ACOK 22 – Bran III

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  • #154732
    Eridan
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    ACOK 22 – Bran III
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 21, Tyrion V ACOK 23, Catelyn II

    Résumé

    Dans le précédent chapitre de Bran, on découvrait la fête des moissons et la politique nordienne. Ce chapitre permet d’assister à la clôture des festivités. Le banquet est bien sûr l’occasion pour Martin de décrire un menu complet (particulièrement riche), les traditions des Nordiens, des chansons ouestriennes. On fait un petit tour des perso, précédemment présentés : lord Manderly qui fournit nourriture et musique, lady Corbois en présence déjà fantomatique, les ogres Omble, Cley Cerwyn (un bon gars) … et quelques serviteurs : Rodrik, Beth, Luwin, Joseth, Hodor, Farlen, Vieille Nan … et bien sûr, les Walder ! L’arrivée des Reed marque un interlude avant la reprise du festin, le début des danses. En partant, Bran tombe sur un couple en pleine action, détail pittoresque supplémentaire, avant d’atteindre ses appartements et de trouver le sommeil … et d’enchaîner les rêves.

    C’est donc un chapitre très riche en détails sur les cultures du Nord, que je ne vais pas m’amuser à énumérer, car ce chapitre se distingue sur bien d’autres plans.

    Évolution / caractérisation

    Déjà, évacuons Rickon. Il apparaît peu et ne dit pas grand chose : il arrive à reconnaître que les loups ont été enfermés à cause du sien, il semble toujours bien s’entendre avec les Walder … GRRM profite toutefois du chapitre pour glisser un détail supplémentaire :

    A droite, Rickon, dont la tignasse auburn avait tellement poussé qu’elle balayait son mantelet d’hermine, et qui refusait de la laisser couper tant que Mère ne serait pas de retour. Il avait même récompensé d’un coup de dents la dernière bonne âme qui l’avait abordé, ciseaux en main.

    Rickon a toujours été le plus sauvage de sa fratrie. Son animalisation progressive se poursuit ici, avec ce détail sur sa chevelure et la tentative de morsure.

    Bran de son côté est plus sage. Bien qu’il lui soit imposé, il tient à merveille son rôle d’hôte en tant que prince de Winterfell et héritier de son frère. Toutefois, ce rôle lui pèse, d’autant plus avec son handicap ; il a plusieurs fois des sentiments de malaise, d’être étranger parmi ces gens. Les premiers signes de sa vraie nature commencent à apparaître (on apprendra bientôt qu’il est un zoman), et alors qu’ils ne se manifestent d’ordinaire que pendant les phases de sommeil (les fameux « rêves de loup »), on assiste pour la première fois à un « rêve éveillé » :

    Il fait trop chaud, ici, et trop de bruit, et ils vont tous finir par se saouler. Aux démangeaisons que lui provoquaient ses lainages blancs et gris, Bran désira soudain se trouver n’importe où sauf là. Il fait frais maintenant dans le bois sacré. Des bassins chauds s’élève une vapeur, et les feuilles rouges du barral bruissent doucement. Les arômes y sont plus riches qu’ici, et la lune ne tardera guère à se lever, saluée par les chants de mon frère.
    « Bran ? s’inquiéta ser Rodrik. Tu ne manges rien… » Le songe éveillé avait été d’une telle vivacité que, pendant un moment, Bran avait entièrement perdu conscience de sa position.

    Dans son rôle d’hôte, Bran est chaleureux avec les vassaux de son frère, attentionné avec les gens de sa maisonnée. Seuls les Walder sont exclus de ses bonnes grâces malgré leur rang, à cause de leur vilenie présenté dans les chapitres précédents. Cela s’exprime de façon parfois un peu mesquine :

    N’eût été que de Bran, ils n’auraient pas mis les pieds à la table haute, mais mestre Luwin lui avait rafraîchi la mémoire : « Ils seront bientôt de ta parenté, puisque Robb va épouser l’une de leurs tantes et Arya l’un de leurs oncles. »
    […]
    Mais il fallut les instances expresses de ser Rodrik pour qu’il régalât ses frères adoptifs, Petit Walder de raves bouillies, Grand Walder de navets au beurre.

    Le fait que Bran (et le lecteur) n’apprécient pas les Walder va être habilement utilisé dans le chapitre, lors de l’introduction des Reed :

    L’introduction des Paludiers

    Mudmen / « bourbeux » et Frogeaters/ « Mange-grenouilles » (seraient-ils français?)

    Les insultes et le mépris, encore une fois ! Comme cela vient des Walder, qu’on sait mauvais par nature, on a un biais de sympathie immédiat pour les nouveaux arrivants. Cette impression est renforcée par la curiosité de Bran à leur égard. (Il s’avère avec du recul que les Walder ont des raisons compréhensibles de ne pas aimer les Paludiers, mais trop tard ! Nous, on les aime déjà.)

    Les nouveaux venus sont suffisamment importants pour mériter une place à la haute table, pourtant … tout les différencie du reste des Nordiens classiques. Les corpulences, les tenues, les armes … Parlant des armes, d’ailleurs : elles sont faites en métaux rudimentaires (pas d’acier : du bronze et du fer rouillé) ce qui les associe à un passé lointain et elles ne sont portées que par la fille, pas par le garçon. Avec des souvenirs épars, Bran nous compose un premier portrait des Paludiers et de leur culture … et d’Howland Reed :

    Ce qui n’empêchait pas Howland Reed de s’être montré l’un des plus fermes compagnons de Père durant la guerre qui, dès avant la naissance de Bran, avait valu le trône à Robert Baratheon.

    Puis en fin de chapitre, on découvre qu’Howland Reed n’est rien de moins que l’homme qui lui a sauvé la vie face au meilleur chevalier qu’il ait connu : Arthur Dayne, l’Épée du Matin. Mais à cette évocation, Eddard se « rembrunit » … Est-ce parce que l’intervention d’Howland fut une source de déshonneur ? (Howland n’est pas un chevalier accompli, le duel n’a sûrement pas été aussi glorieux que la légende le raconte) Ou est-ce parce qu’Eddard s’est rendu compte qu’il venait d’évoquer les événements de la tour de la Joie ? Impossible à dire pour le moment.

    Mais, ce qui va capter notre attention, c’est le serment des Paludiers et leur visite nocturne auprès des loups.

    L’allégeance des Paludiers

    On assiste à un serment très particulier. Déjà :

    Messeigneurs Stark, dit la damoiselle, les années se sont écoulées par centaines et milliers depuis que mon peuple jura pour la première fois fidélité au roi du Nord. Le seigneur mon père nous envoie renouveler, au nom de tous les nôtres, l’ancien serment. »
    […] « Mon frère se bat dans le sud, articula-t-il, mais vous pouvez, s’il vous agrée, jurer votre foi devant moi.

    C’est un serment antique et apparemment, unique en son genre, puisque Bran ne saura quoi leur répondre. L’autre point essentiel, c’est que le serment de base uni le roi du Nord (Robb) au seigneur de la maison Reed et aux Paludiers (Howland) … Aucun d’entre eux n’étant présent, c’est par leurs héritiers, qui les représente, que va se conclure ce serment. Ce n’est pas la première fois qu’on le voit … N’empêche que dans ce cas de figure précis, on se dit que le serment a autant pour fonction politique de lier les Paludiers aux Stark, que pour fonction narrative de lier les deux Reed à Bran.

    A Winterfell, dirent les deux Reed d’une seule voix, nous engageons la foi de Griseaux. Foyers, récoltes et cœurs, nous vous remettons tout, messire. Nos épées, nos lances et nos arcs, les voici vôtres et à vos ordres. Accordez miséricorde à nos égarés, secours à nos désarmés, justice à tous, et jamais nous ne vous manquerons.
    – Je le jure par la terre et l’eau, dit le garçon en vert.
    – Je le jure, ajouta sa sœur, par le bronze et le fer.
    – Nous le jurons par la glace et le feu.

    Très très intéressant. ^^ Les paroles en elles-mêmes sont assez classiques dans ce qu’on pense pouvoir attendre d’un serment d’allégeance. On remarque quand même comme une forme de mise en garde, avec ce « nous ne vous manquerons pas ». Souhaitons que Bran ne manque jamais de miséricorde, de secours ou de justice.

    Mais c’est surtout ce sur quoi le serment repose qui est intéressant. Des éléments de la nature ou du passé, des choses très concrètes. Une nouvelle fois, cela renvoie à l’ancienneté du serment, mais aussi au futur de Bran : les Paludiers sont plus proches de la nature (et des enfants de la forêt) que les Nordiens.

    « La terre et l’eau » sont les éléments classiques associés aux enfants et aux vervoyants, et à leur pouvoir. Dans ASOS (Bran II), Meera citera les sortilèges des Paludiers, notamment « pour métamorphoser la terre en eau et l’eau en terre, il lui suffisait de chuchoter un mot. » (Ca vous rappelle pas un sujet évoqué récemment ? ^^) Et Jojen d’en remettre une couche dans ADWD (Bran III), en parlant des secrets que connaissent les arbres : « Des vérités que connaissaient les Premiers Hommes, désormais oubliées à Winterfell… mais pas dans les territoires humides. Nous vivons plus proches du vert, dans nos marais et nos forts lacustres, et nous nous souvenons. La terre et l’eau, l’humus et la pierre, les chênes, les ormes et les saules, ils étaient là avant nous et resteront quand nous serons partis. »

    « Le bronze et le fer » renvoie évidemment aux armes antiques, portées notamment par les Premiers Hommes (et par Meera dans ce chapitre). C’est aussi dans ces métaux qu’est faite la couronne de Robb, évoquant l’antique couronne des rois du Nord. Vue dans ACOK Catelyn I, celle-ci en disait : « bronze et fer exclusivement, les métaux de l’hiver, sombres et vigoureux antagonistes du froid. »

    On remarquera au passage que Jojen prononce la phrase associée à la nature, à la magie, aux vervoyants, quand Meera prononce la phrase des métaux et des guerriers, ce qui est parfaitement raccord avec leurs attributs.

    Et finalement, « la glace et le feu » … des éléments antagonistes cette fois, avec une portée symbolique énorme, pour une saga qui se nomme A Song of Ice and Fire. Le choix délibéré d’associer dans un serment ces deux éléments à la trame narrative de Bran, prince de Winterfell, peut nous amener à nous interroger, car bientôt, on entendra l’apparition de Rhaegar dire « qu’un prince fut promis » et que « sienne est la chanson de glace et de feu » … Mais les conjectures et les suppositions que fait naître cette remarque dépasse largement le cadre de ce chapitre et de notre review, aussi j’éviterai d’amener ici arguments et contre-arguments concernant cette hypothèse. ^^

    Mais c’est pas fini !! ^^ Car après une si belle déclaration, il faut une réponse. Bran ne sait quoi répondre … il utilise donc une formule en apparence passe-partout :

    « Puissent les hivers vous être brefs et les étés prodigues », dit-il enfin. Une formule qui, d’ordinaire, était de bon ton. « Levez-vous. Je suis Brandon Stark. »

    Dans un moment si solennelle, Bran place une nouvelle fois l’hiver et l’été au centre de la conversation, une manière discrète de réaffirmer que sa trame (et celle des Reed) tournera autour de cette thématique. En plus de ça, il se présente à eux comme Brandon Stark (et non pas du surnom que tout le monde lui donne), un nom lui aussi chargé d’une puissante symbolique.

    La visite aux loups

    Après être retourné dans sa chambre, Bran fait d’abord un rêve classique, avant que son esprit n’intègre le corps d’Été et qu’il ne fasse un rêve de loup. On voit que Bran est capable d’interférer dans le rêve : « Meera, chuchota quelque chose en lui, quelque volute évanescente du petit dormeur égarée dans le loup de rêve. »

    Si Jojen avait été introduit comme quelqu’un d’étrange, il acquiert dans cet ultime passage une dimension mystique. Il parvient à sonder les loups, affirmant que « Le noir n’est que rage et que peur, mais quelle puissance a le gris ! » Encore une manière de préfigurer l’importance du lien qui unit le zoman à son familier, puisque ces personnalité correspondent à celles de Bran et Rickon.

    Jojen ne craint pas les loups et semble avoir des capacité de prescience puisqu’il affirme (pour la première, mais pas la dernière fois) « Le jour de ma mort n’est pas celui-ci. »

    Le chapitre se conclut au moment où Jojen touche le loup, habité par Bran. Ce contact projette Bran hors du loup et le renvoie dans un de ses « rêves de chute »,

    Les petits détails :

    • La broche tête de loup : elle ouvre ce chapitre. Elle réapparaîtra discrètement dans au moins trois autres chapitres d’ACOK.
    • On laisse Bran boire du vin à pas encore neuf ans … Chanceux !
    • Bran compte Harwin parmi les morts … Il ne le sait pas encore, mais il a tort.
    • Bran parle « du pain et du sel » en vf, mais en vo, il se contente de leur offrir « le pain et le vin ».
    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 6 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #154735
    R.Graymarch
    • Barral
    • Posts : 10314

    Un chapitre assez court qui en première lecture vaut surtout pour l’arrivée fort mystérieuse des invités qu’on n’attendait pas : les Reed. Le final aiguise donc l’appétit, tandis que le reste nous raconte un banquet avec pas mal de détails qu’on peut noter en relecture.
    Bran, tout harnaché remplit donc le rôle de Lord, en absence de Robb. On notera d’ailleurs qu’il aura été à la hauteur de ce qui était attendu de lui

    For so long as it took him to ride the length of that hall he forgot that he was broken. Yet when he reached the dais, with every eye upon him, Osha and Hodor undid his straps and buckles, lifted him off Dancer’s back, and carried him to the high seat of his fathers.

    Rickon n’est pas loin et le lien (en vo en tout cas) avec son loup est assez évident

    Rickon was to his right, his mop of shaggy auburn hair grown so long that it brushed his ermine mantle. He had refused to let anyone cut it since their mother had gone. The last girl to try had been bitten for her efforts.

    Vient la formule rituelle pour la fête des moissons. On vient de rappeler que les Stark règnent depuis 8000 ans et là on se souhaite « a hundred more » récoltes… ce qui n’est pas bien long.

    J’ai trouvé ça amusant que tout le monde (sauf Hodor) se moque de la musique des ménestrels. Mais au moins on a déjà des noms de chants. Et plus tard, cela sera bien plus débridé

    The singer sang good songs, “Iron Lances” and “The Burning of the Ships” and “The Bear and the Maiden Fair,” but only Hodor seemed to be listening. He stood beside the piper, hopping from one foot to the other.

    Bran est un bon lord mais il ne veut pas des Frey. On les lui impose vu que lui et Arya vont devoir en épouser plus tard (ahaha). (« yield » et « Arya », dans la même phrase, ouch… pensées pour Lommy)

    Bran had not wanted the Freys at the high table, but the maester reminded him that they would soon be kin. Robb was to marry one of their aunts, and Arya one of their uncles. “She never will,” Bran said, “not Arya,” but Maester Luwin was unyielding, so there they were beside Rickon.

    On apprend aussi que Bran a droit à la part du lord pour ce festin (qui est vraiment énorme quand on pense que l’hiver arrive… quel gâchis) et Bran a de l’attention pour plein de gens, même des « plus petits » (en statut) qu’il apprécie. Au passage, je ne pense pas qu’il traite mal les Frey une fois qu’on lui dit qu’il doit aussi les servir : le beurre c’est de la nourriture de luxe (et les betteraves seront bientôt interdites par Tommen 😀 ).
    Quant au vin (rendu moins fort en alcool) pour Bran, ça parait assez standard pour un garçon de son âge, surtout à une époque où l’eau n’est pas propre. C’était encore le cas dans notre pays il y a 100 ans (vin à la cantine interdit pour les moins de 14 ans en 1981 en France même si l’introduction du verre de lait date des années 1950 et je ne crois pas qu’il y avait encore beaucoup de vin servi dans les années 1970)

    He sent some salmon down to poor sad Lady Hornwood, the boar to the boisterous Umbers, a dish of goose-in-berries to Cley Cerwyn, and a huge lobster to Joseth the master of horse, who was neither lord nor guest, but had seen to Dancer’s training and made it possible for Bran to ride. He sent sweets to Hodor and Old Nan as well, for no reason but he loved them. Ser Rodrik reminded him to send something to his foster brothers, so he sent Little Walder some boiled beets and Big Walder the buttered turnips.

    Cela dit, si Bran fait son taf, il se sent un peu étranger de tout ça.

    He watched them as from a distance, as if he still sat in the window of his bedchamber, looking down on the yard below, seeing everything yet a part of nothing.

    Là, on note le sens observation de Bran, qui préférerait la fraicheur du Bois sacré (et de ses sources chaudes) que la salle de Winterfell puis un instant de nostalgie
    Suite à cette rêverie, les Reed arrivent. Les premiers à en parler sont.. les Frey et carrément en mal

    Men looked up from their cups and trenchers to eye the newcomers. Bran heard Little Walder mutter, “Frogeaters,” to Big Walder beside him. (…)

    “Who are they?” Rickon asked.

    “Mudmen,” answered Little Walder disdainfully. “They’re thieves and cravens, and they have green teeth from eating frogs.”

    Notons que l’auteur arrive presque à caser une anagramme

    and only the barest suggestion of breasts

    Puis, il y a le serment des Reed qui en effet est très mystérieux et plein de tiroirs pour nous. Dans ses mots mais aussi dans le fait qu’il paraisse peu connu et très ancien. Je le mets en VO car il est très élégant dans ses allitérations

    “Hearth and heart and harvest we yield up to you, my lord. Our swords and spears and arrows are yours to command. Grant mercy to our weak, help to our helpless, and justice to all, and we shall never fail you.”

    “I swear it by earth and water,” said the boy in green.

    “I swear it by bronze and iron,” his sister said.

    “We swear it by ice and fire,” they finished together.

    Bran groped for words. Was he supposed to swear something back to them? Their oath was not one he had been taught. “May your winters be short and your summers bountiful,” he said. That was usually a good thing to say. “Rise. I’m Brandon Stark.”

    The girl, Meera, got to her feet and helped her brother up. The boy stared at Bran all the while. “We bring you gifts of fish and frog and fowl,” he said.

    Jojen insiste pour voir les loups et Bran repère que les Frey ont menti car ils ont les dents blanches et non vertes

    Ensuite, on assiste à une scène de danse bien plus débridée. Je ne sais pas si les actions des protagonistes ont plus de sens que juste de la danse. Bran s’ennuie et retourne dans sa chambre (on a aménagé son lit pour qu’il puisse être un peu plus indépendant) Il repense à Howland Reed, ne connait pas les détails et du coup, nous non plus (gniiii)

    He had asked Lord Eddard if the Kingsguard were truly the finest knights in the Seven Kingdoms. “No longer,” he answered, “but once they were a marvel, a shining lesson to the world.”

    “Was there one who was best of all?”

    “The finest knight I ever saw was Ser Arthur Dayne, who fought with a blade called Dawn, forged from the heart of a fallen star. They called him the Sword of the Morning, and he would have killed me but for Howland Reed.” Father had gotten sad then, and he would say no more. Bran wished he had asked him what he meant.

    On repasse aux Reed avec encore cette odeur de terre, fer et cuir

    the man-smell well mixed with leather and earth and iron.

    puis un focus sur les dents blanches des loups

    a female and a young male, with no taint of fear to them, even when he showed them the white of his teeth. His brother growled low in his throat, yet still they did not run.

    J’ai noté aussi ce que Jojen pense des loups (en primolecture, on doit se dire que vraiment y a un truc louche avec ces loups, c’est pas possible autrement 😀 )

    “The black one is full of fear and rage, but the grey is strong . . . stronger than he knows . . . can you feel him, sister?”

    Bran tombe (?) quand Jojen touche Été
    The male walked toward them, unafraid, and reached out for his muzzle, a touch as light as a summer breeze. Yet at the brush of those fingers the wood dissolved and the very ground turned to smoke beneath his feet and swirled away laughing, and then he was spinning and falling, falling, falling . . .
    Je trouve quand même que le chapitre vaut surtout pour la venue des Reed.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #154753
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
    • Posts : 733

    Merci Eridan pour ton analyse. Le plus gros point que tu développes longuement est le serment, c’est vraiment éclairant ce que tu écris. A la lecture c’est surtout à ce moment-là que j’ai senti des frissons. On a l’impression que tout s’arrête : festin, chansons, discussions animées, pour se concentrer sur les deux nouveaux arrivants. Et le serment d’allégeance est l’apothéose du chapitre pour moi

    On remarque quand même comme une forme de mise en garde, avec ce « nous ne vous manquerons pas ». Souhaitons que Bran ne manque jamais de miséricorde, de secours ou de justice.

    justement, j’ai trouvé que Bran fait preuve de secours et de justice dans ses attributions de marques d’honneur, avec sa perception bien sûr, quand il envoie des mets de choix à Lady Corbois, Joseth, Hodor et Vieille Nan. J’étais surpris que Bran n’envoie pas de mets à Wyman Manderly (qu’il reconnaît bien aimer) ; il s’est peut-être dit qu’il n’en avait pas besoin ?

    Deux choses m’ont surpris : d’abord le festin qui est le plus abondant que voit Bran. Cela veut dire que le festin donné en l’occasion de la venue du Roi Robert était moins bien ? Etrange, comme le souligne R.Graymarch, alors qu’on est en guerre et que l’hiver vient. Mais peut-être c’est un vieux rituel qui permet de s’empiffrer de denrées périssables tant qu’il y a à manger ? Toujours sur le festin royal, j’ai été surpris d’apprendre que la petite Myrcella n’avait d’yeux que pour Robb Stark. Une graine inexploitée jusqu’à présent, et une occasion de plus de noter le fort pouvoir d’observation de Bran.

    On laisse Bran boire du vin à pas encore neuf ans … Chanceux !

    Quant au vin (rendu moins fort en alcool) pour Bran, ça parait assez standard pour un garçon de son âge, surtout à une époque où l’eau n’est pas propre. C’était encore le cas dans notre pays il y a 100 ans (vin à la cantine interdit pour les moins de 14 ans en 1981 en France même si l’introduction du verre de lait date des années 1950 et je ne crois pas qu’il y avait encore beaucoup de vin servi dans les années 1970)

    Je confirme ce que dit R.Graymarch : pour mes 8 ans, à la fin des années 80, j’ai eu « droit » en famille à un fond de vin dans un verre d’eau, le dimanche midi. Aujourd’hui encore je ne trouve pas ça choquant, ça peut même favoriser un rapport plus sain avec l’alcool : pendant mes études supérieures, j’ai vu pas mal de mes camarades d’études qui goûtaient leurs premières boissons alcoolisées dans des fêtes étudiantes et il y a eu pas mal de casse avec l’alcool fort.

    #154770
    Samyriana
    • Pas Trouillard
    • Posts : 617

    Merci pour cette analyse Eridan. Je ne me souvenais pas vraiment de ce chapitre, dont le principal intérêt est l’arrivée des deux Reed et ce mystérieux serment… Mais le sujet a été bien creusé dans l’ouverture du chapitre et les commentaires et je n’ai rien de pertinent à ajouter.

    L’énumération de ceux qui sont partis vers le sud et qui n’en sont jamais revenu m’a fait pensé à la vision de Daenerys chez les Nonmourants, un peu plus tard dans le livre. Cette vision préfigure évidemment les Noces pourpres, néanmoins on retrouve le motif du banquet et des convives morts. On retrouve donc ici un thème décliné plusieurs fois par GRRM: Bran se souvient du festin donné en l’honneur du roi Robert, et voici ce qu’il ajoute:

    « Et les voici tous partis, maintenant. Comme si quelque dieu cruel avait abattu son immense main pour les balayer, les filles en captivité, Jon sur le Mur, Robb et Mère à la guerre, le roi Robert et Père en la tombe et, peut-être, Oncle Ben aussi… Même aux tables du bas se trouvaient des hommes nouveaux. Mort, Jory, morts, Gros Tom et Porther et Alyn et Desmond, mort, Hullen, l’ancien maître d’écuries, mort, son fils, Harwin…, ainsi que tous ceux que Père avait emmenés dans le sud, et morts eux-mêmes, septa Mordane et Vayon Poole. Et, partis pour la guerre avec Robb, les autres aussi mourraient peut-être, après tout. Les nouveaux, les Bille-de-foin, Tym-la-Grêle et autres Mic-muche…, oh, Bran les aimait bien, mais il regrettait ses copains d’avant.
    Son regard parcourut un à un les visages, tristes ou gais, qui peuplaient tout du long les bancs, et il se demanda lesquels auraient, l’année suivante et celle d’après, disparu.  »

    Voilà la vision de Daenerys:

    « Elle tomba plus loin sur un banquet de cadavres. Abominablement massacrés, les convives gisaient pêle-mêle, recroquevillés parmi des sièges renversés, des tables à tréteaux démolies, dans des mares de sang mal coagulé. Certains n’avaient plus de membres ni même de tête. Des mains tranchées tenaient toujours qui coupe sanglante, qui cuillère de bois, pilon rôti, morceau de pain. De son trône les dominait un mort à face de loup. La tête couronnée de fer, il tenait en guise de sceptre un gigot d’agneau, et, lourd d’un appel muet, son regard suivait Daenerys. »

    Même le mort à face de loup peut être une référence discrète à Bran, que tous croit mort après la prise de Winterfell et son « exécution » par Theon.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #154772
    DJC
    • Pas Trouillard
    • Posts : 564

    Encore un chapitre de GRRM qui parait cool à la lecture, et complètement génial à la relecture.

    Et quel divin plaisir d’enchaîner une analyse d’Eridan et une Analyse de Gray 🙂

     

    #154783
    Yfos
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1988

    Merci pour l’analyse de ce chapitre dans lequel on note en effet l’évolution de Bran qui tient bien son rôle d’hôte.

    J’avais trouvé le serment très intrigant mais je n’avais pas vu ces liens avec les enfant et les premiers hommes.

    Les insultes et le mépris, encore une fois ! Comme cela vient des Walder, qu’on sait mauvais par nature, on a un biais de sympathie immédiat pour les nouveaux arrivants

    Suite à cette rêverie, les Reed arrivent. Les premiers à en parler sont.. les Frey et carrément en mal

    J’avais eu l’impression que les deux s’exprimaient mais, en fait, à la relecture, c’est uniquement petit Walder qui en parle en mal. Grand Walder ne dit rien. Qu’il n’ait pas la même opinion (je n’en suis pas convaincue) ou qu’il sache quand il doit se taire pour ne pas ternir son image.

    #154784
    PierreKirool
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 116

    Tout a été très bien dit. Quel plaisir a la relecture de découvrir des parties passées inaperçues lors de mes précédentes lectures (Bran éjecté du corps d’Été, les Reed et leur points communs avec les Premiers Hommes).

    Ce chapitre clôt aussi le Tome 3 « la bataille des rois » selon le découpage de la première VF.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par PierreKirool.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par PierreKirool.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par R.Graymarch.
    #154792
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 6316

    d’abord le festin qui est le plus abondant que voit Bran. Cela veut dire que le festin donné en l’occasion de la venue du Roi Robert était moins bien ? Etrange, comme le souligne R.Graymarch, alors qu’on est en guerre et que l’hiver vient. Mais peut-être c’est un vieux rituel qui permet de s’empiffrer de denrées périssables tant qu’il y a à manger ?

    Il est aussi possible que Bran se méprenne, car il ne voit pas le banquet avec le même point de vue que les précédents : lors des précédents banquets, il était à la « table des enfants » et ne voyait pas forcément passer tous les plats ou ne prenait pas conscience de toute la logistique qui l’entourait. Lors de celui-ci, il préside, voit passer tous les plats et décide à qui il les adresse.

    Après, si on admet que vraiment le banquet est plus imposant que les précédents, j’imagine qu’il y a une dimension de psychologie et de prestige. Un tel banquet permet d’envoyer un message, comme n’importe quelle cérémonie. « Oui, l’hiver arrive, mais les Stark ont amassé tellement de ressources pendant l’été, qu’ils ne craignent pas le gaspillage et qu’ils ont les moyens de festoyer tout le monde. » C’est un message plutôt rassurant, et une marque de puissance.

    Toujours sur le festin royal, j’ai été surpris d’apprendre que la petite Myrcella n’avait d’yeux que pour Robb Stark. Une graine inexploitée jusqu’à présent, et une occasion de plus de noter le fort pouvoir d’observation de Bran.

    C’était déjà plus ou moins abordé dans le chapitre du banquet, mais vu par les yeux de Jon, dont on pouvait croire le jugement altéré par la jalousie et l’acrimonie d’être relégué à une place subalterne (ce que Bran rappelle dans ce chapitre, d’ailleurs) :

    Sur leurs talons, Robb, aux couleurs des Stark, laine grise émaillée de blanc, conduisait la princesse Myrcella : un brin de fille allant sur ses huit ans, dont les boucles d’or cascadaient sous une résille sertie de joyaux. Surprenant au passage les regards furtifs et les sourires timorés qu’elle dédiait à son frère, Jon la décréta insipide, et l’air béat de celui-ci le convainquit qu’il était trop niais pour la juger stupide.

    AGOT, Jon I.

    J’avais eu l’impression que les deux s’exprimaient mais, en fait, à la relecture, c’est uniquement petit Walder qui en parle en mal. Grand Walder ne dit rien. Qu’il n’ait pas la même opinion (je n’en suis pas convaincue) ou qu’il sache quand il doit se taire pour ne pas ternir son image.

    J’anticipe, mais on découvrira bien vite que les deux Walder, si faciles à confondre, ont en fait chacun une personnalité bien différente : Grand Walder est plus discret et plus rusé, il a plus de souci des convenances, là où Petit Walder est ouvertement grossier avec un peu tout le monde. Néanmoins, en terme d’ambitions …

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #154824
    Liloo75
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    Merci Eridan pour cette riche analyse du chapitre de Bran.

    Beaucoup de choses ont déjà été dites. Ce qui m’a marquée à la relecture, c’est l’arrivée des Reed, et leur présentation.

    La fille, Meera, est armée, alors que son frère ne l’est pas. Certes, c’est elle l’ainée, mais en général les armes sont réservées aux hommes, fussent-ils jeunes. Encore un cliché battu en brèche par Martin. Dans le « couple » Reed, la fille porte les braies et les armes.

    De même, lorsqu’ils prêtent serment devant Brandon, c’est Jojen qui parle de la nature, et Meera qui évoque les métaux. Nous découvrirons que le garçon est sensible, il perçoit beaucoup de choses (sur les loups, l’avenir, etc.) et que sa sœur sait pêcher et se battre.

    A propos du serment, cela m’a fait penser à celui que Wylla Manderly rappelle à sa famille lorsque Davos est à Blancport. Elle leur remémore leur allégeance aux Stark, leur serment millénaire. Parce qu’il y a bien longtemps, les Stark qui étaient des Rois, ont protégé les Manderly, lorsqu’ils étaient aux abois, et leur ont donné des terres.

    Dans le chapitre de Bran, l’épisode de la tour de la Joie est brièvement évoqué. Nous savons que Ned Stark doit sa vie à la présence de Howland Reed. Ce dernier est le seul survivant de l’épisode Dornien. Il doit connaître la vérité sur les événements qui s’y sont déroulés. A-t-il partagé ses secrets avec ses enfants ? Meera connaît l’histoire du chevalier d’Aubier rieur. Elle la racontera à Bran plus tard. En sait-elle plus sur Lyanna ? Le mystère reste entier.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #154841
    Pandémie
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    Il était à la « table des enfants » et ne voyait pas forcément passer tous les plats ou ne prenait pas conscience de toute la logistique qui l’entourait. Lors de celui-ci, il préside, voit passer tous les plats et décide à qui il les adresse. Après, si on admet que vraiment le banquet est plus imposant que les précédents, j’imagine qu’il y a une dimension de psychologie et de prestige. Un tel banquet permet d’envoyer un message, comme n’importe quelle cérémonie. « Oui, l’hiver arrive, mais les Stark ont amassé tellement de ressources pendant l’été, qu’ils ne craignent pas le gaspillage et qu’ils ont les moyens de festoyer tout le monde. » C’est un message plutôt rassurant, et une marque de puissance.

    Les fêtes des moissons, vendanges, récoltes etc. et autres fêtes saisonnières sont communes dans quasi toutes les cultures, leur importance et leur fréquence variant selon le type de climat. Au Nord, il est fréquent d’avoir de grosses fêtes automnales: Thanksgiving, Erntedankfest, Oktoberfest, etc. Et toutes ou presque ont plusieurs fonctions. Propitiatoires ou religieuses, on veut s’assurer que la météo, le sort ou les dieux soient favorables, avec des formules rituelles ou des cérémonies, et c’est le cas ici. Economiques, on doit s’assurer des stocks mais aussi écouler et échanger ce qui doit l’être, et manger ce qui est périssable. C’est aussi le cas ici, dans le chapitre précédent, on fixait les stocks devant être conservés (un cinquième, un quart, …) et là on fait une grosse bouffe. Politiques ou sociales, puisqu’on réunit les gens. C’est le cas ici puisque les vassaux viennent renouveler leur allégeance aux Stark mais pas seulement, Manderly affiche sa richesse aux yeux des autres, et la danse est généralement un bon moyen de préparer de futures unions. La visite de Robert n’avait pas de réel rôle économique ou religieux (même si sa venue a certainement intensifié les échanges et qu’il y a eu quelques cérémonies, ce n’est pas du tout pareil), c’est normal que ce soit plus petit en quantité, et c’est surtout cette quantité qui marque Bran. Par contre, le festin des moissons n’est pas très luxueux ni original. Des mets locaux, à part les produits de la mer de Blancport, relativement simples, un peu de poivre et de vin épicé mais rien d’exotique ni d’alambiqué ni importé à grands frais.

    Par contre, il a droit à bien plus d’alcool, et plus fort. Lors de la venue de Robert, Jon est certain que les autres enfants n’auront droit qu’à un verre pas très fort sur ordre de Ned, tandis que Jon, lui, peut se bourrer. Je me demande dans quelle mesure ce n’est pas mestre Luwin qui laisse faire pour qu’il se détende ou se sente comme un grand.

    #154917
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Merci pour cette analyse Eridan. Je ne me souvenais pas vraiment de ce chapitre, dont le principal intérêt est l’arrivée des deux Reed et ce mystérieux serment… Mais le sujet a été bien creusé dans l’ouverture du chapitre et les commentaires et je n’ai rien de pertinent à ajouter. L’énumération de ceux qui sont partis vers le sud et qui n’en sont jamais revenu m’a fait pensé à la vision de Daenerys chez les Nonmourants, un peu plus tard dans le livre. Cette vision préfigure évidemment les Noces pourpres, néanmoins on retrouve le motif du banquet et des convives morts. On retrouve donc ici un thème décliné plusieurs fois par GRRM: Bran se souvient du festin donné en l’honneur du roi Robert, et voici ce qu’il ajoute:

    « Et les voici tous partis, maintenant. Comme si quelque dieu cruel avait abattu son immense main pour les balayer, les filles en captivité, Jon sur le Mur, Robb et Mère à la guerre, le roi Robert et Père en la tombe et, peut-être, Oncle Ben aussi… Même aux tables du bas se trouvaient des hommes nouveaux. Mort, Jory, morts, Gros Tom et Porther et Alyn et Desmond, mort, Hullen, l’ancien maître d’écuries, mort, son fils, Harwin…, ainsi que tous ceux que Père avait emmenés dans le sud, et morts eux-mêmes, septa Mordane et Vayon Poole. Et, partis pour la guerre avec Robb, les autres aussi mourraient peut-être, après tout. Les nouveaux, les Bille-de-foin, Tym-la-Grêle et autres Mic-muche…, oh, Bran les aimait bien, mais il regrettait ses copains d’avant. Son regard parcourut un à un les visages, tristes ou gais, qui peuplaient tout du long les bancs, et il se demanda lesquels auraient, l’année suivante et celle d’après, disparu. »

    Voilà la vision de Daenerys:

    « Elle tomba plus loin sur un banquet de cadavres. Abominablement massacrés, les convives gisaient pêle-mêle, recroquevillés parmi des sièges renversés, des tables à tréteaux démolies, dans des mares de sang mal coagulé. Certains n’avaient plus de membres ni même de tête. Des mains tranchées tenaient toujours qui coupe sanglante, qui cuillère de bois, pilon rôti, morceau de pain. De son trône les dominait un mort à face de loup. La tête couronnée de fer, il tenait en guise de sceptre un gigot d’agneau, et, lourd d’un appel muet, son regard suivait Daenerys. »

    Même le mort à face de loup peut être une référence discrète à Bran, que tous croit mort après la prise de Winterfell et son « exécution » par Theon.

    J’avais pas fait le rapprochement entre ces deux passages, mais chacun à leur relecture m’ont fait pensé à une « annonciation » des noces pourpres à venir.

    On laisse Bran boire du vin à pas encore neuf ans … Chanceux !

    Il veut simplement faire un bingot en regardant un certain Podcast ! 😉

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #154928
    R.Graymarch
    • Barral
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    Je suis d’accord que la vision de Daenerys est très proche des noces pourpres mais c’est à mon sens car la vision est plus précise, que Dany est dans un lieu « spécial » et qu’elle est complètement extérieure à ce qui se passe sur Westeros. Mais là pour le banquet de Bran, j’y vois plus un enfant qui se rappelle qu’il y a peu, il y avait beaucoup plus de personnes, et beaucoup plus de personnes en vie autour de lui. Toutes ces personnes étaient des connaissances et des proches (rien à voir avec la vision de Daenerys), dans un environnement de guerre qui a tué et va tuer.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #155013
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    Je suis d’accord que la vision de Daenerys est très proche des noces pourpres mais c’est à mon sens car la vision est plus précise, que Dany est dans un lieu « spécial » et qu’elle est complètement extérieure à ce qui se passe sur Westeros. Mais là pour le banquet de Bran, j’y vois plus un enfant qui se rappelle qu’il y a peu, il y avait beaucoup plus de personnes, et beaucoup plus de personnes en vie autour de lui. Toutes ces personnes étaient des connaissances et des proches (rien à voir avec la vision de Daenerys), dans un environnement de guerre qui a tué et va tuer.

    Oui, ma remarque ne visait pas à dire que la vision de Daenerys désignait ce passage. Pour moi c’est plus un clin d’oeil, un de ces motifs déclinés plusieurs fois dans la saga, et qui implique un banquet, des morts nordiens, le danger d’aller au sud, un Stark à face de loup mort réellement ou symboliquement.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

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