ASOS 65 – Jon VIII

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    Emmalaure
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    ASOS 65 – Jon VIII
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 64, Davos VI ASOS 66, Arya XII

    Nous avions laissé Jon après la première bataille du mur à Châteaunoir, contre les hommes du Thenn qui venaient du sud avec pour mission de surprendre la Garde de Nuit et d’ouvrir la porte de Châteaunoir. Nous le retrouvons aujourd’hui pour la seconde bataille du Mur, cette fois-ci contre les peuples libres menés par Mance Rayder, et qui attaquent par le nord et la forêt hantée.

    A la fin de la première bataille, Jon assistait à l’agonie d’Ygritte, son amante; et comme une malédiction, à la fin de la seconde, il constate celle de Donal Noye, le forgeron qui avait pris le commandement des opérations pour la défense du Mur, et représentait une figure paternelle pour Jon. L’accomplissement de ses voeux et la « défense (héroïque) des royaumes humains » coûte décidément bien cher à notre jeune bâtard et notre fil rouge du chapitre sera justement la déconstruction de la figure du héros à travers le personnage de Jon qui, ici, balaye de manière ramassée à peu près tous les thèmes qui lui collent à la peau ailleurs dans la saga : l’aveuglement, l’ensauvagement et la gloire du guerrier aussi impossible à atteindre que le feu ou la lumière. En deux mots : un cruel désenchantement.

     

    1. Le voyant non voyant : t’y connais rien, Jon Snow

    – Le rêve funèbre –

    C’était les derniers mots d’Ygritte avant de mourir, et le chapitre de Davos s’achevait sur le chevalier Oignon (l’un de vous sur le fil dédié a très justement fait remarquer que Davos accomplissait un véritable acte de chevalerie en sauvant la vie d’Edric Storm au risque de sa propre vie et contre son devoir immédiat) lisant une lettre à la lueur d’une fausse épée magique, la lettre de la Garde de Nuit appelant au secours les rois de Westeros.

    L’image d’Illumination, même fausse, nous amène directement dans les ténèbres du rêve de Jon, les cryptes de Winterfell, où il sent le poids du regard des statues des anciens seigneurs et rois Stark.

    He dreamt he was back in Winterfell, limping past the stone kings on their thrones. Their grey granite eyes turned to follow him as he passed, and their grey granite fingers tightened on the hilts of the rusted swords upon their laps.

    Alors qu’il se sent rejeté par cette lignée de rois, il s’enfonce dans les ténèbres :

    You are no Stark, he could hear them mutter, in heavy granite voices. There is no place for you here. Go away. He walked deeper into the darkness.

    On peut noter les parallèles avec le rêve de barral de Jaime, celui qui va le décider à retourner chercher Brienne à Harrenhal et à la sauver des Braves Compaings : on y retrouve les mêmes ténèbres, ainsi que des personnages qui poussent le héros toujours plus profond. Si ici, les épées sont rouillées et au repos (mais en travers des genoux, elles signifient la défiance, ainsi qu’on a vu faire Robb dans le premier tome de la saga, lorsque Tyrion est repassé par Winterfell en revenant du Mur), alors que dans le rêve de Jaime, l’épée enflammée garantissait la lumière et la vie. Cependant, on a noté que le chapitre précédent de Davos s’achevait justement sur une épée flamboyante et potentiellement salvatrice, puisqu’elle éclairait un appel au secours désespéré.

    Dans ce souterrain aveugle, Jon va rencontrer une bête qui prend la forme d’un loup gris aux yeux dorés et taché de sang :

    But it was only a direwolf, grey and ghastly, spotted with blood, his golden eyes shining sadly through the dark . .

    C’est la recherche du sens de sa vision qui rend patent pour le lecteur l’aveuglement de Jon :

    Was he dead as well, was that what his dream had meant, the bloody wolf in the crypts? But the wolf in the dream had been grey, not white. Grey, like Bran’s wolf. Had the Thenns hunted him down and killed him after Queenscrown? If so, Bran was lost to him for good and all.

    Curieusement, Jon ne pense pas à Vent Gris, le loup de Robb. Le lecteur, lui peut d’autant plus aisément faire le lien qu’avant de voir le loup, Jon a entendu à l’étage les bruits d’un festin et en particulier celui des tambours :

    Up above he heard drums. They are feasting in the Great Hall, but I am not welcome there.

    Il ne pense pas non plus à la louve Lady, qui avait elle aussi la fourrure grise et les yeux dorés et qui pourrait d’autant plus correspondre à la description que son caractère doux entre en résonnance avec la tristesse qu’elle exprime et son pacifisme, et parce que son cadavre a bien été enterré à Winterfell, alors que ni Eté, ni Vent Gris n’y sont.

    Pour finir, il peut encore s’agir d’un loup encore plus ancien, le fantôme d’un loup qui a eu une fin funeste et continue de hanter les Murs de Winterfell comme une vieille malédiction oubliée : ghastly (=horrible) joue à mon sens sur la proximité avec ghostly, ce qui ouvre le champ des possibilités, aucune de celles qui ont été énumérées n’excluant les autres. Ainsi, même Fantôme, bien qu’il n’ait pas les bonnes couleurs, a un lien avec le loup du rêve. Au reste, le sang dont est taché la fourrure de l’apparition n’est pas forcément le sien : il peut avoir été l’auteur d’un massacre. C’est la même ambiguïté qu’on trouve dans la vision de Daenerys chez les Nonmourants, d’un festin présidé par un roi muet à tête de loup et qui semble lancer un appel au secours.

     

    – La nuit est sombre et pleine de terreur –

    Cette incapacité de Jon à décrypter ce qu’il voit va se traduire dans la suite du chapitre par la bataille livrée en pleine nuit au sommet du Mur, littéralement « à l’aveugle », contre un ennemi distant et invisible.

    It was the black of night outside.

    (…)

    North of the Wall was a sea of darkness that seemed to stretch forever.

    And here, » said Mully. « But how can I find a target? It’s black as the inside of a pig’s belly. Where are they? »

    Donal Noye réclame de la lumière :

    « How do we fight them if we can’t see them? » Horse asked.

    Donal Noye turned toward the two great trebuchets that Bowen Marsh had restored to working order. « Give me light! » he roared.

    En fait de lumière, ce sont des projectiles de feu, destinés à tuer, qui vont brièvement éclairer la scène avant qu’elle ne replonge dans le noir.

    The burning pitch went tumbling through the darkness, casting an eerie flickering light upon the ground below. Jon caught a glimpse of mammoths moving ponderously through the half-light, and just as quickly lost them again. A dozen, maybe more. The barrels struck the earth and burst.

    L’image est celle d’une météorite et subrepticement, on pense à Aube, l’épée faite en métal tombé du ciel et qui porte le nom d’une certaine bataille légendaire.

    « Again! » Noye shouted, and the trebuchets were loaded once more. Two more barrels of burning pitch went crackling through the gloom to come crashing down amongst the foe. This time one of them struck a dead tree, enveloping it in flame. Not a dozen mammoths, Jon saw, a hundred.

    Cette fois, ce n’est plus un morceau d’étoile tombant, mais un arbre mort enflammé qui éclaire la scène, bien plus terrifiante que ce que la première vision avait révélé.

    Les autres points de repère sont principalement auditifs :

    There was the wind, and horses, and something else. « A mammoth, » Jon said. « That was a mammoth. »

    Le vent, les hennissements de chevaux, les barissements des mammouths. Et les tambours des Sauvageons, et les trompettes de la Garde de Nuit. Avec le début de la bataille, le bruit s’amplifie pour devenir vacarme et confusion, avant que le jour expose en pleine lumière la dévastation et la confusion du cham de bataille.

    On peut se poser la question du sens de cette bataille : à aucun moment dans ce chapitre Jon ne se demande pourquoi les “Sauvageons” veulent passer le Mur, ni n’évoque la possibilité de laisser une future armée de morts aux Autres. Les Autres sont pourtant présents dans ses pensées, d’abord avec la sonnerie de cor : 2 coups seulement, mais après la bataille du Poing, le lecteur pense aux 3 coups et est finalement soulagé qu’il n’y en ait que 2, et à l’iinstar de Jon, il semble préfèrable de se battre contre d’autres hommes que contre les Autres, c’est plus tangible et donc plus facile. Après la sonnerie de cor, il y a la lueur lointaine des feux de camp et de l’armée des Sauvageons, qui rassure Jon :

    North of the Wall was a sea of darkness that seemed to stretch forever. Jon could make out the faint red glimmer of distant fires moving through the wood. It was Mance, certain as sunrise. The Others did not light torches.

    Eh Jon, et si le soleil ne se levait pas ? Et si c’était la Longue Nuit ?

     

    – Un lendemain pas meilleur –

    Le jour se lève, mais la lumière qu’il apporte avec lui n’est pas celle du soleil : c’est le gris winterfellien, celui de l’hiver et du froid, et si on y voit un peu plus clair, c’est pour un spectacle pire que celui imaginé ou entraperçu :

    Someone moaned to his left, and he heard Septon Cellador say, « Mother have mercy, oh. Oh, oh, oh, Mother have mercy. »

    Beneath the trees were all the wildlings in the world; raiders and giants, wargs and skinchangers, mountain men, salt sea sailors, ice river cannibals, cave dwellers with dyed faces, dog chariots from the Frozen Shore, Hornfoot men with their soles like boiled leather, all the queer wild folk Mance had gathered to break the Wall.

    Arrive le second assaut contre le Mur, celui avec le bélier géant, plus violent que celui de la nuit, mais au bout du compte, la victoire reste aux Frères Noirs. Cependant, cette victoire a un coût élevé puisqu’elle s’achève sur la mort de Donal Noye – qui avait pris le commandement de la Garde à Châteaunoir en attendant le retour de Bowen March – et ainsi que celle de Mag le puissant, le “roi” des Géants.

    Il est intéressant de noter les mouvements dans ce chapitre, qui commence dans l’ombre des cryptes de Winterfell avec des statues gardiennes hostiles et un loup ensanglanté, se poursuit dans la nuit noire au sommet du Mur, puis, une fois le jour levé, va faire redescendre Jon et le lecteur du haut du Mur jusqu’à la Porte en dessous où une nouvelle image sanglante va s’offrir au regard : les cadavres de Donal Noye, des quatre frères jurés qui l’ont accompagné (dont « Spotted Pat », dont le nom reprend l’image du loup taché de sang du rêve) et du géant Mag. Le spectacle est suffisamment horrible pour choquer nos héros :

    Pyp turned aside to retch, and Jon found himself envying Maester Aemon his blindness.

    Et cette fois, le sentiment de tristesse est passé des yeux du loup du rêve au coeur de Jon, mais ce dernier s’interdit de s’y attarder :

    He took the lantern and moved forward for a better look. « Mag. » I am the last of the giants. He could feel the sadness there, but he had no time for sadness. « It was Mag the Mighty. The king of the giants. »

    Enfin, pour conclure le chapitre, Jon refuse de voir qu’il est l’héritier “naturel” de nombreux pères symboliques, de Benjen Stark à Donal Noye en passant par le Vieil Ours et Qhorin Mimain, et le vieux mestre aveugle Aemon doit le lui expliquer avec des mots qui ne laissent la place à aucune ambiguïté, jusqu’à lui couper la parole :

    “Someone must—”

    “You. You must lead.”

    « No.

    « Yes, Jon. It need not be for long. Only until such time as the garrison returns. Donal chose you, and Qhorin Halfhand before him. Lord Commander Mormont made you his steward. You are a son of Winterfell, a nephew of Benjen Stark. It must be you or no one. The Wall is yours, Jon Snow. »

    Jon n’y connaît rien parce qu’avant toute chose il veut tenir son serment de la Garde de Nuit et qu’il s’y enchaîne volontairement, comme le montre la cage suspendue à une chaîne qui l’emmène en haut du Mur et le redescend : un corbeau ou un mini-dragon en cage, aussi prisonnier que Bran l’était des pierres de Winterfell et l’est de son corps brisé, ou que Sansa l’était du Donjon rouge. Cependant, là où Bran ou Sansa cherchent à fuir, Jon a l’occasion de prendre sa liberté et la refuse par devoir. Mais si on se souvient bien, au delà du Mur, il avait déjà refusé d’entendre l’appel à l’aide de Gilly, la fille-femme de Craster.

    A la fin du chapitre, la Porte de Châteaunoir sera rebouchée : les Sauvageons « ne peuvent pas passer », et la malédiction qui pèse sur le Mur ou Winterfell ne sera ni dévoilée, ni levée maintenant.

     

    2. Le héros sans chanson.

    – « Ils ne passeront pas » –

    La brèche dans le Mur est à reboucher d’urgence : il a si bien suivi Donal Noye qu’il a tenu le Mur contre deux assauts et qu’au moment de redescendre après la seconde bataille, il transmet la tâche à Grenn l’auroch, celui qui apparaît comme le plus « borné comme un mur“:

    ”Pyp always teased Grenn about being thick as a castle wall. » (samwell II, ASOS)

    “They cannot pass”, ce sont les mots de Jon pour galvaniser ses frères quand il récupère le commandement des opérations au sommet du Mur. Il les répète jusqu’à les crier, et j’y vois une référence au « you cannot pass » de Gandalf, au pont de Khazad Dûm, à l’adresse du Balrog qui poursuit les membres de la Communauté de l’Anneau passant dans les salles et routes ténébreuses de la Moria (le Seigneur des Anneaux, JRR Tolkien).

    La référence n’est pas seulement dans la réutilisation de la même phrase, mais également dans le contexte symbolique et la mystique du héros : si c’est Jon qui prononce les mots, c’est Donal Noye qui se trouve en bas, sous le Mur, et qui tient la porte en faisant barrage de son corps, de la même manière que Gandalf va se sacrifier et protéger le reste de la compagnie en affrontant le Balrog. Gandalf tombe dans l’abîme avec le monstre qui l’enlace dans ses fouets de feu, Donal Noye ne remonte pas au sommet et lui et Mag meurent enlacés l’un à l’autre. Si Mag n’est pas un Balrog – très loin de là – il représente des temps anciens qui agonisent (le rappel du « dernier des géants »), de la même façon que le balrog est issu des Âges anciens de la Terre du Milieu. Enfin, Mag le Puissant joue sur le répertoire du monstre fantastique, l’ennemi maléfique que seuls les véritables héros et/ou les saints peuvent abattre : le nom de Mag rappelle le « Gog et Magog » biblique (passé également dans la culture populaire anglosaxonne qui en a fait deux géants), désignant une zone géographique avec un peuple liés au Mal et situé au nord du monde. Le pays de Magog est censé regorger de monstres et d’hybrides tous plus terrifiants les uns que les autres.

    De fait, Mag le géant n’est que la tête de pont – l’avant garde – de tout un peuple issu de la Forêt hantée et autres contrées du nord aux noms évocateurs comme les Crocs-givres ou la baie glacée. On y trouve des change-peaux, des cannibales, des pieds cornés et toutes sortes de gens plus bizarres les uns que les autres :

    Beneath the trees were all the wildlings in the world; raiders and giants, wargs and skinchangers, mountain men, salt sea sailors, ice river cannibals, cave dwellers with dyed faces, dog chariots from the Frozen Shore, Hornfoot men with their soles like boiled leather, all the queer wild folk Mance had gathered to break the Wall.

    Pourtant, dans les premiers chapitres d’ASOS, Jon a cotoyé tous ces gens et il a pu constater qu’ils étaient tout aussi humains que lui-même. Ca ne l’empêche pas – dans l’obligation qu’il est de tenir son bout de Mur – d’y voir une menace de fin du monde. Tous ces peuples sont dépeints en usant du langage d’éléments naturels, des animaux et du gigantisme (on oublierait presque que le Mur lui-même est immense !), dans un déni de leur humanité :

    On either side of the giants came a wave of horsemen in boiled leather harness with fire-hardened lances, a mass of running archers, hundreds of foot with spears, slings, clubs, and leathern shields.

    « I never knew there would be so many, » Satin said.

    Jon had. He had seen them before, but not like this, not drawn up in battle array. On the march the wildling column had sprawled over long leagues like some enormous worm, but you never saw all of it at once. But now . . .

    (maintenant, le vers a déployé ses ailes, s’est dressé et va souffler, souffler, souffler et le Mur va s’envoler,…)

    Ils ont une « arme suprême », un bélier géant :

    More giants loped beside them, pushing along a tree trunk on great wooden wheels, its end sharpened to a point. A ram, he thought bleakly. If the gate still stood below, a few kisses from that thing would soon turn it into splinters.

    Et comme l’animal cupide et lascif qu’il est (cf Craster), le bélier donne des baisers : voilà le Mur transformé en ceinture de chasteté d’une femme sur le point de se faire violer.

    Le tonnerre accompagne la tempête sauvage qui s’avance :

    The fury of the wild, Jon thought as he listened to the skirl of skins, to the dogs barking and baying, the mammoths trumpeting, the free folk whistling and screaming, the giants roaring in the Old Tongue. Their drums echoed off the ice like rolling thunder.

    Et une autre référence à la traversée de la Moria :

    On the march the wildling column had sprawled over long leagues like some enormous worm, but you never saw all of it at once. But now . . .

    « Here they come, » someone said in a hoarse voice.

     » The end comes soon. We hear drums, drums in the deep. They are coming. » (dernière entrée du Livre de Mazarbul, le seigneur des Anneaux) « They are coming » étant repris par Legolas, et la Compagnie se trouvant poursuivie par une marée d’Orcs et des trolls accompagnés du son des tambours qui scandent leur fuite. Il y a même une brève bataille dans une pièce qui sert de tombeau au nain Balin, dans laquelle ils s’enferment brièvement, et où nos héros viennent à bout d’un troll géant avant de prendre la fuite.

     

    – Le berserker –

    A la furie des sauvageons répond la furie des frères noirs menés par Jon, devenu Lord Snow pour l’occasion :

    « I do, » shouted Owen the Oaf. « I hear you, Lord Snow. »

    Jon laughed, laughed like a drunk or a madman, and his men laughed with him.

    Le rire de Jon Snow rappelle le jeu de mots sur lequel joue GRRM de manière récurrente, de « laughter » (le rieur) à « slaughter » (le massacreur), et qu’on a déjà vu illustré avec Tyrion pris dans la fièvre de la bataille de la Nera. Les Frères noirs sont devenus les hommes de Jon par l’intermédiaire d’une ivresse partagée, qui suggère l’abolition du discernement (on revient à la problématique de l’aveuglement évoquée plus haut).

    Cette fièvre du combat est notamment signifiée dans le texte par les mots des frères jurés qui se transforment en cris et en rugissements, et Jon donne le ton par se propres cris (en majuscules dans le texte) et en glissant des menaces absurdes dans ses ordres de bataille (retourner en bas chercher les flèches tirées avant son signal):

    « Archers, » Jon said when the horns had died away, « you’ll aim for the giants with that ram, every bloody one of you. Loose at my command, not before. THE GIANTS AND THE RAM. I want arrows raining on them with every step, but we’ll wait till they’re in range. Any man who wastes an arrow will need to climb down and fetch it back, do you hear me? »

    (…)

    « NO! » Grenn shouted.

    « They’re down there and we’re up here, » Jon said, « and so long as we hold the gate they cannot pass. They cannot pass! » They were all shouting then, roaring his own words back at him, waving swords and longbows in the air as their cheeks flushed red. Jon saw Kegs standing there with a warhorn slung beneath his arm. « Brother, » he told him, « sound for battle. »

    Grinning, Kegs lifted the horn to his lips, and blew the two long blasts that meant wildlings. Other horns took up the call until the Wall itself seemed to shudder, and the echo of those great deep-throated moans drowned all other sound.

    En écho, le Mur lui-même est symboliquement gagné par la fièvre de bataille et renvoie le son du cor de la Garde comme une vague qui noie tout le reste. De fait, si le Mur fond, ça risque de noyer un bout de monde. Par ailleurs, dans ce chapitre, le Mur est comparé à un dragon de glace et le chemin qui mène la porte devient les entrailles du dragon dévoreur de bêtes et de mondes : ainsi finissent Mag et Donal Noye, « dévorés » par une bête encore plus grosse qu’eux, un géant endormi « réveillé » par le cor d’un frère juré.

    The ice pressed close around them, and he could feel the cold seeping into his bones, the weight of the Wall above his head. It felt like walking down the gullet of an ice dragon.

    Avant que la bataille ne commence, Jon le disait sans le croire (t’y connait rien, jon Snow !)

    “There must be a hundred thousand, » Satin wailed. « How can we stop so many?”

    « The Wall will stop them, » Jon heard himself say. He turned and said it again, louder. « The Wall will stop them. The Wall defends itself. » Hollow words, but he needed to say them, almost as much as his brothers needed to hear them.

    La fureur guerrière de Jon est une autre référence mythologique, celle du berserker, et ici elle s’inscrit dans la mythologie de la saga et les diverses filiations symboliques et « réelles » que Jon peut revendiquer : en effet, le berserker était un guerrier qui au combat se « changeait » en fauve, plus particulièrement en ours ou en loup. Et de fait, toutes les figures paternelles qui entourent Jon reprennent des caractéristiques d’ours ou de loups (et parfois, ce sont les deux comme dans le cas d’Eddard Stark) plus ou moins ouvertement, et étrangement toutes subissent ou ont subi une blessure qui laisse des traces physiques et/ou symboliques : le Vieil Ours perd sa barbe, Donal Noye est manchot, Qhorin Mimain a perdu des doigts, Eddard Stark est gravement blessé à la jambe (et Tormund époux d’ourse plaisante à propos de son propre membre viril à moitié tranché). Dans la logique de ces filiations, on retrouve un Jon blessé à la jambe et à la main, la brûlure de la main se rappelant par son geste d’ouvrir et fermer les doigts sur la poignée de son épée, et la blessure à la jambe se faisant oublier dans le temps où la fureur guerrière l’emporte.

     

    – L’impossible gloire –

    D’autre part tous ces « pères » – en plus d’être estropiés – subissent une captivité et un sacrifice. On ne saurait meiux dire que l’héroïsme chez GRRM a un goût fort amer et ressemble à un jeu de dupe : ironiquement, la bataille livrée par Jon l’est à distance, avec des arcs, aux antipodes des véritables berserkers qui vont au combat corps à corps. l’ironie se retrouve jusque dans la célébration de la victoire, au sommet du Mur, lorsque l’un des frères noirs proclame que les Sauvageons ont eu sa jambe – celle en bois : c’est à la fois l’insensibilité des berserkers mais également une manière discrète de ramener les frères noirs à leur condition de pantins de bois. Qui serait donc le marionettiste ? Le Mur qui se défend tout seul ?

    Au début du chapitre, Jon rêvait qu’un festin avait lieu dans la grande salle, au-dessus des cryptes, quand lui en était exclu : pas de walhalla pour les frères noirs ou les bâtards, condamnés à l’anonymat. l’ascension au sommet du Mur n’apporte pas davantage la gloire à Jon Snow, puisque comme on l’a vu, il combat à distance et que la bataille des héros a cette fois eu lieu dans le monde souterrain, entre le roi des géants et le forgeron. Ce sont eux qui auront droit à leur chanson.

    C’est une constante du parcours de Jon – dont le personnage historique préféré est le jeune roi Dragon – mais qui a choisi une voie qui l’éloigne constamment de la gloire et des hauts faits dignes d’être chantés : il ne sauve pas Gilly et laisse cela à Samwell, son frère le plus « lâche », c’est encore à Sam qu’il va donner un poignard en verredragon qui tue un Autre; quant à ses faits guerriers, ils restent assez misérables et circonscrits au fratricide/patricide : le cadavre animé du tome 1 ou Qhorin Mimain (qui se sacrifiait), par exemple. Et symboliquement, il y a Ygritte, trahie et tuée d’une flèche dans le coeur. Au début de la saga, c’est Jon qui arme Arya d’Aiguille et lui enseigne qu’il faut tuer avec le bout pointu. Avec un tel pedigree, il ne serait pas surprenant qu’un destin toujours plus tragique attende notre héros maudit. Cependant, d’une certaine façon, Jon accorde également le repos à des êtres en souffrance, que ce soit au cadavre animé ou comme on le verra plus tard à celui qu’il prend pour Mance Rayder dans sa cage en feu.

    Et à propos de feu, c’est bien le feu vital et la chaleur qui manquent à Jon et dans cette partie du monde et il ne ma semble pas innocent que ces deux chapitres consacrés chacun à une partie de la bataille du Mur s’achèvent chacun sur la perte du feu symbolique : Ygritte, l’amante « baisée par le feu », et Donal Noye le forgeron qui n’avait jamais froid.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années par R.Graymarch. Raison: liens de navigation
    #185203
    R.Graymarch
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    Attaque du Mur, partie 2, par le nord. J’avoue que ça ne m’a pas tellement intéressé alors que j’imagine qu’en primolecture, j’étais beaucoup plus accroché à mon livre car je voulais savoir qui allait gagner. En plus, on aime bien Jon mais bon d’un autre côté Mance n’est pas un mauvais bougre

    Jon se réveille en sale état (il faut dire qu’il a bien morflé) après un rêve fort étrange

    He dreamt he was back in Winterfell, limping past the stone kings on their thrones. Their grey granite eyes turned to follow him as he passed, and their grey granite fingers tightened on the hilts of the rusted swords upon their laps. You are no Stark, he could hear them mutter, in heavy granite voices. There is no place for you here. Go away. He walked deeper into the darkness. “Father?” he called. “Bran? Rickon?” No one answered. A chill wind was blowing on his neck. “Uncle?” he called. “Uncle Benjen? Father? Please, Father, help me.” Up above he heard drums. They are feasting in the Great Hall, but I am not welcome there. I am no Stark, and this is not my place. His crutch slipped and he fell to his knees. The crypts were growing darker. A light has gone out somewhere. “Ygritte?” he whispered. “Forgive me. Please.” But it was only a direwolf, grey and ghastly, spotted with blood, his golden eyes shining sadly through the dark .

    Et Jon fait le lien avec Ghost qui lui manque… ou alors le loup de Bran (comme c’est bizarre^^)

    Ghost had shared his cell before the ranging, warming it against the chill of night. And in the wild, Ygritte had slept beside him. Both gone now. He had burned Ygritte himself, as he knew she would have wanted, and Ghost . . . Where are you? Was he dead as well, was that what his dream had meant, the bloody wolf in the crypts? But the wolf in the dream had been grey, not white. Grey, like Bran’s wolf. Had the Thenns hunted him down and killed him after Queenscrown? If so, Bran was lost to him for good and all.

    Jon was trying to make sense of that when the horn blew.

    Ah ouf, fini de réfléchir, passons à la baston. Jon fait le point sur les troupes qui restent puis monte en haut du Mur. Noye dirige les opérations et il le fait bien. Puis il s’en va (pour mourir bravement, comme un héros de fiction)

    He looked around the ring of firelit faces. “I need two bows and two spears to help me hold the tunnel if they break the gate.” More than ten stepped forward, and the smith picked his four. “Jon, you have the Wall till I return.”

    For a moment Jon thought he had misheard. It had sounded as if Noye were leaving him in command. “My lord?”

    Lord? I’m a blacksmith. I said, the Wall is yours.”

    There are older men, Jon wanted to say, better men. I am still as green as summer grass. I’m wounded, and I stand accused of desertion. His mouth had gone bone dry. “Aye,” he managed.

    Et c’est là tout le sens du chapitre : comment Jon « prend » le Mur.

    On a ensuite une ellipse « Afterward it would seem to Jon Snow as if he’d dreamt that night » et le matin arrive. Et tout est pire car on voit tous les sauvageons. Et il y en a beaucoup (et encore plus si on compte les mammouths ou les géants). Dont un bélier !

    Après la bataille, Jon (qui a refusé une bise de Zei, personnage dont j’avais oublié l’existence) fait une « Noye » à Grenn.

    He fumbled for his crutch. “Pyp, help me to the cage. Grenn, you have the Wall.”

    Me?” said Grenn. “Him?” said Pyp. It was hard to tell which of them was more horrified. “But,” Grenn stammered, “b-but what do I do if the wildlings attack again?”

    “Stop them,” Jon told him.

    Dans le tunnel, la Garde a gagné mais a payé cher : Noye et tous ses soldats sont morts. Comme dans un film, on a même (hors caméra donc c’est moins héroïque, on peut juste l’imaginer) le duel entre Noye et Mag

     Noye’s sword was sunk deep in the giant’s throat, halfway to the hilt. The armorer had always seemed such a big man to Jon, but locked in the giant’s massive arms he looked almost like a child. “The giant crushed his spine. I don’t know who died first.” He took the lantern and moved forward for a better look. “Mag.” I am the last of the giants. He could feel the sadness there, but he had no time for sadness. “It was Mag the Mighty. The king of the giants.”

    La bataille est gagnée mais le futur est sombre. Jon a des idées mais refuse d’endosser le rôle de leader. C’est Aemon qui lui dit que c’est ce qu’il doit faire

    “We need to repair the outer gate as best we can and then block up this section of the tunnel. Rubble, chunks of ice, anything. All the way to the second gate, if we can. Ser Wynton will need to take command, he’s the last knight left, but he needs to move now, the giants will be back before we know it. We have to tell him—”

    “Tell him what you will,” said Maester Aemon, gently. “He will smile, nod, and forget. Thirty years ago Ser Wynton Stout came within a dozen votes of being Lord Commander. He would have made a fine one. Ten years ago he would still have been capable. No longer. You know that as well as Donal did, Jon.”

    It was true. “You give the order, then,” Jon told the maester. “You have been on the Wall your whole life, the men will follow you. We have to close the gate.”

    “I am a maester chained and sworn. My order serves, Jon. We give counsel, not commands.”

    “Someone must—”

    “You. You must lead.”

    “No.”

    “Yes, Jon. It need not be for long. Only until such time as the garrison returns. Donal chose you, and Qhorin Halfhand before him. Lord Commander Mormont made you his steward. You are a son of Winterfell, a nephew of Benjen Stark. It must be you or no one. The Wall is yours, Jon Snow.”

    C’est littérairement classique et très satisfaisant. Sur le fond, s’il n’y a personne d’autre qu’un bleu comme Jon Snow, la Garde est vraiment en très mauvaise posture.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #185358
    DJC
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    Merci à vous 2 🙂 plein de suspense en primo-lecture en effet, la Garde va t’elle tenir, faillir..  et en 2e j’ai beaucoup aimé aussi, je me suis attaché aux détails, dont vous avez déjà relevé les principaux.

    Je suis très fan de l’attaque de nuit, avec la très cinématographique découverte « éclairée » progressive des forces de l’adversaire. Très fan aussi de la scène hors champs avec Mag & Doyle. L’adaptation TV était un grand moment aussi (je crois!).

    Je me permets de compléter un peu pour « they cannot pass » : https://en.wikipedia.org/wiki/They_shall_not_pass

    Vivement la suite 🙂

    #185359
    R.Graymarch
    • Barral
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    L’adaptation TV était un grand moment aussi (je crois!).

    Pas grand fan de la série ici, mais cette scène fout les poils.

    https://youtu.be/KofsFArQNyY

    Une grande réussite à mes yeux

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    #185368
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Je me permets de compléter un peu pour « they cannot pass » : https://en.wikipedia.org/wiki/They_shall_not_pass

    Vivement la suite 🙂

    J’avais complètement oublié le « no pasaran » (et pourtant, il est tellement passé dans le langage courant !) ! Je n’ai vraiment vu que la référence à Gandalf. D’autant que si mes souvenirs sont bons, la mort de Gandalf était le premier gros traumatisme littéraire de GRRM. Il faut dire qu’en ce moment, je lis à mon aînée le Seigneur des Anneaux en lecture du soir, alors j’ai un peu le cerveau dedans (c’est top, ça lave bien la tête après la série télé dérivée et elle a maintenant l’âge de le comprendre et d’en apprécier l’essentiel… et elle réclame !). Mais j’avoue que j’ai aussi eu en tête Panoramix dans le Domaine des Dieux d’Alexandre Astier .

    #185378
    DJC
    • Pas Trouillard
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    Un grand « ooooooh oui » à tous les deux 😀

    #185395
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    Merci Emmalaure pour cette analyse du chapitre. J’avoue qu’à première lecture, prise dans le déroulement de l’action, je n’avais pas prêté attention au « ils ne passeront pas  » gandalfien et contrairement à toi, je n’avais fait le rapprochement qu’avec le seul « no pasarán ».

    De même que l’affolement des mammouths m’avait rappelé directement l’utilisation des éléphants de guerre dans les royaumes hellénistiques et surtout les éléphants de la deuxième guerre punique. Mais je n’avais pas songé aux mûmakils de Tolkien, pendant la bataille des Champs de Pelennor.

    Dans la même veine, le discours de Jon au sommet du Mur destiné à galvaniser les troupes est calqué sur les discours des capitaines antiques – véridiques ou reconstitués de toutes pièces (Alexandre, Jules César, Hannibal), abondamment repris dans les péplums, les westerns et plus généralement les films de guerre où il y a toujours un gradé gueulard qui passe bien 5 min à discourir pendant que les obus pleuvent de tous côtés. 😂

    L’ensemble baigne donc dans une atmosphère très cinématographique où, sous la démesure de la bataille, pointent les références au genre western du fort assiégé, des éclopés en sous-nombre que l’héroïsme de quelques uns parvient à épargner. Ne manque que l’arrivée inattendue et salvatrice de la cavalerie : on la retrouvera au chapitre 74.

    Curieusement, Jon ne pense pas à Vent Gris, le loup de Robb.

    Je ne trouve pas cela si curieux car depuis son départ pour la Forêt Hantée, Jon a eu bien d’autres loups à fouetter que de songer à la guerre à Westeros et donc à Robb. L’intervention d’un loup géant à Reine-Couronne – toute récente –  a été en soi si stupéfiante et si invraisemblable à ses yeux qu’il me semble tout naturel qu’il associe la couleur grise du loup du rêve au pelage d’Été.

    Quant à la mort de Lady, l’événement date; on ne sait pas trop comment il l’a appris (un message de Robb, Luwin après que les restes de Lady ont été rapportés à Winterfell ?) Le lecteur apprend seulement dans AGOT 53, Jon VII que Jon est au courant de ce qui est arrivé à Darry, tandis que Bran se souvient de l’arrivée des restes dans le chapitre suivant.

    Leurs loups pouvaient les sauvegarder, mais Lady est morte et Nymeria perdue. Les voilà toutes seules au monde.

    Dans le chapitre qui nous occupe, une partie de l’intérêt de ce rêve récurrent réside dans l’avance qu’a le lecteur sur Jon sur la connaissance des événements, qui répète le motif du  » You know nothing, Jon Snow ». Il semble que ce rêve soit très exactement concomitant des Noces Pourpres d’après la chronologie donnée par le wiki.

    Autre point intéressant du rêve : Jon a bien compris, après avoir failli être éborgné par l’aigle d’Orell, qu’après sa mort, un zoman a une forme de survie dans son animal. Ayant appris par mestre Aemon, dans ASOS 49, que Bran et Rickon ont été tués par Theon, Jon pense que son petit frère est mort définitivement dans son loup des mains des sauvageons à Reine-Couronne d’où l’expression : for good and all.

    If so, Bran was lost to him for good and all. / Alors, c’est Bran que lui-même avait perdu pour jamais, cette fois.

    Enfin, je voudrais souligner un dernier point. Emmalaure a raison de dire que :

    C’est une constante du parcours de Jon – dont le personnage historique préféré est le jeune roi Dragon – mais qui a choisi une voie qui l’éloigne constamment de la gloire et des hauts faits dignes d’être chantés :

    Cet éloignement se traduit par le refus du pouvoir par deux fois dans le chapitre et se poursuivra dans les chapitres suivants, jusqu’à son élection au chapitre 80. Ses refus répétés font de lui une figure du motif littéraire médiéval du « rex renitens » (= le roi qui résiste, qui s’oppose [à être roi]) mais qui finalement, parce qu’il devient roi, chef, guide malgré lui, montre qu’il est précisément celui qui, par ses vertus, saura servir ses sujets et non dominer comme un tyran. Ironique quand on sait comment s’achève ADWD pour Jon.

    Je vous laisse le fil Twitter de l’excellent Actuel Moyen Âge qui explique la figure du rex renitens mieux que moi.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années par Ysilla.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #185563
    Tybalt Ouestrelin
    • Pas Trouillard
    • Posts : 625

    Merci @emmalaure pour cette analyse avancée de ce chapitre. J’y lis toujours des choses auxquelles je n’aurai pas songé, des liens qui ne me sont pas venus.

    Je me souviens qu’en primo lecture je ne voyais aucun espoir pour une quelconque victoire et ce dès la première bataille de Chateaunoir. Un groupuscule acculé avec des enfants qui ne peuvent pas vraiment participer à la défense, face à une armée de monstres presque infinie, on se croirait au gouffre de Helm. Une ambiance de fin du monde. Et aucun espoir qu’une cavalerie débarque à l’aube du cinquième jour.

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

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