AFFC 04 – Cersei I

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    Liloo75
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    AFFC 04 – Cersei I
    Au fil des pages – liste des sujets

    AFFC 03, Le Capitaine des Gardes AFFC 05, Brienne I

    Dans le chapitre précédent, les filles d’Oberyn Martell ont appris la mort de leur père. L’une d’entre elles, Nymeria Sand, demande à son oncle Doran Martell, la tête de Tywin Lannister. Elle ne le sait pas encore, mais son vœu a été exaucé par le fils cadet de lord Tywin.

    Dans le présent chapitre, c’est au tour de Cersei de découvrir la mort de son père.

    Ce chapitre constitue le premier point de vue de Cersei dans ASOIAF.

    Nous sommes enfin dans la tête de la reine, et nous avons accès à ses pensées les plus intimes, les plus secrètes.

    Et nous allons découvrir que ce chapitre porte en lui beaucoup d’indications sur l’avenir de la reine régente dans la saga. De petites graines sont déjà semées dès le premier POV de Cersei.

    Il débute avec l’annonce de la mort de lord Tywin, à laquelle Cersei a du mal à croire. Puis la régente se reprend, encaisse la nouvelle et s’imagine déjà avec les habits du seigneur du Roc. Toutefois, la dure réalité va venir frapper à sa porte, avec la découverte d’une intruse aux côtés du corps de son cher papa, puis le refus de Jaime de se soumettre à sa volonté.

    Enfin, le point d’orgue du chapitre pour Cersei, lui révèle ce que le lecteur savait déjà : Tyrion s’est évadé !

     

    Du rêve à la réalité…

    La scène s’ouvre sur une Cersei endormie, en train de rêver. Et de quoi rêve-t-elle ? De pouvoir (le trône, les jeunes hommes à ses pieds), de grandeur (elle « dominait tout le monde de très très très haut »), de gloire…

    Le rêve de gloire de Cersei se mue rapidement en cauchemar, et ce cauchemar porte un nom : Tyrion.

    Cersei perçoit son plus jeune frère comme la main du mal, venant la faire chuter de son trône, la privant de ses idéaux de grandeur. Car bientôt l’assistance de courtisans se gosse d’elle, et même le trône la rejette, en meurtrissant sa chair. Un peu comme le roi Aerys le Fol, qui se blessait constamment sur les épées du trône. Ce trône qui ainsi le disqualifiait en tant que roi. Ou encore, tel Maegor le Cruel avant lui.

    Dans son rêve, Cersei s’aperçoit tout à coup que la foule se moque d’elle parce qu’elle se retrouve nue en public. Cersei nue au milieu d’une foule, blessée aux pieds, serait-ce un foreshadowing de la marche de la honte ?

    Sa camériste vient la réveiller et met ainsi fin à son cauchemar. Un instant, Cersei s’imagine encore en plein songe, car des hommes en armes entourent son lit. L’un d’eux s’approche et lui explique que le lord Commandant l’a envoyé. Cersei espérait que ce fut Jaime, mais ce dernier a mandé un des gardes royaux placés sous son autorité.

    Nous pouvons noter que dans les moments de désespoir Cersei espère toujours le secours de son jumeau, Jaime.

    Les hommes armés dans la chambre de Cersei ne préfigurent-ils pas la venue de la Foi Militante en vue de la conduire au cachot ?

    Le garde royal aux boucles brunes est probablement Osmund Potaunoir. Il explique à Cersei les circonstances de la mort de son père, Tywin Lannister. Mais la reine ne perçoit que des bribes de son discours. Elle se croit encore en plein rêve, et se laisse aller à craindre une apparition de Tyrion, venu spécialement pour se jouer d’elle.

    Elle se rassure en se souvenant que Tyrion croupit dans une geôle du Donjon Rouge. Néanmoins, sa crainte est très réaliste. Tyrion s’est bel et bien évadé avec l’aide de Jaime et Varys. Et son petit frère a tué son père d’un trait d’arbalète.

    Dans son délire, Cersei est clairvoyante quelque part.

    Elle tente de se tranquilliser en observant ses mains et ses pieds, nulle blessure n’y est apparente. Et là, Cersei nous livre une partie de l’origine de l’aversion qu’elle éprouve pour Tyrion ; elle le nomme son « petit valonqar ».

    Mais qu’est-ce donc que ce mot ? Qu’est-ce qu’un valonqar ??

    Il faudra attendre plusieurs chapitres (AFFC 37 – Cersei VIII) pour comprendre la peur de Cersei. Valonqar signifie petit frère en haut valyrien. Lorsque Cersei était jeune fille, une devineresse, Maggy la Grenouille, lui avait prédit maintes choses, et notamment :

    Lorsque tes larmes t’auront noyée, les mains du valonqar se resserreront autour de ta gorge blanche et te feront exhaler son dernier souffle de vie.

    Tyrion, son cadet, lui apparait comme le candidat naturel de cette prophétie. Et toute menace pesant ou tombant sur sa famille ramène irrémédiablement Cersei vers cette prédiction.

    Nous comprenons mieux l’attitude de Cersei, froide et hostile envers son « petit frère ». Sa seule présence suffit à lui rappeler sans cesse son destin révélé par Maggy.

    Cersei ne hait pas Tyrion seulement parce qu’il est un nain, mais aussi et surtout parce qu’elle le perçoit comme l’instrument de sa perte.

    Revenons dans la chambre de Cersei. Elle observe mieux les gardes présents, ceux de sa maison et ceux de la Blanche Epée, avec leurs mines déconfites. Elle comprend alors que les paroles qu’elle a perçues sont bien réelles. Tywin Lannister est mort, le roi lion a trépassé.

    Tous semblent plongés dans une espèce de sidération, même les plus aguerris des hommes.

    La mouche piégée dans la lanterne de ser Boros et qui se cogne aux parois, cette lanterne qui va passer de mains en mains, ne présage-t-elle pas l’enfermement à venir de Cersei, victime de ses propres choix ?

    Pour le moment, la reine veut comprendre comment un meurtrier a pu se faufiler dans la chambre de son père. Osmund Potaunoir lui explique que l’intrus est passé par une porte dérobée, et que ser Jaime est parti vérifier ce qui se cache derrière cette porte.

    Si Jaime est parti enquêter, qui garde le roi ?

    Eh bien, c’est ser Loras Tyrell. Voilà de quoi contrarier Cersei. Elle n’aime pas les Tyrell, ce sont des comploteurs. Et elle porte immédiatement ses soupçons sur cette famille quant au meurtre de son père.

    Et quand Cersei se transforme en détective cela vaut son pesant d’or. Après les Tyrell, elle se prend à soupçonner Tyrion. Son intuition la pousse à vérifier si son petit frère est toujours dans sa cellule. Un peu plus loin, voici que Stannis Baratheon devient notre coupable idéal. Il a déjà attaqué Port-Réal, il peut revenir, non ?

    En fin de chapitre, c’est un autre suspect qui viendra à l’esprit de Cersei, quelqu’un qui devrait se trouver présent depuis le début et qui brille par son absence. Elle aura en partie raison sur ce point. Cersei, n’est pas toujours à côté de la plaque, loin s’en faut.

    La révélation de la mort de son père ne parait pas lui apporter un grand chagrin. Elle perçoit cet événement comme un vide, une place à combler. Elle va même jusqu’à comparer la disparition du grand Tywin à la perte d’une de ses dents de lait (pas sûr qu’il apprécierait le papa…).

    Car, s’il y a une place de libre, qui mieux que Cersei pourrait l’occuper ?

    A ses yeux, il ne fait aucun doute qu’elle est la digne fille de Tywin. Elle se voit déjà dame de Castral Roc. C’est une évidence pour elle. Tyrion a été condamné et doit être exécuté le jour même, quant à Jaime sa position de Garde royal le disqualifie de fait et de droit pour succéder à son père à la tête du Roc.

     

    La reine régente, réelle reine en puissance ?

    Cersei se sent enfin libre, plus personne ne pourra lui imposer un mariage qu’elle ne souhaite pas ; et du haut de son rocher, elle aura tout loisir de continuer à jouer au jeu des trônes. Son jeune fils Tommen, beaucoup plus influençable que Joffrey, sera un roi malléable.

    Et c’est avec le sentiment d’être désormais celle qui décide qu’elle entre dans la tour de la Main. Elle prend d’instinct la voix de commandement, celle de feu son père.

    Tywin est tout juste froid qu’elle s’empare déjà du rôle de digne successeur de son père. Elle se considère comme le fils qui a manqué à Tywin (Jaime et Tyrion seraient ravis de l’apprendre…). Elle avait déjà dit à Robert que c’est elle qui aurait dû porter la maille et lui les jupes, dans leur couple.

    La mouche continue à bourdonner dans la lanterne que tient désormais Osmund Potaunoir. Cette mouche n’est-elle pas le reflet de Cersei, voulant s’élever très haut alors qu’elle n’a pas de réelles aptitudes politiques ?

    Elle est agacée par cette mouche et lui souhaite de périr brulée. Mais n’est-ce pas Cersei, elle-même qui va se bruler les ailes dans sa quête du pouvoir ?

    Cersei est contrariée également par les marches de la tour de la Main. Il y a trop de marches à son goût. Elle envisage de la faire démolir. Encore un foreshadowing, Cersei y mettra le feu un peu plus tard dans la saga.

    En arrivant dans la chambre de son père, la colère de Cersei ne fait que s’exacerber. Tous ceux qui comptent au Donjon Rouge sont déjà là. Elle est la dernière à avoir été prévenue. De quoi la faire redescendre du piédestal sur lequel elle s’était juchée dans sa tête.

    Elle donne l’ordre de faire sortir tout le monde. Elle est apte à commander, n’est-ce pas ? Ils vont bien voir ce dont est capable la lionne de Castral Roc.

    Cersei trouve son oncle Kevan en train de prier, du moins, il essaye, il parait très perturbé par la mort de son frère. Il y a au moins une personne peinée dans cette pièce.

    Cersei observe le passage secret par lequel le meurtrier s’est introduit dans la chambre de la Main. Devant son étroitesse, Cersei songe que Tyrion aurait pu aisément s’y faufiler. Puis, elle exclut cette hypothèse, à tort…

    Son cauchemar revient la hanter, elle voit le nain caché dans les entrailles du château, menaçant son fils Tommen. S’il a pu tuer l’aîné, pourquoi n’en ferait-il pas de même avec le cadet ?

    Puis, elle découvre le cadavre de Tywin allongé sur son lit. Il lui apparait plus petit dans la mort que dans la vie.

    Contrairement au duc Henri de Guise, chef de la Ligue catholique, qui fut assassiné sur ordre du roi de France Henri III, en 1588. Le roi aurait soufflé au-dessus du corps de son opposant : « Il est plus grand mort que vivant ! ».

    Revenons à Westeros. Tywin à moitié nu et transpercé par un carreau donne l’apparence d’être un autre homme. Il a perdu de sa superbe, il est redevenu un homme ordinaire. Cersei ne peut toutefois pas le supporter et exige que son père soit rendu présentable, qu’il soit baigné et habillé décemment par Pycelle en personne, le Grand Mestre du Donjon Rouge.

    Cersei va de déconvenue en déconvenue, car elle apprend que Pycelle est déjà venu, et qu’il est reparti. Il a demandé aux sœurs du silence de prendre soin de la dépouille de Tywin, il n’a pas voulu se salir les mains, même pour le patriarche des Lannister, la Main du roi, le grand Tywin…

    Cersei se sent vraiment comme la dernière roue du carrosse. Même ce bon à rien de Pycelle l’a précédée.

    Elle exige un mestre, seul un mestre est digne de s’occuper de la dépouille de lord Tywin.

    Finalement, c’est Qyburn qui se présente à elle et propose ses services. Il faut dire qu’il bénéficie d’une sacrée recommandation. Il a sauvé le bras et la vie de Jaime Lannister. Sa façon de se dépeindre peut ressembler à de la vantardise, mais il dit la vérité au sujet de Jaime.

    Cette rencontre ne sera pas neutre dans le parcours de Cersei, en qualité de reine régente. Qyburn va se faire une place de choix à ses côtés, et se rendre indispensable.

    Pour le moment, il doit se contenter de faire la toilette de feu Tywin Lannister.

    J’ai noté, dans ce chapitre, que Cersei sait que lady Catelyn s’est griffée le visage avec ses ongles, lorsque Robb a été assassiné aux Jumeaux. Comment peut-elle avoir obtenu cette information ? Est-ce Tywin qui le lui a conté ? En tout état de cause, Walder Frey a dû révéler les détails de son œuvre à Tywin Lannister ; du bel ouvrage, qui va leur coûter cher aux Frey…

    Cersei, pour sa part, ne compte pas se griffer, ni se flageller dans sa douleur. Et si douleur il y a, elle n’est pas frappante.

    Elle songe surtout à imiter son père, à cacher ses larmes comme son père lui-même l’avait fait à la mort du sien. Cersei désire définitivement marcher dans les pas de Tywin Lannister. C’est cela qui lui importe avant tout.

    Ce chapitre nous montre également une Cersei qui ne maitrise pas ses émotions. Elle est submergée. C’est peut-être sa façon de réagir face à la perte de son père, ce sont peut-être ses larmes à elle.

     

    Un deuxième corps, quelle mauvaise surprise…

    Cersei va découvrir une belle surprise aux côtés du corps de son père. Sous les couvertures, se dissimule un autre cadavre. Une fille qui a une chaine autour du cou, une chaine du Main du roi. Le lecteur sait qu’il s’agit de Shae, l’amante de Tyrion.

    Un peu comme Cersei, nous aurions presque oublié qu’elle aussi se trouvait dans la chambre, et qu’elle aussi a été victime de l’ire de Tyrion.

    Pour Cersei, c’est un choc, car à ses yeux il est inconcevable que Tywin ait pu avoir une maitresse. Elle est persuadée que son père n’a plus connu de femme depuis la mort de Joanna. Elle idéalise probablement son cher papa, qui est veuf depuis…27 ans !

    Pour s’en persuader, elle se remémore le sort que Tywin avait réservé à la maitresse de son propre père, Tytos. Il l’avait obligée à se promener nue dans les rues de Port-Lannis, accusée de vol et de n’être qu’une catin.

    Cersei l’ignore (cela Maggy ne le lui a pas prédit) qu’un sort similaire, peu enviable, l’attend dans ADWD.

    C’est Qyburn qui va lui apporter la solution au problème « Shae ». Celle-ci était la femme de chambre de Sansa, Tywin devait possiblement être en train de la questionner au sujet de la disparition de la jeune Stark. Cersei acquiesce, l’explication se tient. Néanmoins, au fond d’elle-même, elle sait que l’histoire ne colle pas. On n’interroge pas une femme due dans son lit. Et c’est la voix de Tyrion, son petit frère chéri, qui vient murmurer à son oreille, cette cruelle évidence.

    Voir Shae nue, se tenir aux côtés de son père est intolérable pour Cersei. Elle préfère s’éloigner et demander à Osmund Potaunoir et ses frères (Osfryd et Osney) d’emporter discrètement le corps de Shae et de s’en débarrasser. Personne ne doit savoir que Tywin Lannister se trouvait avec la catin de Tyrion, dans le même lit.

    Un peu comme pour Qyburn, nous rencontrons ici trois hommes qui vont compter pour Cersei. Les frères Potaunoir vont la servir fidèlement dans un proche avenir.

    Nous apprenons à cette occasion que Cersei a rencontré Shae juste avant la fin du procès de Tyrion. Elle dit « qu’elle s’étaient parlées pour la dernière fois la nuit qui a précédé le combat judiciaire exigé par le nain ».

    Cela signifie qu’elles s’étaient déjà rencontrées auparavant, et que Cersei connaissait Shae. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui vouloir ? Cersei voulait-elle enfoncer Tyrion au procès ? Pas vraiment, en réalité, Cersei a interrogé Shae afin de savoir où s’était enfuie Sansa. Après tout, Shae était officiellement la camériste de Sansa. C’est là que l’on prend conscience que Shae a essayé de négocier certains avantages en nature (les bijoux offerts par Tyrion par exemple) avec la reine. Toutefois, Cersei n’ayant pas obtenu de réponse au sujet de Sansa Stark, elle avait refusé de lui céder.

    C’est à cet instant que Jaime fait son entrée, par la petite porte, le passage secret dans la cheminée. Il est tout couvert de poussière.

    Cersei se jette à son cou, et l’assaille de questions, en vue de savoir s’il a mis la main sur le meurtrier de leur père, et combien ils étaient.

    Elle est persuadée qu’ils étaient plusieurs. Il fallait bien qu’ils soient nombreux pour avoir réussi à prendre Tywin par surprise et en venir à bout.

    Ah, Cersei, si tu savais, il a suffi d’un seul homme, un nain qui plus est, armé d’une arbalète, pour mettre fin aux jours du géant Lannister.

    Cette histoire d’arbalète ressemble à une revanche du destin. C’est un trait d’arbalète qui a tué Robb Stark lors des noces de son oncle, alors qu’il était l’hôte des Frey, sous leur toit. C’est aussi un carreau de la même arme qui a mis fin aux jours du commanditaire de ce crime.

     

    De la réalité du pouvoir, il ne suffit pas d’exiger pour se faire obéir…

    Revenons dans la chambre de la tour de la Main. Jaime tente d’expliquer à sa sœur que la traque risque de se révéler plus compliquée qu’elle ne le pense. Avec tout ce réseau de de tunnels, de grilles fermées à clefs…

    Cersei relève la fatigue sur les traits de son frère. Tu parles qu’il est épuisé, il a dû rester debout toute la nuit. Recherchait-il réellement Tyrion (car lui peut deviner qui a commis le meurtre) ? Ou bien a-t-il fait semblant ?

    Cersei repense à Tyrion et l’imagine errant tel un rat dans les sous-sols de la tour de la Main. Pour une fois, son instinct lui dit vrai. Elle ordonne alors que l’on abatte les murs de cette tour s’il le faut, tout ce qui compte, c’est de retrouver l’assassin de Tywin.

    Jaime la serre contre lui, dans une tentative pour la calmer. Sans doute se sent-il également coupable de ce qui vient de se produire. C’est lui qui a fait libérer Tyrion.

    Cersei a envie de l’embrasser, mais elle se retient. Ils sont en public, mais surtout, nous découvrons la façon de réfléchir de Cersei. Elle connait les sentiments de son jumeau à son égard ; elle préfère le laisser venir à elle. Ainsi, elle demeure maitresse de leur relation. C’est lui qui la convoite, et elle qui finit par accéder à sa sollicitation. Cersei ne veut pas se placer dans la situation de « demandeur » au sein de leur couple. C’est elle qui porte la culotte, assurément. Mais, il y a là également une façon de manipuler son amant, de toujours lui rappeler qui dirige.

    Faut-il le reprocher à Cersei ? Ne fait-elle pas simplement ce qu’elle peut avec les atouts dont elle dispose, dans un monde dominé par des hommes.

    C’est ce moment d’intimité toute relative qu’elle choisit pour lui demander de devenir la Main du roi Tommen, en lieu et place de leur père.

    Elle espère persuader Jaime en lui rappelant qu’ils sont les héritiers de Tywin, qu’il est de leur devoir de poursuivre l’œuvre de leur père. Mais là, c’est bien mal connaitre ser Jaime que de penser qu’il a le goût du pouvoir et que perpétuer l’œuvre de leur père est une priorité pour lui. Beaucoup de choix qu’il a pu faire par le passé lui ont été dictés par son amour pour Cersei, et non pas par une volonté de s’élever. Et c’est la douche froide pour Cersei. Jaime refuse son offre tout net. Il ne veut pas gouverner.

    Toutefois, Cersei n’avait pas en tête de partager le pouvoir avec son frère, lorsqu’elle lui a proposé de titre de Main. Elle désire gouverner elle-même et avoir à ses côtés quelqu’un de docile, qu’elle pourra facilement manipuler.

    Cersei n’a pas bien compris que le Jaime qui est revenu du Conflans n’est plus celui d’autrefois. Il n’a plus peur de s’opposer à ses désirs, et il le lui dit franchement, haut et fort. Il ne se prive pas de livrer sa façon de penser quant à l’idée de voir Cersei diriger seule le royaume.

    Cersei est outrée, car plus grave que son refus, Jaime l’a contredite devant tout ce beau monde présent dans la chambre de la Main. Cersei ne peut pas tolérer cet affront public. Elle gifle son jumeau, et Jaime ne peut rien faire pour l’en empêcher, il n’a plus sa main droite pour se protéger.

    C’est leur oncle Kevan qui les remet à leur place tous les deux et les sermonne comme des enfants mal élevés. L’attitude de Cersei est puérile, c’est certain. Celle de Jaime ne vaut guère mieux avec sa sortie sur « Je ne sais pas qui plaindre le plus (…). De Tommen ou des Sept Couronnes ».

    A terme, Cersei voudrait supprimer le poste de Main du roi, et ainsi pouvoir gouverner seule. Les précédentes Mains ne lui ont apporté que des tracas.

    Nous apprenons au passage que Cersei a comploté pour éliminer Robert. Certes, nous nous en doutions fortement, mais là, c’est elle qui le révèle.

    Cersei a bien prémédité la mort de son époux. Lancel Lannister devait avoir pour mission de faire boire le roi lors de la partie de chasse. Le sanglier a fait le reste. Cela signifie que recourir au meurtre ne lui fait pas peur, elle est prête à tout pour arriver à ses fins. Ned Stark l’a appris à ses dépens.

    Et si Jaime ne souhaite pas devenir la Main du roi, elle proposera la charge à son oncle Kevan. Il lui apparait comme un bon candidat qu’elle se figure pouvoir diriger à sa guise. Dans la réalité, cela ne s’avèrera pas si simple…

     

    Le Cluedo : Tywin a été tué dans la chambre, avec une arbalète, mais par qui ?

    Pour le moment, retrouvons notre Cersei qui a endossé l’habit d’enquêtrice.  La voilà qui en remet une couche sur les Tyrell et leurs alliés, qui auraient fait assassiner Tywin pour gouverner à la place des Lannister. Mace Tyrell a déjà réussi à faire entrer son fils Loras dans la Garde Royale, et à placer sa fille comme future épouse de Tommen.

    Ah, Margaery ! Cersei n’est pas tendre envers sa belle-fille. Déjà deux fois veuve, deux fois plus vieille que Tommen (ils n’ont que huit ans d’écart pour être exact) et elle n’est probablement plus vierge.

    En voilà une affaire. Est-ce que Cersei était vierge lors de sa nuit de noce avec Robert ? Il est probable que la réponse soit négative.

    Nous découvrons aussi que Cersei connait la vérité au sujet des préférences sexuelles de Renly. Elle est au courant de son homosexualité, mais elle demeure persuadée qu’il avait consommé son mariage avec Margaery. Cersei songe alors à demander à Varys d’enquêter sur le sujet.

    Qui mieux que le maître des chuchoteurs pourrait mener cet examen ?

    C’est ici que Cersei prend conscience de l’absence de Varys. Une absence qui n’est pas normale. C’est lui le premier qui aurait dû savoir, grâce à ses oisillons, que Tywin Lannister est mort. Son absence sur les lieux du crime en parait suspecte. Et de là à faire de lui le meurtrier potentiel de Tywin, il n’y a qu’un pas que Cersei franchit aisément.

    Mais la reine n’a pas le temps de s’appesantir sur le sujet, elle a tout juste le temps de le faire quérir qu’une autre nouvelle vient l’ébranler et faire chavirer tous ses pronostics.

    Ser Boros vient en effet lui annoncer que Tyrion n’est plus dans sa geôle. Le Lutin s’est évadé.

     

    Il apparait soudain à Cersei comme une évidence que son rêve était prémonitoire et que Maggy La Grenouille avait raison au sujet de son petit frère. Tyrion a déjà tué, d’après Cersei, leur père, leur mère (il n’est pas responsable), Joffrey (il aurait bien voulu, mais ce n’est pas lui sur ce coup là …), il est son valonqar, assurément.

    Cette seule pensée suffit à faire défaillir Cersei. Ce n’est pas la mort de son père qui lui fait perdre contenance, ce n’est pas le chagrin, c’est la perspective de devenir la victime de Tyrion et de voir se refermer ses mains autour de son cou, ainsi que la prophétie l’a annoncée.

     

    Bon voilà, pour son premier chapitre, je n’ai pas voulu accabler Cersei. Mais je vous laisse la main pour commenter certains passages que je n’ai pas développés. Notamment si vous voulez vous insurger contre l’idée de Cersei selon laquelle Jaime aurait perdu sa bravoure en même temps que sa main d’épée, vous pouvez y aller à cœur joie !

     

    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 9 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #189156
    R.Graymarch
    • Barral
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    Ah, le premier chapitre de Cersei. En primolecture, je me souviens m’être dit « si ça se trouve, ça va faire comme pour Jaime : en ayant son point de vue, je vais l’apprécier ». Spoiler, pas du tout (mais j’adore la détester !)

    On commence par un rêve de grandeur et déchéance : tout le monde est contre elle (à ce point là, c’est de la paranoïa)

    Elle a un moment de confusion quand la réalité a trop de points communs avec son cauchemar.

    I am dreaming still, Cersei thought. I have not woken, nor has my nightmare ended. Tyrion will creep out from under the bed soon and begin to laugh at me.

    But that was folly. Her dwarf brother was down in the black cells, condemned to die this very day. She looked down at her hands, turning them over to make certain all her fingers were still there. When she ran a hand down her arm the skin was covered with gooseprickles, but unbroken. There were no cuts on her legs, no gashes on the soles of her feet.

    Elle est encore en mode « rira bien qui rira le dernier » car Tyrion va mourir bientôt. Arf, pas trop, Cersei. Au passage, l’auteur distille la prophétie de Maggy la grenouille tout au long du chapitre, sans donner de détails (le lectorat ne comprendra qu’après).

    I drank too much last night, these fears are only humors born of wine. I will be the one laughing, come dusk. My children will be safe, Tommen’s throne will be secure, and my twisted little valonqar will be short a head and rotting.

    Point chaleur : il doit y avoir une cheminée qui marche car dormir nue sous les draps alors qu’on est à l’automne.. Cersei prend de l’eau citronnée pour s’éclaircir la voix. Je vous attends sur le papillon (moth, en vo) pris au piège de la lanterne portée par Boros

    Les gardes ont des réponses à toutes ses questions : Tywin était protégé, il y a un passage secret, Jaime l’explore, le roi est protégé. Par qui ? Par Loras Tyrell.

    It did not please her. The Tyrells were only stewards that the dragon-kings had upjumped far above their station. Their vanity was exceeded only by their ambition. Ser Loras might be as pretty as a maiden’s dream, but underneath his white cloak he was Tyrell to the bone. For all she knew, this night’s foul fruit had been planted and nurtured in Highgarden.

    But that was a suspicion she dare not speak aloud

    Cersei reprend assez vite ses esprits et donne des ordres cohérents (voir si Tyrion est toujours là). In petto, elle est plus sèche

    Blount surrendered the lantern to Ser Osmund. Cersei was not displeased to see the back of him. Father should never have restored him to the white. The man had proved himself a craven.

    Ensuite, Cersei pense beaucoup à son père, à son immense père (une étoile dans le ciel, comme Drogo?). Mais du coup si un espace se libère, elle pourrait l’occuper. Elle n’en est pas encore là de ses pensées mais on voit que ce n’est pas loin

    By the time they left Maegor’s Holdfast, the sky had turned a deep cobalt blue, though the stars still shone. All but one, Cersei thought. The bright star of the west has fallen, and the nights will be darker now. She paused upon the drawbridge that spanned the dry moat, gazing down at the spikes below. They would not dare lie to me about such a thing. “Who found him?”

    “One of his guards,” said Ser Osmund. “Lum. He felt a call of nature, and found his lordship in the privy.”

    No, that cannot be. That is not the way a lion dies. The queen felt strangely calm. She remembered the first time she had lost a tooth, when she was just a little girl. It hadn’t hurt, but the hole in her mouth felt so odd she could not stop touching it with her tongue. Now there is a hole in the world where Father stood, and holes want filling.

    Son plan se met en marche dans sa tête

    If Tywin Lannister was truly dead, no one was safe . . . least of all her son upon his throne. When the lion falls the lesser beasts move in: the jackals and the vultures and the feral dogs. They would try to push her aside, as they always had. She would need to move quickly, as she had when Robert died. This might be the work of Stannis Baratheon, through some catspaw. It could well be the prelude to another attack upon the city. She hoped it was. Let him come. I will smash him, just as Father did, and this time he will die. Stannis did not frighten her, no more than Mace Tyrell did. No one frightened her. She was a daughter of the Rock, a lion. There will be no more talk of forcing me to wed again. Casterly Rock was hers now, and all the power of House Lannister. No one would ever disregard her again. Even when Tommen had no further need of a regent, the Lady of Casterly Rock would remain a power in the land.

    En public, Cersei se mue en Tywin

    “No one is to enter or leave without my permission,” she told them. The command came easily to her. My father had steel in his voice as well.

    Within the tower, the smoke from the torches irritated her eyes, but Cersei did not weep, no more than her father would have. I am the only true son he ever had.

    La réalité est un peu plus dure car l’escalier l’essouffle. Et, arrivée sur place, elle se rend compte qu’il y a plein de monde, ce qui ruine son plan. Là, ça turbine très fort dans sa tête : qui est coupable, où y a-t-il des passages secrets ?

    Her uncle Kevan was on his knees beside the bed, trying to pray, but he could scarcely get the words out. Guardsmen clustered near the hearth. The secret door that Ser Osmund had spoken of gaped open behind the ashes, no bigger than an oven. A man would need to crawl. But Tyrion is only half a man. The thought made her angry. No, the dwarf is locked in a black cell. This could not be his work. Stannis, she told herself, Stannis was behind it. He still has adherents in the city. Him, or the Tyrells . . .

    There had always been talk of secret passages within the Red Keep. Maegor the Cruel was supposed to have killed the men who built the castle to keep the knowledge of them secret. How many other bedchambers have hidden doors? Cersei had a sudden vision of the dwarf crawling out from behind a tapestry in Tommen’s bedchamber with blade in hand. Tommen is well guarded, she told herself. But Lord Tywin had been well guarded too.

    Après, Cersei voit le corps de Tywin (mais pas de Shae) et ces paragraphes sont assez extraordinaires. Le roi est nu, et Tywin n’est qu’un homme comme les autres finalement. Ce qui révulse Cersei. (J’ai enlevé le passage sur Tytos pour raccourcir la citation)

    For a moment she did not recognize the dead man. He had hair like her father, yes, but this was some other man, surely, a smaller man, and much older. His bedrobe was hiked up around his chest, leaving him naked below the waist. The quarrel had taken him in his groin between his navel and his manhood, and was sunk so deep that only the fletching showed. His pubic hair was stiff with dried blood. More was congealing in his navel.

    The smell of him made her wrinkle her nose. “Take the quarrel out of him,” she commanded. “This is the King’s Hand!” And my father. My lord father. Should I scream and tear my hair? They said Catelyn Stark had clawed her own face to bloody ribbons when the Freys slew her precious Robb. Would you like that, Father? she wanted to ask him. Or would you want me to be strong? Did you weep for your own father?  (…) If he wept when they brought him word of his father’s death, he did it where no one could see the tears.

    The queen could feel her nails digging into her palms. “How could you leave him like this? My father was Hand to three kings, as great a man as ever strode the Seven Kingdoms. The bells must ring for him, as they rang for Robert. He must be bathed and dressed as befits his stature, in ermine and cloth-of-gold and crimson silk. Where is Pycelle? Where is Pycelle?” She turned to the guardsmen. “Puckens, bring Grand Maester Pycelle. He must see to Lord Tywin.”

    “He’s seen him, Your Grace,” said Puckens. “He came and saw and went, to summon the silent sisters.”

    They sent for me last. The realization made her almost too angry for words. And Pycelle runs off to send a message rather than soil his soft, wrinkled hands. The man is useless.

    Elle appelle d’autres mestres, puis son frère et on lui présente Qyburn. Il apporte un autre fragment de vérité

    “If you fail me you will lose more than a chain, I promise you. Remove the quarrel from my father’s belly and make him ready for the silent sisters.”

    “As my queen commands.” Qyburn went to the bedside, paused, looked back. “And how shall I deal with the girl, Your Grace?”

    “Girl?” Cersei had overlooked the second body.

    Ah tiens, oui, Shae (au visage aussi noir que celui de Joffrey lors de sa mort). Cersei se berce d’illusions, mais on dirait qu’elle y croit pour de vrai. Et le passage sur la maîtresse qui parade nue dans la ville comme châtiment, tousse tousse

    My lord father had no use for whores, she thought. After our mother died he never touched a woman. She gave the guardsman a chilly look. “This is not . . . when Lord Tywin’s father died he returned to Casterly Rock to find a . . . a woman of this sort . . . bedecked in his lady mother’s jewels, wearing one of her gowns. He stripped them off her, and all else as well. For a fortnight she was paraded naked through the streets of Lannisport, to confess to every man she met that she was a thief and a harlot. That was how Lord Tywin Lannister dealt with whores. He never . . . this woman was here for some other purpose, not for . . .”

    “Perhaps his lordship was questioning the girl about her mistress,” Qyburn suggested.

    Sympa Qyburn d’essayer mais c’est un peu tordu comme raisonnement 😀 Cela suffit pour Cersei (bien joué !) au moins en apparence

    “That’s so.” Cersei seized on the suggestion eagerly. “He was questioning her, to be sure. There can be no doubt.” She could see Tyrion leering, his mouth twisted into a monkey’s grin beneath the ruin of his nose. And what better way to question her than naked, with her legs well spread? the dwarf whispered. That’s how I like to question her too.

    Cersei sort et donne aux Potaunoir l’ordre d’étouffer (^^) la présence de Shae. Puis l’auteur nous parle brièvement de l’entrevue entre Shae et Cersei avant le procès de Tyrion (on commence à recoller les bouts)

    Jaime arrive, il n’a rien trouvé (quelle surprise^^). Les retrouvailles ne sont pas longtemps chaleureuses car Cersei a un plan en tête

    Jaime hugged her, his good hand pressing against the small of her back. He smelled of ash, but the morning sun was in his hair, giving it a golden glow. She wanted to draw his face to hers for a kiss. Later, she told herself, later he will come to me, for comfort. “We are his heirs, Jaime,” she whispered. “It will be up to us to finish his work. You must take Father’s place as Hand. You see that now, surely. Tommen will need you . . .”

    Sauf que Jaime n’a aucune envie d’être Main et il le dit frontalement. Puis il vanne sur le fait qu’elle pourrait diriger jusqu’à la majorité de Tommen. Elle le frappe, en public. Heureusement Kevan est là, lui

    The sound brought their uncle to his feet. “Your father lies here dead. Have the decency to take your quarrel outside.”

    Jaime inclined his head in apology. “Forgive us, Uncle. My sister is sick with grief. She forgets herself.”

    Cela met Cersei en colère et elle trouve toutes les raisons d’en vouloir aux Mains précédentes. Et de fil en aiguille, elle arrive aux Tyrell puis à Varys (elle aura mis le temps)

    I must have been mad to think he could be Hand. She would sooner abolish the office. When had a Hand ever brought her anything but grief? Jon Arryn put Robert Baratheon in her bed, and before he died he’d begun sniffing about her and Jaime as well. Eddard Stark took up right where Arryn had left off; his meddling had forced her to rid herself of Robert sooner than she would have liked, before she could deal with his pestilential brothers. Tyrion sold Myrcella to the Dornishmen, made one of her sons his hostage, and murdered the other. And when Lord Tywin returned to King’s Landing . . .

    The next Hand will know his place, she promised herself. It would have to be Ser Kevan. Her uncle was tireless, prudent, unfailingly obedient. She could rely on him, as her father had. The hand does not argue with the head. She had a realm to rule, but she would need new men to help her rule it. Pycelle was a doddering lickspittle, Jaime had lost his courage with his sword hand, and Mace Tyrell and his cronies Redwyne and Rowan could not be trusted. For all she knew they might have had a part in this. Lord Tyrell had to know that he would never rule the Seven Kingdoms so long as Tywin Lannister lived.

    I will need to move carefully with that one. The city was full of his men, and he’d even managed to plant one of his sons in the Kingsguard, and meant to plant his daughter in Tommen’s bed. It still made her furious to think that Father had agreed to betroth Tommen to Margaery Tyrell. The girl is twice his age and twice widowed. Mace Tyrell claimed his daughter was still virgin, but Cersei had her doubts. Joffrey had been murdered before he could bed the girl, but she had been wed to Renly first . . . A man may prefer the taste of hippocras, yet if you set a tankard of ale before him, he will quaff it quick enough. She must command Lord Varys to find out what he could.

    That stopped her where she stood. She had forgotten about Varys. He should be here. He is always here. Whenever anything of import happened in the Red Keep, the eunuch appeared as if from nowhere. Jaime is here, and Uncle Kevan, and Pycelle has come and gone, but not Varys. A cold finger touched her spine. He was part of this. He must have feared that Father meant to have his head, so he struck first. Lord Tywin had never had any love for the simpering master of whisperers. And if any man knew the Red Keep’s secrets, it was surely the master of whisperers. He must have made common cause with Lord Stannis. They served together on Robert’s council, after all . . .

    Cersei strode to the door of the bedchamber, to Ser Meryn Trant. “Trant, bring me Lord Varys. Squealing and squirming if need be, but unharmed.”

    Sauf qu’on lui apprend à ce moment là que Tyrion s’est échappé !! Sa paranoia remonte à bloc

    He is in the walls. He killed Father as he killed Mother, as he killed Joff. The dwarf would come for her as well, the queen knew, just as the old woman had promised her in the dimness of that tent. I laughed in her face, but she had powers. I saw my future in a drop of blood. My doom. Her legs were weak as water. Ser Boros tried to take her by the arm, but the queen recoiled from his touch. For all she knew he might be one of Tyrion’s creatures. “Get away from me,” she said. “Get away!” She staggered to a settle.

    “Your Grace?” said Blount. “Shall I fetch a cup of water?”

    It is blood I need, not water. Tyrion’s blood, the blood of the valonqar. The torches spun around her. Cersei closed her eyes, and saw the dwarf grinning at her. No, she thought, no, I was almost rid of you. But his fingers had closed around her neck, and she could feel them beginning to tighten.

    Et ce n’est que le début, Cersei ! Seule contre tous mais tu n’as pas fait grand chose pour empêcher ça

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #189169
    DJC
    • Pas Trouillard
    • Posts : 577

    Haha qu’est-ce que j’ai plaisir à lire vos analyses et redécouvrir ce chapitre !

    Même à la relecture j’avais eu ressenti mif-mouf : biaisé vu que j’étais un peu « lassé » des nouveaux persos et environnements du début de cette intégrale, je l’ai un peu lu en travers, en mode ok Cersei nous permet de re-situer l’intrigue à Port Réal, « ça je m’en rappelle », « ça on sait », « ça ah oui c’est vrai que Cersei est un peu comme ça », « haha elle propose d’être MAIN à Jaime, c’est fort », « yes le volonqar », mais pas plus quoi.

    Du coup je suis passé à coté d’une partie de sa psychologie, de la plupart des foreshadowings (qui me paraissent évidents, maintenant), bref tout ce qui me plait dans l’écriture de Martin et dans ce que ce travail d’Analyse Relecture fait ressortir 🙂 J’adore comme tout se tient, comme chaque détail compte et apporte.

    Je suis aussi intéressé par ce premier POV féminin adulte depuis la mort de Catelyn, avec une vision + égocentrée et personnelle comparé à Lady Stark (vivante!). Maintenant que j’en ai relu plusieurs, je trouve les POV de Cersei très bien écrits, et j’ai envie de rajouter sous forme de pique « pour un écrivain homme blanc cis hetero riche » huhu (et vieux, obèse, qui sort pas de chez lui.. mais qu’on vénère <3 ), même si le perso n’échappe pas à certains clichés non-plus.

    #189182
    Worgen Stone
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1600

    Cersei n’est pas un de mes personnages préférés (litote !), j’ai quand même pris la peine de ré-écouter son chapitre, j’en savoure d’autant plus ce très bon résumé.  Je me pose quelques questions.

    A propos du message que serait parti délivrer Pycelle : est-ce vrai ? A qui ? Pour quelle raison ? Pourquoi ne pas attendre ?

    Et Qyburn : on a l’impression que les gardes le trouvent tout de suite, que venait-t-il faire dans la Tour de la Main ? Je note aussi que c’est lui qui met Cersei dans l’embarras (impression confirmée par l’insolence avec laquelle il fixe la Reine) : d’abord en lui faisant remarquer la présence du second cadavre quand toutes les personnes présentes ont eu la présence d’esprit de n’en pas faire mention, ensuite en lui proposant un prétexte qu’elle va saisir impulsivement, se rendant parfaitement ridicule.  Et si les gardes se mettent à faire des gorges chaudes de la présence de Shae, ce sera sans doute davantage à cause de la réaction de Cersei.

    Il n’en est pas moins choquant de laisser la chambre en l’état avec le corps de Tywin qui n’est même pas recouvert d’un drap. Celui de Shae est apparemment dissimulé sous les couvertures, au moins partiellement.  Un hasard ou un souhait de cacher sa présence ? Il aurait quand même été plus facile de récupérer la chaîne d’or avant de l’emballer, ce manque de bon sens est confondant.

    #189184
    R.Graymarch
    • Barral
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    Disons que personne n’a songé à prévenir Cersei dans les premiers. Je ne crois pas au complot généralisé mais davantage au fait qu’elle a été oubliée comme régente, ou alors que les gens savent qu’elle va être pénible donc autant repousser ce moment désagréable. Ça devrait mettre la puce à l’oreille de notre régente préférée mais elle y voit un complot, c’est plus commode et c’est conforme à sa vision du monde.

    Que Pycelle envoie des corbeaux (aux vassaux ou souverains étrangers), ça me paraît normal. On peut être complotiste et croire qu’il n’a pas voulu attendre un contre-ordre potentiel de Cersei.

    Quant à Qyburn, certes il est là (comme tant d’autres, et puis elle demande n’importe quel mestre, alors..). Je trouve au contraire qu’il aide Cersei en mentionnant un point important (Shae) qu’elle avait complètement occulté. Je pense qu’on aurait davantage ri d’elle si elle n’avait rien fait à son sujet. De plus, Qyburn offre une porte de sortie honorable quant à la présence de Shae nue dans la chambre. Personne n’est dupe mais ça sauve les apparences (ce qui résume bien la vie de Tywin). Je trouve donc que Qyburn aide Cersei sur le coup.

    Quant au manque de bon sens, je n’en sais rien. Déjà il y a eu urgence et si ça se trouve Cersei a été prévenue tard mais pas non plus si longtemps après. Si ça fait un quart d’heure (par exemple) que le corps a été découvert, je conçois qu’on avait d’autres priorités : chercher l’assassin, parler aux gardes de faction, prévenir Kevan etc Entre chagrin et sidération, je conçois qu’on n’ait pas tout fait au mieux si vite. Si tant est que dissimuler des preuves est « agir au mieux ». Ça me conforte dans l’idée que y a pas de complot ou de coup opportuniste pour profiter de la situation mais juste une situation inattendue qui choque et prend tout le monde de court.

    J’ajoute que la pandémie récente dans notre monde m’a fait beaucoup relativiser sur le « bon sens général » des êtres humains.

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    #189185
    Eridan
    • Vervoyant
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    Que Pycelle envoie des corbeaux (aux vassaux ou souverains étrangers), ça me paraît normal. On peut être complotiste et croire qu’il n’a pas voulu attendre un contre-ordre potentiel de Cersei.

    Pycelle n’a pas envoyé de corbeaux, a priori, et je ne crois pas qu’il prendra le risque d’avertir les vassaux et puissances étrangères sans l’aval des Lannister, beaucoup trop dangereux pour lui et aucun intérêt qui nous soit connu. Si on suit le chapitre, il a dit qu’il allait trouver les sœurs du Silence en personne pour s’esquiver. Il aurait effectivement pu envoyer quelqu’un le faire à sa place et on remarquera qu’aucune ne pointe le bout de son nez dans ce chapitre … Ca a pris plus de temps que prévu ? Ca reste possible. Pycelle avait une adoration maladive pour Tywin, qu’il croyait inébranlable. Sa mort vient tout bouleverser. Il est peut-être lui-même désemparé, d’autant que l’expérience récente des cellules noires l’a durablement affecté.

    Maintenant, ça ressemble quand même bien à une excuse commode pour s’éclipser, se gagner du temps pour aller faire autre chose en cachette … Sans en déduire l’existence d’un complot mestriel, je pense qu’il a parfaitement pu vouloir en référer au plus tôt à la Citadelle des mestres. Pycelle a toujours été du côté des Lannister et je pense que c’est à eux que va son allégeance (surtout tant que Tywin est vivant) … mais il reste soumis à l’autorité du Conclave auquel il doit, d’après Varys, le coup de pression sur Tywin qui lui a permis d’être maintenu à son poste. Il a pu vouloir les avertir rapidement.

    Après, il a peut-être aussi des intérêts que nous ne connaissons pas et qu’il a voulu sécuriser. Sait-on jamais ! Une idée en l’air, par exemple : j’ai l’impression qu’il joue encore beaucoup « Lannister » dans cette intégrale, mais n’a-t-il pas chercher aussi à se positionner côté « Tyrell » ? (les chapitres avant l’arrestation de Margaery le suggère, en tous cas.) Il aurait pu faire le calcul d’avertir les Tyrell et compter des amis parmi eux à l’aube d’une nouvelle ère où ils vont gagner en influence alors que celle des Lannister va fatalement décroitre.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #189193
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 214

    Merci pour vos analyses. J’étais peu motivé pour relire ce chapitre, à cause de son POV (bizarrement je n’en suis pas plus fan que vous). Eh bien je l’ai finalement dévoré. Alors certes on voit déjà apparaître les travers de Cersei et son art de s’auto-illusioner. Mais en même temps elle n’est pas autant à côté de la plaque que dans mes souvenirs.

    Côté intrigue, il y a du forshadowing, comme vous l’avez relevé. Et on voit déjà comment les rapports de force entre factions vont évoluer avec l’antagonisme Lannister-Tyrell en point d’orgue.

    De même on sent déjà venir les tensions au sein de ce qui reste des lions, entre Cersei qui se prend pour une reine, Jaime 2.0 et Kevan le pragmatique raisonnable entre les deux.

    Question concernant Shae: ne serait-ce pas le refus de Cersei de la récompenser qui l’aurait conduite tout droit chez Tywin lors de cette fameuse nuit ?

    #189298
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1152

    Encore un chapitre dont je n’avais pas beaucoup de souvenirs et j’avais hate de relire Cersei en POV.
    J’ai commencé par avoir un peu de peine pour elle, elle se voit très certainement plus importante que ce qu’elle est mais en effet, elle est à peu près la dernière au courant de la mort de son père et c’est moyennement cool.
    Mais au fur et à mesure du chapitre, elle a commencé à me taper sur le système avec sa paranoïa grandissante, ses appels à son frère, ses idées saugrenues, … Résultat, à peine arrivée à la fin de son premier chapitre POV, j’ai déjà réussi à adorer la détester.

    Arys du Rouvre 💜

    #189338
    Tybalt Ouestrelin
    • Pas Trouillard
    • Posts : 628

    Question concernant Shae: ne serait-ce pas le refus de Cersei de la récompenser qui l’aurait conduite tout droit chez Tywin lors de cette fameuse nuit ?

    Je me suis fait la même réflexion. Désespérée alors qu’elle pensait y gagner avec la Reine, elle se tourne vers celui qui décide même s’il est terrifiant ; après tout il reste un homme.

    Merci en tout cas pour cette analyse et la mise en lumière des foreshadowing.

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

    #189352
    Céleste
    • Pas Trouillard
    • Posts : 748

    On commence par un rêve prémonitoire, Liloo l’a très bien expliqué, Cersei au sommet sans que personne ne conteste ou outre-passe son autorité, puis la déchéance, les moqueries, la marche de la honte et enfin le trône qui la tue. Le trône la rejette, on pourrait parler de F&S mais en restant dans la saga principale, on pense à Aerys le Roi Croute qui partage avec elle le même amour pour le feu grégeois, de là à penser qu’elle continuera son projet de destruction de Port-Réal plutôt que de céder le trône, il n’y a qu’un pas.

    A ce propos :

    Le château qui la cernait de toutes parts était plongé dans un silence si profond qu’elle aurait pu croire morts tous les habitants. Ils devraient l’être. Il est malséant que Tywin Lannister ait péri seul. Un homme de cette trempe mérite une escorte aux enfers pour répondre à ses exigences.

    Il devrait en être de même pour sa digne héritière : Cersei Lannister !

    Quasiment tout le chapitre c’est Cersei qui s’enivre de sa propre personne, qui méprise tout le monde, et embrasse la paranoïa. Elle souhaite tout de même que sa propre gloire soit transmise à ses enfants, c’est déjà ça de gagner.

    Mention spéciale à Tyrion qui terrifie Cersei, il est le monstre sous le lit, le rat dans les murs, le meurtrier de sa mère, son père, son fils, bientôt il viendra pour elle. La fin de chapitre est particulièrement angoissante j’ai trouvé.

    Je préfère le souffle du dragon à la bave de crapeau et la langue de vipère.

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