AGOT 18 – Bran III

  • Ce sujet contient 35 réponses, 18 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Liloo75, le il y a 7 mois.
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    Eridan
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    AGOT 18 – Bran III
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 17, Eddard III AGOT 19, Catelyn IV

    J’ouvrirais ce chapitre par une question … Est-ce une coïncidence si ce chapitre (qui marque le réveil de Bran) succède à un chapitre où un des loups-garous Stark a été sacrifié par leur père ? Je n’ai aucune réponse à apporter, mais le fait que les deux événements se suivent me semblait intéressant à souligner.

    Nous voici donc devant l’un des chapitres les plus oniriques de la saga (pour l’heure ! ^^) La dimension fantastique se réinvite enfin, après énormément de chapitres très concrets, très politiques. C’est très plaisant à (re)lire, et un beau petit défi niveau interprétation. ^^ On va évacuer le plus simple, le plus évident, le plus concret, pour aller ensuite vers les interprétations des différentes visions.

    1) Ce qui est concret

    La Corneille à Trois yeux

    Première apparition de la corneille à trois yeux / Brynden Rivers / Freuxsanglant. On a d’ailleurs ici le plus gros indice qui permet de relier Freuxsanglant au corbeau de Mormont : les deux quémandent en permanence du « grain » (corn en vo. qui se traduirait plutôt par « maïs ») :

    « Help me, » he said.
    I’m trying, the crow replied. Say, got any corn?
    Bran reached into his pocket as the darkness spun dizzily around him. When he pulled his hand out, golden kernels slid from between his fingers into the air. They fell with him.
    The crow landed on his hand and began to eat.

    « Aide-moi », lui dit Bran.
    J’essaie. Tu as du blé, dis ?
    Bran se fouilla, tandis que l’enveloppaient de noirs remous vertigineux, et, lorsqu’il retira la main de sa poche, des grains d’or lui ruisselaient entre les doigts, qui tombaient dans le vide avec lui.
    L’oiseau se percha sur sa main et se mit à manger.

    Chose intéressante : Bran a du grain sur lui dans le rêve. En quoi cela aide-t-il le corbeau ? En a-t-il besoin ? Est-ce que c’est une représentation symbolique de quelque chose ? Je n’ai pas de réponse à avancer pour le moment …

    En revanche, on peut remarquer qu’une fois de plus, un acte de magie (ici, le « partage » de rêve) est associé au fait de manger quelque chose. Ce ne sera pas la seule fois : plusieurs rites initiatiques de la saga commenceront par le fait de manger une substance spéciale et les vervoyants nourrissent les arbres. Symboliquement ici, j’y vois comme un parallèle avec les lois de l’hospitalité de la saga et peut-être même le mythe de Perséphone : la corneille n’est pas là où elle devrait être, et il lui faut manger de la nourriture provenant de Bran pour pouvoir demeurer dans son rêve.

    Quoi qu’il en soit, le mot corn va devenir pour le reste de la saga un marqueur important pour débusquer la présence de Freuxsanglant. On se souviendra que trois fois déjà dans le chapitre Bran II, les corbeaux/corneilles au-dessus de Winterfell avait été associé au mot corn. (Mirri Maz Duur évoquera elle-aussi les pouvoirs du « grain », mais on en est encore loin. 😉 )

    Les pouvoirs de la corneille

    Toujours compliqué d’évaluer les pouvoirs réels de Freuxsanglant (cf. la discussion sur Freuxsanglant). A mon sens, ce chapitre où il intervient de manière directe, fait partie de ceux qui prouve qu’il est loin d’être tout puissant, en particulier dans les rêves : il a beau donner des consignes à Bran, celui-ci échoue à les accomplir, car le chemin qu’il doit parcourir est une initiation personnelle, qu’on peut engager, mais pas forcer ou accomplir à sa place. Après le « premier vol » de Bran, la corneille s’attaque à lui et lui cogne le front. On ignore encore qu’elle est en train de lui donner / de lui ouvrir son « troisième œil ».

    Il est intéressant de relever que le « dialogue » entre la corneille et Bran n’en est pas un : Bran parle et ses propos ont la forme que prend généralement un dialogue avec des guillemets et des tirets, mais la corneille, elle, ne répond pas avec guillemets et tirets : à la place, ses propos sont en italiques. Dans le reste des chapitres, les PoV ont droit à l’italique quand on a accès à leurs pensée intime.

    On a déjà eu l’occasion de dire que dans ce chapitre, comme dans d’autres, Bran perçoit Brynden comme une corneille, mais lui-même semble à peine conscient de sa propre apparence. Je ne m’étends pas dessus. Bran en revanche commence à prendre conscience de son état : il se perçoit tel qu’il est vraiment dans la réalité, et semble découvrir qu’il a effroyablement maigri.

    Été et Hiver

    Et Bran lui dit d’un air paisible : « Il s’appelle Eté. »

    La fin de ce chapitre est importante : le loup-garou reçoit enfin un nom, au pouvoir évocateur puissant. Bran a entraperçu le cœur de l’hiver, ce qu’il a vu l’a terrifié ; la corneille l’a prévenu que l’hiver venait. Quand il reprend conscience, Bran perçoit les yeux de son loup comme le soleil et s’il ne sent pas le poids de l’animal, il en perçoit la chaleur … Le loup sera donc Été, en opposition à l’hiver, ce qui inscrit Bran comme un acteur essentiel dans la lutte contre l’hiver qui s’approche.

    2) Les visions et leurs interprétations

    On en vient au cœur de ce chapitre : la vision de Bran. Comme tout rêve ou toute vision prophétique, cette apparition se prête à l’interprétation … et comme tout rêve et toute vision, aucune interprétation n’est parfaite, unique et indiscutable. Chaque lecteur applique la grille de lecture à laquelle il a envie de croire, quitte à surinterpréter allègrement. Martin ne se prive d’ailleurs pas de jouer avec son lecteur / relecteur : il met ici en place des images avec un fort pouvoir évocateur, et dissémine ensuite dans la saga des situations ou des personnages qui ne cesseront de nous les rappeler, offrant sans cesse d’avantage de possibilités d’interprétation. Beaucoup de nos interprétations ne sont donc pas basées sur ce que l’auteur a voulu écrire à l’époque de la publication d’AGOT, mais sur ce qu’il a décidé de mettre en place depuis.

    Les grilles de lecture étant multiples, je vais tenter le difficile exercice d’en amener plusieurs (pas toutes) en même temps. La première est la plus simple, la plus évidente : Bran est en train de voir le présent de manière onirique, chaque personnage, chaque image évoquée renvoie donc à un personnage du présent dans sa situation présente. La seconde interprétation sera celle du passé et/ou du futur, qui de temps à autres, semblent s’inviter au sein de cette évocation du présent. La troisième enfin est plus métaphorique : certaines images semblent finalement être là moins pour évoquer une personne que pour illustrer un concept plus général.

    Débutons :

    Bran examina ses bras, ses jambes et les découvrit effroyablement décharnés. La peau et les os. Avait-il toujours été si maigre ? Il essaya de se souvenir. Une figure lui apparut, émergea peu à peu de la brume grise, une figure qui, dans la lumière, brillait ainsi que de l’or. « Ce que me fait faire l’amour, quand même ! » dit-elle.
    Bran poussa un cri, et la corneille s’envola en croassant.
    Pas cela ! Oublie-le, tu n’en as que faire, à présent, mets-le de côté, repousse-le.
    La corneille se percha sur son épaule et, d’un coup de bec, fit s’évanouir la figure d’or.

    Évocation évidente du passé et de Jaime ; il est intéressant de voir que la corneille à trois yeux, qui a sans doute assisté à la chute de Bran, veut que celui-ci oublie les circonstances dans lesquelles elle est survenue : l’important n’est pas là, le destin de Bran n’est pas là. 😉 Le traumatisme reviendra cependant le hanter comme un vieux fantôme.
    Le fait que Bran soit plus maigre que dans ces souvenirs (et plus tard que d’autres soient devenus plus durs / plus forts) nous invitent à penser que les images qui vont suivre sont bien une reprise de conscience de Bran du présent.

    Il vit Winterfell comme le voient les aigles, il vit ses hautes tours comme accroupies, tassées, ses remparts réduits à des rainures dans la poussière. Il vit, sur son balcon, mestre Luwin scruter les astres au moyen d’un tube de bronze poli, le vit, le front plissé, porter des notes sur un volume. Il vit Robb, plus grand, plus fort que dans ses souvenirs, s’entraîner pour de vrai dans la cour, avec une épée d’acier. Il vit Hodor, le palefrenier colossal et simplet, charrier sur l’épaule, avec autant d’aisance qu’un autre une botte de foin, une enclume destinée au forgeron Mikken. Au cœur du bois sacré, ses feuilles grelottant au vent, l’horrible barral blanc méditait son reflet dans l’étang. Le regard de Bran lui fit lever les yeux du sombre miroir et y répondre par un regard entendu.

    Pas grand chose à dire sur ce passage. Là encore, il s’agit surtout de la description du présent.

    Comme on l’a évoqué dans le sujet sur Freuxsanglant, le barral ici évoque sans doute moins Freuxsanglant lui-même que le ou les vervoyants qui sont entrés à l’intérieur.

    Alors que le maître d’armes est parti, Robb s’entraîne désormais avec du véritable acier … clin d’œil discret, mais efficace : la guerre s’approche, les « jeux d’enfants » s’éloignent. Bientôt, il faudra vraiment manier cette épée.

    Du côté de l’est, une galère cinglait les flots de la Morsure. A bord, assise dans une cabine, Mère contemplait un poignard sanglant posé devant elle et, tandis que souquaient ferme les rameurs, ser Rodrik cramponnait au bastingage les haut-le-coeur qui le convulsaient. Droit debout s’amoncelait à l’horizon noirci, lacéré d’éclairs, ébranlé de rugissements, une tempête encore invisible aux navigateurs.

    La tempête existe bel et bien : Catelyn dès le chapitre suivant nous dira que le voyage n’a pas été aisé ( « Les vents n’avaient cessé de se montrer contraires » … A croire que quelque chose ou quelqu’un ne voulait pas qu’elle atteigne Port-Réal ^^).
    La tempête peut aussi être l’évocation de la succession d’événements imprévisibles et dangereux qui attendent Catelyn, tant à Port-Réal que par la suite. Amusant, quand on pense que les Baratheon viennent des terres de l’Orage. Ce sont les premiers soucis éprouvés par ser Rodrick avec la mer, mais ce ne seront pas les derniers.

    Au sud se précipitaient, bleu-vert, les eaux du Trident. Les traits creusés par le chagrin, Père intercédait auprès du roi. Sansa pleurait à chaudes larmes, dans son lit, et Arya, l’œil fixe et les dents serrées, renfermait durement les secrets de son cœur. Des ombres les nimbaient toutes deux. [ndlr : problème de traduction] L’une, d’un noir de cendre, avait l’aspect terrible d’un mufle de chien, l’autre la splendeur d’une armure aussi dorée que le soleil. Au-dessus d’elles s’esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu’il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.

    Bon, déjà, évacuons la trad. « There were shadows all around them. » = Il y avait des ombres autour d’elles / d’eux. Ca ne s’applique pas forcément qu’à Arya et Sansa comme le laisse penser la traduction. Ces « menaces » planent donc aussi bien autour des sœurs qu’autour de leur père, d’après moi. (Les secrets d’Arya sont qu’elle n’a pas menti et qu’elle a aidé Nymeria à fuir.)

    Spontanément, on pensera à Sandor Clegane pour le premier, à Jaime pour le second (d’autres y voient Joffrey) … et la dernière ombre fait furieusement penser à Robert lui-même, chevalier incroyable, mais qui se révèle vide à l’intérieur.

    Si on veut chercher des évocations plus recherchées : un autre personnage a « une armure d’or » métaphorique, évoquée dans ACOK, et c’est Littlefinger. On peut également l’associer au géant creux, car le Titan de Braavos était l’ancien blason de sa maison et le fait que le géant soit fait de stone (« pierres ») pouvant renvoyer au Val d’Arryn … Enfin, si vraiment il faut y voir un personnage, le géant peut évoquer Gregor Clegane du futur (un géant sans tête et au sang corrompu?) Toutes ces interprétations ont leur défaut

    Personnellement, j’aime imaginer que le géant n’évoque plus vraiment un personnage en particulier, ou alors, qu’il les évoque un peu tous : le géant pourrait être une évocation de la chevalerie elle-même. clinquante, impressionnante au dehors, complètement vidée de sa substance et corrompue à l’intérieur.

    Au-delà du détroit se détachaient avec la même acuité les cités libres, l’intense pers de la mer Dothrak puis, encore au-delà, Vaes Dothrak au pied de sa montagne, et les contrées fabuleuses de la mer de Jade, et Asshai, sur les rives de la mer d’Ombre, où l’aurore assistait au réveil des dragons.

    Bon, en vo, la phrase donne plutôt « Asshaï, où les dragons s’agitaient sous le soleil levant. » Les dragons évoquent soit nos orphelins Targaryen, soit les dragons du passé qui seraient nés à Asshaï, soit encore les trois dragons pas encore éclos. Martin nous emmène toutefois très loin avec l’évocation d’Asshaï : avait-il prévu à l’origine d’emmener Daenerys aussi loin ? Est-ce juste une manière d’évoquer la naissance des premiers dragons dans le passé ?

    On remarque au passage que les dragons s’agitent sous le « soleil », qui sera bientôt le surnom que Daenerys donnera à Drogo. 😉

    Vers le nord enfin, tel un cristal bleu, chatoyait le Mur. Solitaire y dormait sur un lit glacé son frère Jon, le bâtard, plus pâle et plus rude au fur et à mesure que l’abandonnait tout souvenir des chaleurs anciennes.

    Certains voient ici l’évocation pure et simple du présent, d’autres y voient l’illustration métaphorique de la mort de Jon dans ADWD.

    Et, par-delà le Mur, par-delà les forêts emmitouflées de neiges incommensurables, par-delà le littoral gelé, par-delà s’ouvrait, parcourues de grands fleuves de glace blanc-bleu, l’immensité de steppes mortes où rien ne poussait, où ne vivait rien. Plus au nord encore, au nord du nord, Bran atteignit le rideau de lumière au-delà duquel s’interrompt le monde et, le traversant, pénétra si profondément au cœur de l’hiver que la terreur lui arracha un cri, tandis que des larmes incendiaient ses joues.
    A présent, tu sais, chuchota la corneille en se nichant au creux de son épaule, tu sais pourquoi tu dois vivre.
    « Pourquoi ? », demanda Bran sans comprendre et tombant, tombant.
    Parce que l’hiver vient.

    La menace venue de l’extrême nord est, telle qu’on pouvait s’y attendre, la plus épouvantable et la plus dangereuse. Bran aura un rôle important à jouer dans les guerres à venir, en tant que Stark et en tant que vervoyant.

    Et en bas… ? En bas, il n’y avait rien, plus rien que neige et froid et mort, un désert gelé où des aiguilles déchiquetées de glace blanc-bleu guettaient l’instant de saisir leur proie, volaient vers elle, tels des javelots. Sur leurs pointes étaient déjà venues s’empaler des myriades d’autres rêveurs, dont ne subsistaient que les ossements.

    La dernière vision évoque ce qui risque d’arriver à Bran s’il ne parvient pas à voler. Peut-être que parmi ce tas d’os, se cache un kraken ? ^^

    J’en profite pour glisser ici un lien vers notre page d’archive de l’encyclopédie sur les rêves et prophéties. 😉

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 7 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #131032
    R.Graymarch
    • Barral
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    Mouaif, pas trop ma came. Les chapitres de rêves ou prophéties sont souvent trop nébuleux à mon goût. Pour le primo-lecteur, c’est le retour de Bran dans le monde des vivants avec une interrogation sur le fait qu’il voit beaucoup de choses du passé et du présent (et peut-être du futur). A la relecture, oui on peut tenter de s’amuser à trouver des symboles partout. Je me dis qu’à ce stade de l’écriture, si c’est pour imaginer des éléments très postérieurs dans l’écriture (AFFC, ADWD) et ayant peu à voir avec Bran (pas Freuxsanglant, donc) c’est très spéculatif.

    Première apparition de la corneille à trois yeux / Brynden Rivers / Freuxsanglant. On a d’ailleurs ici le plus gros indice qui permet de relier Freuxsanglant au corbeau de Mormont : les deux quémandent en permanence du « grain »

    C’est assez désolant de voir que la traduction précédente de « corn » était « friandise ». Le premier mot était pas terrible mais en changer d’un chapitre à l’autre, c’est quand même super dommage.

    Quant à « corn », c’est souvent « maïs » aux USA et « blé » en Grande Bretagne. Pour le coup, choisir « grain » me parait assez malin de la part du traducteur car ça contourne la difficulté (augmentée du fait que si ASOIAF est dans un moyen-âge proche de l’Europe, la présence du maïs pose problème. Alors que c’est cohérent avec l’absence de pommes de terre) tout en gardant l’esprit.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #131038
    Liloo75
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    Au sud se précipitaient, bleu-vert, les eaux du Trident. Les traits creusés par le chagrin, Père intercédait auprès du roi. Sansa pleurait à chaudes larmes, dans son lit, et Arya, l’œil fixe et les dents serrées, renfermait durement les secrets de son cœur. Des ombres les nimbaient toutes deux. [ndlr : problème de traduction] L’une, d’un noir de cendre, avait l’aspect terrible d’un mufle de chien, l’autre la splendeur d’une armure aussi dorée que le soleil. Au-dessus d’elles s’esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu’il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.

    Bon, déjà, évacuons la trad. « There were shadows all around them. » = Il y avait des ombres autour d’elles / d’eux. Ca ne s’applique pas forcément qu’à Arya et Sansa comme le laisse penser la traduction. Ces « menaces » planent donc aussi bien autour des sœurs qu’autour de leur père, d’après moi. (Les secrets d’Arya sont qu’elle n’a pas menti et qu’elle a aidé Nymeria à fuir.) Spontanément, on pensera à Sandor Clegane pour le premier, à Jaime pour le second (d’autres y voient Joffrey) … et la dernière ombre fait furieusement penser à Robert lui-même, chevalier incroyable, mais qui se révèle vide à l’intérieur. Si on veut chercher des évocations plus recherchées : un autre personnage a « une armure d’or » métaphorique, évoquée dans ACOK, et c’est Littlefinger. On peut également l’associer au géant creux, car le Titan de Braavos était l’ancien blason de sa maison et le fait que le géant soit fait de stone (« pierres ») pouvant renvoyer au Val d’Arryn … Enfin, si vraiment il faut y voir un personnage, le géant peut évoquer Gregor Clegane du futur (un géant sans tête et au sang corrompu?) Toutes ces interprétations ont leur défaut Personnellement, j’aime imaginer que le géant n’évoque plus vraiment un personnage en particulier, ou alors, qu’il les évoque un peu tous : le géant pourrait être une évocation de la chevalerie elle-même. clinquante, impressionnante au dehors, complètement vidée de sa substance et corrompue à l’intérieur.

    Vers le nord enfin, tel un cristal bleu, chatoyait le Mur. Solitaire y dormait sur un lit glacé son frère Jon, le bâtard, plus pâle et plus rude au fur et à mesure que l’abandonnait tout souvenir des chaleurs anciennes.

    Certains voient ici l’évocation pure et simple du présent, d’autres y voient l’illustration métaphorique de la mort de Jon dans ADWD.

    Et, par-delà le Mur, par-delà les forêts emmitouflées de neiges incommensurables, par-delà le littoral gelé, par-delà s’ouvrait, parcourues de grands fleuves de glace blanc-bleu, l’immensité de steppes mortes où rien ne poussait, où ne vivait rien. Plus au nord encore, au nord du nord, Bran atteignit le rideau de lumière au-delà duquel s’interrompt le monde et, le traversant, pénétra si profondément au cœur de l’hiver que la terreur lui arracha un cri, tandis que des larmes incendiaient ses joues. A présent, tu sais, chuchota la corneille en se nichant au creux de son épaule, tu sais pourquoi tu dois vivre. « Pourquoi ? », demanda Bran sans comprendre et tombant, tombant. Parce que l’hiver vient.

    La menace venue de l’extrême nord est, telle qu’on pouvait s’y attendre, la plus épouvantable et la plus dangereuse. Bran aura un rôle important à jouer dans les guerres à venir, en tant que Stark et en tant que vervoyant.

     

    Merci @eridan pour cette belle analyse. J’ai l’impression que plus le chapitre est court, plus il est difficile à interpréter.

    J’avoue que j’ai relu plusieurs fois le paragraphe consacré aux deux filles Stark. Je ne comprenais pas où l’on voulait nous mener. Les ombres qui s’amoncellent au dessus de leur tête, d’accord, je les vois bien. Mais ensuite, pour le mufle du chien, j’y ai vu Sandor Clegane, qui aura un rôle à jouer dans la vie de chacune d’elle. L’amure dorée par le soleil, je n’arrive pas à y voir Joffrey (il ne brille pas désolée…). Jaime Lannister peut-être, lorsqu’il promettra à Catelyn de lui rendre ses filles en échange de sa liberté. En réalité, j’ai pensé au futur, un personnage que nous ne connaissons pas encore.

    Au sujet de Jon, j’y ai vu une projection dans l’avenir également. Il s’éloigne peu à peu de se famille par le sang (même s’il ne les oublie pas complètement) pour devenir un frère juré de la Garde de Nuit. Dans les termes « plus pâle et plus rude » je n’ai pas vu sa mort, mais plutôt sa transformation en chef de guerre (au sein de la Garde), en défenseur du Mur.

    Enfin, la menace que perçoit Bran au-delà du Mur, je l’ai perçue immédiatement comme l’arrivée des Autres. Chose difficile à anticiper pour un primo-lecteur.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #131040
    R.Graymarch
    • Barral
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    Y a le prologue, tout de même…

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    #131041
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    et la dernière ombre fait furieusement penser à Robert lui-même, chevalier incroyable, mais qui se révèle vide à l’intérieur.

    Ca pourrait même faire penser à Robert Strong, le nouveau chevalier de la Garde Royale. GRRMartin est trop fort, on peut lire ce qu’on veut dans ses énigmes.

    Sinon, excellent résumé Eridan, comme d’hab’ 😉

    #131044
    Eridan
    • Vervoyant
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    C’est assez désolant de voir que la traduction précédente de « corn » était « friandise ». Le premier mot était pas terrible mais en changer d’un chapitre à l’autre, c’est quand même super dommage.

    La double lecture prend énormément de temps, mais je la conseille pour cette raison essentielle : Martin sait déjà où il va avec certains concepts qu’il introduit tôt dans la saga (Long Night, corn). N’ayant pas ce background en tête, Sola s’égare par moment et sa traduction manque fatalement d’uniformité et de cohérence sur ces concepts-là (ténèbres sempiternelles, friandises). C’est le piège classique dans lequel tombent tous les traducteurs.

    L’amure dorée par le soleil, je n’arrive pas à y voir Joffrey (il ne brille pas désolée…). Jaime Lannister peut-être, lorsqu’il promettra à Catelyn de lui rendre ses filles en échange de sa liberté. En réalité, j’ai pensé au futur, un personnage que nous ne connaissons pas encore.

    A voir si ces ombres sont des menaces ou des protections … C’est toujours compliqué à dire, avec les ombres dans cette saga. ^^
    S’il n’y avait que la taille, on pourrait penser à Brienne comme « chevalier géant » d’autant que sa quête la lie aussi bien à Jaime qu’à Sandor 😉 Mais on se demande bien pourquoi elle serait « vide » et remplie uniquement de « ténèbres et de sang noir » .

    J’ai toujours du mal à me dire qu’il pourrait rester des personnages aussi importants dans l’intrigue que nous ne les ayons pas rencontrés à deux intégrales de la fin … Et puis, je me suis souvenu qu’on parlait de GRRM et tout est redevenu normal. ^^
    Une autre hypothèse qu’on peut envisager, c’est aussi que ces visions correspondent à l’idée que Martin se faisait de son intrigue à la publication d’AGOT … Mais comme il lui arrive souvent de changer de direction dans son processus créatif, la menace qu’il avait inventée en 90 pour les Stark ne s’est finalement pas réalisée ou ne se réalisera pas exactement comme il l’avait prévu. 😉

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #131045
    Mestre Tomassen
    • Frère Juré
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    Des ombres les nimbaient toutes deux. [ndlr : problème de traduction] L’une, d’un noir de cendre, avait l’aspect terrible d’un mufle de chien, l’autre la splendeur d’une armure aussi dorée que le soleil. Au-dessus d’elles s’esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu’il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.

    Comme tu le dis Eridan, chacun va interpréter tout ça avec sa grille de lecture. Pour ma part, j’y vois Sandor, Joffrey et La Montagne. Pour moi ce serait plus Joffrey par un jeu d’opposition avec Sandor. Car la description du Limier parait dangereuse alors qu’en fait il protègera Arya, et pour Joffrey la description est rassurante « splendeur », « soleil » alors qu’il fera de la vie de Sansa un enfer.

    Comme je viens de le dire je vois Gregor pour des raisons évidentes (trop?) « géant de pierre » pour la montagne et « empli de ténèbres et de noire sanie » pour ce qu’il va devenir.

    Quoi qu’il en soit, le mot corn va devenir pour le reste de la saga un marqueur important pour débusquer la présence de Freuxsanglant. On se souviendra que trois fois déjà dans le chapitre Bran II, les corbeaux/corneilles au-dessus de Winterfell avait été associé au mot corn.

    Là dessus, j’ai quelque chose de très capillo-tracté, mais bon on est là pour tenter des choses.

    Au moment de la chute de Bran. La phrase juste avant qu’il ne se rende compte qu’il y a quelqu’un dans la tour annonce « où l’espoir d’une friandise attirait déjà les corneilles. », et pendant sa chute « Dans l’espoir d’une friandise, les corneilles traçaient des cercles au dessus de la tour en ruine. » On aurait donc l’image de Freuxsanglant juste avant et juste après la scène de la chute.

    J’ajoute à ça  :

    Une figure lui apparut, émergea peu à peu de la brume grise, une figure qui, dans la lumière, brillait ainsi que de l’or. « Ce que me fait faire l’amour, quand même ! » dit-elle. Bran poussa un cri, et la corneille s’envola en croassant. Pas cela ! Oublie-le, tu n’en as que faire, à présent, mets-le de côté, repousse-le. La corneille se percha sur son épaule et, d’un coup de bec, fit s’évanouir la figure d’or.

    C’est le « à présent » qui m’interroge (voir si ça tient en VO ?). La tournure de la phrase pourrait faire penser que La Corneille est derrière le geste de Jaime. J’ai du mal à y croire, mais « oublie-le, tu n’en as que faire à présent » fait penser à, oubli-le il ne nous sert plus maintenant.

    J’avais prévenu c’est tiré par les cheveux.

    #131046
    Liloo75
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3716

    Y a le prologue, tout de même…

    C’est vrai, mais à ce moment-là de l’histoire, personne ne semble y croire vraiment. Même les hommes du Nord.

    Il faudra la disparition des patrouilleurs menés par Benjen, et surtout l’attaque du Lord Comandant Mormont pour que la menace prenne forme.

     

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #131047
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 896

    Chapitre très orinique où les interprétations seront difficiles à faire, et parfois même à chacun d’y voir ce qu’il voudra.

    Ce genre de littérature m’a toujours rebuté, j’ai pas apprécié Bran et les parties de son aventure mystiques car très difficile de rentrer dedans, sans savoir si ça vient du style de GRR Martin, de la traduction, ou de moi (ou surement un peu de tout ça à divers degré).

    Cependant, grâce à tous les décryptages de la garde de nuit (blogs, forums, wiki,…) mais aussi avec cette relecture où nous avons pris le temps de se poser sur chaque chapitre, et donc sur les deux précédents chapitres de Bran, j’ai mieux apprécié. Sachant un peu plus d’où on venait et vers où on va, c’était plus simple cette fois ci.

    FreuxSanglant est un perso très bad-ass, que j’aime beaucoup, et comprenant mieux les liens entre lui , Bran et les vervoyants, cet arc narratif devient digeste pour moi.

    Il y a une interprétation qui m’a beaucoup fait réfléchir.

    Au sud se précipitaient, bleu-vert, les eaux du Trident. Les traits creusés par le chagrin, Père intercédait auprès du roi. Sansa pleurait à chaudes larmes, dans son lit, et Arya, l’œil fixe et les dents serrées, renfermait durement les secrets de son cœur. Des ombres les nimbaient toutes deux. L’une, d’un noir de cendre, avait l’aspect terrible d’un mufle de chien, l’autre la splendeur d’une armure aussi dorée que le soleil. Au-dessus d’elles s’esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu’il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.

    On parle de deux ombres, mais j’ai vu dans les deux cas Sandor Clegane. Noir de cendre lorsqu’il est tourmenté et à la solde des Lannister, dorée comme le soleil lorsqu’il s’en émancipera, pour peut être atteindre un jour la rédemption et faire quelque chose d’extra-ordinaire.

    Ces deux parties de lui tournent autour des deux filles, car c’est le plus souvent dans leurs PoV que l’on croisera Sandor.

    Le géant de pierre serait alors Gregor/Robert Strong, et petit crackpot/hypothèse perso : Sandor affrontera et tuera son frère dans un combat décisif sauvant une des deux soeurs (ou même les deux) ?

    J’avoue que c’est assez perso comme interprétation.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #131050
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 6316

    @mestretomassen : La question se pose et (à mon avis), continuera de se poser encore longtemps. 😉

    La présence des corbeaux et leur association au « corn » rend assez claire la volonté de Martin d’associer Freusanglant (ou les anciens dieux) à la chute de Bran. Dans le pire des cas, ils l’ont provoqué d’une quelconque façon (en influençant par petite touche les actions des différents personnages ?) ; dans le meilleur des cas, ils en sont simplement les spectateurs, comme l’explique Feuille à Meera :

    « Il possède mille yeux et un, mais il y a bien des choses à surveiller. »
    He has a thousand eyes and one, but there is much to watch.

    ADWD, Bran III.

    J’avais prévenu c’est tiré par les cheveux.

    J’avoue que c’est assez perso comme interprétation.

    Vous en faites pas, les gens ! C’est ce qu’on aime, c’est pour ça qu’on est là. ^^

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #131052
    Liloo75
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3716

    Une figure lui apparut, émergea peu à peu de la brume grise, une figure qui, dans la lumière, brillait ainsi que de l’or. « Ce que me fait faire l’amour, quand même ! » dit-elle. Bran poussa un cri, et la corneille s’envola en croassant. Pas cela ! Oublie-le, tu n’en as que faire, à présent, mets-le de côté, repousse-le. La corneille se percha sur son épaule et, d’un coup de bec, fit s’évanouir la figure d’or.

    C’est le « à présent » qui m’interroge (voir si ça tient en VO ?). La tournure de la phrase pourrait faire penser que La Corneille est derrière le geste de Jaime. J’ai du mal à y croire, mais « oublie-le, tu n’en as que faire à présent » fait penser à, oubli-le il ne nous sert plus maintenant. J’avais prévenu c’est tiré par les cheveux.

     

    Si le « à présent » a une importance, cela signifie peut-être que Bran aura l’opportunité plus tard d’utiliser ce qu’il dont il se souvient au sujet de sa chute. Je vois mal comment il pourrait retourner le compliment à Jaime. Mais j’avoue que j’aimerais bien qu’il ait l’occasion de lui répondre sur le même ton que : « Ce que me fait faire l’amour, quand même! ».

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
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    #131070
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
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    Une figure lui apparut, émergea peu à peu de la brume grise, une figure qui, dans la lumière, brillait ainsi que de l’or. « Ce que me fait faire l’amour, quand même ! » dit-elle. Bran poussa un cri, et la corneille s’envola en croassant. Pas cela ! Oublie-le, tu n’en as que faire, à présent, mets-le de côté, repousse-le. La corneille se percha sur son épaule et, d’un coup de bec, fit s’évanouir la figure d’or.

      C’est le « à présent » qui m’interroge (voir si ça tient en VO ?). La tournure de la phrase pourrait faire penser que La Corneille est derrière le geste de Jaime. J’ai du mal à y croire, mais « oublie-le, tu n’en as que faire à présent » fait penser à, oubli-le il ne nous sert plus maintenant. J’avais prévenu c’est tiré par les cheveux.

    En VO, le texte est assez sobre : Forget that, you do not need it now, put it aside, put it away. (now= maintenant, à présent )

    Quand j’ai relu ça, mon premier sentiment a été : il (la corneille) veut que Bran oublie l’inceste, et toute la scène à laquelle il a assisté. Pourquoi? Est-ce parce que ce souvenir va l’empêcher de voler? Est-ce parce que ce souvenir l’amène à la mort (la chute)? Est-ce qu’il y a une interférence dangereuse et inutile avec ce qui va se passer au sud? Est-ce que la corneille veut lui faire oublier le passé pour le focaliser sur les dangers au nord?

    Sansa pleurait à chaudes larmes, dans son lit, et Arya, l’œil fixe et les dents serrées, renfermait durement les secrets de son cœur.

    Concernant ce passage sur les deux soeurs, j’ai une lecture un peu différente de la VO en anglais :

    He saw Sansa crying herself to sleep at night, and he saw Arya watching in silence and holding her secrets hard in her heart. traduction perso : Il vit Sansa qui s’endormait en pleurant et Arya qui regardait en silence, en gardant avec dureté les secrets dans son coeur

    dans ce passage je lis l’opposition entre les deux soeurs, l’une qui permet à son chagrin de sortir, alors que l’autre rumine froidement.

    Dans le chapitre suivant d’Arya, on verra que Sansa est passée à autre chose, elle s’extasie sur le tournoi à venir et les festivités, tandis qu’Arya est complètement renfermée sur elle-même. Arya à ce moment déteste tous ceux qui l’entourent : les hommes (les gardes et son père) qui n’ont pas été capables de protéger Mycah, sa soeur qui a menti, elle se déteste surtout elle-même car elle se juge coupable de ce qui est arrivé à Mycah. Voilà les lourds secrets qu’elle porte dans son coeur, à mon avis.
    C’est Eddard Stark, en bon père, qui fera enfin éclater les larmes chez Arya et trouvera les bons mots.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par darkdoudou. Raison: mise en forme
    #131079
    Samyriana
    • Pas Trouillard
    • Posts : 617

    Merci Eridan pour cette analyse, j’ai beaucoup apprécié tes interprétations et ta manière d’écrire, cette phrase m’a bien fait sourire:

    Ce sont les premiers soucis éprouvés par ser Rodrick avec la mer, mais ce ne seront pas les derniers.

    Merci @eridan pour cette belle analyse. J’ai l’impression que plus le chapitre est court, plus il est difficile à interpréter. J’avoue que j’ai relu plusieurs fois le paragraphe consacré aux deux filles Stark. Je ne comprenais pas où l’on voulait nous mener. Les ombres qui s’amoncellent au dessus de leur tête, d’accord, je les vois bien. Mais ensuite, pour le mufle du chien, j’y ai vu Sandor Clegane, qui aura un rôle à jouer dans la vie de chacune d’elle. L’amure dorée par le soleil, je n’arrive pas à y voir Joffrey (il ne brille pas désolée…). Jaime Lannister peut-être, lorsqu’il promettra à Catelyn de lui rendre ses filles en échange de sa liberté. En réalité, j’ai pensé au futur, un personnage que nous ne connaissons pas encore.

    Pour ma part j’ai du mal à y voir un personnage que nous ne connaissons pas encore, car je vois difficilement comment quelqu’un d’autre que Sandor pourrait jouer un rôle important auprès des deux filles Stark, alors qu’elles sont si éloignées à présent. Mais pourquoi pas.

    On parle de deux ombres, mais j’ai vu dans les deux cas Sandor Clegane. Noir de cendre lorsqu’il est tourmenté et à la solde des Lannister, dorée comme le soleil lorsqu’il s’en émancipera, pour peut être atteindre un jour la rédemption et faire quelque chose d’extra-ordinaire. Ces deux parties de lui tournent autour des deux filles, car c’est le plus souvent dans leurs PoV que l’on croisera Sandor. Le géant de pierre serait alors Gregor/Robert Strong, et petit crackpot/hypothèse perso : Sandor affrontera et tuera son frère dans un combat décisif sauvant une des deux soeurs (ou même les deux) ? J’avoue que c’est assez perso comme interprétation.

    J’aime beaucoup ton interprétation des deux Sandor Clegane!

    Un chapitre très intéressant, j’ai bien apprécié de le lire en VO alors que j’ai toujours lu ASOIAF en VF. L’ambiance qui s’en dégage est très onirique, avec ce brouillard gris qui l’entoure, et qui est évoqué à quatre reprises. J’ai également trouvé émouvant que Bran ne réalise pas immédiatement (ou n’y pense pas) que ses jambes sont brisées et qu’il ne pourra plus marcher.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #131095
    Papillon de Naath
    • Éplucheur avec un Économe
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    Merci Eridan pour cette belle analyse!

    Des ombres les nimbaient toutes deux. L’une, d’un noir de cendre, avait l’aspect terrible d’un mufle de chien, l’autre la splendeur d’une armure aussi dorée que le soleil. Au-dessus d’elles s’esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu’il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.

    Comme certains l’ont dit, ces ombres peuvent aussi représenter des protecteurs. J’y vois donc Sandor d’un côté et Jaime et/ou Brienne de l’autre. Le côté ‘ombres’ serait pour évoquer le fait que leur protection n’apparaîtra pas de suite comme une évidence pour les filles Stark.

    Pour le géant de pierre, ma première pensée est d’y voir la Montagne, le bras armé des Lannister qui les menacent. Et puis en allant chercher une interprétation plus tirée par les cheveux (puisqu’on a le droit !), je me suis demandé si ce géant de ‘pierre’ pouvait représenter non pas un ennemi, mais leur propre pére statufié dans la crypte de Winterfell, vidé de son âme…

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Papillon de Naath.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Papillon de Naath.
    #131107
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Le géant de pierre serait alors Gregor/Robert Strong, et petit crackpot/hypothèse perso : Sandor affrontera et tuera son frère dans un combat décisif sauvant une des deux soeurs (ou même les deux) ?

    J’avoue que c’est assez perso comme interprétation.

    Ce n’est pas forcément crackpot ! Mais il y a d’autres possibilités. D’abord, on peut constater que les visions de Bran ont un côté à la fois concret et métaphorique. Par exemple, la tempête qui menace le bateau où se trouve Catelyn est à la fois une vraie tempête en mer (on saura à son prochain pov qu’elle en a effectivement essuyé une) mais également une métaphore de la tempête qui va emporter son mari, son fils aîné, elle-même, détruire sa famille et disperser les autres Stark survivants. Pour Jon, la fin d’ADWD le laisse mort ou presque (et en tous cas il ne lui reste que le « froid ») au Mur, et dans AGOT, lorsqu’il arrive au Mur, ses premières semaines le voient isolé par rapport à ses pairs, en bute à leur hostilité et à celle d’Alliser Thorne, et « abandonné » par son oncle Benjen Stark. Tout seul dans sa cellule, au froid, Jon est une jolie variation sur la princesse endormie dans son couffin de verre/de glace, pas loin d’un bois hanté ^^. Quelle princesse/reine viendra donc lui donner le baiser du réveil ?

    On peut donc se dire que les ombres qui enveloppent Arya et Sansa (et Eddard) ont été conçues par GRRM de la même façon : la silhouette avec un casque de chien est bien sûr une allusion au Limier (aka Sandor Clegane), mais par la suite, le casque change de main et devient la propriété de Rorge (qui se trimballe toujours avec son « chien » muet Mordeur), puis celle de Lim Limonbure de la Fraternité sans bannière. Je ne serais pas surprise que ce casque finisse un jour sur la tête de Brienne et que celle-ci reprenne à son compte la « vengeance » du Limier contre son monstrueux frère sous la forme Robert Fort, en tant que preux chevalier venant à bout des monstres qui menacent les princesses. Si en plus l’ex-doré Jaime (Jaime participe au tournoi de la Main dans une armure dorée, avec une épée dorée et un heaume doré) est de la partie, on pourrait avoir un tandem Brienne-Jaime opposé au monstrueux Robert Fort (couplé à Cersei ?), pour protéger Arya (ou la fausse Arya) ou Sansa ou les deux (ou une autre « princesse » menacée par une « méchante reine » et son monstre).

    Je serais beaucoup plus prudente qu’Eridan sur l’identification Corneille à 3 Yeux et Brynden Rivers. D’abord parce que Freuxsanglant, à ce stade du récit sort vraiment de nulle part et que dans le corps même de la saga il est extrêmement peu évoqué (il est nommé la toute première fois dans AFFC et présenté comme un ancien ministre sorcier d’un roi Targaryen devenu lord commandant de la GDN, et c’est tout). Il faut avoir lu les nouvelles de Dunk et l’Oeuf pour en apprendre un peu plus. Je ne suis pas du tout certaine que ce personnage ait été conçu par GRRM dès le début de l’écriture de la saga (de même qu’à la base, les dragons n’étaient pas censés revenir). Qu’un (ou plusieurs) vervoyant/puissant change-peau soi(en)t en contact avec lui – volontairement ou par « hasard » – pendant son coma, c’est une évidence, mais pas avec une identité définie aussi tardivement et impossible à deviner pour un primo lecteur (contrairement à l’ascendance de Jon Snow, pour laquelle les indices semés sont nombreux et ce, dès le départ, et pourtant, la majorité des lecteurs passe à côté quand on découvre l’oeuvre et le style de GRRM). Pour cette Corneille, je table donc plus simplement sur un vieux « fantôme » de change-peau lié à Winterfell et son histoire passée.

    Ensuite, il y a un distinguo dans la saga entre les petits « crow » (« corneille ») et les gros « raven »(on dira « corbeau »), distinction que la traduction française a complètement gommée en multipliant les dénominations (corneille, choucas, freux, corbeau, corbac) alors que dans le texte, il ne sont pas interchangeables et ont des rôles bien définis dans leurs apparitions. Un personnage (je crois que c’est mestre Aemon, mais je ne me souviens plus du passage exact) dit à un moment que les « crow » sont les parents pauvres des « raven », et c’est une chose qu’on constate à plusieurs reprises notamment lors du partage des charognes : je pense à une scène d’ACOK, lorsqu’Arya regarde les oiseaux manger les têtes de suppliciés par Roose Bolton à Harrenhal; quand les corbeaux (raven) arrivent de la roukerie pour se servir, les « crows » s’en vont et attendent que les plus gros aient fini pour revenir. Il y a la même chose dans le Winterfell en ruine à la fin d’ACOK. Les « raven » parlent et/ou transmettent des messages, alors que les « crows » ne sont pas utilisés pour cela (ils sont métaphoriquement privés de parole, et est-ce une hasard si le bateau de Euron « Crow-Eyed » s’appelle le Silence ?). Bien sûr, cela n’empêche pas que parfois crow et raven échangent leurs fonctions, mais c’est justement quand cela se rencontre (et que la norme est bouleversée) qu’il faut s’interroger. En l’occurrence, la première vision que nous avons des corneilles est celle d’oiseaux affamés de grains ce qui apparaîtra plus tard comme une anomalie puisqu’on ne verra que des corneilles becquetant de la charogne, à moins que manger de la charogne ne soit effectivement l’anomalie.

    Dans le rêve de Bran, on a une corneille qui a faim de grain (et pas de cadavre) et qui a des trucs à révéler, mais on ne sait pas encore quoi exactement. Cette faim qui semble inextinguible m’interroge car elle joue sur la thématique des ogres mais aussi des bêtes fauves qui chassent sans cesse et dévorent. Or, à Winterfell, on a au moins « l’esprit » du loup présent : j’ai déjà dit dans d’autres posts que je ne croyais pas que les Stark de Winterfell portaient en eux – par parenté – le « sang de loup », mais je pense qu’il l’ont par proximité avec Winterfell (et parce que le sang est à la base « magique » comme l’est celui des Targaryen) et son arbre-coeur, au pied duquel il y a eu au moins un sacrifice. Il y a une vision de Daenerys dans l’hôtel des Nonmourants qui fait écho à cette faim dévorante et destructrice : c’est celle de l’homme à tête de loup portant une couronne de fer, présidant un festin dont tous les convives sont massacrés et dont les morceaux gisent dans la vaisselle. L’homme à tête de loup tient dans sa main un gigot d’agneau en guise de sceptre. Hypothèse : dans Winterfell, cohabitent plusieurs esprits anciens qui se sont entre-contaminés à force de rester ensemble pendant des siècles : au moins un loup aux féroces appétits et une « corneille » privée de la parole.

    Je propose enfin une identité pour la « Corneille originelle », sur laquelle GRRM pourrait bien lever le voile l’air de rien^^ :

    La corneille ouvrit le bec, émit un croassement, mais strident comme un cri d’effroi, et la brume grise frémit, parcourue de remous, se déchira, tel un voile, et progressivement, l’oiseau se métamorphosa en femme, en vraie femme, une servante aux long cheveux noirs, et Bran se rappela l’avoir déjà vue quelque part, à Winterfell, oui, c’est ça, il se souvenait d’elle, à présent, et il comprit alors qu’il se trouvait à Winterfell, et il comprit alors qu’il se trouvait à Winterfell, juché tout en haut d’un grand lit, dans une chambre de quelque tour glaciale, et la femme aux cheveux noirs, laissant tomber une cuvette qui se fracassa sur le sol, se ruait dans l’escalier en criant : « Il s’est réveillé ! Il s’est réveillé ! Il s’est réveillé ! »

    Outre que la femme crie « il s’est réveillé » et que cela fait écho à l’ouverture du troisième oeil tentée juste auparavant par la corneille, cette apparition d’une servante dans la tour d’un château m’évoque une sorte de Cendrillon (ou Blanche-Neige) furtive. Dans le Winterfell du présent, ce personnage est une servante anonyme et ordinaire. Mais Bran étant en train de sortir d’un long sommeil où son esprit a bien eu le temps de séjourner et d’entrer en contact avec les vieux fantômes de Winterfell, il ne serait pas surprenant qu’on retrouve dans l’histoire passée de ce même Winterfell un personnage type Cendrillon ou Blanche-Neige, héritière spoliée de ses droits, voire rabaissée et trouvant en partie sa revanche grâce à un (des) mariage(s); ce n’est pas comme si ce schéma n’apparaissait pas à de nombreuses reprises dans la saga ^^.

     

    #131109
    Eridan
    • Vervoyant
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    Je serais beaucoup plus prudente qu’Eridan sur l’identification Corneille à 3 Yeux et Brynden Rivers. D’abord parce que Freuxsanglant, à ce stade du récit sort vraiment de nulle part et que dans le corps même de la saga il est extrêmement peu évoqué (il est nommé la toute première fois dans AFFC et présenté comme un ancien ministre sorcier d’un roi Targaryen devenu lord commandant de la GDN, et c’est tout). Il faut avoir lu les nouvelles de Dunk et l’Oeuf pour en apprendre un peu plus. Je ne suis pas du tout certaine que ce personnage ait été conçu par GRRM dès le début de l’écriture de la saga (de même qu’à la base, les dragons n’étaient pas censés revenir). Qu’un (ou plusieurs) vervoyant/puissant change-peau soi(en)t en contact avec lui – volontairement ou par « hasard » – pendant son coma, c’est une évidence, mais pas avec une identité définie aussi tardivement et impossible à deviner pour un primo lecteur (contrairement à l’ascendance de Jon Snow, pour laquelle les indices semés sont nombreux et ce, dès le départ, et pourtant, la majorité des lecteurs passe à côté quand on découvre l’oeuvre et le style de GRRM).

    A ce stade de l’écriture, je pense surtout que GRRM avait prévu l’intervention d’un animal fantastique / merveilleux, figure onirique d’un magicien plus puissant et futur mentor de Bran, sans avoir forcément prévu ou défini son identité plus que ça (Le lien avec les enfants de la forêt était sans doute prévu, mais guère plus). Il a parfaitement pu n’inventer ou ne réinventer Brynden Rivers pour en faire l’identité de la corneille à trois yeux que par la suite : GRRM a en tête les grandes lignes de sa saga, mais pas toute sa saga complète. Il introduit des personnages et des situations et il se laisse ensuite entraîner par elles, quitte à être débordé.

    Toutefois, même si l’idée « corneille à trois yeux=Brynden Rivers » n’est pas encore défini à l’écriture d’AGOT, il n’en reste pas moins que c’est vers cette conclusion qu’il nous amène progressivement au cours de la saga.

    Pour cette Corneille, je table donc plus simplement sur un vieux « fantôme » de change-peau lié à Winterfell et son histoire passée.

    Moui … Sauf que la corneille à trois yeux apparaît aussi à Jojen plusieurs fois :

    « J’ai rêvé d’un loup ailé que rivaient à la terre des chaînes de pierre grise, dit-il. Et comme il s’agissait là d’un rêve vert, je ne pouvais douter de sa véracité. Une corneille essayait de picorer au travers des chaînes, mais leur pierre était trop dure, et elle s’y ébréchait vainement le bec.
    – Elle avait trois yeux ? »
    Jojen fit un signe affirmatif.
    Été souleva sa tête du giron de Bran et fixa sur le maraîchin ses insondables prunelles d’or. « Enfant, je faillis mourir des fièvres griseaux. C’est alors que me visita la corneille.
    – Et moi après ma chute, avoua Bran.

    A Clash of Kings, Chapitre 29, Bran.

    Pourquoi un fantôme attaché spécifiquement à Winterfell interviendrait dans les rêves d’un paludier de Griseaux ?

    Jojen n’est pas à l’abri de se tromper, n’empêche, une bonne partie de la thématique de Bran dans ACOK et au début d’ASOS est « il faut aller au nord du Nord pour trouver la corneille à trois yeux et en faire le mentor de Bran. »

    Mains-froides peut mentir, mais il s’engage quand même à amener Bran et son équipe à la corneille à trois yeux et lorsqu’on lui demande qui est la corneille, il l’associe au « dernier vervoyant » , ce qui est aussi le surnom que donnent Feuille et les siens à Brynden en définitive.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #131144
    Liloo75
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    Pour Jon, la fin d’ADWD le laisse mort ou presque (et en tous cas il ne lui reste que le « froid ») au Mur, et dans AGOT, lorsqu’il arrive au Mur, ses premières semaines le voient isolé par rapport à ses pairs, en bute à leur hostilité et à celle d’Alliser Thorne, et « abandonné » par son oncle Benjen Stark. Tout seul dans sa cellule, au froid, Jon est une jolie variation sur la princesse endormie dans son couffin de verre/de glace, pas loin d’un bois hanté ^^. Quelle princesse/reine viendra donc lui donner le baiser du réveil ? .

    Je n’avais jamais imaginé Jon Snow comme la Belle au Bois Dormant le prince endormi dans son château glacé. Mais j’aime beaucoup cette image @Emmalaure. A la fin de l’histoire, Jon a été « piqué » par des lames bien plus pointues qu’une quenouille. Pour le réveiller il faudrait une princesse avec des pouvoirs magiques. Ou pas…

    Dans bien des contes ou des histoires fantastiques le prince ou la princesse endormi(e) ne peut être réveillé(e) que par un baiser d’amour véritable. Mais reste à savoir qui saura lui donner ce baiser ? 😉💕

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
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    #131151
    Aurore
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    Pour Jon, la fin d’ADWD le laisse mort ou presque (et en tous cas il ne lui reste que le « froid ») au Mur, et dans AGOT, lorsqu’il arrive au Mur, ses premières semaines le voient isolé par rapport à ses pairs, en bute à leur hostilité et à celle d’Alliser Thorne, et « abandonné » par son oncle Benjen Stark. Tout seul dans sa cellule, au froid, Jon est une jolie variation sur la princesse endormie dans son couffin de verre/de glace, pas loin d’un bois hanté ^^. Quelle princesse/reine viendra donc lui donner le baiser du réveil ? .

    Dans bien des contes ou des histoires fantastiques le prince ou la princesse endormi(e) ne peut être réveillé(e) que par un baiser d’amour véritable. Mais reste à savoir qui saura lui donner ce baiser ? 😉💕

    Le baiser est une technique utilisée par les prêtres.ses de Rhllor pour ramener les morts à la vie. 😉

    #131153
    Eridan
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    Dans bien des contes ou des histoires fantastiques le prince ou la princesse endormi(e) ne peut être réveillé(e) que par un baiser d’amour véritable. Mais reste à savoir qui saura lui donner ce baiser ? 😉💕

    Le baiser est une technique utilisée par les prêtres.ses de Rhllor pour ramener les morts à la vie. 😉

    Pas seulement les prêtres. Beric Dondarrion parvient à donner l’ultime baiser (last kiss en vo) à Catelyn Stark au prix de sa vie. De là à penser qu’elle-même pourra à son tour le donner à un ou des autre(s) … 😉
    A noter tout de même que d’après Thoros de Myr, c’est une « prière » et non un sortilège : ça ne marche pas à tous les coups. On ignore ce qu’il faut exactement pour obtenir l’effet escompté.

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    #131169
    Aurore
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    Dans bien des contes ou des histoires fantastiques le prince ou la princesse endormi(e) ne peut être réveillé(e) que par un baiser d’amour véritable. Mais reste à savoir qui saura lui donner ce baiser ? 😉💕

    Le baiser est une technique utilisée par les prêtres.ses de Rhllor pour ramener les morts à la vie. 😉

    Pas seulement les prêtres. Beric Dondarrion parvient à donner l’ultime baiser (last kiss en vo) à Catelyn Stark au prix de sa vie. De là à penser qu’elle-même pourra à son tour le donner à un ou des autre(s) … 😉 A noter tout de même que d’après Thoros de Myr, c’est une « prière » et non un sortilège : ça ne marche pas à tous les coups. On ignore ce qu’il faut exactement pour obtenir l’effet escompté.

    Habituellement ça inclut en plus un cercueil de glace ou de verre (on a) et 7 nains (qui sont les candidats ?) XD

    #131172
    Pandémie
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    Analyse très intéressante, merci. Comme c’est la première intervention d’un rêve et des pouvoirs de visions, c’est assez intéressant de le rapprocher ce qu’on apprend plus tard. Et du coup, il y a quelques éléments à ajouter.

    Déjà, c’est bien Brynden qui s’adresse à Bran et qui est présent dans ces chapitres (que GrrM avait déjà Freuxsanglant en tête ou un autre Gandalf-Obiwan)

    « I have been many things, Bran. Now I am as you see me, and now you will understand why I could not come to you … except in dreams. I have watched you for a long time, watched you with a thousand eyes and one. I saw your birth, and that of your lord father before you. I saw your first step, heard your first word, was part of your first dream. I was watching when you fell. And now you are come to me at last, Brandon Stark, though the hour is late. »
    « J’ai été bien des choses, Bran. À présent, je suis tel que tu me vois, et tu dois maintenant comprendre pourquoi je ne pouvais venir à toi… sinon dans tes rêves. Je t’observe depuis longtemps, et à travers mille et un yeux. J’ai assisté à ta naissance et à celle du seigneur ton père avant toi. J’ai suivi ton premier pas, entendu ton premier mot, appartenu à ton premier rêve. Je regardais lorsque tu es tombé. Et maintenant, tu es enfin venu à moi, Brandon Stark, bien qu’il soit fort tard. »
    ADWD, Bran II.

    Non seulement Freuxsanglant était bien là dans ces scènes, et il révèle des choses intéressantes pour l’analyse de la scène. Déjà, ce n’est pas le premier rêve de Bran dans lequel vient la Corneille à Trois yeux. Elle était là dans le tout premier rêve que Bran ait jamais fait, et logiquement dans les suivants aussi. C’est le premier rêve dans lequel la Corneille se manifeste ou que Bran la perçoit. Est-ce que ça veut dire que Brynden ne pouvait pas ou ne voulait pas entrer en contact avant, ça difficile à dire. Et est-ce que vraiment, il n’est jamais entré en contact? Il ne pouvait décemment pas se mettre à parler dans les rêves d’un petit enfant, il aurait perdu la boule. Mais on remarque que Bran adorait par-dessus tout monter dans une fameuse tour où il pouvait donner du grain à des corneilles. Est-ce que Freuxsanglant a pu glisser une pub subliminale ou l’a influencé sans le vouloir? On ne le saura sans doute jamais, mais la coïncidence est assez étrange…
    Deuxièmement, il dit qu’il vient à lui dans ses rêves. Et on le voit dans le chapitre. Bran est dans un coma profond, et la Corneille vient s’adresser à lui, et pas lui à elle. VOLE! Ce n’est pas Bran qui vole, tombe sur une Corneille et pour entrer en contact doit échanger du grain. L’échange et la conversation sont initiés par le Rêveur (un des petits noms de la Corneille donné par Feuille).

    A mon sens le partage de grain et un partage de pouvoir. Dans ce premier chapitre onirique, Bran expérimente passablement de pouvoirs que Freuxsanglant évoquera par la suite, des pouvoirs qu’il ne devrait pouvoir utiliser que lorsqu’il sera un Vervoyant chevronné:

    « Once you have mastered your gifts, you may look where you will and see what the trees have seen, be it yesterday or last year or a thousand ages past. Men live their lives trapped in an eternal present, between the mists of memory and the sea of shadow that is all we know of the days to come. Certain moths live their whole lives in a day, yet to them that little span of time must seem as long as years and decades do to us. An oak may live three hundred years, a redwood tree three thousand. A weirwood will live forever if left undisturbed. To them seasons pass in the flutter of a moth’s wing, and past, present, and future are one. Nor will your sight be limited to your godswood. The singers carved eyes into their heart trees to awaken them, and those are the first eyes a new greenseer learns to use … but in time you will see well beyond the trees themselves. »
    « Une fois que tu maîtriseras tes dons, tu pourras regarder où tu voudras, et voir ce qu’ont vu les arbres, que ce soit hier, l’an dernier ou il y a mille millénaires. Les hommes vivent leur existence pris au piège d’un éternel présent, entre les brumes du souvenir et la mer d’ombre qui est tout ce que nous connaissons des jours à venir. Certains papillons vivent toute leur existence en un seul jour, et pourtant, ce bref laps de temps doit leur paraître aussi long qu’à nous les années et les décennies. Un chêne peut vivre trois cents ans, un séquoia trois mille. Un barral vivra à jamais, si on le laisse en paix. Pour eux, les saisons s’écoulent en un battement d’aile de papillon, et passé, présent et futur ne font qu’un. Et ta vision ne se limitera pas à ton bois sacré. Les chanteurs ont sculpté des yeux dans leurs arbres-coeur pour les éveiller, et ce sont les premiers yeux dont un nouveau vervoyant apprend à se servir… Mais avec le temps, tu verras bien au-delà des arbres eux-mêmes. »
    ADWD, Bran III.

    Bran est capable de voir le monde au-delà des arbres, pas que par le barral de son jardin sacré. Et la scène avec « Jaime, Sandor et Gregor » penchés sur ses soeurs et son père, entourés d’ombres ressemble passable à une vision. Bran a peut-être déjà vu Sandor et Jaime, mais pas Gregor ou tout autre armure géante. Et ça ressemble furieusement à ce qu’on sait des visions à interpréter des Jojen ou Mél. Et les ombres autours, c’est pile-poil ce que dit Freuxsanglant sur les jours à venir.

    Et si c’est cohérent avec ce que dira Freuxsanglant plus tard, c’est aussi cohérent avec le système global de visions qu’ont d’autres personnages de la saga (du présent assez net, du futur dur à interpréter)

    Bref, GrrM le jardinier voulait sans doute, dans ce chapitre, nous montrer un peu de la destination, ou du moins une étape. Une vision de lecteur dans la vision d’un personnage.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par Eridan. Raison: ajout vf des citations
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par R.Graymarch.
    #131185
    Eridan
    • Vervoyant
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    Je pense surtout que la corneille ne peut pas s’adresser à tout le monde et n’importe qui n’importe comment, ou en tout cas, pas sans certaines circonstances préalables qui éveillent le lien des « rêveurs » avec elle : on a deux personnages qui revendiquent une interaction onirique avec la corneille. Elle entre en contact avec Jojen alors qu’il est malade de fièvre griseaux et qu’il frôle la mort. Elle entre en contact avec Bran après qu’il est tombé dans un coma profond consécutif à une chute potentiellement mortelle. (A noter que d’autres « prophètes » ont connu des expériences similaires : Barriol a failli se noyer, Mélisandre lit dans les flammes a sans doute été ressuscitée.)

    Je me rends compte que je n’ai peut-être pas été assez explicite lorsque j’évoquais ceci :

    Il est intéressant de relever que le « dialogue » entre la corneille et Bran n’en est pas un : Bran parle et ses propos ont la forme que prend généralement un dialogue avec des guillemets et des tirets, mais la corneille, elle, ne répond pas avec guillemets et tirets : à la place, ses propos sont en italiques. Dans le reste des chapitres, les PoV ont droit à l’italique quand on a accès à leurs pensée intime.

    La corneille du rêve n’est pas en train de parler, elle est en train de penser. Et ce n’est pas une pensée réfléchie, construite, c’est plutôt une pensée instinctive : elle réagit à ce que dit Bran, donne des injonctions, raille de temps à autre, questionne peu, n’explique pratiquement rien. Ces interventions sont très courtes. Bien sûr, on peut évoquer l’urgence de la situation, mais ça ne suffit pas.
    A l’inverse, quand on le voit dans ADWD, Brynden prend le temps de construire ses phrases, il tient un discours complexe, emphatique par moment. Il explique beaucoup plus, en s’exprimant par métaphore ou comparaison …

    Ajoute à ça que si Jojen dit avoir été visité par la corneille, le rêve qu’il nous raconte (le loup ailé rivé au sol) n’implique pas que la corneille lui ait parlé, au contraire. (Je remets une autre partie de l’extrait)

    « J’ai rêvé d’un loup ailé que rivaient à la terre des chaînes de pierre grise, dit-il. Et comme il s’agissait là d’un rêve vert, je ne pouvais douter de sa véracité. Une corneille essayait de picorer au travers des chaînes, mais leur pierre était trop dure, et elle s’y ébréchait vainement le bec. […]
    Le loup ailé, c’est vous, Bran, reprit Jojen. Je n’en étais pas sûr, à notre arrivée, maintenant si. La corneille nous a envoyés pour rompre vos chaînes.
    – Elle est à Griseaux ?
    – Non. Dans le nord.
    – Au Mur ? » […]
    « Au-delà du Mur. » Meera Reed suspendit le filet à sa ceinture. « C’est en apprenant le rêve de Jojen que le seigneur notre père a décidé notre départ pour Winterfell.

    Bref, même au niveau de ce qu’il est capable de transmettre comme info dans les rêves ou au niveau de ce qu’il peut dire de manière compréhensible, Brynden semble limité lorsqu’il passe par les rêves. Une certaine part est laissée à l’interprétation, à la compréhension de ceux qu’il visite. C’est d’ailleurs pour ça que Bran met tellement de temps (deux intégrales) à être convaincu qu’il doit partir le retrouver au-delà du Mur.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #131189
    Liloo75
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    Dans bien des contes ou des histoires fantastiques le prince ou la princesse endormi(e) ne peut être réveillé(e) que par un baiser d’amour véritable. Mais reste à savoir qui saura lui donner ce baiser ? 😉💕

    Le baiser est une technique utilisée par les prêtres.ses de Rhllor pour ramener les morts à la vie. 😉

    Pas seulement les prêtres. Beric Dondarrion parvient à donner l’ultime baiser (last kiss en vo) à Catelyn Stark au prix de sa vie. De là à penser qu’elle-même pourra à son tour le donner à un ou des autre(s) … 😉 A noter tout de même que d’après Thoros de Myr, c’est une « prière » et non un sortilège : ça ne marche pas à tous les coups. On ignore ce qu’il faut exactement pour obtenir l’effet escompté.

    Merci @Eridan et @Aurore pour la précision. Un baiser de Beric Dondarrion, tout de suite ça fait moins rêver 😉

    Mais bon, si cela peut marcher, je pense que Jon ne fera le difficile…

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #131190
    Eridan
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    Un baiser de Beric Dondarrion, tout de suite ça fait moins rêver 😉

    Beric Dondarrion est définitivement mort après avoir offert l’ultime baiser à Catelyn dans ASOS. 😉 L’hypothèse ici n’est pas tant que Beric ressuscite Jon, mais bien que Catelyn le fasse, transmettant la flamme de vie qu’elle a elle-même reçu (au péril de sa propre vie ? C’est à voir).

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #131211
    Liloo75
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    Un baiser de Beric Dondarrion, tout de suite ça fait moins rêver 😉

    Beric Dondarrion est définitivement mort après avoir offert l’ultime baiser à Catelyn dans ASOS. 😉 L’hypothèse ici n’est pas tant que Beric ressuscite Jon, mais bien que Catelyn le fasse, transmettant la flamme de vie qu’elle a elle-même reçu (au péril de sa propre vie ? C’est à voir).

    @Eridan, si Catelyn se sacrifie pour ressusciter Jon, je crois qu’elle remonte de 700 pieds (la taille du Mur 😉) dans mon estime !

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #131240
    Pandémie
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    Je suis globalement d’accord, je ne voulais pas dire que Brynden Rivers contrôlait les rêves de tout le monde, ni même de Bran. Il y a beaucoup trop de coïncidences pour que Freuxsanglant soit toujours impuissant et que ce soit toujours le hasard. Mais comme la vision dans les arbres semble laisser des traces perceptibles (le vent qui murmure un nom, les feuilles qui caressent un visage), il est fort probable que si Freuxsanglant visite Bran sans même lui parler, il l’ait affecté sans le vouloir.
    Et il est fort probable que Brynden ne dise pas Grain, vu qu’il ne se sait pas oiseau, et que ce soit dans l’esprit de Bran qui se construit cette image. Cela dit, Jojen a aussi bricolé une image de corneille et c’est quand même sans doute Freuxsanglant qui contrôle le corbeau de Mormont et dit « Grain, grain, grain », c’est de nouveau une drôle de coïncidence. Donc si ça se trouve, ce n’est pas Bran qui fabrique inconsciemment une image de corneille, mais Rivers qui la projette inconsciemment (tout comme Bran projetterait inconsciemment une image de loup ailé).

    De plus, l’italique est certes utilisé pour symboliser les pensées des personnages, mais il a toutes sortes d’autres fonctions pour caractériser le discours. Typiquement, c’est de l’italique qui est utilisé quand on parle mentalement à une autre personne:

    « Je suis venue me faire offrir la vérité, dit Daenerys. Les visions que j’ai eues dans le corridor… étaient-elles véridiques, ou mensongères ? S’agissait-il d’événements passés, ou d’événements à venir ? Quelle était leur signification ? »

    … la forme des ombres… lendemains pas encore échus… boire à la coupe de la glace… boire à la coupe de la glace… … mère des dragons… enfant de trois…

    « Trois ? » Elle ne comprenait pas un traître mot.

    … trois têtes a le dragon…, lui psalmodia mentalement le chorus des spectres aux lèvres toujours pétrifiées dans le silence bleu que ne troublait aucune haleine…mère des dragons… enfant du typhon…

    L’italique est aussi la marque typographique pour les mots dits par le corbeau de Mormont par exemple.

    De plus, outre que GrrM fait dire plus tard à Freuxsanglant que c’est lui qui va dans les rêves de Bran, il a construit ce chapitre d’une façon bien précise. C’est la Corneille qui s’adresse en 1er à Bran, et le texte est rédigé dans un discours direct (VOLE, entendit-il, et pas Bran entendit une corneille qui voulait qu’il vole.). C’est d’ailleurs sa voix qui le tire de sa léthargie, il ne voit pas tout de suite un oiseau ni ne va à la rencontre de celui-ci. Ensuite, la Corneille utilise dans un premier temps presque exclusivement des phrases impératives et interrogatives auxquelles Bran ne fait que réagir. Il en faut d’ailleurs 5-6 avant qu’il ne le fasse, tiré de son sommeil comateux. C’est bien la Corneille qui a la maîtrise du dialogue, pose les questions et donne les consignes. Elle le dit d’ailleurs explicitement, elle lui enseigne.

    Alors certes, le rêve n’est pas aussi précis qu’un slide powerpoint dans un cours de sciences économiques et au contraire, il y a un certaine confusion onirique. Mais tout est fait, du sens des mots jusqu’à la grammaire, pour nous montrer que c’est bien la Corneille qui à la mainmise sur le discours.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 7 mois par R.Graymarch.
    #132057
    Yoda Bor
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    J’aime beaucoup ce chapitre, assez chargé en symbolique, avec l’arrivée d’un mysticisme certain alors que jusque là ce n’était que lointain. C’est aussi un petit peu d’espoir, le réveil de Bran alors que qu’on vient d’enchainer deux chapitres avec Sansa et Ned assez pénibles, ça fait quand même bien plaisir 🙂 .

    Arys du Rouvre 💜

    #132264
    Beffroid
    • Éplucheur avec un Économe
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    L’heure de la mort est la seule où l’on puisse se montrer brave.

    On était parti pour un chapitre très symbolique, avec

    • Bran plongeant vers sa mort dans une chute de cauchemar où le temps et l’espace s’étirent,
    • la thématique de l’enseignement (de Luwin et/ou de la corneille) que Bran est incapable de mettre à profit,
    • une vision de plus en plus distincte, un « savoir épouvantable », de l’inévitable fin de la vie des rêveurs (qu’ils soient vervoyants potentiels, comme Euron? ou qu’ils soient « tue l’enfant qui est en toi »?), ce cœur de l’hiver qui est au delà de la fin du monde,
    • cette idée de se montrer brave, de regarder la mort en face, de « regarder en bas » au lieu de se dire qu’il est en train de rêver et qu’il n’est pas réellement tombé,
    • … puis cette plongée vers la mort et la lucidité prend fin quand la corneille aveugle Bran, lui permettant de revenir dans le monde des vivants.

    Il n’en resterait que les cauchemars brisés d’un enfant qui l’est lui aussi. Sauf qu’aux échanges de regards oniriques avec le barral et la corneille succèdent les yeux plongés dans les siens du loup. Et que le lecteur a forcément noté que la vision de Bran correspond à ce qui se passe vraiment dans le reste de l’histoire, même si il y a plusieurs interprétations.

    Avez-vous relevé qu’il y a des choses inaccessibles à la vision de Bran ? « Il n’y avait ni soleil ni étoiles » alors que « mestre Luwin scrute les astres ». Il regarde au sud, à l’est, au nord, mais pas à l’ouest…

    "Il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Le bonheur n'est jamais grandiose." Aldous Huxley

    #132742
    FeyGirl
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    Un baiser de Beric Dondarrion, tout de suite ça fait moins rêver 😉

    Beric Dondarrion est définitivement mort après avoir offert l’ultime baiser à Catelyn dans ASOS. 😉 L’hypothèse ici n’est pas tant que Beric ressuscite Jon, mais bien que Catelyn le fasse, transmettant la flamme de vie qu’elle a elle-même reçu (au péril de sa propre vie ? C’est à voir).

    @eridan, si Catelyn se sacrifie pour ressusciter Jon, je crois qu’elle remonte de 700 pieds (la taille du Mur 😉) dans mon estime !

    Pourquoi pas une Catelyn ressuscitant Jon, mais il y a plusieurs obstacles :

    • Pourquoi Catelyn se rendrait au Mur ? Un rêve envoyé par Brynden ? Mais y serait-elle réceptive, alors qu’elle n’est pas vervoyante ?
    • Il lui faudrait des semaines pour atteindre le Mur. Entre-temps, le corps de Jon se sera décomposé. Je sais bien qu’il y fait très froid, mais à moins d’être enterré dans de la glace…
    • Qu’est-ce qui motiverait Catelyn à ressusciter Jon ? Le testament de Robb ? Autre chose ?

    Je ne dis pas que c’est impossible, mais ça laisse plus de questions que de réponses.

    #132743
    Eridan
    • Vervoyant
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    L’exploration de cette option et les réponses à ces questions auront plus leur place dans le sujet sur le futur de Jon. 😉

    Jon Snow est-il vraiment mort, et est-ce définitif ?

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

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