ASOS 39 – Tyrion V

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    Sandrenal
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    ASOS 39 – Tyrion V
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 38, Jaime V ASOS 40, Arya VII

    Ce chapitre est particulièrement dense puisqu’il sert à nous présenter une des 7 Couronnes, un des personnages les plus marquants de la saga et pose les bases de certains événements des Noces Violettes.

    Tyrion est donc chargé en ce début de chapitre d’accueillir la délégation dornienne qui vient prendre possession du siège au Conseil et assister aux Noces de Joffrey et Margaery. L’auteur saisit l’occasion pour nous présenter en détail cette partie du Royaume sur laquelle nous ne disposions alors de très peu d’informations. Il commence avec une leçon d’héraldique qui nous permet de passer en revue 9 des principales maisons de Dorne. Le soleil, les citrons, le vautour, les scorpions, le serpent évoquent déjà le désert et l’exotisme.

    Cette impression d’exotisme est confirmée par les réflexions suivantes de Tyrion qui nous récite ses leçons d’histoire.

    Il y avait trois sortes de Dorniens, s’était avisé le premier le roi Daeron. Si les Dorniens salés vivaient le long des côtes, les Dorniens sableux dans les déserts et au creux des vallées fluviales, les Dorniens rocheux s’étaient bâti leurs citadelles dans les passes et les hauts des montagnes Rouges. Les salés avaient dans les veines le plus de sang rhoynien, les rocheux le moins.

    La suite de Doran comportait des représentants typiques des trois sortes. Lestes et sombres, olivâtres de teint, les salés laissaient flotter au vent leur longue chevelure noire. Plus sombres encore, les sableux avaient le visage extrêmement bruni par le torride soleil de leur habitat. Ils ceignaient leur heaume de longues écharpes vives pour se préserver des insolations. Plus grands et plus beaux, les rocheux, descendants des Andals et des Premiers Hommes, étaient blonds ou châtains, et, au lieu de les hâler, le soleil les couvrait de taches de rousseur ou les embrasait.

    Les seigneurs portaient des robes à manches flottantes de satin et de soie munies de ceintures enrichies de joyaux. Lourdement émaillée, leur armure était filetée de cuivre bruni, d’or rouge mat et d’argent rutilant. Toutes nerveuses et rapides, leurs montures, tantôt rouges et tantôt dorées, tantôt, plus rarement, d’une blancheur neigeuse, se distinguaient par leur longue encolure et la beauté de leur tête fine. Plus petits que de véritables destriers de guerre et par là inaptes à porter un armement si lourd, les coursiers légendaires des sables de Dorne passaient pour pouvoir galoper un jour et une nuit de suite et le jour d’après sans marquer la moindre fatigue.

    La première impression d’exotisme est largement confirmée. Les dorniens nous paraissent avec cette description bien éloignés du reste de Westeros. On le voit il n’y a pas beaucoup de facteurs d’unité à Dorne (la langue, la religion qu’ils partagent avec le reste de Westeros, peut-être l’histoire).

    Devant une telle procession, Tyrion s’interroge :

    Il y avait là un message. Et un message qui ne me plaît guère. Avait-ce été une gaffe que d’expédier Myrcella à Lancehélion ?

    Il y a effectivement un message, qui est que les Martell tiennent Dorne bien en main, et que c’est tout Dorne et pas simplement les Martell qui viennent demander justice.

    Par ailleurs, le fait que Tyrion soit à l’origine de l’alliance dornienne explique sans doute pourquoi c’est lui qui est envoyé à la rencontre des dorniens. Tywin le laisse dans une certaine mesure gérer les conséquences négatives (et positives, c’est une mission prestigieuse) d’une action qu’il a enclenchée.

    Podrick s’aperçoit alors qu’il n’y a pas de litière dans le cortège.

    Le prince Doran avait cinquante ans passés, et il était podagre. Il a pu vouloir aller plus vite, se dit-il. Il a pu craindre que sa litière ne tente par trop les coupe-jarrets, ou qu’elle ne se révèle trop malcommode dans les cols supérieurs des Osseux. Sa goutte va peut-être mieux.

    Mais alors, d’où lui venaient tous ces fâcheux pressentiments ?

    La mauvaise impression de Tyrion est confirmée lorsqu’il se rend compte que la délégation dornienne n’est pas menée par Doran mais par Oberyn Martell.

    GRRM sait rendre un personnage intéressant mais la présentation d’Oberyn est l’un de ses chefs-d’œuvre :

    L’étalon noir comme le péché que chevauchait le chef des Dorniens avait la crinière et la queue couleur de feu. Grand, svelte et gracieux, l’homme montait comme s’il était né en selle. Un manteau de soie rouge pâle lui flottait aux épaules, et sa chemise était tapissée de disques de cuivre à demi superposés qui étincelaient au rythme de la marche comme un millier de liards neufs. Un soleil de cuivre ornait le frontal de son grand heaume doré, et le soleil à la pique de la maison Martell flamboyait sur le métal poli du bouclier rond pendu à son arçon.

    Même le cheval d’Oberyn est mémorable. Oberyn brille par sa prestance, son aisance, et littéralement par sa tenue.

    Entre parenthèses, je m’interroge sur la traduction suivante :

    Le godelureau princier retira son heaume.

    Particulièrement sur le terme godelureau qui ne me paraît pas du tout adapté à un personnage qui a passé la quarantaine. Le terme en VO est « princeling » que je n’arrive pas à traduire mais qui ne me paraît pas du tout renvoyer vers « godelureau ».

    Après la description physique, Tyrion passe en revue les accomplissements physiques du personnage :

    A pas plus de seize ans, le prince Oberyn s’était fait pincer dans le lit de la maîtresse du vieux lord Ferrugyer, colosse fameux pour sa bravoure et son irascibilité. Un duel s’ensuivit, qui, vu la jeunesse et la condition de l’offenseur, devait il est vrai s’interrompre au premier sang. Une estafilade réciproque satisfit l’honneur. Mais le prince Oberyn eut tôt fait de se remettre de la sienne, alors qu’en s’infectant celle de lord Ferrugyer finit par le tuer. Dès lors, on chuchota qu’Oberyn s’était servi d’une épée empoisonnée, et amis comme ennemis ne le désignèrent plus que sous le sobriquet de Vipère Rouge.

    Bien des années s’étaient écoulées depuis, bon. Le gamin de seize ans était un homme de plus de quarante, à présent, mais sa légende avait singulièrement empiré. Il avait couru les cités libres, s’y formant, s’il fallait en croire la rumeur publique, au métier d’empoisonneur, voire à des arts plus ténébreux encore. Il avait étudié à la Citadelle assez longtemps pour forger six anneaux d’une chaîne de mestre et puis s’en était dégoûté. Engagé par-delà le détroit dans les Terres en Dispute, il avait guerroyé quelque temps aux côtés des Puînés avant de fonder sa propre compagnie. Ses tournois, ses batailles, ses duels, ses chevaux, ses appétits charnels… Il passait pour coucher avec les hommes comme avec les femmes, et Dorne pullulait de bâtardes à lui. On surnommait ses filles les aspics des sables. Pour autant que le sût Tyrion, le prince n’avait jamais engendré de fils.

    Et c’était lui, naturellement, qui avait estropié l’héritier de Hautjardin.

    Collectionneur de maîtresses, empoisonneur, duelliste, quasi mage noir, mercenaire, Oberyn coche toutes les cases du personnage sulfureux.

    Quelques éléments sont particulièrement intéressants à la relecture. Les années d’étude d’Oberyn à la Citadelle en font l’un des personnages les plus cultivés de la saga, si ce n’est le plus cultivé, devant Tyrion et Samwell par exemple. Et c’est un élément qui peut avoir son importance pour l’arc de la Citadelle dans TWOW si Sarella est bien à Villevieille.

    Un autre élément important est l’accusation d’avoir estropié Willos Tyrell qui se révèle fausse :

    Que les roses essaient seulement de me barrer la route, et je les piétinerai de bon cœur.

    — Comme vous fîtes à Willos Tyrell ? »

    L’autre ne réagit pas comme escompté. « J’ai eu une lettre de Willos voilà pas six mois. Nous portons un même intérêt à la viande de cheval surchoix. Il ne m’a jamais tenu la moindre rigueur pour sa male aventure en lice. Ma lance avait proprement donné dans son corselet de plates, mais son pied se prit dans l’étrier lorsqu’il tomba, et son cheval s’abattit sur lui. Je lui dépêchai un mestre, mais celui-ci ne parvint qu’à lui sauver la jambe. Le genou ne pouvait en aucun cas se raccommoder. S’il faut absolument incriminer quelqu’un, c’est son butor de père. Willos était aussi neuf que son surcot, jamais il n’aurait dû participer à des joutes aussi sévères. Fleur de Suif le jeta dans les tournois à un âge trop tendre, exactement comme il y jeta ses deux autres fils. Il voulait un autre Léo l’Epine, et il ne s’est fait qu’un bancal.

    Il n’y a aucune raison de douter de la version d’Oberyn qui ne semble que trop réaliste. Ce qui conduit à se demander quoi d’autre est faux ou exagéré dans la réputation d’Oberyn. On sait que l’accusation d’empoisonneur est exacte mais était-il déjà expert des poisons à 16 ans ? Les « arts plus ténébreux » qu’il aurait appris dans les Cités Libres ressemblent à de la fiction.

    C’est Oberyn qui engage le dialogue et Tyrion sera constamment sur la défensive. Tout d’abord, Oberyn raconte à Tyrion leur première rencontre. Il lui jette à la figure l’indifférence de son père, le sadisme et la haine de sa sœur et malgré ses efforts, Tyrion ne peut pas masquer qu’il est atteint. Tyrion se pose bien la question des intentions d’Oberyn mais ne semble arriver à aucune réponse satisfaisante.

    Au fait, pourquoi me raconter cette histoire ? Est-ce pour me tester ou tout bonnement, à l’instar de Cersei, pour me tordre la queue et m’entendre piailler ?

    Il y a pourtant une réponse bien plus logique. Oberyn cherche à enfoncer un coin dans l’unité Lannister et il pense à raison que Tyrion en est le maillon faible. En montrant de l’empathie envers Tyrion alors qu’aucun membre de sa famille ne lui en a montré, Oberyn sème des graines de dissension qui viendront à maturité (avec un terrain très favorable) après le procès de Tyrion. La défense de Tyrion, sarcastique comme à son habitude, ne peut que conforter Oberyn dans son opinion.

    Oberyn dirige ensuite brusquement la conversation vers le sujet qui l’intéresse réellement.

    Dites-moi donc, je vous prie, quand nous sera servit justice.

    Et ce qui l’intéresse réellement est la talon d’Achille de l’alliance dornienne négociée par Tyrion car la justice est bel et bien la seule chose que les Lannister ne peuvent offrir à Oberyn.

    La langue de bois de Tyrion est particulièrement mal accueillie et Oberyn précise sa pensée.

    Nain, coupa la Vipère Rouge sur un ton nettement moins cordial, épargnez-moi vos mensonges Lannister. C’est pour des moutons que vous nous prenez, ou pour des idiots ? Mon frère n’est pas un homme altéré de sang, mais il n’a pas non plus passé ces seize années à roupiller. Un an après que Robert se fut emparé du trône, Jon Arryn vint à Lancehélion et se vit, n’en doutez pas, pressé de questions. Lui et cent autres. Et, pour ma part, je ne me suis pas déplacé pour assister à des pantalonnades en forme d’enquête. Je suis venu réclamer justice pour Elia et pour ses enfants, et je l’obtiendrai. A commencer par ce balourd de Gregor Clegane…, mais pas, je pense, pour arrêter là. Avant de mourir, l’Enormité-qui-marche me confessera de qui il tenait ses ordres, veuillez le garantir à votre seigneur père de ma part.

    Qui sont ces 100 autres ? Quelques agents de Varys ? Qu’a bien pu dire Jon Arryn à Doran Martell ? Une simple leçon de realpolitik ou quelque chose de plus (la garantie que Tywin ne reviendrait pas au pouvoir peut-être). Oberyn ne dissimule pas en tout cas ses intentions et menace déjà directement Tywin. C’est un élément qui sera à mon avis décisif dans la décision de Tywin de ne pas abandonner Gregor à Oberyn.

    Ce qui nous ramène à une question largement débattue. Pourquoi Doran Martell, décrit avant, pendant et après ce chapitre comme l’incarnation de la prudence et de la temporisation envoie-t-il à sa place son frère si belliqueux ? Si Doran n’a sûrement pas donné d’instruction très détaillées à son frère (ce que confirme le dialogue entre Doran et Arianne dans AFFC), il sait qui il envoie et il sait qu’Oberyn va faire du bruit et sauter sur la première occasion. L’envoi d’Oberyn est donc un message en lui-même, qui aurait dû amener les Lannister à reconsidérer leur opinion de Doran.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 4 mois par Sandrenal.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 4 mois par R.Graymarch.
    #172068
    R.Graymarch
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    Sacré tour de force de l’auteur de balancer plein d’infos au lecteur dans ce chapitre sans pour autant trop le noyer. Même si, ne soyons pas dupes, en primo-lecture, on zappe les détails sur les maisons dorniennes.

    Encore une fois, Tyrion a une mission de confiance (parce que Joffrey…) mais il ronchonne quand même vis à vis de son père. Mission difficile certes (et un peu incongrue pour le Grand argentier) mais de confiance

    He had not asked for Gyles, no more than he’d asked for Ser Addam or Jalabhar Xho or any of the rest, but his lord father felt Doran Martell might take it ill if only a dwarf came out to escort him across the Blackwater.

    Alors, toute cette délégation dornienne, c’est très beau, très graphique mais faut vraiment que la mer soit mauvaise ou mal fréquentée (il reste 3,2 bateaux à Stannis ?) pour faire la route à pied. Passons.

    Tyrion met Pod à l’épreuve mais étonnamment c’est Bronn qui voit mieux que l’adolescent. On a une interaction intéressante entre Bronn qui devine comme il peut et Pod qui relie aux blasons des maisons. Tyrion est un peu blasé au début mais finit par féliciter Pod en mentant sur son propre niveau

    Mais soudain, Pod note qu’il n’y a pas de litière (pas idiot, le gamin) ce qui ouvre sur la seconde partie, l’entrevue avec Oberyn (que Tyrion reconnait pas au premier abord mais ensuite) après un petit cours sur les différents types de Dorniens.

    Et là, les soucis s’accumulent : Oberyn tient à ce que son paramour Ellaria Sand soit au banquet. Puis il appelle Tyrion « Uncle Imp ».

    Après, on a Oberyn, sa vie, son oeuvre. C’est sulfureux et très rocambolesque (le mec a eu 4-5 vies en 20 ans….)

    Oberyn nous en apprend (en « rabaissant » Tyrion au passage) qu’il a déjà vu le benjamin Lannister, peu après sa naissance

    “I would not expect you to remember, though. You were even smaller than you are now.”

    Cela nous permet de reparler de la mort de la mère et du fait que Tywin a changé depuis. Au passage quand l’oncle favori de Tyrion l’appelle Imp, ça ne le dérange pas

    “He was not the same man after she died, Imp,” his Uncle Gery told him once.

    La raison de la venue d’Oberyn ? Voir le monstre ! (mais il foutait quoi à Villevieille ?)

    “You were small, but far-famed. We were in Oldtown at your birth, and all the city talked of was the monster that had been born to the King’s Hand, and what such an omen might foretell for the realm.”

    Mais Tyrion s’est révélé décevant

    Lord Tywin’s Doom turned out to be just a hideous red infant with stunted legs. Elia even made the noise that young girls make at the sight of infants, I’m sure you’ve heard it. The same noise they make over cute kittens and playful puppies. I believe she wanted to nurse you herself, ugly as you were. When I commented that you seemed a poor sort of monster, your sister said, ‘He killed my mother,’ and twisted your little cock so hard I thought she was like to pull it off. You shrieked, but it was only when your brother Jaime said, ‘Leave him be, you’re hurting him,’ that Cersei let go of you ‘It doesn’t matter,’ she told us. ‘Everyone says he’s like to die soon. He shouldn’t even have lived this long.’”

    Rien de tel pour aviver la paranoïa de Tyrion vis à vis de sa soeur (celle qui a voulu sa mort, pense-t-il)

    My sweet sister. He scratched at the scar of his nose and gave the Dornishman a taste of his “evil eye.” Now why would he tell such a tale? Is he testing me, or simply twisting my cock as Cersei did, so he can hear me scream?

    Oberyn n’arrête pas d’utiliser des allusions à la taille de Tyrion

    “You’ve grown more amusing since last we met.”

    “Yes, but I meant to grow taller.”

    On quitte le passé pour aller au présent et notamment la politique fiscale de Tyrion, et le « liard du nain ». Quand on parle d’amours tarifées, Tyrion dit qu’il est marié (in petto sans que ce mariage ne fut consommé) et Oberyn habilement mentionne le banquet du mariage

    Oberyn abruptly changed the subject.

    Oui car en fait, il a faim de justice. Et là ça coince beaucoup (et Tyrion n’était pas préparé à ça)

    Oberyn tombe le masque de cordialité

    “Dwarf,” said the Red Viper, in a tone grown markedly less cordial, “spare me your Lannister lies. Is it sheep you take us for, or fools? My brother is not a bloodthirsty man, but neither has he been asleep for sixteen years. Jon Arryn came to Sunspear the year after Robert took the throne, and you can be sure that he was questioned closely. Him, and a hundred more. I did not come for some mummer’s show of an inquiry. I came for justice for Elia and her children, and I will have it. Starting with this lummox Gregor Clegane . . . but not, I think, ending there. Before he dies, the Enormity That Rides will tell me whence came his orders, please assure your lord father of that.”

    Puis

    I am a bloodthirsty man, you see. And it is me you must contend with now, not my patient, prudent, and gouty brother.

    L’ambiance se tend un peu et le reste de l’échange se fait à coup de menaces un peu voilées et de démonstration de force sur le nombre de soldats en ville, qui dévie vers Willos, Loras (Renly’s little rose…) et donc Renly

    Martell gave a shrug. “In Dorne of old before we married Daeron, it was said that all flowers bow before the sun. Should the roses seek to hinder me I’ll gladly trample them underfoot.”

    “As you trampled Willas Tyrell?”

    The Dornishman did not react as expected. “I had a letter from Willas not half a year past. We share an interest in fine horseflesh. He has never borne me any ill will for what happened in the lists. I struck his breastplate clean, but his foot caught in a stirrup as he fell and his horse came down on top of him. I sent a maester to him afterward, but it was all he could do to save the boy’s leg. The knee was far past mending. If any were to blame, it was his fool of a father. Willas Tyrell was green as his surcoat and had no business riding in such

    company. The Fat Flower thrust him into tourneys at too tender an age, just as he did with the other two. He wanted another Leo Longthorn, and made himself a cripple.”

    “There are those who say Ser Loras is better than Leo Longthorn ever was,” said Tyrion.

    “Renly’s little rose? I doubt that.”

    “Doubt it all you wish,” said Tyrion, “but Ser Loras has defeated many good knights, including my brother Jaime.”

    “By defeated, you mean unhorsed, in tourney. Tell me who he’s slain in battle if you mean to frighten me.”

    “Ser Robar Royce and Ser Emmon Cuy, for two. And men say he performed prodigious feats of valor on the Blackwater, fighting beside Lord Renly’s ghost.”

    “So these same men who saw the prodigious feats saw the ghost as well, yes?” The Dornishman laughed lightly.

    Si Oberyn dit vrai, la mésentente entre Martell et Tyrell n’est pas aussi forte qu’on aurait pu l’espérer.

    A la fin de l’échange, Tyrion se barre sur une pique pour avoir le dernier mot. Mais il est clair qu’il n’a pas vraiment « gagné ». Oberyn a des prétentions et est très habile. Un nouveau joueur vient d’arriver sur le plateau. En un chapitre, comme tant d’autres (Qhorin, Mance, Syrio), il est déjà mémorable. Et on a eu un cours sur les Dorniens. Chapeau, l’auteur !

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #172083
    DJC
    • Pas Trouillard
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    Primo lecture : han un personnage génial, je me languis de le voir adapté à la TV 🙂

    Relecture : wow la richesse de Dorne et des mondes de Martin, et savoir que les 2 protagonistes du chapitre vont ensuite s’allier (et penser à la mort d’Oberyn) rajoutent encore + de piment. Je me suis demandé aussi pourquoi Doran a envoyé Oberyn, je n’ai que quelques pistes.

    #172086
    Hizieł
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Ce chapitre est l’un de ceux dont je me rappelle le plus de tout ASOIAF, en particulier l’introduction avec le jeu des blasons de Pod et l’anecdote d’Oberyn sur Tyrion nouveau-né. Il me semble que c’est parce qu’en primo-lecture j’avais buté dessus, donc je l’avais lu plusieurs fois à plusieurs semaines d’intervalle, mais c’est finalement devenu l’un de mes chapitres préférés.

    Comme vous l’avez évoqué, c’est un chapitre très bien maîtrisé de GRRM pour introduire un royaume entier ainsi que le personnage d’Oberyn, qui sera central dans la deuxième moitié d’ASoS.

    J’ai un peu honte d’avouer que j’ai bien ri de la blague du début de chapitre, digne équivalent Westerosi de nos « combien de … pour changer une ampoule ».

    Sinon, je trouve que ce chapitre parvient bien à souligner les similitudes entre Oberyn et Tyrion : déjà par leur 3e place commune au sein de leur fratrie, mais également leur culture, leur verve et leur goût affirmé pour la gaudriole.

    A ce titre, la phrase d’Oberyn :

    « Comme lord Gargalen m’exprimait une fois son souhait de périr l’épée au poing, je lui rétorquai que j’aimerai mieux pour ma part le faire en pelotant un sein »

    m’a beaucoup fait penser à ce que Tyrion avait répondu à un homme des Clans des Montagnes de la Lune dans AGOT, qui lui demandait comment il souhaitait mourir :

    « In my own bed, with a belly full of wine and a maiden’s mouth around my cock, at the age of eighty » [AGoT Tyrion VI]

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
    L'incompris Winni Naz Puur dans DOH 9 - "Tous ceux qui veulent changer Meereen"

    #172152
    Emmalaure
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    Merci pour la présentation ! Je rejoins les remarques que vous avez déjà faites sur le Tyrion en difficulté dans l’échange avec Oberyn. J’irai même un peu plus loin en ajoutant une partie un brin crackpot qui concerne « Podrick de la Maison Payne » (qui rime avec peine), qui – pour moi – participe à montrer les limites de notre nain préféré : en effet, si au départ, j’y ai pensé comme à une blague, j’ai fini par trouver que l’hypothèse Podrick = Tysha déguisée donnait une saveur toute particulière à ses apparitions et à la relation étrange qu’il a avec son maître, et qu’elle fonctionnait très bien.
    Donc, dans la première partie du chapitre, Sansa n’accompagne pas son époux et le petit jeu des devinettes (procédé hyper efficace pour rendre vivante une énumération de blasons) permet de s’attarder sur le regard que Tyrion pose sur les gens qui l’entourent : Pod se dresse sur ses étriers pour mieux voir et lui parait soudain avoir grandi alors qu’il ne l’avait pas remarqué avant; la seule chose à laquelle il pense alors c’est qu’il va bientôt le toiser comme les autres :

    He’s getting taller, Tyrion realized as Pod stood in his stirrups for a better look. He’ll soon tower over me like all the rest.

    En fait, dans tout le passage, jusqu’aux félicitations accordées au « petit élève », on peut considérer Tyrion comme celui qui voit et interprète exactement ce qu’il s’attend à voir et à interpréter, c’est-à-dire pas au-delà des apparences.

    Dans la joute verbale entre Oberyn et Tyrion – où Tyrion a clairement le dessous à mon sens et se fait complètement balader au point d’en être réduit aux menaces sans panache (ça fait flop sur Oberyn !) – j’ai relevé une pique pour Cersei à côté de laquelle est passé Tyrion, obnubilé par son mariage malheureux et ses amours au rabais (alors qu’Oberyn s’affiche avec une femme qui partage librement sa vie et ses sentiments). La pique va dans le sens de ce qui a été déjà dit par Sandrenal sur le fait qu’Oberyn teste Tyrion et la solidité des liens entre Lannister :

    « I will make certain to keep my pouch full of pennies. Even a prince must pay his taxes. »
    « Why should you need to go whoring? » He glanced back to where Ellaria Sand rode among the other women. « Did you tire of your paramour on the road? »
    « Never. We share too much. » Prince Oberyn shrugged. « We have never shared a beautiful blonde woman, however, and Ellaria is curious. Do you know of such a creature?« 

    Oberyn sous-entend qu’il partage tout avec Ellaria, qu’il voudrait aller voir des putes (et j’adore l’allusion à la phrase fétiche des Lannister qui « payent leurs dettes » !), et demande à Tyrion s’il ne connaîtrait pas une très belle femme blonde. Voilà, on n’apprend pas là qu’Oberyn et Ellaria pratiquent le libertinage, mais qu’en traitant à demi-mot Cersei de pute, ils font peu de cas de la légitimité de Joffrey et que les Martell ne seront pas des alliés pour les Lannister et leurs descendants, surtout s’ils occupent le Trône de Fer.

    Sur « princeling », je le comprends de deux manières : soit l’agacement jaloux de Tyrion en face du personnage flamboyant et sûr de lui qu’est Oberyn, et qui cherche donc à le rabaisser en donnant in petto du « petit prince », soit un terme plus neutre qui désigne le « familier du prince » de Dorne, puisque Dorne est une principauté. Mais c’est peut-être les deux à la fois.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 4 mois par Emmalaure.
    #172160
    Pandémie
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    l’hypothèse Podrick = Tysha déguisée donnait une saveur toute particulière à ses apparitions et à la relation étrange qu’il a avec son maître, et qu’elle fonctionnait très bien

    *s’étouffe avec son café*

    Pod=Tysha, elle est pas mal celle-là, elle détrônerait presque Varys est une sirène.

    #172163
    Emmalaure
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    Je savais en l’écrivant que j’allais faire sortir Pandémie du bois !

     

    J’ai relevé un autre passage dans ce chapitre qui a presque valeur de prophétie. C’est une réplique de Tyrion lorsqu’ Oberyn raconte les circonstance de leur toute première rencontre il y a bien longtemps :

    « Famine, plague, and war, no doubt. » Tyrion gave a sour smile. « It’s always famine, plague, and war. Oh, and winter, and the long night that never ends.« 
    En tant que « monstre », Tyrion se retrouve accusé de provoquer tous les maux du monde, petits et grands. Mais à bien y regarder, dans le cours de la saga, c’est bien ce qui arrive, avec Tyrion dans le rôle de l’étincelle et tous les autres dans celui des barils de poudre (sauf la mort de Tywin) :
    – Famine : check avec le siège de Port-Real
    – Epidémie : la maladie contractée par Jon Connington en le sauvant de la noyade pourrait bien devenir une épidémie sur Westeros.
    – La guerre : ah ! s’il n’avait pas ouvert sa grande bouche dans l’auberge du carrefour, où il a croisé Catelyn…
    – La longue nuit : ma foi… le fait qu’il n’y ait plus de Stark à Winterfell à cause de la guerre semble bien responsable de l’arrivée de l’hiver, avec la tempête de neige centrée sur le château.
    – la chute de Tywin Lannister : là, pas besoin d’un dessin !
    #172239
    Pandémie
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    Je savais en l’écrivant que j’allais faire sortir Pandémie du bois !

    En tout ça je recommande à toutes et tous d’aller lire les « théories » là-dessus, merci pour les rires.

    J’aime beaucoup la relecture des chapitres de Tyrion, je remarque que j’avais tendance à l’idéaliser, on remarque qu’il sait beaucoup de choses mais qu’il en ignore encore plus et a beaucoup de biais.

    #172655
    Tybalt Ouestrelin
    • Pas Trouillard
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    On a là un chapitre mémorable, comme @hiziel c’est un de ceux dont je me souviens le mieux. Oberyn entre immédiatement au panthéon des personnages les plus intéressants. Charismatique, intelligent, fougueux, bref flamboyant.

    Je note qu’il a(urait) forgé 6 anneaux, ce qui n’est pas rien. On ne sait pas combien il en faut pour être nommé mestre, la symbolique du 7 ici aussi ? Ou alors était-il mestre ? Dans ce cas il serait un mestre défroqué, a-t-on d’autres exemples de mestre ayant renoncé ? Dans le chapitre précédent on évoque Qyburn mais celui-là a été exclu… Deux anciens mestres bien différents mais versés dans les arts du poison et du mystérieux.

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

    #175950
    PierreKirool
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Je note qu’il a(urait) forgé 6 anneaux, ce qui n’est pas rien. On ne sait pas combien il en faut pour être nommé mestre, la symbolique du 7 ici aussi ? Ou alors était-il mestre ? Dans ce cas il serait un mestre défroqué, a-t-on d’autres exemples de mestre ayant renoncé ? Dans le chapitre précédent on évoque Qyburn mais celui-là a été exclu… Deux anciens mestres bien différents mais versés dans les arts du poison et du mystérieux.

    Wiki

    On ignore s’il existe un nombre minimum de maillon à forger avant de devenir mestre, mais il existe un acolyte à neuf maillons (cf. Appendices AFFC).

    La hiérarchie de la Citadelle s’organise en plusieurs niveaux :

    […]

    • Les <b>acolytes</b>, qui étudient encore à la Citadelle et possèdent plusieurs maillons attachés à une lanière de cuir à leur cou<sup id= »cite_ref-44″ class= »reference »>[N 9]</sup><sup id= »cite_ref-affc.2Cc1_5-3″ class= »reference »>[5]</sup>.
    • Les <b>mestres</b>, qui peuvent assumer leurs fonctions à la Citadelle<sup id= »cite_ref-affc.2Cc1_5-4″ class= »reference »>[5]</sup> ou dans un château auprès d’un noble ou d’une institution comme la Garde de Nuit<sup id= »cite_ref-agot.2Capp_6-1″ class= »reference »>[6]</sup>. Lorsqu’un mestre prononce ses vœux et se pare de sa chaîne, il répudie son nom de famille<sup id= »cite_ref-agot.2Cc61_45-0″ class= »reference »>[36]</sup>. Le titre de mestre peut être retiré par le Conclave<sup id= »cite_ref-asos.2Cc32_42-1″ class= »reference »>[34]</sup>.[…]

    Au vu de l’état fragile de Doran, le prince régnant, il aurait été irresponsable et inadmissible pour la couronne de Dorne qu’Oberyn passe mestre, car il aurait du renoncer à sa maison et ses titres.
    Oberyn reste, jusqu’à la naissance d’Ariane en 276, l’unique héritier de son frère. A priori il est novice puis rapidement acolyte à la citadelle entre 274 et 276 (2 ans, voir moins, seulement pour forger 6 maillons !).
    Quand son frère a enfin une héritière, il part à Essos: Lys, les compagnies de mercenaires: il peut se livrer à des activités dangereuses qu’il affectionne.

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