Le Son du Mur est de retour pour sa grande analyse de personnages annuelle. Et cette année, comme promis depuis de nombreux mois déjà, Babar des Bois, Nymphadora, Eridan et Crys se penchent sur la question de Sansa Stark. Non pas en un, mais en deux épisodes car le personnage méritait au moins ça (et nous sommes extrêmement bavards, vous en conviendrez !). Au programme de ce premier épisode, sa relation avec les monstres qui l’entourent, des inspirations littéraires et des contes de fée détournés !
Et si vous souhaitez partir équipés pour cette analyse, n’hésitez pas à relire la théorie du Souvenir d’un baiser ou à l’écouter dans la super Chandelle de Verre de Werther !
Musiques d’intro : Covers de Baby One More Time (Britney Spears) par Björn Gotschall et L’Orchestra Cinématique
Ambiance sonore du Mur : Michel Ghelfi Studios
Générique : Le Labyrinthe Sonore
Illustration de la vignette : kallielef
Emmalaure
Merci pour ce podcast, j’ai bien ri à l’intro avec Britney Spears, il me manque vraiment des références pop ! Pour le personnage arthurien d’Elayne que vous évoquez, dans plusieurs récits (et c’est notamment repris dans the Once and future King de T.White, une des inspirations littéraires de GRRM), elle est la mère de Galaad – le parfait chevalier qui trouve le graal – conçu avec le chevalier Lancelot.
Emmalaure
Allez hop, double-post pour répondre à la volée sur les parallèles avec la Belle et la Bête et notamment la forêt qui serait absente du monde de Sansa : en réalité, elle est bien présente, que ce soit « réellement » dans le corps du récit ou symboliquement à travers des images, mais il est vrai que ce n’est jamais de manière spectaculaire. La forêt représente le monde de la sauvagerie que Sansa s’efforce toujours de maintenir à distance et qu’elle préfère « domestiquée » (à l’instar de sa louve Lady), et pour ne prendre que 3 exemples : le bois sacré avec l’arbre-coeur du Donjon Rouge, paradoxalement son seul espace de liberté. Dans le tout premier chapitre PoV de Sansa, lorsqu’elle évoque sa soeur Arya qu’elle recherche, c’est notamment pour se rappeler que lorsque cortège royal a traversé cette zone marécageuse et boisée du Neck, Arya revenait toute boueuse et une fois les bras chargés de fleurs rouges urticantes (amis psychanalystes, coucou ^^). Aux Eyrie, on a affaire à un jardin de pierre – figé – et une forêt de pierre, y compris jusque dans la salle d’audience où Lysa va recevoir Sansa à la fin d’ASOS où les piliers tiennent lieu d’arbres-sentinelles : dans la saga, les arbres de GRRM ont des noms qui laissent une vaste possibilité d’interprétations et de métaphores, comme les « pine-soldiers », sans parler des barrals qui lorsqu’ils « meurent » se changent en pierre. De ce point de vue, le Donjon Rouge pourrait lui-même apparaître comme le coeur d’une forêt, avec Port-Réal comme son extension, et à mon sens ce n’est pas pour rien que lors de la bataille de la Nera, dans le PoV de Sansa, le « feu grégeois » (« wild fire », « feu sauvage ») qu’elle contemple depuis la fenêtre de sa chambre lui apparaît comme un énorme monstre vert sorti de la forêt (j’ai pas dit le Géant vert, hein !) combattant contre un feu rouge bien plus dragonnesque.
Au passage, la Blanche-Neige de Disney a également son passage en forêt cauchemar, avec cette différence par rapport à celle de Belle, c’est qu’à son réveil, Blanche-Neige s’aperçoit que son imagination lui a joué des tours et que la forêt est pleine de petites bêtes charmantes et protectrices et non pas de monstres. Belle, elle, se fait attaquer par une meute de loups.
Et puisqu’on est chez Blanche-Neige, je me permets d’ajouter un autre parallèle, qui regarde la méchante reine qui s’efforce d’avoir sa peau : chez Disney, il n’y a que la pomme rouge empoisonnée (Littlefinger offre un fruit à Sansa avant de la faire changer d’identité et de tuer ainsi symboliquement Sansa Stark), mais dans des versions plus anciennes du conte, il y a la ceinture qui étouffe, le peigne à cheveux empoisonné (vous avez le filet avec les améthystes ?^^), et parfois aussi le collier/ruban qui étrangle.
Sinon, je souscris à tout ce que vous avez pu dire sur le personnage de Sansa et j’ai pris beaucoup de plaisir à vous écouter dans ce podcast bien stimulant !
En résumé, j’ai hâte de pouvoir me poser pour écouter le prochain après sa sortie.