AGOT 21 – Eddard IV

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    Lharys
    • Frère Juré
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    AGOT 21 – Eddard IV
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 20, Jon III AGOT 22, Tyrion III

    Commençons donc par résumer ce chapitre.

    Eddard Stark fait son entrée à Port-Réal et au Donjon Rouge où il assiste à sa première réunion en tant que membre du Conseil Restreint dont on a déjà fait la connaissance de certains membres, notamment Varys et Littlefinger, via le PoV de Catelyn précédent. Cette entrevue terminée, Lord Stark quitte le château accompagné de Petyr Baelish, qui le conduit à sa bien-aimée, dans un bordel. Ned est alors un peu plus plongé dans le sinistre Jeu des Trônes et la guerre est à présent explicitement envisagée.

     

    Voilà le résumé, passons au chapitre. J’ai vu différentes techniques d’analyse différentes, aussi, vais-je utiliser la mienne, tout en tentant de respecter les standards que j’ai vu apparaître. Je vais donc commencer par une lecture doublée d’une analyse plus ou moins linéaire, puis revenir sur les thématiques importantes et apporter mes conclusions.

    Tout d’abord, le texte semble être partagé en deux moments importants, séparés par un entracte, laquelle se résume au trajet du Donjon jusqu’au bordel où se trouve Catelyn. Le premier de ces moments débute avec le chapitre et comprend l’entrée au Donjon Rouge d’Eddard Stark ainsi que toute se réunion avec le conseil restreint. Le deuxième est tout simplement ses retrouvailles avec Catelyn et tous les échanges qui en découlent.

    J’ai donc présenté mon projet, passons à la lecture.

     

    En franchissant à cheval les colossales portes de bronze du Donjon Rouge, Eddard Stark se sentait chagrin, fatigué, de méchante humeur et affamé. Or il se trouvait encore en selle, rêvant d’un long bain bouillant, de volaille rôtie, de sommeil douillet, quand l’intendant du roi l’avertit que le Grand Mestre Pycelle avait convoqué en session d’urgence le Conseil restreint et comptait que la Main daignât honorer celui-ci de sa présence dès qu’elle le jugerait à sa convenance. « Ma convenance sera demain », dit-il d’un ton sec en mettant pied à terre.

    L’homme s’inclina bien bas. « Je vais transmettre vos regrets à Leurs Excellences, monseigneur.

    – Diantre non ! » s’écria Ned. Il eût été malséant d’offesner le Conseil avant même son entrée en fonctions.

    Et voici comment nous est résumé une énième fois Eddard Stark de Winterfell, homme qui fait passer sa personne après son devoir. Bien qu’il soit fourbu et en proie à tous les maux, il ne sait se refuser à cette réunion qui lui incombe. Ce sens du devoir, Martin l’avait déjà mis en avant des dizaines de fois, mais il caractérise Ned et est donc rappelé à chaque instant. Au fil des pages, le lecteur voit donc en Ned le héros de ce premier tome et peut-être de l’ensemble de la saga (sans imaginer une seconde ce qu’il va lui arriver). Un homme droit dans ses bottes, honnête, qui fait ce qui lui semble juste, perdu au milieu de comploteurs ou de lords passifs, comme le Roi.

    Et j’aurais très bien pu résumer ce début de chapitre de la sorte.

     

    • Le Conseil Restreint ou le pays des masques

    Ainsi Ned fit-il son entrée dans la salle du Conseil titubant de fatigue et revêtu d’effets d’emprunt.

    Et commence la vaste pièce de théâtre qu’est ce jeu des Trônes. Ned Stark arrive avec les vêtements d’un autre et, quelque part, joue le rôle d’un autre. Celui de la Main, car, comme je l’ai dit, Eddard fait passer son devoir avant sa personne et c’est son devoir qu’il incarne ici. Mais il n’est pas le seul, à jouer les comédiens. Qui sont les autres ?

    Le premier est Varys. Il y a, dans ce texte, tout un champ lexical de la superficialité. Cela se manifeste par des détails physiques, tout d’abord :

    Ses doigts maculaient de poudre la manche de Ned, et il répandait une puanteur sirupeuse de gerbe funéraire.

    Maquillage et parfum, quoi de mieux pour camoufler sa vraie nature ? Tout, chez Varys n’est qu’un masque qu’il porte à la perfection. Venons-en à ses dires :

    Nous nous sommes rendus au septuaire en corps constitué pour allumer des cierges en la faveur du prince Joffrey.

    Si Varys est ce qu’il prétend être, à savoir, un fin conspirateur, il prierait plutôt pour sa mort. Toutefois, il faut s’en tenir au rôle pour garder sa tête sur ses épaules et pouvoir continuer à jouer. Voici donc ce que j’appellerai de l’hypocrisie. Et un mensonge de plus.

    Vient ensuite Renly :

    Âgé de seulement huit ans quand son frère avait accédé au trône, Renly s’était mis, depuis, à lui ressembler de manière si frappante que Ned n’en revenait pas.

     

    Drapé de velours vert sombre, lord Renly un pourpoint tout rebrodé de cerfs d’or. Une courte cape lui nimbait nonchalamment l’épaule, où la retenait une broche d’émeraude.

    Renly, qui est mis en avant par ses somptueux atours, ce qui souligne toujours à mon goût le côté superficiel du personnage. Mais la première citation reste la plus intéressante. Renly ressemble de plus en plus à son frère, à tel point qu’il finit par en vouloir jouer le rôle, ce qui arrivera à son décès. Cela sans compter que même avant, le cadet des Baratheon trame déjà quelques intrigues, notamment pour remplacer Cersei par une autre auprès de son frère.

     

    Le suivant est Littlefinger, dont on a peu d’éléments de sa description physique, si ce n’est qu’elle n’est point au goût de Renly, mais qui doit être d’une certaine noblesse. Littlefinger n’en est pas moins déjà présenté comme un fin menteur que Ned exècre déjà (et si seulement il savait à quel point il a raison !).

     

    C’est ensuite au tour du Grand Mestre Pycelle, brave vieil homme qui « sourit avec bonhomie » et croule sous le poids de son savoir (littéralement, à cause des chaînes). Un brave mestre, aux airs de grand-père aimable, qu’on relie par la comparaison de son collier de mestre au bon Luwin. Mais, ne porte-t-il pas un masque, ce Grand Mestre ? Deux lettres, un mot : si.

    Sous ses airs de Grand Mestre dévoué au Roi, de bon savant, Pycelle n’est rien d’autre que le dévot des Lannister (et ça, c’est pas cool).

    Voilà donc Stark jouant un rôle au milieu d’autres comédiens qu’il n’a pas encore percés à jour.

    Quels étaient les flagorneurs, autour de cette table, quels les imbéciles ?

    Robert avait raison, Ned tente de le comprendre, mais la compréhension de Robert est-elle suffisante ? Y a-t-il réellement des imbéciles à cette table ou plutôt des traîtres qui cachent bien leur jeu, aux ambitions plus ou moins grandes ? De flagorneurs, toutefois, il n’y a que de ça.

    La présentations de ceux présents faite et l’absence des autres étant pointée du doigt, la réunion commence.

    Ainsi nous incombe-t-il de gouverner le royaume.

    Les doutes de Lord Stark sont alors confirmés. Robert n’a en rien su s’occuper de la gestion du royaume et délègue ses tâches au Conseil, qui fait tout son travail et cède à ses caprices.

    Combien ? » demanda Littlefinger.

     

    Quel Trésor ? riposta Littlefinger.

     

    Deux questions rhétoriques de notre cher Grand Argentier qui en disent long sur la situation financière du Royaume… mais qui en disent aussi long sur quel type de conseiller est ce Baelish, qui ne fait rien pour brider les folies de Robert et qui tire profit à endetter le Royaume, dans ses manigances pour le Trône.

    Excédé par l’attitude passive du Conseil, qui tend plus à laisser aller le roi que de le raisonner, Ned interrompt la session.

    Une autre fois. » répliqua Ned. D’un ton trop tranchant, peut-être, à en juger par les regards qu’on lui décocha. Une leçon qu’il se promit de retenir. Il était non plus, comme à Winterfell, seul maître après le Roi, mais premier de ses pairs.

    En effet, le Lord de Winterfell, il ne l’est plus. Il est la Main du Roi et va apprendre à devoir en jouer le rôle. Port-Réal forge les menteurs.

    Fin du premier moment du texte.

    Interlude avec Littlefinger, sur lequel je choisirai de ne point trop m’attarder. Baelish et Ned empruntent maints passages secrets et oubliettes du Donjon Rouge pour arriver à un bordel. Eddard a une pensée pour ses deux filles et le père de famille vient reprendre la place de la Main. Ned arrive alors au bordel et a lieu une énième altercation et mention à Brandon Stark, qui aurait dû finir son ouvrage. Ironie cruelle du sort, si Catelyn n’avait pas tenu à faire épargner Petyr, elle aurait peut-être encore un mari. Vient ensuite le moment de rentrer dans le bordel et je retiendrai ceci :

    Tâchez seulement de prendre un air un peu plus lubrique et un peu moins Main du Roi.

    Encore et toujours ces jeux de rôles.

     

    • Retrouvailles au bordel et intrigues politiques.

    Commence ici le deuxième mouvement, celui qui amorce d’énièmes intrigues. Revient donc au grand galop le père de famille qui s’inquiète pour la vie de son fils, pour sa femme, pour ses enfants. Malheureusement, le peu de chaleur de ces retrouvailles ne peut être savouré.

    On notera au passage ceci :

    Se peut-il plus invraisemblable pour une Catelyn Tully ?

    De la bouche de Littlefinger. Certes, dans les Sept Couronnes, le nom de l’épouse semble un sujet complexe, mais dans le cas de Catelyn, tout comme Lysa, elles prennent souvent le nom de leur mari. Baelish passe outre. Manière de montrer qu’il souhaiterait aussi faire abstraction de son mariage et qu’il refait quelques peu le monde à son idée, pour revenir à l’époque de son enfance où son amour n’était pas prise par un autre ?

    Les événements sont contés à Ned par Catelyn, de A à Z. C’est aussi là que Ned rentre dans un autre des mensonges de Petyr, sans s’en rendre compte : celui au sujet du poignard. L’inimité entre Stark et Lannister croît un peu plus. Une guerre se prépare.

    Une autre des réflexions de Ned est intéressante :

    Celle au sujet des loups, considérés comme des dons des dieux, destinés à protéger ses enfants. Et en effet, cette mission, ils semblent la remplir, mais Eddard a tué Lady et Nyméria est en fuite.

    Quelle folie n’avait-il pas commise ?

    Et en effet, il s’agit là d’un énième foreshadowing sur le destin funeste des Starks dans le sud, séparés de leurs loups. Mais le lecteur ne veut pas voir cette fatalité, à sa première lecture. A la deuxième, elle apparaît d’autant plus que l’on comprend bien mieux tous les indices que Martin sème concernant l’avenir des personnages, qui ne semble augurer rien de bon.

    Revient alors l’éternelle question : « Robert est-il toujours Robert ? »

    Et un autre leitmotiv de Ned apparaît à nouveau dans ce chapitre :

    Il entendait encore, à l’instar de celles de Lyanna, jadis, les supplications de Sansa.

    Lyanna Stark, le devoir, le fantôme de Rhaegar. Trois éléments qui reviennent chez Eddard, bien que Rhaegar ne soit pas de la partie cette fois, mais qui laissent entrevoir le début de quelque chose de plus gros.

     

    S’ensuit une remarque de Littlefinger, qui conseille de détruire les preuves, cherchant à jouer les bons conseils alors qu’il manipule toujours Stark à son avantage. Mais Stark est Stark et s’y refuse… chose escomptée ?

    Je puis en effet délirer, Stark…, mais je suis encore de ce monde, alors que votre frère Brandon se délite dans sa tombe glacée depuis 14 ans. Si le même sort vous tente, libre à vous, mais le partager, non merci.

    Encore une fois, Baelish prévient Ned de sa vraie nature, mais ce dernier ne semble pas prêter oreille. Par ailleurs, on peut noter qu’encore une fois, les politesses de Littlefinger sont fausses, puisqu’il ne semble pas tant que cela respecter « Stark » (rivalité amoureuse, que voulez-vous ?). Eddard dit ensuite se défier de lui, mais pas assez.

    Je n’ai jamais rien pu refuser à votre femme.

    Voici un indice de plus de l’amour que Petyr nourrit toujours pour Catelyn, mais pas besoin d’être relecteur pour s’en apercevoir.

    Revient le sujet de la menace Lannister, du danger de Cersei…

    Les deux parents continuent alors de parler de leurs enfants et se jurent de les protéger, l’un les filles, l’autre les garçons. Chose à laquelle ils échoueront tous deux, pour notre plus grand malheur (enfin, pour les pro-Stark).

    Encore une remarque concernant le jeu de rôle, de Baelish :

    « Je suis un sentimental incurable, douce dame. Ce sous le sceau du secret, je vous prie. J’ai mis des années à convaincre la Cour que j’étais pervers et cruel, je détesterais voir tout ce labeur anéanti. »

    En effet, Petyr admet lui aussi jouer un rôle, en dissimulant ses sentiments. Ô combien Ned aurait dû apprendre de lui !

    Baelish laisse ensuite les deux mariés seuls, préparer les prémices de ce qui sera la Guerre des Cinq Rois :

    « Une fois chez nous, envoie un mot scellé de mon sceau à Helman Tallhart et Galbart Glover pour qu’ils lèvent chacun cent archers et aillent fortifier Moat Cailin. Deux cents archers déterminés tiendraient le Neck contre une armée. Avise lord Manderly d’avoir à renforcer et à restaurer toutes les défenses de Blancport, et veille à les garnir le mieux possible. A compter d’aujourd’hui, je veux qu’on ait un oeil en permanence sur Theon Greyjoy. En cas de guerre, la flotte de son père serait vitale.

    La guerre est donc explicitement abordée.

    Et les dernières remarques sur le jeu des rôles :

    Il faut porter jusqu’au bout ma défroque d’idiot comme si tout marchait admirablement.

    Et :

    Ce serait la partie la plus difficile du rôle à jouer, il le savait.

    Pour finir, l’ultime question du chapitre est et reste : « Robert est-il toujours Robert ? »

     

    Pour conclure, ce chapitre nous montre une fois de plus les différents aspects de Ned Stark. D’un côté, il y a le père de famille, soucieux de ses enfants, de sa femme, qui pense un peu à lui, aussi. De l’autre, il y a l’homme de devoir, le Lord de Winterfell et maintenant la Main du Roi, personnage qui se plie aux us de sa fonction en s’effaçant lui-même. Ce chapitre pose aussi une question sur l’identité de beaucoup de personnages et des réflexions sur le monde politique de Port-Réal, qui pourrait se comparer, avec ses acteurs et ses costumes, à une immense pièce de théâtre. Les bases du Jeu des Trônes se posent petit à petit, sans qu’on puisse toutes les discerner au premier regard. Et comme Ned Stark, nous ne voyons pas tout et nous comprendrons seulement trop tard que cette pièce n’était rien d’autre qu’une tragédie.

     

    Je laisse le micro aux commentaires, merci de votre attention. J’espère avoir été à la hauteur de vos exigences et sur ce, je vais me coucher.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 5 mois par R.Graymarch. Raison: un acte, un entracte
    #132278
    R.Graymarch
    • Barral
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    La porte s’ouvre sur le Héros qui pénètre la pièce, il est fatigué et pas content ! Quelle entrée ! Et quelles (prévisibles) déceptions.

    Cela dit, Ned tente tout de même de faire avancer certaines choses en son absence

    See that my daughters find their bedchambers, and tell Jory to keep them there. Arya is not to go exploring / Veille à installer mes filles dans leurs chambres, et prie Jory de les y garder. Je ne veux pas qu’Arya parte en exploration.

    cadeau pour tous ceux qui pensent que Ned ne s’occupe pas d’Arya. C’est sa 2e préoccupation. Ensuite Ned se change avec ce qu’il trouve avant d’entrer dans la salle du conseil restreint. Sa chambre est remplie d’artefacts exotiques

    The chamber was richly furnished. Myrish carpets covered the floor instead of rushes, and in one corner a hundred fabulous beasts cavorted in bright paints on a carved screen from the Summer Isles. The walls were hung with tapestries from Norvos and Qohor and Lys, and a pair of Valyrian sphinxes flanked the door, eyes of polished garnet smoldering in black marble faces. / La pièce était luxueusement meublée. Des tapis de Myr en jonchaient le sol et, dans un angle, un paravent sculpté des îles d’Été faisait piaffer cent bêtes fabuleuses aux vives couleurs. Aux murs étaient suspendues des tapisseries de Norvos, de Qohor, de Lys. Deux sphinx valyriens flanquaient la porte, et dans leur figure de marbre noir luisaient comme braise des yeux de grenat.

    Entrée au conseil restreint, on commence par Varys

    Ses doigts maculaient de poudre la manche de Ned, et il répandait une puanteur sirupeuse de gerbe funéraire. / His hand left powder stains on Ned’s sleeve, and he smelled as foul and sweet as flowers on a grave.

    Foul, fool, mais pas sentimentale, hein Varys ?

    Si Varys est ce qu’il prétend être, à savoir, un fin conspirateur, il prierait plutôt pour sa (Joffrey) mort.

    A ce stade du récit, pas sûr du tout, vu comment il freine des quatre fers un peu plus tard dans les confidences captées par Arya. Cela dit, souhaiter un prompt rétablissement, c’est assez banal, même si on ne le pense pas. Ne rien dire aurait été ultra suspect en revanche.

    Sur Renly, on note sa ressemblance avec Robert (qui frappe Ned, alors qu’il avait vu Renly quelques jours/semaines avant, du coup ça ne doit pas être si nouveau que ça). Et on ne voit pas vraiment à la première lecture la petite pique de Littlefinger (le gras est de moi)

    “Lord Renly spends more on clothing than half the ladies of the court.”

    It was true enough. Lord Renly was in dark green velvet, with a dozen golden stags embroidered on his doublet. A cloth-of-gold half cape was draped casually across one shoulder, fastened with an emerald brooch. “There are worse crimes,” Renly said with a laugh. “The way you dress, for one.” /

    Lord Renly dépense pour sa parure plus que la moitié des dames de la cour. »

    La remarque ne manquait pas de pertinence. Drapé de velours vert sombre, lord Renly portait un pourpoint tout rebrodé de cerfs d’or. Une courte cape de brocart lui nimbait nonchalamment l’épaule, où la retenait une broche d’émeraude. « Je sais plus grave, comme crime, dit-il en riant. Ne serait-ce que votre façon de vous habiller. »

    Avec la petite pirouette à la fin (qui fait duel de mots d’esprit), l’allusion de Littlefinger est vite oubliée. Surtout que ce chapitre est plein de mots d’esprit, même dits par Ned alors qu’il ne goûte pas vraiment cela (parce qu’il a peu d’imagination et vient à court ?)

     “I have hoped to meet you for some years, Lord Stark. No doubt Lady Catelyn has mentioned me to you.”

    “She has,” Ned replied with a chill in his voice. The sly arrogance of the comment rankled him. “I understand you knew my brother Brandon as well.”

    Renly Baratheon laughed. Varys shuffled over to listen.

    “Rather too well,” Littlefinger said. “I still carry a token of his esteem. Did Brandon speak of me too?

    Often, and with some heat,” Ned said, hoping that would end it. He had no patience with this game they played, this dueling with words.

    “I should have thought that heat ill suits you Starks,” Littlefinger said. “Here in the south, they say you are all made of ice, and melt when you ride below the Neck.”

    I do not plan on melting soon, Lord Baelish. You may count on it.”

    « Voilà des années que j’espérais faire votre connaissance, lord Stark. Lady Catelyn vous a sûrement parlé de moi.

    — En effet, répondit-il, ulcéré par l’impudence de l’insinuation, d’un ton plutôt réfrigérant. Vous connaissiez aussi mon frère Brandon, si j’ai bien compris. »

    Renly Baratheon éclata de rire, et Varys vint à pas traînants prêter l’oreille.

    « Plutôt trop, repartit Littlefinger. Je porte en permanence un gage de son estime. Vous aurait-il aussi parlé de moi ?

    — Souvent, et non sans chaleur », répliqua Ned, dans l’espoir de mettre un point final à ce petit jeu – ce duel verbal – qui l’impatientait.

    « Tiens donc ! s’exclama néanmoins l’autre, j’aurais cru que chaleur et Stark faisaient mauvais ménage… Ici, dans le sud, on prétend que vous êtes tous fabriqués de glace, et que vous fondez, en deçà du Neck.

    — Il n’est pas dans mes projets, lord Baelish, de fondre de sitôt. Tenez-le pour sûr. » 

    Autant dire que tout s’engage parfaitement bien entre Ned et Petyr 😀

    Avec la description de Pycelle, Ned se rend compte que Robert a raison I am surrounded by flatterers and fools /  Je suis entouré de flagorneurs et d’imbéciles. Le roi n’est pas idiot et comprend plutôt bien les personnalités des gens qui l’entourent. Seulement, il use de son rang pour ne pas les affronter et préfère déléguer (abandonner) et se réfugier dans ses plaisirs et le déni, choses que la Main ne peut pas faire. C’est ce que Ned apprend quand il se rend compte qu’attendre que Robert vienne est illusoire. Mais d’un autre côté pour ce qui l’intéresse, Robert transmet ses décisions qui ne sont pas à négliger ou retarder, ici le tournoi de la Main.

    Deux questions rhétoriques de notre cher Grand Argentier qui en disent long sur la situation financière du Royaume… mais qui en disent aussi long sur quel type de conseiller est ce Baelish, qui ne fait rien pour brider les folies de Robert et qui tire profit à endetter le Royaume, dans ses manigances pour le Trône.

    Je pense surtout que Petyr choisit ses batailles (ce qui est intelligent). A quoi bon tenter d’empêcher ce tournoi alors qu’il arrivera, ou que Petyr sera remercié (dans le sens de « viré »). Jon Arryn n’avait pas de prise sur les volontés de Robert, Petyr ne peut pas y arriver alors pourquoi se battre ? Ned pense que Robert peut être raisonné (il est son ami d’enfance, ça peut se tenter). Robert a beau jeu de dire qu’il est mal entouré alors qu’il refuse les bons conseils de personnes honnêtes ^^

    Petit rire (merci Renly), à propos de fools

    Robert will want a prodigious feast. That means cooks, carpenters, serving girls, singers, jugglers, fools…”

    “Fools we have in plenty,” Lord Renly said.

    Et Robert va vouloir un faste inouï. Ce qui implique cuisiniers, charpentiers, filles de service, chanteurs, jongleurs, bouffons…

    — Des bouffons, nous en avons à revendre », dit lord Renly.

    Tout ça énerve Ned qui réagit comme s’il était chez lui, avant de se rendre compte qu’il est la Main du Roi, nuance.

    Ensuite Ned repart et évoque dans sa tête les tensions du voyage entre Stark et Lannister, les réactions de ses filles pendant les deux dernières semaines de voyage (le Nord, c’est loin). Ensuite arrive Petyr comme un conspirateur qui lui parle de retrouver sa femme. Le chemin pour y aller est ultra et pas pratique du tout (échelles, chevauchée..) c’est grand Port-Réal, dis donc. Petyr (agile comme un singe^^) est parfait dans le mec qui dit qu’il veut aider alors qu’il passe son temps à provoquer Ned Or don’t come, and I’ll keep her for myself / You are a hard man to fool, Stark,”  (…)“Was it the sun that gave it away, or the sky? / You are growing old and slow, Stark,”

    La goutte d’eau pour Ned, c’est le bordel et il menace Petyr d’une dague avant d’être arrêté dans son geste par…. Rodrik Cassel, méconnaissable (bref, un mec fiable). Il a du bol, Petyr ! Du coup, il continue à vanner Perhaps you could fondle a breast or two, just in passing

    Retrouvailles avec Catelyn où Ned est mis au courant de tout et met tout en perspective (Les direwolves, Bran, la tentative d’assassinat, Lady). Cela dit, il pose la bonne question à savoir pourquoi Tyrion voudrait tuer Bran ? Réponse cinglante et évidente (et fausse) « les Lannister, c’est tous des méchants » (je schématise à peine et reviens plus tard sur « you, Starks »).

    Il reste à espérer que Robert ne soit pas au courant, ce qui est probable (Our good Robert is practiced at closing his eyes to things he would rather not see.) et émette un bon jugement s’il est mis au courant. Petyr qui connait le bestiau pense que ça ne sert à rien (trop de risque de mourir) et conseille de jeter la dague, Ned refuse violemment.

    Ned regarded him coldly. “Lord Baelish, I am a Stark of Winterfell. My son lies crippled, perhaps dying. He would be dead, and Catelyn with him, but for a wolf pup we found in the snow. If you truly believe I could forget that, you are as big a fool now as when you took up sword against my brother.” / Un regard froid lui répondit. « Je suis un Stark de Winterfell, lord Baelish. Mon fils est infirme à vie, peut-être mourant. Il serait déjà mort, et Catelyn aussi, sans un louveteau ramassé dans la neige. Si vous croyez sincèrement que je puis oublier cela, vous êtes toujours aussi délirant qu’à l’époque où vous osiez défier Brandon

    Petite remarque narquoise de Littlefinger qui n’est pas tant un fool que ça, finalement (la traduction en « délirant/délirer » ne rend pas justice à cette écriture mais « fool » c’est compliqué)

    A fool I may be, Stark… yet I’m still here, while your brother has been moldering in his frozen grave for some fourteen years now. If you are so eager to molder beside him, far be it from me to dissuade you, but I would rather not be included in the party, thank you very much.” / — Je puis en effet délirer, Stark…, mais je suis encore de ce monde, alors que votre frère se délite dans sa tombe glacée depuis quatorze ans. Si le même sort vous tente, libre à vous, mais le partager, non merci.

    On revient dans les généralisations pratiques à la « you, Starks, are » (idem pour Tully, Lannister etc) quand Ned dit qu’il n’aimerait pas vraiment avoir Petyr dans son camp.

    “For my part, I always found you Starks a tiresome lot, but Cat seems to have become attached to you, for reasons I cannot comprehend. I shall try to keep you alive for her sake. A fool’s task, admittedly, but I could never refuse your wife anything.” « En ce qui me concerne, j’ai toujours considéré les Stark comme un ramassis fastidieux, mais Catelyn semble s’être attachée à votre personne, pour des raisons qui m’échappent totalement. Par égards pour elle, je m’efforcerai de préserver vos jours. Une besogne délirante, admettons, mais je n’ai jamais rien pu refuser à votre femme.

    Ah ben tiens, un « you Starks » peu après. Et encore un « fool », Renly avait raison on n’en manque pas.

    De toute façon, le génie est sorti de la bouteille : Catelyn dit avoir tout révélé sur Jon à Petyr. Et ce dernier lui a promis de l’aider à découvrir la vérité (on parle bien du gars qui voulait jetter la dague à l’eau et oublier son existence y a 2 minutes ?)

    That was not news that Eddard Stark welcomed, but it was true enough that they needed help, and Littlefinger had been almost a brother to Cat once. It would not be the first time that Ned had been forced to make common cause with a man he despised. / Ce genre de nouvelles n’était pas pour plaire à lord Stark mais, il devait en convenir, ils avaient besoin d’aide, et des liens quasi fraternels avaient jadis existé entre Catelyn et Littlefinger. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’il ferait par force cause commune avec un homme qu’il méprisait…

    Ned se rend qu’il n’a pas le choix qu’il a besoin d’aide et le mal est fait de toute façon. C’est pragmatique. En revanche, j’aimerais beaucoup connaître la personne avec qui il a fait cause commune dans le passé. Tywin lors de la Rébellion?

    Littlefinger détourne les soupçons sur Varys (ce qui me rappelle bien entendu cet article) en insistant sur les Lannister, mouaif. En revanche son conseil paraît plutôt sensé quand il dit que Catelyn ne doit pas aller voir ses filles et que la Main ferait bien d’être absente pas trop longtemps. Du coup, forcément Petyr est gentil et Catelyn (puis Ned) lui fait confiance

    Catelyn went to him and took his hands in her own. “I will not forget the help you gave me, Petyr. When your men came for me, I did not know whether they were taking me to a friend or an enemy. I have found you more than a friend. I have found a brother I’d thought lost.”

    Petyr Baelish smiled. “I am desperately sentimental, sweet lady. Best not tell anyone. I have spent years convincing the court that I am wicked and cruel, and I should hate to see all that hard work go for naught.” /

    Catelyn vint à lui et lui prit les mains. « Je n’oublierai pas tes secours, Petyr. Quand tes hommes sont venus me chercher, j’ignorais s’ils m’emmenaient vers un ami ou un ennemi. J’ai trouvé en toi plus qu’un ami. J’ai retrouvé le frère que je croyais perdu. »

    Baelish se mit à sourire. « Je suis un sentimental incurable, douce dame. Ce sous le sceau du secret, je vous prie. J’ai mis des années à convaincre la Cour que j’étais pervers et cruel, je détesterais voir tout ce labeur anéanti. »

    (Petyr ne peut pas s’empêcher de dire la vérité et de jouer avec le feu… j’espère que ça lui retombera sur la gueule un jour)

    Ned n’est pas dupe mais n’a pas trop le choix car il a besoin d’alliés

    Ned believed not a word of that, but he kept his voice polite as he said, “You have my thanks as well, Lord Baelish.”

    “Oh, now there’s a treasure,” Littlefinger said, exiting.

    Ned n’en croyait pas un traître mot, mais il prit sa voix la plus affable. « Je vous remercie moi-même de tout cœur, lord Baelish.

    — Oh ! s’exclama l’autre en sortant, me voici comblé ! »

    Le chapitre se termine sur une menace de guerre (petit tacle sur Theon au passage) et un souhait que Robert n’ait pas trop changé depuis son accession au trône. Mais Ned n’y croit pas trop…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 5 mois par R.Graymarch. Raison: + vf

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    #132279
    Mélusine
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    C’est le premier chapitre ou l’on voit que tout va partir de travers, on avait eu avant des querelles d’enfants, mais là on entre dans la cour des grands, et Ned n’est pas à sa place!

    Petite remarque sur l’état entre Eddard et Renly,  Renly  a fait la même route avec en prime une chevauchée matinale pour être présent au conseil, or Renly est frais, pimpant comparé à Eddard qui est fourbu et de méchante humeur. La vieillesse!

    Lors de ce conseil on apprend que les finances sont en bernes, que Robert s’en fout puisqu’il veut organiser, qu’on lui organise, un tournoi. Eddard pense qu’il peut faire fléchir Robert, Jon Arryn n’y étant pas arrivé… Eddard donc est de méchante humeur et il n’écoute pas les conseils de Renly, de Petyr, de Pycelle et de Varys.

    Le trajet dans les labyrinthes de Port Réal offre la possibilité à Petyr de se moquer d’Eddard sur sa vivacité d’esprit

    « Nous sommes sortis du chateau, constata Ned.

    -Il n’est pas facile de vous duper, Stark, le complimenta l’autre avec affection. Est-ce le soleil qui vous l’ a révélé, ou le ciel?

    et sur son physique

    Littlefinger, adossé à un rocher, paressait en croquant une pomme. Il en était presque au trognon.

    « Hé bien, Stark, vous vous faîtes vieux, vous traînez »

    S’ensuit une discussion avec Catelyn et Petyr, où Eddard Stark en conclu que les Lannister sont tous des méchants, pourquoi autrement Tyrion s’en serait pris à Bran? et décide de préparer son armée pour la guerre.

    Je ne me rappelais plus que c’était Eddard qui lançait les hostilités, qu’il était l’investigateur de la guerre des 5 rois. A ce moment de l’histoire il n’a que des soupçons contre les Lannister, il n’a pas encore enquêté, mais il est prêt à en découdre. Sa rigidité, son honneur le perdra et perdra une partie de sa famille.

    j’aimerais beaucoup connaître la personne avec qui il a fait cause commune dans le passé. Tywin lors de la Rébellion?

    Je me suis posée la même question et je ne vois que Tywin.

    See that my daughters find their bedchambers, and tell Jory to keep them there. Arya is not to go exploring cadeau pour tous ceux qui pensent que Ned ne s’occupe pas d’Arya. C’est sa 2e préoccupation.

    Vu le bazar qu’elle a mis lors du trajet et le fait qu’elle ne connaisse pas Port Réal, c’est pas le moment pour lancer une chasse à Arya dans tout Port Réal.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 5 mois par Mélusine.
    #132282
    Samyriana
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    j’aimerais beaucoup connaître la personne avec qui il a fait cause commune dans le passé. Tywin lors de la Rébellion?

    Je me suis posée la même question et je ne vois que Tywin.

    Oui, Tywin, ou peut-être d’autres personnes avec qui il a combattu lors de la rébellion Greyjoy. Il me semble qu’il y avait Jaime là-bas ?

    Un chapitre plein de petites piques et de sous-entendu, en effet? Littlefinger fait littéralement le malin durant tous ses échanges avec Eddard, et je me demande un peu quel est son but. L’amertume de l’amoureux éconduit, toujours? Ou le sentiment de pouvoir dû au fait qu’il sait que Catelyn est présente à Port-Réal?

    Je ne peux m’empêcher de voir une menace voilée dans cette phrase de Littlefinger:

    I should have thought that heat ill suits you Starks, Littlefinger said. Here in the south, they say you are all made of ice, and melt when you ride below the Neck. / Tiens donc ! s’exclama néanmoins l’autre, j’aurais cru que chaleur et Stark faisaient mauvais ménage… Ici, dans le sud, on prétend que vous êtes tous fabriqués de glace, et que vous fondez, en deçà du Neck.

    Cette phrase rappelle le destin funeste du père et du frère d’Eddard, et je la trouve assez… glaçante.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #132291
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
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    J’ai été un peu étonné par la présentation de Renly en début de chapitre. On dirait que Ned ne l’a plus vu depuis des années alors qu’ils se sont croisés à peine quelque jours (semaines ?) auparavant.

    En ce qui concerne son apparence impeccable, j’ai dans l’idée qu’il n’a pas suivi le convoi et qu’il est de retour en ville depuis quelques jours, ce qui expliquerait qu’il soit bien plus reposé que Ned.

    Arys du Rouvre 💜

    #132294
    Mélusine
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    En ce qui concerne son apparence impeccable, j’ai dans l’idée qu’il n’a pas suivi le convoi et qu’il est de retour en ville depuis quelques jours, ce qui expliquerait qu’il soit bien plus reposé que Ned.

    Non, Renly était avec son frère dans le cortège:

    « Ce matin même, il m’a par exemple intimé d’aller au triple galop sommer le Grand Mestre Pycelle de convoquer ce Conseil-ci toutes affaires cessantes pour cette affaire urgente-ci »

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 5 mois par Mélusine.
    #132388
    darkdoudou
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    Petite remarque sur l’état entre Eddard et Renly, Renly a fait la même route avec en prime une chevauchée matinale pour être présent au conseil, or Renly est frais, pimpant comparé à Eddard qui est fourbu et de méchante humeur. La vieillesse!

    Renly n’a pas les mêmes responsabilités de Ned qui est chargé de famille, chargé du gouvernement… De plus, Ned a passé 4 jours sans dormir à chercher Arya, un jugement pénible pendant lequel il était déjà épuisé.

    Pendant ce temps, Renly a foncé le matin vers Port-Réal pour donner les instructions à Pycelle. Il a eu le temps de faire une sieste avant le conseil…

    Cela dit, il pose la bonne question à savoir pourquoi Tyrion voudrait tuer Bran ? Réponse cinglante et évidente (et fausse) « les Lannister, c’est tous des méchants »

    Il y a une autre question qui reste en suspens:

    [Littlefinger] : Je ne voudrais pour rien au monde que les Lannister apprennent la présence à Port-Réal de Cat.
    — Pourquoi ? » s’étonna Ned

    Malheureusement, cette question est suivie par l’observation de Ned sur les mains de Catelyn, et la question est oubliée opportunément par Littlefinger, le seul à avoir intérêt à éviter une confrontation Catelyn/Lannister/Robert/couteau. Pendant tout l’entretien, Littlefinger fait preuve d’une très grande habileté pour orienter les Stark/Tully vers de mauvaises pistes et les détourner des bonnes questions.

    #132800
    Mélusine
    • Pas Trouillard
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    [Littlefinger] : Je ne voudrais pour rien au monde que les Lannister apprennent la présence à Port-Réal de Cat. — Pourquoi ? » s’étonna Ned Malheureusement, cette question est suivie par l’observation de Ned sur les mains de Catelyn, et la question est oubliée opportunément par Littlefinger, le seul à avoir intérêt à éviter une confrontation Catelyn/Lannister/Robert/couteau. Pendant tout l’entretien, Littlefinger fait preuve d’une très grande habileté pour orienter les Stark/Tully vers de mauvaises pistes et les détourner des bonnes questions.

    Les jumeaux Lannister dans la tour à Winterfell en parlaient:

    « sa femme (Catelyn) est la sœur de lady Arryn, je te signale…, et je trouve miraculeux que celle-ci ne soit pas déplacée pour nous souhaiter la bienvenue par ses accusations »

    Cersei n’est pas réjouie de voir la nomination de Eddard Stark en tant que Main, elle redoute que celui-ci ait accepté pour conspirer contre eux. Littlefinger doit savoir qu’il y a des soupçons contre les Lannister dans la mort de Jon Arryn, et voir Catelyn à Port Réal cela permettrait aux Lannister de prendre leurs dispositions. Et Littlefinger serait pris en porte à faux .

    Renly n’a pas les mêmes responsabilités de Ned qui est chargé de famille, chargé du gouvernement

    Pour l’instant Ned est chargé de conduire sa maisonnée devant celle du roi et vue la vitesse du carrosse cela doit pas être bien compliqué (2 semaines pour faire Darry-Port Réal, c’est pas rapide).

    Chargé de famille, mouais, il y a la septa pour veiller sur les filles, et on a vu dans le chapitre de Sansa qu’il surveillait pas grand chose. Quand il arrive à Port Réal il charge Jory d’empêcher Arya de découvrir la ville, il ne dit pas à Arya « je ne veux pas que tu cours les rues », non, il demande à une personne de la surveiller.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 4 mois par R.Graymarch.
    #133480
    Yunyuns
    • Terreur des Spectres
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    (à peine en retard)

    Je n’ai pas grand chose à ajouter à tout ce que vous avez relevé, pour ma part j’ai été particulièrement marqué lors de cette relecture par le discernement qu’a Eddard sur deux points, fortement mis en avant :

    • les loups sont un message « divin » et ce n’est pas du tout une bonne idée de s’en passer / en tuer
    • la guerre est presque déjà inévitable

     

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    #133753
    Beffroid
    • Éplucheur avec un Économe
    • Posts : 28

    (également en retard)

    N’éprouvant que dégoût pour l’intrigue, il commençait à s’apercevoir que son guide s’en délectait.

     

    Où Ned commence à jouer (mal) au jeu des trônes.

    là on entre dans la cour des grands, et Ned n’est pas à sa place!

    Il ignore l’état des finances (ça coutait quoi de poser quelques questions avant d’arriver?, Pycelle doit faire un résumé pour Ned et le lecteur). Il ignore que ce n’est pas la peine d’attendre le roi pour gouverner (pourtant Robert lui avait dit). Il ignore les convenances (en partant sans demander congé).
    Il parle à tous d’un ton sec, réfrigérant, ne faisant aucun effort pour se faire des alliés (considère le Conseil comme un ramassis de flagorneurs et d’imbéciles, essaye de poignarder Littlefinger et l’assassine du regard plusieurs fois). Il n’a fait aucun effort pour se réconcilier avec Robert.
    Il n’a ni certitude que le Roi tiendra compte des preuves, ni la moindre preuve, ni idée précise du genre de preuve qu’il cherche (le poignard n’en est pas une…), mais s’apprête à déclencher une guerre contre les principaux créanciers du Royaume, qui sont sans merci pour la faiblesse. Préserver ses jours sera « a fool’s task » pour Petyr. Heureusement « Fools we have in plenty » et « a fool i may be»

     

    (Petyr ne peut pas s’empêcher de dire la vérité et de jouer avec le feu… j’espère que ça lui retombera sur la gueule un jour)

    Comme quand il lance avec insolence un « qui le démentirait ? » au sujet du poignard, convaincu que Varys se taira. La VO parle sur le même sujet de « If the pie is opened, the birds begin to sing », comptine qui peut s’appliquer littéralement (pour la tourte au pigeon du mariage de Joffrey), mais aussi pour les informateurs de Varys, dont certains seraient repris par Qyburn. « Le Donjon Rouge foisonne d’yeux indiscrets, et des enfants bavardent. » Ned traduira « enfants » par Arya et Sansa, mais à qui Petyr pense-t-il en le disant ? Sait-il pour le jeune âge des espions ?

     

    Lyanna Stark, le devoir, le fantôme de Rhaegar. Trois éléments qui reviennent chez Eddard, bien que Rhaegar ne soit pas de la partie cette fois, mais qui laissent entrevoir le début de quelque chose de plus gros.

    Figurent dans le même paragraphe les meurtres de Targaryen désirés par Robert…

     

    j’aimerais beaucoup connaître la personne avec qui il a fait cause commune dans le passé. Tywin lors de la Rébellion?

    Oui, Tywin, ou peut-être d’autres personnes avec qui il a combattu lors de la rébellion Greyjoy. Il me semble qu’il y avait Jaime là-bas ?

    Pourquoi se limiter aux Lannister ? Par exemple, Ned n’aime pas Mormont fils, sait-on ce qu’il pense du père (qui a pris le noir…) : la cause commune serait les fer-nés? les sauvageons? Un/une dornien/enne, qui aurait accepté de mentir au sujet de Jon pour un motif « méprisable » ? Un Howland Reed qui a causé la catastrophe mais qui accompagne Eddard pour réparer les dégâts (ce qui expliquerait pourquoi il n’est jamais venu à Winterfell)? Un Walder Frey ou assimilé, utile pour les troupes qu’il amène mais à l’enthousiasme pour la cause discutable ?

    "Il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Le bonheur n'est jamais grandiose." Aldous Huxley

    #201258
    Frère du Khan
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    L’un des reproches qui est souvent fait aux adaptations d’œuvre littéraire, c’est que le format impose de simplifier intrigues et personnages. Il se passe cependant une chose étonnante dans la saison 1 de Game of Thrones : Aiden Gillen réussit à composer un personnage beaucoup plus subtil que l’espèce de caricature que j’ai retrouvée dans ce chapitre. Le conseiller vil et calculateur est un cliché évident non seulement dans la Fantasy, mais aussi dans les récits historiques. Cependant, était-ce nécessaire de construire une figure tellement louche qu’on se demande vraiment pourquoi Ned voudrait s’associer avec lui, voire ne pas l’embrocher du fait de ses piques constantes ?

    Si le lecteur voulait oublier que Lord Baelish était amoureux de Catelyn, il ne le pourrait tout simplement pas, tellement la narration stabylote ce fait censé être la principale caractéristique du personnage que je suis maintenant persuadé qu’il se sert du brouillon de ce passage comme déflecteur ou comme gilet jaune. Alors, je sais qu’il existe des moments sociaux où l’on doit revoir un ancien amour et oui, des sentiments plus ou moins passés ou simplement un malaise peut tout à fait nous faire balancer une ou deux piques plus ou moins acerbes sur l’ancien·ne partenaire ou son/sa nouveau·elle compagnon·e, sauf que Littlefinger commet cet impair de manière systématique, avec un sans-gêne d’autant plus désarmant que son rôle de courtisan devrait lui permettre de déceler le problème de sa conduite.

    Faire croire que ce comportement serait là pour atténuer les soupçons ne marche pas non plus. Imaginons que nous sommes un informateur d’un haut personnage. Le fait de voir Eddard marcher avec Petyr, discutant de la présence ou non de Catelyn, censé être présente à Winterfell, ne peut que susciter l’interrogation. Et pour le fait que cette conversation ait été confidentielle, rappelons que Ned provoque un esclandre devant la maison close, ce qui était prévisible. Dans un chapitre précédent, Robert avait prévenu sa nouvelle main qu’il devrait se méfier de son Conseil Restreint, composé de « flagorneurs et d’imbéciles. » Vu son comportement, on pourrait à première vue ranger Baelish dans cette dernière catégorie.

    D’ailleurs ce qui étonne, c’est la légèreté avec laquelle le Conseil parle de son souverain auprès du meilleur ami de celui-ci. Il est dit depuis le départ que la franchise est le meilleur moyen d’avancer avec Ned, et évidemment que les proches du roi en sont rapidement avertis. Il existe cependant une différence entre ne pas cacher les problèmes et s’en prendre directement à quelqu’un devant le meilleur ami de celui-ci.

    La création d’un conseil en dit beaucoup sur un souverain, et dans les Rois Maudits de Druon, c’est un passage obligé à chaque changement de règne où chaque paramétrage est décrit pour expliquer le jeu d’équilibre en présence. En fait, avoir un conseil aussi turbulent éclaire beaucoup la personnalité de Jon Arryn, présenté pour le moment comme un miroir de Ned. La seule force absente dans ce dernier est celle des Lannister, ce qui révèle le peu de crédit que Tywinn porte sur cette instance.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 mois et 1 semaine par R.Graymarch.

    Ke-mo Sah-bee

    #201392
    Yfos
    • Terreur des Spectres
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    En fait, avoir un conseil aussi turbulent éclaire beaucoup la personnalité de Jon Arryn, présenté pour le moment comme un miroir de Ned.

    Peut-être que lui parvenait à les cadrer et à tirer le meilleur de chacun d’entre eux. Lors de l’arrivée de Ned, il n’y a eu ni Main ni Roi depuis plusieurs mois et ils veulent garder le pouvoir acquis durant cette période. Tout en essayant de marquer leur territoire face à la nouvelle Main.

    Mais je reste quand même dubitative, notamment au sujet de Littlefinger et de l’état des finances du royaume. Dans un de ses chapitres, lorsqu’il est devenu Argentier, Tyrion s’interroge sur le contenu des livres de comptes. Jon Arryn n’a jamais demandé d’audit indépendant ou ce qui pourrait en tenir lieu dans ce monde. La confiance n’exclut pas le contrôle.

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