ASOS 23 – Arya IV

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    Yfos
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    ASOS 23 – Arya IV
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 22 – Jaime III ASOS 24, Daenerys II

    À la recherche de Beric Dondarrion 

    Ce chapitre permet à la petite troupe de continuer la visite du Conflans (c’est l’occasion, qui sait si nous y passerons à nouveau) et de croiser plusieurs de ses habitants

    Un vaste réseau pour une guérilla réussie

    Pour une guérilla réussie, il est important d’avoir un réseau vaste et varié. C’est le cas pour la Fraternité sans Bannière. La petite troupe rencontre une partie des membres de celui-ci dans sa quête de Beric Dondarrion.

    D’abord, un vieux seigneur, Ser Lymond Lychester et surtout son mestre, bien utile s’il a forgé son anneau d’argent. On constate qu’avoir un fils dans chaque camp n’est pas gage de réussite contrairement à ce qui a pu être dit par d’autres. En ce qui le concerne, tous sont morts et Robert a oublié de récompenser la famille de celui qui est mort pour lui. Il avait sans doute mieux à faire de son or.

    La dame aux Feuilles qui, avec d’autres, se cache mais fournit des renseignements. Le réseau de la Fraternité semble cependant avoir des lacunes : Harwin n’est pas au courant des tortures auxquelles se livrent Gregor Clegane et les siens.

    Les villageois de Forlane.

    Lady Petibois, dame de bonne noblesse, qui a accueilli peu de temps auparavant Beric Dondarrion et sa troupe.

    D’autres villageois auprès de qui Lord Beric est susceptible de se rendre pour leur apporter à manger.

    Un autre élément important est la dispersion des troupes, leur mobilité et leur compartimentation : les différents groupes ignorent où trouver les autres. C’est ce qu’explique Harwin à Arya.

    Des personnages rencontrés … ou non

    Le personnage le plus intrigant rencontré par Arya dans ce chapitre est la vieille naine albinos. Il a beaucoup été écrit à son sujet, avec notamment une théorie présentée ici : <u>Trois chansons anonymes</u> . Elle délivre des prophéties, en échange d’une chanson, toujours la même, la chanson de sa Jenny. Cette Jenny serait l’épouse de Duncan le Petit, fils de Aegon V. Ses trois prophéties sont intéressantes : elles évoquent trois morts. La première est sans doute celle de Renly,

    « un coeur ardent massacrait un cerf d’or »

    Elle a déjà eu lieu, rien de neuf par conséquent.

    La seconde est à venir mais elle ne concernera pas la Fraternité. Par contre la prophétesse indique l’assassin et son commanditaire

    « un homme sans visage … Sur son épaule était perché un corbeau noyé »

    La troisième concerne

    « une femme qui était un poisson »

    Un lecteur attentif (pas moi) aurait pu faire le lien avec les trois morts de rois accordées par Melisandre à Stannis.

    Un autre personnage intéressant est Lady Petibois de La Glandée. Elle est très compréhensive à l’égard d’Arya. Elle est consciente que tout le monde n’a pas les mêmes dons et est prête à accepter les siens, même s’il y a sans doute malentendu sur les travaux d’aiguille. Elle n’est pas outrée que Arya ait détruit la robe de sa fille. Plus tard, Beric Dondarrion évoquera la possibilité de lui la confier. Cela aurait été une très bonne solution

    Les Karstark. Arya ne les croisera pas, heureusement, mais il n’est pas sûr qu’elle leur aurait fait confiance. Elle ne les connaît pas vraiment. Harwin, qui était un homme des Stark l’a trahie et elle n’est même pas sûre que son frère et sa mère l’acceptent telle qu’elle est devenue.

    Elle n’a toujours pas rencontré l’insaisissable Beric Dondarrion. Par contre, elle a entendu conter plusieurs de ses morts mais on a maintenant une explication rationnelle à sa survie : ce sont des « sosies » qui sont morts. Et ses hommes avaient mal vu pour la première blessure.

    L’évolution d’Arya

    Durant la plus grande partie de ce chapitre, elle devient encore plus sombre.

    Elle est prête à trahir sa parole en s’enfuyant mais elle a été trahie par Harwin, homme des Stark. Les membres de la fraternité lui ont menti. Cela n’excuse pas totalement son attitude mais elle s’est rendue compte qu’elle est maintenant dans un monde où la parole donnée ne signifie plus rien et où, comme répond Sansa à Olenna Tyrell qui lui disait

    « Dis-moi la vérité, on ne te fera aucun mal »

    «  Mon père a toujours dit la vérité »

    Sa peur d’être rejetée par les siens, pour différentes raisons, semble s’accroître.

    Elle pense que Robb la rejettera par devoir

    les rois étaient censés préférer l’intérêt du royaume au sort de leur sœur

    Elle n’a pas totalement tort mais verser une rançon et se rendre, ce n’est pas la même chose.

    Elle craint que sa mère ne la rejette car elle ne la trouve plus honorable

    Et mère … souhaiterait-elle la ravoir, après tous les crimes qu’elle avait commis ?

    Lady Catelyn, née Tully, devrait comme telle faire passer la Famille avant le Devoir et l’Honneur, oui mais, tout comme la description qu’elle a faite des ses filles à Brienne dans Catelyn I, cette inquiétude dénote des relations très compliquées entre mère et fille.

    Choquée d’apprendre que des Nordiens ont ravagé un septuaire. Les religions des autres sont de moins en moins respectées à Westeros mais Arya pensait les siens différents. Tom des 7, par contre, contrairement à Melisandre, respecte encore les pouvoirs des enfants de la forêt.

    Mais, comme dans Arya II, elle redevient une petite fille lorsqu’elle en a l’occasion en se battant par jeu avec Gendry. C’est ce que celui-ci dit au début de ce passage « Maintenant t’as l’air d’une vraie petite fille ». Dommage que Lim gâche ce moment par sa réaction. Harwin aussi en la culpabilisant pour ce premier moment de détente depuis bien longtemps. En étant également peut-être un peu injuste : c’est rarement toujours le même enfant qui est coupable et les torts sont souvent partagés. Par exemple en attribuant à sa petite sœur des surnoms peu sympathiques.

    De même le moment de détente avec Anguy qui essaie de lui donner des conseils en matière de tir à l’arc lorsqu’on rappelle à celui-ci et à Arya par la même occasion qu’elle est une prisonnière.

    Elle retrouve même ses bonnes manières et sa courtoisie face à Lady Petibois qui la traite avec douceur.

    Point de détail : la chanson de Tom est bien plus gentille que celle de Arya II. La première évoquait une agression sexuelle. La nouvelle est celle d’une femme qui refuse la vie de luxe que lui offre un homme. Elle préfère l’inviter à accepter et rejoindre son mode de vie à elle. Arya trouverait-elle le dernier couplet stupide si elle l’écoutait vraiment ?

    L’action a peu avancé dans ce chapitre qui permet cependant de découvrir les conséquences pour le peuple de la guerre dans le Conflans.

    #168459
    R.Graymarch
    • Barral
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    Un petit chapitre où je trouve qu’on parle beaucoup de chansons…

    On commence dans la forêt avec des maisons dans les arbres. A mi chemin entre la Lothlórien et Robin des bois. J’avoue que j’avais complètement zappé ce passage dans « la quête pour retrouver Béric ». Au passage, on nous parle encore de loups qui rodent (de vrais loups, je veux dire) et on repart sur une chanson.

    En tout cas, tout le monde est sûr : Béric a été tué (le twist c’est que ça ne veut pas dire qu’il soit encore mort^^). Enfin, une blessure à l’œil n’est pas forcément mortelle !

    “My father got himself good and hanged by Lord Piper’s bailiff, my brother Wat got sent to the Wall, and the Lannisters killed my other brothers. An eye, that’s nothing.”

    En tout cas, les bois sont mal fréquentés et il y a beaucoup de factions différentes

    “Whose work was this?” said Lem Lemoncloak. “Mummers?”

    “No,” the old man said. “Northmen, they were. Savages who worship trees. They wanted the Kingslayer, they said.”

    On reparle de Vivesaigues (pour vendre une otage) et donc d’Edmure et encore d’une chanson qui lui a déplu. Ce qui est étonnant, c’est qu’Arya n’est pas sûre que son frère ou sa mère voudraient payer pour elle, « après tout ce qu’elle a fait ».

    And her lady mother, what would she say? Would she still want her back, after all the things she’d done? Arya chewed her lip and wondered.

    On arrive à Noblecoeur (traduction bizarre de High heart mais j’imagine que Haut-le-coeur, c’était pas top), sa fameuse naine albinos et encore une chanson ! (et du sang un peu caché)

    She always makes me sing the same bloody song, though.

    Après, Arya se méfie d’Anguy qui joue à être pote avec elle. A raison ? Puis, arrivée à La Glandée. Ravella Petibois fait un peu fée de conte. Elle s’occupe de laver Arya et de la changer en fille. On note quand même le gros lien entre Bolton et « flay » peu après.

    “Who dressed the poor child in those Bolton rags?” she demanded of them. “That badge . . . there’s many a man who would hang her in half a heartbeat for wearing a flayed man on her breast.” (…). Lady Smallwood’s maidservants scrubbed her so hard it felt like they were flaying her themselves.

    Après le repas, fort copieux, on a encore des chansons. Et toujours des rumeurs (en écho au chapitre de Catelyn sur les Karstark)

    A pack of wolves came howling around my gates, thinking I might have Jaime Lannister in here / “They did not give their names, child, but they wore black, with the badge of a white sun on the breast.”

    J’ai été étonné que Harwin appelle Arya a priori devant lady Petibois. Ca ne grille pas sa couverture…

    Avec Gendry, Arya parle de Thoros et ses « trucs de magie ». Puis ils se battent, un peu comme Jaime et Brienne avant ? (malaise, non ?) Et enfin, on a droit encore à une chanson puis un bain
    Franchement, on se sent plutôt bien là, par rapport à tout le reste. Pourtant la tragédie n’est pas si loin et Arya se rend compte que son caprice d’avant, qui a détruit la robe, n’était pas bien malin

    “They were my son’s things,” she said. “He died when he was seven.”

    “I’m sorry, my lady.” Arya suddenly felt bad for her, and ashamed. “I’m sorry I tore the acorn dress too. It was pretty.”

    “Yes, child. And so are you. Be brave.”

    Beaucoup de chansons et de rumeurs dans ce petit chapitre où on avance un peu

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #168486
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    Merci Yfos pour ton analyse de ce chapitre qui , comme l’a souligné Gray, n’avance guère mais n’en reste pas moins agréable à lire :

    le lecteur en profite pour souffler un peu après les  chapitres précédents (pour mémoire, un Autre égorgé, Sansa fiancée à Tyrion, des écuyers Lannister et Frey assassinés, un Karstark décapité, une tête de Frey éclatée et un coup d’arak sur … 😉 ).

    Bref, un chapitre où il ne se passe pas grand-chose et qui pourrait sembler plus léger : on chante et on rit à plusieurs reprises dans ce chapitre, sur fond de festin à la Glandée mais la guerre et la mort ne sont jamais bien loin : lord Lychester est seul et fou, le septuaire de Forlane a été incendié et pillé, les rêves de la naine albinos sont funèbres et l’invisible lord Béric semble plus mort que vif.

    [Gendry et Arya ]se battent, un peu comme Jaime et Brienne avant ? (malaise, non ?)

    J’ai noté le parallélisme, tout aussi connoté sexuellement : on commence par des chatouilles et puis, et puis … 😉

    Il finit par lui emprisonner les deux poignets dans une seule de ses mains et, de l’autre, entreprit de la chatouiller, si bien qu’elle en fut réduite à lui balancer son genou entre les cuisses pour se libérer.

    D’autant que le chapitre est parsemé d’allusions explicites à la gaudriole :

    Le récit des exploits et des supposées paternités de Tom y compris avec la dame de la Glandée avec en contrepoint la débandade d’Edmure Tully, la truite flasque.

    Et pour faire le compte, le court échange de Barbeverte et Arya :

    – Je ne suis pas un écureuil, râla-t-elle. Je serai bientôt presque femme. Je vais avoir onze ans.

    – Alors, gaffe bien que je te marie pas ! »

    Lorsque Gendry et Arya rentrent, Tom ne peut s’empêcher de jouer sur l’ambiguïté  de la situation

    Avec un clin d’œil vers elle, Tom reprit :

    […] Me vêtirai de feuilles d’or,

    Et d’herbes nouerai mes cheveux.

    Mais tu peux être mon amour des bois,

    Et moi ta belle des bois. »

    Et lady Petitbois enchaîne dans la même veine :

    – Je ne possède pas de vêtements de feuilles, déclara lady Petibois avec un petit sourire attendri, mais Coralie a laissé quelques autres robes qui pourraient aller.

    J’ai noté aussi un autre parallèle entre Arya et Brienne :

    Elles l’obligèrent à enfiler des affaires de fille, bas de laine bruns, chemise de lin vaporeuse et, par-dessus ça, des falbalas verts non moins vaporeux dont le corsage était tout brodé de glands bruns, tandis que l’ourlet croulait sous des avalanches de glands.

    La robe dont est vêtue Arya semble annoncer la robe rose dont sera affublée Brienne lorsqu’elle et Jaime seront conduits à lord Bolton.

    Si Arya aime à en découdre avec Gendry, elle n’est pas très curieuse à son sujet et oublieuse que Gendry était mystérieusement recherché par les Lannister :

    Il était temps, maître Mott disait, que je forge enfin ma première épée. Il m’avait fait cadeau d’un beau lingot d’acier, et je savais exactement comment je voulais façonner la lame. Seulement, Yoren est survenu sur ces entrefaites pour m’emmener à la Garde de Nuit.

     

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #168493
    Emmalaure
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    La robe dont est vêtue Arya semble annoncer la robe rose dont sera affublée Brienne lorsqu’elle et Jaime seront conduits à lord Bolton.

    D’ailleurs, après qu’elle a ruiné cette robe-là, lady Ravella lui en donne une autre couleur lilas, ce qui se rapproche du rose porté plus tard par Brienne. On peut noter également un situation inversée : Arya est débarassée de sa livrée Bolton à l’Ecorché (et les servantes la frottent tellement qu’elle a le sentiment d’être écorchée elle-même, c’est-à-dire qu’on lui retire sa « peau » Bolton), là où Brienne va devoir revêtir des habits de femme aux couleurs Bolton, passant ainsi sous l’autorité d’un parâtre.
    A propos de parâtre, je n’ai pas pu m’empêcher de voir dans la seconde partie de ce chapitre d’Arya une réécriture d’une partie du Cendrillon version Disney :
    – la transformation de Cendrillon en princesse, grâce à une bonne fée « marraine » : lady Petitbois se place délibérément dans une position de mère de substitution en habillant Arya avec les vêtements de sa propre fille absente, et à la fin, elle va réitérer en lui donnant des vêtements de son fils décédé, alors que plus tôt dans le chapitre, Arya se demande si sa mère voudra toujours d’elle après ce qu’elle a fait.
    – la rencontre avec « prince charmant » : à la place du regard subjugué, Gendry éclate de rire à l’entrée d’Arya transformée, mais plus tard il lui confesse qu’il la trouve jolie/gentille.
    – Arya et Gendry se retrouvent seuls hors de la « salle de bal » (il y a même un musicien qui y chante ^^) et leur lutte n’est pas dénuée d’ambiguïté, à la manière des pré-ados et adolescents, qui apprennent à composer avec des tas d’émotions fortes et nouvelles.
    – A la nuit, Arya repousse les « avances » du prince charmant, le « charme » est rompu, Arya redevient la petite louve, ce qui est noté par la robe abîmée et retirée. Dans Cendrillon, le motif est inversé : elle ne repousse pas le prince, mais l’horloge qui sonne qui lui rappelle que le charme va cesser et elle ne veut pas être vue sous son apparence de servante.
    Il n’y a pas de chaussure ni de pantoufle dans le chapitre d’Arya.
    Le thème de Cendrillon ne vient pas de nulle part pour Arya, à mon sens : dans le second tome, lors de son séjour à Harrenhal, elle jouait sur sa servitude, amies des rats et souris (et se comparant à une souris), et un des lieux dans lesquels elle effectuait son service était la salle aux « cent cheminées ».
    La différence fondamentale entre la Cendrillon du conte et Arya est dans leur point de vue et perspectives : Cendrillon était une « princesse » qui a été déchue par sa marâtre et se retrouve délibérément exploitée à des tâches subalternes pour l’empêcher de retrouver un statut conforme à son origine sociale. Arya, elle fait de sa déchéance une cachette, un moyen d’échapper à des prédateurs et reste volontairement dans cette servitude-là pour faire de ses « travaux d’aiguille » des actes de prédation. La Cendrillon d’Arya est profondément subversive par rapport aux contes de fée.

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