[DOH8] Tour 3 : Assassinats

« Les mestres et septons qui écrivent les livres d’Histoire ont beau se réfugier sous le sceau de l’objectivité, cela ne les empêche pas d’aborder le déroulé des événements sous l’angle qui leur est le plus favorable. »

Cette phrase, que le Corbeau Rouge avait autrefois entendue prononcée par son père, sonnait désormais de manière bien plus claire à ses oreilles. Pour la première fois, il se sentait acteur de cette Histoire, et avec ce sentiment venait l’inquiétude quant à ce que la postérité retiendrait de son action. C’est cette inquiétude qui l’avait poussé à consigner sur le papier l’ensemble de ses actions depuis sa nomination, et surtout à les justifier du mieux qu’il pouvait. Il n’était en effet que peu enthousiaste à l’idée de voir les seuls souvenirs que l’Histoire garderait de lui rédigés par un mestre lui étant ouvertement hostile. Ce mestre soigneur par exemple, qui entre deux autopsies sur l’île sanglante devait bien trouver le temps d’user de sa plume pour discréditer les accomplissements du Conseil… Ou alors cet acolyte qui avait cru bon de voter anonymement pour la révolte, et qui devait être à l’origine des rumeurs sur la prétendue soumission du Conseil envers l’archimestre Marwyn…

Mais cela n’avait plus d’importance dorénavant : quiconque tentant de gribouiller quelques mots à propos du siège de Villevieille verrait son récit confronté à celui du Corbeau. Il n’avait certes pas le talent de mestres comme Gyldayn, mais son métier de marchand lui avait enseigné la minutie, la rigueur et le sens du détail, autant de qualités qui, il l’espérait,  tendraient à démontrer la véracité de son propos.

Alors que la nuit tombait, le bureau du conseiller était recouvert de feuillets manuscrits mais l’essentiel du travail était fait. L’ensemble de ses faits et gestes, de ses réflexions et discussions était couché sur le papier. Seul restait un feuillet vierge, celui qui devait accueillir le titre de ce journal détaillé de la période. Il avait un temps réfléchi à Chroniques villevoises au temps du Kraken ou à Mémoires d’un Conseiller tyroshi à Villevieille, mais aucun de ses deux noms, qu’il jugeait trop impersonnels, ne lui convenait.

Ne trouvant pas l’inspiration, le Corbeau Rouge s’approcha de la fenêtre pour contempler les étoiles qui commençaient à s’allumer une à une. Il jeta alors un regard sur la cité qui s’étendait à ses pieds et fut une nouvelle fois saisi par le gigantisme de la tour dans laquelle il résidait. S’il fallait en croire les contes, la Grand-Tour aurait été bâtie par le légendaire Bran le Bâtisseur (comme à peu près tous les édifices un tant soit peu impressionnants de Westeros). « Voilà un homme qui a su imposer l’image qu’il souhaitait à la postérité, se dit le conseiller, si bien qu’il y a quelques années qu’un marchand étranger s’est retrouvé à emprunter son nom pour le donner à son fils dans l’espoir de lui permettre de parfaitement s’intégrer à la société locale. Espoir déçu d’ailleurs, le nom a été oublié, laissant la place à un sobriquet un tantinet  moins noble. »

C’est alors que la révélation lui vînt. Il fallait qu’il rende ce surnom noble, qu’il l’associe à son action, à la défense de Villevieille. Il retourna alors à son bureau, trempa sa plume dans l’encre de mestre, et inscrivit sur le dernier feuillet vierge :

Journal d’ un corbeau rouge

par Bran Helioz, conseiller tyroshi au service de Villevieille

La nouvelle lune brillait par son absence et les étoiles seules peinaient à éclairer Villevieille. Dans la Citadelle, personne n’avait revu l’archimestre Sylvain depuis son dernier cours. Certains mestres s’inquiétaient, d’autres en étaient soulagés : fini le parano déviant et bedonnant. Certains mêmes auraient préféré qu’il ne soit pas mystérieusement protégé cette nuit-là. Mais en vérité, Sylvia s’était simplement réfugiée dans un vieil et oublié placard à balais qu’elle avait remarqué à son arrivée. Il était composé, pour décoration, d’une dizaine de vieux balais au bois pourri, d’une centaine de toiles d’araignées et d’un millier de gouttes d’eau suintant par les poreuses pierres qui en constituaient ses murs. Voilà plusieurs jours que Sylvia, paralysée par la peur de subir une nouvelle attaque, s’était enfermée. Sans nourriture, se désaltérant des gouttes d’eau se formant sur les murs, elle était complètement isolée… Mais pas seule.

Plusieurs fois par jour, un petit chat noir aux yeux d’or fondu se faufilait par une fente et restait un moment avec elle. Il semblait être le même chat qui collait Liloo. Il lui était d’un grand réconfort. Ils étaient calmes tous les deux. Et quand elle le regardait elle avait l’impression de voir des choses, d’entendre des choses. Qui se passaient à l’extérieur de son cagibi. Pour de vrai ou bien seulement dans sa tête ? Elle n’avait personne à qui en parler… Ou peut-être que si. Elle commença alors à parler au petit chat. Et à sa grande surprise il lui répondit : « Si seulement je pouvais leur faire comprendre, je ne vois pas les choses à leur manière ». Abasourdie, elle avait l’impression qu’il venait de lire le fond de  ses pensées. Face à sa réaction, le petit chat noir prit peur et s’enfuit.

Les jours passaient mais il ne revenait pas. Par contre, elle entendait toujours cette même voix dans sa tête : « Ne crois-tu pas que je suis trop brimée dans la vie ? » Elle croyait entendre la voix de cette pauvre Amy Silk, sauvagement assassinée l’autre nuit, mais prononçant les mots de Quentin Tully… des sales traitres à la Citadelle. Pourtant ces mots résonnaient en elle comme si elle les avait toujours pensés. Et malgré les nouveaux jours de solitude qu’elle connaissait, la petite voix ne la quittait plus, de jour comme de nuit, au point de ne désirer plus qu’une chose, tout quitter pour « Partir là-baaas »…

Enfin, au milieu d’une nouvelle nuit toujours aussi noire, ce fut le retour du petit chat noir. Mais d’habitude calme, il était cette fois-ci tout agacé et brailleur. De peu de se faire repérer, Sylvia essaya de le faire s’enfuir, mais en vain. Elle finit par ouvrir la porte, qui n’avait pas été touchée depuis plus d’une semaine, pour faire partir le mystérieux félin. Il s’avança jusqu’au bout du couloir continuant de miauler à tue tête, puis s’arrêta et la fixa de nouveau de ses yeux d’or, comme s’il voulait lui montrer quelque chose…

Alors que les premiers rayons de soleils pénétraient dans les cuisines de la Citadelle, Jean de la Tamactite (dit Tamacti Jon) s’activait déjà à remplir son office. Personne ne savait depuis combien de temps ses petits plats mitonnaient dans les grandes marmites. D’ailleurs personnes ne s’en souciait car, quand ils rentraient dans la grand-salle pour le petit-déjeuner, ils savaient déjà à l’odeur que ce bon Tamacti allait leur ravir les papilles. Mais pas ce matin là.

Alors qu’il arrivait dans la réserve pour remplir son pot de sel, il vit un petit chat noir agité là où auraient dû se trouver les sacs de sel. Immédiatement et malgré l’obscurité, il vit de ses yeux de lynx des traînées de sel sortant de la réserve. Le chat partit en courant dans la direction de ces traînées, bientôt suivi par ce bon Tamacti. Au fur et à mesure qu’il avançait dans les couloirs de la citadelle, il entendait comme une voix chantonner : « on ne va nulle part depuis un écritoire ». Il accéléra alors le pas, très intrigué par ces chants. De la déviance devait se cacher là, se dit-il, pour sûr !

Après des marches montées et descendues, des portes franchies et des salles traversées, Tamacti arriva enfin à la fontaine de la grande cour, le visage suant d’effort et de stupeur. Devant lui se dressait une scène qu’il n’aurait même pas imaginé possible.
Des sacs de sels jonchaient le sol autour de la fontaine, dont l’eau devait être saturée. Dans le bassin flottait une femme et ses longs cheveux noirs, le corps droit comme un « I », le visage livide. Il reconnut Amy Silk. La voix qu’il entendait d’abord au lointain était désormais limpide, mais il ne pouvait s’agir de celle d’une morte. Il aperçut alors des mains sortir des cheveux d’Amy, comme pour les lui caresser. Il fit le tour de la fontaine et aperçut l’archimestre Sylvain, allongé nu par terre, dos au bassin. Ses bras tendus en arrière atteignaient la tête d’Amy qu’il effleurait du bout des doigts. Étonnamment, l’archimestre Sylvain avait une généreuse poitrine et un ventre rond sur lequel était peint une longue spirale noire, se terminant à son nombril. Le chat noir continuait de miauler à la mort et Tamacti eut du mal à comprendre les dernières paroles de Sylvain, ou plutôt Sylvia, alors qu’il était en train de s’éteindre : « Comme j’aimerais, si je pouvais, partir là-bas. Je donnerais tout ce que j’ai pour partir d’ic… »

Eridan wrote:

ne parvenant pas à retrouver le chemin de la Citadelle.

Ne vous inquiétez pas : vous êtes au sein de ses remparts. Voyez, ici la statue du Jeune Dragon, et de ce côté, l’Ile Sanglante et l’Ile aux Corbeaux.

Ne perdez pas votre temps à chercher des troquets qui n’existent pas,  un plan de la ville vous sera des plus utiles. L’on peut s’en procurer dans cette échoppe : https://walyou.com/game-of-thrones-maps/oldtown/

Ah, et prenez garde : des farfelus essayent d’égarer les visiteurs et même les natifs en les abreuvant d’indications saugrenues ! Hier encore, un soiffard prosélyte prétendait qu’en quittant le dispensaire,  l’on quittait également la Citadelle…  Pourquoi diffuser de telles inepties, voilà qui m’échappe.

Je vous souhaite le bon jour, ma Dame.

Aspics des sables wrote:

inon, je suis heureuse de ne plus être exterminatrice de sauvageons

[ HRP ] Ah oui, à présent tu te cherches un géant… je vois ça.[/ HRP ]

Plus il y pensait, plus cela l’inquiétait. Une mort qui pouvait paraitre accidentelle, presque « naturelle », c’était la marque des Sans-Visages. Tybalt ne pouvait pas croire que cette mort était accidentelle, le feu n’avait pas pu se déclarer spontanément sans aucune participation humaine. D’accord c’était la canicule et la chaleur étouffait tout le monde, mais delà à ce que le feu parte seul… 

Des tueurs rôdaient, c’était un fait établi, mais jusque-là il n’y avait eu que des morts violentes, pas de mise en scène laissant interprétation : des hommes avaient étranglés, poignardés d’autres hommes. Là, c’était différent, Aspic avait chu. Et a priori personne d’autre que le feu ne l’avait poussé. L’intervention humaine à cet assassinat avait été tout au plus indirect. Et pourtant il avait une espèce de conviction qu’il s’agissait bien d’un meurtre.

Sombrait-il dans la paranoïa ? Si la secte des Sans-Visage existait bel et bien, elle prospérait de l’autre côté du Détroit, et qu’irait-elle faire ici ? Et pourquoi se débarrasser d’une Mestre fraîchement nommée ? ça n’avait aucun sens.

Il sortit de sa torpeur, il devait se rendre à l’autopsie du dénommé Richard III, une affaire étrange également, l’homme avait été noyé mais il n’avait pas bien compris comment. Peut-être que l’autopsie révèlerait des secrets.

[HRP] Ah désolé je n’ai pas lu les épisodes de DOH7 et je plaide innocent pour le décès de quiconque ! Je peux avoir des maladresses mais pas de malveillance :p

Pour les RP j’essaie d’être cohérent, il y a des choses qu’on sait et d’autres (bien plus nombreuses pour ma part) qu’on ne sait pas, et pour le personnage c’est encore pire, imaginez il ne lit pas les RP disponibles, le fou! 😀

Tybalt Ouestrelin wrote:

[HRP] Ah désolé je n’ai pas lu les épisodes de DOH7 et je plaide innocent pour le décès de quiconque ! Je peux avoir des maladresses mais pas de malveillance :p Pour les RP j’essaie d’être cohérent, il y a des choses qu’on sait et d’autres (bien plus nombreuses pour ma part) qu’on ne sait pas, et pour le personnage c’est encore pire, imaginez il ne lit pas les RP disponibles, le fou!

J’adore l’ambiguité que peuvent générer les RP, du coup, j’aime bien rebondir dessus pour m’amuser et taquiner ; ) Quant aux assassins d’Aspic, il n’y a aucun souci, j’adore ceux de DOH7 < 3   

Une grande pensée à tous pour ce soir, que la force soit avec vous !

PS : Je suis désolée, j’ai oublié d’écrire en bleu dans mon post précédent !

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par Aspics des sables.

Worgen Stone wrote:

Aspics des sables wrote:

Une grande pensée à tous pour ce soir, que la force soit avec vous !

Que se passe-t-il ce soir ?

C’est la Saint-Barthélemy 🤪

Tamacti tentez de mettre au clair les évenements de la nuit passée, tout en se corrigeant violemment à l’aide de sa discipline préférée.
Cette… femme…nue…comment ne plus y penser.
La folie l’habitait, il n’avait aucune doute la-dessus.
La tentative de meurtre à son encontre avait bel et bien brisé son eprit fragilisé par tant de stratagèmes et de mensonges, et ce corps…

Un nouveau coup de fouet, plus sonore que les autres, constella son dos d’un nouvel ecchymose à l’évocation de ce souvenir.

« L’avenir de cette Archimèstre, de cette…Archimaitresse ne lui appartient plus, il faut désormais s’en remettre aux Septs pour sauver l’enfant »

Il avait rapidement pensé au Mestre Worgen. Celle-ci pouvait procurer à Sylvia les soins nécesaires au rétablissement de ce corps brimé par une semaine de réclusion volontaire au milieu des balais et des brosses, des rats et des cancrelats.
Cependant, la guerison corporelle de Sylvia n’était pas ce qui préocupé le plus Tamacti. Son état mental était une toute autre affaire, beaucoup plus grave et difficile à rétablir, un mal incidieux était bel et bien entré en elle..

Il se rappela la scène

L’Archimestre était dans un tel état de divaguation, de reverie perverse, d’élucubration morbide, à jouer nue avec ce corps bouffi et à peine reconnaissable de l’ancienne Mestre, si ce n’était par sa longue crinière de jais..

Nouveau claquement de fouet, sec, mat, la douleur qui en résultait était brillante, lumineuse

Il avait ensuite passé la journée à chercher un remède, une solution à même de guerir ou de soulager ce pauvre esprit. Il avait finalement mis la main sur un elixir de sédation qu’il avait mélangé à un électuaire hallucinatoire. Oh cela ne la guerirait pas mais il se dit que plus rien ne viendrait la tourmenter pour quelques jours.

Il l’avait ensuite amenée chez Mestre Worgen pour une consultation, se disant que celui qui soigne les morts et les mourants peut également soigner les vivants.

Il termina la journée dans sa cellulle, la fatigue l’accablait.
Un mauvais pressentiment occupé désormais son esprit, un mal rodait dans la citadelle et il fallait le stoper
Mais comment faire et à qui parler..

Il s’endormit sur une dernière pensée
« Les dieux n’ont aucune pitié, c’est pour cela qu’ils sont des dieux »

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par Tamacti_Jon.

Pourquoi un tel silence ?

Les quartiers des Acolytes étaient singulièrement dépeuplés, certes, mais ce n’était pas tout. Alors que la situation semblait être redevenue stable après le terrible incendie, une étrange atmosphère de peur s’était répandue dans la Citadelle et dans toute la ville. Les gens rasaient les murs, certains fermaient leur porte à double tour. D’après les bruits de claquement, une voisine acolyte était même en train de renforcer sa porte avec des planches. 

Pourquoi ce sentiment bizarre que chacun était seul ?

Mais tout allait bien, aucune inquiétude à avoir. 

Aube se mit alors à chantonner pour savoir si l’inspiration le guiderait un peu ce soir-là :

La maison est derrière, la Citadelle devant,
Nombreux escaliers,  je prends.
Avec la peur jusqu’à la fin de la nuit,
Jusqu’à ce que vaincu soit l’ennemi.
Les calamars cachés dans l’obscurité,
Il faut s’protéger… il faut se protéger.

Soit. « Où sont les clous ? »

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par Épée du Matin.

DroZo wrote:

[HRP Suspens à son comble alors que ça n’a même pas vraiment commencé ^^T’inquiète, tu arrive bientôt Worgen :p ]

[HRP]Clairement, aucune raison de m’inquiéter ! J’ai pas  assez donné au premier tour ?
21h42 : On dirait que mon cher @DonCelmar et moi allons mourir ensemble… So romantic !
D’un autre côté le poulpe qui sort par les narines c’est heu…

Et toi @Sylvia,  traîtresse qui ne fais que tressaillir ! 
[/HRP]

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par Worgen Stone. Raison: so romantic

[HRP] Avec tous ces RP dissection cette semaine, quand on a croisé le cadavre vidé de son sang d’Aspic c’était hyper cohérent en tout cas 😅 [/HRP]

Hizieł wrote:

[HRP] Avec tous ces RP dissection cette semaine, quand on a croisé le cadavre vidé de son sang d’Aspic c’était hyper cohérent en tout cas [/HRP]

+1

DonCelmar wrote:

Moi qui avait trouvé le Kraken ! Tant pis ! La prochaine fois le Conseil m’écoutera .

Promis c’est pas nous !  (et pourtant, ça a bien failli !)