ASOS 47 – Samwell III

Forums Le Trône de Fer – la saga littéraire Au fil des pages ASOS 47 – Samwell III

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    Hizieł
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    ASOS 47 – Samwell III
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 46, Catelyn V ASOS 48, Arya IX

    A la fin de son chapitre précédent, nous avions laissé Samwell Tarly au Manoir de Craster, juste après l’assassinat de ce dernier ainsi que de Lord Mormont. Accompagné de Vère et de son fils nouveau-né, Samwell s’apprêtait à suivre le dernier ordre donné par feu le Lord Commandant : se diriger vers le Mur pour raconter ce qu’il s’était passé lors de l’expédition.

    Ici, nous le retrouvons plusieurs jours plus tard, sans que nous ne sachions exactement combien, entrant dans un village sauvageon, que Sam espère être l’Arbre Blanc. Il tente de s’en persuader en répétant inlassablement ce nom (au moins 9 fois rien que dans les premiers paragraphes).
    L’objet de cet espoir est tout simplement qu’il s’agissait de l’une des premières étapes de leur voyage aller vers le grand Nord (donc pas trop éloigné du Mur), et qu’il se souvenait avoir noté ce village sur les cartes qu’il dressait : si c’était bien lui, alors il ne serait pas perdu. Plus le temps passe et plus il est finalement persuadé qu’il ne s’agit malheureusement pas du même village : le barral qui trône au centre est certes imposant mais pas autant que celui de l’Arbre blanc et sa grimace n’est pas la même.

    Dans tous les cas, il est cependant content de pouvoir se reposer pour cette fois dans un lieu abrité du froid. C’est qu’en effet le froid, comme depuis le départ de l’expédition, a fait partie intégrante des derniers jours, ce qui est souligné par la mention inlassable des doigts et orteils gelés et de cette froideur mordante. La petite troupe est également affamée et exténuée après ces derniers jours d’autant plus que l’un de leurs chevaux n’a pas survécu, obligeant Samwell à marcher aux côtés de Vère et de son fils. Mais, tout fourbu qu’il est, il se retient d’aller s’adosser à l’un des piliers de la maison pour rester près du feu (allumé par Vère), preuve que le froid est bien l’ennemi le plus intraitable.

    Une fois à l’abri, Samwell réfléchit au meilleur moyen de rejoindre le Mur, mais n’entrevoit pas d’autre solution que celle qu’il suit déjà depuis leur départ du Manoir de Craster à savoir : aller plein-sud pour être certain d’atteindre le Mur, même si cela ne signifiait pas atteindre directement Châteaunoir, pourtant le point de passage le plus adéquat. Ses réflexions sont interrompues par Vère qui, comme si elle avait suivi le cours de ses pensées, l’interroge sur la grandeur du Mur. La conversation qui suit nous fait immédiatement penser à celle entre Ygrid et Jon d’il y a quelques chapitres.

    Alors que la discussion dérive sur les frères de la Garde de Nuit qui ne manqueront pas de les accueillir chaleureusement à leur arrivée, Vère demande à Sam de chanter pour le bébé et il choisit pour cela « La Chanson des Sept », qui comme son nom ne l’indique pas évoque tour à tour seulement 6 des 7 divinités de la Religion des 7, et leur rapport respectif aux « tout petits » ; ces derniers étant logiquement le public-cible de cette chanson. Cela marche parfaitement bien pour le bébé de Vère qui s’endort, mais cette dernière, qui a plus de jugeotte, se rend compte qu’elle a été flouée sur la quantité de divinités annoncées et demande des explications à Samwell, qui de mauvaise grâce, se voit obligé de mentionner Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom / L’Etranger.

    Une fois le dîner terminé (ironiquement évoqué comme feast / festin par l’auteur), Sam rentre le cheval et s’endort aux côtés de Vère et du feu.

    A son réveil pourtant, c’est son vieux compagnon de route le froid qui est de retour, mais pas n’importe quel froid : un « froid panique », tellement mordant que « l’air lui-même semblait gelé, tant il faisait froid ». Désormais habitué, il tente de se convaincre que tout est normal malgré l’environnement hostile dans lequel il se trouve ; décrit par cette magnifique phrase (en VO comme en VF) :

    « The longhall was dark with shadows, black and blacker » / « La longue salle était noire d’ombres, d’ombres noires et d’ombres plus noires ».

    Cette phrase traduit et introduit l’arrivée de spectres, porteurs de noir dans tous les sens du terme : leurs membres tout d’abord sont noirs (« mains comme du charbon ; mains noires ; pattes noires ; doigts noirs glacés ; noire était la loupe sur le cou de Chett »), mais également ce qui leur reste d’habit (« le lourd manteau noir ») puisque ce sont des anciens frères noirs.

    Seuls quelques éléments blancs sont exposés par Ptit Paul (le « givre qui blanchit sa barbe » et la « chair blanche et morte » de son « visage comme du lait ») , mais tous disparaissent finalement quand Sam triomphe de lui grâce à un tison ardent : « le givre gouttait de sa barbe et dessous, la chair noircissait » ; la chaire blanche de Ptit Paul ayant également été allègrement grignotée par le corbeau (noir) posté sur son épaule.

    Cette belle dualité blanc et noir, uniquement perturbée par des infimes étincelles rouge-orangées du feu ou bleues des yeux, se retrouve jusqu’à la fin du chapitre. D’abord avec « le gémissement de détresse qu’exhala Sam [qui] embruma de blanc la noirceur de l’air », mais aussi et surtout l’image que Sam aperçoit en sortant de la maison du barral central aux « branches à la blancheur d’os » sur lequel ont élu domicile des centaines, des milliers de corbeaux et leurs « noires ailes ». Là encore ne concurrencent le noir et blanc que quelques touches de rouge (les sombres feuilles rouges du barral et les entrailles « ruisselantes et rouges » du cheval [dont les vapeurs restent elles blanchâtres]) et de bleu ( les « yeux bleus » de Chett becquetés par les noirs corbeaux).

    Le froid, lui n’est pas en reste, puisqu’il continue de se rappeler à notre esprit régulièrement : d’abord douloureux lors de l’affrontement entre Samwell et Ptit Paul (« le gel pétrifiait sa gorge » / « froid tellement atroce qu’il lui gelait les larmes aux yeux »), il est soudainement plus doux une fois ce premier danger écarté (« l’air était si froid que l’aspirer vous faisait mal, mais un mal adorable, un mal merveilleux »).

    Puis, finalement le chapitre se clôt sur l’apparition d’un personnage bien mystérieux, lui aussi froid et noir, qui sauve notre petite troupe à dos d’orignac.

    Si l’on assiste donc à une passation du blanc (largement présent au début avec les répétitions de Whitetree / L’Arbre-blanc ; mais aussi par touches avec plusieurs mentions du lait), au noir des spectres ; le froid, indifférent, subsiste quant à lui tout au long du chapitre.

    En complément de cette analyse un peu lacunaire, deux-trois autres axes que j’ai relevés :

    • Samwell est désormais pour la première fois « responsable » d’autres personnes que lui-même, et est donc obligé de prendre la tête des opérations. Il se débrouille plutôt bien, malgré sa maladresse qui occasionne une blessure (et ne lui aurait pas permis d’allumer un feu sans Vère) et les conditions difficiles de l’expédition.
    • Dans ces nouvelles responsabilités, on sent l’ombre de Jon derrière lui ; d’abord quand il se souvient des mesures de sécurité qu’avait prises ce dernier lors de leur arrivée à l’Arbre Blanc, mais aussi quand il évoque les « Dieux de Jon » pour parler des Anciens Dieux qu’il prie.
    • Enfin, j’étais presque surpris par le nombre de situations dans ce chapitre qui le ramenaient à Corcolline dans ses souvenirs : ses non-talents de chasseurs, son appétence pour le chant et la danse [que Randyll méprisait sans pour autant lui interdire complètement ; juste sans risquer de « corrompre » son frère], ou encore les nuits passées avec ses deux sœurs. Même son rêve le renvoie à Corcolline, preuve que ce lieu lui manque (et peut-être également sa chaleur).

    Voilà donc pour mes petits retours sur ce chapitre dont je n’avais honnêtement pas beaucoup de souvenirs, au plaisir de lire ce que vous aurez à en dire également !

    L'arbre aux corbeauxL’arbre aux corbeaux – Caspar David Friedrich

    (j’avais un peu cette peinture en tête en fin de chapitre ; ça et le tome 7 des Orphelins Baudelaire, roman du même nom)

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
    L'incompris Winni Naz Puur dans DOH 9 - "Tous ceux qui veulent changer Meereen"

    #177022
    R.Graymarch
    • Barral
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    Un chapitre court et sans doute plus haletant en primolecture qu’à la relecture

    Sam et compagnie sont perdus, alors qu’en effet trouver le Mur si on va dans la bonne direction, cela devrait être simple. Mais Sam cherche surtout Châteaunoir (pour traverser, bien entendu)

    On a droit à un petit résumé depuis leur évasion de chez Craster. Et Sam se rend bien compte qu’il n’est pas au bon endroit. Alors en désespoir de cause, il prie les Anciens Dieux, en souvenir de Jon

    Clumsily, Sam sank to his knees. “Old gods, hear my prayer. The Seven were my father’s gods but I said my words to you when I joined the Watch. Help us now. I fear we might be lost. We’re hungry too, and so cold. I don’t know what gods I believe in now, but . . . please, if you’re there, help us. Gilly has a little son.” That was all that he could think to say. The dusk was deepening, the leaves of the weirwood rustling softly, waving like a thousand blood-red hands. Whether Jon’s gods had heard him or not he could not say.

    Tout le chapitre est ponctué de phrases où Sam se sent nul, où il se dit qu’avec des patrouilleurs, tout aurait été mieux (apparemment il a trouvé le sud grâce aux étoiles). Et cela renvoie à sa dure jeunesse où on lui faisait sentir qu’il n’était pas à la hauteur

    Sam had been a hopeless hunter even at Horn Hill, where game was plentiful and he had hounds and huntsmen to help him; here in this endless empty forest, the chances of him catching anything were remote. His efforts at fishing the lakes and half-frozen streams had been dismal failures as well.

    Ce cher Randyll, toujours aussi sympa

    “I . . . I know some songs. When I was little I liked to sing. I danced too, but my lord father never liked me to. He said if I wanted to prance around I should do it in the yard with a sword in my hand.”

    /

    Sam remembered the last time he’d sung the song with his mother, to lull baby Dickon to sleep. His father had heard their voices and come barging in, angry. “I will have no more of that,” Lord Randyll told his wife harshly. “You ruined one boy with those soft septon’s songs, do you mean to do the same to this babe?” Then he looked at Sam and said, “Go sing to your sisters, if you must sing. I don’t want you near my son.”

    Vère note qu’il manque un dieu dans la chanson des Sept (intéressant, juste après avoir prié les Anciens Dieux). Et coucou Dareon au passage

    Gilly gave him a puzzled look. “Did you only sing of six gods? Craster always told us you southrons had seven.”

    “Seven,” he agreed, “but no one sings of the Stranger.” The Stranger’s face was the face of death. Even talking of him made Sam uncomfortable. “We should eat something. A bite or two.”

    Sam se rend compte qu’il n’a pas de plan après le Mur. Car s’il est cohérent, que faire de Vère et du bébé au sein de la Garde ? Il rêve même de mariage mais sait qu’au Mur c’est impossible. Et chez les Tarly aussi en fait.

    Sam et Vère dorment ensemble au plus proche pour avoir chaud. Et ses rêves sont étranges

    His dreams were strange that night. He was back at Horn Hill, at the castle, but his father was not there. It was Sam’s castle now. Jon Snow was with him. Lord Mormont too, the Old Bear, and Grenn and Dolorous Edd and Pyp and Toad and all his other brothers from the Watch, but they wore bright colors instead of black. Sam sat at the high table and feasted them all, cutting thick slices off a roast with his father’s greatsword Heartsbane. There were sweet cakes to eat and honeyed wine to drink, there was singing and dancing, and everyone was warm. When the feast was done he went up to sleep; not to the lord’s bedchamber where his mother and father lived but to the room he had once shared with his sisters. Only instead of his sisters it was Gilly waiting in the huge soft bed, wearing nothing but a big shaggy fur, milk leaking from her breasts.

    Et là, réveil, il fait froid et Petit Paul, zombifié est là. Attiré par la chaleur du nourrisson (?). Sam a peur mais il se bat quand même. En vain mais il essaye. Ironiquement sa dague en obsidienne ne sert à rien mais son poids lui permet de se sauver… temporairement. En primo-lecture, je ne devais pas être serein pour son avenir. Touchant qu’il pense à ses parents

    Yet even so the wight’s grip did not loosen. Sam’s last thoughts were for the mother who had loved him and the father he had failed. The longhall was spinning around him when he saw the wisp of smoke rising from between Paul’s broken teeth. Then the dead man’s face burst into flame, and the hands were gone.

    Il s’en sort, va dehors pour retrouver Vère et voit plein de zombies… Le cri du corbeau (de Mormont) est intéressant à analyser

    Sam made a whimpery sound. “It’s not fair . . .”

    Fair.” The raven landed on his shoulder. “Fair, far, fear.” It flapped its wings, and screamed along with Gilly. The wights were almost on her. He heard the dark red leaves of the weirwood rustling, whispering to one another in a tongue he did not know. The starlight itself seemed to stir, and all around them the trees groaned and creaked. Sam Tarly turned the color of curdled milk, and his eyes went wide as plates. Ravens! They were in the weirwood, hundreds of them, thousands, perched on the bone-white branches, peering between the leaves. He saw their beaks open as they screamed, saw them spread their black wings. Shrieking, flapping, they descended on the wights in angry clouds. They swarmed round Chett’s face and pecked at his blue eyes, they covered the Sisterman like flies, they plucked gobbets from inside Hake’s shattered head. There were so many that when Sam looked up, he could not see the moon.

    Go,” said the bird on his shoulder. “Go, go, go.”

    Sam est donc sauvé par les corbeaux qui sont là comme par miracle. Et là, autre miracle, un « frère » est là, figure de cavalerie qui arrive au dernier moment (sur un orignac) comme dans les films.

    Clap de fin sur un passage fort intrigant

    “Here,” the rider said, reaching down with a gloved hand to pull Gilly up behind him. Then it was Sam’s turn. “My thanks,” he puffed. Only when he grasped the offered hand did he realize that the rider wore no glove. His hand was black and cold, with fingers hard as stone.

    Sont-ils sauvés ou tombent-ils de Charybde en Scylla ? En tout cas, gros cliffhanger qui donne envie d’en savoir plus !! J’ai été moins happé en relecture, bien entendu car je connais l’histoire ^^ Mais ça fonctionne.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #178042
    Tybalt Ouestrelin
    • Pas Trouillard
    • Posts : 628

    Un chapitre que je me souvenais avoir apprécié ; que se passe-t-il quand on échappe à une apocalypse zombie suivie d’une mutinerie ?

    Sam prie les anciens dieux et on se demande s’il n’est pas entendu

    les feuilles du barral bruissaient doucement

    car plus tard, alors qu’ils sont sauvés par les corbeaux et l’étrange personnage aux mains froides…

    Sam entendit les sombres feuilles rouges du barral bruire et s’entre-chuchoter des choses en une langue inconnue de lui.

    Le bruissement des feuilles de barral m’a semblé souvent en lien avec quelqu’un à l’écoute. ça bruisse, il y a du monde à l’autre bout du fil. On a du mal à ne pas y voir l’intention de la corneille à trois yeux, non ? En terme de deux ex machina, on peut dire que la prière a été entendue 🙂

    Je reste un peu ému par la scène avec P’tit Paul. Quand Sam se réveille et qu’il voit des ombres on s’inquiète. Et puis, un instant on reconnait P’tit Paul et on est soulagé, jusqu’à ce qu’on se souvienne de la dernière fois qu’on l’a vu et surtout qu’on nous le décrive, noir et blanc et aux yeux bleus. Et on entrevoit déjà Sam tuer celui qui l’avait sauvé, presque tuer une deuxième fois ce gentil P’tit Paul qui a brulé ses réserves en le portant quand il ne pouvait plus avancer.

    Cette fois-ci le verredragon ne fonctionne pas ; mais est-ce parce qu’il est trop fragile pour percer la maille ?

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

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