ADWD 05 – Bran I

ADWD 05 – Bran I
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C’est dans l’intégrale III, ASOS, que nous avions côtoyé Bran, Meera, Jojen, Hodor et Eté pour la dernière fois.

Samwell et Vère, guidés par Mains-Froides, étaient venus les chercher à Fort-Nox, le vieux fort abandonné de la Garde de Nuit.

Seul un frère de la Garde peut franchir la porte Noire qui permet de traverser le Mur. C’est la raison pour laquelle Samwell avait été choisi comme messager par Mains-Froide. Ce dernier s’était présenté comme l’émissaire de la corneille à trois yeux, en charge de conduire Bran jusqu’à lui.

Mains-Froides n’est pas le vrai nom de ce personnage étrange. C’est Sam et Vère qui l’ont surnommé ainsi à cause de ses mains froides comme de la glace. Il monte un orignac et il est suivi en permanence par toute une nuée de corbeaux.

Mains-Froides porte des habits noirs, tel un homme de la Garde. Ses mains sont noires et froides comme celles d’un Autre. Toutefois, il parle et ses yeux ne sont pas bleus. Ce n’est donc pas un spectre. Cependant, le fait qu’il ne puisse pas traverser le Mur évoque à Bran les monstres dont Vieil Nan lui parlait autrefois dans ses contes. Ami ou ennemi ?

Bran et ses compagnons sont désormais en route pour retrouver la corneille. Le chemin semble bien long à Bran et il ne peut s’empêcher de se demander : « Est-ce qu’on arrive bientôt ? ». Mais il n’ose pas prononcer les mots à voix haute. Il doit craindre que Meera et Jojen se moquent de son impatience, comme au début de leur trajet, lorsqu’ils avaient quitté Winterfell (ASOS 25 – Bran II).

Nos amis traversent la forêt hantée. Chronologiquement, nous devons nous situer après l’arrivée de Stannis au Mur et la débâcle des sauvageons (ASOS 74 – Jon X). Le présent chapitre est également à mettre en parallèle avec le prologue, puisque dans ce dernier, Varamyr sent la présence de notre groupe d’amis :

Un orignac brama, troublant les enfants accrochés à son dos. Un loup géant assoupi leva la tête pour grogner dans le vide.

Au nord du Mur, tout est recouvert de neige et il fait de plus en plus froid. La barbe de Hodor a gelé. Le géant porte toujours son épée bâtarde sur lui, celle ramassée dans les cryptes de Winterfell. S’il l’a encore entre les mains, gageons qu’elle aura une utilité dans un avenir proche.

Il fait froid et tout est devenu silencieux, comme à l’approche d’une catastrophe imminente.

Ce chapitre va nous donner l’occasion de côtoyer Bran et ses talents de change-peau, mais également Mains-Froides, l’étrange patrouilleur, puis de retrouver tous nos amis réunis, avant de nous questionner sur les enfants Stark et leurs alliés providentiels.

Bran, le change-peau

Bran passe de plus en plus de temps dans le corps d’Eté, il ne tient pas compte des mises en garde de Jojen au début de leur rencontre. Celui-ci lui avait appris que s’il passait trop de temps dans la peau d’Eté, il risquait de s’y retrouver piégé, oubliant qu’il est un homme, l’animal pouvait prendre le dessus sur sa personnalité.

Mais pour le moment, Jojen est dans l’incapacité de conseiller Bran. Il déploie suffisamment d’énergie à tenter de rester en vie. Le jeune homme ressemble à un petit oiseau, un enfant malade dans les bras de sa sœur.

En effet, Jojen est malade depuis qu’il a quitté Fort-Nox. Il est actuellement transporté par l’orignac de Mains-Froides et sa sœur veille sur lui. Il est tellement diminué que Bran a le sentiment que son ami est devenu le plus fragile du groupe, alors que c’est lui « l’estropié ».

Nous n’avons pas de réelle explication sur la dégradation de l’état de santé de Jojen. Certes, il fait très froid au-delà du Mur, mais Jojen n’a pas l’air de souffrir d’un simple rhume. Est-ce que les hommes du Neck ne sont pas faits pour le rude climat du grand nord ? Pourtant Meera s’est très bien adaptée.

Jojen est-il malade car il se trouve au-delà du Mur, là où rodent les spectres, les goules et les autres montres ? Ou bien, Jojen arrive-t-il au bout de sa mission ? Il devait mener Bran jusqu’à la corneille à trois yeux afin qu’il puisse accomplir son destin. Et actuellement Bran se rapproche de plus en plus de son but.

Ignorant les recommandations de Jojen, et en attendant de trouver la corneille, Bran exerce ses talents de zoman. Il investit fréquemment le corps d’Eté, et lorsqu’il s’y trouve, tous ses sens sont aiguisés. Il perçoit les bruits de la nature, les odeurs, et le gibier qui se trouve près de lui. Pour le moment, Bran sent la chair fraiche de l’orignac. Cela fait un moment que leurs vivres sont épuisées et tout le monde a faim, même le loup. Bran est obligé d’expliquer à Eté que l’orignac est un ami qui ne doit pas être mangé.

Bran se retrouve parfois dans le corps de Hodor. Mais celui-ci n’apprécie pas d’être ainsi accaparé par Bran. Cette prise de possession lui fait peur. De plus, depuis le prologue, nous savons que prendre le contrôle du corps d’un autre homme est une abomination, un tabou. Les zomans qui ont été instruits savent que cette pratique est un dévoiement, une erreur dans leur pratique.

Il nous faut néanmoins relativiser ces règles qui nous sont rapportées dans l’introduction d’ADWD. Ce ne sont que les préceptes de Haggon, relayés par Varamyr. Est-ce que ces interdits d’appliquent à tous les change-peaux, ce n’est pas certain. Même si les interdits formulés peuvent nous paraitre comme des éléments de bon sens.

Bran n’a pas reçu d’entrainement, il ne sait pas que ce qu’il fait est peut-être mal. Il le pressent néanmoins, lorsqu’il admet qu’il préfère se retrouver dans la peau de son loup géant :

 Je suis lui, et il est moi.

Comme le suggère Varamyr, Bran et Eté, homme et loup, sont unis par une sorte de mariage.

La peau d’Eté est une sorte de refuge pour Bran. Lorsqu’il se retrouve dans une situation inconfortable, il préfère vivre la vie de son loup. C’est ainsi qu’il va participer à la chasse d’Eté, en quête de nourriture.

Le loup géant a faim tout comme les hommes. Il part avec la permission de Bran pour se restaurer. Il a perçu un corps mort, dont la viande est encore chaude, de quoi se nourrir.

Eté croise trois loups en chemin : une femelle, un jeune mâle et un vieux loup borgne, le dominant du groupe. Le lecteur reconnait immédiatement la meute de Varamyr, et il sait que le loup âgé n’est autre que Varamyr lui-même, dans sa deuxième vie.

Les loups sont en train de se repaitre de cadavres d’hommes morts. Il y a cinq corps en tout, Eté-Bran le déduit en ainsi :

Vivants, ils avaient été aussi nombreux que les doigts sur une patte humaine.

Ces cinq hommes morts sont en train d’être dévorés par les loups, néanmoins, ce ne sont pas eux qui les ont tués. Qui est le responsable ?

Bran note que les corps sont habillés de noir : capes, chausses… ce sont des hommes de la Garde de Nuit !

Aux loups, peu leur chaut, c’est de la bonne viande et ils ont faim. Ils vont devoir se partager le butin ; Eté affronte le chef de meute, se joue alors une danse à deux pour déterminer qui aura le droit de se servir le premier.

C’est alors que Bran croise le regard de Varamyr à travers son loup et ils se reconnaissent immédiatement :

Un zoman !

Chacun d’eux sait qu’un homme habite l’animal.

Eté remporte le duel, sans surprise. Et il se sert le premier. Il dévore les meilleures parties des cadavres, encore fumants. Notons que Bran mange de la chair d’homme alors qu’il se trouve dans la peau d’Eté. Est-ce encore une abomination ?

Pendant que les loups se remplissent l’estomac, ils sont observés par des corbeaux. S’agit-il des oiseaux de Mains-Froides ? Très probablement, puisque nous pressentons que Mains-Froides a précédé Eté et n’est pas étranger au sort qui a été réservé aux frères de la Garde de Nuit.

Alors que Eté considère qu’il a trouvé une meute avec ces trois loups qu’il a soumis, Bran lui rappelle qu’ils appartiennent à une autre meute avec Broussaille, Nymeria et Fantôme.

Un peu comme un écho au chapitre d’Arya dans lequel elle songe à sa meute. A Braavos, dans ses rêves de loup, elle entend ses frères hurler. Arya, Nymeria n’ont pas oublié leur première meute, leur fratrie (AFFC 35 – Cat des canaux).

Bran non plus ne veut pas perdre le souvenir de ses frères. Plus tard, ce sera au tour de Fantôme de repérer Broussaille, Nymeria et Eté (ADWD 04 – Jon I). Jon n’aura pas conscience de la présence de ses frères, qu’il présume morts, assassinés par Theon. Il est encore trop réticent pour faire confiance aux sensations de son loup et croire en ses qualités de zoman. S’il savait ce que Varamyr pense de lui…

Mains-Froides, une énigme ?

Les corbeaux de Mains-Froides semblent eux aussi être liés à leur maitre. Ils vont et viennent dans la journée, ils se déplacent mus par leur seule volonté. Mais la nuit venue, ils retournent tous se poser sur les arbres qui entourent le groupe. Certains corbeaux se rapprochent de Mains-Froides pour lui pépier des choses. Bran est parvenu à la conclusion qu’ils sont ses messagers :

Ce sont ses yeux et ses oreilles. Ils partent en éclaireur pour lui, et lui soufflent les dangers en avant et en arrière.

Mains-Froides utiliseraient donc les corbeaux tout comme la corneille à trois yeux, tels des émissaires chargés de porter ses messages et de lui ramener les réponses. Sauf que la corneille parait avoir la capacité d’entendre et de voir à distance, elle n’a pas forcément besoin qu’un intermédiaire lui chuchote des choses à l’oreille.

En chemin, Mains-Froides met pied à terre. Il a perçu qu’ils sont suivis par des hommes et il veut en savoir plus. Bran a senti les loups, ils sont plusieurs sur leurs traces et eux aussi ont faim. Ils cherchent des proies. Bran se met à penser que leur petit groupe pourrait constituer du gibier pour les canidés.

Mains-Froides est plutôt préoccupé par les hommes qui se rapprochent. Il prétend que ce sont des ennemis et qu’il va se charger d’eux. Sait-il déjà qu’il va les tuer ? Est-ce qu’il agit ainsi pour protéger Bran de poursuivants hostiles ? ou bien est-ce parce qu’ils ont besoin de nourriture, et que tout homme doit servir ?

Mains-Froides part en éclaireur, seul. Il indique à Meera un chemin pour rejoindre un village où ils pourront trouver un abri, en attendant son retour.

Meera n’est pas très enthousiaste, mais Jojen lui conseille d’obéir, arguant que le patrouilleur est sur son territoire, il le connait.

Jojen a-t-il discerné la véritable nature de Mains-Froides ? Est-il certain qu’ils peuvent lui faire confiance ? Après tout, c’est lui qui fait des rêves verts.

Lorsque Bran se retrouve dans le corps d’Eté, il prend conscience que leur guide est mort :

Viande morte, sang séché, un vague relent de pourri. Et le froid.

Un homme mort et qui traine le froid derrière lui cela évoque les Autres. Néanmoins, Mains-Froides est un allié, pas un ennemi.

Notre petit groupe commence à émettre des doutes à voix haute quant à la nature du patrouilleur, après le départ de celui-ci. Meera a le sentiment de tourner en rond, elle est persuadée qu’ils ont déjà croisé la même rivière plusieurs fois. Meera est une chasseuse, elle a l’habitude d’étudier le terrain qui l’entoure et de s’orienter, même si la neige qui recouvre la végétation ne doit pas l’aider à savoir précisément où elle se trouve.

Bran essaie de mettre en avant des explications logiques, mais la jeune fille n’est pas rassurée.

Et puis, il cache trop de choses cet homme en noir. Il n’a pas de nom, il ne se nourrit pas, ne boit pas et ne dort pas. Le froid ne le perturbe pas.

Et Bran a noté que l’écharpe qui lui barre le visage ne gèle jamais, contrairement à leurs vêtements à eux. Et il n’émet pas de brume lorsqu’il parle. Ce qui signifie qu’il ne respire pas…

Bran ne devrait pas être surpris puisqu’il a détecté, grâce à Eté, que le patrouilleur est mort. Et les morts ne respirent plus.

Des enfants, perdus au milieu d’un paysage uniforme, n’ayant pas fait de vrai repas depuis des jours, marchant seuls au-delà du Mur, il y a de quoi commencer à s’inquiéter et à se raconter des histoires folles.

Bran songe alors à Vieille Nan et aux « morts qui marchent » de ses contes. Les fameux monstres d’au-delà du Mur.

Il se fait peur tout seul, en s’imaginant que Mains-Froides est un de ces monstres. Et dans le même temps il se rassure en se remémorant que le patrouilleur a sauvé Samwell et Vère d’une attaque des spectres. Et qu’il doit les mener jusqu’à la corneille à trois yeux, le futur mentor de Bran.

Meera est en colère. Elle s’inquiète pour son frère, et se demande pourquoi ce n’est pas la corneille qui se déplace jusqu’à eux. Meera aura prochainement la réponse à cette question.

Jojen tente d’apaiser sa sœur en lui affirmant qu’il tiendra le coup jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’ils trouvent la corneille. Jojen parait connaitre leur destination et il ne doute pas de leur réussite. Dans ce cas, pourquoi n’en dit-il pas plus ?  Surtout si un rêve vert lui a montré l’avenir.

Peut-être sait-il qu’il va mourir en arrivant là-bas, et qu’il veut cacher cette information à Meera.

Tous rassemblés au village

Notre petit groupe progresse jusqu’à la tombée du jour. L’orignac avance sans se poser de questions, mais ses compagnons humains sont transis par le froid et ont besoin de trouver un refuge avant la nuit. Où est donc ce fameux village promis par Mains-Froides ?

Tout à coup Bran prend conscience qu’il a un allié de poids pour flairer une piste, des hommes, un village : son loup, Eté.

Lorsque nos amis finissent par trouver le village décrit par Mains-Froides, il est abandonné, tous comme les autres sites qu’ils ont pu croiser jusqu’à présent, et qui ont été vidés de leurs occupants sauvageons. Certains de ces villages ont été livrés aux flammes. Pourquoi ? Les spectres, les morts qui marchent sont tout proches, comme nous l’avons vu dans le prologue. Les sauvageons ont fui avant l’arrivée des Autres.

Le village a le mérite de disposer d’une maison commune avec un toit, qui va leur servir d’abri pour la nuit. Ils pourront dormir protégés des éléments naturels, à défaut de disposer de nourriture convenable. Cela fait plusieurs jours que les tentatives de pêche de Meera sont infructueuses. Nos amis sont contraints de diner avec de la purée de gland, ce qui n’est pas très appétissant, ni très roboratif. Jojen écarte cette mixture, même s’il est au bord de l’évanouissement à cause de son état de faiblesse.

Il refuse catégoriquement de manger de la pâte de glands, arguant qu’il sera encore plus malade après. Faut-il y voir une préfiguration de la pâte de barral et de la fin possible de Jojen ?

De retour dans son corps, dans la salle commune du village, Bran a le sentiment de reprendre conscience en plein rêve. Mains-Froides est revenu de « mission » et il a ramené du gibier, une truie prétend-il. Meera fait cuire la viande, et nos amis se délectent, même Jojen a retrouvé l’appétit. Et Hodor dévore sans retenue sa viande.

Mais Bran reste sur sa réserve, il se doute bien qu’ils ne sont pas en train de déguster une truie.

A mon avis, il y a probablement autant de porc dans cette nourriture que de viande animale contenue dans les tourtes que lord Manderly offrira au repas de noce de Ramsay. Bran et ses amis sont en train de manger de la chair humaine. Une infamie plus grande que celle consistant à manger un homme tout en étant dans la peau d’un loup ?

Bran pose la question au sujet de leurs poursuivants à Mains-Froides. Il lui déclare qu’il a vu les cadavres des hommes de la Garde de Nuit et qu’il le soupçonne de les avoir tués et d’avoir ramené leurs chairs.

Le patrouilleur ne cherche même pas à nier.

Les hommes morts et dévorés par les loups sont bel et bien des frères de la Garde de Nuit, leurs habits noirs en attestent. Etant donné qu’ils sont au nord du Mur, je miserais sur les mutins qui ont assassiné Craster et Mormont.

L’un d’eux a perdu une main, depuis longtemps puisqu’il porte une ligature ancienne au niveau du poignet. C’est probablement Ollo le Manchot, celui-là même qui a poignardé le Vieil Ours.

Il n’y a donc pas de regret à avoir au sujet de leur disparition.

Cependant, la problématique réside dans ce cannibalisme mis en scène.

Mains-Froides estime sans soute qu’il a fait ce qu’il fallait pour éliminer une menace (des renégats échappés) et nourrir le groupe de Bran qui avait absolument besoin de se sustenter.  Le patrouilleur a fait son devoir, il doit permettre à Bran de rejoindre la corneille sain et sauf. Seul son objectif compte. La fin justifie les moyens, cela pourrait être sa devise.

Mais Bran n’a pas encore compris tous les mobiles de Mains-Froides, et avec l’aide de Meera, ils se mettent à l’assaillir de questions, plutôt menaçantes.

Entre nous, je les trouve peu reconnaissants nos jeunes gens, ils étaient affamés, menacés, et les voilà nourris et à l’abri. Tout cela n’est pas arrivé par miracle.

Les monstres des Stark

Le monstre de Brandon

Bran annonce sans ambages au mystérieux patrouilleur qu’il est un monstre, et qu’il le sait grâce aux contes de Vieille Nan. Les monstres ne peuvent pas franchir le Mur, et c’est la raison pour laquelle Mains-Froides a dû utiliser Samwell pour entrer à Fort-Nox.

Mains-Froides lui réplique qu’il est le monstre de Brandon Stark, faisant preuve d’un beau sens de la répartie.

Et comme pour enfoncer le clou, le corbeau se met à piailler : « A toi ».

« Toi, toi, toi ».

Notons que le corbeau du patrouilleur répète la fin des phrases qu’il a entendues, comme pour mieux marteler les paroles de son propriétaire. De la même façon que le corbeau de Mormont.

Cette idée de monstre du héros m’évoque le docteur Frankenstein et sa créature (issus de la plume de Mary Shelley). Lui aussi a son monstre, une créature ramenée à la vie et issue de l’assemblage de plusieurs corps, mais qui est capable de parler et de raisonner. Tout comme le patrouilleur, qui se trouve dans un corps « mort » mais qui se déplace comme s’il vivait, et qui dispose de capacités intellectuelles.

Les monstres des autres enfants Stark

A Westeros, tout homme, toute femme semble avoir besoin d’un « monstre » dans sa vie, de cette personne qui fait peut-être des choses peu recommandables et parfois immorales, mais dont les actes rendent de précieux services et sauvent les vies de ceux qu’ils ont choisi de protéger.

Je pense à Sandor Clegane, qui bien que loin de l’image d’Epinal du preux chevalier va venir au secours de Sansa Stark dans les pires moments de son existence. Il va désobéir à son roi, Joffrey, tenter de protéger la jeune femme malgré les consignes reçues, la conseiller au mieux pour lui épargner les représailles. Il lui proposera même de s’enfuir avec lui après la bataille de la Néra, afin d’échapper à l’emprise des Lannister.

Sandor va également jouer ce rôle de « monstre protecteur » auprès d’Arya Stark. Certes, leur rencontre est un peu plus mouvementée que celle de la sœur ainée, puisque, réfugiée chez la Fraternité sans bannières, la cadette va demander à Béric Dondarrion de juger Sandor Clegane pour les crimes qu’il a commis. Ensuite, Sandor va enlever Arya, mais ce sera pour mieux la protéger en chemin. Même s’il dit qu’il est mû par sa volonté de recueillir une récompense (une rançon qu’il pourrait quérir auprès de Robb ou de Lysa en échange de la restitution de la petite), à chaque fois que Arya s’est retrouvée en difficulté, qu’elle a eu besoin d’un défenseur, il aura été là pour la protéger. C’est lui qui la sauve aux Jumeaux lorsqu’elle se lance à corps perdu vers la herse, alors que Catelyn et Robb sont probablement déjà morts et que sa démarche n’aurait fait que rajouter une peau de loup dans la panoplie des Lannister-Frey.

Quand est-il de Rickon et de Jon ? Ce sont les enfants Stark encore vivants. Nous n’avons plus de nouvelles de Rickon depuis ASOS, mais Jon est retourné au Mur, nous le voyons évoluer. A-t-il un monstre à ses côtés, quelqu’un qui puisse faire certaines choses pour lui, des choses interdites ou bien à la limite de la morale ?

Je vois bien un monstre aux côtés de Jon, un monstre au sang chaud et vêtu de rouge. Mélisandre d’Asshaï pourrait bien jouer ce rôle dans l’avenir, notamment quand Jon aura besoin d’alliés… mais n’en disons pas trop, patience.

En attendant, nos amis vont poursuivre leur quête de la corneille à trois yeux. C’est Jojen qui a le dernier mot :

« Nous allons suivre le patrouilleur (…) Nous allons suivre le monstre de Bran, ou nous mourrons. »

Alors que les enfants paraissent douter sérieusement de leur monstre protecteur, c’est Jojen, le petit Grand-père, toujours écouté malgré sa faiblesse physique, qui les remet sur le chemin, le seul qui est raisonnable désormais. Ils ont pris tant de risques pour rejoindre la corneille. Il ne leur reste plus qu’à poursuivre jusqu’au but, qui les mettra à l’abri…ou pas.

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