys of sixteen always believe they are immortal and invincible. An older man would bend

    the knee, I’d think. After a war there is always a peace, and with peace there are pardons . . . for the Robb Starks, at least. Not for the likes of Vargo Hoat.” Bolton gave him a small smile. “Both sides have made use of him, but neither will shed a tear at his passing. The Brave Companions did not fight in the Battle of the Blackwater, yet they died there all the same.”

    “You’ll forgive me if I don’t mourn?”

    “You have no pity for our wretched doomed goat? Ah, but the gods must . . . else why deliver you into his hands?” Bolton chewed another chunk of meat. “Karhold is smaller and meaner than Harrenhal, but it lies well beyond the reach of the lion’s claws. Once wed to Alys Karstark, Hoat might be a lord in truth. If he could collect some gold from your father so much the better, but he would have delivered you to Lord Rickard no matter how much Lord Tywin paid. His price would be the maid, and safe refuge.

    /

    “Harrenhal was the only place Lord Vargo could hope to hold you safe, but here his Brave Companions are much outnumbered by my own men, and by Ser Aenys and his Freys. No doubt he feared I might return you to Ser Edmure at Riverrun . . . or worse, send you on to your father.

    “By maiming you, he meant to remove your sword as a threat, gain himself a grisly token to send to your

    father, and diminish your value to me. For he is my man, as I am King Robb’s man. Thus his crime is mine, or may seem so in your father’s eyes. And therein lies my . . . small difficulty.” He gazed at Jaime, his pale eyes unblinking, expectant, chill.

    I see. “You want me to absolve you of blame. To tell my father that this stump is no work of yours.” Jaime laughed. “My lord, send me to Cersei, and I’ll sing as sweet a song as you could want, of how gently you treated me.” Any other answer, he knew, and Bolton would give him back to the goat. “Had I a hand, I’d write it out. How I was maimed by the sellsword my own father brought to Westeros, and saved by the noble Lord Bolton.”

    “I will trust to your word, ser.”

    There’s something I don’t often hear. “How soon might we be permitted to leave? And how do you

    mean to get me past all these wolves and brigands and Karstarks?”

    “You will leave when Qyburn says you are strong enough, with a strong escort of picked men under the command of my captain, Walton. Steelshanks, he is called. A soldier of iron loyalty. Walton will see you safe and whole to King’s Landing.”

    Brienne s’interpose pour parler de son serment à elle et des filles Stark mais Roose joue un nouvel atout

    “The girls need not concern you any further, my lady. The Lady Sansa is the dwarf’s wife, only the gods can part them now.”

    On pense qu’il en a fini car il a écrasé ses adversaires mais il a encore une carte maîtresse dans la manche

    “Ser Jaime will continue on to King’s Landing. I said nothing about you, I fear. It would be unconscionable of me to deprive Lord Vargo of both his prizes.” The Lord of the Dreadfort reached out to pick another prune. “Were I you, my lady, I should worry less about Starks and rather more about sapphires.”

    Le futur s’annonce bien sombre pour Brienne. Roose est un joueur fascinant même s’il vaut mieux en rester loin. Quand on sait, à la relecture, qu’il oeuvre main dans la main avec Tywin, cela change un peu tout.

    Chapitre pivot, je vous disais

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #171804
    Aspics des sables
    • Pisteur de Géants
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    Peut-être mon chapitre préféré tout ASOIAF confondu, je sais, mon post est inintéressant au possible, absolument pas constructif (et sans réelle surprise quand on sait mon attachement à Jaime ^^) mais je ne pouvais pas ne pas le dire !

    Les échanges en lien avec la relecture me manquent, je ne perds donc pas de vue de m’y replonger mais je serais forcément très en décalage avec vous. Vous aurez d’ailleurs peut-être fini cette dernière quand je pourrais le faire ; ) En attendant, merci de la poursuivre, je me régale à vous lire !

     

    #171809
    DJC
    • Pas Trouillard
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    Merci à vous pour ces éclairages (et bravo pour la possibilité d’allusion de l’auteur via « Thick as a castle wall »), et les ressentis 🙂

    En effet chapitre pivot à de nombreux niveaux, et encore une compréhension différente en primo et en relecture ! Quelle richesse de l’oeuvre.. 🙂

    #185219
    Odeon
    • Pas Trouillard
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    Un détail qui peut passer inaperçu mais Martin révèle dans ce chapitre la vérité sur Tysha pas moins de 40 chapitres avant que Jaime ne la confesse à Tyrion.

    Sansa Stark ?! Voilà qui devrait amener son frère à sourire. Il se rappela quel bonheur avait manifesté son frère avec la fille du petit fermier quinze jours.

    « Fille du petit fermier » et non point « jeune prostituée ».

    Alors certes une prostituée peut être fille de petit fermier mais cela confirme que Tysha n’a pas menti à Tyrion sur cette partie de son identité ce qui renforce la crédibilité de ses paroles, et le fait que ce soit le premier qualificatif venant à l’esprit de Jaime est révélateur.

    Au passage, la légèreté avec laquelle Jaime pense à Tysha semble montrer qu’il n’a pas conscience du traumatisme que fut cet épisode pour Tyrion.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 11 mois par R.Graymarch.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

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