- Ce sujet contient 68 réponses, 26 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
R.Graymarch, le il y a 4 années et 8 mois.
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Au vu de la situation actuelle en EHPAD (et sachant qu’on est en voie d’accueillir de nombreux lits d’hôpital afin de libérer les leurs), je risque de prendre encore et encore plus de retard mais sachez que c’est toujours un plaisir de vous lire et de pouvoir, à la lumière des étoiles, y participer.
Un chapitre qui met en avant le statut de bâtard et la difficulté – même si Jon essaie de se persuader qu’il y a des avantages à l’être – à vivre ce dernier. Ou l’art de percevoir le festin du roi sous les effluves de l’alcool.
Si Jon n’avait jusqu’ici pas été mis à l’écart, Catelyn a, cette fois, réussi à l’imposer, mettant en avant le fait que cela puisse offenser la famille royale de se voir partager leur table avec un bâtard. Ce qui démontre que Catelyn se trompe une fois encore (à son insu, il est vrai).
Mais Jon, lui, il dit qu’il s’en fiche, que c’est bien plus cool d’être sur les bancs du commun, ça lui permet – pouvant échapper à la vigilance de Ned – de pouvoir boire jusqu’à en rouler sous la table, et, accessoirement, oublier qu’il n’est pas avec le reste de la famille.
Ça lui permet aussi d’avoir son direwolf et ainsi montrer aux lecteurs que ce dernier est toujours en vie et loin de se laisser mourir, ne cessant de réclamer à manger. J’aime le fait que Fantôme soit muet, qu’il n’ait pas besoin de grogner pour se faire respecter, tout étant dans le regard, les babines redressées et le charisme. La relation entre les deux apparaît fusionnelle et démontre déjà l’importance du lien entre les Stark et leur direwolf. On perçoit aussi, à l’obéissance de Fantôme, que Jon est vigilant à son dressage.
Enfin, ça lui permet d’être dans l’observation des festivités. C’est donc à travers son regard qu’on va percevoir les personnages qui y sont à l’honneur, nous offrant ainsi une autre vision de ces derniers. Le fait qu’il ne soit pas au centre des préoccupations, que, de par son statut de bâtard, il ne peut prétendre à rien, Jon apparaît moins parasité et, par là-même, plus perspicace.
La beauté de Cersei est enfin mise en avant, ce qui n’était pas le cas dans les POV précédents et pourtant elle est connue pour être une des plus belles femmes du royaume, c’est donc bien que Jon réhabilite cette réalité tout en percevant, très justement, que les sourires de cette dernière ne sont pas réels. En même temps, au vu de ce que Ned pense des Lannister, c’est de bonne guerre. Sans compter qu’il est le frère de Lyanna et qu’il n’a pas intercédé en sa faveur lorsque Robert a souhaité, à peine les pieds posés à terre, aller voir sa sépulture, laissant ainsi entendre qu’il était du côté de ce dernier.
Le regard de Jon sur Robert rejoint, pour le coup, celui de Ned, tant il est dans l’incompréhension entre le guerrier que ce dernier lui avait décrit et l’homme obèse, rougeot et vulgaire qui se trouve au bras de lady Catelyn. Sa description renvoie à un roi bouffon, pas à la hauteur du poste à responsabilité que nécessite ce statut. Le trône – tout comme l’anneau de Sauron – semble détruire les personnes s’y asseyant, en fonction de leur personnalité, Aerys via la paranoïa, Robert la débauche.
Je ne me souvenais plus que Jon avait été aussi admiratif de Jaime, allant jusqu’à le percevoir comme ce que devrait être un roi (alors même qu’il vient de rappeler son statut de régicide), j’aime beaucoup ce paradoxe et l’idée qu’il soit le seul Stark à le voir ainsi.
On peut penser – quand on sait ce qui va arriver prochainement à Bran – que c’est pour montrer que la beauté extérieure n’est pas synonyme de beauté intérieure. D’autant que, si Jon décrit Tyrion, dans un premier temps, comme un nain hideux, aux jambes torses, au crâne démesuré et aux yeux dépareillés, il le voit différemment dès lors qu’il fait plus ample connaissance avec lui.
En attendant, à l’inverse de Ned, Jon est plus critique envers les enfants Lannister que les adultes. Il apparaît particulièrement dur envers Myrcella qu’il décrit comme niaise, le fait qu’il n’y ait rien qui justifie cette assertion laisse à penser qu’il est un poil jaloux de son frère Robb qui bénéficie des sourires de cette dernière alors que, de son côté, il est exclu du cortège. Il est possible aussi que, de par son statut de bâtard, il lui est plus simple de penser que Myrcella est insipide et stupide, lui étant inaccessible.
De même, il n’aime pas Joffrey, le trouvant hautain – pour le coup, on va voir bien assez vite qu’il a vu juste – et, par ricochet, le fait que Sansa soit aussi satisfaite d’être à ses côtés. Je me suis toujours demandée si Jon n’en pinçait pas un peu pour cette dernière lorsqu’il vivait à Winterfell, je trouvais intéressant cette possibilité sachant que Sansa, tout comme sa mère, aime à lui rappeler son statut de bâtard ou, tout du moins, à l’avoir en tête quand elle s’adresse à lui. On ressent combien il est difficile pour Jon de la savoir potentiellement sous le charme de Joffrey.
De par leur statut bâtard / pupille, Jon et Theon sont en permanence en rivalité, chacun cherchant à être le plus reconnu. Si Jon souffre de ne pas faire pleinement partie de la Maison Stark, n’en portant pas le nom, Theon, lui, souffre d’en être l’otage, sa Maison en ayant été l’ennemi. Il a beau faire le branleur, il apparaît dans une quête affective importante. Du coup, ben, il profite de sa p’tite victoire sur Jon pour ignorer ce dernier, ayant le droit d’être à la table des princes.
Si je n’avais pas été surprise, lors de ma première lecture, de la présence de Benjen aux festivités lors de ma première lecture, n’étant pas encore familiarisée avec la Garde de Nuit, je l’ai été beaucoup plus à ma relecture. Cela renvoie à ce qui avait été dit dans le premier chapitre concernant les avantages et les privilèges des frères venant d’une famille noble. Après, il est possible aussi qu’il ait été détaché pour être le porte-parole auprès de Robert afin de lui faire part de la situation au Mur (en particulier le fait que la Garde soit en voie de disparition). Ce qui est certain, c’est qu’il apparaît proche de Jon, allant jusqu’à quitter l’estrade des huiles pour venir s’installer à sa table et ainsi profiter d’une partie du repas avec lui.
Je ne sais plus ce qui a amené Benjen à rejoindre la Garde de Nuit mais il apparaît clair qu’il en a le regret, en tout cas concernant les enfants qu’il n’a pas pu avoir. Le fait qu’il trouve dommage que Jon ne soit pas son fils ne m’a pas donné le sentiment qu’il connaissait (ou soupçonnait) la vérité concernant la naissance de ce dernier. Pour moi, c’est une manière de dire que, s’il l’avait été, cela lui aurait permis non seulement d’être père mais aussi de lui offrir un statut autre que celui de bâtard et ainsi ne pas le voir en arriver à aller au Mur pour trouver sa place. Et il voit juste car on sent, dans le désir de Jon à rejoindre la Garde de Nuit, son besoin d’exister au Mur à défaut d’exister au sein de Winterfell. Il a envie de démontrer ce qu’il est, de mettre en avant ses compétences… Il est d’autant plus déterminé à y aller qu’il y voit une manière d’être quelqu’un malgré son statut de bâtard, de donner un sens à sa vie.
La réaction virulente de Benjen touche Jon parce qu’il pensait que ce dernier était le plus à même de le comprendre et ainsi le défendre dans son désir de rejoindre la Garde de Nuit auprès de Ned. Ses larmes démontrent sa frustration de ne pas être pris au sérieux, d’être un bâtard… et d’avoir trop bu aussi ! C’est à ce moment-là de vulnérabilité qu’il rencontre Tyrion qui s’avère un psychologue inné puisque la détresse de Jon disparaît à sa vue, il faut dire que son acrobatie pour retomber sur ses pieds (après s’être jetée du haut des remparts) prête à sourire ; ) Tyrion sait utiliser l’humour pour vivre au mieux son nanisme, pour s’en faire, comme il le dit à Jon, une armure et ainsi vivre au mieux ce dernier. Il lui conseille donc de faire de son statut de bâtard une force plutôt qu’une plainte ou la recherche de s’en défaire. Cette rencontre permet aussi de nous apprendre que la mère de Tyrion est morte en le mettant au monde et que, si on rajoute ce matricide involontaire à son nanisme, il est, selon lui, pire qu’un bâtard aux yeux de son père, ceci dit, rien ne nous dit qu’en plus, il n’en ait pas un ! Bref, il va à l’encontre de ce qu’il est en train de dire, laissant entendre qu’il est plus malheureux que Jon mais, bon, ça permet à ce dernier de ne pas se sentir seul dans ce qu’il vit. Il le sera d’autant moins si l’hypothèse que Tyrion serait un Targaryen se révèle vraie. Or, il n’est pas anodin, selon moi, qu’il est dit que Jon, en le voyant rentrer dans la grande salle, perçoit, dans sa silhouette, une prestance véritablement royale.
Et alors que Robert profite du festin, ayant, de par sa loyauté, tout à gagner à avoir Ned comme Main, ce dernier n’apparaît pas à la fête, ayant, lui, tout à perdre en le devenant. A la décadence que renvoie le comportement de Robert, on sent que son règne est arrivé à sa fin, cela augmente encore un peu plus notre sentiment que cette alliance sent fortement la m*rde.
De ce POV de Jon, je retiens 6 choses :
– Être bâtard rend plus grand, plus mature, plus perspicace, il va donc falloir que je demande à mes parents d’où je viens
(nan, je d*conne, je fais 1m61 et je glousse encore aux blagues carambar ^^)
– Connaitre l’autre est essentiel pour percevoir sa vraie beauté
– Rivaliser avec le chef burgonde de Kaamelott est osé, Robert l’a fait
– Être à la fois nain et bâtard ne semble pas avoir effleuré Tyrion, reste à voir si cette éventualité s’avère
– Penser qu’il y a quelques avantages à l’être permet à Jon de mieux vivre son statut de bâtard
– Ne pas être la seule à se retrouver hypnotisée par Jaime est rassurant, surtout quand c’est Jon qui l’est
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Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par
Aspics des sables.
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Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par Aspics des sables.
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Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par R.Graymarch. Raison: "avérer" a la même racine que "vérité", donc "avérer vrai" est un pléonasme ;)
Liloo75
- Fléau des Autres
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Ne pas être la seule à se retrouver hypnotisée par Jaime est rassurant, surtout quand c’est Jon qui l’est
Ha! J’ai bien rit en lisant ta dernière phrase @Aspics des sables. Je peux donc également l’avouer, je suis fascinée par Jaime Lannister…J’adore lire ses PoV. Toujours entre l’ombre et la lumière. Personnage complexe et touchant à mes yeux.
Pour en revenir au chapitre de Jon je partage à 95% ton analyse.
Pour Tyrion qui serait un Targaryen j’ai des doutes (Tywin Lannister semblait vraiment aimer sa femme. C’était la meilleure part de lui, apprend-on plus tard. Mais cela n’exclut rien). Alors Tyrion fils du dragon, pourquoi pas ?
En revanche, je ne crois pas que Jon soit attiré par Sansa. Tout au long de son périple ses pensées vont vers sa cadette.
C’est à Arya qu’il pense le plus lorsqu’il se sent seul à Châteaunoir : « Et Arya…il se languissait d’Arya encore plus que de Robb (…). Jamais l’air d’être au diapason, lui non plus d’ailleurs…mais toujours prête à le faire sourire. Il aurait tout donné pour être avec elle à présent. »
Plus tard, au-delà du Mur, lorsqu’il rencontre Ygrid, il l’épargne parce qu’elle lui rappelle Arya.
Avant de passer à l’acte avec Ygrid, c’est encore à sa petite sœur qu’il pense.
Et au moment de mourir ses dernières pensées vont une fois de plus à Arya : « Dans l’air froid de la nuit, la blessure fumait. « Fantôme » chuchota-t-il. La douleur l’engloutit. Frappe-les avec le bout pointu. »
C’est le conseil qu’il avait donné à Arya en lui offrant Aiguille.
PS : bon courage pour le boulot. Tu as tout mon soutien (et mes pensées sincères).
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Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par
Liloo75.
- De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
- Grâce aux êtres de votre espèce.
- Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.
R.Graymarch
- Barral
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