A la croisée des mondes/Trilogie de la Poussière

Je n’ai pas encore lu La belle sauvage. Mais A la croisée des mondes fait partit des romans de ma jeunesse qui m’ont permis d’apprécier la lecture. Je l’ai relu pas mal de fois même si la dernière remonte à longtemps. En fait j’attend que La belle sauvage sorte en poche pour me faire une lecture-relecture.

Effectivement dans la saga, le rapport  avec la religion est particulier et beaucoup le reproche à Pulmann (on est un peu  à l’opposé de l’approche de Tolkien ou Lewis, tout en étant beaucoup plus explicite).

Dans un domaine complètement différent, moi j’avais aussi adoré Les aventures de Sally Lockart, l’autre saga de Pullman qui racontent les aventures d’une jeune orpheline dans le Londres du 19ème siècle.

ça me rassure un peu de lire vos avis en fait. J’ai acheté la Belle Sauvage le jour de sa sortie en librairie mais j’ai pas encore osé l’ouvrir tellement j’ai peur d’être déçue (parce que j’avais vraiment vraiment beaucoup aimé la première trilogie).

Bon du coup pitêtre que je vais enfin le lire ce fichu bouquin ^^

Pour info, le prochain tome de la trilogie de la poussière paraîtra le 3 octobre. Pour les anglophones, il y a pas mal d’info et un extrait dans l’article suivant : https://www.theguardian.com/books/2019/feb/27/new-philip-pullman-novel-the-secret-commonwealth-book-of-dust

https://www.cittagazze.com/livre/index.php?id=43

Titre original : The Secret Commonwealth
Première publication : 3 octobre 2019
Traduction française : septembre 2020

Seul site à proposer une date à ma connaissance.

O’Cahan wrote:

Septembre ?! Une idée de pourquoi ça met autant de temps ? Pour se caler sur la rentrée ?

En fouillant sur Elbakin, je crois que la raison avancée par l’éditeur français est « Y avait pas d’urgence ».

Bon ben finalement « The Secret Commonwealth » est sorti chez nous le mois dernier sous le titre « La Communauté de esprits ». Le titre vient de l’ouvrage de Robert Kirk qu’on a souvent traduit par « La République invisible », qui est un ouvrage sur les fées du XVIIème siècle. Bref, tout un programme en terme de symbolique dès le titre. Et je préviens que je vais probablement spoiler la première trilogie sortie il y a presque 15-20 ans maintenant, vu qu’on ne peut pas parler de ce livre sans causer de ses prédécesseurs.

Je ne sais pas par quel bout prendre ce bouquin. Clairement, La Belle Sauvage apparaît comme une novella peut-être un peu trop étendue (même si j’ai adoré, attention !) qui fait office d’ouverture pour mettre en place cette histoire-ci dont La communauté des esprits n’est que la première partie d’un très gros morceau dont nous aurons la conclusion… plus tard (et c’est peut-être ça qui a poussé Gallimard à décaler la date de sortie pour la rendre plus proche d’une future sortie simultanée du troisième tome ?)! Car il faut bien l’avouer, quand on referme le tome, on se demande où est l’autre. On n’a pas l’impression de quelque chose qui se termine avec une possibilité d’ouverture, non, il y a seulement beaucoup de questions et aucune réponse ou presque.

Alors de quoi ça parle, dans cette histoire qui fleure bon le roman d’espionnage, le conte philosophique et une photographie de la situation géopolitique du début du XXIème siècle ? Eh bien Dieu est mort, mais ça ne suffit pas. La République des cieux dont parle Lyra à la fin du Miroir d’ambre n’est toujours pas arrivée, sept ans après la conclusion de la première trilogie. Les mots ne suffisent pas pour construire quelque chose et il va falloir passer par les actes. Non seulement ceux de Lyra mais également les acteurs de tout l’univers qui gravite autour d’elle avec sa myriade de plus ou moins nouveaux personnages (généralement introduits dans La Belle Sauvage ou la précédente trilogie, mais y a aussi pas mal de nouveautés). Le Magisterium n’a jamais été aussi puissant en dépit de la mort de l’Autorité, comme quoi une myriade d’humains qui croit à quelque chose est plus dangereuse qu’une entité venue d’un autre monde. Il resserre son emprise dans le monde de Lyra, comme si d’un coup l’Union Européenne devait être gouvernée à vie par un Trump malin ultra-catho. Enfin en tout cas c’est le comparatif qui m’est venu à l’esprit, sachant l’influence du Magisterium dans tous les gouvernements du monde décrit par Pullman. On y retrouve également des labos pharmaceutiques, des histoires de lobbies, le triste sort des réfugiés en Méditerranée, bref, quelque chose d’assez inattendu qui rend une ambiance de fond extrêmement anxiogène (et pourtant tout part de l’eau-de-rose, quel joli paradoxe XD) dans laquelle se dépatouillent Malcolm Posthead et ses amis (les héros de La Belle Sauvage devenus agents secrets ou presque) tandis qu’une Lyra incapable de s’entendre avec Pantalaimon depuis leur séparation dans le monde des morts se retrouve à partir à la recherche de son daemon disparu qui lui a laissé pour seul message « Je suis parti à la recherche de ton imagination ». Autant vous dire qu’en termes de niveaux de lectures ça fait bouillonner l’adulte en moi à tel point que je me demande si ce roman a vraiment sa place en jeunesse, et en même temps, si ça fait prendre conscience à des gamins qu’une crise de ressources du côté d’Alep peut transformer le monde occidental de manière plus pernicieuse qu’une guerre ouverte, après tout pourquoi pas mais ça me semble extrêmement ambitieux.

En tout cas c’est sombre, très sombre, beaucoup plus réaliste et froid qu’A la croisée des mondes qui conservait quelques moments lumineux. Il y a ça et là des passages qui sont tout de même un peu onirique, mais après des « viols d’esprit » présents dans la première trilogie, on a ici affaire à des viols ou tentatives de viols physiques et décrits, ce qui m’a surpris pour ne pas dire choqué. Il y a pas mal de réflexions sur les limites de la raison, l’importance d’une recherche scientifique indépendante des acteurs financiers, et toujours la critique du dogme religieux. Bref, attendez-vous à un truc pas des masses fun quand même. Pullman disait en interview que sa nouvelle trilogie pourrait s’appeler His Darker Material. On comprend pourquoi en refermant ce tome !

• Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par Crys.

Je viens de lire l’adaptation en BD des Royaumes du Nord (trois volumes), de Stéphane Melchior et Clément Oubrerie, d’après l’oeuvre de Philip Pullman. (encore un prix jeunesse d’Angoulême, tiens, en 2015)

Et pour le coup je suis assez dubitatif. Je ne connaissais pas du tout l’histoire, je n’ai pas lu l’oeuvre de base, mais je sais qu’elle a eu un gros succès, avec plusieurs adaptations à l’écran, et en parcourant vos commentaires ci-dessus ça a l’air d’une lecture plus que marquante.

Mais ce que j’ai lu là… Bah c’est fouilli, à la limite de l’incompréhensible sur le fond. Et pas très intéressant, ni même beau, sur la forme (étrange choix de graphisme, pour de la jeunesse).

Du coup c’est juste une adaptation ratée, ou c’est les livres de base qui ne sont pas si top que ça? (je sais, vous allez me dire que c’est une adaptation ratée. C’est probable. Trop de personnages auxquelles on n’a pas le temps de s’attacher, rien d’expliqué, un monde magique qui n’est pas mis en valeur graphiquement…)

Ces trois tomes BD ne couvrent que le premier tome de la trilogie en roman, ça explique aussi peut-être mon impression de truc-machin incompréhensible.

Je fais quoi? Je tente les adaptations en film / série? Je repars à zéro lire les livres? Je lis le tome 2 en roman?

J’ai lu la première trilogie (A la croisée des Mondes et les 2 suivants) il y a une douzaine d’années, j’étais déjà adulte, et j’avais beaucoup aimé. Je conseillerais de lire les 3 tomes plutôt que seulement 2.
Je n’ai pas d’avis sur les versions filmées, ne les ayant pas vues.
En revanche, je fais partie de ceux qui n’ont pas du tout accroché à la Belle Sauvage, que j’ai laissé tomber au bout d’une centaine de pages, tant j’ai trouvé l’écriture indigente (et je pèse mes mots) et le propos complètement desservi par le message asséné à grands coups de rames dans la tronche : j’ai été très surprise dans le mauvais sens du terme parce que je n’avais pas du tout un souvenir semblable de la première trilogie (le message y est bien fortement asséné aussi, mais pas au détriment de l’histoire et des personnages).
C’est marrant parce que la première trilogie m’avait été conseillée par des amis chrétiens très croyants (mais il est vrai très anti-dogmatiques dans leur approche de la foi).