AGOT 50 – Eddard XIV

Forums Le Trône de Fer – la saga littéraire Au fil des pages AGOT 50 – Eddard XIV

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    Eridan
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    AGOT 50 – Eddard XIV
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 49, Jon VI AGOT 51, Arya IV

    L’inéluctable se produit dans ce chapitre. Dans les chapitres précédents, on a vu Eddard hâter ses préparatifs, et on pouvait croire que cela suffirait … Ce qu’on n’a pas vu, et qui amènera à la conclusion de ce chapitre, c’est toutes les erreurs commises par ailleurs au cours de ses préparatifs :
    – avertir Cersei qu’il sait pour l’inceste ;
    – débouter Renly, puis Littlefinger ;
    – imposer ses décisions à Sansa sans explication.
    Le lecteur a compris qu’Eddard était le héros, il croit encore que la vertu, le bon sens et la justice vont l’emporter face à l’ignominie, les intrigants et la naïveté … enfants de l’été que nous sommes.

    L’épopée du Régent d’Une Heure

    Le chapitre s’ouvre sur une double mise en garde. Déjà, Eddard ne tient plus debout dans tous les sens du terme : il est tellement épuisé qu’il s’est endormi sur sa table, ce qui n’est pas bon signe. Dans la cour, les Lannister s’évertuent à démontrer bruyamment leur présence et leur force. Eddard comprend que le message lui est adressé, mais il ne comprend pas pourquoi Cersei ne s’est toujours pas enfuie.

    Au déjeuner, c’est l’incompréhension : Arya a le droit d’aller « danser » avant d’embarquer pour le Nord, alors que Sansa ne peut même pas faire ses adieux à son prince charmant. Eddard veut préserver sa fille ; il a évité de lui dire pour la bâtardise, pour l’inceste et même pour les tensions qui existent entre Lannister et Stark, apparemment. Ignorante des enjeux réels, Sansa ne peut comprendre son père et laisse éclater sa frustration. Les convenances voudraient qu’elle soit docile et accepte le jugement de son père, comme le rappelle Mordane. Mais pour une fois, elle se montrera la digne sœur d’Arya, en se rebellant, avec les conséquences que l’on sait.

    S’ensuit ce que tout le monde attendait : l’annonce de la mort de Robert. Eddard choisit prudemment de demeurer dans la tour de la Main, plutôt que de convoquer le Conseil restreint dans la chambre du Conseil. (Un choix judicieux, mais qu’il abandonnera finalement pour se jeter dans la gueule du lion quand tombera la convocation de Joffrey dans la salle du Trône.) Pycelle tente comme toujours de retarder Eddard, mais celui-ci n’est pas dupe et insiste pour que le Conseil se réunisse immédiatement.

    Arrivent Barristan (ayant toujours à l’esprit son devoir), Littlefinger (tout sourire et avec des paroles rassurantes), Varys (odoriférant et obséquieux) … Mais point Renly :

    Varys le régala d’une œillade éplorée. « Je crains que lord Renly n’ait quitté la ville.
    […] C’était là perdre un allié.
    « Une heure avant l’aube. En empruntant, pour prendre congé, l’une des portes de derrière. Avec ser Loras Tyrell. Quelque cinquante de leurs gens les accompagnaient. » L’eunuque soupira. « Aux dernières nouvelles, ils galopaient assez vivement vers le sud. A destination d’Accalmie, sans doute, ou de Hautjardin. »
    Renly et ses cent épées, point final. Il exhalait de cette défection une odeur pour le moins fâcheuse, mais qu’y faire ?

    C’est le premier vrai signe inquiétant. Eddard perd ses alliés naturels et il est impuissant à l’empêcher. Il sent que c’est de mauvais augure, mais il est déjà trop tard.

    Le testament est lu, mais Eddard se défie encore trop de ses collègues pour leur annoncer qu’il va écarter Joffrey pour favoriser Stannis. C’est donc maintenant à Eddard de gagner du temps : il faut rapatrier les filles, s’assurer le pouvoir et attendre que Stannis arrive en force pour revendiquer le Trône …

    … Mais la convocation de Joffrey arrive. Les Lannister abattent leurs cartes : il faut que le Conseil restreint confirme la succession et que Joffrey soit couronné au plus vite. Au lieu de se retrancher dans la tour de la Main, Eddard décide de se confronter aux Lannister. Littlefinger poursuit son jeu, se montrant une aide secourable pour Eddard dans l’escalier, puis tout le long du trajet jusqu’au Trône de Fer. (brave garçon!)

    La confrontation promet : Eddard arrive avec le Conseil restreint et son escorte de huit hommes. Joffrey occupe déjà le Trône, avec à ses côtés, la reine douairière et ses cadets, son bouclier lige et les cinq frères jurés de la Garde Royale restants. (Cersei a d’ailleurs judicieusement choisi de se placer près de Meryn Trant et Boros Blount, qu’on sait être ses créatures). Vingt gardes Lannister se trouvent derrière le Trône. Plus d’une centaine de manteaux d’or garnissent également la salle.

    Le Conseil restreint se voit intimer l’ordre de prêter serment devant le roi, mais personne n’obtempère. Ned transmet à Cersei les volontés de Robert, qu’elle déchire. Le geste est loin d’être anodin. Je l’interprète comme une belle métaphore : Cersei n’a jamais respecté les volontés de son mari, pas même les dernières. Qui plus est, le « bouclier de papier », la loi édictée par le roi ne suffiront pas à protéger Ned, malgré les protestations palotes de ser Barristan.

    Provoqué par Cersei, Eddard clame que Joffrey n’a aucun droit au Trône, désignant Stannis comme unique héritier de Robert, à la fureur de Joffrey. Il n’évoque pas l’inceste des jumeaux Lannister ou la bâtardise des enfants de Cersei ; il n’a averti aucun membre du Conseil (en dehors de Littlefinger, sûrement déjà au courant ; Varys et Pycelle savent sûrement aussi et s’en accommodent) … Mais Eddard espère toujours que tout le monde se ralliera à lui … Sur la base de quoi, franchement ? Son acte peut-il vraiment passer pour autre chose que de la trahison pour les personnages ?

    La confrontation commence et la tension monte rapidement : ser Barristan reçoit l’ordre d’arrêter Eddard, les Stark dégainent avant qu’il ait fait un geste, les Lannister et la Garde Royale dégainent également … Et Joffrey ne fait qu’exacerber les tensions en ordonnant la mort de tout le monde (et une fois de plus, personne ne lui obéit, heureusement!) Ned se tourne vers Slynt, et le Guet intervient enfin … contre les Stark, qui sont rapidement massacrés.

    Et celui qui « supportait » Eddard si fidèlement jusque là révèle alors sa vraie nature :

    As his men died around him, Littlefinger slid Ned’s dagger from its sheath and shoved it up under his chin. His smile was apologetic. « I did warn you not to trust me, you know. »
    Tandis qu’on massacrait les Stark, tout autour, Littlefinger préleva délicatement dans son fourreau le poignard de Ned et l’en piqua sous le menton. « Ce n’est pourtant pas faute de vous avoir prévenu…, sourit-il, et d’un sourire merveilleusement contrit, qu’il ne fallait pas vous fier à moi. »

    (A ce propos, cette fameuse dague ne serait-elle pas le poignard qui a servi à tuer Bran? On ne sait pas, mais c’est possible.)

    Qui est responsable ?

    Au sortir de ce chapitre, on est pétrifié : « qu’est-ce qui vient de se passer ? Comment cela a-t-il pu arriver ? » Les réponses ne se trouvent pas toutes dans le chapitre. Il faudra attendre la suite pour recouper les infos et y voir plus clairs. Tâchons de répondre à cet épineux problème : Qui est responsable ?

    « No single person is to blame for Ned’s downfall. »
    Regarding Sansa.

    (traduction perso : « Il n’y a pas qu’un seul responsable à blâmer dans la chute de Ned. »)

    Bien sûr, il faut pointer la responsabilité de Cersei : plus retors que Ned, plus astucieuse, elle a de meilleures notions au jeu des trônes, moins de scrupules et n’hésite pas à acheter la fidélité des gens. C’est elle qui a tout rendu possible, à défaut d’avoir tout organisé … Mais il y a d’autres responsables, et en premier lieu, Eddard lui-même : il sait comment la partie se joue, ça se voit au cours de ce chapitre. Mais il la joue de mauvaise grâce et en commettant de nombreuses maladresses et erreurs. Déjà, il ne parle pas suffisamment, ni à sa fille, ni à ses potentiels alliés … Et lorsqu’il le fait, il ne leur dit pas ce qu’il faudrait. La principale de ses erreurs à mon avis, c’est de ne pas avoir su saisir ce que les autres voulaient pour leur faire faire ce que lui voulait, ce qui lui était utile.

    Or justement, les personnages avaient dit à Ned ce qu’ils voulaient. Il suffisaient de les écouter pour les satisfaire.

    Renly voulait capturer les enfants de Cersei, pour la rendre impuissante (Eddard XIII) ; il ne parle pas encore de monter sur le Trône lui-même, et c’est le refus de Ned qui semble l’avoir contraint à le faire plus tard :

    « Quelques heures avant la mort de Robert, j’offris une centaine de lames à votre mari en le conjurant de s’assurer de la personne de Joffrey. S’il m’avait écouté, c’est lui qui serait à présent régent, et rien ne m’aurait contraint à revendiquer le trône.[…] Il avait juré de protéger les enfants de Robert. Mes forces étaient insuffisantes pour agir seul. En me repoussant, lord Eddard ne me laissait d’autre solution que la fuite. Si j’étais resté, comment l’ignorer ? la reine ne m’aurait guère permis de survivre à mon frère. […] J’aimais assez votre mari, madame. Robert avait en lui un ami loyal, je le sais…, mais un ami têtu qui ne voulait rien écouter, qui ne voulait jamais ployer. »
    ACOK, Catelyn II.

    Dans son chapitre précédent, Eddard a refusé de commettre cette vilenie, tout en étant conscient que son choix était peut-être une bêtise. Le présent chapitre l’a confirmé. Si Renly était resté, les choses auraient peut-être pu tourner différemment. (Catelyn en est convaincue, en tout cas).

    Sansa voulait rester auprès de son beau prince … On l’ignore dans ce chapitre, mais elle est allée voir Cersei pour la prévenir de certains des plans de son père dont elle est au courant (le départ en bateau fixé à midi ce jour-là, notamment). Sansa espère que la reine infléchira le roi, qui lui même commandera à Ned de la laisser à Port-Réal et de la marier à Joffrey … Pauvre innocente, elle permet surtout à Cersei de diligenter des préparatifs pour retenir Sansa et empêcher leur départ. Le bateau qu’ils devaient prendre sera dès lors surveillé.
    La reine exagérera d’ailleurs le rôle de Sansa par la suite :

    « Nous risquions de tout perdre. Il s’en est fallu d’un cheveu, d’ailleurs. Si Sansa n’était venue me trouver pour me révéler tous les plans de son père… »
    ACOK, Tyrion I.

    Sansa n’a révélé que ce qu’elle savait, donc pas tout … On suppose que Cersei était déjà méfiante à ce moment-là, et prévoyait déjà de frapper elle-aussi. A-t-elle attendu Sansa pour se préparer à la confrontation avec Eddard ? Ce serait étonnant. D’autant que dans ce même extrait, Cersei pointe vers la responsabilité de celui qui est peut-être un des principaux responsables de la chute d’Eddard :

    « Littlefinger. Il avait tout arrangé. Nous avions besoin des manteaux d’or de Slynt. Eddard Stark complotait avec Renly, et il avait écrit à Stannis pour lui offrir le trône. »
    ACOK, Tyrion I.

    Littlefinger voulait absolument éviter l’avènement de Stannis dans le chapitre précédent, car ça ne pouvait signifier qu’une chose : sa propre déchéance, comme il le disait un chapitre plus tôt :

    « Il ne manquera pas de nous donner une Main nouvelle, un Conseil nouveau. »
    AGOT, Eddard XIII.

    Littlefinger sait qu’en suivant le plan d’Eddard, il va sûrement finir à terme par perdre sa place et toute sa belle et complexe ascension sera interrompue. On peut même se demander s’il ne risque pas d’y laisser sa tête, vu comme Stannis a peu d’affection pour lui (cf. ASOS) … Malgré tout, il devrait participer à l’avènement de ce roi ? Penses-tu ! Bien sûr, on pourra toujours imaginer que c’est son amour contrarié pour Catelyn qui l’a poussé à trahir Eddard (et qui sait si ça n’a pas joué, en effet, dans sa décision) … mais c’est surtout parce qu’Eddard menace de mettre un terme à son ascension que Littlefinger le trahit.

    Si seulement Eddard avait accepté son plan, Littlefinger se retrouvait principal conseiller du lord régent/Main du Roi/Protecteur du Royaume, l’homme le plus puissant des Sept Couronnes en théorie, et il escomptait bien en tirer avantage :

    « Vous aurez forcément besoin d’un quidam qui vous soulage de l’excès des charges. Mes prix, je vous jure, seraient modiques. »
    AGOT, Eddard XIII.

    Mais à partir du moment où Eddard le lui refuse, pourquoi Littlefinger continuerait-il à l’aider ? Pourquoi collaborerait-il à sa propre déchéance, alors que les Lannister payent mieux qu’Eddard ?
    Martin dit lui-même :

    Ned’s talk with Littlefinger was certainly a turning point, though I am not sure I would call it =the= turning point. There were other crucial decisions that could easily have changed all had they gone differently.
    Regarding Sansa.

    (Traduction perso : La conversation de Ned et Littlefinger marque certainement un tournant, même si je ne suis pas sûr que je l’appellerais « le » tournant. Il y a eux d’autres décisions cruciales qui aurait facilement pu changé les choses radicalement.)

    Il faut encore prendre en compte les actions ou inactions de beaucoup d’autres acteurs, car contrairement à ce que prétend Baelish, les gens ne sont pas des pièces :

    « And there is Varys to consider, as well as the minor but crucial player everyone forgets — Janos Slynt, who might have chosen just to do his duty instead of selling the gold cloaks to the highest bidder. »
    Regarding Sansa.

    (traduction perso : « et il y a Varys à considérer, ainsi que le joueur mineur mais crucial que tout le monde oublie : Janos Slynt, qui aurait pu choisir de faire son devoir au lieu de vendre les manteaux d’or aux plus offrants. » )

    On apprendra bientôt que Cersei a cédé un titre de lord et Harrenhal à Slynt, quand Eddard se serait à peine contenté d’un sourire de remerciement, d’une petite somme d’argent et d’un avenir incertain, avec Stannis pour roi. Comme Littlefinger, Janos a pour perspective de perdre son petit trafic, de perdre son poste et peut-être de perdre sa tête (cf. ASOS) … Tu m’étonnes qu’entre les deux, il n’a pas balancé longtemps.

    Ce chapitre est donc l’occasion de constater (et d’apprécier) une fois de plus l’écriture complexe de Martin basée sur des situations complexes, avec des personnages réalistes et des enjeux entremêlés.

    « there is no single villain in the piece who caused it all, but rather a good half dozen players whose actions were all in part responsible for what happened. »
    Regarding Sansa.

    traduction perso : il n’y a pas un seul grand méchant, responsable de tout, mais plutôt une demi-douzaine de joueurs, dont les actions sont toutes en partie responsables de ce qui c’est passé.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #141414
    R.Graymarch
    • Barral
    • Posts : 10332

    C’est un chapitre court et très dense. Et je crois que c’est là que le lecteur confiant se rend compte que ce n’est pas « une petite péripétie dans le parcours de Ned, notre héros, qui va s’en sortir in fine » mais que tout est probablement perdu. Pourtant ça n’avait pas mal commencé : Robert meurt, comme prévu. Ned organise la succession. Et tout part en vrille d’un coup (l’absence de Renly, ça puait pas mal, faut dire). Déjà car Cersei le prend de vitesse (et ne veut pas, elle, respecter les convenances). Mais Ned a la parade, il a le guet avec lui (corrompu à grand frais, malgré ses principes). Et là, coup de théâtre, ses hommes sont tués, il est capturé, et il est même menacé physiquement par cette crevette de Littlefinger qui lui fait la morale (enfin, pas au sens strict, disons qu’il se la joue petit malin « gnagnagna, je vous avais prévenu »). Le chapitre se finit sur ça et c’est un immense uppercut que le lecteur vient d’encaisser (en plus d’une envie de savoir la suite).

    C’est quoi la suite ? Arya. Allons bon, que peut-il bien lui arriver ?

    Note de début de lecture : encore un « break his fast ». Et puis Arya « wolfed » juste après.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #141416
    Sans-Visage
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Merci pour cette analyse , Eridan.

    (A ce propos, cette fameuse dague ne serait-elle pas le poignard qui a servi à tuer Bran? On ne sait pas, mais c’est possible.)

    Tiens c’est bizarre, moi j’avais toujours cru qu’il s’agissait du même poignard, je suis étonnée qu’il ne s’agisse que d’une possibilité.

    Ned n’est clairement pas fait pour le jeu des trônes. Cersei qui déchire les dernières volontés du roi Robert sans que personne ne s’insurge, il y a pourtant des témoins qui pourraient dire ultérieurement ce qu’elle a fait. Ah si, ser Barristan s’indigne, pour ce que ça a servi…

    Pour Cersei déchirant le testament, c’est vraiment une façon de dire « les convenances (pour l’inceste) et l’honneur, je m’assois dessus, je suis une Lannister, la reine, je suis au-dessus de tout ça et ne ferai que ce qui me plaît ou m’arrange. » Elle a déjà bafoué les lois des hommes (et des dieux), pourquoi donc respecterait-elle les dernières volontés de son époux le roi ?

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Sans-Visage.
    #141418
    Pat le petit porcher
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 106

    Le terme de « corruption » est discutable à propos de la manière dont Ned cherche à mettre le Guet de son côté. Au fond, étant le régent désigné par le roi défunt, il considère bien que c’est à lui que le Guet a de toute façon le devoir d’obéir, et non à la reine (qui n’a pas été nommée régente), ni au prétendu nouveau roi (qui est mineur). Il a sans doute honte de devoir les payer en plus pour leur faire faire ce qu’il estime être leur simple devoir, mais c’est Littlefinger qui s’est amusé à présenter les choses de la façon la plus déshonorante possible. Dans l’esprit de Ned, il s’agissait peut-être seulement de leur faire savoir que s’ils obéissaient à la volonté du défunt roi en reconnaissant le régent, leur loyauté serait récompensée… Par contre, même si Littlefinger ne l’avait pas roulé dans la farine, Ned commettait sans doute une maladresse en accusant, devant le Guet, Joffrey d’être un bâtard (donnant ainsi au Guet une excellente raison de le considérer lui-même comme un traître). Il aurait pu se contenter d’accuser Cersei de trahison pour avoir déchiré le testament du roi, et ordonner son arrestation (même si, évidemment, étant donné l’accord entre Littlefinger et Slynt ça n’aurait rien changé au résultat final).

    Une des forces de l’intrigue, c’est que malgré toutes les raisons que Ned pouvait avoir de se défier de Littlefinger (son mépris affiché des obligations morales, ses intérêts opposés à ce que Stannis obtienne le trône, etc.), sa trahison est tout de même un coup de théâtre. Car malgré toutes ces bonnes raisons, Littlefinger en a trop fait contre les Lannister pour qu’on puisse raisonnablement s’attendre à le voir devenir leur agent : en fourrant dans la tête des Stark que les Lannister avaient commandité la tentative d’assassinat contre Bran, il s’est rendu largement responsable du déclenchement des hostilités, entamées avec la capture de Tyrion. Et un Ned au cachot, au pouvoir de Cersei, et désormais dépourvu de raison de cacher le rôle du Grand Argentier, est un danger mortel pour lui : que Cersei soumette son prisonnier à un interrogatoire complet sur la façon dont il est parvenu à ses conclusions, ainsi que sur les complicités dont il a pu bénéficier, et la carrière de Petyr Baelish se trouve tout aussi compromise que si Stannis devenait roi. On ne s’attendrait donc pas à ce qu’il crée lui-même, délibérément, une telle situation. Il fait là un pari extrêmement risqué, qu’il va gagner, Cersei négligeant de faire interroger Ned.

    #141419
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1093

    Eddard est vraiment un  » sweet summer child  » à l’esprit bien lent!
    Comment n’a-t-il pas jaugé Cersei dès l’épisode de la mort de Lady ? Une personne assouvissant sa vengeance :

    – sur un innocent (la louve non impliquée dans l’attaque sur Joffrey)

    –  en faisant souffrir un autre innocent (Sansa, qui, j’anticipe, aurait dû également , dès ce moment, être éclairée et sur Cersei et sur Joffrey…)

    est clairement incapable de nobles sentiments !
    Admettons qu’Eddard offre à Cersei une seconde chance de se montrer raisonnable en la prévenant dans le bois sacré mais que n’a-t-il vu, dès son entrée dans la salle, qu’elle a opté pour la fuite en avant ?
    Ned avait la possibilité :

    –  d’une solution raisonnable : faire allégeance à Joffrey, quitte à agir par la suite

    –  d’une attitude crédible : dénoncer la bâtardise des enfants de Cersei, ce qui aurait justifié son allégeance à Stannis. En ne le faisant pas (protection des enfants jusqu’à l’absurde ?) il est clairement félon aux yeux de tout ceux qui ne doutent pas de la légitimité de Joffrey.
    Personne ne peut le défendre ! Comment ne voit-il pas que, au delà de lui-même,  ce sont ses propres enfants qu’il met en danger ?
    Il a choisi l’absurde ; influence néfaste du lait de pavot ?

    …et où était Septa Mordane, pendant ce temps ? Elle qui ne quitte guère Sansa aurait dû s’alarmer de sa disparition et en avertir Ned !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Obsidienne.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #141422
    Eridan
    • Vervoyant
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    Le terme de « corruption » est discutable à propos de la manière dont Ned cherche à mettre le Guet de son côté. Au fond, étant le régent désigné par le roi défunt, il considère bien que c’est à lui que le Guet a de toute façon le devoir d’obéir, et non à la reine (qui n’a pas été nommée régente), ni au prétendu nouveau roi (qui est mineur). Il a sans doute honte de devoir les payer en plus pour leur faire faire ce qu’il estime être leur simple devoir, mais c’est Littlefinger qui s’est amusé à présenter les choses de la façon la plus déshonorante possible. Dans l’esprit de Ned, il s’agissait peut-être seulement de leur faire savoir que s’ils obéissaient à la volonté du défunt roi en reconnaissant le régent, leur loyauté serait récompensée…

    Ned sait très bien que Littlefinger a raison. Sans parler de corruption, il y a bien pot-de-vin : qu’il prenne parti pour Eddard ou pour Cersei, le Guet n’agit pas pour faire respecter la loi, mais bel et bien parce que quelqu’un a déboursé une certaine somme d’argent pour dire aux officiers comment penser/agir. Alors ok, Ned paye pour faire respecter la loi, pour une cause qu’il sait (et que nous savons) légitime et fondée … N’empêche qu’il s’agit bel et bien d’un acte déshonorant pour lui, et qu’il le sait.

    Je ne suis pas non-plus d’accord avec l’idée que le Guet doit forcément obéir à la Main / au régent, plutôt qu’au roi. Le Guet a pour mission de protéger la « paix du roi », quitte parfois à s’opposer à la Main ou au régent, lorsque celui-ci outrepasse ses fonctions et tente de destituer le roi sous un faux prétexte. On a le cas de Rogar Baratheon, qui tente de destituer Jaehaerys et se fait réaligner par la régente et par le commandant du Guet, par exemple. Et c’est exactement ce à quoi on assiste dans ce chapitre : Eddard ne donne aucune explication, il se contente de récuser Joffrey et de désigner Stannis comme roi, sans même se soucier de fournir un motif. Le lecteur a suivi le périple d’Eddard, il sait pourquoi il agit ainsi … mais toute personne extérieure, qui ignore la bâtardise des enfants Baratheon et l’inceste des jumeaux Lannister ne peut qu’y voir de la trahison.

    en accusant, devant le Guet, Joffrey d’être un bâtard

    Il ne l’accuse pas de bâtardise, il dit juste qu’il n’a aucun droit au Trône, sans plus d’explication. 😉 Les autres perso sont donc censés avaler que l’héritier putatif du Trône depuis treize ans n’est pas le bon sans raison et qu’il faut mettre à sa place quelqu’un d’autre, dont les droits semblent a priori moindres.

    …et où était Septa Mordane, pendant ce temps ? Elle qui ne quitte guère Sansa aurait dû s’alarmer de sa disparition et en avertir Ned !

    En train de préparer leur départ imminent, probablement ? Mordane a sans doute pas mal de choses à gérer et Eddard lui a dit de « laisser filer » Sansa :

    Septa Mordane se dressa, mais Ned la fit rasseoir d’un signe. « Laissez. J’essaierai de lui faire comprendre les choses quand nous aurons tous regagné Winterfell sains et saufs. » Elle obtempéra, déférente, et se remit à mastiquer.

    Qu’un enfant ait aussi ses moments à lui loin de la surveillance des adultes n’est pas si surprenant (surtout qu’on est à l’intérieur du Donjon Rouge, enceinte supposément sûre). Là encore, Eddard a pu ne pas suffisamment expliquer à ses gens les enjeux de ce qui se jouait. Je vois bien Mordane chercher Sansa par la suite, ne pas la trouver, se dire qu’elle va prévenir Eddard au plus vite … et tomber sur les Lannister qui massacrent tout le monde à ce moment-là.

    Petit paragraphe qui manque à mon développement : « Et après ? »

    On a assisté à un moment charnière de l’intrigue, où les affaires personnelles et publiques se sont entremêlées profondément. Certains agissements sont particulièrement graves, et vont avoir une importance capitale pour la suite (qu’on verra dans les autres chapitres). Mais je me demande si ça pourrait encore avoir une incidence sur les livres qui ne sont pas parus ?

    Petit tour d’horizon des personnages présents (et encore vivants après ADWD) :

    • Joffrey, Cersei, Tommen, Myrcella, Sandor Clegane, Barristan Selmy, Mandon Moore, Meryn Trant, Boros Blount, Preston Verchamps, Arys du Rouvre, les manteaux rouges (dispersés ou morts) ;
    • Eddard, Pycelle, Littlefinger, Varys, les huit StarkJanos Slynt, les manteaux d’or (dispersés ou morts) ;

    On a Barristan qui a rejoint Daenerys et est au courant, non de l’inceste et de la bâtardise, mais au moins du positionnement d’Eddard et de la trahison de LF. Pas sûr qu’il fasse grand chose de ces informations.

    On a Varys qui roule pour Aegon, et qui est au courant d’à peu près tout. L’inceste et la bâtardise ont depuis été éventés par Stannis, mais il peut toujours relancer la rumeur, et après les coups tordus qu’il lui a fait, il se méfie mortellement de LF. Est-ce que ça les empêchera pour autant de collaborer à nouveau ensemble si leurs intérêts convergent ? Pas dit !

    On a Sandor Clegane qui est « mort » mais qui pourrait sans doute faire un retour dans l’intrigue. Pas sûr qu’il soit totalement au courant de la bâtardise et de l’inceste, mais il est au moins au courant pour la trahison de LF, et s’il réapparaît dans l’intrigue de Sansa, ça pourrait faire du grabuge !

    On a Meryn et Boros qui sont au courant d’aussi peu que le Limier et qui sont restés au service des Lannister, leur présence dans ce chapitre devrait avoir peu d’incidence sur la suite. Idem pour Tommen et Myrcella.

    (On peut invoquer le pouvoir de Bran pour dire que les Stark finiront par savoir ce qui s’est réellement passé, mais je n’aime pas cette option là : trop facile et trop incohérente en même temps.)

    Je rejoins Pat le Petit Porcher pour dire que LF a eu raison de se débarrasser d’Eddard après l’avoir trahi … Mais il a négligé les autres, et ça pourra peut-être à terme se retourner contre lui.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

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    #141428
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
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    Pour moi c’est vraiment un chapitre bascule. Jusque là on pouvait toujours croire que Ned allait s’en sortir. Après, ça devient bien compliqué d’avoir toujours de l’espoir.

    Arys du Rouvre 💜

    #141438
    dracaufeux
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Pourtant ça n’avait pas mal commencé : Robert meurt, comme prévu. Ned organise la succession. Et tout part en vrille d’un coup (l’absence de Renly, ça puait pas mal, faut dire). Déjà car Cersei le prend de vitesse (et ne veut pas, elle, respecter les convenances). Mais Ned a la parade, il a le guet avec lui (corrompu à grand frais, malgré ses principes).

    La situation était dès le début mal partie, Ned a vidé sa garde personnelle (donc s’est rendu plus vulnérable) lorsqu’il a envoyé des hommes dans le Conflans pour lutter contre les pillages de vous savez qui, Robert meurt mais parce que Cersei a avancé l’échéance et par conséquent Ned n’a pas pu (ou voulu) l’informer que ses héritiers sont des bâtards, enfin Cersei LF et Renly lui ont proposé des alternatives à Stannis (dont personne ne veut de lui comme roi et dont l’avènement sur le trône ne serait pas bon pour le royaume) et lui a fait preuve d’entêtement qui l’ont conduit à la tombe.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.
    #141443
    Pat le petit porcher
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Merci, Eridan, pour la correction sur le détail des propos de Ned ; pour le reste, je suis un peu perplexe quant à ce que sont censés être nos points de désaccord… Tu sembles m’accorder que le mot de corruption est peut-être excessif (à moins que je te comprenne mal), mais tu m’objectes que c’est déshonorant pour Ned de payer Slynt; ben… oui, et c’est bien pour ça que j’avais dit qu’il en a honte. Tu dis que le Guet n’a pas à obéir au régent quand ce dernier cherche à destituer le roi ; effectivement, et c’est bien la raison pour laquelle j’avais écrit que c’était une erreur de la part de Ned d’aborder la question de la légitimité de Joffrey (même si j’en ai fait une aussi en mentionnant la bâtardise).

    Mais ça mène à la question de fond : dans quelle mesure la façon dont Littlefinger présentait les choses dans le chapitre précédent correspond-elle à ce que Ned projette, et donc dans quelle mesure a-t-il « raison » ? Il y a un léger décalage entre ce que suggèrent les paroles de Littlefinger dans ce dialogue, et les plans de Ned tels qu’ils apparaissent dans le monologue intérieur de ce dernier, dans le chapitre dont nous discutons à présent. Littlefinger disait : il faut payer les manteaux d’or pour qu’ils choisissent le roi proclamé par la Main plutôt que celui proclamé par la reine. Mais dans le chapitre qui voit sa chute, Ned se dit, avant la convocation devant Joffrey, que pour aborder la question de la succession il attendra le retour en force de Stannis dans la capitale. Autrement dit, entretemps il compte juste faire reconnaître sa régence, sans contester ouvertement les droits de Joffrey. Dans cette perspective, s’il lui faut les manteaux d’or tout de suite, c’est pour empêcher Cersei de prendre le pouvoir, pas pour destituer Joffrey. Ned semble penser que la période périlleuse est seulement celle qui le sépare du retour de Stannis: il est probable qu’il surestime les forces dont dispose ce dernier (comme le fait Tywin qui s’étonnera de ce que Stannis n’attaque pas, ignorant manifestement qu’il n’en a tout simplement pas les moyens); Ned doit s’imaginer qu’une fois l’armée de Stannis dans les murs le Guet n’aurait de toute façon plus le choix. Alors, on peut se poser la question : Ned se faisait-il déjà cette réflexion auparavant, ou lui est-elle venue seulement au moment où on le voit la formuler dans le chapitre où il se fera trahir ?

    Dans la première hypothèse, la demande à Littlefinger qu’il ne formule pas n’aurait pas été : « Payez le Guet pour qu’il choisisse le bon roi », mais « Payez le Guet pour qu’il fasse respecter le testament du roi (qui n’est pas encore mort au moment du dialogue), et empêche un coup de force de Cersei ». Et cette seconde interprétation est en accord avec la façon dont Ned achevait sa dernière réplique, rappelant que les manteaux d’or ont juré de défendre la paix du roi. Il y a pot-de-vin dans les deux interprétations, mais nettement plus déshonorant, à mon avis, dans la première que dans la seconde (mais c’est peut-être une forme de jésuitisme de ma part de penser cela).

    C’est Littlefinger qui formule au contraire la première interprétation, se moquant de Ned et l’excédant à un point tel que ce dernier ne dira plus un mot, refusant de s’expliquer davantage, sentant que s’il ouvrait la bouche à nouveau il ne pourrait pas se retenir d’insulter son interlocuteur. Alors, de deux choses l’une : ou bien les propos de Littlefinger, comme il le prétend, correspondent exactement à ce que Ned voulait dire sans pouvoir se résoudre à le dire explicitement ; ou bien ils en sont une déformation, consciente ou non, et l’intention initiale de Ned n’était pas exactement de marchander le ralliement du Guet à Stannis.

    Mais le fait que Littlefinger ait, au contraire, formulé les choses ainsi, est ce qui va pousser Ned à nier la légitimité de Joffrey quand Cersei le met en demeure de la reconnaître : il s’imagine pouvoir le faire, pensant que le Guet a été payé pour le soutenir en cela. Il aurait été plus judicieux d’ignorer purement et simplement la mise en demeure, et de rétorquer que la veuve du roi n’avait pas d’ordre à donner au régent, cela lui aurait évité de paraître rebelle aux yeux des personnes non informées (comme Barristan). Mais au bout du compte, sa lettre à Stannis aurait suffi pour prouver sa « trahison ».

    #141480
    Beffroid
    • Éplucheur avec un Économe
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    Un retour dans les bonnes résolutions de rentrée et la relecture avec le chapitre où ce cher Ned fait un noble plouf.

    Je lui laissais toutes ses chances, et au delà…

    En effet Eddard met toutes les chances du côté de Cersei

    • Il ne tient aucun compte des « mauvais présages » : disparition de Renly, Joffrey qui semble moins facile à faire décamper que Jaime…
    • Il laisse Sansa libre de ses mouvements alors qu’il sait qu’elle ne comprend pas et qu’elle veut aller voir Joffrey.
    • Il ne surveille pas non plus Renly, qui en profite lui aussi pour disparaitre avec ses épées.
    • Il dit lui même que la tour de la Main est le seul endroit sûr, mais il la quitte.
    • Il dit qu’il ne doit pas évoquer le « problème de la succession » tant que les filles ne sont pas parties et Stannis arrivé, mais le fait quand même.
    • Il sait qu’il doit « jouer le jeu tant que la régence ne lui est pas assurée de manière claire, nette et définitive », mais n’attend même pas que le conseil restreint le confirme dans ses fonctions.
    • Il s’interroge sur la loyauté de Barristan, mais fait une confiance aveugle à un homme qu’il a accusé de trahison la dernière fois qu’il l’a vu.
    • Il s’est fait pas mal d’ennemis, mais aucun allié. Même Barristan a été rabroué sur la place où il devait être.

    Il n’évoque pas l’inceste des jumeaux Lannister ou la bâtardise des enfants de Cersei ; il n’a averti aucun membre du Conseil [ … ] Mais Eddard espère toujours que tout le monde se ralliera à lui … Sur la base de quoi, franchement ? Son acte peut-il vraiment passer pour autre chose que de la trahison pour les personnages ? […] Déjà, il ne parle pas suffisamment, ni à sa fille, ni à ses potentiels alliés … Et lorsqu’il le fait, il ne leur dit pas ce qu’il faudrait.

     

    Mais le fait que Littlefinger ait, au contraire, formulé les choses ainsi, est ce qui va pousser Ned à nier la légitimité de Joffrey quand Cersei le met en demeure de la reconnaître : il s’imagine pouvoir le faire, pensant que le Guet a été payé pour le soutenir en cela.

    Eddard a tellement délégué le ralliement du guet qu’il ne sait même pas à quoi le guet pense être rallié! Qu’est ce que cela lui aurait couté de dire à Littlefinger : « Amène-moi Janos Slynt » ? A part son honneur car il aurait dû formuler sa demande à haute voix? Sauf que si, cela lui aurait coûté, car il aurait dû payer avec l’argent des Stark (ou signer un reçu l’engageant à payer), alors que là les 6000 dragons vont être payés par le Grand Argentier avec le trésor royal.

     

    Qu’on me donne pour ami des gens d’honneur plutôt que des ambitieux, voilà qui ne troublera pas mon sommeil.

    Devant tant de perches tendues, Cersei se devait de rendre la politesse :

    • La sortie de Port-Réal n’est pas vraiment gardée, Eddard aurait pu en profiter pour disparaitre pendant la nuit comme Renly.
    • Les Lannister offrent comme réveil une démonstration de force qui met la puce à l’oreille sur le fait qu’ils sont au courant et prêts.
    • Cersei fait une dernière tentative diplomatique dans la salle du trône.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    "Il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Le bonheur n'est jamais grandiose." Aldous Huxley

    #141535
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    (et une fois de plus, personne ne lui obéit, heureusement!)

    Justement il y a un moment où Joffrey sera obéi très rapidement, c’est lors de l’exécution d’Eddard par Ilyn Payne. On en reparlera dans le chapitre dédié, mais à mon avis Littlefinger avait là encore préparé les choses pour que ça se passe à sa façon.

    Concernant le poignard, dans le texte « Littlefinger préleva délicatement dans son fourreau le poignard de Ned », donc c’est un poignard en possession de Ned, que je pense aussi être celui qui a servi contre Bran.

    Le comportement de Littlefinger laisse à penser qu’il cherche à avoir des opportunités avec chaque camp en présence afin de choisir au dernier moment la meilleure option. Son objectif premier est de ne pas permettre à Stannis de devenir roi, mais possiblement il aurait soutenu Renly. L’absence de ce dernier suite au refus de Ned de l’aider enlève donc cette option à Littlefinger, il ne lui reste plus qu’à rejoindre (au moins temporairement) le clan Lannister.

    Cersei n’aurait pas dû déchirer le testament, elle montre son arrogance. Mais il est vrai qu’elle a toutes les cartes en main et forces en présence pour se le permettre. Elle aurait pu dire qu’elle suit les dernières volontés de Robert en ayant Joffrey comme héritier, et dénoncer Ned comme menteur quand il aurait dénoncé la bâtardise des enfants, ça aurait au moins sauvé la face « publiquement », même si son auditoire est à sa cause contre Eddard et ses hommes, à l’exception de Barristan.

    Je suis justement partagé sur l’attitude de Barristan Selmy, d’un côté je trouve que sa protestation est faible et vite finie, d’un autre côté il est le seul à avoir dit quelque chose. Plus pour cela que pour son âge que Cersei a préféré écarter quelqu’un qui pourrait plus tard finir par ne pas lui obéir.

    Eddard a mal joué sa partie au jeu des trônes, mais il a pris ses décisions en suivant un code d’honneur et de morale, donc je resterai indulgent, même si en tant que l’un des Grands Seigneurs de Westeros, il devrait avoir certaines notions de politique pour gérer des caractères Bolton, Karstark, Omble, etc… Il aurait dû soit rallier Renly en attendant l’arrivée de Stannis, soit ne rien dire à Cersei tant que Stannis n’est pas arrivé.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #141549
    Eridan
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    Plus pour cela que pour son âge que Cersei a préféré écarter quelqu’un qui pourrait plus tard finir par ne pas lui obéir.

    Lorsqu’elle en reparle, c’est plus parce qu’elle s’en cogne et qu’elle n’a pas compris le rôle « politique » essentiel que Barristan jouait au sein de la Garde Royale de Joffrey :

    Et le renvoi de ser Barristan Selmy, encore une de ses lubies ? »
    Cersei soupira. « Il désirait imputer la mort de Robert à quelqu’un. Varys suggéra ser Barristan. Pourquoi pas ? Ce biais assurait à Jaime le commandement de la Garde et un siège au Conseil restreint, tout en permettant à Joffrey de jeter un os à son chien. Il a un gros faible pour Sandor Clegane. Nous étions tout prêts à doter Selmy d’un bout de terre et d’un manoir. L’incapacité du vieux fou n’en méritait pas tant.
    – Si je ne m’abuse, le vieux fou incapable a tout de même trucidé les deux manteaux d’or qui prétendaient l’arrêter, porte de la Gadoue. »
    Cersei ne déguisa pas son irritation. « Janos aurait dû envoyer davantage d’hommes. Il n’a pas la compétence escomptée.
    – Ser Barristan était lord commandant de la Garde de Robert Baratheon, rappela Tyrion sans ambages, et, avec Jaime, le seul survivant des sept d’Aerys Targaryen. Les petites gens le mettent aussi haut que Serwyn Bouclier-Miroir et que le prince Aemon Chevalier-Dragon. Que penseront-ils, selon toi, quand ils le verront chevaucher aux côtés de Robb Stark ou de Stannis Baratheon ? »
    Elle détourna son regard. « Je n’avais pas envisagé les choses sous cet angle.

    ACOK, Tyrion II.

    même si en tant que l’un des Grands Seigneurs de Westeros, il devrait avoir certaines notions de politique pour gérer des caractères Bolton, Karstark, Omble, etc…

    Dans le Nord, c’est plus facile pour lui : il est le taulier. Il se contente de fermer les yeux sur les « traditions » de ses bannerets (les Omble veulent continuer à pratiquer la première nuit, on les laisse faire … merci, pas merci). Quand vraiment ça ne lui plaît pas (vente d’esclave ?), il débarque en force et oblige le seigneur à s’enfuir en exil en Essos, personne n’osant le défier … A Port-Réal, la situation est plus compliquée pour lui : il connaît mal le terrain et les relations entre les personnes, ses forces sont en dessous de celles de ses ennemis, et il met le doigt sur un truc (adultère incestueux + bâtardise des héritiers) que son honneur ne peut pas tolérer, sur lequel il ne peut pas se permettre de fermer les yeux.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #142072
    Yoda Bor
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    Ce petit passage juste pour @eridan vu que je lui en avais parlé à la dernière IRL. C’est Varys qui parle du départ de Renly, aucun sous entendu là dessous mais ça m’avait amusé :

    « Une heure avant l’aube. En empruntant, pour prendre congé, l’une des portes de derrière. Avec ser Loras Tyrell. »

    Arys du Rouvre 💜

    #142076
    Eridan
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    « Une heure avant l’aube. En empruntant, pour prendre congé, l’une des portes de derrière. Avec ser Loras Tyrell. »

    Un joli sous-entendu, mais qui ne marche en effet qu’en vf. ^^

    Pis bon ! « Quelque cinquante de leurs gens les accompagnaient. »

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    #142079
    R.Graymarch
    • Barral
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    Le sous-entendu me parait assez présent en VF (je ne sais pas si Sola l’a vu, cela dit car le lecteur reçoit plein de petites allusions qui mises bout à bout sont plus que des coïncidences)

    Mais en VO aussi il me semble

    “He took his leave through a postern gate an hour before dawn, accompanied by Ser Loras Tyrell and some fifty retainers,”

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #142080
    Eridan
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    Le sous-entendu me parait assez présent en VF (je ne sais pas si Sola l’a vu, cela dit car le lecteur reçoit plein de petites allusions qui mises bout à bout sont plus que des coïncidences)

    Je le perçois beaucoup moins en vo, perso … Le découpage des phrases n’est pas le même et ce qui passait bien pour un sous-entendu dans la version séquencée de la vf passe moins dans la version plus fluide de la vo. Martin parle souvent de postern gate pour évoquer des gens qui rentrent ou se sauvent en catimini d’un château.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #142083
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Postern = poterne en traduction littérale…Le sous-entendu ne fonctionne que si on sait qu’une poterne est une porte « secondaire « . Si on sait juste que c’est une porte…aucune ironie…

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #142085
    R.Graymarch
    • Barral
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    Ben disons que ce n’est en général pas juste une porte (le gras est de mon fait)

    The Postern Gate is typically a secondary gate or door often located at the rear of the castle.

    « souvent située à l’arrière »

    Ici sur un site de châteaux gallois

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch.

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    #142088
    RichardIII
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    Je pense que l’une des grandes erreurs de Ned est d’avoir pensé qu’il n’était que conseiller en chef de Robert et non quelqu’un doté d’un pouvoir exécutif et autonome, qu’il utilise très peu (condamnation de Gregor, etc…).

    Il aurait dû faire comme Tyrion à son arrivée: voir les paramètres de la lutte, et mettre au pas les différentes forces, en commençant par virer Slynt.

    Même sans cela, il aurait dû envoyer des corbeaux à pas mal de seigneurs en proclamant l’illégitimité de Joffrey, ce qui aurait pu faire une énorme différence après, Stannis n’étant pas obligé de s’autoproclamer (mais cette erreur est plus compréhensible, il pensait avoir déjà gagné).

    Sur l’offre de Littlefinger de rallier Joffrey, j’ai toujours pensé que celle-ci n’était pas sérieuse. Je vois pas comment Baelish peut penser un seul instant que Ned accepterait de rallier les Lannister, et lui-même dans son revanchisme contre les Tully et les Stark peut difficilement accepter d’épargner Ned.

    Sur Renly et ses cent épées, je doute qu’elles auraient fait le moindre poids contre les 2000 hommes du Guet.

    Il reste quelques inconnues. Varys savait-il la trahison de Baelish? Souhaitait-il l’avènement de Joffrey pour stopper Stannis?

    De plus je suis étonné que Baelish ait accepté d’aider Cersei sans rien en échange. Pourquoi propose t-il de donner Harrenhal à Slynt au lieu de le prendre pour lui-même?

    Cersei elle-même est bien trop confiante, elle a quatre fois plus d’hommes seule que Stark, mais met quand même son sort entre les mains du Guet alors qu’elle aurait pu foncer seule et prendre Eddard en otage.

     

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch.
    #142090
    R.Graymarch
    • Barral
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    Même sans cela, il aurait dû envoyer des corbeaux à pas mal de seigneurs en proclamant l’illégitimité de Joffrey, ce qui aurait pu faire une énorme différence après,

    Les corbeaux qui sont chez Pycelle, qui est un pro-Lannister à fond (ce que Ned ne sait pas, ou pas à ce point) ? Je doute que cela aurait marché si bien que ça.

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    #142093
    Eridan
    • Vervoyant
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    Je vois pas comment Baelish peut penser un seul instant que Ned accepterait de rallier les Lannister, et lui-même dans son revanchisme contre les Tully et les Stark peut difficilement accepter d’épargner Ned.

    L’attitude décontractée en toutes circonstances de Littlefinger peut nous laisser croire qu’il prévoit toujours tout et qu’il a toujours un coup d’avance sur tout le monde … Mais ce n’est pas le cas : il a un culot monstre et il improvise aussi énormément (le coup inespéré du couteau qu’il n’a pas vu venir mais dont il se sert immédiatement pour accuser Tyrion). Sa position et sa flexibilité lui permettent d’avoir toujours un plan de secours. Parfois, il voit juste et ses plans se passent comme il l’escompte. Parfois, pas, et c’est le cas ici avec la proposition qu’il fait à Ned et où il essuie un refus.

    Est-ce qu’il le proposait sérieusement ? Oui. Littlefinger tente toujours le coup, même quand c’est énorme, même quand ça n’a aucune chance de passer (il fait la même chose pour récupérer Sansa, puis pour récupérer Harry l’Héritier). Il est dans une logique de « qui ne tente rien n’a rien » et dans le cas présent avec Ned, ce n’est pas si surprenant : c’est la base même de la diplomatie que de se réconcilier avec ses ennemis. Baelish ne connaît pas encore bien Ned qu’il ne rencontre qu’à partir d’AGOT, il a pu le méjuger et espérer que celui-ci entendrait la « voix de la raison » une fois placé devant le fait accompli. Ned aurait pu accepter, d’autres l’auraient fait à sa place. (Renly dit lui-aussi qu’Eddard est trop rigide à son goût sur ses principes moraux.)
    Quant au revanchisme anti-Stark et Tully, c’est une intention qu’on lui prête souvent, qui serait justifiée vu l’histoire du personnage, mais il n’y a pas grand chose qui le prouve : Littlefinger vogue d’un camp à l’autre, il joue autant la carte des Stark-Tully-Arryn que celle des Lannister ou des Tyrell pour être toujours bien placé au moment opportun. Il ne voue pas de haine particulière à l’un ou l’autre des camp, et ne démontre pas non-plus une loyauté quelconque pour qui que ce soit hormis lui-même. Tous pensent pouvoir se servir de ses compétences (Jon Arryn, Ned Stark, les Lannister, Lysa Tully) et tous finissent mal par sa faute.

    Par contre, quand bien même Eddard aurait accepté, on se doute bien que Littlefinger ne lui aurait pas témoigné davantage de loyauté. ^^

    Sur Renly et ses cent épées, je doute qu’elles auraient fait le moindre poids contre les 2000 hommes du Guet.

    L’idée n’a jamais été d’opposer les cent épées aux 2000 manteaux d’or, mais de s’en servir pour s’emparer des enfants Baratheon-Lannister. Une fois les enfants otages d’Eddard et Renly (avec en plus le doute de savoir ce que Cersei elle-même serait devenu à ce moment-là), est-ce que tous les acteurs se seraient comportés de la même manière que ce qu’ils ont fait dans la situation présente ? C’est peu probable.

    De plus je suis étonné que Baelish ait accepté d’aider Cersei sans rien en échange. Pourquoi propose t-il de donner Harrenhal à Slynt au lieu de le prendre pour lui-même?

    Pour le moment, il n’a jamais été question d’Harrenhal pour LF. Baelish ne le réclame pas pour lui à Eddard (même s’il parle d’une récompense pour ses bons et déloyaux services). L’idée ne finira par germer que lorsque Tyrion le lui proposera dans ACOK, et il finira par l’obtenir de Tywin, et ce qui l’intéresse vraiment, c’est plus le prestige des titres de lord d’Harrenhal et de suzerain du Trident, que le lieu en lui-même (hanté et maudit, inhabitable, indéfendable, impossible à restaurer).

    Il est possible que l’idée d’Harrenhal vienne de Slynt lui-même et non de LF.

    Il reste quelques inconnues. Varys savait-il la trahison de Baelish? Souhaitait-il l’avènement de Joffrey pour stopper Stannis?

    Difficile de déterminer ce que Varys savait ou ne savait pas. Il y a quand même beaucoup de gens impliqués. Dans le prochain chapitre d’Eddard, on apprendra qu’il sait au moins que Ned a refusé l’offre de LF (mais il a pu l’apprendre entretemps) :

    « Vous vous êtes conduit de façon stupide, mon bon. Que n’avez-vous écouté Littlefinger quand il vous pressait de soutenir Joffrey !
    – Comment… comment diable êtes-vous au courant ? »
    Varys se mit à sourire. « Je le suis, comment ne vous regarde pas.

    AGOT, Eddard XV.

    (A titre perso, je pense que LF a simplement dit à Varys ce qu’il en était. Ils ont collaboré ensemble sur pas mal de sales coups et même s’ils se méfient l’un de l’autre, ils n’en sont pas encore au stade où ils se voient comme des adversaires, ce qui ne sera le cas qu’après l’exécution d’Eddard.)

    L’intérêt présent de Varys est de différer la guerre, ce qu’il s’appliquera à faire après la chute d’Eddard. Il doit bien se douter que du côté de Stannis et de Renly, ça va pas tarder à péter quand même, mais s’il peut calmer les Stark et les garder au frais pour plus tard, ça l’arrange.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch.

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