Arys du Rouvre, le chevalier mal-aimé

Je rejoins Gray sur ce sujet.

Je dirais pas que je déteste Arys, il est touchant. Mais qu’est-ce qu’il est con.

Ma dernière lecture remonte à un petit bail, mais dans mon souvenir, pour reprendre la comparaison avec Quentyn (d’ailleurs, elle sort juste du questionnaire de Gray cette compet’ du plus pathétique ?) :
Quentyn s’est vu confier une tâche qui le dépasse totalement et il a essayé de s’élever à la hauteur de celle-ci. Bon, il a échoué comme une merde, mais il a essayé, pis faut dire qu’en termes de sexe appeal et de timing, il était pas aidé de base.
Arys il a une mission, pas forcément confortable, mais on a vu pire pour un Garde Royal. Et il se fait retourner pour une histoire de boules. Ouiiiii bien sûr il est amoureux, mais ça le rend moyennement moins con quand même. Il a tout à fait conscience que c’est une super mauvaise idée, et il se laisse mener par le bout du truc. A mon avis il est bien content qu’on lui serve un argumentaire complètement biaisé qui lui permette de concilier son serment et ses actions.

Alors oui, c’est sympa et mignon, mais ça reste profondément tarte : /

Commençons d’abord par une invocation de @yodabor 😉

Ceci étant fait, j’ai du mal lui reprocher de se laisser berner par une femme, lui qui est dans un pays hostile qu’il n’aime pas vraiment (chaleur, nourriture, mœurs…) et qui est surtout très seul. Je n’ai pas souvenir qu’il ait un ami ou un proche à Dorne. D’accord, il est pas parti en Erasmus se faire des potes, mais quand même, pas facile à vivre. Alors forcément, quand une jolie et jeune fille arrive, ça a des chances de déraper.

À coté de ça, il arrive à choisir la pire maîtresse possible : la fille de Doran Martell. Évidemment, quand on est chevalier protecteur de Myrcella, on ne va pas fréquenter la paysanne du coin, mais c’est pas bien malin. Tyrion arrive très bien à trouver d’autres solutions diront certains… sauf que Tyrion n’a pas la morale d’Arys, qui n’est pas du genre à courir les lupanars (ce mot est beaucoup trop bien pour ce qu’il désigne) et avoir quarante maîtresses.

Bref, tout ça pour dire que j’ai du mal à ne pas lui trouver quelques circonstances atténuantes. Ça n’enlève pas ce qui a été dit plus haut par d’autre. Il se ment à lui même, brise un à un tous ces vœux en se répétant qu’il veut les garder intacts et surtout, ne pense jamais vraiment à Myrcella. C’est surtout ça que je lui reproche.

Bref, un chevalier assez humain, loin de Barristan Selmy, mais encore plus loin de Trant ou Blount.

--Ezor--

Spoiler:

Arys c’est le type qui n’assume pas ses actes, c’est un lâche!

Il n’aime pas frapper Sansa mais comme Joffrey le lui ordonne, il obéit. Il part bruler un cierge lorsqu’on lui apprend qu’il va à Dorne. Le rôle d’un garde royal est de protéger le roi et la famille royale, pas de battre la fiancée du roi. Ce n’est pas parce qu’il n’y prend pas plaisirs qu’il est à pardonner.

La cerise, c’est sa relation avec Arianne, fille de Doran qui ne porte pas les Lannister dans son cœur (c’est peu de le dire). C’est une trahison en tant que Garde royal, qu’il couche avec une fille … passe, mais il n’a pas choisi n’importe laquelle ou plutôt c’est elle qui l’a choisi, pas de remise en question du gars: « pourquoi moi ah oui! je suis garde royal ». Il croit quoi, qu’elle l’a choisi pour ses beaux yeux! Et puis il complote avec un adversaire de la couronne pour destituer, je vous demande qui? Son roi rien que ça!

Sa mission était simple et pourtant il a pas été capable de la remplir, protéger Myrcella.

Mélusine wrote:

il obéit

Exactement, c’est un exécutant qui n’aime pas trop se poser de question. Tout le monde n’est pas meneur, et il se complaît dans la facilité de suivre les ordres. Peut importe qui les donne. Mais honnêtement, c’est pas rare les gens comme lui. Il y a plus de soldats que de généraux, et les personnages de GRRM ne font pas exception. On attend plus de lui parce qu’il est chevalier, mais encore une fois, c’est GRRM. Il y a de tout partout mais les beaux chevaliers en armure blanche n’existent que dans les chansons de Sansa.

(J’ai l’impression de glisser lentement mais surement vers le clan Aerolys/Yoda bor… help)

--Ezor--

Spoiler:

Terriblement faillible et humain, ce cher Arys Cœurdechêne … ^^

Étonnamment, je n’ai pas de sentiment bien défini à son égard. Je pense un peu comme chacun des intervenants qui se sont déjà exprimés, par petites touches, par nuances … Il ne me laisse ni un souvenir impérissable, ni une émotion particulièrement positive ou négative.

Je trouve bien qu’il ait eu un PoV pour nous exposer sa problématique personnelle et pour nous permettre de comprendre son suicide dans le chapitre d’Arianne. Ca n’en méritait pas beaucoup plus. D’ailleurs, au risque de plonger ses fans dans un profond désarroi, Martin a dit dans cette viédo que le seul PoV dont il doute vraiment est celui d’Arys (je résume 😛 ) :

The one viewpoint character that I wonder whether I should have made him a viewpoint character is Arys Oakheart […] because he is only a viewpoint character for a single chapter, and I look at that. Maybe I should have presented that from Ariane’s viewpoint, you know, because the scene is mostly Ariane and ser Arys … but I wanted to show what was going on through is head and why he made the decision he made which I though was important. But, since he is a viewpoint character for only that single chapter, maybe I should have refrained from making him a viewpoint character.

Pas grave, son chapitre est l’occasion de glisser pleins d’éléments de background, dont je suis friand. J’en viens d’ailleurs à regretter la discrétion des du Rouvre dans la saga principale, parce que c’est quand même une famille qui en jette …

J’entrevois d’ailleurs une série de rencontres, de parallèles et de confrontations entre les personnages évoquées par Arys dans son chapitre et la « réalité historique » qu’on découvrira dans Fire and Blood 1. 😉

Je l’aime bien aussi, Arys du Rouvre. J’aime beaucoup le décalage constant entre ce qu’il aspire à être (un héros de légende), et ce qu’il est, un homme terriblement humain.

La vision qu’il a d’Arianne est terriblement déformée, et en contradiction totale avec ce qu’il sait d’elle. Il la confond avec une ingénue, ce qui est tout de même cocasse. De même, il s’imagine vivre une histoire d’amour interdite, alors que la réalité est plus triviale.

Mélusine wrote:

Arys c’est le type qui n’assume pas ses actes, c’est un lâche!

Vis-à-vis de Sansa, il se sent coupable, et obéit à contre-coeur, tout en se méprisant. Ce garçon se retrouve piégé dans ses serments (obéir au Roi, ou refuser de frapper une jeune fille sans défense) sans arriver à hiérarchiser ses vœux.

Mais oui, il a une forme de lâcheté. Pas celle au combat, mais une autre forme de courage (le « courage des femmes » dixit Brienne).

Là où Jaime s’est rebellé et a tué son roi, lui a choisi la voie de la soumission. C’est humain, mais cela n’a rien d’héroïque. On en revient au décalage entre ce qu’il aspire à être et ce qu’il est.

Fayrence wrote:

Donc ni oubli, ni pardon me concernant

On dirait que tu parles d’un des pires monstres de la saga, et non pas d’Arys du Rouvre, qui n’a pas fait grand chose de répréhensible de mon point de vue

Tizun Thane wrote:

’Arys du Rouvre, qui n’a pas fait grand chose de répréhensible

En fait il n’a pas fait grand chose et le peu qu’il ait fait, c’était une connerie.

Aurore wrote:

Mais peut-être que sa fin donnera lieu à une histoire héroïque écrite dans le Livre blanc et chantée par les troubadours, afin de nous faire savourer le décalage entre le mythe et la réalité.

Le pire c’est que c’est possible, l’ironie dans toute sa splendeur!

Je crois qu’un des intérêts de Arys en tant que personnage, c’était de nous faire rentrer à Dorne par la petite porte, et de nous présenter Arianne telle qu’elle est : une femme peu mature, intrigante et manipulatrice (et ce qui est impressionnant c’est que nous comprenons tout ça à travers les yeux d’Arys, alors que lui ne s’en rend absolument pas compte). Son utilité principale, pour moi, est de voir Arianne sous un jour qu’on ne verra plus, puisque dans ses propres POV, elle se croit très intelligente et honorable et maline et dans son bon droit, etc. Je pense aussi que le parallèle est intéressant à faire sur le plan de la séduction : elle influence les hommes avec son charme et son corps, mais après Arys, elle n’arrive plus à rien à ce niveau-là, ce qui finalement nous montre qu’elle est plus une accro au sexe qu’une manipulatrice très douée.

Voilà pourquoi le rôle de faire-valoir (ou faire-dévaloir) d’Arys me semble être sa principale qualité en tant que personnage, même si j’ai trouvée touchante l’affection qu’il porte à Myrcella, gamine qui après tout a plus ou moins grandi sans père.

Sinon, son principal trait de caractère est d’être pusillanime (vous l’avez tous rappelé avec Sansa, ou encore son suicide), et je crois qu’on continue à descendre en flèche l’image de la Garde Royale (Meryn Trant et Boros Blount sont nazes, on le sait depuis longtemps, mais on apprend que Arys, considéré comme « un bon chevalier », est en fait parfaitement corruptible et n’a aucune force de caractère). Je pense bien que la liste va continuer avec Balon Swann, qui passe lui aussi pour le parfait chevalier mais à qui on va sans doute découvrir des secrets… Je crois qu’il est un des éléments d’une continuité qui vise à descendre en flèche les parfaits chevaliers (typiquement la Garde Royale) et à montrer que ce sont ceux qu’on attendait le moins qui se révèlent être de bons chevaliers (Brienne, Jaime, etc).

Je ne sous-estimerais donc pas le rôle de notre cher du Rouvre, qui pourrait bien s’inscrire dans quelque chose de plus grand…

Taylan wrote:

Mon petit Arys avec son petit cœur tout mou, vous pensez à une plaisanterie de Martin?

Noooon ! C’est pas son genre, voyons ! ^^

Dire que j’étais passée à côté de ce sujet 😁

J’aime beaucoup Arys, il est ma petite faiblesse de la saga. Pour autant, je ne voile pas la face sur lui, c’est un loser à qui je pardonne beaucoup trop facilement parce qu’il me fait de la peine.

Dans le grand match Arys/Quentyn, ce dernier a beaucoup plus de circonstances atténuantes, mais voilà, Arys a réussi à me toucher parce qu’il se laisse mener par le bout du nez ce que je trouve très humain.

Je rappelle donc que vous pouvez souscrire au fan club d’Arys en payant une cotisation libre auprès du trésorier Graymarch, n’hésitez pas à venir nombreux !

En fait je fais pas attention aux chiffres qui s’affichent là haut, j’ai raté plusieurs messages jusque là … *sort discrètement*

Aerolys wrote:

Pour ce qu’il a fait à Sansa, ce n’est pas pardonnable ! On accepte les chèques, Paypal et la carte bancaire.

J’ai au contraire l’impression que obéir sans discuter est ce qui est attendu d’un garde royal. A un moment, Jaime explique que, une nuit où il gardait la porte de la reine, il a entendu le roi frapper Rhaella. Il a été choqué, a demandé à Darry s’il ne fallait pas la protéger, conformément à leurs vœux mais celui-ci lui a répondu « pas contre le roi ».

De même, quand Aerys fait brûler vif Rickard Stark, le Taureau Blanc lui rappelle qu’il a promis de servir le roi, pas de le juger.

D’accord, frapper quelqu’un n’est pas la même chose que regarder/écouter un autre le faire sans réagir mais pour ces exemples de la chevalerie, le vœu d’obéir au moindre des ordres du roi semblait primer tout le reste. Les vœux d’un garde royal priment sur ce qui est attendu d’un chevalier. Un « vrai chevalier » aurait cherché à protéger la reine.

C’est ce que fait remarquer Jaime à Catelyn.

Pour son attitude à Dorne, c’est différent : il trahit son serment de protéger Myrcella.