AFFC 15 – Brienne III

Forums Le Trône de Fer – la saga littéraire Au fil des pages AFFC 15 – Brienne III

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    Eridan
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    AFFC 15 – Brienne III
    Au fil des pages – liste des sujets

    AFFC 14, Le Chevalier souillé AFFC 16, Samwell II

    Lors de ma première relecture, c’est avec ce chapitre que j’ai (enfin) commencé à apprécier l’arc de Brienne, parce qu’il est riche en rencontres et en thématiques filées.

    Trois « nouveaux » personnages

    Ce chapitre est surtout l’occasion de rencontrer de nouveaux personnages … On redécouvre Podrick, qui est déjà connu. On découvre en passant une partie de son histoire, celle qui précède la rencontre avec Tyrion. Son parcours est assez sinueux et pathétique. On apprend enfin comment il est arrivé auprès de Tyrion :

    Ser Kevan Lannister le prit en charge et, peu de temps après, le dépêcha comme écuyer auprès de son neveu Tyrion.

    Ce qui, au passage, peut nous faire sourire si on se souvient … que Tyrion soupçonnait Podrick d’être une mauvaise plaisanterie.

    Pour l’heure, il ne se sentait pas la patience de l’essorer pour tenter d’en tirer un semblant de pensée. Se voir infliger un pareil nigaud… Subodorant là quelque raffinement de vilenie maligne, il préféra se consacrer à la donzelle.

    AGOT, Tyrion VIII.

    Les « nouveaux » personnages, ceux qu’on rencontre pour la première fois « en vrai » et qu’on recroisera par la suite, ce sont surtout un chevalier, un seigneur et un déserteur.

    Le chevalier

    Un jeune homme d’allure languide sortit du poste de garde, la taille ceinte d’un baudrier d’épée. Le surcot qu’il portait par-dessus son armure avait été blanc, à l’origine, et il l’était encore par-ci par-là, sous les taches d’herbe et de sang séché. Son blason lui barrait le torse ; un daim brun, mort, ligoté et suspendu sous une perche.
    Lui. Le son de sa voix avait fait à Brienne l’effet d’un coup de poing dans l’estomac, sa physionomie celui d’un poignard planté dans ses entrailles. « Ser Hyle, dit-elle avec raideur.

    La première fois qu’on croise Hyle Hunt, Brienne sait déjà qui il est mais sous le coup de l’émotion, elle oublie momentanément de nous le présenter en détail, au delà de la simple apparence physique. Il nous apparaît comme un chevalier en campagne. On appréciera au passage la mention du blason personnel de ser Hyle : une proie ligotée après une chasse, ce qui va avec son nom de famille (Hunt = « chasse » en vo). Ca préfigure déjà plusieurs choses : le lien avec la maison Tarly, dont le blason figure un chasseur … et le destin de ser Hyle dans cette intégrale.

    Rapidement, ser Hyle commence à parler et on comprend pourquoi il met Brienne mal à l’aise. Lui aussi la connaît bien :

    – Vaut mieux lui ficher la paix, les gars, prévint ser Hyle Hunt. Je vous présente Brienne la Belle, alias la Pucelle de Torth, qui a tué le roi Renly et la moitié de sa garde Arc-en-Ciel. Sa méchanceté n’a d’égale que sa laideur, […] Le sien, de père, c’est l’Étoile du Soir de Torth. »

    Pour ce qui est de la moitié de la garde Arc-en-Ciel, c’est un mensonge éhonté, Hyle le reconnaît peu de temps après. Mais on note au passage la mention du « roi » Renly, dont ser Hyle fait finalement peu de cas :

    Et alors ? Renly était un rebelle. Nous l’avons d’ailleurs tous été, rebelles, vis-à-vis de quelqu’un, mais nous sommes maintenant les loyales pommes à Tommen.
    […]
    Quoi, pour Renly ? C’était qui ? Nous avons changé de rois depuis lors, certains d’entre nous deux fois. Nul n’en a cure, nul ne s’en souvient.

    Les puissants jouent au jeu des trônes, les petits suivent, mais finalement, pour eux, un roi ou un autre … Tous les chapitres de Brienne vont nous amener à nous rendre compte que pour les gens simples, les questions d’allégeance et de légitimité ne sont pas si importantes.

    Hyle s’avère être aussi déplaisant qu’un Jaime-Lannister-période-deux-mains. Et tout comme Jaime, la défiance de Brienne à son égard l’exaspère, comme s’il ne se rendait pas compte qu’il est odieux avec elle depuis le début. Toutefois, il délaisse sa porte pour s’intéresser à Brienne. On ne saura pas pourquoi dans l’immédiat. Il va se montrer lourd et insistant, néanmoins, Tarly finit par lui reprocher de « trop réfléchir », ce qui me le rend légèrement plus sympathique. Brienne finit toutefois par nous expliquer les griefs qu’elle entretient contre lui :

    « A Hautjardin, quand le roi Renly convoqua ses bannières, certains hommes s’amusèrent à se jouer de moi. Ser Hyle était du nombre. Il s’agissait d’un jeu blessant, cruel et tout sauf chevaleresque. »

    Plus loin, elle entre dans les détails du « jeu » en question. Il s’agit d’un pari de potaches, bête et méchant … et qui aurait pu très mal tourner, puisque d’après Randyll Tarly, les enjeux montaient au point où l’un des parieurs risquait fort d’agresser sexuellement Brienne. Ser Hyle pourra toujours se défendre de toute mauvaise intention, il n’empêche que comme toutes les blagues bêtes et méchantes, le « jeu » a bien failli dégénérer !

    « Chevaliers de l’été », sots et inconscients … Comme prédit par Catelyn, les batailles et la mort ont fait leur œuvre : la moitié d’entre eux sont morts ou blessés, ceux qui restent (comme Hyle) commencent à réaliser la dangerosité et la vacuité de la guerre (et tentent de trouver des échappatoires, mais on y reviendra dans des chapitres ultérieurs ^^).

    On apprendra dans le chapitre suivant que ser Hyle n’a pas que des mauvais côtés, il n’empêche que cette introduction laissera durablement une mauvaise impression qui le poursuivra un moment.

    Le seigneur

    On a déjà beaucoup entendu parler de Randyll Tarly par Samwell et on l’avait déjà croisé avec Catelyn. Avec Samwell, on a découvert le père abusif (cf. AFFC, Samwell I entre autre) et possiblement infanticide (cf. AGOT 27, Jon IV). Avec Catelyn, le mufle (cf. ACOK, Catelyn II ). Brienne va nous apporter énormément de détails intéressants, qui poursuivent le portrait d’un homme que je vois parfaitement devenir un des antagonistes de TWOW. 😉

    Dans ce chapitre, ce qui nous est montré, c’est le chef de guerre (qu’on sait être compétent), mais surtout, son rapport à la justice, une activité toute seigneuriale. Des détails plus discrets émaillent également le chapitre.

    La conception de la justice

    Brienne commence par apprendre que lord Randyll traque les hors-la-loi et les décapite dans les bois environnants. Puis arrivée à la porte, il est évoqué ce qu’il fait aux voleurs et aux violeurs :

    Il les châtre ou bien les dépêche au Mur. Quelquefois les deux. Et il tranche les doigts des voleurs.

    Ces préambules passés, on va justement assister à une séance de justice menée par lord Tarly, et toute la scène est passionnante. On voit un lord Randyll efficace, expéditif, même. Les situations lui sont à peine présentées qu’il prononce une sentence, généralement radicale :

    – Il est en effet de coutume qu’on coupe un doigt aux voleurs, répliqua lord Tarly d’une voix inflexible, mais qui dépouille un septuaire dépouille les dieux. […] Sept doigts. Laissez-lui ses pouces.
    […]
    Suivit un boulanger, accusé de mélanger de la sciure à sa farine. Lord Randyll lui infligea une amende de cinquante cerfs d’argent. L’homme ayant juré ses grands dieux qu’il était loin de posséder une somme pareille, Sa Seigneurie lui concéda le choix d’un coup de fouet pour chacun des cerfs qu’il se trouverait dans l’incapacité de verser. Il eut pour successeur une putain grisâtre et à bout de forces qui passait pour avoir refilé la vérole à quatre soldats de Tarly. « Décrassez-lui ses parties intimes avec de la potasse puis jetez-la dans un cachot », commanda son juge. Tandis qu’on entraînait la femme en sanglots, […]
    Vint alors le tour d’un marin débarqué de la galéasse. Son accusateur était un archer de la garnison de lord Mouton ; il avait une main bandée et la poitrine ornée de l’emblème au saumon. « Ne déplaise à m’sire, ce gredin-là m’a transpercé la main avec son poignard. Il a dit que je trichais aux dés. »
    […] « C’était le cas ?
    – Non, m’sire. Jamais de la vie.
    – Pour vol, je prendrai un doigt. Mens-moi, et je te pendrai. Vais-je demander à voir ces dés ?
    – Les dés ? […] Ça se pourrait que je… Ben, ces dés-là, y a bien qu’ils me portent chance, c’est vrai, mais je… »
    Tarly en avait assez entendu. « Prenez-lui son petit doigt. Libre à lui de choisir de quelle main. Un clou de part en part dans la paume de l’autre. » Il se leva. « Fini pour aujourd’hui. Remmenez les autres en prison. Je traiterai leur affaire demain. »

    Je suis toujours impressionné par l’efficacité de ce passage : on y voit un homme rompu à l’exercice de la justice. Il a une bonne intuition, connaît les situations et les peines coutumières, qu’il prononce de manière automatique. Pour un lecteur européen moderne, les sentences apparaissent comme particulièrement sévères, violentes même, et le juge montre qu’il n’a aucune considération pour les personnes en face de lui : toutes les affaires non-traitées sont repoussées, les personnes concernées iront moisir en prison le temps qui lui plaira.

    Les scènes de justice ne sont pas anodines avec GRRM, elles révèlent des choses sur les personnages. Dans AGOT, le chapitre 44 (Eddard XI) montrait un Eddard Stark qui prenait le temps, patiemment, d’interroger les témoins, de peser le pour et le contre, de rendre une sentence opportune mais juste … C’était une manière de nous présenter Eddard sous un jour plutôt favorable. C’est tout le contraire pour Randyll. Sa séance de justice m’en rappelle une autre :

    La Fête de Notre Père-d’En-Haut est un jour particulièrement propice pour rendre des jugements, nous enseignent les septons. En 133, la nouvelle Main décréta que ce serait le jour où ceux qui avaient déjà été jugés paieraient enfin leurs crimes. Les geôles de la ville, surpeuplées, étaient près d’éclater ; même les cachots des soubassements du Donjon Rouge étaient presque pleins. Lord Unwin les vida. […]
    Quarante voleurs eurent la main tranchée. Huit violeurs furent castrés, puis durent défiler, nus, jusqu’aux berges du fleuve, leurs organes génitaux accrochés au cou, avant d’embarquer à destination du Mur. Un individu soupçonné d’être un Pauvre Compagnon, qui prêchait que les Sept avaient envoyé la fièvre d’Hiver pour punir de ses incestes la maison Targaryen, eut la langue coupée. Deux catins accablées de vérole furent mutilées d’innommable façon pour l’avoir transmise à des dizaines d’hommes. Six serviteurs convaincus d’avoir volé leurs maîtres eurent le nez fendu ; un septième, qui avait foré un trou dans une cloison pour épier les filles de son maître dans leur nudité, eut également l’œil fautif arraché.
    Ensuite vinrent les meurtriers. On en présenta sept, l’un d’eux, un aubergiste qui avait tué certains de ses clients (ceux dont il jugeait que personne ne remarquerait la disparition) pour dérober leurs objets de valeur depuis l’époque du Vieux Roi. Si les autres assassins furent pendus directement, lui eut les mains tranchées et brûlées sous ses yeux, puis on le pendit à un nœud coulant et on l’éviscéra tandis qu’il s’étranglait.

    Feu et Sang, Sous les régents – La guerre, la paix et les foires au bétail.

    La scène est tout aussi violente, la conception de la justice tout aussi expéditive et sanglante.

    Même après sa séance de justice, Randyll continue à juger :

    Est-ce vous qui avez assassiné lord Renly ?
    – Non. »
    Tarly soupesa la dénégation. Il est en train de me juger comme il a jugé ceux de tout à l’heure. « Non, proféra-t-il finalement, vous l’avez seulement laissé mourir. »

    Et il faut le lui reconnaître : sa méthode d’intimidation fonctionne plutôt bien :

    « Les affaires du roi. Quelle sorte d’affaires ? »
    Mens-moi, et je te pendrai. « S-sansa Stark.

    Il n’empêche qu’en terme de valeurs humaines, Randyll parvient encore à descendre. La muflerie était excusable, les sévices et menaces de mort envers son héritier l’étaient moins … Mais la conception de la justice de lord Randyll s’avère profondément viciée : s’il a mis fin au pari concernant Brienne, c’était pour éviter tout débordement fâcheux … il n’empêche qu’il considère que la victime est responsable et que c’est elle qu’il faut culpabiliser.

    – Il s’agissait de chevaliers, dit-elle, abasourdie, de chevaliers oints.
    – Leur probité ne saurait être mise en question. Tout cela est votre faute. »
    L’inculpation la fit sursauter. « Je n’aurais jamais consenti… Je n’ai strictement rien fait pour les inciter à se comporter de la sorte !
    – C’est votre présence ici qui les y a incités.

    Charmante mentalité …

    La compétence et l’ambition

    Si je dis que lord Randyll a le potentiel pour devenir un antagoniste dans TWOW, c’est justement parce que les points communs avec lord Unwin Peake sont nombreux. Outre leur rapport à la justice, ce sont tous les deux des seigneurs du Bief martiaux, portant des épées en acier valyrien, se faufilant au sein du conseil restreint d’un roi-enfant … Et l’un comme l’autre sont rusés, ambitieux, et dénués de scrupules. On se souvient comment Randyll Tarly s’est débarrassé de son encombrant héritier … Ce chapitre va nous montrer d’autres manigances.

    On commence par des éléments simples et efficaces :

    On a un peu reconstruit, depuis. Ce lord Tarly, c’est quelqu’un de pas très commode, mais c’est un seigneur plus courageux, toujours, que le Mouton. Il y a encore des hors-la-loi dans les bois, mais pas si tant qu’il y en avait avant. Tarly a donné la chasse à ceux qu’étaient les pires, et il vous les a raccourcis d’une bonne tête avec cette énorme flamberge qu’il a.

    Randyll a repris la région bien en main. C’est lui qui s’occupe de la reconstruction de Viergétang, lui qui pourchasse les hors-la-loi et les punit. Il passe pour l’homme fort de la région, éclipsant sans mal le faible lord Mouton, qui n’a jamais brillé militairement.

    Dans le détail, on se rend compte que Randyll redoute l’oisiveté au sein d’un corps d’armée, et il oblige son ost à participer à la reconstruction :

    « Les soldats sont en train de rebâtir la ville », s’étonna-t-elle à haute voix.
    « Ils aimeraient mieux lancer les dés, boire et baiser, j’en suis persuadé, mais lord Randyll croit aux vertus du boulot pour distraire les fainéants. »

    Alors qu’il garde ses troupes sous la main, il sait intelligemment répartir les troupes des autres maisons, mélangeant les hommes d’armes :

    Leurs insignes indiquaient qu’ils faisaient partie de l’armée de lord Tarly, mais aucun ne portait le blason personnel de celui-ci. Elle distingua deux centaures, un éclair de foudre, une flèche verte et un scarabée bleu, mais pas le chasseur arpentant de Corcolline. La poitrine de leur sergent s’ornait d’un paon dont les étincelantes diaprures de la traîne avait été passablement décolorées par le soleil.

    On retrouve des blasons Caswell, Bonleu, Sarschamp, Bettley et Serrett pour le sergent, mélangeant ainsi hommes de l’Ouest et hommes du Bief … Tous placés sous le commandement d’un capitaine choisi parmi ses propres hommes-liges, Hyle Hunt, qui sait visiblement s’attacher l’amitié et le respect de ses hommes.

    Personne n’en doute, c’est Randyll Tarly le vrai maître, l’homme fort de Viergétang. Lord Mouton est toujours présent, mais il ne fait plus que de la figuration :

    Lord Randyll partageait les honneurs de l’estrade avec lord Mouton. […] Vint alors le tour d’un marin débarqué de la galéasse. Son accusateur était un archer de la garnison de lord Mouton ; il avait une main bandée et la poitrine ornée de l’emblème au saumon. […] L’archer loucha vers lord Mouton, mais Sa Seigneurie du château s’abîmait dans la contemplation des bateaux de pêche.

    D’ailleurs, les bannières nous en informaient dès l’arrivée à Viergétang, où celle de Mouton se retrouvent supplanter par toutes les autres.

    Au-dessus de la poterne flottait la bannière de Sa Majesté Tommen, un cerf noir et un lion d’or affrontés sur un champ mi-parti d’or et d’écarlate. D’autres bannières affichaient le chasseur arpentant Tarly, mais seul le château perché sur la colline arborait le saumon rouge de la maison Mouton.

    Mais Randyll n’a pas seulement pour but d’ éclipser le faible Mouton … il semble que son ambition va jusqu’à vouloir le remplacer : il a décidé de marier son fils (malgré son jeune âge) à la fille de lord Mouton :

    « La fille au Mouton, ça, c’en est une, et pucelle, poursuivit le bonhomme. Jusqu’au coucher, toujours. Ces oeufs que voilà, tenez, ben, c’est pour ses noces. A elle et au fils à Tarly. Les cuistots, va leur falloir des oeufs pour les gâteaux.
    – A coup sûr. » Le fils de lord Tarly. Le jeune Dickon doit se marier. Elle essaya de se rappeler quel âge il avait ; huit ou dix ans, estima-t-elle.

    Cette méthode en rappelle d’autres : les Grafton ont autrefois supplanté les Shett de Goëville grâce à des mariages et des disparitions opportunes. On pourrait se dire que Viergétang, c’est bien loin de Corcolline … Mais la place est riche, c’est sans doute même une des plus riches du Conflans grâce au commerce de son port :

    La maison Tully était unique entre les maisons de Westeros. Aegon Targaryen les avait faits seigneurs suzerains du Trident et pourtant, à maints égards, ils continuaient à rester dans l’ombre de certains de leurs bannerets. Les Bracken, les Nerbosc et les Vance dominaient tous de plus vastes domaines et pouvaient déployer des armées bien plus importantes, comme ces parvenus qu’étaient les Frey, aux Jumeaux. Les Mallister de Salvemer possédaient une plus fière lignée, les Mouton de Viergétang étaient beaucoup plus riches.

    Feu et Sang : L’Après-guerre – L’Heure du Loup.

    Compétence martiale, ambition, ruse, absence de scrupule … Je ne serais pas surpris que lord Randyll gagne encore en importance, en influence et en épaisseur dans la suite. ^^

    Le déserteur

    Brienne trouve Dick Main-leste au terme du chapitre. Cette quête s’avère plus fructueuse que celle de Sansa. Le personnage est loin des chevaliers et seigneurs qu’on côtoie bien souvent dans les chapitres d’ASOIAF.

    Brienne repoussa son vin lorsqu’un individu loqueteux, au museau maigre et pointu sous une tignasse brune et poisseuse franchit le seuil de L’Oie. Il décocha un coup d’œil furtif du côté des matelots de Tyrosh, l’attarda davantage sur Brienne puis s’approcha du comptoir improvisé. « Du vin, commanda-t-il, et pas d’çui que vous y foutez d’dans d’la pisse de canasson, siouplé. »

    Rapidement Brienne remarque un détail important :

    Il portait un doublet délavé, déchiré, dont l’emblème de quelque lord avait été arraché.

    Le doublet suggère un soldat … mais l’emblème arraché laisse supposer qu’il a été renvoyé, ou qu’il s’est enfui.

    Lorsque Brienne lui donne une pièce, il la fait danser, au son d’une chanson qu’on a sans doute déjà entendu aux Eyrié, puisqu’on reconnaît la rengaine « hey-nonny hey-nonny hey-nonny-ho. »

    The lord he came a-riding upon a rainy day, hey-nonny, hey-nonny, hey-nonny-hey
    The lady sat a-sewing upon a rainy day, hey-nonny, hey-nonny, hey-nonny-hey.
    Hey-nonny, hey-nonny, hey-nonny-hey.
    The lady lay a-kissing, upon a mound of hay, hey-nonny, hey-nonny, hey-nonny-hey. »

    ASOS, Sansa VII.

    Le titre de cette chanson est The False and the Fair (= « La Fausse et la Belle / Loyale ? »), ou Double jeu, franc jeu en vf … Une chanson qui parle visiblement de la trahison d’une femme.

    Et comme tout le monde décidément dans cet univers, Dick aime goûter l’or :

    L’autre pouilleux rafla la pièce et s’y fit les dents.

    En passant, Dick nous apprend qu’il a une sœur, prostituée à Port-Réal …

    ’vais une soeur, dans le temps, mézigue. Maigriotte, avec des genoux cagneux, mais après, v’là-t-y pas qu’y lui a poussé deux nichons, et que le fils d’un chevalier vous y a bourré l’entrejambe. La dernière fois qu’on s’est vus, elle partait à Port-Réal se gagner son beurre couchée sur le dos.

    S’agit-il d’une des femmes qu’on a déjà croisées ? Sûrement pas.

    Dès qu’il apparaît, Dick se met à commérer des contes et légendes de sa région. La suite se chargera de nous démystifier ces contes, les fameux « murmures » n’étant finalement que le souffle du vent dans des cavités (un trope classique chez Martin) … Toutefois, on peut se demander s’il n’y a pas un fond de vérité dans les légendes :

    Sa femme était une sorcière des bois. Chaque fois qu’y zigouillait un type, ser Clarence ramenait la tête à la maison, et sa femme la baisait sur les lèvres et la ramenait à la vie.

    Cette pratique rappelle l’Ultime baiser ou le Baiser de vie … Voire carrément les résurrections pratiquées par les Autres. Les sorcières des bois de cette époque auraient elles été capables de pareils prodiges ?

    Un chapitre de Brienne

    A la lecture, les chapitres de Brienne ne sont pas intéressants. Ils cassent le rythme, raconte l’échec d’une quête vaine et inutile, éloigne le lecteur et l’auteur de l’arc principal … La relecture offre une autre perspective. Elle permet de traiter des thématiques chères à l’auteur, en nous éloignant justement des rois et seigneurs, des reines et princesses, qui se livrent si naturellement au jeu des Trônes sans se soucier des victimes qu’ils sèment autour d’eux. Arya nous en donnait un premier aperçu, Brienne va venir compléter. C’est aussi l’occasion pour GRRM de s’attarder sur un personnage qu’il affectionne, un de ceux qui brouillent les frontières rigides de la société des Sept Couronnes : une marginale, une autre chimère en quelques sortes.

    Féminité et chevalerie

    Brienne est une femme, mais en même temps, elle adhère à un idéal totalement masculin, celui du chevalier, qu’elle incarne mieux que les chevaliers oints. Très vite dans ce chapitre et dans ceux qui suivront, on se rendra compte de cette double identité, qui s’entrechoque, notamment à travers le personnage de Podrick : ne sachant pas s’il doit s’adresser à elle en temps que femme ou en tant que chevalier, le gosse ne cessera plus de lui donner les deux titres simultanément :

    « Ma dame ? Ser ? »

    Plus loin, le regard de la paysanne est l’occasion de développer le rapport que Brienne entretient avec le regard des autres.

    [la paysanne] le laissait aller sans piper mot, se bornant à dévisager Brienne d’un œil aussi rond que si elle s’était trouvée en présence d’un veau à deux têtes. Ce genre de regard était tout sauf une première pour la Pucelle de Torth. La gentillesse de lady Stark à son endroit l’avait d’autant plus touchée que la plupart des femmes ne le cédaient nullement aux hommes, loin de là, pour la cruauté. Elle aurait été fort en peine de dire ce qu’elle estimait plus blessant : les langues vipérines et les rires cinglants des jolies filles ou le masque de bonnes manières derrière lequel les dames à prunelles glaciales dissimulaient leur répulsion. Et pires que les unes et les autres pouvaient se montrer les femmes du commun.

    Entre Renly et Catelyn, on peut quand même penser que Brienne a le don d’idéaliser les gens auxquels elle s’attache.

    Pour ce qui est des hommes, le chapitre est jonché de leurs réactions : entre les insultes des hommes d’armes, les remarques désobligeantes d’Hyle Hunt, les réactions moralisatrices courroucées de lord Randyll, ou même les moqueries d’inconnus étrangers :

    « encore que vous ne soyez pas un homme d’épée, si ? Est-ce qu’il existe un terme du genre bobonne d’épée ? »

    « Je me figurais que Brienne la Belle n’avait rien à foutre des mecs. »

    « Allez où vous voudrez, et agissez à votre guise, mais lorsque vous vous serez fait violer, ne venez pas quémander ma justice. Vous n’aurez gagné là que ce que mérite votre démence. »

    Les seuls buveurs étaient trois matelots de Tyrosh dans un coin, qui se grommelaient mutuellement des choses au travers de barbes vertes et violettes. Ils lui accordèrent une brève inspection, puis l’un d’eux proféra quelque chose qui fit s’esbaudir les autres.

    « Quand une femme se conduit comme une traîneuse à soudards, elle est mal venue à contester de se voir traiter comme telle. Une vraie jeune fille n’a pas sa place au sein d’une armée en campagne. Si vous avez une once de respect pour votre vertu ou pour l’honneur de votre maison, vous allez immédiatement retirer cette tenue de mailles, retourner chez vous et conjurer votre père de vous trouver un époux. […] Les dieux ont fait les hommes pour combattre et les femmes pour porter des enfants, répliqua Randyll Tarly. Le champ de bataille d’une femme est sa couche de parturiente. »

    Brienne elle-même entretient des sentiments contradictoires à propos de sa féminité, comme on s’en rend compte quand elle évoque qu’elle aurait pu être dame consort de Séréna :

    Il l’attristait toujours un peu, non sans lui faire aussi éprouver un rien de soulagement.

    Le personnage révèle aussi ses fragilités, ses doutes : elle est en proie au mépris depuis si longtemps qu’elle l’anticipe partout où elle va … Tout en restant désespéramment sensible à la gentillesse et à la bonté, fussent-elles factices :

    Or, ce n’était pas le mépris du grand nombre qui l’emplissait de confusion, la rendait vulnérable, c’était la bienveillance de l’infime minorité.

    Mais au-delà du rapport de Brienne à sa féminité, ses chapitres sont l’occasion d’aborder une fois de plus la question de ce qu’est un chevalier authentique. Dans ce chapitre, la paysanne manque de se faire violer et son mari n’ose même pas intervenir. Brienne, en bonne incarnation de la chevalerie, tente de s’interposer, mais son intervention menace de faire dégénérer la situation. C’est finalement Hyle Hunt qui va sauver la situation… et il n’a pas besoin de menace ou d’épée pour ça, juste quelques mots fleuris. Reconnaissant (et un brin obséquieux), le paysan le remercie et le complimente :

    « Mes remerciements, m’sire. Vous êtes un vrai chevalier, que ça crève les yeux. Viens çà, ma femme. »

    Ce qui provoque la jalousie de Brienne :

    Un vrai chevalier, songea-t-elle en se renfrognant.

    Effectivement, vu ce qu’on découvre sur lui, Hyle est loin de l’idéal chevaleresque : honneur, bravoure, dignité … Il n’empêche que son intervention a été salvatrice : sans lui, la situation dégénérait, le sang coulait, Brienne s’attirait des ennuis … Hyle a évité à Brienne, au paysan et à sa femme des ennuis. Il empêche au passage le vol des œufs et le viol de la paysanne. Hyle est reconnu comme chevalier par ses hommes, et en cela, il est un chevalier plus authentique et plus efficace que Brienne … mais en cela seulement, car les qualités des chevaliers lui font gravement défaut. D’ailleurs, on peut se demander : s’il n’avait pas reconnu Brienne, serait-il seulement intervenu pour protéger les innocents ?

    Les sévices de la guerre

    Les chapitres de Brienne sont une occasion de dénoncer les ravages de la guerre. Dès le premier chapitre, on voyait comme la méfiance s’était installée entre les voyageurs arpentant les routes. C’est à nouveau le cas ici :

    « Au ralenti, maintenant, lui enjoignit-elle. Ils risquent de nous prendre pour des hors-la-loi. Ne lâche pas un mot de plus que tu ne le devras, et montre-toi bien poli.
    […]
    Les paysans les regardèrent d’un air méfiant réduire au tout petit trot l’intervalle qui les séparait, mais une fois que Brienne eut manifesté qu’elle ne leur voulait pas de mal, ils ne virent plus aucun inconvénient à ce qu’elle chevauche à leur hauteur.

    Les femmes, une fois de plus, sont particulièrement en danger, comme le révèle un capitaine Tarly :

    « Faites gaffe, femme. Les prochains types que vous rencontrerez seront pas forcément si honnêtes que mes gars à moi. Le Limier a traversé le Trident avec une centaine de bandits, et le bruit court qu’ils s’enfilent toutes les gonzesses qu’ils mettent la patte dessus avant d’yeur couper les nichons pour s’en faire des trophées. »

    On le savait déjà, mais les hommes d’armes se valent tous, qu’ils suivent un seigneur ou qu’ils soient hors-la-loi :

    Chiens, loups et lions, puissent les Autres les emporter, tous tant qu’ils sont ! Ces canailles-là oseront pas s’approcher trop près de Viergétang. Pas tant que là, c’est lord Tarly qui tient la trique. »

    Mais même là, il se berce d’illusion : à Viergétang, les hommes d’armes ne sont pas meilleurs que les autres. Les hommes de lord Tarly tentent bel et bien de voler les œufs et de violer la femme. Le « chasseur » Tarly n’est pas meilleur que les fauves qu’il est censé traquer !

    Les hommes qui prennent part à la guerre sont des sauvages, pour autant, ceux qui la fuient se heurtent au mépris des autres. On reviendra dessus plus tard avec le cas du chevalier de Salins ou la question des hommes en rupture de ban. Ici, c’est le paysan qui nous montre le mépris que suscite l’inaction et l’incapacité à se défendre.

    [Lord Mouton] a expédié des hommes se battre à Vivesaigues, mais lui, jamais qu’il y a fichu les pieds. Les lions ont mis sa ville à sac, puis ç’a été les loups, puis ç’a été les mercenaires, et Sa Seigneurie s’est tout bonnement contentée de rester planquée peinarde à l’abri derrière ses murs. C’est pas son frangin qui s’aurait jamais défilé comme ça. Ser Myles, il en avait, des couilles, et de fameuses, avant que Robert te vous le zigouille. »

    Finalement, les seuls qui agissent correctement, ce sont les fantômes, dont on peut fantasmer les exploits s’ils étaient toujours là.

    (En passant, le reproche du paysan est fondé … mais on notera que les Mouton ont pris le parti de Rhaegar contre Robert … Pas étonnant que lord Mouton n’ait pas cherché outre mesure à s’impliquer dans une guerre Lannister-Stark).

    Pépite cachée

    Dans la série des détails que j’adore dans ce chapitre, il y a celui-ci :

    La cave était si sombre et si basse de plafond qu’elle se cogna le crâne à une poutre en y pénétrant.

    Ça n’a l’air de rien, mais ça nous rappelle que Brienne est une grande perche, et qu’elle a un rapport compliqué avec les plafonds … Ses premiers chapitres l’évoquaient déjà :

    Le plafond de sa chambre était si bas qu’elle se vit forcée, son bougeoir à la main, de courber l’échine en franchissant le seuil, sous peine de se fracasser le crâne.

    AFFC, Brienne I.

    « Ouais, sauf que mon crâne à moi, il est pas si tant apte à cogner le plafond ! »

    AFFC, Brienne II.

    Ça ne sort pas de nulle part : c’est « de famille ». ^^

    Il [Dunk] avait parfois l’impression de s’être cogné le crâne à la moitié des linteaux de porte de Westeros, et ce pour ne rien dire de chacune des poutres de chaque auberge depuis Dorne jusque dans le Neck.

    L’Épée Lige.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 7 mois par R.Graymarch.

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    #191475
    R.Graymarch
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    De retour à Brienne et sa quête perdue d’avance. En progressant,elle remonte le temps car elle reconnaît l’endroit où Cleos Frey a été tué, là où elle s’est battue avec Jaime. Des fantômes,c’est si bien dit

    “What are you looking for?”

    Ghosts. “A wall I rodeby once. It does not matter.” It was when Ser Jaime still had both his hands. How I loathed him, with all his taunts and smiles.

    La partie suivante nous narre l’origin story de Pod et comment il s’est retrouvé là, avec assez peu d’entraînement martial (j’avais complètement oublié tout ça)

    SerCedric had taught Podrick how to groom a horse and check his shoes for stones, and Ser Lorimer had taught him how to steal, but neither had given him much training with a sword. The Imp at least had dispatched him to the Red Keep’s master-at-arms when they came to court. But during the bread riots Ser Aron Santagar had been amongst those slain, and that had been the end of Podrick’s training.

    Fidèle à ses valeurs, Brienne lui apprend à se battre. Elle ne lui ment pas sur la dureté du processus et reconnait ses qualités, et ses défauts.Une vraie mentalité de chevalier, en somme.
    En chemin, ils trouvent des gens et un chariot. L’odyssée de Brienne reste marquée par les violences de la guerre en général, et les viols en particulier

    Thefarm folk watched them warily as they came trotting up, but once Brienne made it plain that she meant them no harm, they let her ride beside them. “We used to have an ox,” the old man told her asthey made their way through the weed-choked fields, lakes of soft mud, and burnt and blackened trees, “but the wolves made off with him.” His face was red from the effort of pulling the cart. “They took off our daughter too and had their way with her, but she come wandering back after the battle down at Duskendale. The ox never did.The wolves ate him, I expect.”

    Le regard que la femme porte à Brienne est assez typique du traitement qu’on lui réserve

    The Maid of Tarth had seen such eyes before. Lady Stark had been kind toher, but most women were just as cruel as men. She could not have said which she found most hurtful, the pretty girls with their waspish tongues and brittle laughter or the cold-eyed ladies who hid their disdain behind a mask of courtesy. And common women could beworse than either.

    On apprend que Viergétang va mieux depuis que lord Tarly s’en occupe (manière forte)

    This Tarly, he’s a hard man, but a braver lord than Mooton. There’s still outlaws in the woods, but not so many as there was. Tarly hunted down the worst o’ them and shortened them with that big sword o’ his.

    On nous dit que Brienne a croisé des gens de la Foi (sans doute des Moineaux) et une patrouille de Tarly qui parle à nouveau des méfaits du Limier (et de viol). Brienne connait Randyll et préfère éviter de le croiser

    Brienne knew Lord Randyll Tarly from her time with King Renly’s host.Though she could not find it in herself to like the man, she could not forget the debt she owed him either. If the gods are good, we will pass Maidenpool before he knows that I amthere.

    Elle montre ensuite sa faiblesse en politique ou diplomatie en faisant une remarque à côté de la plaque sur le futur de la ville

    “The town will be restored to Lord Mooton once the fighting’s done,” she told the farmer. “His lordship has been pardoned by the king.”

    “Pardoned?” The old man laughed. “For what? Sitting on his arse in his bloody castle? He sent men off to Riverrun to fight but never went himself. Lions sacked his town, then wolves, then sellswords, and his lordship just sat safe behind his walls. His brother ’ud never have hid like that. Ser Myles was bold as brass till that Robert killed him.”

    More ghosts, Brienne thought.

    Elle répète son mantra à propos de la « sœur » qu’elle cherche mais en vain. Cela dit, on apprend que Dickon Tarly va se marier. Cela luir appelle ses propres fiançailles avec un Caron, emporté par la maladie. Et elle se demande ce que son destin aurait été si elle l’avait épousé.
    Ils entrent à Viergétang, fortement militarisée (et avec plein de blasons dont les symboles sont mentionnés rapidement). Un sergent (de la maison Serrett) se comporte fort mal avec les paysans, voulant voler les oeufs et ravir la femme. Brienne intervient (chevalerie !)

    “Release her.”

    Her voice made the guards hesitate long enough for the farmer’s wife to wrench free of their grasp. “This is none of your concern,” oneman said. “You mind your mouth, wench.”

    Brienne drew her sword instead.

    “Well now,” the serjeant said, “naked steel. Seems to me I smell an outlaw. You know what Lord Tarly does with outlaws?” He still held the egg he’d taken from the cart. His hand closed, and the yolk oozed through his fingers.

    “I know what Lord Randyll does with outlaws,” Brienne said. “I know what he does with rapers too.”

    Shehad hoped the name might cow them, but the serjeant only flicked egg off his fingers and signaled to his men to spread out. Brienne found herself surrounded by steel points. “What was it you was saying,wench? What is it that Lord Tarly does to . . .”

    “.. . rapers,” a deeper voice finished. “He gelds them or sends them to the Wall. Sometimes both. And he cuts fingers off thieves.”

    Ouais on peut se demander comment cela aurait tourné si ser Hunt (car c’est lui) n’était pas intervenu. En tout cas, cela montre que Tarly ne tient pas vraiment ses gens, même en ville. Alors Hyle a sans doute sauvé Brienne mais ce n’est pas son pote pour autant. Il rappelle qu’elle a tué Renly. Cela laisse les autres perplexes

     “Shouldn’t we seize her, ser?”the serjeant asked. “For killing Renly?”

    “Why? Renly was a rebel. So were we all, rebels to a man, but now we’re Tommen’s loyal lads.”

    Les paysans partent sains et saufs (bravo Brienne). Les échanges Brienne-Hyle ne sont pas vraiment cordiaux. Brienne évite de parler de sa « soeur »et mentionne le mec qu’elle cherche (ouf). Mais elle ne s’en sort passi bien que ça

    “I thought Brienne the Beauty had no use for men.” There was a cruel edge to his smile. “The Stinking Goose. An apt name, that . . . the stinking part, at least. It’s by the harbor. First you will come with me to see his lordship.”

    Brienne did not fear Ser Hyle, but he was one of Randyll Tarly’s captains. A whistle, and a hundred men would come running to defend him. “Am I to be arrested?”

    “What, for Renly? Who was he? We’ve changed kings since then, some of us twice. No one cares, no one remembers.” He laid a hand lightly on her arm. “This way, if you please.”

    Viergétang a plein d’activité, la ville revit et plutôt bien.

    “The soldiers are rebuilding the town,”she said, surprised.

    “They would sooner be dicing, drinking, and fucking, I don’t doubt, but Lord Randyll believes in putting idlemen to work.”

    Lord Tarly rend lajustice, pas sous un chêne, ni au château mais sur la place du marché.

    Lord Randyll shared the platform with Lord Mooton, a pale, soft, fleshyman in a white doublet and red breeches, his ermine cloak pinned atthe shoulder by a red-gold brooch in the shape of a salmon. Tarlywore mail and boiled leather, and a breastplate of grey steel. Thehilt of a greatsword poked up above his left shoulder. Heartsbane, it was named,the pride of his House.

    La justice de Randyll est assez expéditive. Oui je sais, Randyll est un réac vraiment trop dur et les lecteurs ne l’aiment pas trop. Mais j’avoue que c’est un personnage que j’aime bien car il est dur mais pas bêtement cruel ou sadique (c’est pas si fréquent !!), et puis ses décisions sont logiques (vous avez joué à Crusader Kings et gardé votre héritier alors que ses stats ne vous plaisaient pas ? ^^). Après quelques cas qui cadrent bien le personnage, on passe à Brienne. L’échange est ultra intéressant. Brienne a peur et elle a plutôt raison du coup elle dit la vérité. Brienne apprend que Lysa a été tuée par un chanteur. Brienne quitte Randyll mais avec Hunt, on a un aperçu de ce qu’il se passait dans le camp de Renly (bam Mark Mullendore). Et c’est pas joli joli… (tiens c’est Dickon qui avait aidé à trouver le pot aux roses)

    Randyll Tarly solved the mystery the day he sent two of his men-at-arms to summon her to his pavilion. His youngson Dickon had overheard four knights laughing as they saddled uptheir horses, and had told his lord father what they said.

    They had a wager.

    Tarly règle ça à sa manière : il met un terme à ce truc bien moche MAIS il dit à Brienne qu’elle l’a un peu cherché (ah, Randyll, c’est toi qui cherches un peu….)

    “I have put an end to their sport,” Tarly told her. “Some of these .. . challengers . . . are less honorable than others, and the stakes were growing larger every day. It was only a matter of time before one of them decided to claim the prize by force.”

    “They were knights,” she said, stunned,“anointed knights.”

    “And honorable men. The blame is yours.”

    The accusation made her flinch. “I would never . . . my lord, I did nought to encourage them.”

    “Your being here encouraged them. If a woman will behave like a camp follower, she cannot object to being treated like one. A war host is no place for a maiden. If you have any regard for your virtue or the honor of your House, you will take off that mail, return home, and beg your father to find a husband foryou.”

    “I came to fight,” she insisted. “To be a knight.”

    “The gods made men to fight, and women to bear children,” said Randyll Tarly. “A woman’s war is in the birthing bed.”

    Arrivée dans l’auberge et Brienne trouve bien Dick Crabbe qui paraît bien louche. Brienne est bien plus à l’aise dans les négociations qu’avec Randyll. Elle se fait un peu plumer mais elle a de l’argent et obtient des infos. On sait que ce n’est pas Dontos mais au moins elle continue sa piste (vers Huppé le louf, j’avais complètement oublié). On nous envoie vers Claquepince et l’auteur nous parle d el’endroit qui pue un peu, et de l’histoire des Crabbe (8 pieds dehaut, avec une sorcière des bois pas loin…). Dans quoi tu nous embarques encore Brienne ? En tout cas, c’est par là qu’on se dirige. On n’est pas rendus…

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    #191480
    Sandor is alive
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    • Posts : 214

    C’est fou comme les chapitres de Brienne m’ont marqué… Je ne me souvenais de rien dans celui-ci…

    Et pourtant il a son charme. On en apprend plus sur son passé et celui de Pod. Et on rencontre à nouveau Randyll Tarly le progressiste. C’est vrai qu’il est détestable par bien des aspects et en même temps fascinant. Il est parfait dans le rôle de l’antagoniste compétent.

    Comme tu l’as bien relevé Eridan, on a aussi un nouvel aperçu des ravages de la guerre. Ici je trouve qu’il y a une note d’espoir car la ville est en pleine reconstruction. Et puis la justice est rendue, même si c’est très expéditif.

    Enfin, un nouveau personnage savoureux fait son entrée avec Dick-main-leste. Brienne n’est pas dupe, c’est bel et bien un escroc et elle le paie sans l’arroser.

    #191578
    Liloo75
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    • Posts : 3745

    Merci Eridan d’avoir rendu hommage à Brienne et à ses chapitres PoV.

    Il est vrai que l’intrigue n’avance pas beaucoup et que le lecteur sait déjà que la quête de Brienne est vaine. Sansa se trouve loin du Conflans, et Brienne a l’intuition qu’elle pourrait se trouver aux Eyrié, chez sa tante. Une bonne intuition, mais aussitôt douchée par la nouvelle de la mort de Lysa. Si tante Lysa est décédée, Sansa n’a aucune raison de séjourner dans le Val, et pourtant…

    L’intérêt de ce chapitre consiste à nous permettre de mieux découvrir certains personnages.

    Podrick nous apparaît bien jeune dans les chapitres de Brienne. Peut-être parce qu’elle le voit comme un gosse. Il n’a pas eu une enfance facile, quelque part entre Cendrillon et Cosette chez les Thénardier.

    Brienne non plus n’a pas eu un parcours facile, à cause de son physique hors norme. Nous apprenons ici les détails du pari odieux dont elle à fait l’objet au sein de la Garde Arc-en-ciel.

    Pourquoi les chevaliers mâles s’en sont-ils pris à elle ? Parce que Brienne n’est pas belle ? Ou bien n’est-ce pas tout simplement parce qu’elle est une femme dans un monde d’hommes. Et qu’en intégrant la Garde Royale de Renly, elle a pris la place d’un homme.

    Si elle avait été une femme attirante, je ne pense pas que la donne aurait radicalement changé. Les autres chevaliers l’aurait traitée comme une menace, et ils auraient tenté de la violer pour leur seul plaisir.

    En réalité, Brienne est à sa place au milieu d’autres chevaliers. Elle ne s’imagine pas dans le rôle classique dévolu à une épouse de Westeros. Brienne n’est pas dans le bon « monde », c’est tout 😉

    Au sujet de sa capacité à se cogner aux poutres, j’ai vu Brienne comme l’héritière de Dunk et de Charles VIII 🤭

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 7 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 7 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #192488
    Céleste
    • Pas Trouillard
    • Posts : 748

    Merci Eridan pour l’analyse et les rappels.

    La partie suivante nous narre l’origin story de Pod et comment il s’est retrouvé là, avec assez peu d’entraînement martial (j’avais complètement oublié tout ça)

    Pareil, j’avais oublié qu’il était aussi choupi en plus.

    Fidèle à ses valeurs, Brienne lui apprend à se battre. Elle ne lui ment pas sur la dureté du processus et reconnait ses qualités, et ses défauts.Une vraie mentalité de chevalier, en somme.

    Oui, j’aime bien le fait que Podrick ait touché le gros lot avec Brienne, il était tellement triste d’avoir été abandonné par Tyrion dans le dernier chapitre et là il tombe sur un chevalier sérieux, enfin ^^. Ça m’a donné des vibes de Claymore, ce petit duo.

    Si elle avait été une femme attirante, je ne pense pas que la donne aurait radicalement changé. Les autres chevaliers l’aurait traitée comme une menace, et ils auraient tenté de la violer pour leur seul plaisir.

    Ça rappelle la légende de Danny Flint

    J’ai trouvé rigolo la façon dont Hyle Hunt « sauve » Brienne. Il tente de l’amadouer ou de se rapprocher d’elle, on saura plus tard ce qu’il en est vraiment, mais à la lecture de ce chapitre on pourrait croire qu’il l’aime plus que bien ^^

    A cause de Tarly, Brienne n’ira pas aux Eyriés, ils sont tous nuls ou c’est la Souris Démente qui est particulièrement douée ?

    Je préfère le souffle du dragon à la bave de crapeau et la langue de vipère.

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