[Auteur] Patrick K. Dewdney – Le Cycle de Syffe

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    DNDM
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    J’ouvre un topic pour cet auteur qui a eu droit à un grand entretien avec la Garde de Nuit, et dont l’un des livres, L’Enfant de poussière, a été couvert de prix (Grand prix de l’imaginaire 2019, Prix Libr’àNous Imaginaire 2019, Prix Pépitedu Roman SLPJ France télévision 2018, Prix Julia Verlanger 2018, Prix Imaginaire 25e Heure du Livre du Mans 2018).

    Ce même livre est dans les Piles à Lire d’au moins trois patrouilleurs depuis 2021, et a été recommandé par Crys sur le blog dès 2020:

    L’Enfant de poussière, de Patrick K. Dewdney

    Couverture de L’Enfant de poussière de Patrick K. Dewdney, éditions Au Diable Vauvert.

    Cet ouvrage de fantasy traînait sur ma pile à lire depuis deux ans déjà, depuis son carton en librairie en 2018 (rayon littérature de l’imaginaire, bien sûr) et je dois avouer que je le laissais végéter tranquillement, en me disant qu’au vu de l’écart entre le nombre de tome prévus (sept, comme-par-hasard-tiens-tiens-tiens) et le nombre de tomes parus actuellement (deux) pour ce Cycle de Syffe, rien ne pressait. Et c’est donc après avoir mis le nez dans les premières pages que je décidais de l’embarquer en rando pour 10 jours, lesquels se sont révélés bien insuffisants pour venir à bout du pavé de 650 pages.

    On y suit les pérégrinations de Syffe, héros éponyme du cycle, de ses huit ans jusqu’à ses douze-treize ans pour ce premier tome. Le gamin est marqué du sceau de l’étranger dans le comté où il réside par la présence d’un tatouage dans son dos, et vit d’abord dans une ferme qui recueille quelques orphelins, puis à la ville, et de fil en aiguille, il finira par prendre la route bon gré mal gré. Le roman évolue clairement en deux sections : une première à Corne-Brune (où des enfants disparaissent mystérieusement) qui ne sera pas sans évoquer les aventures de Castelcerf d’un certain Fitz Chevalerie dans L’Assassin royal, ce dont l’auteur n’hésite pas à se réclamer, avant de prendre un virage qui propulse son personnage principal sur les routes. J’ai été plus sensible, je dois l’avouer, à la première partie du roman et ses enjeux (on y parle beaucoup du rapport à l’étranger, de racisme, même, pour être franc, et les positions politiques de l’auteur y transpirent dans ce contexte) ainsi que sa galerie de personnages, tous un peu dépressifs mais toujours attachants (Hesse <3). La seconde moitié lorgne plus sur le roman « d’apprentissage » avec un Syffe qui apprend le métier des armes, et outre une impression de « déjà-lu », j’avoue que les personnages rencontrés m’ont paru moins intéressant, même si on sent dans cette section qu’il y a une part légèrement autobiographique (l’auteur a fait l’expérience de vivre en autarcie en partant de rien pendant deux ans).

    Mais alors, Crys, pourquoi es-tu resté ? La langue, tout simplement. Patrick K. Dewdney manie sa poésie mélancolique comme je l’ai assez peu lu en fantasy et j’avoue qu’elle m’a emballé de la première à la dernière page. L’auteur s’encombre assez peu de dialogues et préfère le discours rapporté, ne laissant ses personnages discuter entre eux que ponctuellement. On est donc loin d’un Pevel qui trace un tiret quadratin pour balancer un « Oui. », et c’est assez rafraichissant, même si, vous vous en rendrez rapidement compte, de ce fait le livre est réellement long à lire. Bref, si vous cherchez quelque chose à lire pour l’automne tout en suivant l’éducation d’un jeune homme, assurément, ce premier tome du cycle de Syffe saura coller aussi bien aux atmosphères de rentrée qu’aux brumes du matin et aux feuilles qui roussissent dans les lumières rasantes qui suivent l’équinoxe.

     

    Je viens de le finir, et c’était une lecture très prenante (moins d’une semaine pour 615 pages d’écriture bien serrées), que j’ai beaucoup aimé – plus, je pense, que Crys, qui pourtant en dit du bien ci-dessus.

    Pour le (survendre) un peu (beaucoup), disons que c’est comme si les aventures d’Arya Stark étaient racontées par Jean-Philippe Jaworski.

    Sur le fond, on est sur du roman d’apprentissage dans un monde de low-fantasy, avec un très jeune héros qui va être balotté par des événements qui le dépassent complètement, et qui va se trouver une série de mentors aux caractères et aux compétences très différents. Avec, plus en détails, une pincée d’intrigues politiques, une pincée d’intrigues magiques, une pincée d’intrigue personnelles, des combats, des batailles, un peu de romance et pas mal de destins tragiques.

    Sur la forme, on a une très belle plume, qui nous met les pieds dans la boue et la tête dans les étoiles, nous fait respirer l’humus des forêts et le sang des batailles, et qui par conséquent a réussi à me faire lire avec plaisir des pages et des pages de balades dans la campagne (Patrick K. Dewdney aime bien balader son lecteur dans la nature).

    Je suis entré dedans sans savoir de quoi ça parlait, et pendant toute la première section je me suis demandé ou ça allait, et ce que je lisais. Et finalement, je me suis laissé emporter par le destin troublé de ce personnage sans me poser plus de questions.

    Mais le plus simple est en effet de classer ce roman en roman d’apprentissage. Crys parle de deux sections distinctes, et c’est vrai, on peut voir les choses comme ça. Mais dans les faits ce tome 1 est divisé en quatre « livres », qui forment autant de sections très distinctes, dans lesquels Syffe fait des choses très différentes, mais toujours cohérentes, qui a chaque fois le font grandir (souvent dans la douleur). La fin de ce tome 1 n’est en fait ni plus ni moins marquante que la fin de la section 2 ou la fin de la section 3: elle clôt un arc narratif, et en amorce un autre, à lire dans le tome suivant.

    Et en ce qui me concerne, j’ai maintenant hâte de lire le tome suivant.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #196610
    DNDM
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    Et donc, j’ai lu le tome suivant, La Peste et la Vigne, tome 2 du Cycle de Syffe.

    Le cycle de Syffe Tome 2. La peste et la vigne de Patrick K. Dewdney -  Grand Format - Livre - Decitre

    Et encore une fois j’ai adoré.

    Par rapport au tome 1, on retrouve notre héros quelques années plus tard, jeune adulte, et ça change pas mal la donne. Exit le roman d’apprentissage, il a désormais un but qui le guide, et est suffisament débrouillard pour faire ses propres choix et voyager en solo. On est donc sur un roman de voyage, pendant une grande partie de ce pavé.

    Et du coup, on a toujours des pages et des pages de balade dans la nature, surtout dans les deux premières parties. Nature qui parfois est (très) hostile et est donc un adversaire en soi. Mais parfois, il ne se passe pas forcément grand chose à part le héros qui avance sur la carte et qui ressasse ses états d’esprits… mais Patrick K. Dewdney arrive quand même à nous rendre ces pages passionnantes. Cela grâce, je pense, à un souci du détail que j’ai assez peu rencontré, que ce soit dans la façon de décrire la nature ou les équipements, ou dans la subtilité dans laquelle il nous dépeint les états d’âmes en question.

    Pour exemple, sous quelle plume avez-vous déjà lu ce genre de chose?

    Je m’étais résolu à faire mes adieux à ma fidèle cape rouge, que j’avais remplacée par une autre, à la capuche longue et dont le feutre grisâtre n’avait pas été teint, mais travaillé plusieurs fois et doublé de l’intérieur d’une mince couche de peau d’âne qui descendait jusque sous les épaules. C’était un bel objet  que j’avais payé au prix fort, même si j’avais refusé qu’on la colore. L’artisan m’avait proposé une dizaine de teintes différentes, mais j’aurais dû attendre pour cela deux journées entières. J’avais pris l’allure d’un soudard bien en veine et on s’était mis à me traiter comme tel plutôt qu’en espion, ce qui m’avait facilité l’existence.

    Ou:

    Ma pensée s’était nuancée durant les années carnassières à Iphos. J’en avais fini avec la plupart des généralisations philosophiques qui m’avaient tenaillée au cours de ma jeunesse. A présent, il me semblait que toutes les morts ne se valaient pas. Tuer n’était plus un seul et même geste, parce que mes actes étaient dictés par les circonstances qui les suscitaient. La mise à mort pouvait faire de moi un sauveur, et même un protecteur.

    Ces deux premières parties du livre posent quelques jalons, qui sont en fait des graines d’intrigues pour la suite du cycle. Dans les deux dernières parties, on reprend en revanche les fils laissés en plan dans le tome 1. Et d’un coup, ça avance très vite, avec des pages tout en tension (et toujours la nature, omniprésente), puis tout un tas de révélations qui cascadent d’un coup et explicitent plein de mystères sur cet univers et le destin du personnage, et amènent une fin qui est en soi très satisfaisante.

    J’ai fait une session de 6h de lecture d’affilée hier soir pour finir le bouquin, tellement j’étais pris dedans, sans arriver à le lâcher.

    Bref, j’adore ce cycle. On est sur une fantasy moderne, qui n’est pas sans rappeller Le Trône de Fer par bien des aspects. Les guerres y sont plus abconses, parce qu’on suit un orphelin sans le sou encore très jeune, et pas des nobles intriguants habitués des salles de trônes. Mais quand on finit par nous donner les infos sur ce qui se passe, elles sont passionnantes.

    Et surtout, la magie, qui sur ce tome 2 est très présente… Pour ne pas spoiler du tout, disons que les fans du Trône de Fer que nous sommes y trouveront largement leur compte.

    Pour spoiler un peu plus:

    Spoiler:
    Si vous avez envie de lire quelque chose se rapprochant des guerres des Enfants de la Forêt contre les Humains, on est clairement dans le même genre d’ambiance, mais là on suit les choses en direct

    Bref. Le premier tome, c’était assez proche d’Arya et de son parcours tout en mentors et apprentissages (Ned Stark, Syrio Forel, Yoren, le Limier, les Sans-visages…).

    Ce second tome, c’est un peu Brienne en balade dans le Conflans, un peu Tyrion en fuite dans Essos, puis une fin haletante qu’on pourrait sans problème placer à Westeros dans des temps beaucoup plus anciens, si le vocabulaire était différent.

    Et c’est toujours aussi bien foutu. Gros coup de coeur, de mon côté. Allez lire ces bouquins. Perso, j’entame le tome 3 de ce pas.

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    #196794
    DNDM
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    J’en suis aux 2/3 du tome 3, Les Chiens et la Charrue, et comme il n’y a aucune loi qui empêche de donner son avis en cours de lecture d’un bouquin, et que j’ai très envie de poser mes impressions, je le fais ici.

    Je suis toujours autant à fond, malgré quelques réserves sur le début de ce tome précis.

    Après la fin du tome 2, qui amenait pas mal de réponses et marquait la fin de certains axes (sans pour autant tout résoudre), ce tome 3 a été un peu long à démarrer.

    Comme les autres romans du cycle, celui-ci est divisé en quatre parties distinctes – chacune introduite par une carte des lieux où va se passer cette partie, cartes parfois à l’échelle d’un village, parfois à l’échelle d’une région, ce qui est très appréciable et permet de vraiment entrer dans cette oeuvre. Et tiens, tant qu’on parle de cartes, mettons ici la plus grande, celle de toute la péninsule où à lieu le Cycle:

    La première partie de ce tome 3, ici, est « juste » une transition longue de 150 pages. Le personnage devait trouver un nouveau souffle, et ça prenait un peu de temps. Je pense que c’est de cela que Patrick K. Dewdney parlait dans ce passage du grand entretien sur le blog:

    Dans le troisième tome de ma saga, par exemple, j’avais prévu un passage sous forme d’ellipse, qui devait faire vingt pages à la base, et en fait je me suis rendu compte après plusieurs essais que ça serait trop casse-gueule comme parti pris. Traiter ce passage et tous les bouleversements et évolutions intimes que cette partie-là contient pour mon personnage sous forme d’ellipse m’a paru gênant par rapport à mes lecteurs. Je n’arrivais pas à faire quelque chose, je me disais que les lecteurs risquaient de décrocher du récit, ou ne comprendraient pas les actes du personnage. Et donc finalement, ce qui devait faire vingt pages en fait deux cents maintenant, car je n’avais pas d’autre choix que de le raconter pour faire participer le lecteur à ce processus.

    Bref, une première partie en soi pas désagréable, en mode « la jeunesse de Davos Mervault », mais sur laquelle il ne se passait pas grand chose, à part le personnage qui reprenait pied doucement après les évenements du tome 2, et quelques indices distillés ici ou là sur la trame générale du livre. En ce qui me concerne, ça ne m’aurait je pense pas dérangé qu’il traite cela en ellipse, comme il l’a fait en début du tome 2. Mais ces 150 pages un peu superflues restaient très lisibles: encore une fois, le style et la tension latente font qu’on accroche même à des passages un peu mou du genou, et la façon dont Dewdney fait vivre son monde sous sa plume est assez magistrale. Il y a toujours la dépiction, précise et vivante, de la nature, mais on découvre dans ce tome qu’il sait aussi faire pareil avec les rassemblements humains:

    On disait que le camp ne dormait jamais et si je devais en croire le raffut incessant, cela était vrai. Nuit et jour des artisans se relayaient, leurs coups de marteau, de burin ou de scie parvenaient même à éclipser le concert farouche de la forêt. Le rythme vibrant de la hache résonnait le long la Hirse comme le battement d’un coeur. A l’intérieur des murs il y avait le brouhaha des cris, des rires et des chants, des pourpalers calmes et des disputes avinées. Sur la grève, le raclement sonore des galets trahissait les allées et venues des bateaux, des tonneaux, des hommes qui arrivaient ou qui repartaient. La population d’Innocence était sans cesse renouvelée et ainsi apparaissaient ou disparaissaient des curiosités supplémentaires, les rugissements d’un ours en cage, le tintement monocorde d’un carillon d’os humains, les vers déclamés d’un tragédien ivre mort. En arrière-plan, le cliquetis des pièces, qui changeait de main partout où l’oeil se posait, au gré des jeux de cartes, de l’ouverture de tonneaux de liqueur, des marchés conclus. En tout temps et en tout lieu se trouvait quelqu’un avec quelque chose à vendre, et à Innocence, la foire était permanente. Femmes et hommes haranguaient le chaland, vociféraient à tue-tête le moindre des services qu’ils proposaient, les quartiers d’un cerf fraîchment tué, une portée de louveteaux, une jatte de lait, une succession interminable d’affaires banales ou improbables.

    Ensuite est arrivé la partie 2, qui sans surprise utilisait une graine d’intrigue plantée dans le livre précédent pour mettre le personnage sur de nouveaux rails. Là, j’ai encore tiqué, parce que si ce qui se mettait en place (un récit au coeur des intrigues géopolitiques de ce monde, avec une ambiance « les 7 salopards ») était en soi très prometteur, de 1/ ça mettait encore énormément de temps à démarrer, et de 2/les buts restaient flous, et de 3/le casting n’était pas forcément très convaincant – et le fait que le héros soit d’accord avec moi n’aidait pas.

    Ceci dit, je prenais toujours un très grand plaisir à découvrir ce monde et ses mystères, et à savourer la plume de Dewdney:

    Les mouvements de la foule étaient permanents, tels le flux et le reflux des marées humaines. Au petit matin, avant que les citadins ne vident leurs pots de chambre, des troupes entières de lavandières passaient par la porte de brème pour aller travailler au bord du fleuve dans le faubourg du Battoir. Au fil des heures, la cohue de l’artère principale enflait jusqu’à déborder d’un procession de charettes de toutes sortes, des wagons qui acheminaient des denrées et des marchandises depuis les régions environnantes, et parfois même de plus loin. Le flot de convois se tarissait avec le soir. Les camelots et les conducteurs disparaissaient peu à peu des rues, puis les lupanars allumaiet leurs bougies parfumées et les apprentis et les badauds sortaient boire et jouer.

    A toute heure de la journée, la forme massive de la Porte du Ponant projetait ses ombres sur un quartier ou un autre de la cité. Le pont fortifié lui-même était impressionnant, mais c’étaient les tours qui le sertissaient qui lui conféraient son allure véritablement extraordinaire. Hautes d’une quarantaine d’empans chacune, elles étaient composées d’un empilement de quatre octogones concentriques, et on les avait disposées par paires tout au long de l’ouvrage. Quatre de ces spires jumelles prenaient racine dans la même berge pentue que la capitale, et on les avait intégrées à son réseau défensif. Six autres tours dominaient le fleuve. La primeauté en avait cédé l’usage aux familles des premiers colons six siècles auparavant. Cet accord n’avait jamais été remis en cause et les tours avaient changé de main plus de fois qu’on pouvait le compter. Elles avaient été rénovées puis réaménagées au fil des successions, du délitement des fortunes et des coups du sort et désormais, on leur réservait des usages très différents: l’une était devenue le quartier général d’une association de changeurs de monnaie, une autre hébergeait une dizaine d’échoppes d’artisans et une troisième servait de salle d’assemblée aux guildes locales. La paire la plus proche de la berge lubayyienne avait été transformée en une auberge singulière qui attirait des visiteur curieux des quatre coins du pays de Brune. Il y avait enfin celle que l’on nommait la Tour Brisée, et qui n’avait jamais appartenu à personne. Décapitée, ouverte aux quatre vents, on trouvait en son centre un grand cube de quartz lisse comme du verre, que la pluie venait laver. Les gens de Bourre disaient qu’un esprit puissant y était emprisonné, et ils venaient lui murmurer leurs craintes et leurs désirs les plus secrets.

    Et puis me voila dans la partie 3, et ça redémarre enfin, en coulisses il s’est passé des choses, des personnages oubliés ont évolué et eu leurs propres aventures, et les différents fils paresseux éparpillés se tendent et se rejoignent soudainement.

    En fait, plus j’avance, plus je vois que le Cycle de Syffe a vraiment tout un tas de points communs avec le Trône de Fer, et c’est ce qui me pousse à écrire ces gros pavés ici, parce que je me dis que vraiment, ça a de quoi plaire à pas mal de monde sur ce forum:

    • Un univers fantasy foisonnant et ancien, dans lequel une ancienne civilisation (Valyria/Parse) a disparu suite à un cataclysme soudain et inexpliqué, qui a connu des temps sombres suite à cela (appelés, dans le Cycle de Syffe… La Longue Nuit ^^ ), mais dans lequel on trouve des reliquats de civilisations encore plus anciens, qui font rêver (Les Grands-Vestiges ici, comme le pont fortifié de l’extrait ci-dessus, qui peu à peu prennent de plus en plus de place dans l’intrigue, et qui sont un peu l’équivalent des monuments en pierres noires de GrrM)
    • des royaumes/primautés unis au début sous la férule d’un même dirigeant, puis qui se font la guerre quand cette unité disparait, ce qui permet des intrigues géopolitiques et des guerres avec levées d’armées, recrutement de mercenaires hauts en couleurs, hauts faits d’armes et coups du sort, allianes, trahisons, pourparlers, escarmouches… Et qui sont en train de devenir aussi familiers pour moi que les 7 couronnes
    • des intrigues magiques proches voir très proches de celles du Trône de Fer par bien des aspects (pas de dragons ici, plutôt l’autre magie), et dont on nous livre peu à peu les pièces du puzzle
    • Une situation qui va faire que les 2 intrigues, la geopolitique et la magique, vont forcément se percuter tôt ou tard, l’intrigue magique étant aussi probablement une menace magique
    • Un personnage principal qui est balotté entre plusieurs vies, ce qui fait qu’il rappelle tour à tour différents personnages du Trône de Fer, et des personnages secondaires qui ne sont pas en reste

    Parfois j’ai limite l’impression de lire une fanfiction déguisée – ou plutôt, l’oeuvre d’un fan talentueux qui, lassé de ne pas voir ASOIAF avancer, a reprit les éléments de GrrM qui font le plus rêver et a construit son propre univers de fantasy avec.

    Bref. Il me reste 200 pages du tome 3, et ensuite je devrais attendre la sortie au printemps 2024 du tome 4, puis les tomes 5, 6 et 7 qui, si Dewdney tient ses délais, devraient sortir tous les 2 ans 1/2… Me voila parti pour une autre oeuvre de fantasy dont je ne verrai l’aboutissement, au mieux, que vers 2030.

    Help.

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    #196799
    Fitz
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    Bon, tu me l’as très bien vendu, je le rajoute à ma PAL ^^ !

    Edit : Par contre, la carte que tu montres est vraiment magnifique je trouve, c’est une édition spéciale ou c’est dans le livre de base ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 11 mois et 3 semaines par Fitz.
    #196816
    DNDM
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    Haaaaaaa ^^

    La carte vient du site de l’éditeur (au Diable Vauvert). Elle a été créée, si j’ai bien suivi, pour la reedition des deux premiers tomes. Les cartes présentes en exergue de chacune des 4 parties de chaque livre sont moins chatoyantes – mais elles sont fort jolies aussi et font parfaitement leur job de cartes de fantasy: permettre de situer et comprendre l’action, et dans le même temps faire rêver.

    Ha, et je viens de voir sur le facebook de l’auteur qu’apparement, on peut commander des cartes en librairie (pas compris si c’est celle-ci ou celles dans les livres, les deux peut être), gratuitement, par mail auprès du Diable Vauvert.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 11 mois et 3 semaines par DNDM.

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    #196822
    Pandémie
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    Ouille, encore 4 tomes à venir. J’attendrai que la saga soit finie perso, même si elle fait envie.  Imagine, il imite GrrM jusque dans le rythme de parution.

    #196824
    DNDM
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    C’est bien mon cauchemar. ^^

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    #196969
    DNDM
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    Je viens de terminer le Tome 3 du cycle de Syffe, Les Chiens et la Charrue.

    Le cycle de Syffe, tome 3 : Les chiens et la charrue – Le Bibliocosme

    On va pas se mentir, y’a des longueurs. Après une première partie de transition plutôt bien négociée, pendant longtemps (disons, 200 pages au milieu, quand même…), le personnage ne sait pas trop ce qu’il fout là, n’a plus d’objectif personnel, n’est pas directement en danger, et donc on se contente d’apprécier la plume, de découvrir le monde et de rêvasser à ce que cette partie prépare, qui s’annonce explosif mais ne vient pas, sans se passionner pour autant pour ces pages en tant que telles (et comme il se dit lui-même qu’il s’ennuie et qu’il ne sait pas trop ce qu’il fout là, on ne peut qu’être d’accord avec lui, malheureusement).

    Mais finalement, ça redémarre (pas forcément dans la direction attendue, en plus), pour nous offrir un final tout aussi haletant que le tome 2, avec un croisement de différents fils narratifs qui marche à fond.

    Globalement, je réitère ce que j’ai dis à mon post-pavé précédent: les parralèles et points communs avec le Trône de Fer sont très nombreux (surtout quand on avance dans les tomes 2 et 3), tellement nombreux parfois que c’en est troublant. Certes, la Fantasy a ses tropes, et il est normal qu’on les retrouve dans des oeuvres différentes, mais là, je trouve vraiment qu’on est dans une Fantasy post-ASOIAF assez marquée – un peu comme quand, après Le Seigneur des Anneaux, toute la fantasy a apparement pendant un moment été constituée d’histoires de groupes de héros combattant un grand méchant.

    Il y a aussi, dans ce cycle, la volonté d’explorer en un seul personnage tous les archétypes de la fantasy, ce qui fait que le personnage enquille les rôles (de façon plus ou moins réaliste, parfois), et qu’on peut donc facilement le rapprocher de personnages Grrmartiniens.

    Spoiler vague:

    Spoiler:
    Après Arya Stark en tome 1, et des passages rappellant un peu Brienne, un peu le Tyrion de ADWD, disons qu’il se rapproche maintenant, et probablement pour longtemps, d’un mélange de Bran Stark et de Jon Snow, aussi bien dans les objectifs que dans les moyens mis à sa disposition et défis afférents.

    Ce constat posé, ces livres sont excellents, malgré quelques longueurs, et ont donc tout ce qu’il faut pour séduire les habitués de ce forum. Hâte que certains d’entre vous lisent tout cela, qu’on en discute.

    De mon côté, ne me reste plus qu’à attendre la sortie du tome 4, La Maison des Veilleurs. Patrick K. Dewdney a annoncé sur sa page Facebook le 19 novembre dernier que le manuscrit était terminé, et qu’il sortira au printemps 2024. Il a aussi dit que pas mal de choses concernant son projet littéraire feraient sens suite à ce tome, et que son comité de lecture personnel lui a fait des retours plus unanimes que jamais dessus.

    Bref. Hâte.

    Ha, et y’a le premier chapitre du tome 4, qui apparement est surtout un résumé de la situation, qui est dispo sur la page Facebook de l’auteur, dans un post daté du 25 décembre 2022, pour qui ça intéresse. Je m’en vais le lire de ce pas. Lu. C’est un résumé de la situation, puis l’équivalent des 200 pages mous du genou du tome 3, mais rassemblées en quelques lignes – comme quoi, c’est possible! – et un petit teaser cruel juste en fin de chapitre.)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 11 mois et 3 semaines par DNDM.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #197011
    FeyGirl
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    Ah ah !

    @DNDM : tout comme @Fitz, je suis très tentée, maintenant.

    #197013
    Crys
    • Terreur des Spectres
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    J’avoue, j’ai pas trop participé au topic parce qu’on suit l’auteur depuis la publication du premier tome avec Loupss (j’avais notamment recommandé le 1er tome y a 3 ans), mais franchement c’est un des meilleurs cycles de Fantasy du moment. Le gars est clairement un espèce d’anar zadiste et ça donne à son texte une saveur particulière du coup, je trouve. Et puis, le démarrage a un truc très Assassin Royal que j’aime beaucoup (et en vrai on lui a demandé il a lu ce cycle plusieurs fois et serait incapable d’en dire du mal).

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 11 mois et 3 semaines par Crys.
    #197019
    DNDM
    • Fléau des Autres
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    franchement c’est un des meilleurs cycles de Fantasy du moment

    Tout à fait d’accord avec toi.

    Le gars est clairement un espèce d’anar zadiste et ça donne à son texte une saveur particulière du coup, je trouve.

    Oui. Et en même temps, ce n’est ni lourdaud ni péremptoire. Je pense que Patrick K. Dewdney a, avec l’âge, nuancé quelques idéaux de jeunesse. Ca se ressent dans pas mal de passages, comme par exemple le second passage que je cite dans mon post sur le tome 2 (et c’est encore plus flagrant dans le tome 3, avec ses réfléxions sur le pouvoir et ce qu’il permet). Ca amène aussi quelques contradictions dans le personnage, qui en gros est (souvent) un tueur professionnel qui trouve que tuer, c’est pas top. Pour l’instant l’auteur gère ça très bien, et ça fait pour moi partie du charme du personnage, mais s’il tombait dans une version moins nuancée de la chose on pourrait aussi lui reprocher une certaine hyprocrisie.

    le démarrage a un truc très Assassin Royal que j’aime beaucoup

    Ha j’ai pas encore lu l’Assassin Royal, donc j’ai pas pu faire ce parralèle. De même, j’ai quelques gros trous dans ma culture Fantasy (la Roue du temps, Le Nom du Vent, Les Salauds Gentilshommes…), du coup je me demande si ce que je raconte sur le côté « fanfic d’ASOIAF » est si prégnant que ça, ou si c’est juste moi qui étale ainsi mon inculture de la fantasy, dans laquelle on retrouve en fait les éléments que Dewdney utilise beaucoup plus souvent que je le pense?

    Pour les secondes parties du tome 2 et le gros du tome 3, on est d’accord que les ponts entre le cycle de Syffe et ASOIAF sont extrêmement nombreux?

    je suis très tentée, maintenant.

    \o/

    Bonne lecture !

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #206603
    Lau
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    Vu les bons échos sur cette saga, entendus ici mais aussi sur d’autres groupes comme le Septième Duché et Fantasy&Science-Fiction, j’avais acheté les 3 premiers tomes il y a déjà  qql mois et j’ai décidé de passer mes vacances avec Syffe. On retrouve en effet dans le parcours et la personnalité de Syffe des traits de Fitz, avec son apprentissage auprès de plusieurs mentors qui le font évoluer, son caractère parfois buté et son obsession pour retrouver Brindille. Mais ce qui fait le différence est surtout la très belle écriture de Patrick K. Dewndney, un style dense, un vocabulaire riche (sans pour autant tomber dans l’hermétisme que peut avoir un Jaworsky), il décrit admirablement  les sons, les odeurs de la forêt, l’horreur et la sueur des batailles, des scènes de combats réalistes et son univers est de plus en plus complexe.

    Dans le tome 2, j’ai aimé son séjour en montagne chez les Arces,  et son cheminement vers les Feuillus qui introduit pleinement la magie jusque là uniquement abordée dans ses rêves (le côté oppressant de la Déesse et du peuple Ketoï m’ont plutôt fait basculer vers le Soldat Chamane)

    Malgré la noirceur de son destin, je suis impatiente de découvrir la suite et vais de ce pas entamer « Les chiens et la charrue »

    #207621
    Lau
    • Éplucheur avec un Économe
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    Je termine « La maison des Veilleurs » et c’est toujours aussi bien. Syffe a beaucoup muri et est désormais Syffe-sans-Terre, à la tête de sa coterie de mercenaires haut en couleurs au service d’Aidan Corjoug. Il a toujours ses questionnements sur ses origines et les causes qu’il veut soutenir mais il commence à mieux démêler les intrigues et à voir la direction que son existence peut prendre à travers ses missions pour la primauté de Bourre. J’aime particulièrement le développement des personnages et de ses liens de plus en plus forts avec les membres les plus attachants de la Coterie (les Epones, Artès, Braxxe et Hui). Une fois de plus, je viens de passer des heures de lecture très agréables. Les derniers mots nous annoncent un grand bouleversement qu’il me tarde de découvrir.

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