[DOH8] Tour 2 : Justice

« Je remercie ma collègue Lady Macbeth et vous prie désormais de m’écouter avec attention, car voici la prochaine accusation .

Nous avons pris la liberté de venir l’emprisonner en avance, même si elle a été très dure à retrouver, je parle bien sûr de l’archimestre Lady Morwen. En effet, comme vous le savez certainement tous, cette dernière,depuis le début de cette crise, n’a fait que fuir ses responsabilités, ne votant pas pour faciliter l’exécution des condamnés, ne participant plus à la vie de la citadelle, et n’apparaissant même plus en public ! Dites-vous que ma grand-mère n’était pas née la dernière fois que quelqu’un à aperçu Lady Morwen à l’air libre ! On a quand même mis 3 jours à la retrouver, au fin fond de la Citadelle, à réaliser des expériences interdites ! Dans ces conditions, vous comprendrez aisément que la mort soit le seul châtiment possible . Avant de passer la parole à mon collègue Corbeau Rouge, je vais vous inviter à le répéter après moi ! A mort l’archimestre indigne ! » Pendant que la foule l’acclamait, Fitz, malgré le petit sourire satisfait qu’il arborait à l’extérieur, était plongé dans de plus sombres pensées. Il commençait à s’effrayer de la facilité avec laquelle il s’habituait à la situation. Il y’a peu, les discours le terrorisaient, et pourtant, maintenant, il lui semblait qu’il recherchait l’approbation de la foule. Lui qui n’avait jamais reçu beaucoup d’attention avant sa nomination par Lord Hightower au poste de Conseiller, il découvrait qu’il aimait les acclamations de la foule, qu’il aimait la lueur sauvage qui s’allumait dans leurs yeux quand il annonçait le nom d’un condamné à mort, et cela l’effrayait plus qu’il ne saurait le dire, comme si cela révélait des facettes de lui qu’il n’aurait jamais voulu révélées. Pire, il commençait à s’habituer à tout ces morts, et après coup, cela le rendait malade de penser qu’avec ses collègues conseillers, il avait fêté toute la nuit le fait qu’il n’ait eu « que » trois morts lors de la récente vague d’assassinats.

Que la vie d’un mortelle soit très courte avec une mort pouvant surgir à n’importe quel tournant, ça il le comprenait aisément. Néanmoins, il était interdit de banaliser la perte d’une vie humaine, et cet interdit, il l’avait piétiné à deux pieds, violé, durant cette fête malvenue. Néanmoins, se dit-il, certaines morts sont nécessaires, car le Choucas et ses alliés doivent être stoppés ! Oui, ceux-là doivent être tués pour que la Citadelle survive !

Ayant retrouvé son calme, il annonça enfin, alors que les acclamations s’étaient tues : «  Je passe désormais la parole à mon collègue Corbeau Rouge, qui va vous dévoiler le nom du troisième accusé ! »

Teto… pardon, mestre Teto, avait été promus on ne sait trop comment au rang de mestre, il n’avait plus à trier de vieux parchemins. Cela lui laissait un peu de temps pour s’intéresser aux histoires de meurtres et d’exécutions. Mais comme il n’était pour le moment concerné ni par les uns ni par les autres, il passait le plus clair de son temps à se reposer. Un jour, un acolyte vint le voir :

« Euh… excusez moi, mestre, j’aurais une question à vous poser ?
— Quoi donc ?
— Et bien, j’étais chargé de ranger des vieux parchemins lorsque je suis tombé sur celui-ci, écrit par un certain lord Ywnhblus Hightower…
— Ywnhblus ? Quel drôle de nom pour un lord. Pourquoi pas coccinelle ou papillon…
— N’est-ce pas ? Toujours est-il que je ne comprends pas ce qui est écris sur le parchemin.
— Faites voir.

M’op usndfkh rhqg shg mootpsz, hh jh ebh x’f dwa yi t’d thlh whiy. M’op usndfkh rhqg shg mootpsz, hh jh ebh x’f dwa yi cd dlxh-lwfl fvhqulu zl pcugs. Q’dw yhuhurl gouv zlv tsdathg, lw x’f dwa yi sd flscuvs hx dsxg nuoug afvhlus kh z’oxatdbpws. Qh bl ssba flysshf jh ebh x’hl jb di nuoug xvxf, wdg wriy os tralqh, sh avqrl q’szw dhv sufcyh dyhh. Po al iobw rpvgppishf thg clgprbz gsyuwlus jh qvgs, kdbz o’szscpu eb’hzshg zrwlqh yhhyrichsz xb qriy, tihqr s’kitpoulhl vsyd dyhhl. Rip, m’op usndfkh rhqg shg mootpsz, hh crwsd ql til m’m hlh cx : zlv jlqhz gs s’kwchf hufpysyrba hb…

« C’est n’importe quoi ». Tybalt écoutait les Conseillers et il était dépité. Non contents de n’avoir pas entendu sa proposition de renoncer aux exécutions au profit d’enfermements, les Conseillers condamnaient encore à mort. Et cette fois deux archimestres. Ça allait trop loin. Pour lui ça n’avait aucun sens : comment les fer-nés auraient il pu avoir pas moins de trois archimestres à leur solde depuis tout ce temps ? Si c’était le cas tout l’ordre était corrompu ; car ceux-là formaient tous les autres depuis des années ! Alors une brebis galeuse passe encore mais trois… Ou alors l’archimestre Tully était innocent, ce qui renforçait sa conviction contre la mort. Par morale et par stratégie : si l’erreur est humaine dans ces cas-là mieux valait qu’elle ne soit pas irréparable. Il aperçut Mestre Stone dans l’assemblée, il se surprit à sourire.  Il se rappella la journée précédente. Il avait décidé de mettre en pratique ses connaissances livresques et avait découvert en ce Mestre un solide enseignant. Il buvait ses paroles et ses conseils, le regarder agir, le geste sûr et délicat. Tybalt se surprenait à prendre plaisir à appliquer les recettes qu’il avait apprises par cœur et ne pensait pas connaître, appliquer les onguents pour les brûlures et écouter les plaintes pour déceler ce qui n’allait pas et ce qu’un mestre devait faire. Depuis bien longtemps il n’avait pas eu ce sentiment de légèreté. Pourtant à son arrivée il avait été paniqué par l’ambiance d’inquiétude et de douleurs, la foule incompréhensible dans laquelle il craignait de se perdre. C’était le ton doux et rassurant du mestre Stone qui lui avait permis de prendre ses marques et rapidement il avait commencé à prendre en charge certains malades.  Mais sa mémoire resterait marquée par cet enfant. Alors que la nuit noire arrivait et que la foule se dissipait, des cris les alertèrent. Une mère hurlait que son fils ne respirait plus. Aussitôt ils accoururent et la fatigue accumulait était oubliée, il se sentit alerte, l’œil vif. La respiration était sifflante, la toux rauque. Aussitôt il se précipita pour trouver un soufflet et fit le mélange des herbes qui lui semblait logique. Ils appliquèrent l’ustensile monté sur une petite cuve en verre. L’enfant n’apprécia pas tout de suite la manœuvre mais rapidement il comprit et put peu à peu respirer convenablement. On montra ensuite à sa mère comment procéder pour l’heure qui arrivait ; il n’était pas encore tiré d’affaire mais cela devrait aller. Tybalt était ravi et un peu excité, il discuta avec Worgen Stone. Alors qu’il sautait presque, le ton calme de l’expérience le fit un peu redescendre. Après les félicitations, le dernier conseil fut d’aller se reposer, la journée avait été longue, il était temps de partir ; s’il voulait durer dans cet exercice il fallait aussi se ménager. Il eut l’impression un instant que les yeux qui le regardaient été tristes mais il ne se permit pas d’en demander plus. En repartant sur le chemin il le savait, il reviendrait demain.

… »Lady Morwen »  …Qui donc ? …  » ne votant pas pour faciliter l’exécution des condamnés, ne participant plus à la vie de la citadelle, et n’apparaissant même plus en public »
Pourquoi pas le Patriarche de Villevieille alors ? Personne ne sait ce qu’il fabrique depuis des années. Sans compter qu’il nous a gratifié de ce conseil de fols.

Sont-ils au moins certains qu’elle est encore vivante ?

L’assemblée s’agitait. Deux Archimestres étaient accusés. La sanction serait sans doute légère, la faute l’était. Condamnés pour manque d’investissement ? Ils allaient s’en tirer avec un blâme du Conseil.

Et l’Archimestre Tully, il s’en est tiré avec un blâme ?

Le souvenir mit Worgen mal à l’aise. Elle-même n’avait échappé que de peu à la mort des traîtres. On ne lui avait même pas permis d’exiger un duel judiciaire. Ni proposé de prendre le Noir. Voilà qui aurait été cocasse par ailleurs !

Certains clamaient « A mort l’archimestre indigne ! » mais plus nombreux étaient ceux qui gardaient le silence. Est-ce que les conseillers relevaient leurs noms ?

J’ai pas mal de retard à rattraper et de RP sur lesquels rebondir, mon RP est un peu long désolé ><

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par CloudEater.
• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par CloudEater.

de-mil wrote:

Euh… 65/3, arrondi à l’inférieur, ça fait 21, ou je suis un abruti ?

Moi je dis : quand on s’appelle 2000, on sait compter 😘 !

Tu trouves où tes 30% ?

Moi je lis autrement

Deuxième phase : justice

Au lendemain des assassinats (et/ou tentatives), les Villevois constatent l’étendue des dégâts et réclament justice.

Les Conseillers doivent chacun proposer un nom. Les joueurs nommés se retrouveront ainsi accusés. Si les Conseillers ne sont plus au nombre de 3, ils ont quand même le droit de proposer un troisième nom. Si les Conseillers donnent moins de trois noms, les noms manquants seront tirés au sort parmi les joueurs. Attention : dans le but d’animer les débats, les Conseillers seront obligés de fournir une justification pour chaque accusé (du genre : toi tu as essayé de protéger un Homme du Choucas, donc on te soupçonne d’en être un). Ces « justifications » ne seront pas forcément les vraies raisons du choix du condamné, et peuvent être des justifications totalement bidonnes.

Chaque joueur vote alors pour l’un des accusés (ou s’abstient). Les Conseillers n’ont pas le droit de vote.

Chaque accusé pour lequel au moins 33% des influences disponibles (arrondi à l’inférieur, et sans compter les influences des accusés) a été accumulé est mis à mort et éliminé du jeu.

Calculette ou ophtalmo ? 😀

Dans le document que j’ai imprimé, il est écrit 30%

Les règles ont été adaptées depuis début juillet ?

Edit. @drozo, tu peux me dire si d’autres règles ont été revues de façon substantielle ?

Les modifications sont en violet, d’après ce que j’ai compris.

Merci 🙂

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par Liloo75.

Je rajoute donc une couche…

Mes frères !

Nous pouvions nous glorifier d’avoir rassemblé les ouvrages les plus rares et les plus réputés, dont un exemplaire de « Feux des Possessions » !
Depuis des années, chaque navire faisant escale à Villevieille, dont le port est le plus grand des Sept Couronnes, je me permets de le rappeler, enrichissait cette inestimable collection.
La perte subie suite à cet incendie est considérable. Comment a-t-il pu se produire ?  
Mais la Bibliothèque n’est évidemment pas la seule richesse de Villevieille.
Les mots me manquent pour évoquer la disparition de nos frères.
Ce sont dix mestres des plus expérimentés qui ont été tués et plus de la moitié de nos Archimestres risquent de disparaitre. Les acolytes eux-même ne sont pas à l’abri.
Nous perdons nos étudiants. Les novices n’osent plus se présenter et les acolytes eux-même envisagent de quitter la Citadelle !  

Et quelle est la réponse du Conseil ?
Quelles mesures ont été prises pour garantir notre sécurité ? Le guet a-t-il été renforcé ? Une enquête a-t-elle été diligentée ? On nous parle de Fer-Nés infiltrés… Cette rumeur a-t-elle été vérifiée ? Qu’en est-il ? Qui va nous protéger ? Et comment ? Devons-nous nous armer nous même ?

Nous avons le droit de savoir, afin de préserver nos personnes des attentats, puisque la seule réponse du Conseil est de mettre à mort nos frères alors que nous sommes déjà de moins en moins nombreux.

Que va faire le Conseil pour garantir la continuité de l’enseignement ? En quoi des exécutions sans jugement apportent-t-elles la moindre solution ? Etre accusé pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous.

Sachez que vous êtes ici pour valider des prétendus coupables, désignés arbitrairement par un Conseil qui n’ose pas assumer ses décisions, et qui se cache derrière une parodie de justice pour cacher son incompétence ! Vous êtes ici pour devenir des meurtriers !

Liloo75 wrote:

Dans le document que j’ai imprimé, il est écrit 30% Les règles ont été adaptées depuis début juillet ?

Oui, enfin celle-là, quoi;  J’avais pris des notes pour m’y retrouver plus facilement et j’ai aussi 30%, sur le fil des règles c’est 33% en mauve (hommage à G.R.R.M. dont c’est la couleur préférée ?); selon toute logique les autres règles modifiées devraient être en mauve également.

En sortant de ma cellule, je passais devant la porte de Little Big… Quel coup ! Qu’a t-il donc fait ? Je n’avais pourtant révélé son étourderie de la veille à personne… Peut-être sa maladresse en cours de botanique a t-elle été mal interprétée ? Quoi qu’il en soit, je ne pourrais l’aider qu’en parlant au conseil… Après un lest et valeureux coup de plume, je glissais sous sa porte quelques conseils d’avocats, et m’en allait trouver mes supérieurs. Je n’étais pas convaincu de sa culpabilité.  (Je crois que ca y’est on a épuisé les blagues avec ton nom 😉 )

Il y avait bien quelqu’un dont la tête ne me revenait pas par contre. Quelqu’un avec qui, selon moi, les conseillers ont eu la main trop légère la dernière fois. Ce faux indien, Loup de pierre j’entends bien, hurlait à qui voulait entendre que les fer-nés étaient une pure invention, et que les conseillers ne parviendraient pas à nous protéger. Etait-il fou ? Sénile ? Ou bien cachait il quelque as dans sa manche de guérisseur ? Comment peut-on passer les journées à soigner les restés, pleurer les passés, disséquer les tombés… Et encore nier ce qui en train de se passer ? Non, cet homme doit jouer pour une force étrangère à notre ordre. Peut-être a t-il juré allégeance aux corbeaux qui le suivent ? 

Je n’ai pas vu cet homme franchir UNE FOIS la porte des conseillers ! Peut-on se plaindre, quand l’on a pas l’audace d’agir, ou bien de parler ? De proposer ? D’analyser ? Celui-ci est là pour instaurer la peur parmi les autres. Comme il l’a fait hier ! Lors de mon discours d’ouverture et d’amour ! Il a osé placer le doute dans l’esprit de Sylv..iain ? Si ce n’était grâce au Sphynx, celle-ci n’aurait plus de larynx ! D’ailleurs, lui s’y qui connait en plantes, et n’a pas hésité à prendre celle que je lui ai tendue. Abject ! Je dois lui parler. Je veux comprendre le mystère qu’est cet homme, quitte à devoir l’effacer s’il ne pouvait être répétable… Je passais donc à la roukie et laissait là où je savais qu’il la trouverait (il y passait tout son temps), une missive, cacheté du sceau de la guilde. 

La mort des autres m’affecta, celle d’Amyrik plus encore. Un lien s’était créé entre nous, et jamais plus il ne pourra être consolidé. Je craignais pour l’habituellement solide Dra Reg, dont je savais l’accointance avec Little Big. Néanmoins, je me réjouissais à l’idée que les dons faits aux autres la veille avaient pu sauver quelques vies. Puissent les suivants les préserver tous… Ou au moins les femmes… Je n’ai point connu la citadelle à l’époque où elle n’était encore peuplé que d’hommes. Mais cela devait être d’un ennui interminable… Sur ces pensées, j’entendais à nouveau résonner les cris d’Aspic sur les murs… Comme s’ils avaient imprégnées à jamais la Citadelle. Ces chiens allaient payer ! 

Une fois mon devoir accomplit, c’est à la taverne que je me rendis, pour passer le reste de la journée, j’y obtiendrai surement quelques explications sur les évènements de la veille. Si je ne trouvais rien, au mois aurais-je l’occasion de me détendre. Justement, Aube était déjà là, en bon pilier de bar, et taillait le bout de gras avec de drôles de loubards, pas franchement beau comme des camions. J’en profitait pour lui lâcher un de mes plus beaux clins d’œil en lançant une pinte jusqu’à elle. Elle la prit en pleine course, me sourit en découvrant ses dents du bonheur (j’adore ses dents du bonheur) et me tourna le dos, trop affairée pour répondre à mon appel. Tant pis, j’irais voir du côté des putains…

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par La main de Thys.

Worgen Stone wrote:

Liloo75 wrote:

Dans le document que j’ai imprimé, il est écrit 30% Les règles ont été adaptées depuis début juillet ?

Oui, enfin celle-là, quoi; J’avais pris des notes pour m’y retrouver plus facilement et j’ai aussi 30%, sur le fil des règles c’est 33% en mauve (hommage à G.R.R.M. dont c’est la couleur préférée ?); selon toute logique les autres règles modifiées devraient être en mauve également.

Merci Worgen 💜

« Qu’est ce qui est le pire : L’humidité ou l’obscurité ? »

Depuis son cachot, l’archimestre Quintus laissait son esprit vagabonder à des questions d’apparence futile. Il devait l’admettre, il n’avait pas été à la hauteur de sa charge. Tout était allé si vite. Les premiers meurtres, les votes, les exécutions… Face à ses évènements, Quintus n’avait pas réussi à gérer et s’était replié sur lui-même. Ce n’est que très discrètement qu’il avait assisté à la distribution des chaînes des nouveaux mestres et la nomination de son nouveau confère Hiziel. Le reste n’avait été que ténèbre. Il s’était enfermé dans ses travaux, comme pour fuir une réalité inacceptable. Il n’était même pas présent lorsque son nom avait été lâché par les Conseillers comme celui d’un des suspects. C’était les gardes qui lui avait annoncé en se saisissant de lui, juste avant de retourner ses appartements sans ménagement.

Maintenant depuis le fond de son cachot, Quintus n’avait pas grand-chose d’autre à faire que d’essayer comprendre comment il en était arrivé là. Quel jeu jouaient les Conseillers ? Il les avait défendu publiquement, avait suivi leurs consignes au point de voter pour la mort d’un collègue archimestre qu’il tenait en haute estime, et était récompensé de sa fidélité en étant jeté à son tour au cachot. Certes il s’était abstenu lors du vote pour désigner les successeurs des morts. Mais ne connaissant personnellement aucun des candidats, il lui avait semblé plus raisonnable de ne pas se prononcer plutôt que de choisir au hasard. La raison et la logique, toujours.

Son traitement rappela à l’archimestre les rumeurs, disant que les Conseillers comploteraient pour provoquer la chute de la cité. Non cela ne se pouvait ! Il pouvait y avoir bien d’autres causes. Une erreur, la volonté de faire un exemple, voir peut-être même une dénonciation venant d’un rival. Quintus avait beau ne pas se connaître d’ennemis il savait que son goût pour la solitude, ses manières parfois brusques et ses prises de positions pouvait lui valoir certaines inimitiés.

Toutes ces conjectures semblaient toutefois stériles devant la possibilité grandissante que l’archimestre perde la tête dès le lendemain. Un angoisse latente qui trouva son apogée lorsque la porte de sa cellule s’ouvrit avec fracas. Il lui fallut un moment pour comprendre qu’on ne venait pas le chercher pour l’exécuter mais pour participer au vote de justice.

« Voilà un système curieux, lâcha-t-il à ses gardes, ou les accusés sont juges. »

Les cerbères qui l’encadraient ne goûtèrent pas ce trait d’esprit, se bornant à le conduire jusqu’au bureau des Conseillers. Sur le passage il nota l’avis placardé sur un mur qui annonçait les trois accusations. Il connaissait donc maintenant les noms de ses malheureux codétenus, dont un autre archimestre. Voilà qui rendait plus floue encore la démarche des Conseillers. Mais Quintus nota également une incongruité : comble de l’insulte ou simple erreur d’un copiste distrait, on avait commit une faute à son patronyme, ajoutant un L à Cularo.

L’archimestre fut poussé sans ménagement dans la salle où se déroulait les votes. Là lui fut remit le nécessaire pour participer, ainsi qu’une note, contenant une consigne de la part des Conseillers. Voilà donc qu’en plus de le mettre en grand péril, ces derniers lui demandaient de leur obéir encore une fois. Une bien drôle de façon de tester sa loyauté. Pendant un fugace instant, Quintus fut tenté de rejeter la consigne. Un geste qui n’aurait rien de bien constructif, mais qui aurait eu une certaine saveur dans ce moment. Pourtant il n’en fit rien. Il vota, conformément aux ordres, et laissa les gardes le reconduire jusqu’à sa sombre cellule.

« La raison et la logique. »