[DOH6] Tour 0

L’Had’myn Nymph’adorah s’ennuyait. Les humains sont d’un intêret limité quand on a passé des millénaires à les regarder du haut de sa montagne. Contrairement à son collègue Geoffray, elle n’avait aucune envie de s’abaisser à se mélanger à ces créatures puantes pour passer le temps. Non, elle, ce qu’elle voulait, c’était du sang et du feu ! Les humains, elle les aimait en guerre ! Se trahir, se taper de dessus, des meurtres sanglants, ça c’était amusant ! Les sacrifices humains faits en son nom, voilà ce qui la mettait en joie ! Elle avait été de tous les conflits (aaah comme elle avait aimé souffler dans les oreilles de ces empaffés de Freusanglant et Aigracier, leur tournant la tête avec sa créature aux yeux vairons, soufflant le chaud et le froid pour qu’ils se soulèvent et l’amusent…), et attendait patiemment son heure.

« Ne t’inquiètes pas, ça va commencer »

Un homme entra dans le bar de Geoffray s’assit au bar. « Patron ce que vous avez de plus fort ». Il descendis d’un trait sa choppe et en recommanda immédiatement une autre. « Engagez vous qu’il disait, engagez vous qu’il disait ce Grendel! Moi je pensais que bête d’airain c’était une bonne situation et voilà que j’apprend que ce soir je suis de patrouille et on me dit même pas où! Du coup comment je pourrais me rendre à l’arène pour voir les matchs de fire and bloodbawl si je suis de service hein! Pour une fois que l’équipe du Bief a une chance d’arriver en finale il faut que sa tombe sur moi! » L’homme vida d’un seul trait sa seconde choppe se le leva et dit « Bon allez le patron à interdit d’êtres soul pendant le service je m’en vais. » 

Vigilance, ennui, violence. On s’ennuyait à Meereen. Depuis le haut de sa Pyramide, Merle zo Timbré observait les feux d’une colonne de mercenaire qui rentrait tardivement. Misérable engeance que ces soldats sans honneur, mais valaient ils vraiment mieux que les esclaves? Il faudrait un nouveau système, une fois que tout ce joyeux barda serait fini… Si toutefois quoique ce soit tient encore en place.

Bientôt, le Sénéchal allait engager la répartition ; pas trop tôt. Il faisait une chaleur incroyable, du haut de la Pyramide, et ce malgré le conflit entre la senteur douce qu’amenait du haut des collines le Skahazadhan, senteur en perpétuel conflit avec les embrumes marines de la Baie des Serfs. Un peu de vent doux, voilà ce qu’on en était arrivé à espérer… Et en bas, les masses du lumpen-prolétariat se régalaient de carcasse et de fruits pourris, tandis que la vermine pourrissait les rues, que les chaînes jonchaient le sol, que la nourriture venait à manquer et qu’une aile noire survolait la ville dans un grincement de feu.

On s’ennuyait, à Meereen…

De sa loge dans la grande arène de Meeren, le Grand Maître Sandrenal observait avec détachement le spectacle du jour : un jeu étrange venu de contrées exotiques, le fire and bloodbowl. Sans valoir les distractions ancestrales des combats de gladiateurs, le jeu était vaguement divertissant. Tout en observant le spectacle, le Grand Maître laissa son esprit vagabonder sur la situation tragique de sa ville bien-aimée.

De retour à Meeren après un long voyage dans les Cités Libres, il avait eu la surprise de se voir nommé Grand Maître dès son retour malgré son absence d’implication dans les choix politiques récents de la cité. Ou peut-être était-ce là précisément la raison de cette surprenante nomination… Il ne lui avait pas fallu longtemps pour évaluer la situation et cette dernière était loin d’être réjouissante. Comme Meeren était tombé bas… Son grand-père qui le régalait de contes sur les temps anciens ne reconnaîtrait même pas sa cité. Lui-même n’y parvenait que difficilement. Il blâmait les Pahl bien sûr. Quelle absurdité de provoquer une Targaryen possédant une armée d’Immaculés et de mercenaires. Les Pahl avaient payé le prix fort pour leur stupidité mais le mal était fait et Meeren était désormais souillée par des mercenaires et des eunuques et dépouillée de toutes les anciennes traditions.

Comme si cette série de désastres n’était pas suffisante, une organisation terroriste infestait désormais sa ville. La Harpie… En plus du reste ils ont osé usurper l’un des symboles de notre grandeur. Le climat délétère provoqué par les assassinats servait d’excuse au Crâne-Ras pour éliminer la compétition politique. Répugnant individu que ce Crâne-Ras qui s’était empressé de tourner le dos aux anciennes traditions et de traquer ses pairs. Le Grand-Maître se demandait parfois si la Harpie n’était pas son invention ou sa créature, créée pour éliminer ses adversaires et obliger la Reine-Dragon à rester à Meeren.

Un but marqué fit sursauter le Grand-Maître et le tira de sa rêverie. La survie de Meeren imposait que la Harpie soit trouvée et mise à mort publiquement décida-t-il. Alors et alors seulement la Reine-Dragon serait-elle susceptible de reconquérir le trône de son père et de quitter Meeren. Et Meeren pourrait prospérer à nouveau. L’ambiance dans les rues était lourde, l’air chargé de suspicion. Le Sénéchal ne va pas tarder à nous répartir dans les Palais, la Harpie frappera bientôt. L’orage va éclater.

Korhondhaar avait toujours connu la servitude. Et puis la Mère était arrivée, apportant avec elle des promesses de liberté, la Briseuse de chaines. Comme beaucoup d’anciens esclaves il s’était retrouvé un peu désemparé face à cette nouvelle situation. Que faire désormais ? Il s’était dirigé vers la carrière militaire et s’était enrôlé chez les Bêtes d’Airain.

La paye n’était pas faramineuse, mais cela représentait toujours une nouveauté par rapport à sa situation précédente. Et les forces du guet de la ville ne chômaient pas : fidèle à la devise de sa famille, Mysha avait apporté avec elle le feu et le sang. Un sage avait dit un jour à Korhondhaar que tout se payait dans la vie, surtout les plus grands changements et les plus belles choses. En plus de la liberté, la Reine avait apporté avec elle, incontestablement, la plus belle des merveilles que la Bête d’Airain ait jamais vue : des dragons. Quand l’ordre de les enfermer avait été donné, il en avait eu le cœur brisé. Même s’il comprenait la raison, il avait été heureux d’apprendre que Drogon, le Noir, avait réussi à s’enfuir. On le voyait planer parfois haut dans le ciel de Meereen. Pour beaucoup c’était là un sombre présage. Pour lui, une telle créature était trop belle pour être perçue ainsi. Il leva les yeux espérant apercevoir l’animal.
Rien : le ciel était bleu immaculé, et la chaleur écrasait tout. Comme tous ses frères d’armes, la Bête d’Airain attendait nerveusement son affectation. Il espérait patrouiller dans les beaux quartiers, mais ce choix ne lui appartenait pas. Du coup il attendait. Il avait le sentiment que tout le monde attendait, comme si la ville retenait son souffle…

Plaza Centrale : Céleste, Corondar, O’Cahan, Odeon, Ordwyn, niels97, no_one
Les Arènes : Brunwolf3, Ereksen, Ezor, Lady Morwen, lenin1, LittleCarott, Lynnesis, Thistle
Dédale de Mazdhan : Jean Neige, Yannick, Don Celmar, Aerolys, Alric, Aube, Shan, Swiinh

« Parfait » se dit le Crâne-Ras : « L’élite des C.O.N. au cœur du système, les B.E.L.T. pour ceinturer les Arènes, J.Y.D.A.S. dans le Dédale… »

Odéon était content d’êtres envoyé dans les meilleurs quartiers de la ville. Mais au vue du sourire malicieux de son chef le crâne-ras il n’était pas sure que ce soit pour ses talents de garde (inexistant au demeurant) qu’on lui assignai ce poste. « Il va me demander un service j’en suis sure » pensa t’il naïvement. 

Dédale de Mazdhan : prydain, potyroky, endofly

Arènes : aspiel, amy silk, aiglon, alca

Plaza Centrale : Tham, Lestival, Blackghost

Il fallait repartir les grâces entre les temples. A comme arène, c’était logique. D comme dédale … cela ne marche pas ben pas grave certaine grâces devaient quand même officier dans ce temple. 

La jeune Grâce Amy Silk était heureuse. Ses prières avaient été exaucées. En effet, la vieille on lui avait annoncé qu’elle allait commencer à officier dans l’un des temples de Meereen. Cela serait sa première fois depuis le début de son apprentissage. Le lendemain la Grâce Verte Tham annoncerait dans quel Temple elle devrait passer les prochains jours. Mais en apprenant les noms des Temples potentiels elle s’était sentie défaillir. Le Temple du Dédale de Mazdhan. C’est dans ce quartier qu’elle s’était faite enlevée par un esclavagiste puant alors qu’elle avait perdu ses parents en essayant d’attraper un chaton. Depuis, elle ne les avait jamais revu. Mais elle avait quand même était chanceuse. Le Temple des Grâces l’avait acheté pour la former. Et elle avait réussi à rester loin du Dédale de Mazdhan durant les trois années de son noviciat. Mais elle aurait du savoir que la chance n’est jamais éternelle. Cette nuit encore elle avait rêvé de ses parents, de leur maison près de la mer, des champs de vignes à perte de vue. Reverrait-elle La Treille un jour ? C’était sur cette pensée qu’elle était sortie de sa couchette pour aller prier les Dieux, elle s’était surtout concentrée sur l’Had’myn Nymph’adorah cette nuit là. Amy l’avait toujours bien aimé, elle se sentait proche d’elle car elles partageaient, selon les livres saints, la même passion pour cette histoire qui parlait d’un jeune esclave qui devenait ensorceleur et qui avait été marqué d’un éclair sur le front. 《S’il vous plaît, ô grande Had’myn, ô grande Déesse de Ghis, faites que je ne soit pas assignée à Mazdhan, pas à Mazdhan, tout sauf Mazdhan ! Je jure de vous faire une offrande qui assouvira votre attrait pour le sang. Je vous en prie.》 Priait la jeune Grâce à genoux devant l’autel. 

Le lendemain une cloche sonna au deuxième étage de la Grande Pyramide. La répartition venait d’être publiée : Temple des Arènes : Amy Silk. 《Parfait, se dit Amy. Les Arènes sont une source de sang inépuisable, la Déesse Nymph’adorah aura son dû…》.

Après avoir prié dans sa chapelle avec dévotion, le Conseiller He’rr Gra’ymarz regarda l’heure sur sa mont.. sur le cadran solaire de la pyramide et nota qu’un chef d’étage allait sans doute se faire tirer les oreilles prochainement.

Azzagel se rendait au temple des arènes après avoir eu vent de son affectation par la Grâce Verte. Elle songeait en chemin sur les récents événements et sur le chaos qui régnait à Meereen depuis que la reine des dragons avait libérée la ville et prise ses quartiers dans la Grande Pyramide. Son avis ne devait pas entrer en ligne de compte, Grâce elle était, Grâce elle resterait. Elle servirait Meereen et par conséquent la Targaryen comme elle l’avait fait du temps des Maîtres. Cependant, elle gardait au fond d’elle une certaine réticence et une colère étouffée.

Elle maudissait les eunuques qui patrouillaient dans la ville, elle maudissait les Bêtes d’Airains, les Puinés et tous ces mercenaires qui savaient surtout boire et s’amuser. Et par dessus tout, elle maudissait les nouveaux dirigeants qui avaient pris place dans la Pyramide et qui avaient changés son monde.

Mais elle gardait son avis pour elle et n’en laissait rien paraître aux autres, bien qu’elle savait ne pas être la seule. La Grâce Verte elle-même pouvait avoir des griefs envers Daenerys Targaryen. Elle songea aussi à cette organisation de l’ombre qui avait déclarée la guerre aux « libérateurs »: Les Fils de la Harpie. Azzagel ne savait pas si elle préférait ces terroristes ou si elle préférait les envahisseurs. Probablement aucun des deux, mais Grâce elle est, Grâce elle resterait. Et elle avait une reine à servir…

Dans sa pyramide à Yunkai, Tetoh zo Nossik s’inquiétait. La pute valyrienne avait décidé de prendre le contrôle de Meereen, et ne s’était pas gênée pour prendre des enfants en otage. Toute la population Meereenienne était sous la menace de ses lois injustes et même les innocents seraient livrés aux dragons.

Yunkai avait été ruinée par la pute et son armée d’eunuque volés aux Bons Maitres d’Astapor. Il faudrait des décennies et des décennies de commerce pour que la ville s’en remette, à supposer qu’elle s’en remette un jour, ce qui n’arrivera pas à moins que la pute valyrienne soit abattue, elle et ses trois monstruosités. Mais que faire ? Les murs de Meereen sont solides, les eunuques rebelles de terribles soldats, et les trois monstruosités de la pute pourraient réduire Yunkai en cendre comme Astapor.

Non, se dit le Sage Maitre. Il fallait que la réaction vienne de l’intérieur de Meereen. Nombreux était les meereeniens insatisfaits du règne usurpé de la pute valyrienne. Le salut des ghiscari ne peut venir que des meereeniens. Il n’y a plus qu’à espérer que les Grands Maitres ne sont pas tous avachies par la paix, que les meereeniens ont encore un peu de fierté, et que la violence, l’injustice et le vol ne resteront pas impunis.

« LES BÊTES D’AIRAIN DU DÉDALE, EST-CE QUE VOUS ÊTES CHAUDS CE SOIR ? »

Peut-être que cette soirée éveillerait à nouveau quelque chose en elle…

Erh Rolhys, ou Aerolys selon les prononciations, était au Dédale de Mazdhan. Jeanne zo Ige, une jeune tyroshi aux cheveux bleus, se produisait en concert.

« LES BÊTES D’AIRAIN DU DÉDALE, EST-CE QUE VOUS ÊTES CHAUDS CE SOIR ? »

« Elle peut pas fermer sa gueule deux secondes la mioche ? » Se dit Erh. Il se retient néanmoins de le dire à voix haute. Il repensa à une bête d’airain qui avait osé lui faire une critique. Le pauvre gaillard s’était retrouvé avec les côtés brisés, un œil en moins et la totalité de sa dentition en-dehors de sa cavité buccale (dont les lèvres étaient en sang).

Ce n’était pas une mauvaise bougre non plus. Erh Rolhys s’entendait plutôt bien avec elle et savait à quel point elle avait souffert. Il aimait se dire qu’il était là pour calmer les ardeurs de la jeune fille.

Les choses avaient bien changé depuis l’arrivée de la Reine Dragon. Était-ce en bien ou en mal ? Erh n’en savait rien, il était encore trop tôt pour en juger. Il lui devait la liberté mais, la cité allait mal. Les ennemis de Meereen étaient de plus en plus nombreux, le commerce existait à peine, pour ne pas dire complètement disparu. Mais, tout cela n’était-il pas le prix à payer pour leur liberté ?

Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

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