House of the Dragon arrive très bientôt sur nos écrans… Entre attente impatiente et craintes légitimes, on vous donne sept raisons qui font qu’on est optimistes pour la série… Plus qu’une semaine et on sera fixés !
↑Un environnement de travail plus sain
Sans être totalement déçu par Game of Thrones, on peut retenir que la manière de produire la série était assez vieille école : deux showrunners qui contrôlaient tout (éventuellement George R.R. Martin en soutien sur les premières saisons) et une flopée de scénaristes, réalisateurs, qui se pliaient à leurs désirs. Au passage, en terme de parité, on pouvait repasser plus tard : à peine une réalisatrice, Michelle MacLaren (4 épisodes), et seulement deux femmes scénaristes, Vanessa Taylor et Jane Espenson (encore que cette dernière était embauchée en freelance).
Ici, le système pyramidal est jeté aux oubliettes. Même si la série est toujours pilotée par deux showrunners (Sapochnick et Condal), l’ensemble des réalisatrices et réalisateurs ont œuvré à leurs côtés, de même que les scénaristes, dans la writers’ room. Côté parité, on est à peu près à l’équilibre pour cette saison 1. De même, terminé les showrunners qui étaient également scénaristes et réalisateurs sur des épisodes entiers.
Voilà donc ce qui me rend optimiste : que des leçons aient été retenues de ce système de production somme toute assez malsain pour aller vers quelque chose de plus collectif et donc quelque part, j’imagine, de plus cohérent sur le long-terme. Que les scénaristes et réalisatrices et réalisateurs ne soient plus de simples exécutants, mais bien part intégrante du processus créatif ! Hourra !
Crys
↑Costumes : un travail de fourmi
Je me souviens encore des toutes premières images promotionnelles d’House of the Dragon, en avril 2021. Corlys Velaryon, Daemon et Rhaenyra, Otto et Alicent. Je crois que tout de suite, j’ai flashé sur les costumes. Sur leurs détails et le soin qui leur était apporté. Le costume d’Alicent indiquait déjà une direction : le vert, bien sûr, pour la caractériser – avant même les couleurs de sa famille, les Hightower (c’est au Vert, le nom de ses partisans, qu’elle est renvoyée et non au gris du blason Hightower) ; l’influence des représentations d’Anne Bonney et le symbolisme qui y est associé.
Au fur et à mesure que les costumes se sont découverts, ils m’ont pour la plupart ravis, en particulier les costumes féminins – moins fan des armures en revanche. Beaucoup de points communs avec le travail de Michèle Clapton sur Game of Thrones, veine dans laquelle Jany Temime, cheffe costumière sur cette nouvelle série, cherche à s’inscrire : le symbolisme des détails et des couleurs, l’appui sur des modèles historiques et leur recomposition, l’utilisation narrative des costumes, etc… A noter d’ailleurs que Michele Carragher, l’une des brodeuses présentes sur Game of Thrones, rempile pour House of the Dragon.
Mais Jany Temime y ajoute également sa patte, son style et son imagination : les costumes sont plus chargés et ostentatoires (broderies, capes ; bijoux et couvre-chefs – peu présents dans Game of Thrones), probablement pour montrer les Targaryen au faîte de leur puissance ; les inspirations historiques sont un peu plus visibles et légèrement décalées (beaucoup puisent dans l’histoire moderne), pour illustrer que nous ne sommes pas à la même époque que Game of Thrones. Bref, une création originale, dont on peut déjà admirer quelques pièces.
Difficile de passer après Michele Clapton, son équipe et leurs 5 Emmy Awards. Mais le pari peut tout à fait être réussi (regardez-moi ce costume de mariage de Rhaenyra et le soin qui y est apporté !).
Babar des Bois
↑Une toile aux contours déjà dessinés, qui laisse pourtant la place aux choix scénaristiques
Vous n’êtes probablement pas sans savoir, surtout si vous suivez la Garde de Nuit régulièrement, qu’House of the Dragon est adaptée d’un roman (ou plus précisément d’une partie d’un roman) : Feu et Sang, écrit par George R.R. Martin et publié en 2018. Le roman est rédigé dans un style très particulier : il s’agit d’un livre d’« histoire fictive », écrit dans l’univers du Trône de Fer par un mestre de la Citadelle. De facto, le roman retrace les grands évènements qui émaillent les règnes des premiers rois Targaryen à Westeros. Mais l’auteur fictif de ce livre, Mestre Gyldayn, n’est pas omniscient. Comme n’importe quel chroniqueur historique, il rassemble et compile de nombreuses sources sur l’histoire des Targaryen, pour en faire une synthèse et la présenter dans son œuvre. Si l’on devine des scènes épiques, des personnages attachants, des héros aux caractères bien trempés, des méchants pleins de nuances,… tout ceci est vu au travers du prisme de sources rapportées. Et plusieurs versions des choses coexistent (en particulier pour les éléments d’ordre privés, qui n’ont pu être rapportés directement par des sources qui, par définition n’étaient pas dans les chambres des rois Targaryen lors de leurs moments privés).
Ce procédé narratif, qui, pour ne rien vous cacher, m’a rendu la lecture assez fastidieuse, est à mes yeux ce qui va faire d’House of the Dragon une grande série : les scénaristes ont à leur disposition un cadre précis, des évènements pivots marquants, au potentiel visuel incroyable, et dans le même temps, ont une liberté d’adaptation énorme dans les interstices de l’histoire. Le chemin pour arriver aux différents jalons de l’histoire est libre, des personnages au potentiel énorme sont esquissés mais pas figés. Si les scénaristes de Game of Thrones ont hérité d’une toile à reproduire fidèlement, avant qu’on leur annonce au milieu de l’aventure que finalement, ils allaient devoir dessiner la fin du tableau par eux-mêmes, ici, une peinture qui laisse deviner un dessin incroyable s’est esquissée sous nos yeux dans Feu et Sang mais elle n’est qu’une esquisse : les scénaristes vont pouvoir nous surprendre, en coloriant cette toile de milles couleurs, tout en respectant le dessin original. Un gage de fraîcheur pour les fans qui ne peuvent savoir quel chemin exact va être emprunté, tout en conservant des éléments dignes des Noces Pourpres et des personnages aussi charismatiques que nos chouchous de Game of Thrones… J’ai hâte !
Nymphadora
↑Un univers familier, mais pas identique
Pourquoi se le cacher ? Je suis ravi de retourner à Westeros. Je sais déjà que je vais aimer l’histoire (ébauchée par George R.R. Martin, complétée par les showrunners), l’ambiance ou les costumes … Mais plus globalement, c’est l’ensemble de cet univers, devenu familier avec Game of Thrones, que je serai heureux de retrouver.
Nous allons retrouver avec plaisir les familles suivies avec la série-mère : Targaryen, Stark, Lannister … et en découvrir de nouvelles, à peine évoquées par la première série. Nous reverrons sûrement des lieux iconiques : la salle du Trône, Port-Réal, Peyredragon, … Winterfell à partir de la saison 2 ? Nous assisterons à des intrigues politiques, à des meurtres cruels, à des combats dantesques, à des amours impossibles ou interdits, à des tragédies shakespeariennes. Nous reverrons des dragons …
Pour autant, si la série fera sûrement des références et des liens (plus ou moins subtiles) à Game of Thrones, nous savons déjà que nous n’assisterons pas aux même spectacle. Stark et Lannister apparaîtront, mais seront moins importants, contrairement aux Targaryen, aux Velaryon et aux Hightower. Fini les Dothrakis, la baie des Serfs, Meereen, les Fils de la Harpie, l’esclavagisme. Le Moyen-Orient va céder sa place au Proche-Orient et à la Triarchie ; même Braavos sera à peine présente. Plus de Garde de Nuit, plus de marcheurs blancs, plus de sauvageons, plus de Mur, plus d’enfants de la forêt ou de géant … Et malheureusement, plus de loups géants.
Si les showrunners ne tombent pas dans le piège du fan-service (le risque, pour tout univers de fiction franchisé), ils ont entre les mains les ingrédients idéaux pour nous permettre de retrouver Westeros et son univers.
Eridan
↑La promesse d’un grand spectacle
Si pour moi Game of Thrones était une sorte d’immense buffet où il fallait se ruer sur les meilleurs morceaux, que ce soit de cuisine traditionnelle oustrienne ave les Stark-Lannister, d’épices de Dorne, de saveurs orientales avec Dany ou de crème glacée de Marcheur blanc, House of the Dragon devrait être un concentré de saveurs targaryennes. Cette période agitée de la dynastie regorge d’amours tragiques, de trahisons atroces, de combats épiques et de batailles dantesques. Alors certes, le sort de l’humanité n’est pas en jeu, mais les dragons devraient satisfaire les affamés de fantastique et rester sur Westeros et sa capitale nous évitera des intrigues annexes fadasses.
De plus, la Warner dont fait partie HBO a mis les moyens pour que le show puisse régater avec Disney+ ou Amazon. Sœur Nymphadora vous en parle mieux que je ne saurais le faire dans cet autre article de blog sur la guerre du streaming. Le groupe a investi des sommes considérables, près de 20 millions de dollars par épisodes, ce qui se voit déjà dans les trailers au niveau du casting, des ambiances et paysages, des costumes ou des effets spéciaux. Alors certes, c’est moins que la future série d’Amazon sur le Seigneur des Anneaux, mais cela reste un budget énorme. HBO a l’expérience et les petits plats de Game of Thrones pour les mettre dans les grands d’House of the Dragon.
Pandémie
↑Une série engagée aux messages forts
Si la série mère Game of Thrones a parfois été critiquée pour son manque de subtilité dans l’écriture qui pouvait mener à des messages ambigus voire problématiques, on peut espérer des améliorations sur la série House of the Dragon.
En se concentrant sur une famille, les Targaryen, et sur une grande intrigue, La Danse des Dragons (en commençant par les évènements qui vont y mener), mais également en réduisant le nombre d’intrigues parallèles et de personnages principaux, on peut imaginer que les scénaristes vont pouvoir plus facilement se concentrer sur les messages importants qu’ils souhaitent véhiculer à travers leur œuvre.
Et si l’on croit la promotion faite jusqu’ici (on peut dire qu’il est difficile de passer à côté), l’accent est mis sur les femmes de la série, Rhaenyra Targaryen et Alicent Hightower d’abord, mais aussi Rhaenys Targaryen, la Reine qui ne le Fut Jamais. Le combat de la première pour accéder au trône, se battant contre la misogynie et le patriarcat, pourrait constituer un message fort.
Pour cela, il faudra toutefois que la série sache délivrer ses messages avec subtilité, pour ne pas devenir caricaturale. Je croise les doigts et j’ai hâte de découvrir House of the Dragon !
Schrö-dinger
↑Des acteurs chevronnés
La Danse des Dragons met en scène des personnages hauts en couleur. Pour les incarner à l’écran, les showrunners ont choisi de s’appuyer sur des actrices et des acteurs confirmés. Certes, de nouveaux visages vont faire leur apparition, à travers notamment les rôles dévolus aux jeunes gens, mais ils seront largement encadrés par des acteurs qui ont déjà fait leurs preuves, tant au cinéma que sur le petit écran.
Parmi les principaux protagonistes, nous retrouvons le roi Viserys Ier, qui sera incarné par Paddy Considine. C’est un acteur britannique, habitué à alterner les superproductions et les films plus intimistes. Il a su jouer aussi bien dans La Vengeance dans la peau (un des opus de Jason Bourne), que dans la mini-série The Outsider, issue des romans de Stephen King. Dans cette dernière, il incarnait Claude Bolton, un nom prédestiné pour entrer dans l’univers de George R. R. Martin.
Son frère, le sulfureux Daemon Targaryen sera interprété par Matt Smith. Au départ, je n’étais pas enthousiasmée par ce choix, car je m’étais créé une image très précise de Daemon, à la fois dangereux et terriblement beau. Mais il m’a suffi de voir jouer Matt Smith, de le voir bouger pour que son charisme saute aux yeux. Il saura être le Prince de la Ville. Il a déjà joué le rôle du prince consort de la reine Elisabeth dans la série The Crown, il pourra incarner le consort de la reine Rhaenyra dans House of the Dragon.
Côté féminin, j’ai relevé la présence de Eve Best, qui se glissera dans la peau de Rhaenys, la Reine qui ne Fut Jamais. Je l’ai trouvée très classe dès ses premières apparitions dans les bandes-annonces. Il est difficile de ne pas la remarquer. Il émane d’elle un charme et une force indéniables. Elle tenait le rôle de Wallis Simpson dans Le Discours d’un roi. Elle avait déjà le rôle d’une femme qui ne sera jamais reine.
La reine Alicent est interprétée par la jeune, mais déjà expérimentée, Olivia Cooke. Elle a une douzaine de films à son actif. J’ai pu l’observer dans des répertoires très différents. Elle peut être une gameuse comme dans Ready Player One, ou bien une manipulatrice en costume dans La Foire aux vanités. Cette dernière expérience lui sera utile pour incarner l’ambitieuse fille d’Otto Hightower.
Otto Hightower justement, la Main du(es) Roi(s), sera joué par Rhys Ifans, plus habitué aux rôles déjantés qu’à l’interprétation d’hommes de pouvoir. Mais le propre d’un bon acteur n’est-il pas de savoir tout jouer ? Je ne doute pas qu’il rentre dans cette catégorie de comédiens caméléons.
Dans un second rôle, nous retrouvons l’écossais Graham McTavish, qui lui aussi sait se glisser dans de nombreuses peaux. Il a été un nain dans Le Hobbit, ou encore un indépendantiste écossais dans la série d’inspiration historique Outlander. Un rôle taillé sur mesure. Dans House of the Dragon, il sera Harold Ouestrelin, le lord Commandant de la Garde Royale de Viserys Ier.
Je pourrais également vous parler de Steve Toussaint, dont le talent n’est plus à prouver. Mais je préfère conclure sur un acteur moins connu, mais que je trouve brillant : Ewan Mitchell, qui sera le féroce Aemond Targaryen, fils de la reine Alicent et du roi Viserys. J’avais remarqué cet acteur dans The Last Kingdom, où il interprétait sur plusieurs saisons Osferth, le fils bâtard du roi, devenu moine guerrier et faisant partie de la garde rapprochée d’Uhtred, le héros de cette série. A mon avis, il fera un prince Aemond fantastique.
Et rappelons-nous que The Last Kingdom est une des séries préférées de George R. R. Martin !
Liloo