ASOS 22 – Jaime III

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    darkdoudou
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    ASOS 22 – Jaime III
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 21, Catelyn III ASOS 23, Arya IV

    La faux de la destruction s’étant abattue de part et d’autre de la route royale sur deux journées de chevauchée, devant eux s’étendaient à perte de vue des champs et des vergers calcinés d’où saillaient des moignons d’arbres pathétiques.

    Il me semble que j’ai déjà dit à quel point j’aime les phrases d’introduction, et j’aprécie particulièrement celle-ci dans la VF même si elle s’est écartée du littéral de la VO (les moignons d’arbre notamment sont un ajout) : en effet je trouve qu’elle résonne admirablement avec la pénultième phrase du chapitre :

    Un dernier rayon de soleil argenta fugitivement le fil de l’arakh lorsque, presque trop vite pour s’apercevoir, celui-ci s’abattit avec un froufrou soyeux.

    Qu’arrive-t-il entre ces deux phrases à Brienne, Jaime et Cleos qui cherchent à rejoindre Port-Réal ? Une embuscade qui coûte la vie au membre le moins considéré du trio, un affrontement entre les deux survivants, et l’arrivée des Braves Compaings qui s’emparent des deux tourtereaux. Dans ma présentation je compte d’abord dire au revoir à Cleos Frey avant de parler du duel improvisé. Je continuerai en essayant de décrire l’impasse dans laquelle est Jaime, et je me hasarderai même à comparer le  aux Pitres Sanglants.

    Hommage à Ser Cleos Frey

    Ser Cleos n’est pas le plus sympathique des personnages secondaires (sauf pour Hizieł ?) : déjà il est victime des préjugés anti-Frey, ensuite c’est un pleutre de l’avis de Jaime. Ici, alors que Jaime chante à toute gorge, son appel à la prudence le prouve encore.

    — De grâce, Jaime, pleurnicha le cousin Cleos. Lord Mouton est un vassal de Vivesaigues, gardons-nous de le faire sortir. Sans compter que ces ruines recèlent peut-être d’autres ennemis…
    — À elle ou à nous ? Ce ne sont pas les mêmes, cousinet.

    Pourtant ces avertissements qui sont ignorés ou moqués par Jaime et Brienne ne sont pas si bêtes et la suite du chapitre montre que les ennemis sont bien à craindre. Et, nonobstant la courte vue de Jaime dont je reparlerai, grâce aux cavaliers Karstark il y a des personnes qui sont à la fois les ennemis de Brienne et des Lannister et qui recherchent Jaime Lannister : la fraternité sans bannières, les Pitres Sanglants.

    Il en est de même sur le choix de la route décidé par Brienne, et que ser Cleos conteste sans que personne n’y prête attention. Pourtant il a certainement raison.

    « Elle emprunte la route de Sombreval, marmonna ser Cleos. Il serait moins risqué de suivre la côte

    Cleos pendant l’attaque des archers se montre fidèle à sa réputation martiale : malgré l’alerte donnée par Jaime, il réagit mal, trop tard et se révèle inutile pour la contre-attaque car il est déjà mort, non d’une flèche mais d’une chute après avoir tenté de sauter de cheval maladroitement.

    Est-ce que Cleos mérite notre dédain comme il s’attire celui des POV qu’il croise (Jaime, Catelyn, Tyrion) ? Eh bien je dirai résolument non !

    Ser Cleos Frey s’est montré courageux en prenant le parti Lannister contrairement à tout le reste de sa famille. D’autre part, il tient sa parole donnée et à plusieurs reprises : d’abord il respecte sa promesse à Robb de revenir après son voyage d’ambassade à Port-Réal, alors qu’il pourrait argumenter que la promesse a été donnée sous la menace d’un loup-garou. Ensuite il respecte ses engagements pris devant Tyrion et le Conseil Restreint et porte leurs propositions à Vivesaigues. Enfin, même si nous n’avons pas ce dialogue entre Catelyn et lui, ser Cleos a probablement fait encore un serment qu’il tient car il permet la libération sans accroc de son cousin.

    Dans ces trois cas ser Cleos s’est donc montré loyal, de plus il a accepté de se placer dans une situation dangereuse car les aller-retour dans le Conflans sont une entreprise risquée (deux attaques subies lors du premier aller, 3 morts et six blessés)

    Toujours en parlant de courage, Cleos devant la cour n’en a pas manqué pour rappeler les conditions des Stark alors que Tyrion oubliait d’en parler

     Lord Stark réclamait également ses sœurs et l’épée de son père », rappela ser Cleos. ACOK Tyrion VI

    Pour terminer cet hommage je dirai que j’avais des préjugés envers Ser Cleos Frey avant la relecture, et que l’approfondissement lui a permis de marquer des points pour moi.

    La danse des épées

    Dans ce chapitre le moment que j’ai trouvé le plus jouissif à lire est l’affrontement entre Jaime et Brienne. J’étais mort de rire en lisant que Jaime était de plus en plus surpris de voir Brienne lui résister, mais il garde son arrogance tout du long me faisant beaucoup penser à Theon.

    C’est un affrontement que Jaime attend depuis longtemps :

    Et il me démange de voir si notre fillette sait manier l’épée qu’elle trimballe.

    Le premier coup porté par Jaime n’a rien de loyal car il se veut une attaque surprise et mortelle. Pourtant celui qui est le plus surpris est Jaime car Brienne était sur ses gardes.

    La lame glissait encore hors du fourreau qu’il pivotait déjà, lui faisant en un tournemain décrire un arc fulgurant, mortel, mais un fracas discordant l’avertit que l’acier rencontrait l’acier. Brienne avait comme par miracle réussi à parer à temps. Jaime se mit à rire. « Bravo, fillette.

    Ensuite Jaime attaque sans relâche, mais il s’essoufle et ne fait pas attention que Brienne n’est pas du tout essouflée. Il commence à lui reconnaître un peu de valeur.

    il attaquait sans trêve, s’insinuait dans les défenses, pas et taille, estoc et pas, pas et estoc, moulinet, taille, et plus vite, toujours plus vite, de plus en plus vite…
    … avant de prendre, hors d’haleine, un peu de recul et, pointe de l’épée reposant à terre, de concéder à l’adversaire un instant de répit. « Pas si mal, reconnut-il. Pour une fillette. »

    Plus loin, Jaime n’arrive toujours pas à trouver la faille et il se voit contraint de monter encore la valeur de Brienne

    toujours la gueuse se débrouillait pour demeurer hors d’atteinte. On l’aurait dite enclose dans une cage de fer qui la préservait inexorablement.
    « Pas mal du tout, lâcha-t-il, s’interrompant un instant pour reprendre haleine tout en la contournant par la droite.
    — Pour une fillette ?
    — Pour un écuyer, disons. Du genre bleu. » Il éclata d’un rire entrecoupé, haletant. « Viens çà, ma chérie, viens çà, la musique n’est pas terminée.

    Après cette dernière provocation, Brienne passe enfin à l’attaque et Jaime se retrouve très vite blessé puis, toujours à sa grande surprise, il perd du terrain et enfin seulement se rend à l’évidence. Le rire s’est changé en grimace.

    Chacune des passes alourdissait sa rapière, et il avait conscience de la manier avec moins de prestesse qu’auparavant, de ne plus la brandir aussi vigoureusement.
    Elle est plus forte que moi.
    Ce constat le glaça.

    Mais l’arrogance de Jaime va l’empêcher de reconnaître sa défaite qui est pourtant totale puisqu’il est désarmé de son épée et plongé dans le ruisseau par Brienne qui a le dessus, au sens propre comme au figuré. La référence au régicide est savoureuse :

    Une poussée, plouf ! il se retrouva immergé, ruant sans fruit, se débattant pour respirer. Nouvelle émersion. « Vous vous rendez, ou je vous noie !
    — En vous parjurant ? riposta-t-il, hargneux. Comme moi ? »

    Enfin le rire des spectateurs met fin à ce duel, nous ne saurons jamais qui se serait montré le plus têtu entre Brienne et Jaime. Le côté sexuel de la danse est souligné une dernière fois

    Brienne se releva d’un bond, débraillée, rubiconde et crottée jusqu’à la taille de boue sanguinolente. Comme si l’on nous avait surpris en train non de nous battre mais de baiser.

    Est-ce que sans ses handicaps (les deux mains liées, l’état physique altéré), Jaime aurait pu battre Brienne ? Je ne crois pas du tout que le résultat final aurait changé car le facteur-clé dans la technique de Brienne est de laisser fatiguer l’adversaire qui se croit supérieur. Elle mise sur l’arrogance de ses adversaires, et Jaime déborde tellement de morgue que la partie est facile pour elle. J’ai noté aussi que Brienne a particulièrement ménagé Jaime sans chercher à la blesser, donc pour moi il n’y a pas photo.

    Le passé et le passif

    Je trouve que dans ses premiers chapitres Jaime vit beaucoup dans le passé, et à mon avis il s’y retrouve enfermé. Ses pensées le ramènent en permanence à Cersei et à leur relation incestueuse :

    Se trouver séparé d’elle longtemps lui était odieux. Tout petits, ils se faufilaient déjà dans le lit l’un de l’autre afin de dormir enlacés. Dès le sein maternel. Bien avant que sa sœur ne fleurisse ou que lui-même n’accède à la virilité, la vue des juments et des étalons dans les prés, des lices et des chiens au chenil, les avait incités à imiter ces jeux.

    C’est au travers de l’inceste que Jaime se rappelle la mort de sa mère, avec la satisfaction que les menaces de prévenir Tywin n’ont pas été mises à exécution grâce à un décès bienvenu (!!!).

    Ils en avaient été cependant quittes pour la peur, car elle était morte peu après en mettant au monde Tyrion, et à peine Jaime se rappelait-il à quoi elle ressemblait.

    Les réflexions sur un futur mariage avec Cersei montrent aussi l’absence de profondeur de vue de Jaime, et un aveuglement énorme sur les conséquences. Quel contraste avec Tywin et Tyrion dans ASOS Tyrion III par exemple !

    Évidemment, cela compromettrait d’abord les prétentions au trône de Joffrey, mais, au bout du compte, c’étaient les épées qui avaient juché Robert sur le trône de Fer, et les épées sauraient y maintenir également Joffrey, de quelque graine qu’il fût issu.

    Il y a aussi une même absence de réflexion en profondeur au sujet de Sansa. Jaime se fait beaucoup d’illusions sur sa capacité de décision face à Tywin, et son critère de choix est son divertissement.

    C’était une chose entendue pour Jaime qu’il restituerait Sansa, tout comme la cadette, si l’on parvenait à la retrouver. Un geste qui ne lui revaudrait sans doute pas son honneur perdu, mais l’idée de tenir parole quand chacun l’attendait parjure le divertissait au-delà de toute expression.

    L’autre point d’ancrage dans le passé est Aerys et son parjure auquel Jaime est ramené sans cesse par le surnom « Régicide ». Même le paysage peut évoquer des mauvais souvenirs :

    À un demi-mille au-delà reparut peu à peu la verdure, au grand contentement de Jaime. Les terres brûlées lui rappelaient par trop le roi Aerys.

    L’absence de confiance des autres vient de ce qui s’est passé à Port-Réal des années plus tôt, c’est quelque chose qui revient régulièrement dans les échanges avec Brienne :

    — Vos serments ne valent pas tripette. Vous aviez prêté serment à Aerys.
    — Vous n’avez rôti personne dans son armure, du moins que je sache

    Même des mercenaires peu fiables comme Urswyck (appelé Loyal Urswyck !) peuvent se permettre de juger leur honneur au dessus de celui de Jaime Lannister

    « Trêve de bla-bla, Régicide. Faudrait que je sois le dernier des ânes pour gober les promesses d’un parjure de ton acabit. »

    Jaime s’illusionne, nous l’avons vu, sur ses capacités de combattant face à Brienne qui fait un meilleur chevalier que lui à tous points de vue. Il s’illusionne aussi sur la supériorité que lui procure son nom de famille et son titre qui devrait même l’empêcher de crier, comme si c’était un truc magique digne de Gérard Majax.

    La chèvre a envie de me voir compisser mes chausses et de m’entendre implorer merci, mais c’est un plaisir qu’il n’aura jamais. Jaime était un Lannister de Castral Roc, le lord Commandant de la Garde royale ; aucun reître au monde ne lui arracherait un cri.
    [une ligne plus loin… ]Et Jaime hurla.

    Et justement, il est temps de parler un peu plus des Braves Compaings

    Les brutes (the bullies)

    chez les hommes en arme de la saga, je trouve qu’il n’y a pas de rupture nette entre les nobles et les non-nobles, mais une véritable continuité, et ce chapitre l’illustre particulièrement.
    Jaime quand il voit son cousin mort n’a qu’une idée en tête, le dépouiller au plus vite, malgré la réaction outrée de Brienne :

    — Il se refroidira bien assez tôt. Je veux son cheval et ses vêtements. Marre des puces et des guenilles.
    — Il était votre cousin. » La gueuse se scandalisait.
    « Était, convint Jaime. Ne vous affolez pas, j’en ai des tas d’autres en réserve.

    Les Pitres qui méritent particulièrement leur surnom de Sanglants auront bientôt le loisir de réaliser le dépouillement que voulait faire Jaime :

    ses acolytes flanquaient ser Cleos à poil pour se répartir ses dépouilles. À Rorge échut le surcot sanglant où s’écartelaient fièrement les blasons Lannister et Frey.

    Ce petit pillage m’a fait penser à la répartition du (gros) butin après la victoire que l’on a vu il y a deux chapitres (ASOS Tyrion III) entre les seigneurs du Bief et les Lannister.

    De même, Jaime comme les Braves Compaings se voient au dessus des règles des dieux et des hommes, le premier en souhaitant afficher sa relation incestueuese, les seconds en pillant ouvertement le septuaire et en outrageant le cadavre du septon.

    Les propos de Jaime envers Brienne ont presque toujours des arrières pensées sexuelles très lourdes. Par exemple ici, en évoquant l’histoire de Florian et Jonquil à Viergétang :

    « Pas tentée par un bain, Brienne ? » Il se mit à rire. « Vous êtes vierge, et voici l’étang. Je vous laverai le dos. »

    Les Braves Compaings se montrent un peu plus explicites, et Rorge est encore plus lourd, mais l’intention blessante est la même.

    — Et puis ton con, fit Sans-pif, qu’on s’tapera après. Sera jamais si moche que ta ganache.

    Urswyck qui commande a une meilleure maîtrise des bonnes manières et il le montre immédiatement en utilisant les termes de courtoisie, puis en indiquant à Jaime qu’il devrait être plus poli en présence de Varshé Hèvre :

    — J’ai cet honneur, ser Jaime. » […]
    Il sera charmé de vous voir, j’en suis convaincu, mais je me garderais de le traiter de chèvre en sa présence, moi. Lord Varshé se fait sourcilleux sur son titre. »

    Jaime d’ailleurs ne s’y trompe pas : les temps de guerre sont des temps de promotion sociale, et il essaie de tenter Urswyck en lui faisant miroiter une chevalerie alors qu’il vient d’être témoin d’un tabassage ordonné par celui-ci. C’est peut-être justement parce qu’ils se comportent en brutes que les Braves Compaings font monter les prix. Dans ce chapitre il est simplement arrivé à Jaime ce qui arrive tôt à tard à n’importe quelle brute : un jour on rencontre une plus grande brute.

    Conclusion

    ser Jaime Lannister, Commandant de la Garde Royale, est enfermé dans une relation sans avenir avec Cersei, dans son passé avec Aerys auxquels le ramènent ses interlocuteurs. En tant que chevalier, son impulsivité lui joue des tours et lui vaut des défaites humiliantes au Bois-aux-Murmures comme devant Brienne. Pour évoluer, il va falloir une rupture brutale, une qui va faire mal et dont le prix est très élevé : la perte de la main d’épée.

    Cette mutilation va obliger Jaime à utiliser plus sa tête vu qu’il ne peut plus compter sur sa force, un peu comme il protège astucieusement la vertu de Brienne en utilisant les mots plutôt que les épées. Et son rapport aux autres va aussi changer maintenant qu’il est estropié.

    #168338
    R.Graymarch
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    Le fameux chapitre où Jaime va gagner en humilité ce qu’il perd en main droite (mais on ne le sait pas encore)
    Le groupe arrive à Viergétang et on apprend plein de choses : l’arrière-pays est rasé, il y a une chanson, une histoire sansa-esque et lord Mouton dépend de Vivesaigues. Ah oui, tiens, y a des corvidés aussi
    Three crows went flapping into the air, startled at the sound.
    Dans les pensées de Jaime, on revient vers Cersei, et Aerys

    He used to scrub Cersei’s back, when they were children together at Casterly Rock./

    Jaime was glad. The burned lands reminded him too much of Aerys.

    Jaime repense ensuite beaucoup plus à Cersei et a un plan pour qu’ils soient mariés, à la Targaryen.
    De manière un peu plus intéressante, on apprend que Jaime a l’intention de rendre Sansa mais juste pour faire « nananananère » aux personnes qui pensent qu’il n’est pas capable de le faire. Du Jaime dans toute sa splendeur (profitons, ça ne va pas durer)
    Jaime had decided that he would return Sansa, and the younger girl as well if she could be found. It was not like to win him back his lost honor, but the notion of keeping faith when they all expected betrayal amused him more than he could say.
    Attaque surprise. Cleos meurt rapidement. Jaime a une attitude efficace mais quasi suicidaire en apparence. Jaime prend des risques mais il connaît la tactique face à des archers. Même en étant entravé
    Jaime n’a rien à faire de la mort de son cousin et c’est le partage du « butin » (et le fait de prendre une épée) qui va amener un combat entre les deux.
    Ce combat, vu depuis la tête de Jaime, est très bien écrit. On voit que Jaime, entravé (et aussi bien rouillé mais cela il le découvrira trop tard) tape pour blesser/tuer. Ce qui n’est pas le cas de Brienne. Cette dernière est en plus beaucoup plus douée que Jaime ne l’imagine

    One of her slashes raked across his brow, and blood ran down into his right eye. The Others take her, and Riverrun as well! His skills had gone to rust and rot in that bloody dungeon, and the chains were no great help either. His eye closed, his shoulders were going numb from the jarring they’d taken, and his wrists ached from the weight of chains, manacles, and sword. His longsword grew heavier with every blow, and Jaime knew he was not swinging it as quickly as he’d done earlier, nor raising it as high.

    She is stronger than I am.

    The realization chilled him. Robert had been stronger than him, to be sure. The White Bull Gerold Hightower as well, in his heyday, and Ser Arthur Dayne. Amongst the living, Greatjon Umber was stronger, Strongboar of Crakehall most likely, both Cleganes for a certainty. The Mountain’s strength was like nothing human. It did not matter. With speed and skill, Jaime could beat them all. But this was a woman. A huge cow of a woman, to be sure, but even so . . . by rights, she should be the one wearing down.

    Cela termine en pugilat dans la boue. Hum. Et on n’est pas les seuls à voir ce double sens. (et en plus, Jaime a le dessous).

    Brienne lurched to her feet. She was all mud and blood below the waist, her clothing askew, her face red. She looks as if they caught us fucking instead of fighting. / “Well met, friends,” he called to them amiably. “My pardons if I disturbed you. You caught me chastising my wife.”

    “Seemed to me she was doing the chastising.”

    Ensuite, c’est la capture et la négociation. Jaime, qui a été reconnu, protège Brienne, sans se faire d’illusions sur le sort qui l’attend.

    Brienne est butée et se prend une raclée. Jaime tente différents arguments ensuite mais constate qu’il ne fait pas peur… Il ne reste plus grand chose dans la provocation (« the goat ») ou le bluff (l’île aux saphirs) et pour ce dernier, on sait que c’est du vent

    Vargo arrive et Jaime tente encore d’en imposer mais en vain. Jaime ne croit pas que le pire va arriver

    Urswyck shoved him in the back, and a jester in green and pink motley kicked his legs out from under him. When he hit the ground one of the archers grabbed the chain between Jaime’s wrists and used it to yank his arms out in front of him. The fat Dothraki put aside his knife to unsheathe a huge curved arakh, the wickedly sharp scythe-sword the horselords loved.

    They mean to scare me. The fool hopped on Jaime’s back, giggling, as the Dothraki swaggered toward him. The goat wants me to piss my breeches and beg his mercy, but he’ll never have that pleasure. He was a Lannister of Casterly Rock, Lord Commander of the Kingsguard; no sellsword would make him scream.

    Et on ne sait pas pourquoi exactement il crie (sacré George). Bienvenue à Jaime, 1e évolution. Ça va te faire du bien.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #168342
    Lapin rouge
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    Est-ce que sans ses handicaps (les deux mains liées, l’état physique altéré), Jaime aurait pu battre Brienne ? Je ne crois pas du tout que le résultat final aurait changé car le facteur-clé dans la technique de Brienne est de laisser fatiguer l’adversaire qui se croit supérieur. Elle mise sur l’arrogance de ses adversaires, et Jaime déborde tellement de morgue que la partie est facile pour elle. J’ai noté aussi que Brienne a particulièrement ménagé Jaime sans chercher à la blesser, donc pour moi il n’y a pas photo.

    Justement, je relisais récemment le chapitre d’AFFC où Brienne se remémore ce duel (chap 5, Brienne I) :

    Brienne se rappela sa propre confrontation dans les bois avec Jaime Lannister. Elle n’avait réussi qu’à le rendre inoffensif en maintenant son épée à distance. L’emprisonnement l’avait affaibli, et il avait les poignets enchaînés. Aucun chevalier des Sept Couronnes n’aurait pu lui tenir tête quand il était sans entraves et en possession de tous ses moyens. Il avait beau s’être rendu coupable de bien des forfaits, force était de lui reconnaître ce mérite-là qu’il savait se battre ! Le mutiler avait été d’une cruauté monstrueuse. C’était une chose que d’abattre un lion, c’en était une autre que de le priver de sa patte et que de le condamner au désarroi de l’infirmité.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #168595
    Hizieł
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    Je commence tout juste à rattraper mon petit retard dans la relecture, mais merci beaucoup @darkdoudou pour la présentation de ce chapitre, et notamment ton vibrant hommage à ser Cleos [ainsi que la petite dédicace 🙂 ].

    J’ai comme toi appris à apprécier ser Cleos Frey-Lannister grâce à cette relecture, et ce malgré la vision que nous en donnent les PoV qui le croisent (le fait qu’il ait servi d’objet d’étude pour ma toute première présentation de chapitre dans cette relecture y joue sans doute pour beaucoup). Sa mort dans ce chapitre, bête et quelconque, n’améliorera donc pas son image mais je ne peux m’empêcher d’être triste pour lui (d’autant plus qu’il meurt à l’écart et qu’il se fait dépouiller juste après).

    C’est l’un des nombreux exemples de personnages secondaires que la Guerre des cinq rois malmène (pour lui à coups d’allers-retours inutiles dans un Conflans dévasté), mais il reste intègre, comme tu l’as très bien souligné. Il prouve ainsi par ses actions que malgré ses défauts évidents, le dédain des PoV à son égard est plutôt injuste.

     

    Sinon dans ce chapitre, la réflexion de Jaime sur ce qui a vraiment fait accéder Robert au Trône de Fer (à savoir les armes plutôt que la légitimité filiale) m’a fait penser à celle de Renly au début d’ACoK, quand Catelyn lui faisait remarquer que Stannis était davantage légitime que lui :

    Renly shrugged. « Tell me, what right did my brother Robert ever have to the Iron Throne? » He did not wait for an answer. « Oh, there was talk of the blood ties between Baratheon and Targaryen, of weddings a hundred years past, of second sons and elder daughters. No one but the maesters care about any of it. Robert won the throne with his warhammer. »

    ACoK 23 – Catelyn II

    It would play havoc with Joffrey’s claim to the crown, to be sure, but in the end it had been swords that had won the Iron Throne for Robert.

    ASoS 22 – Jaime II

    Si les deux utilisations de l’exemple de Robert diffèrent un peu, il en reste néanmoins que Jaime, comme Renly, s’arrangent avec la réalité pour la conformer à leurs souhaits en pensant que les questions de légitimité et de foi ne valent plus grand chose dès que les armes entrent dans la partie : à mon sens c’est plutôt que ces aspects forment le socle de revendication du trône, que les armes peuvent ensuite faire accepter plus facilement à ceux qui ne voudraient pas écouter … (mais qu’elles restent donc indispensables) Mais en tout cas, je n’avais aucun souvenir de ces souhaits irréalistes de Jaime d’adapter le modèle Targaryen d’inceste à Cersei et lui + à Joffrey & Myrcella.

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
    L'incompris Winni Naz Puur dans DOH 9 - "Tous ceux qui veulent changer Meereen"

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