[Autrice] Chris Vuklisevic

Lu Du thé pour les fantômes.

Et malheureusement je ne suis jamais entré dedans. :-/

La plume est parfois très belle, particulièrement (mais pas que) sur les quelques passages en vers libres, et le roman a à ce niveau une réelle ambition littéraire.

Mais sur le fond, le livre a pour moi trop d’éléments disparates dans lesquels je me suis perdu, et dans le même temps, pas de moteur suffisamment puissant pour m’emporter. Comme c’est un peu les mêmes choses que je reprochais à Derniers jours d’un monde oublié, son premier roman, et que par ailleurs plein de gens très bien en disent beaucoup de bien, je me dis tout simplement que c’est comme les livres de Rivers Solomon ou de Nnedi Okorafor, c’est pas des livres pour moi.

Possible que je sois entré dedans avec de mauvaises attentes, aussi. Clairement, en l’ouvrant n’attendez pas un livre de fantasy ou de fantastique, ni un livre-doudou facile à lire, d’ailleurs. C’est plutôt un roman où poésie, conte, humour, absurde et émotion sont mélangés.

En fait, s’il fallait mettre ça dans un héritage littéraire, pour moi on est clairement beaucoup plus dans le sillon de Boris Vian (aussi bien sur le fond que sur la forme), et pas dans les différents courants de littératures de l’imaginaire dont on parle en général sur ce forum.

DNDM wrote:

Derniers jours d’un monde oublié, de Chris Vuklisevic

Plus de trois siècles après la Grande Nuit, Sheltel, l’île du centre du monde, se croit seule rescapée de la catastrophe. Mais un jour, la Main, sorcière chargée de donner la vie et de la reprendre, aperçoit un navire à l’horizon. Il est commandé par une pirate impitoyable, bien surprise de trouver une île au milieu du Désert Mouillé. Si la Main voit en ces étrangers une menace pour ses secrets, Arthur Pozar, commerçant sans scrupules, considère les intrus comme des clients potentiels, susceptibles d’augmenter encore, si possible, son immense fortune. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Qu’elle les mène à la gloire ou à la ruine, la sorcière, la pirate et le vieux marchand en seront les instigateurs, bien malgré eux.

Premier roman d’une jeune autrice (que je connais un peu, donc je ne suis pas forcément la meilleure personne pour parler de ce livre), qui a gagné le concours organisé par Folio SF pour ses 20 ans. Roman étonnant, qui se cherche, prend des influences dans des registres de l’imaginaire très différents, tente des trucs, et au final est assez inclassable. Pêle-mêle, on peut y voir des bouts de Trône de Fer, d’Avatar le dernier maître de l’air, de lointains contes pour enfants, de récits de pirates. Ça donne un objet étrange, où des passages quasi enfantins cohabitent avec des scènes d’une violence extrême. Où parfois on nage en plein imaginaire et d’autres fois on se retrouve dans une intrigue qui se veut très réaliste. Où la magie est à la fois très présente dans le monde mais peu exploitée question narration. Où les personnages sont à la fois très bien campés mais ont parfois du mal à nous happer. Bref, un roman qui ne coche aucune case mais qui est un peu partout à la fois, et qui surprend régulièrement par son étrangeté, sa façon de mélanger les choses. J’avais lu pas mal de chroniques de blogs dessus ; j’ai l’impression que la plupart des chroniqueurs ont beaucoup plus appréciés ce livre que moi.

Nymphadora wrote:

réalisme magique

C’est ce que la quatrième de couverture dit aussi. Mais perso, en y réfléchissant, je retrouve vraiment dans Du Thé pour les fantômes ce côté magique-absurde qui n’étonne personne qu’il y a chez Boris Vian. Et en même temps la même ambition littéraire et poétique.

(Ha sinon, parce que j’ai écouté le Manuscrit de Mestre Aemon sur ce livre ce matin: moi non plus j’ai pas compris le passage dans le désert ^^ ).

Du thé pour les fantômes Grand Prix de l’Imaginaire 2024, catégorie roman francophone.

Oui :/ Pour reprendre un peu ce qu’on développe dans l’épisode, pour celles et ceux qui auraient la flemme d’écouter mais que ça intéresserait quand même : j’avais beaucoup aimé Du thé pour les fantômes, et beaucoup de gens avaient recommandé celui-ci, donc je partais confiant, et…déception 😱
En fait, j’ai trouvé tous les personnages absolument antipathiques et désagréables, que ce soit les différents « points de vue » ou les personnages secondaires, et je n’ai pas réussi à passer outre. Au bout d’un moment, ce qu’ils faisaient ou ce qu’il leur arrivait ne m’intéressait plus du tout…
L’ambiance en plus est très pesante, il ne se passe rien de positif, je n’ai vraiment pas pris beaucoup de plaisir dans cette lecture ^^’ et je n’en ai pas non plus retiré de grandes réflexions ou de thématiques intéressantes…
C’est dommage, car le cadre aurait pu bien me hyper (une île qui se pense la seule rescapée d’un cataclysme mondial qui découvre 300 ans plus tard que pas du tout, + tout un peuple doué de divers « dons », ça aurait pu être passionnant :o), mais c’était sans doute trop sombre pour moi 🤷‍♂️
(Ça m’a donné un peu des vibes à la Wellenstein ^^’)
(Et j’ai vu dans son interview qu’elle parle de Martin, qu’il l’a inspirée pour les personnages gris…mais je trouve que chez Martin, ce qui fonctionne bien justement, c’est qu’on comprend et qu’on s’attache aux personnages malgré leurs actions parfois borderlines. C’est cet attachement qui m’a manqué ici ^^’)