Worgen avait prédit que le doute, la division et la méfiance allaient ronger la Citadelle. Comme elle aurait aimé se tromper. Mais elle entendait les ragots, elle voyait les regards, elle ressentait l’antipathie.
Certains semblaient lui en vouloir personnellement. Sans doute ceux qui s’étaient exprimés en faveur de l’exécution des accusés. Les traiter de meurtriers avait sans doute été une idée malheureuse. Et inutile de surcroit ! En tant que titulaire de l’anneau d’argent, elle avait juré de préserver la vie. Qu’on puisse, en toute connaissance de cause, choisir d’en détruire une une, l’horrifiait. D’autres solutions existaient : le mur, l’exil…
Mettre en cause le Conseil publiquement avait sans doute été stupide. La fatigue, l’impulsivité… Cependant, la stratégie suivie par les Conseillers lui semblait manquer d’efficacité. Ce qui n’était pas une raison pour le clamer sur tous les toits quand la ville était divisée entre boucs émissaires et moutons. L’ambiance était si délétère qu’elle en était presque malade.
D’autres élections appelaient son vote, cependant.
Le Conseil avait fait une déclaration publique pour appeler à voter pour son homme de l’ombre.
Triste réalité dans laquelle on favorise le chouchou au détriment de la personne la plus compétente.
Et ce au motif qu’il les avait bien servis ? Sans compter que c’est un franc succès !
De garde le premier soir de tueries, il avait passé la nuit ivre à la taverne. Bilan : sept morts.
Quant aux mesures récentes qu’il se vantait d’avoir prises… encore trois morts.
Il n’y a pas que ses œuvres qui sont dans l’ombre. C’est aussi le cas de son efficacité !
Peut-être sera-t-il plus performant avec plus de moyens ? Voyons ce que ça donnera avec une promotion…
Worgen glissa son bulletin dans l’urne.