AGOT 14 – Tyrion II

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    un_Autre_monde
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    Résumé du chapitre : Tyrion tue l’enfant.

    AGOT 14 – Tyrion II
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 13, Eddard II AGOT 15, Catelyn III

     

    Tyrion et Jon

    Jon reminded him sharply. Tyrion Lannister had been a friend to him.

    Il n’avait eu personnellement qu’à se louer de Tyrion Lannister. Un véritable ami.

    AGOT – Jon VII

    Pourtant l’amitié entre Jon et Tyrion n’était vraiment pas gagnée d’avance. Ça s’est joué sur une seule petite phrase. C’est ce que je voulais mettre en avant dans cette partie : la soudaineté du retournement de situation.

    Je n’ai pas réussi à synthétiser tous les enjeux entre Jon et Tyrion car les dialogues vont très vite et le ton de la discussion change quasiment à chaque réplique. Alors je n’ai pas su faire autrement que coller au texte et paraphraser pour mettre l’accent sur l’attitude de l’un envers l’autre à chaque instant.

    Ça va sans dire que mon interprétation des actions des personnages est forcément subjective et peut bien sûr être discutée. ^^

    Retour sur la première rencontre entre Jon et Tyrion dans AGOT – Jon I.

    Pour commencer Tyron interpelle Jon et lui demande si Fantôme est un loup. Bon je pense que Tyrion sait parfaitement que ce n’est pas un loup commun, mais passons. Disons que c’est simplement un moyen d’engager la conversation.

    Ensuite Tyrion joue les accrobates, ce qui surprend Jon et Fantôme. Tyrion semble s’en amuser.

    The dwarf dusted himself off and laughed. »I believe I’ve frightened your wolf. My apologies. »

    Tout en s’époussetant, le nain se mit à glousser : »Désolé, je crois que je lui ai fait peur.

    Tyrion complimente Jon sur son loup.

    He ruffled the snow-white fur between Ghost’s ears and said, « Nice wolf. »

    Il se mit à flatter la bête entre les oreilles. « Gentil petit loup. »

    Et il caresse Jon dans le sens du poil.

    « If I wasn’t here, he’d tear out your throat, » Jon said. It wasn’t actually true yet, but it would be.

    « In that case, you had best stay close, » the dwarf said.

    « En mon absence, il vous sauterait à la gorge, » affirma Jon, quoique l’assertion fût pour le moins prématurée.

    « Dans ce cas, tu fais bien de te trouver là, » rétorqua le nain.

    Jon est en confiance, Tyrion passe à l’offensive. Avec une certaine brutalité.

    « You’re Ned Stark’s bastard, aren’t you? »

    « Tu es le bâtard de Ned, n’est-ce pas ? »

    Pour Jon, c’est la douche froide.

    Jon felt a coldness pass right through him. He pressed his lips together and said nothing.

    Brusquement glacé jusqu’aux moelles, Jon se mordit les lèvres sans répondre.

    Tyrion ne semble pas s’en émouvoir.

    « Did I offend you? » Lannister said. »Sorry. Dwarfs don’t have to be tactful. »

    « Navré si je t’ai fâché, mais les nains sont dispensés de tact. »

    Tyrion sait désormais où appuyer pour faire mal. Il remue le couteau dans la plaie.

    « You are the bastard, though. »

    « Lord Eddard Stark is my father, » Jon admitted stiffly.

    Lannister studied his face.

    « Tu n’en es pas moins le bâtard.

    « Lord Eddard Stark est en effet mon père « , admit-il sèchement.

    L’autre le dévisagea.

    Tyrion a bien cerné son interlocuteur. Il change alors de registre.

    « You have more of the north in you than your brothers. »

    « Tu tiens du nord plus que tes frères. »

    Ce qui n’est pas sans effet sur Jon.

    He was pleased by the dwarf’s comment, but he tried not to let it show.

    Secrètement ravi de l’observation, il préférait n’en rien montrer.

    Tyrion domine. Il prend Jon de haut.

    « Let me give you some counsel, bastard, » Lannister said. »Never forget what you are, [blablabla…] »

    « Laisse-moi te donner un conseil, reprit Tyrion. N’oublie jamais ce que tu es, [blablabla…] »

    Jon est agacé et ça se comprend.

    Jon was in no mood for anyone’s counsel. « What do you know about being a bastard? »

    Mais Jon n’était pas d’humeur à supporter les conseilleurs. Il maugréa : « Comme si vous saviez ce qu’est la bâtardise ! »

    Tyrion retourne la situation

    « All dwarfs are bastards in their father’s eyes. »

    « Aux yeux de leur père, les nains sont toujours bâtards. « 

    Toi et moi, nous sommes pareils.

    Je passe sur la fin de leur échange. Tyrion laisse Jon planté là et disparaît.

    Bilan mitigé. Tyrion se montre assez antipathique et ne semble pas s’intéresser à Jon. Jon est visiblement captivé mais il n’a pas l’air d’apprécier Tyrion pour autant.

    On passe au chapitre qui nous concerne.

    Tyrion a de l’empathie pour Jon (ce qui ne l’empêchera pas de le malmener juste après).

    Tyrion noticed Jon Snow watching Yoren and his sullen companions, with an odd cast to his face that looked uncomfortably like dismay. (…)

    No doubt the boy had made the mistake of thinking that the Night’s Watch was made up of men like his uncle. If so, Yoren and his companions were a rude awakening. Tyrion felt sorry for the boy. He had chosen a hard life… or perhaps he should say that a hard life had been chosen for him.

    Il s’aperçut alors qu’à la dérobée Jon Snow observait Yoren et ses maussades acolytes d’un air bizarre, où le malaise le disputait à la consternation. (…)

    Rude réveil que ce spectacle pour le gamin. Il devait s’être jusqu’alors figuré les membres de la Garde de Nuit d’après l’image de son oncle. Tyrion en fut ému de compassion. Avoir choisi cette existence-là… Si tant est qu’on ne l’eût choisie pour lui, plutôt.

    Plus tard, Tyrion s’est isolé pour lire et c’est Jon qui vient le trouver. La discussion s’engage tranquillement, de manière assez neutre. Tyrion commence par une longue tirade expliquant pourquoi il lit autant, puis Jon lui demande de quoi traite son livre, Tyrion répond, Jon fait remarquer que les dragons ont disparu, Tyrion acquiesce et parle de ses rêves de jeunesse. Jon devient suspicieux. Tyrion en profite pour le déstabiliser.

    « Sometimes I’d imagine my father burning. At other times, my sister. »

    « Parfois, j’imaginais qu’elles brûlaient mon père. Parfois ma sœur. »

    Jon est sidéré.

    Jon Snow was staring at him, a look equal parts horror and fascination.

    Mi-horrifié, mi-fasciné, Jon Snow le dévisageait fixement. 

    Alors Tyrion, amusé, attaque à nouveau.

    Tyrion guffawed. »Don’t look at me that way, bastard. I know your secret. You’ve dreamt the same kind of dreams. »

    « Ne me regarde pas de cet œil, bâtard !  » pouffa Tyrion, »j’ai percé ton secret. Tu fais des rêves similaires. »

    Toi et moi, nous sommes pareils. Jon réfute. Mais Tyrion ne compte pas laisser passer ça. Cette fois il met le paquet.

    « No? Never? » Tyrion raised an eyebrow. « Well, no doubt the Starks have been terribly good to you. I’m certain Lady Stark treats you as if you were one of her own. And your brother Robb, he’s always been kind, and why not? He gets Winterfell and you get the Wall. And your father… he must have good reasons for packing you off to the Night’s Watch… »

    « Non ? Jamais ? » Tyrion dressa un sourcil. « Bon, je te l’accorde, les Stark t’ont terriblement gâté. Je suis convaincu que lady Stark te traite comme son propre fils. Et ton frère Robb t’a constamment marqué sa bienveillance. Pourquoi pas, après tout ? À lui Winterfell, à toi le Mur. Quant à ton père…, il doit avoir d’excellents motifs pour t’expédier à la Garde de Nuit… »

    Jon supporte très mal le tournant que la discussion vient de prendre.

    « Stop it, » Jon Snow said, his face dark with anger. »The Night’s Watch is a noble calling! »

    «  Assez ! » s’emporta Jon, l’œil noir. « Appartenir à la Garde de Nuit est un noble état. « 

    Tyrion ne s’en émeut absolument pas. Il rigole, et ne laisse rien passer.

    Tyrion laughed. « You’re too smart to believe that. The Night’s Watch is a midden heap for all the misfits of the realm. I’ve seen you looking at Yoren and his boys. Those are your new brothers, Jon Snow, how do you like them? Sullen peasants, debtors, poachers, rapers, thieves, and bastards like you all wind up on the Wall, watching for grumkins and snarks and all the other monsters your wet nurse warned you about. The good part is there are no grumkins or snarks, so it’s scarcely dangerous work. The bad part is you freeze your balls off, but since you’re not allowed to breed anyway, I don’t suppose that matters. »

    Tyrion se mit à rire. « Tu es trop futé pour le croire. La Garde de Nuit est le tas de fumier sur lequel échouent les déchets de tout le royaume. Je t’ai vu regarder Yoren et ses recrues. Les voilà, Jon Snow, tes nouveaux frères. Sont-ils à ton goût ? Paysans butés, faillis, braconniers, voleurs, violeurs et bâtards de ton espèce, tout ce vrac se déballe au Mur pour guetter la tarasque, le snark et tout le saint-frusquin monstrueux des nourrices. Le bon côté du truc est que tu ne cours pas, tarasque et snark n’existant pas, grand risque à les affronter. Le mauvais que tu t’y gèles les couilles mais, dans la mesure où il t’est interdit de procréer, je suppose qu’on peut s’en foutre. »

    Pour Jon ça devient vraiment insupportable. Il est au bord des larmes, prêt à frapper Tyrion.

    « Stop it! » the boy screamed. He took a step forward, his hands coiling into fists, close to tears.

    « Assez ! » hurla-t-il en avançant d’un pas, les poings serrés, au bord des larmes.

    C’est la crise. Jusqu’ici je n’aurais certainement pas parié que ces deux-là finiraient par bien s’entendre.

    Voyant que Jon est prêt à pleurer, Tyrion se sent coupable.

    Suddenly, absurdly, Tyrion felt guilty. He took a step forward, intending to give the boy a reassuring pat on the shoulder or mutter some word of apology.

    Subitement pris de remords absurdes, Tyrion avança aussi, dans l’intention d’apaiser le garçon par une tape sur l’épaule, quelques mots d’excuses.

    Tyrion tente de rattraper le coup en faisant un geste envers Jon, Fantôme fait tomber Tyrion, Tyrion demande de l’aide à Jon. Celui-ci prend sa revanche.

    Jon Snow stroked Ghost’s thick white fur, smiling now. « Ask me nicely. »

    Un sourire aux lèvres, Jon Snow caressait Fantôme. « Demandez-le-moi gentiment. »

    Humilié, Tyrion s’exécute et Jon l’aide à se relever. Alors Tyrion demande à Jon pourquoi Fantôme l’a attaqué.

    C’est là que tout se joue. Jon montre qu’il peut faire preuve d’intelligence et d’humour.

    « Maybe he thought you were a grumkin. »

    « Peut-être vous a-t-il pris pour une tarasque. « 

    En un instant, Tyrion est conquis.

    Tyrion glanced at him sharply. Then he laughed, a raw snort of amusement that came bursting out through his nose entirely without his permission. »Oh, gods, » he said, choking on his laughter and shaking his head, »I suppose I do rather look like a grumkin. »

    Le nain lui décocha un coup d’œil acerbe puis se mit à rire, d’un rire de nez qui ressemblait à un irrépressible reniflement. »Bons dieux de bons dieux ! s’exclama-t-il, branlant du chef et toujours aussi suffoquant, je dois avoir, en effet, plus ou moins l’air d’une tarasque… !

    Pour moi c’est à cet instant précis que commence à naître une amitié sincère entre Jon et Tyrion.

    Tyrion partage sa boisson.

    Jon picked up the wineskin and handed it to Tyrion.

    Tyrion pulled out the stopper, tilted his head, and squeezed a long stream into his mouth. (…) He held out the skin to Jon Snow. »Want some? »

    Jon ramassa la gourde, la lui tendit.

    Tyrion la déboucha, renversa la tête et propulsa dans sa bouche un long filet de vin (…). »Tu en veux ?  » dit-il.

    Une complicité s’installe.

    « There you are. Jon, damn it, don’t go off like that by yourself. I thought the Others had gotten you. »

    « It was the grumkins, » Tyrion told him, laughing. Jon Snow smiled.

    « Vous voilà, quand même. Sacrebleu, Jon, ne file donc pas comme ça, tout seul ! Je commençais à croire que les Autres t’avaient eu. « 

    « C’étaient des tarasques « , dit en riant Tyrion. Jon sourit.

    Plus tard cette amitié sera scellée par une poignée de mains que Jon n’oubliera pas.

    « I know what it is to love a brother, Lord Snow. I will give Bran whatever small help is in my power. »

    « Thank you, my lord of Lannister. » He pulled off his glove and offered his bare hand. « Friend. »

    Tyrion found himself oddly touched. »Most of my kin are bastards, » he said with a wry smile, »but you’re the first I’ve had to friend. » He pulled a glove off with his teeth and clasped Snow by the hand, flesh against flesh. The boy’s grip was firm and strong.

    « Je sais ce que c’est que d’aimer un frère, lord Snow. Si peu que ce soit, je ferai tout mon possible pour aider Bran. »

    « Je vous remercie, messire Lannister.  » Il se déganta, tendit sa main nue. « Ami. « 

    Tyrion en fut étrangement touché. »La plupart de mes parents sont des bâtards, dit-il en grimaçant un sourire, mais tu es le premier que j’aie pour ami.  » Du bout des dents, il retira l’un de ses gants et, chair contre chair, lui serra la main. La poigne de Jon le frappa par sa force et sa fermeté.

    AGOT – Tyrion III

    Jon had known Tyrion Lannister, briefly. He took my hand and named me friend.

    Jon avait connu Tyrion Lannister, brièvement. Il m’a pris la main et considéré comme un ami. ADWD – Jon III

     

    Tyrion

    « Dwarfs don’t have to be tactful. Generations of capering fools in motley have won me the right to dress badly and say any damn thing that comes into my head. »

    « Les nains sont dispensés de tact. Des générations de bouffons qui cabriolent en livrée bigarrée m’ont valu le droit de m’accoutrer à la diable et de proférer toutes les horreurs qui me traversent la cervelle. « 

    AGOT – Jon I

    Je ne savais pas qu’être nain donnait ce genre de droits. ^^ On rencontrera plus tard d’autres nains non dispensés de tact.

     

    « Had I been born a peasant, they might have left me out to die, or sold me to some slaver’s grotesquerie. »

    Né paysan, on m’eût laissé dehors jusqu’à ce que mort s’ensuive, ou bien vendu à un marchand de pitres. 

    La vie est définitivement pleine de petites ironies, puisque Tyrion sera vendu à un esclavagiste collectioneur de »grotesques ».

    On rencontrera plusieurs nains non nobles qui manifestement n’ont été ni assassinés, ni vendus par leurs parents. Je ne crois pas qu’on ait une seule anecdote sur des bébés nains ayant subi un tel sort ? Vous pensez que c’est une pratique courante à Westeros ?

     

    He took a small revenge in the matter of his riding fur, a tattered bearskin, old and mustysmelling. Stark had offered it to him in an excess of Night’s Watch gallantry, no doubt expecting him to graciously decline. Tyrion had accepted with a smile. He had brought his warmest clothing with him when they rode out of Winterfell, and soon discovered that it was nowhere near warm enough. It was cold up here, and growing colder. The nights were well below freezing now, and when the wind blew it was like a knife cutting right through his warmest woolens. By now Stark was no doubt regretting his chivalrous impulse. Perhaps he had learned a lesson. The Lannisters never declined, graciously or otherwise. The Lannisters took what was offered.

    Sa pelisse de cavalier lui offrit une petite revanche. Il s’agissait d’une vieille peau d’ours mitée, à relents moisis que, débordé par un accès de courtoisie digne en tous points de la Garde de Nuit, lui avait proposée Stark, escomptant manifestement un refus gracieux. Or, il dut essuyer un sourire de gratitude. Car, quoiqu’il eût emporté de Winterfell ses plus chauds effets, Tyrion ne tarda guère à s’apercevoir qu’aucun ne le serait assez. Il faisait froid dans le coin, et le froid s’aggravait sans cesse. Il gelait à pierre fendre la nuit et, pour peu que s’en mêlât le vent, il transperçait comme un stylet les lainages les plus épais. Stark devait assez la déplorer, maintenant, son impulsion chevaleresque ! Il retiendrait peut-être la leçon ? De façon gracieuse ou non, jamais les Lannister ne refusaient. Les Lannister prenaient ce qu’on leur offrait.

    Tyrion n’exagère pas un peu sur le geste de Benjen ? J’ai plutôt l’impression que Tyrion, qui est persuadé d’être supérieurement intelligent, est simplement vexé de ne pas avoir anticipé le froid du Nord et d’avoir dû accepter quelque chose venant de Benjen. ^^ Alors il s’invente toute cette justification selon laquelle, en fait, c’est lui qui aurait donné une leçon à Benjen.

    Toute cette histoire autour de la peau d’ours sert à dire que les Lannister prennent ce qu’on leur offre, les Lannister ne refusent jamais rien. Sauf quand un peu plus tard Tyrion refuse la main tendue par Jon…

    Jon Snow offered a hand to help him over a thick tangle of roots, but Tyrion shook him off. He would make his own way, as he had all his life.

    Jon Snow lui offrit une main secourable pour franchir un fouillis de grosses racines, mais il refusa d’un geste. Il s’en tirerait par ses seuls moyens, comme accoutumé.

    Main qu’il refuse car il veut se débrouiller tout seul comme il l’a soit-disant toujours fait. Sauf quand un peu plus tôt il a demandé à Jon de l’aider à se relever…

    « Help me, » he said to the boy, reaching up a hand.

    « Aide-moi « , dit-il en tendant une main.

     

    « Look at me and tell me what you see. »

    The boy looked at him suspiciously. »Is this some kind of trick? I see you. Tyrion Lannister. »

    Tyrion sighed. »You are remarkably polite for a bastard, Snow. What you see is a dwarf.

    « Regarde-moi, et dis ce que tu vois. « 

    Le garçon le considéra d’un air méfiant. »Est-ce une blague ? Je vous vois. Vous, Tyrion Lannister. »

    « Tu es étonnamment poli, pour un bâtard, Snow, soupira Tyrion. Ce que tu vois est un nain. »

     

    Tyrion Targaryen ?

    Il y a plusieurs éléments qui peuvent laisser penser que Tyrion pourrait avoir du sang Targaryen (les deux théories les plus courantes : Tyrion serait le fils biologique d’Aerys II et non pas de Tywin ; Tyrion serait une chimère, c’est-à-dire à la fois le fils d’Aerys II et de Tywin.)

    Tyrion turned north with Benjen Stark and his nephew.

    En compagnie de Benjen Stark et de son neveu, Tyrion, lui, prenait la direction opposée.

    Je passe rapidement sur un argument que je trouve moyennement recevable. C’est vrai qu’il y a une ambiguité dans cette phrase : on ne sait pas si Jon est le neveu de Benjen ou de Tyrion. L’idée est que, sachant que Jon est à la fois le neveu de Benjen et Tyrion, GRRM jouerait sciemment sur cette ambiguïté.

    Mais il y a deux autres phrases dans ce même chapitre pour lesquelles cette analyse ne fonctionne pas vraiment selon moi.

    Benjen Stark had only his bastard nephew and some fresh mounts for the Night’s Watch. […]

    Benjen Stark emerged from the shelter he shared with his nephew.

    Benjen n’emmenait, lui, que son neveu bâtard, plus des montures fraîches pour la Garde de Nuit. […]

    Benjen Stark sortait de l’abri qu’il partagerait avec son neveu. 

     

    Tyrion had a morbid fascination with dragons. When he had first come to King’s Landing (…), he had made it a point to seek out the dragon skulls that had hung on the walls of Targaryen’s throne room. King Robert had replaced them with banners and tapestries, but Tyrion had persisted until he found the skulls in the dank cellar where they had been stored.

    He had expected to find them impressive, perhaps even frightening. He had not thought to find them beautiful. Yet they were.

    […]

    « When I was your age, I used to dream of having a dragon of my own. »

    Tyrion éprouvait une fascination quasiment morbide pour les dragons. Lors de sa première visite à Port-Réal, (…) il s’était juré de rechercher les crânes de dragon naguère encore appendus aux murs de la salle du trône des Targaryens. Le nouveau roi leur avait substitué des bannières et des tapisseries mais, à force de fouiner, Tyrion finit par les dénicher dans la cave humide où on les avait entreposés.

    Il s’était attendu à les trouver impressionnants, voire effrayants, mais tout sauf beaux. Or ils étaient beaux. 

    […]

    « Quand j’avais ton âge, je rêvais d’en avoir un à moi. « 

    Sinon il y a la fascination pour les dragons et surtout les rêves de dragon. On sait que certains Targaryens font des rêves prophétiques incluant des dragons notamment, et que c’est un trait héréditaire. Reste à voir si les rêves de Tyrion vont se réaliser d’une manière ou d’une autre. ^^

     

    « There are no more dragons. »

    « So they say, » Tyrion replied. »Sad, isn’t it? »

    « Il n’y a plus [de dragons]. « 

    « À ce qu’on prétend. Triste, non ?

    Tyrion est triste qu’il n’y ait plus de dragons, un sentiment naturel pour un Targaryen.

     

    « I used to start fires in the bowels of Casterly Rock and stare at the flames for hours, pretending they were dragonfire. »

    « J’allumais du feu dans les entrailles de Castral Roc, et je passais des heures à fixer les flammes en les imputant à mes chers dragons. « 

    Tyrion a décidément un rapport très particulier au feu (cf. le passage dans lequel Tyrion voit brûler la Néra).

    « Sometimes I’d imagine my father burning. At other times, my sister. »

    « Parfois, j’imaginais qu’elles brûlaient mon père. Parfois ma sœur. « 

    Tiens, ça rappelle un autre personnage qui aime bien voir brûler les gens.

     

    The most recent were also the smallest; a matched pair no bigger than mastiff’s skulls, and oddly misshapen, all that remained of the last two hatchlings born on Dragonstone. They were the last of the Targaryen dragons, perhaps the last dragons anywhere, and they had not lived very long.

    Les plus récents se distinguaient par des dimensions moindres. En deux d’entre eux, identiques et bizarrement difformes, pas plus gros que celui d’un vulgaire mâtin, s’incarnait l’ultime couvée éclose dans l’île de Peyredragon. Avec eux s’étaient éteints les dragons targaryens, peut-être même l’espèce entière, et ces derniers-là n’avaient guère vécu.

    Si Tyrion est un des derniers Targaryen vivants, on peut voir dans ce passage une comparaison entre lui et les derniers dragons, étant donné qu’ils sont petits et difformes.

    Voilà pour les arguments que j’ai pu lire en faveur de la théorie Tyrion Targaryen. J’ajoute un détail qui m’a fait tiquer en relisant le chapitre après avoir réfléchi à tout ça.

    Tyrion pushed the bearskin aside and climbed to his feet. […] He scooped up the fallen bearskin.

    Il se dépêtra de sa pelisse pour se lever. […] Il récupéra sa pelisse tombée à terre.

    Il y a un truc avec la peau d’ours. Je ne sais pas trop comment expliquer ça. C’est au niveau de la construction de la scène.

    « What are you reading about? » he asked.

    « Dragons, » Tyrion told him.

    « What good is that? There are no more dragons, » the boy said with the easy certainty of youth.

    « So they say, » Tyrion replied. »Sad, isn’t it? When I was your age, used to dream of having a dragon of my own. »

    « You did? » the boy said suspiciously. Perhaps he thought Tyrion was making fun of him.

    « Oh, yes. Even a stunted, twisted, ugly little boy can look down over the world when he’s seated on a dragon’s back. » Tyrion pushed the bearskin aside and climbed to his feet. »I used to start fires in the bowels of Casterly Rock and stare at the flames for hours, pretending they were dragonfire. Sometimes I’d imagine my father burning. At other times, my sister. » Jon Snow was staring at him, a look equal parts horror and fascination.

    « Quel est le sujet de votre lecture ?  » demanda-t-il.

    « Les dragons. « 

    « À quoi bon ? Il n’y en a plus,  » objecta-t-il avec le bel aplomb de l’adolescence.

    « À ce qu’on prétend. Triste, non ? Quand j’avais ton âge, je rêvais d’en avoir un à moi. « 

    « Vraiment ?  » Il soupçonnait Tyrion de se gausser de lui.

    « Et comment ! Si laid, chétif, contrefait soit-il, un gamin peut toiser le monde, du haut d’un dragon.  » Il se dépêtra de sa pelisse pour se lever. « J’allumais du feu dans les entrailles de Castral Roc, et je passais des heures à fixer les flammes en les imputant à mes chers dragons. Parfois, j’imaginais qu’elles brûlaient mon père. Parfois ma sœur.  » Mi-horrifié, mi-fasciné, Jon Snow le dévisageait fixement. 

    Ça commence à parler de dragons. Tyrion s’imagine monté sur un dragon. Juste là, Tyrion enlève la peau, on ne sait pas trop pourquoi. Un coup de chaud ? Il se lève. Il raconte sa jeunesse passée à allumer des feux, contempler ces feux en rêvant que c’est du feudragon, et imaginer voir brûler des gens.

    La réaction de Jon est très parlante. Ce mélange d’horreur et de fascination me fait penser à ce qu’on éprouverait face à un dragon.

    Après ça parle d’autre chose pendant une bonne page.

    Tyrion se relève de sa chute. Il boit un coup.

    The wine was cool fire as it trickled down his throat and warmed his belly.

    [Le vin] lui fit l’effet d’un feu glacé dans la gorge, chaud dans le ventre.

    Du feu froid dans la gorge de Tyrion.

    Et juste après, pour finir, retour aux dragons l’air de rien.

    « Most men would rather deny a hard truth than face it. »

    « Most men, » the boy said. »But not you. »

    « No, » Tyrion admitted, »not me. I seldom even dream of dragons anymore. There are no dragons. » He scooped up the fallen bearskin.

    « La plupart des hommes aiment mieux nier les vérités dures que les affronter. « 

    « La plupart. Pas vous. « 

    « Non, pas moi. Il ne m’arrive même presque plus de rêver de dragons. Les dragons n’existent pas.  » Il récupéra sa pelisse tombée à terre.

    Et Tyrion remet la peau d’ours, et ils s’en vont, et c’est la fin de la scène.

    Je ne sais pas vraiment quoi en penser. Est-ce que Tyrion est censé représenter un dragon dans ce passage, ou quelque chose de ce genre ?

     

    Divers

    « Boy, » a voice called out to him. Jon turned.

    AGOT – Jon I

    C’est intéressant de noter que Tyrion désigne systématiquement Jon par « the boy », pour à la fin le comparer à un homme.

    Tyrion grinned at him. »That’s good, bastard. Most men would rather deny a hard truth than face it. »

    Tyrion lui sourit. »Bravo, bâtard. La plupart des hommes aiment mieux nier les vérités dures que les affronter. « 

    Cette remarque va profondément marquer Jon.

    He found himself thinking of Samwell Tarly … and, oddly, of Tyrion Lannister. He wondered what Tyrion would have made of the fat boy. Most men would rather deny a hard truth than face it, the dwarf had told him, grinning. The world was full of cravens who pretended to be heroes; it took a queer sort of courage to admit to cowardice as Samwell Tarly had.

    Ici, il pouvait penser et, nouvelle surprise, penser à Samwell Tarly…, ainsi, bizarrement, qu’à Tyrion Lannister. Il se demandait ce que le second aurait fait du premier. La plupart des hommes aiment mieux nier les vérités dures que de les affronter, avait dit le nain en souriant. La terre fourmillant de pleutres à poses de héros, confesser sa pleutrerie, comme l’avait fait Samwell, requérait une espèce de courage, une espèce, quoique singulière.

    AGOT – Jon IV

    Tyrion Lannister had claimed that most men would rather deny a hard truth than face it, but Jon was done with denials. He was who he was; Jon Snow, bastard and oathbreaker, motherless, friendless, and damned.

    Tyrion Lannister affirmait que la plupart des hommes aimaient mieux nier les vérités dures que les affronter ? Parfait, mais comment s’y prendre quand on se trouvait soi-même pétri de contradictions négatives ? Il était ce qu’il était, Jon Snow, bâtard et parjure, un maudit sans mère et sans amis.

    AGOT – Jon IX

     

    There were nineteen skulls. The oldest was more than three thousand years old; the youngest a mere century and a half. The most recent were also the smallest (…).

    From there the skulls ranged upward in size to the three great monsters of song and story. (…) You could have ridden a horse down Vhaghar’s gullet, although you would not have ridden it out again. Meraxes was even bigger. And the greatest of them, Balerion, the Black Dread, could have swallowed an aurochs whole, or even one of the hairy mammoths said to roam the cold wastes beyond the Port of Ibben.

    Il y avait là dix-neuf crânes. Le plus vieux devait avoir plus de trois mille ans., le plus jeune un siècle et demi seulement. Les plus récents se distinguaient par des dimensions moindres. (…)

    À partir d’eux, les autres s’alignaient, par rang de taille croissant, jusqu’aux trois monstres colossaux que célébraient l’histoire et l’épopée. (…) Un cavalier monté serait sans peine entré dans la gueule de Vaghar, en ressortir étant une tout autre affaire. Plus vaste encore était celle de Meraxès. Mais le géant des trois, Balerion, dit la Terreur Noire, eût gobé un aurochs, voire l’un des mammouths velus qui, disait-on, hantaient encore, par-delà Ibben, les immenses déserts glacés.

    Qu’en est-il des crânes de trois mille ans ?

    « Balerion the Black Dread was two hundred years old when he died during the reign of Jaehaerys the Conciliator. He was so large he could swallow an aurochs whole. »

    Balerion la Terreur Noire avait deux cents ans à sa mort, sous le règne de Jaehaerys le Conciliateur. Il était d’une taille si formidable qu’il pouvait gober un aurochs entier

    ASOS – Daenerys I

     

    When he had moved away, Tyrion could have sworn that the beast’s empty eye sockets had watched him go.

    Tyrion l’eût juré, les orbites aveugles du monstre épiaient son moindre mouvement.

    Tyrion sent sur lui le regard des crânes de dragon. Eddard et Arya expriment exactement la même sensation plusieurs fois chacun dans ce premier tome. Qu’en pensez-vous ?

    « Aerys was dead on the floor, drowned in his own blood. His dragon skulls stared down from the walls. » […]

    « I rode the length of the hall in silence, between the long rows of dragon skulls. It felt as though they were watching me, somehow. »

    « Aerys, mort, baignait dans son sang, à même le sol. Ses crânes de dragon le contemplaient, du haut des murs.  » […]

    « En silence, je parcourus la salle de bout en bout, entre ces deux haies de crânes de dragons. Avec l’impression qu’ils me dévisageaient. « 

    AGOT – Eddard II

    The first time he had come this way, he had been on horseback, sword in hand, and the Targaryen dragons had watched from the walls as he forced Jaime Lannister down from the throne.

    Ce même trajet, il l’avait jadis, pour la première fois, effectué à cheval et l’épée au poing, afin de forcer, sous l’œil attentif des dragons targaryens, Jaime Lannister à décamper.

    AGOT – Eddard XIV

    Huge empty eyes stared at her hungrily through the gloom, and dimly she saw the jagged shadows of long teeth.[…]

    Yet somehow the monster seemed to know she was there. She could feel its empty eyes watching her through the gloom.

    Du fond de la pénombre la dévoraient du regard d’énormes yeux vides, et elle devina la silhouette déchiquetée de longs crocs.[…]

     Seulement, le monstre avait l’air sensible à sa présence. Elle sentait son regard vide la dévisager dans l’obscurité.

    AGOT – Arya IV

     

    (…) his riding fur, a tattered bearskin, old and musty-smelling. Stark had offered it to him.

    Il s’agissait d’une vieille peau d’ours mitée, à relents moisis que (…) lui avait proposée Stark.

    Un personnage qui passe un manteau à un autre, symboliquement ça peut évoquer un mariage. Entre qui et qui ? Il y a sûrement plein d’interprétations possibles, je suis curieux de connaître les vôtres.

     

    Whoever his mother had been, she had left little of herself in her son.

    Quelle qu’eût été sa mère, il lui devait peu.

    :visage_avec_main_sur_la_bouche:

     

    With him were a pair of ragged peasant boys from the Fingers. »Rapers, » Yoren said with a cold look at his charges.

    Deux petits rustres en loques, originaires des Quatre-Doigts, l’accompagnaient. »Violeurs « , dit [Yoren] avec un regard froid vers ses protégés.

    Selon cette source , un des deux violeurs serait Rast.

    D’après vous pourquoi GRRM précise qu’ils viennent des Doigts ? Un lien avec Littlefinger ? ^^

     

    « I used to start fires in the bowels of Casterly Rock and stare at the flames for hours, pretending they were dragonfire. »

    […]

    The boy stood near the fire, his face still and hard, looking deep into the flames.

    « J’allumais du feu dans les entrailles de Castral Roc, et je passais des heures à fixer les flammes. « 

    […]

    Debout près du feu, le garçon fixait intensément les flammes d’un air calme et sévère.

    Je ne peux pas m’empêcher de m’arrêter sur tous ces personnages plongés dans les flammes, sans trop savoir quoi en penser.

     

    Five men, three boys, a direwolf, twenty horses, and a cage of ravens given over to Benjen Stark by Maester Luwin. No doubt they made a curious fellowship for the kingsroad, or any road.

    Cinq hommes, trois adolescents, un loup-garou, vingt chevaux, sans compter la cage de grands corbeaux offerts à Benjen par mestre Luwin, voilà qui formait une société des plus singulière pour la grand-route. Comme pour toute autre, d’ailleurs…

    Si on laisse de côté les chevaux et les corbeaux, il reste neuf compagnons et une jolie référence à La Communauté de l’Anneau ! (The Fellowship of the Ring)

     

    « Even a stunted, twisted, ugly little boy can look down over the world when he’s seated on a dragon’s back. »

    « Si laid, chétif, contrefait soit-il, un gamin peut toiser le monde, du haut d’un dragon. « 

    « a stunted twisted ugly little boy [who] can look down over the world », ça décrit assez bien un vervoyant. Il y a souvent des références faites aux vervoyants à propos de Tyrion. Dans le premier chapitre Tyrion on avait cette réplique de Sandor :

    « A voice from nowhere, » Sandor said. He peered through his helm, looking this way and that. »Spirits of the air! »

    « Une voix du néant ! » commenta Sandor, tout en affectant, sous son heaume, de scruter tout autour de lui. »Serait-ce quelque esprit de l’air ? »

    AGOT – Tyrion I

    Ici on voit Tyrion s’adosser à un arbre assez particulier situé près d’une rivière glaciale pour, je dirais, se plonger dans l’Histoire.

    He found a comfortable spot just beyond the noise of the camp, beside a swift-running stream with waters clear and cold as ice. A grotesquely ancient oak provided shelter from the biting wind. Tyrion curled up in his fur with his back against the trunk, took a sip of the wine, and began to read.

    Il découvrit bientôt ce soir-là l’endroit rêvé, tout près d’un torrent qui roulait des eaux transparentes et glacées. Le tapage du campement n’y parvenait pas. Un chêne prodigieusement vieux y préservait du vent mordant. Tyrion se mit en boule dans sa fourrure, s’adossa au tronc, lampa une gorgée de vin, puis s’absorba dans les propriétés de l’os de dragon.

    Je ne sais pas quel sens donner à la fourrure d’ours. Pour ce que ça vaut, il y a un crâne d’ours dans la caverne du dernier vervoyant.

    « Why do you read so much? »

    « Pourquoi tant lire ? »

    Tyrion étant un gros lecteur, Jojen dirait de lui qu’il a vécu mille vies, comme les vervoyants d’une certaine façon.

    Le fait d’avoir la figure du vervoyant montée sur un dragon m’interroge. Est-ce censé préfigurer Bran contrôlant un dragon ? Et-ce que ça nous incite à faire des parallèles entre les dragons et les barrals ?

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 8 mois par R.Graymarch. Raison: chapitrage
    #129274
    R.Graymarch
    • Barral
    • Posts : 10314

    Ce chapitre est très beau. Si Tyrion avait marqué des points dans nos coeurs lors de son chapitre précédent, là on est complètement conquis : Tyrion a de l’esprit, mais aussi il est honnête et a de l’empathie envers les défavorisés de la vie (ici un bâtard, plus tard, un paralysé). L’esprit, c’est assez évident vu comment il taquine parfois assez durement Jon, mais il tente de se racheter s’il voit qu’il le blesse. Pour autant, il ne cache pas la vérité, principalement sur la composition des effectifs de la Garde de nuit. Et c’est dur pour Jon car il ne peut faire marche arrière et il se rend compte que toute sa vie (et elle risque d’être longue) sera au milieu de délinquants plus ou moins marqués, bien loin de l’image qu’il avait de la Garde. Et Jon, pas idiot (avec aussi pas mal d’esprit) apprécie à sa juste valeur ce que fait Tyrion pour lui. Bref, vraiment du tout bon et deux personnages qui deviennent les favoris de pas mal de lecteurs.

    Points mineurs notés en cours de lecture

    • J’avais complètement zappé que Yoren était de la partie
    • Benjen, dans le chapitre de Jon passe pour un tonton sympa (mains dans les cheveux, attentionné etc). Mais vu par Tyrion, ce n’est pas la même ambiance… 🙂
    • Déjà mis plus haut mais c’est quoi ces (crânes de) dragons de 3000 ans qui sont à Port-Réal ???
    • Ned prête ses bouquins… Ben oui un mec qui part à Châteaunoir (certes, il a des chances de repasser par Winterfell au retour)… gasp

     

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #129302
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1872

    Ce chapitre est très beau. Si Tyrion avait marqué des points dans nos coeurs lors de son chapitre précédent, là on est complètement conquis : Tyrion a de l’esprit, mais aussi il est honnête et a de l’empathie envers les défavorisés de la vie (ici un bâtard, plus tard, un paralysé).

    Je n’aurais pas mieux dit. 👍

    Benjen, dans le chapitre de Jon passe pour un tonton sympa (mains dans les cheveux, attentionné etc). Mais vu par Tyrion, ce n’est pas la même ambiance…

    Ce chapitre nous emmène vers le Mur, où les frères de la Garde se dépouillent de tout ce qu’ils ont été avant. Déjà le Prélude nous a montré que si Waymar Royce, Will et Gared étaient frères, ils n’étaient pas frères au même niveau.

    Et pourtant c’est bien le beau discours que tient Jeor Mormont dans AGOT 49, Jon VI :

    Some of you bear the names of proud houses. Others have only bastards’ names, or no names at all. It makes no matter. All that is past now. On the Wall, we are all one house. / Certains d’entre vous portent le nom d’orgueilleuses maisons, d’autres des noms de bâtards, et d’autres pas de nom du tout. Cela n’a aucune importance. Cela relève d’un temps révolu, désormais. Sur le Mur, nous formons tous une seule maison. 

    il paraît ….! 😉

    Benjen a dû avoir droit aussi, en son temps, à la suite de ce discours :

    So too you must wash away your former loyalties, put aside your grudges, forget old wrongs and old loves alike. Here you begin anew. / Vous serez également tenus de répudier vos engagements antérieurs, tenus d’oublier vos rancunes antérieures, d’oublier indistinctement torts anciens et amours anciennes. 

    Bon, pour la rancune, c’est raté ; Tyrion, par son nom, est comptable des faits de toute sa famille y compris de ceux dans lesquels il n’a pu être impliqué, vu son jeune âge à l’époque . Il est vrai que dans ce chapitre, nous sommes à des lieues et des lieues du Mur et que nous n’avons ici, de toute façon, que le point de vue de Tyrion. Lannister ou pas, il est permis à Benjen d’estimer que l’escapade de Tyrion pourrait relever du caprice touristique d’un Sudier frivole. Ce en quoi il se trompe mais, contrairement à nous, il ne peut le savoir ; de plus , Ned Stark l’a dit à Robert dans les cryptes, les Stark n’ont pas le sens de l’humour ; alors j’imagine bien la tête de Benjen, s’il connaissait le projet de Tyrion de pisser du haut du Mur !😂

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #129322
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
    • Posts : 733

    Tyrion Targaryen ?

    Merci beaucoup pour ta lecture détaillée et les nombreuses analyses argumentées. Pour rajouter du feu à ton bûcher, je remarque que la phrase « Tu fais des rêves similaire » de Tyrion à Jon Snow peut s’appliquer au rêve de Jon tuant Robb (rêve qu’on vivra en direct, dans ASOS Jon XI), mais cette phrase peut s’appliquer aussi aux rêves de dragon : Jon fait-il des rêves de dragon avant de passer aux rêves de loup? La question reste ouverte.

    Ce chapitre est celui des créatures fantastiques : on ne sait pas grand chose sur les « grumkins and snarks », ils sortent des contes de nourrice mais jusqu’à présent on n’en a pas vus. Le snark vient peut-être de la chasse au snark de Lewis Caroll, personnellement sous la plume du romancier anglais il me fait penser au dahut.

    Le grumkin est plutôt un être de petite taille qui accorde trois voeux. Je trouve assez étrange et intéressant qu’il soit traduit par tarasque, qui est un (grand) dragon provençal. Tyrion est assimilé à la tarasque, ce qui est assez ironique!

    Les autres animaux évoqués, mammouths, dragons, sont des animaux qui sont prétendument disparus à ce stade de l’histoire, mais qui reviendront plus tard bien vivants, symptômes avec les Autres de l’irruption de l’irrationalité dans Westeros.

    Les aurochs sont aussi des animaux rares mais connus à Westeros : Robert en chasse pendant qu’il est à Winterfell, et on en mange dans les festins (tournoi de la Main, repas seigneurial de Bran)

    Lannister ou pas, il est permis à Benjen d’estimer que l’escapade de Tyrion pourrait relever du caprice touristique d’un Sudier frivole.

    A ce sujet, je trouve que l’attitude de Jon est assez hautaine, seigneuriale : il va se balader sans se préoccuper de rien, et revient au camp pour trouver le feu qui flambe, les chevaux avec leur patûre, des abris de fortune construits pour s’abriter du vent. Comme disait ma mère, il ne reste plus qu’à mettre les pieds sous la table!!!
    Et Tyrion qui vient goûter le ragoût, comme si de rien n’était. OK lui c’est le frère de la Reine, il a ramené 2 hommes à lui pour faire le petit boulot, mais Jon pourrait donner un coup de main, je trouve, comme Tyrion le fera quand il sera seul avec Bronn de retour des Eyrié. Finalement, je trouve que le passage par l’entrainement Ser Alliser Thorne va faire beaucoup de bien à Jon Snow, ainsi que les conseils de Benjen et Tyrion. L’apprentissage de l’humilité sera important pour faire ses premiers pas dans la Garde de Nuit, et pour être accepté par ses nouveaux frères.

    Pour revenir à Tyrion, je suis assez dubitatif quand il évoque « le fumet délicieux du ragoût ». Par rapport à ce qui est habituellement servi à Port-Réal, c’est juste un brouet de légumes il semble, que viendra compléter l’écureuil (à peu près le même goût que le rat). Alors OK, peut-être Morrec est un excellent cuisinier, et c’est vrai que quand on se promène au grand air depuis 18 jours, dans le froid, un plat chaud est toujours bienvenu. Dans ce chapitre comme tous les chapitres de Tyrion il me semble, on parle de manger et boire.

    Et hop, un petit coup de gnôle pour arroser ça! Sachant qu’il trimballe ce grand cru depuis Castral Roc, que Tyrion est connu pour son appétit gigantesque et qu’il est généreux avec les autres voyageurs de la communauté, calculez le volume du tonneau que Tyrion a emporté. Heureusement que Ned Stark a donné une vingtaine de montures fraîches pour emporter le paquetage du Nain.

    Si on laisse de côté les chevaux et les corbeaux, il reste neuf compagnons et une jolie référence à La Communauté de l’Anneau ! (The Fellowship of the Ring)

    comme toi ce passage m’a fait penser au livre de Tolkien, et aussi l’introduction « Le nord se poursuivait indéfiniment » « the north went on forever » qui me fait penser à « The road goes ever on and on ». Il y a aussi la conclusion pendant laquelle Tyrion regarde Jon Snow en train de regarder les flammes, qui me fait penser à la même situation avec un hobbit en train de regarder Gandalf, pensif, contemplant un feu de camp.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par darkdoudou.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par darkdoudou.
    #129348
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1872

    je trouve que l’attitude de Jon est assez hautaine, seigneuriale : il va se balader sans se préoccuper de rien, et revient au camp pour trouver le feu qui flambe, les chevaux avec leur patûre, des abris de fortune construits pour s’abriter du vent.

    Je n’ai pas eu ce sentiment à la lecture du chapitre.

    Il existe bien un indice dont on pourrait déduire que Jon ne participe pas aux tâches mais il est ambigu, si bien qu’il pourrait tout aussi bien démontrer le contraire :

    Tyrion was never much use in making a camp or breaking one. Too small, too hobbled, too in-the-way. So while Stark and Yoren and the other men erected rude shelters, tended the horses, and built a fire, it became his custom to take his fur and a wineskin and go off by himself to read. 
    Tyrion ne pouvait guère se rendre utile lorsqu’on montait ou levait je camp. Trop petit, trop clopin-clopant, trop encombrant. Aussi prit-il l’habitude, tandis que Stark, Yoren et les autres édifiaient un gîte rudimentaire, pansaient les chevaux, veillaient au feu, de se retirer de son côté pour lire, avec sa pelisse et une gourde emplie de vin.

    Qu’entend Tyrion par « the other men » ? Les autres comme le comprend le traducteur, c’est à dire tout le monde y compris Jon ? Ou  bien men est-il réducteur aux seuls adultes, c’est à dire Benjen, Yoren, les deux gardes-domestiques de Tyrion puisqu’il utilise le mot « boy » pour désigner Jon et aussi les deux violeurs ramenés par Yoren :

    Five men, three boys, a direwolf, twenty horses

    I’ve seen you looking at Yoren and his boys

    Tyrion ne parle pas des activités sur le camp des deux violeurs ; on ne peut pas en déduire qu’ils participent ou ne participent pas. Pareil donc pour Jon.

    On constate seulement dans le chapitre l’absence de Jon, assez longue (en partie à cause du long récit de Tyrion sur son enfance et sur les dragons) pour être remarquée de Benjen qui s’alarme plus du fait que Jon soit parti seul que de l’absence en elle-même. Pas de reproche de la part de Benjen que Jon s’est indûment absenté.

    Tyrion remarque à son retour que le camp est désormais installé mais nous sommes dans son point de vue : il a quitté la compagnie depuis plus longtemps que Jon dont le lecteur ignore ce qu’il faisait avant d’apparaître dans le champ de vison de Tyrion. Pourquoi ne pas supposer que Jon a rejoint Tyrion, une fois seulement les abris montés et le repas en route ?

    Enfin le chapitre s’achève sur Jon à qui on (Benjen certainement) a attribué la première veille, donc une activité qui concerne le camp :

    One by one the company drifted off to their shelters and to sleep, all but Jon Snow, who had drawn the night’s first watch.

    Puis, un à un, tous se retirèrent pour dormir, tous sauf Jon Snow à qui était échue la première veille.

    Oh et puis, c’est la faute de GRRM 😋 ! Il fallait bien narrativement que Tyrion et Jon aient leur petit entretien en tête-à-tête. La présence de Benjen n’aurait pas permis l’asticotage en règle auquel s’est livré Tyrion, qui ne se serait pas non plus confié si intimement sur ses rêves de dragon devant des témoins tels que Benjen ou Yoren.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #129403
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1135

    J’ai trouvé la description du paysage étrange au début du chapitre.

    À l’ouest, des collines avec des tours de guet, blablabla. Et la phrase juste derrière, le relief s’abaissait à l’ouest et s’aplatissait…

    Personne ne fait de description de la même direction dans deux phrases consécutives, surtout que c’est pas hyper cohérent.

    Arys du Rouvre 💜

    #129411
    R.Graymarch
    • Barral
    • Posts : 10314

    C’est une erreur de traduction, je viens de vérifier

    West of the road were flint hills, grey and rugged, with tall watchtowers on their stony summits. To the east the land was lower, the ground flattening to a rolling plain that stretched away as far as the eye could see.

    À l’ouest se discernaient, grises, accidentées, des collines rocailleuses que, de loin en loin, surmontaient de hautes tours de guet. Le relief s’abaissait à l’ouest, puis s’aplatissait en une plaine qui moutonnait vaguement à perte de vue.

     

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    #129413
    Pandémie
    • Fléau des Autres
    • Posts : 2883

    Note de service: Il y a un sujet sur lequel on discute déjà beaucoup de Tyrion Targaryen.  Il sera plus approprié d’y discuter, vu que c’est un sujet très vaste qui dépasse la relecture de ce simple chapitre.

    Pour le dragon de 3000 ans, plusieurs hypothèses.

    C’est un lapsus calami. Il voulait écrire three hundreds, il a écrit three thousands. Ca arrive à tous les auteurs, le livre était moins connu, donc moins relu, il y avait moins de contexte pour réaliser que ça ne jouait pas, pas d’assistant ou de base de données, etc. 300 ans correspondrait à la Conquête et 150 au dernier dragon et Tyrion y va à la louche entre le 1er dragon vu à Westeros et le dernier. C’est tout à fait plausible.

    GrrM le jardinier n’avait pas encore bien fixé ce qu’il voulait faire des dragons, et imaginait peut-être que Balerion était immense parce qu’ayant vécu à Valyria pendant 3000 ans, avant de finalement lui en donner 200 dans ASOS parce que sinon, il aurait eu de la peine à expliquer la taille de Drogon et cie. Ce n’est pas impossible, au départ, GrrM ne voulait plus de dragons en vie du tout dans saga.

    C’est un crâne décoratif d’un très ancien dragon ramené de Valyria par les Targaryen comme souvenir. Ce n’est pas impossible non plus, mais ce serait très étrange qu’on en ait jamais parlé ni dans la saga ni dans F&B.

    J’ai trouvé la description du paysage étrange au début du chapitre. À l’ouest, des collines avec des tours de guet, blablabla. Et la phrase juste derrière, le relief s’abaissait à l’ouest et s’aplatissait… Personne ne fait de description de la même direction dans deux phrases consécutives, surtout que c’est pas hyper cohérent.

    En VO c’est bien des collines à l’ouest et le pays qui s’abaisse à l’est:

    West of the road were flint hills, grey and rugged, with tall watchtowers on their stony summits. To the east the land was lower, the ground flattening to a rolling plain that stretched away as far as the eye could see.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par Pandémie.
    #129430
    Mélusine
    • Pas Trouillard
    • Posts : 536

    Ce chapitre sonne pour Jon la fin de l’innocence.

    Il apprend que la garde de nuit c’est pas ce à quoi il s’attendait, il comprend qu’on ne lui a pas dit ce à quoi il devait s’attendre et comme le dit Tyrion  » À lui (Robb) Winterfell, à toi le Mur. Quant à ton père…, il doit avoir d’excellents motifs pour t’expédier à la Garde de Nuit… »

    J’aurais bien voulu avoir les adieux entre Jon et Ned, si jamais il y en a eu. Si Ned met à l’abri de Robert, Jon, cet abri ressemble plus à une prison qu’un lieu de retrait surtout qu’il ne sera plus possible pour Jon de revenir. La présence de son oncle adoucit la situation de mise à l’écart, encore une fois, de la famille Stark.

    J’aime le passage entre le dernier chapitre avec Robert et Ned, où on est censé avoir 2 amis discuter et on se rend compte que l’on a un roi qui joue à l’enfant gâté, pour soit amadouer soit ordonner, enfin pour manipuler Ned comme il l’entend. Dans ce chapitre on a deux personnes que tout oppose et qui deviennent amis sans qu’il y ait de jeux de pouvoir entre eux.

    Fantôme apparait comme le prolongement de Jon. Jon n’a pas besoin d’ordonner à Fantôme d’agir, celui-ci agit comme s’il lisait dans les pensés de son maître.

    #129439
    Mestre Tomassen
    • Frère Juré
    • Posts : 97

    Pour le dragon de 3000 ans, plusieurs hypothèses.

    Je me souvenais aussi que les dragons étaient présents partout dans le passé, et j’ai trouvé ça dans le wiki :

    « Les dragons sont peut-être apparus à Asshaï, ou du moins de l’Orient, des Contrées de l’Ombre, au-delà d’Asshai et des îles de la mer de Jade. Il semblerait toutefois que par le passé les dragons furent présents sur toutes les terres connues, des ossements ayant été retrouvés à Ib ainsi que dans les jungles de Sothoryos . »

    Alors, sans être un fervent défenseur de cette hypothèse, les autres crânes pourraient venir de « recherche archéologique ».  D’ailleurs il y a 19 crânes, moins les deux difformes de la dernière couvée, reste 17 dragons. Vu le nombre de dragons qu’on connait depuis que les Targaryens ont quitté Valyria, les crânes d’avant Balérion ne doivent pas être nombreux sur ces 17.

    Ce que je veux dire, c’est que l’archéologie dont je parle pourrait être une ou deux découvertes, pas une entreprise de longue haleine avec des archéologues qui sillonnent toute la planète pour le compte des Targaryens. Puis pas de datation au carbone 14, les 3000 ans pourraient facilement en devenir 2000 ou 1000 en réalité.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par Mestre Tomassen.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par R.Graymarch.
    #129451
    Pandémie
    • Fléau des Autres
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    Oui, c’est pas impossible… on peut trouver des crânes, Aggo tombe bien sur une carcasse de dragon dans le Désert rouge… Mais ça reste très improbable que les Targaryen aient mis le crâne de n’importe quel dragon auquel on aurait donné un âge au pif parmi les dragons de la famille, et bizarrement personne ne le mentionne jamais … Bref, c’est très improbable mais rigolo d’imaginer les aventures de mestre Indiana et mestre Jones et du crâne de dragon.

    D’ailleurs, on a plutôt pas assez de crânes que trop de crânes pour en inventer de nouveaux, vu tous les dragons connus, encore plus depuis Feu et sang.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par R.Graymarch.
    #129535
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Un personnage qui passe un manteau à un autre, symboliquement ça peut évoquer un mariage. Entre qui et qui ? Il y a sûrement plein d’interprétations possibles, je suis curieux de connaître les vôtres.

    Sur la peau d’ours, il y a plusieurs choses à dire, car l’ours est une figure récurrente de la saga et qui s’inscrit dans quelques schémas narratifs assez marquants (notamment où un « père ours » connaît la captivité/déchéance et meurt plus ou moins trahi par les siens, en particulier ses « enfants » réels ou symboliques). On a aussi – plus discrètes – des ourses protectrices d’enfants et qui y laissent parfois la vie (c’est le cas symboliquement avec P’tit Paul qui porte Sam et est tué par un Autre).

    Plusieurs Stark sont liés aux ours dans leurs caractéristiques physiques, en particuliers ceux qui sont massifs et barbus dans les cryptes (shaggy). En fait, dans les cryptes, les seigneurs Stark sont représentés avec deux types physiques : la figure longue et sérieuse (la face de cheval) ou le côté hirsute des ours. A part Rickon, on n’a pas d’enfants Stark associés au « shaggy » (hirsute), en revanche, le côté ours rattrape ceux qui ont le type dit « Tully » symboliquement ou directement par le physique (Robb est assez solide et massif, par exemple; ou encore la couleur rousse rapproche de l’ours brun, ou disons plutôt de l’ours chaleureux, dans le plein épanouissement de l’été, mais globalement, ce sont des caractéristiques qui vont se révéler plus tard dans la saga). Eddard, lui, a les deux côtés (pour l’ours c’est plus symbolique, quand il est comparé à un géant ou qu’il déploie sa personnalité de père protecteur et « débonnaire », ou d’hôte généreux; et pour le cheval c’est son apparence physique).

    Dans le chapitre présent, on n’a pas ces schéma, mais on a une peau d’ours appartenant à un père de substitution pour Jon (Benjen Stark) qui passe à Tyrion, qui va être pour le bâtard un bref mentor que ne sera jamais Benjen. A mon sens, ce manteau qu’il enlève et remet pourrait souligner le fait que Tyrion est une figure entre deux, très ambivalente : il subit une sorte de « starkisation » qui ne va pas jusqu’au bout, et son intérêt pour Jon est principalement motivé par ses propres angoisses et son propre besoin de reconnaissance. Autrement dit, il ne s’intéresse pas à Jon parce que c’est Jon, mais parce qu’il éprouve comme lui le sentiment de rejet et une blessure intime liée à son état.

    Je lierai ensuite la peau d’ours du chapitre aux « snarks » et aux « grumkins », pour lesquels je vois des jeux de mots. Le snark/stark est assez parlant. On voit moins le « grumkin », mais « grum » peut avoir le sens de « stern » (sérieux, rébarbatif, sinistre) mais on le rapproche surtout du grommellement et du grognement (et les ours grognent !), et « kin » c’est le parent (il y a sûrement en outre un petit jeu sémantique avec « skin » la peau) qu’on retrouve dans « kinslayer » »tueur des siens ». En bref, avec sa vieille peau d’ours toute mitée, Tyrion a vraiment l’air d’un « grumkin » !

    Pour aller plus loin, il est possible que cette série de plaisanteries cache des choses plus sérieuses, car on l’a vu dès le prologue, Tyrion se trompe sur sa description de la vie au Mur : Jon ne va pas seulement se « geler les boules », il va comme beaucoup d’autres de ses futurs frères y risquer sa vie à cause de snarks et de grumkins d’un genre assez particulier !

    #129544
    Pandémie
    • Fléau des Autres
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    Hum, je pense que tu es partie un peu dans la surinterpétation avec « horseface ». Ce n’est pas une invention de GrrM pour désigner les Stark mais une expression courante en anglais (par exemple ce misogyne de Trump l’utilise). De plus, ce n’est pas utilisé pour la famille mais seulement pour Arya, jamais pour aucun autre Stark (par contre, pour d’autres personnages, oui). Je n’ai pas trouvé une seule occasion où un Stark est comparé à un cheval. C’est simplement qu’il y a un animal bien plus adéquat que le cheval pour avoir un long visage rude et sévère, c’est le loup avec son long museau. Et là, des comparaisons entre le loup et les Stark, y en a des dizaines, que ce soit lié au physique ou à sa sauvagerie. Mais bon, c’est un peu HS.

    Pour la peau d’ours miteuse que Tyrion enlève, je pense que justement elle est là pour donner le ton de la scène, de l’énergie et de la grandeur qui peuvent se cacher en Tyrion et se révèle lorsque sont esprit s’échauffe et qu’il laisse tomber le masque du nabot alcoolique recroquevillé par le froid. Il faut aussi noter que l’ours n’est pas qu’une figure paternelle (ce que pourrait un peu être Tyrion pour Jon), c’est aussi celle de l’ours bouffon et dansant qui revient souvent dans la saga.
    Un peu dans le même sens que l’ombre projetée, Tyrion est plus qu’il n’y parait. Est-ce qu’il faut lire que sous le manteau d’ours se cache un dragon ou pas, ça, on verra.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par R.Graymarch.
    #129548
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    c’est aussi celle de l’ours bouffon et dansant qui revient souvent dans la saga.

    Il y aussi la fosse à ours dans laquelle Brienne sera mise. L’ours est puissant et combatif, difficile à abattre.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #129556
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Très bonne review ! Après avoir jeté un œil dans un dictionnaire de symboles courants, je reproduits deux-trois interprétations possibles du manteau IRL pour compléter vos analyses. Aucune ne me semble vraiment coller :

    • Thématique royale du manteau de cérémonie, très vive chez les dieux celtes dont le manteau est souvent enchanté : celui de Lug le rend invisible quand il fend les rangs d’une armée pour sauver son fils.
    • Thématique religieuse du renoncement au monde, du retrait en soi-même et du choix de la sagesse lorsque le moine ou la moniale prête ses vœux et revêt le voile.
    • Thématique de l’identité (elle me paraît la plus proche car c’est la seule faisant entrer Benjen dans l’équation) : C’est une relation entre deux personnages. Le vêtement est une métaphore du porteur, celui qui donne son manteau se donne lui-même, tel saint-Martin donnant son demi-manteau au mendiant et se vouant au Christ. C’est un geste commun dans lles mythes et les enseignements religieux, le maître donne son manteau à son disciple lorsque le temps est venu de passer la main.
    • Plus comique, toujours dans la mythologie celte, un dire des hommes du « grand monde de l’Est » : « Celui qui met autour de lui le manteau prend l’aspect, la forme et le visage qu’il veut, tant qu’il le porte sur lui. » Bon sang, Tyrion est un Sans-Visage !

    Apparté : pour le coup, le thème de l’identité est celle de GRRM avec le mariage, mais un poil simplifiée. Margaery et surtout Sansa sont décrites comme quasiment annexées à la famille Lannister alors qu’au sens premier, c’est l’époux qui déclare remettre tout ce qui le définit à son épouse.

    Après, toutes ces lectures ont le défaut de s’appliquer à un personnage revêtant un manteau, alors que les bizarreries semblent ici apparaître lorsqu’il l’enlève.

    Bref, je ne vois pas grand-chose qui se rattache au Tyrion que nous connaissons. J’en viens à me demander si GRRM n’aurait pas changé plusieurs fois d’idée sur ce personnage. Outre l’époux de Sansa dont il est question dans la lettre à son éditrice, je me demande si, à l’origine, le personnage de Tyrion n’était pas destiné à quitter le Sud et rejoindre le Mur. Le travail de jardinier avançant autrement, GRRM aurait coupé le perso en deux, le frère Lannister restant à Port-Réal et le confident de Jon prenant les traits de Mance Rayder, suivez moi un instant :

    Dans les chapitres déjà vus, Tyrion est souvent décrit comme un roi ou comme étant digne d’être roi. Il est sage, lucide, pas plus cruel que Ned, il a la prestance d’un roi sans aucun des signes extérieurs de pouvoir de Robert. Pour Mance, idem (au passage, lui a clairement la thématique de manteau royal dont je parlais). Tyrion est le seul sudier à aller jusqu’au Mur et à regarder de l’autre côté, il rencontre le Lord Commandant qui lui propose une place car la Garde manque de bras, mais aussi de matière grise. Dans la scène présente, le manteau annoncerait le remplacement de Benjen (suite à sa disparition en patrouille) par Tyrion auprès de Jon pour la relation adulte/jeune, maître/apprenti et oncle/neveu. Ce qui a manqué de se passer avec l’ex-Frère noir Mance Ryder. Ce dernier rôdait incognito à Winterfell et a analysé Jon ? Mouais, on peut aussi considérer que GRRM a trouvé un moyen (dans ASOS) pour que Mance reprenne le rôle de confiance qui avait été taillé pour Tyrion dans la scène précédente, et soit ainsi au courant d’une étape capitale pour la construction du caractère de Jon. Tyrion et Mance Rayder sont tous deux des personnages sages, courageux, bien moins sanguinaires que la moyenne des gouvernants d’ASOIAF alors que tout Westeros les voit comme des monstres, tous deux ont la même amertume et des racines qui les ont trahis…

    On peut même se raccrocher aux branches si on veut faire de Tyrion un Targaryen : lorsqu’il porte la rude pelisse d’ours (thèmes : lutte contre le froid, le Nord, poids du devoir, l’habit monacal de la Garde, Benjen) c’est le protecteur de Jon au sein de la Garde de Nuit qui parle. Lorsqu’il la retire, le dragon réapparaît ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par John Lon Bickel.
    #129558
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
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    Dans le chapitre présent, on n’a pas ces schéma, mais on a une peau d’ours appartenant à un père de substitution pour Jon (Benjen Stark) qui passe à Tyrion, qui va être pour le bâtard un bref mentor que ne sera jamais Benjen

    En espérant ne pas sombrer dans le hors sujet, il me semble que, si Tyrion sera bien un mentor pour Jon qui continuera de se rappeler ses paroles longtemps après, il en est de même pour Benjen : ce dernier lui donne des conseils justes et se rapproche de lui dans Jon I, puis, une fois que la décision de Jon est définitive, il remet de la distance avec lui mais garde un oeil sur lui, notamment dans ce chapitre. A Châteaunoir il s’assure qu’il ne bénéficie pas de passe-droits, et qu’il suit la formation de Ser Allister comme les autres plutôt que de partir directement en patrouille comme il en rêve (Jon III)

    D’un côté Tyrion utilise l’ironie pour piquer Jon et le faire réagir, de l’autre Benjen le remet à sa place et lui répond honnêtement. Par ailleurs, seul Tyrion va s’interposer entre Ser Alliser et Jon en menaçant Alliser devant Jon, puis en essayant de jouer de son influence à la table de Mormont (sans réussite). Franchement, je préfère l’attitude de Benjen, moins sympa mais plus formatrice.

    Et Jon, quand il aura éprouvé à son tour la fraternité à laquelle il appartient maintenant, se souviendra de ce que lui avait dit tonton Benjen (dernières lignes de Jon IV).

    « Nous ne sommes pas amis, répondit Jon en lui [Sam] posant la main sur le gras de l’épaule. Nous sommes frères. »
    Oui, frères, songea-t-il une fois seul. […] à présent, Châteaunoir incarnait sa vie, une vie où ses frères s’appelaient Sam et Grenn et Halder et Pyp, où ses frères étaient les proscrits et les marginaux qui portaient le noir de la Garde de Nuit.
    « Mon oncle disait vrai », souffla-t-il à Fantôme.

    Tyrion et Benjen sont les premiers pères de substitution de Jon après Ned, un autre ours, Jeor Mormont va bientôt prendre le relais (puis Mance, Mestre Aemon, Stannis…).

    Une dernière chose entre Jon, Benjen, et Tyrion : dans ce chapitre Tyrion lui a soufflé – diaboliquement – les rêves qu’il fait de brûler son père et parfois sa soeur. Et bien, Jon, bien éveillé, émettra plus tard le même type de souhait pour Benjen et le regrette immédiatement :

    Tandis qu’il le regardait s’enfoncer dans le tunnel, menant son cheval par la bride, Jon se remémorait les propos de Tyrion Lannister et, tout à coup, son esprit lui représenta Ben Stark gisant, mort, dans la neige tout ensanglantée. Un vertige nauséeux le prit. Qu’était-il en train de devenir ?

    plus tard, en pleine discussion avec Tyrion, il y repensera avec amertume

    […] On trouve que ton oncle est absent depuis trop longtemps. »
    Ces mots rappelèrent à Jon si brutalement le vœu qu’il avait fait, de rage, et la vision de Benjen Stark étendu dans la neige qu’il se détourna au plus vite. Le nain avait le don de flairer les choses, et il ne voulait pas laisser voir ses remords

    PS @Ysilla, tu as raison au sujet de l’attitude de Jon dans ce chapitre, merci pour les détails que tu rapportes, j’avais lu trop vite.

    Edit : je vois que le manteau d’ours fait couler beaucoup d’encre… Je jette un caillou supplémentaire dans la mare : que pensez-vous de la pelisse de lynx que va enfiler Tyrion pendant son voyage aller et retour aux Eyrié? Récupérée par Marillion sur un chef bandit, gagnée aux dés par Tyrion, puis « empruntée » par le geôlier Mord mais reprise par Tyrion, c’est probablement sous cet accoutrement bariolé que Tyrion reviendra à son père Tywin. Parfois, un manteau est juste un manteau?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 8 mois par darkdoudou. Raison: le manteau d'ours
    #129567
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Récupérée par Marillion sur un chef bandit, gagnée aux dés par Tyrion, puis « empruntée » par le geôlier Mord mais reprise par Tyrion, c’est probablement sous cet accoutrement bariolé que Tyrion reviendra à son père Tywin. Parfois, un manteau est juste un manteau?

    Ca risque d’être hors-sujet, et je pense que les manteaux associés au bestiaire méritent leur propre sujet en forum ^^.Mais pour être très brève, il y a sans doute quelque chose à creuser dans la symbolique littéraire interne à ASOIAF de ce côté : les « lynx de fumée » sont la traduction de « shadowcat » (« chats de l’ombre »), on en trouve au-delà du Mur et dans les montagnes du Val, les chats sont des prédateurs miniatures par rapport aux loups, et les ombres sont légions (sans parler de la transformation de lady Catelyn/Cat en morte-vivante, ombre de ce qu’elle fut). Voilà, voilà, de quoi cogiter abondamment !

    #130405
    Beffroid
    • Éplucheur avec un Économe
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    Encore en mode retard

    La plupart des hommes aient mieux nier les vérités dures que les affronter.

    Contrairement à Eddard qui vit dans le mensonge depuis 14 ans…
    Saurons-nous faire la part des vérités affrontées par les personnages et/ou semées pour le lecteur? (les 3 premières lancées par le spécialiste de la question; dont 2 m’intriguant vraiment):

    • les noms de Balerion, Meraxés et Vhagar auraient été donnés par des chanteurs/rhapsodes (pas par leurs cavaliers?)
    • « Le plus vieux devait avoir plus de trois mille ans » (three thousand), alors que le plus gros crâne, celui de Balerion, date de la conquête (rien à rajouter au commentaire de Pandémie, sauf une interrogation sur l’âge du Cannibale. Cela donne envie de recenser les 19.)
    • « they are no dragons » (qui fait écho aux œufs pétrifiés offerts à Dany, tout comme la description des arcs dothrakis)
    • « la Garde de Nuit est le tas de fumier sur lequel échouent les déchets de tout le Royaume » (si poétique, mais vrai dans l’ensemble)
    • « le nord se poursuivait indéfiniment » (un indice géographique pour le lecteur? Mais j’aime bien l’idée que ce soit une référence à Tolkien)
    • « tu ne cours pas, tarasque et snark n’existant pas, grand risque à les affronter » (on remarquera que les Autres ne sont pas dans la liste des choses dont Tyrion nie l’existance)
    • « things are expected of me » « on attend autre chose de moi [que des pitrerires] » (mon pauvre Tyrion, j’ai peur que Tywin n’attende rien de toi)
    • « né paysan, on m’eût vendu à un marchand de pitres » (foreshadowing : tout l’art de Martin de planter beaucoup de graines pour choisir 4 volumes plus tard lesquelles pousseront)
    • « quelle qu’eût été sa mère, il lui devait peu » (qui est exactement le contraire en fait)
    • « ton père doit avoir d’excellents motifs pour t’envoyer à la garde de nuit » (pour l’instant le lecteur n’a que : plaire à sa femme et éviter de l’emmener avec lui)
    • « tu fais des rêves similaires » (et le chapitre se conclut en beauté avec Jon le regard plongé dans des flammes lui aussi, rêvant de brûler quelqu’un?)

     

    Je n’ai pas d’avis sur la question du manteau en peau d’ours, mais je rajouterai, pour embrouiller, que Robert avait « tout d’un ours » dans le chapitre précédent…

    de plus , Ned Stark l’a dit à Robert dans les cryptes, les Stark n’ont pas le sens de l’humour ; alors j’imagine bien la tête de Benjen, s’il connaissait le projet de Tyrion de pisser du haut du Mur !

    Le mystère est résolu !

    "Il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Le bonheur n'est jamais grandiose." Aldous Huxley

    #130438
    Lady
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 142

    Merci Un Autre Monde pour ton analyse et à vous tous pour vos commentaires toujours très intéressants.

    Ce chapitre est très beau. Si Tyrion avait marqué des points dans nos coeurs lors de son chapitre précédent, là on est complètement conquis : Tyrion a de l’esprit, mais aussi il est honnête et a de l’empathie envers les défavorisés de la vie (ici un bâtard, plus tard, un paralysé). L’esprit, c’est assez évident vu comment il taquine parfois assez durement Jon, mais il tente de se racheter s’il voit qu’il le blesse. Pour autant, il ne cache pas la vérité, principalement sur la composition des effectifs de la Garde de nuit. Et c’est dur pour Jon car il ne peut faire marche arrière et il se rend compte que toute sa vie (et elle risque d’être longue) sera au milieu de délinquants plus ou moins marqués, bien loin de l’image qu’il avait de la Garde. Et Jon, pas idiot (avec aussi pas mal d’esprit) apprécie à sa juste valeur ce que fait Tyrion pour lui. Bref, vraiment du tout bon et deux personnages qui deviennent les favoris de pas mal de lecteurs.

    Je suis tout à fait d’accord avec toi. Dans ce chapitre, Tyrion se montre encore de bon conseil pour Jon même s’il est un peu brutal dans ses propos. Encore une fois, Tyrion parle un peu trop vite ce qui le met en danger lorsque Fantôme le fait tomber par terre.

    Tyrion n’exagère pas un peu sur le geste de Benjen ? J’ai plutôt l’impression que Tyrion, qui est persuadé d’être supérieurement intelligent, est simplement vexé de ne pas avoir anticipé le froid du Nord et d’avoir dû accepter quelque chose venant de Benjen. ^^ Alors il s’invente toute cette justification selon laquelle, en fait, c’est lui qui aurait donné une leçon à Benjen.

    J’ai eu la même impression que toi en relisant ce passage. Tyrion peut parfois être de mauvaise foi.

    Dans ce chapitre comme tous les chapitres de Tyrion il me semble, on parle de manger et boire.

    Ce n’est pas tout à fait vrai. Dans tous les chapitres de Tyrion dans AGOT on parle de nourriture et notamment de la sienne (de la nourriture qu’il mange ou pas). Même lorsqu’il apparaît dans les chapitres d’autres personnages Jon ou Catelyn, Tyrion n’est jamais loin de la salle à manger. A partir de ACOK, il y a quelques chapitres dans lesquels on ne parle pas du tout de nourriture, notamment ceux où Tyrion prépare les défenses de Port-Réal et ceux où il est en train de défendre la ville. Il y a un vrai lien entre la nourriture et la position de Tyrion au pouvoir (et aussi avec la boisson). Lorsque Tyrion rejoint son père, il boit dans le verre de Tywin et devient alors son pion. Tywin l’envoie d’abord à l’avant garde puis comme il comprend que son fils est plus utile en politique qu’à la guerre, il l’envoie à Port-Réal. C’est dans ACOK que Tyrion a le plus de pouvoir et c’est dans ce livre qu’il mange le mieux (alors que le peuple de Port-Réal crève de faim). On voit alors que c’est lui qui offre du vin aux personnages pour en disposer comme il l’entend. Il envoie Janos Slynt au mur, empoisonne Cersei pour l’éloigner un moment. Varys demande lui même un verre de vin (qu’appréciait tant Janos Slynt) et se place comme allié de Tyrion, tandis que Littlefinger refuse le verre que lui propose Tyrion. Puis dans ASOS, Tyrion perd tout son pouvoir et son influence à la cour et ses repas deviennent misérables en comparaison avec ceux de ACOK et il perd à nouveau son appétit mangeant de moins en moins et buvant de plus en plus.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Lady.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par R.Graymarch. Raison: attribution
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