ACOK 01 – Prologue

  • Ce sujet contient 34 réponses, 22 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Eridan, le il y a 3 années et 3 mois.
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  • #149458
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 220

    En nous faisant détester Stannis dès notre première rencontre avec lui, GRRM nous mets dans la même position que les personnages de son univers. Ce n’est pas pour rien que Stannis est un des personnages qui divisent le plus les lecteurs, entre les fanboys qui lui jetteraient leurs culottes (ne faites pas ça) et ceux qui ne comprennent pas ce qu’on peut bien trouver à ce fanatique malfaisant.

    J’ajouterais à ton décryptage un chiffon rouge destiné au lecteur, perso c’est celui-là qui m’a braqué et me fait encore grincer des dents quand je pense au cadet Baratheon : la tirade d’une demi-page sur ses raisons pour lesquelles il n’en a rien à faire de Ned Stark, de sa mort et qu’il ne lui doit rien. Sympa, quand le lecteur l’a vu s’échiner à Port-Réal, conclure l’enquête de Jon Aryn au prix de sa vie et résister à toutes les occasions de se mettre à l’abri avant de le proclamer héritier du trône.

    Bon, il a quelques (petites) excuses : il se doutait ou savait déjà pas mal de choses au sujet des enfants de Cersei et Ned l’a renié sur l’échafaud. Mais cela reste minable et GRRM a très bien joué le coup d’après moi : cela sert de contrepoids à l’histoire de Davos. Le lecteur comprend que Stannis est tantôt un ingrat patenté, tantôt juste comme Salomon et ne sait plus comment il va réagir : l’hameçon est ferré et Stannis rattrape d’un coup les Ned, Daenerys, Jon et Arya au peloton des persos fascinants.

    #155306
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 213

    J’ai relu ce prologue hier et, comme certains, j’en gardais un souvenir mitigé. Un peu par comparaison avec celui de AGOT, un peu pour sa longueur, un peu pour sa noirceur (noirsoeur ?).

    Au final, j’ai bien aimé le relire et lire vos commentaires, entre autre la tentative de sauvetage de Cressen par Stannis, que je n’avais pas vue.

    Mes autres remarques, en vrac :

    On en apprend enfin plus sur un personnage mythique et un lieu mythique évoqués dans le tome 1.

    Stannis est, dans le tome 1, un personnage mystérieux, aux motivations et actions inconnues et la levée de ce mystère est loin d’être décevante selon moi. Il se montre digne de sa réputation, mais on devine un peu plus de profondeur derrière son intransigeance.

    Personnellement je ne le vois pas comme un « méchant ». Il n’est pas copain avec les Stark, mais pas diabolique comme certains Lannister (surtout Cersei et son adorable fils aîné). Ces actes et paroles sont à mettre en perspective par rapport à son statut en tant d’héritier légitime du trône.

    Enfin, je constate que c’est la seconde fois qu’une des parties rejette l’idée d’une alliance avec les autres opposant aux Lannister (après le rejet de la proposition émise par Catelyn aux seigneurs du Nord et du conflans). A chaque fois pour des raisons défendables intellectuellement, même si démarrer une guerre (ou refuser d’y mettre fin) est toujours un échec.

    Cela dit heureusement pour le lecteur que ces refus ont eu lieu sinon la saga était pliée en deux tomes (OK, j’oublie Daenerys).

     

    #155766
    O’Cahan
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 772

    J’avoue avoir préféré mes précédentes lectures de ce prélude… Je l’ai trouvé vachement long ce chapitre, je me suis endormie.

    Sinon, puisqu’énormément de choses ont été dites, je vais plutôt parler de ressentis personnels sur la forme. J’ai d’abord trouvé les échanges entre Stannis et Cressen très théâtraux. Stannis a une oralité très « visuelle », on dirait presque qu’il est en train de pester devant nous, dans une sorte de monologue :

    Son frère était moi, pas Ned Stark, mais qui l’eût cru, vu la manière dont il me traitait ? […] M’en remercia-t-il ? Nenni. […] Me prit-il la main en disant : Bravo, mon frère, que pourrais-je faire sans toi. Nenni […] mon frère me nomma-t-il sa Main ? Nenni.

    D’ailleurs l’entrée de Selyse s’apparente presque à une entrée sur scène:

    – Hé quoi ! s’indigna une voix acerbe […]

    Mestre Cressen se retourna, s’inclina. « Madame », dit-il, fort marri de ne pas l’avoir entendue entrer.

    Si on poursuit dans cette perspective théâtrale (Peyredragon dans ce chapitre, c’est un peu un huis-clos), moi je ne peux pas m’empêcher de voir ici de l’influence shakespearienne, et sans doute un peu de Macbeth. Selyse/Lady Macbeth qui susurre à son mari de tuer le frère :

    Il existe un autre moyen […]  Il vous suffit de prononcer le mot […]

    Et, en plus d’apparaître comme une vraie sorcière avec Mélisandre, les deux femmes sont un peu comme les trois sorcières de la pièce qui annoncent à Stannis/Macbeth qu’il sera le futur « thane of Cawdor » et le futur roi.

    Vous êtes, à l’instar d’Aegon le Conquérant, jadis, appelé à appareiller de ce roc désolé et, comme lui, jadis, à tout balayer sur votre passage.

    Et finalement, le prélude raconte la mort de Cressen durant un banquet (banquet, qui, on le sait, sont des moments primordiaux dans le théâtre de Shakespeare) et le mestre lui a de véritables sentiments paternels envers Stannis… comme le roi Duncan, figure paternelle envers Macbeth.

    En prenant le collier, les mestres avaient beau renoncer à tout espoir de paternité, Cressen n’en connaissait pas moins les sentiments d’un père.

    et dans ce chapitre… Stannis assiste tranquillement à la mort de Cressen comme Macbeth en vient à tuer son roi Duncan. Et on pourrait encore étudier toute l’atmosphère dont vous avez déjà parlé, gothique, effrayante à souhait etc.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par O'Cahan.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par O'Cahan.

    please mind the gap between your brain and the platform

    #158976
    Sir Jean Badoit
    • Éplucheur de Patates
    • Posts : 9

    Pourquoi Cressen devient le mestre de Peyredragon ? Je croyais que les mestres devaient rester là où ils ont été envoyés (en l’occurence à Accalmie) et servir leur seigneur quel qu’il soit ? Après peut être que j’ai trop en tête une réplique de la série (de mémoire Luwin qui en discute avec Theon) et que dans les livres il n’y a pas de règle sur l’allégeance des mestres à un château plutôt qu’à un seigneur.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par R.Graymarch. Raison: Theon sans accent
    #158983
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 6326

    Pourquoi Cressen devient le mestre de Peyredragon ? Je croyais que les mestres devaient rester là où ils ont été envoyés (en l’occurence à Accalmie) et servir leur seigneur quel qu’il soit ?

    On essaie de nous faire croire que la Citadelle des mestres est impartiale et l’ordre apolitiaue et méritocratique … sauf que comme tout groupe, les mestres peuvent être l’objet de pressions ou d’arrangements. C’est sans doute ce qui s’est passé concernant Cressen. Stannis a dû demander à ce qu’il l’accompagne à Peyredragon, tout simplement.

    Le statut des mestres est un peu étrange, de toute façon : ils se prétendent au service du royaume, n’empêche qu’ils servent bien des nobles ou leurs propres intérêts (donc des intérêts privés), voire des intérêts plus obscurs encore. (On a un certain sujet sur les moutons gris qui mérite le coup d’œil ^^).
    Et de toute façon, un mestre n’est pas assigné à demeure, il n’a pas obligation de rester au château, par contre, il est tenu de servir son seigneur. En cas de conquête, le mestre est censé continuer à servir le nouveau sire du lieu avec plus ou moins de bonne volonté (Tothmure à Harrenhal, Luwin à Winterfell, Kerwin dans les îles Bouclier). N’empêche que quand son seigneur lui confie une mission l’obligeant à quitter le château, le mestre obéit : Ballabar et Frenken sont à Port-Réal, Colemon y était avant de retourner dans le Val, Henly Rhodry et Medrick sont à Winterfell, Kedry accompagne Quentyn Martell, Kerwin va avec Victarion, etc.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

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