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Yfos, le il y a 1 mois et 1 semaine.
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Samyriana
- Pas Trouillard
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ADWD 55 – Cersei I
Au fil des pages – Liste des sujets
Dans son dernier chapitre, Cersei avait été laissée en mauvaise posture : incarcérée dans le septuaire de Baelor par le Grand Septon, elle fait face à de multiples chefs d’accusation et la plupart de ses alliés ont quitté Port-Réal.
Nous retrouvons Cersei dans ADWD après un long moment sans elle, et toujours prisonnière et mise à l’isolement en attendant sa confession. Nous évoquerons dans ce résumé/analyse quatre points : les conditions de sa détention, la manière dont son égo lui joue des tours, sa confession en elle-même et enfin la manière dont le jeu des trônes lui échappe.
- Prisonnière de la Foi
On le sait déjà, la Foi ne rigole pas. Et, bien que le mot ne soit pas employé dans ce chapitre (je crois) à propos de Cersei, elle est torturée durant sa détention. Bien sûr, elle n’est pas torturée comme Osney Potaunoir, l’un de ses accusateurs, l’a été, mais tout de même. On est ici sur une torture par la privation de sommeil.
Et [les septas] lui refusaient tout repos. Nuit et jour, chaque fois que la reine fermait les paupières pour dormir, une de ses geôlières apparaissait pour la réveiller et exiger la confession de ses péchés. […] Les petites échardes de sommeil qu’on lui autorisait se muaient en rasoirs, qui lui tailladaient l’entendement.
Et ça fonctionne : Cersei choisit finalement de se confesser, pour mettre fin à ces souffrances.
Épuisée par son manque de sommeil, grelottant sous le froid qui s’insinuait chaque nuit dans la cellule de sa tour, tantôt fiévreuse et tantôt affamée, Cersei en arriva enfin à la conclusion qu’elle devait se confesser.
On ne connaît pas la durée de rétention de Cersei, mais on comprend qu’elle endure tout de même cela pendant un certain temps avant de craquer. Il faut dire que la fille du Roc, comme elle se nomme elle-même à deux reprises, n’est pas du genre à courber l’échine facilement.
- Ego seum
Cersei a une caractéristique principale : un ego formidable, qui lui sert d’armure en toutes circonstances, mais la dessert dans de nombreuses circonstances. On pourrait supposer que dans sa situation, faire preuve de retenue, de contrition, la ferait bénéficier d’un traitement plus doux. Or, elle choisit dans un premier temps d’être dans une totale opposition, alors que ça ne fonctionne absolument pas.
Cersei avait déchiré la première camisole qu’on lui avait donnée, exigeant qu’on lui rendît ses propres vêtements, mais cela n’avait eu d’autre résultat que de la laisser grelotter toute nue. […] Elle avait menacé, mais ses menaces avaient été accueillies par des visages de bois et des sourdes oreilles.
Elle se fait même battre par les septas, avant d’en venir à une attitude plus douce. Pourquoi ne pas faire profil bas dès le début, comme d’autres l’auraient fait ? À mon sens, c’est tout à fait impossible pour Cersei. La certitude de son statut, de sa propre importance et surtout de sa supériorité l’empêchent de réfléchir en termes de coûts/bénéfices : elle a avant tout besoin d’être dans un rapport de force face aux autres.
Elle s’illusionne à la fois sur son pouvoir et sur ce qu’elle apporte aux autres.
Son fils avait besoin d’elle. Le royaume avait besoin d’elle.
On voit aussi à quel point son ego prend le dessus lorsqu’elle pense à Jaime, qu’elle imagine au début du chapitre tout abandonner pour venir à son secours. La désillusion n’en est que plus grande lorsque son oncle lui apprend ensuite que Jaime ne viendra pas.
Enfin, Cersei est tellement narcissique qu’elle ne parvient à la fois pas à se mettre à la place des autres, ni à réfléchir de manière lucide sur la situation politique. Lorsqu’elle pense à tous ceux qui l’ont entourée dans l’exercice du pouvoir, elle les perçoit comme une bande de traître et ne pense qu’à elle, ne raisonne qu’à travers elle-même. Cela est particulièrement visible lorsqu’elle pense :
« Harys Swyft et le Grand Mestre Pycelle l’avaient laissée croupir en captivité, offrant le royaume précisément à ceux qui avaient conspiré contre elle »
Cela est particulièrement cocasse quand on sait que c’est elle qui a comploté pour faire accuser Margaery de fornication…
- Mea Culpa
Cersei décide donc finalement de se confesser. Pour rappel :
Elle était accusée d’adultère, de fornication, de haute trahison et même de meurtre.
Ici, elle prend davantage de temps pour réfléchir à ses réponses et à ce qu’elle peut ou non révéler. Elle confesse ainsi avoir couché avec les frères Potaunoir et avec Lancel, puisque ces derniers l’ont de toute façon déjà avoué, certains sous la torture. Elle nie en revanche les crimes les plus graves : avoir fait assassiner l’ancien Grand Septon, avoir demandé un faux témoignage contre Margaery, avoir tué Robert et, bien évidemment, la bâtardise de ses enfants.
Il est intéressant d’étudier les arguments qu’elle emploie, notamment pour expliquer pourquoi elle couche avec les Potaunoir et Lancel. Elle joue à fond la carte de la féminité, expliquant au Grand Septon qu’une femme a besoin d’un homme, d’un protecteur, que les femmes sont faibles, que son cœur de mère l’a poussée à de telles extrémités, etc. Ce discours profondément misogyne a du sens : le Grand Septon abonde dans son sens sur la nature faible et corruptrice des femmes. Il est intéressant de voir que Cersei n’a pas beaucoup à se forcer : elle est profondément misogyne elle-même. Elle joue par contre la carte de la féminité, alors qu’elle se perçoit davantage avec une âme masculine.
Elle avait un cœur de guerrière, mais les dieux dans leur aveugle malveillance l’avaient dotée d’un corps de faible femme.
Un petit mot sur les implications de la confession : elle reconnaît les péchés les moins grave (la fornication) et nie avec virulence les autres. Sur la bâtardise des enfants, le principal accusateur est Stannis, et, par chance, sa conversion au culte de R’hllor lui aliène le Grand Septon, qui « semble » (gros guillemets) passer plus rapidement là-dessus. C’est évidemment le point sur lequel elle a le plus à perdre.
- Au jeu des trônes, on gagne ou on meurt
Enfin, ce chapitre nous montre à quel point Cersei est marginalisée politiquement. Et cela est bien sûr dû à son ego qui lui fait prendre mauvaises décisions sur mauvaises décisions. Elle était persuadée de se débarrasser de Margaery, mais la jeune reine a été relâchée et est auprès de Tommen. Le rapport de force et les charges moins lourdes ont joué en faveur de la jeune fille : les Tyrrell sont prêts à partir en guerre contre la Foi pour elle.
Son oncle Kevan est devenu régent, et lui annonce très clairement qu’elle ne règnera plus jamais, qu’elle soit condamnée ou non par la Foi. Il lui apprend aussi que la Foi veut la faire expier, ce que Cersei refuse. C’est une chose de ne plus avoir de rôle politique, c’en est une autre de défiler dans la ville aux yeux de tous, et Cersei ne peut consentir à une telle humiliation (compréhensible). Je pense qu’elle comprend bien à la fin du chapitre qu’elle a perdu une très très grande partie de son pouvoir.
Les proches des Tyrell ont obtenu des postes clés dans le gouvernement, c’est logique, mais Cersei balaie cela. Encore une fois, elle ne pense qu’à elle, et elle ne semble pas réaliser l’impasse dans laquelle son camp se trouve, et la nécessité de l’alliance avec les Tyrell.
Enfin, la dernière preuve de sa grande désillusion est sa réaction lorsque son oncle lui apprend ce qui est arrivé à sa fille Myrcella, attaquée par Gerrold Dayne à Dorne. Immédiatement, Cersei retombe dans son obsession à l’encontre de Tyrion, qu’elle accuse immédiatement. Elle est, encore une fois, incapable de se projeter en dehors d’elle-même et de penser que les autres ont des intérêts divergents, que le jeu du pouvoir est complexe, qu’il peut s’agir d’autre chose.
Son seul espoir, en fin de chapitre, est la place vacante dans la Garde royale et la confirmation que Qyburn est toujours au donjon rouge. Qui sera donc le nouveau garde, qu’elle espère de ses vœux ?
Pour conclure, ce qui est frappant pour moi dans les chapitres de Cersei, c’est qu’elle ne comprend jamais pourquoi elle se retrouve dans des situations où elle s’est elle-même fourrée. Elle ne comprend pas qu’on se détourne d’elle, qu’on ne l’aide pas, quand elle-même est odieuse avec les autres. Et surtout, elle surestime grandement son sens politique. Et c’est tout cela qui cause sa perte, comme on le voit encore ici.
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Ce sujet a été modifié le il y a 1 mois et 1 semaine par
R.Graymarch.
"Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."
R.Graymarch
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Obsidienne
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Un chapître de « résumé des épisodes précédents » pour le lecteur comme pour Cersei qui, effectivement, n’a pas changé : narcissique pour toujours.
On ne sait pas où est Jaime ? Aucune inquiétude quant à son sort, du moment qu’il ne peut pas l’aider…
Myrcella défigurée ? C’est la faute de Tyrion, aucune compassion pour sa fille…
Bref, Cersei..
Nan, pas d’empathie pour qui n’en a pas !-
Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois et 1 semaine par R.Graymarch.
"Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
" Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)
Liloo75
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Merci Samyriana pour cette présentation du chapitre de Cersei.
Il y avait longtemps en effet que nous étions sans nouvelle de la reine mère.
J’avais oublié que Cersei était malmenée à ce point. Oui, elle est bel et bien torturée. C’est la raison pour laquelle elle craque et finit par avouer une partie de ses actes.
Elle a la présence d’esprit de n’avouer que ses « crimes » les moins compromettants. Et elle réfléchit en termes de probabilités que certains des témoins parlent (les frères Potaunoir). Dans ce cas, mieux vaut prendre les devants et se désigner coupable. Surtout que le manquement n’est pas si grave. Elle a couché avec eux alors qu’elle était veuve, elle n’a pas trahi son royal époux.
Pour Lancel, elle sait qu’il a déjà parlé. Inutile de nier l’évidence. Et c’est si facile de renvoyer la faute sur le jeune homme. C’est lui qui la désirait (il va falloir expliquer cela à l’oncle Kevan).
Au sujet de Jaime, je reste stupéfaite devant l’attitude de Cersei. Elle semble si certaine qu’il va revenir pour elle et affronter la Foi pour la libérer.
C’est à croire qu’elle a oublié qu’elle a été odieuse envers lui. Elle n’a eu de cesse de le rabaisser, de l’insulter (son intelligence qui résidait dans sa main d’épée…), lui rappelant son statut d’infirme, s’affichant avec ser Osmund.
Et lorsqu’il n’a pas voulu lui obéir et devenir sa Main, elle s’en est débarrassé en l’envoyant mettre de l’ordre dans le Conflans. Ça lui va bien de se demander maintenant pourquoi Jaime est parti. Eh bien, pour obéir à la reine.
Mais si Jaime n’est pas là et ne peut pas se battre, ce n’est pas si grave. Elle s’est déjà trouvé un autre champion, un futur membre de la Garde Royale. Qui me direz-vous ? Il faut demander à Qyburn, lui le sait 💀🗡
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Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois et 1 semaine par
Liloo75.
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Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois et 1 semaine par Liloo75.
- De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
- Grâce aux êtres de votre espèce.
- Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.
SansaQueenBread
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SansaQueenBread
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Yfos
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