Cette semaine, l’épisode 5 de la saison 2 de House of the Dragon baptisé Régent nous amène à prendre conscience des pertes liées à la victoire en demi-teinte de la bataille de Repos-des-Freux. En effet, si le camp des Noirs (celui de Rhaenyra) doit faire face à la perte de Rhaenys et de sa dragonne Meleys, du côté des Verts (celui d’Aegon II), le roi lui-même ne s’en est pas sorti indemne.
↑Un peu de contexte
De retour à Port-Réal, ser Criston Cole (Fabien Frankel) et ser Gwayne Hightower (Freddie Fox) pensent faire forte impression en présentant au peuple la tête de la dragonne Meleys. Or, ce qui devait être vécu par les petites gens comme un triomphe de leur souverain – et par extension du camp des Verts – est interprété en réalité comme un mauvais présage.
Afin de ne pas montrer l’état du roi – qui, rappelons-le, avait été pris pour cible par son petit-frère Aemond (Ewan Mitchell) et sa dragonne Vhagar – celui-ci est transporté d’abord dans les rues de Port-Réal, puis à l’intérieur du Donjon Rouge, et enfin dans ses appartements privés sur une litière, elle-même placée dans une sorte de caisse scellée. Mais est-il toujours en vie ?
↑Aegon II Targaryen – Entre la vie et la mort
Clare Kilner (réalisatrice des épisodes 2 et 5 de cette saison) indique que le titre de cet épisode fait, entre autres, référence à la prise de pouvoir d’Aemond, sachant que son grand frère n’est plus en état de régner. En partant de ce constat, l’équipe a décidé de maintenir le spectateur en haleine, précise Alejandro Martinez (responsable de la photographie). Le retour d’Aegon II est ponctué de plusieurs étapes, aussi bien aux yeux du spectateur que par la façon dont a été conçu matériellement cet événement.
La première image que l’on a du roi est une simple caisse en bois portée par les soldats durant la procession arrivant à Port-Réal. On suit ensuite cette caisse à l’intérieur du Donjon Rouge – dans ses couloirs et les escaliers – jusque dans les appartements privés du roi où l’y retrouve la reine-mère Alicent (Olivia Cooke), sous le choc, puis Aemond qui semble, lui, impassible face au sort de son grand-frère.
Les soldats procèdent ensuite à l’ouverture de la caisse. Le corps du roi – en armure, l’acier valyrien étant réputé plus résistant que l’acier commun – est déposé sur son lit. Il semble inanimé. Martinez nous explique qu’un soin tout particulier a été porté à l’aspect que devait avoir l’armure calcinée et noircie. On apprend également que celle-ci a « protégé » Aegon II contre le feu-dragon ; contenant la chaleur telle une casserole mise sur le feu.
C’est enfin au tour des mestres et des sœurs du Silence – ces dernières ne savent pas si le roi est vivant ou mort – de s’approcher du corps. Le Grand Mestre Orwyle (Kurt Egyiawan) enlève un à un les éléments qui composent l’armure du roi. Sous le métal, Aegon II a subi de graves brûlures. On apprend par l’équipe créative que celles-ci n’ont pas été du tout prises en charge à Repos-des-Freux et qu’ils ont dès lors voulu leur donner un aspect infecté, humide et purulent.
↑Six heures de maquillage
En outre et dans le but de proposer au spectateur un résultat plus vrai que nature, il a fallu compter sur une palette de corps de métiers – tels que des costumiers, des prothésistes, des maquilleuses et des spécialistes en effets visuels – afin de rendre le résultat final d’une finesse et d’une qualité rares. De nombreuses heures de travail – en pré-production, durant le tournage puis en post-production – ont été nécessaires. Tom Glynn-Carney (Aegon II) nous explique qu’avant de pouvoir tourner ses scènes, il devait passer entre 6 et 7 heures, selon les jours, sur une chaise à se laisser transformer. Il souligne l’implication et le professionnalisme incroyable de sa « Dream Team ». Il conclut en précisant que ça a été un réel plaisir de travailler avec des personnes si talentueuses.
Le roi Aegon II n’est donc pas mort. Toutefois, vu son état plus que critique, on ne sait pas s’il pourra un jour reprendre les rênes du pouvoir. À la fin de l’épisode, nous le retrouvons dans son lit, enveloppé de bandages. N’y aurait-il pas, dans cette mise en scène, comme un air de déjà-vu ?