GRRM et l’intelligence artificielle

Une info que j’ai lue dans quelques articles, mais qui n’a pas été évoquée dans « Not a blog » : avec d’autres auteurs et autrices (Jodi Picoult, John Grisham, Jonathan Franzen, Elin Hilderbrand, …) GRRM a intenté en septembre 2023 une plainte devant le tribunal fédéral de New York contre OpenAI, accusé d’avoir utilisé sans autorisation leurs œuvres (et celles d’autres auteurs) pour entraîner son IA générative Chat GPT. Dans cette plainte, GRRM mentionne un plan détaillé créé par l’IA d’un préquel à AGOT intitulé « A Dawn of Direwolves ». OpenAI se défend en invoquant le « fair use », une exception aux droits de propriété intellectuelle autorisant l’utilisation d’une oeuvre sans autorisation, pourvu que cet usage soit « loyal » (par exemple dans le cadre de l’enseignement, de la critique, etc.).

Sources : BBC, Associated Press

Au-delà de la stricte question des droits de propriété intellectuelle, cette plainte est à replacer dans un contexte plus large d’inquiétude exprimée par plusieurs créateurs et créatrices dans tous les domaines de l’art de se voir remplacé à plus ou moins brève échéance par des IA génératives. C’était une des revendications des scénaristes d’Hollywood lors de leur récente grève (que GRRM avait soutenue, cf. l’article de blog de Nympha à ce sujet).

C’est en effet un sujet de préoccupation. Pour s’en tenir au seul champ littéraire, on voit déferler sur internet une masse de romans écrits par l’IA, à tel point qu’Amazon a interdit la publication de plus de trois livres par « auteurice » et par jour sur sa plate-forme d’auto-édition Kindle. On peut se rassurer en se disant que seuls de vrais êtres humains sont capables d’écrire de vrais romans de qualité. Alors, est-ce l’IA qui écrira un jour « A Dream of Spring » ?