ASOS 77 – Jon XI

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    Hizieł
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    ASOS 77 – Jon XI
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 76, Samwell IV ASOS 78, Tyrion XI

    Nous nous retrouvons aujourd’hui pour un nouveau chapitre de Jon, qui suit directement un autre chapitre également sur le Mur (celui de Samwell), tandis que le dernier chapitre de Jon ne remontait déjà pas loin non plus.
    Pourtant, à la différence de ces chapitres qui faisaient pas mal avancer l’intrigue (avec les pourparlers à la fin de la Bataille du Mur, l’arrivée de l’armée de Stannis pour l’un, et pour l’autre le récit de l’arrivée de Sam à Châteaunoir et les intrigues pour l’élection du nouveau Lord Commandant), le chapitre qui nous intéresse aujourd’hui offre un cadre plus restreint, moins fourni, mais pourtant riche sur la caractérisation de ses trois personnages principaux : Jon, Stannis, et Melisandre.

    Le déroulement du chapitre est donc logiquement assez linéaire et simple : s’il y a bien, comme souvent, un début in medias res avec Jon qui entraîne Satin dans la cour de Châteaunoir, pas de retour en arrière narratif mais directement la suite chronologique de la journée de Jon avec Melisandre qui vient le chercher pour lui demander de la rejoindre, ainsi que Stannis en haut du Mur pour parler.
    Une fois tous les trois rassemblés sur le faîte du Mur, une discussion s’engage entre eux, qui se prolongera jusqu’à la fin du chapitre, abordant les suites de la Bataille du Mur, et plus généralement l’avenir, de Jon comme du royaume, qui sont liés dans l’esprit de Stannis.

     

    Le début du chapitre rappelle furieusement AGoT quand Jon Snow avait repris officieusement le rôle de ser Alliser en entraînant ses amis au maniement des armes et notamment Sam. C’est justement à ce moment-là de la première intégrale que Jon avait compris (avec un peu d’aide de Donal Noye) que ces camarades étaient désormais ses frères, sa nouvelle famille. On peut donc comprendre qu’après l’annonce de la mort de Robb, nouvelle perte dans sa famille « biologique » (pour laquelle on n’observe dans ce chapitre que peu de réaction de sa part), il se tourne une fois encore vers sa famille choisie, en l’entraînant.

    Puis arrive dans son dos Mélisandre pour lui demander de rejoindre Stannis en haut du Mur, et c’est l’occasion de voir que comme beaucoup, Jon a rapidement compris son influence et le fait qu’elle soit la véritable reine de Stannis.

    Une fois arrivé en haut du Mur, Jon hésite sur l’attitude à adopter mais s’agenouille rapidement et alors que Stannis introduit la conversation de manière assez classique : « J’en ai entendu dire tant et plus à ton sujet », Jon le devance en reconnaissant d’emblée tout ce qui peut lui être reproché, comme pressé de confesser ses torts.

    Stannis, lui, s’arrête premièrement de façon assez singulière sur les rumeurs d’un Jon zoman pour savoir ce qu’il en est vraiment, et là encore Jon répond rapidement et déborde de cette seule question pour continuer de reconnaître ses écarts, du passage chez les sauvageons à la rupture de son vœu de chasteté avec Ygrid en passant par son rôle dans la mort de Qhorin Mimain.

    Dans la suite de son échange avec Stannis qui constitue le reste du chapitre, Jon s’honore par son humilité en redistribuant les lauriers que Stannis lui attribue comme faits d’armes : la découverte du poignard de verredragon ce n’est pas lui mais Fantôme justement, la défense de la porte lors de la Bataille du Mur ce n’est pas lui mais Donal Noye, et la capture du fils de Mance et de Val (que Stannis confonds d’ailleurs avec Della, morte lors de la naissance de son fils) ce n’était qu’une formalité une fois que l’armée de Stannis avait mis les sauvageons en déroute.

    Jon en profite également pour tenir la promesse faite à Val lors du chapitre précédent en demandant à Stannis de lui permettre de présenter à Mance son fils, multipliant les arguments, mais finalement la conversation déviera sans que Stannis n’ai donné un accord ou refus définitif.

    Stannis revient en effet au sujet stratégique du moment à savoir, que penser de l’honneur des sauvageons : leur honneur global en tant que peuple, aussi bien que plus particulièrement celui des chefs : Mance, Clinquefrac ou encore Tormund. Comme demandé, Jon répond avec franchise et sans cacher la proximité qu’il a cultivée en marchant avec eux (en particulier Tormund) ou son inimitié farouche à Clinquefrac.

    De l’honneur des sauvageons, Stannis dévie la conversation sur l’honneur et la personnalité de Jon lui-même, qui sort son joker « Je suis un homme de la Garde de Nuit », manière assez pertinente de ne pas trop se dévoiler en se plaçant comme un membre « quelconque » de cet ordre, tout en définissant implicitement ses propres valeurs, qui correspondent (pour lui) à celles de la Garde : abnégation, neutralité, honneur, etc.
    Stannis, peut-être justement du fait de la diversité de valeurs que chacun peut mettre derrière la Garde de Nuit, écarte d’un revers de main cette réponse, cochant du même coup une case du bingo personnel de @DNDM : « Des mots. Les mots sont du vent ».
    Plus loin, Jon y reviendra cependant plusieurs fois, rappelant tantôt que son « épée est vouée à la Garde de Nuit » ou qu’il « est et reste un frère de la Garde de Nuit ».

    Progressivement ensuite, Stannis dévoile le destin commun qu’il a envisagé pour Jon et le Nord. Face à ces propositions successives, Jon ne sait trop quoi en penser, et alterne argument rationnel (« Winterfell n’est plus. Theon Greyjoy y a porté la torche »), argument légaliste « Votre Majesté oublie un détail, je suis un Snow, pas un Stark » ou moral « je me suis agenouillé devant un arbre-cœur et j’ai prêté serment ».
    Comme précédemment, Melisandre comme Stannis ne font que peu de cas de ces arguments, et trouvent plusieurs fois des contre-arguments sur les mêmes plans rationnel, légaliste et moral (avec Melisandre qui dégaine son « Point R’hllor-Win » : un problème de barral ? N’hésitez plus : brûlez-le !).

    Laissant Jon réfléchir, Stannis enchaîne sur ce qu’il envisage pour les sauvageons, à savoir leur permettre de passer le Mur et de s’établir dans le Don, en ayant conclu que l’heure n’était plus à la guerre entre Sudiers et sauvageons alors qu’un ennemi commun plus dangereux approche. Jon, qui en était arrivé aux mêmes conclusions, est séduit par l’idée ; mais moins par la solution concrète proposée par Stannis à savoir le mariage de Val et Jon pour sceller cette alliance, qui en effet semble une manœuvre par trop sudière pour convaincre les sauvageons (sans parler de Val elle-même), et il se permet même d’en rire tant il trouve cette solution invraisemblable.

    Sur toutes ces questions, Jon joue la montre en demandant davantage de temps pour y réfléchir et le chapitre se termine sur Stannis lui rappelant que la patience n’est pas son fort, et on remarque la petite phrase qu’il glisse comme si de rien n’était : « tes frères vont s’en rendre compte incessamment » : histoire de dire qu’il compte (enfin) se mêler de l’élection du Lord Commandant, qui traîne en longueur et de laquelle il s’était pour l’instant tenu éloigné ? A suivre …

    Comme évoqué, ce chapitre est riche pour ce qu’il nous apporte sur ses 3 protagonistes, et en particulier sur Jon et Stannis, sur lesquels je propose de m’appesantir un peu.

    De Jon Snow à Jon Stark

    Pour Jon, ce chapitre est celui d’une quête d’identité (topos emblématique d’ASOIAF, et de Jon en particulier [auriez-vous déjà entendu parler de cette sombre théorie méconnue de R+L = J ?]), qui pour la première fois se voit proposer de passer de Jon Snow à Jon Stark. Cette conversion devient possible à travers son échange avec Stannis, comme l’illustre l’opposition entre son début et sa fin « Je vous amène le Bâtard de Winterfell, Sire », dit Melisandre ; « Me jurer ta foi pour te relever Jon Stark, Sire de Winterfell« . On remarquera d’ailleurs que la VF permet même le simple déplacement du « Sire » dans la phrase entre le début et la fin, mais ce n’est pas le cas en VO (Your Grace / Lord).

    Tout au long du chapitre, Stannis utilise du « Lord Snow » pour le désigner (même avant de lui avoir fait la proposition de concrètement le lordifier), amenant Jon à le reprendre à chaque fois « Je ne suis pas Lord, Sire ». C’est d’ailleurs là aussi un motif assez récurrent dans la saga, notamment Arya et ses constants « I’m a girl » dans AGoT, à l’inverse ses « I’m not a girl » dans ACoK (sans parler de ses « I’m no one » plus tard), mais aussi Brienne qui reprend Jaime à chaque fois qu’il l’appelle fillette (« My name is Brienne, not wench »), etc.

    Sur le sujet des titres plus particulièrement, puisque c’est le cas ici de « Lord » Snow, on se souviendra de Janos Slynt récemment qui reprenait Jon à chaque fois pour avoir du « messire », là où ici on remarque que Jon utilise naturellement le « Sire » pour Stannis, comme quoi c’est aussi une question de crédibilité.

    Mais au-delà de ce motif éprouvé, ici, Lord Snow ça renvoie également au surnom dont ser Alliser l’a affublé dès son arrivée, et que beaucoup d’autres dans la Garde ont repris, tantôt affectueusement ou de manière blessante. Surtout, ce qui était jusque là un surnom (qui certes, en appuyant sur sa bâtardise, pouvait tout de même également servir comme « carapace » pour Jon, suivant le conseil de Tyrion d’en faire sa force, pour que personne ne puisse s’en servir pour le blesser), devient tout à coup réel et envisageable.

    Pourtant, Jon n’arrive pour l’instant pas à se résoudre à ce changement d’identité (et aux prérogatives qu’il recouvre), et ce en particulier parce qu’il lui demanderait

    « qu’une chose à faire …
    … se parjurer une nouvelle fois.
    Et, cette fois, sans qu’il s’agisse d’un stratagème ».

    C’est pour moi l’une des phrases les plus fortes du chapitre (qui en plus, en VO comme en VF est mise en valeur dans la mise en page).

    En effet, tout ses derniers chapitres (et celui-ci ne fait pas exception), on voit Jon souffrir en portant sur ses épaules le poids des conséquences de ses choix précédents, et en particulier de son / ses « parjures » (en rejoignant les sauvageons, et en s’acoquinant avec Ygrid).

    On a vu en effet que c’est tellement lourd pour lui que c’est la première chose dont il se décharge au tout début de sa conversation avec Stannis (c’est en même temps aussi tout ce que ses détracteurs utilisent pour le désavouer, et face à la rigueur de Stannis, ces écarts pourraient lui coûter cher). De même, il ne s’est toujours pas non plus remis de sa décision de quitter (et ainsi perdre) Ygrid, à laquelle il repense en parlant avec Tormund dans son chapitre précédent (ils trinquent d’ailleurs à elle), qu’il revoit dans Melisandre (« baisée par le feu »), comme icône du peuple libre tout entier (« mettre en balance les cheveux rouges d’Ygrid et les prunelles bleu glacé des créatures »), ou enfin quand plusieurs fois il se dit qu’il aurait voulu rester dans la caverne avec elle.

    Et alors même qu’il n’arrive pas à digérer ces parjures et renoncements précédents, voilà qu’il devrait en assumer un nouveau, et c’est ce point précisément qu’il n’arrive pas à dépasser pour l’instant.

    Rapide détour sur Stannis, vu pour la première fois à travers les yeux de Jon

    C’est assez rare dans la saga jusqu’à présent d’avoir eu une image précise du personnage qu’est Stannis de la part de personnes qui le côtoient directement, hors de celle décrite par Davos.

    Ce qui m’a tout d’abord fait tiquer, c’est son habitude de n’envisager les personnes et leurs actes qu’uniquement de manière purement logique, sans prendre en compte leur personnalité propre (logique à toute épreuve dont il fait certes en premier lieu preuve lui-même) : Samwell n’est pas Sam mais « le fils de Randyll Tarly » ; pour Davos, il rappelle que s’il est source de bons conseils c’est « en dépit de son humble naissance », enfin ce ne semble pas tellement être à Jon Snow qu’il parle mais au bâtard d’Eddard et demi-frère de Robb : « et tu es toi le bâtard de Ned Stark ».

    Jon, comme beaucoup de lecteurs (j’en fais partie), connaît par ailleurs ce moment de dureté froide et antipathique qui se dégage de Stannis lorsqu’il dit sa pensée sans ambages ni empathie aucune.

    « Tant de dureté venait de balayer ce que Jon avait pu jusqu’alors éprouver de sympathie pour son vis-à-vis ».

    Sa manière par exemple de parler d’Eddard (qui l’a pourtant soutenu, en y perdant la vie), en répétant explicitement à deux reprises : « Il n’était pas un ami à moi » ; ou encore sa vision de Robb comme « rebelle et traître résolu à me voler la moitié de mon royaume » si elles peuvent factuellement se défendre, n’aident pas à tisser des liens, et caractérisent plutôt la froideur raide du personnage, sur laquelle je propose justement de revenir, puisqu’elle s’inscrit dans une opposition plus large, récurrente dans la saga, et qui traverse également ce chapitre : l’opposition entre le froid et le chaud, la glace et le feu (c’est marrant, cette formulation me dit quelque chose, on devrait en faire une Chanson …).

    En effet, ce chapitre est rempli de cette lutte entre chaud et froid, et de manière assez surprenante, ce n’est pas tant la confrontation Melisandre / Jon qui en est à l’origine mais à la place celle de Melisandre et Stannis.

    Concernant Melisandre, pas grand chose de neuf de ce côté-là, elle exalte la chaleur comme à son habitude, tant par sa couleur brûlante (« prunelles rouges, odeur rouge, jupes rouges, cheveux cuivrés, mains chaudes, rubis »), par ses actions passées (les flambées nocturnes évoquées par Jon ou l’aigle d’Orell qu’elle reconnaît avoir brûlé) que par son discours avec sa réponse à Jon (qui lui demande si elle n’a pas froid) : « Non jamais […] Le feu du Maître vit en moi » ou sa proposition de brûler les barrals. D’ailleurs en sa présence, lorsqu’elle monte avec Jon, le Mur « suinte », belle illustration de cette confrontation glace / feu.

    Le froid est en effet lui aussi logiquement présent, avec le Mur, et la neige tout d’abord, mais aussi la bise glacée.
    Or, le représentant du froid dans ce chapitre est en fait Stannis, par sa personnalité mais aussi sa description physique. Jon s’habille d’ailleurs chaudement pour rejoindre Stannis en haut du Mur, comme si c’était le cadet Baratheon qui en était la cause : « la bise et le froid seraient là-haut encore plus mordants ».

    Lors de la montée, lorsque Melisandre fait sentir à Jon sa propre chaleur, elle prononce une phrase très intéressante qui introduit la conclusion, volontairement crackpot de cette analyse de chapitre :

    Voilà quelle sensation devrait procurer la vie. Il n’y a de froid que la mort.

    L’Autre Stannis

    Dans ce chapitre, assez étonnamment , les descriptions de Stannis le rapprochent beaucoup de la figure de l’Autre, tel que nous le connaissons.
    Déjà par cette froideur de caractère, qui n’est plus à prouver, mais aussi par sa stature et sa « taille de colosse » mais maigre, avec sa « main maigre, osseuse » ses « traits décharnés », ses « mâchoires bloquées ». « Bloquées, ses épaules et son cou l’étaient tout autant de même que son poing droit ». Squelettique, décharné, crispé et raide en plus d’être froid : cette description ne vous rappelle pas quelque chose ?

    Se rappelant l’analogie de Donal Noye sur les frères Baratheon et les métaux, dans laquelle il comparait Stannis au fer, noir, dur et solide, Jon va même jusqu’à qualifier Stannis de « ce roi cassant ».

    De la même manière, Jon insiste dans sa description de Stannis sur ses traits sombres et le bleu qu’il dégage : « ses yeux bleus vous faisaient l’effet d’étangs bleus sans fonds » ; sa barbe courte « bleu-noir », « ces yeux d’un bleu si sombre qu’il avait ».

    Enfin, je trouve très intéressantes les deux phrases qui se répondent et rajoutent une couche dans ce rapprochement Stannis / Autre, avec la première confrontation glace / feu :
    « L’œil bleu du roi et le regard rouge de la femme rouge« 
    et la seconde en parallèle :
    « mettre en balance les cheveux rouges d’Ygrid et les prunelles bleu glacé des créatures« .

    Pour le rouge des deux confrontations, le lien se fait rapidement puisqu’en début de chapitre Jon avait justement réutilisé pour Melisandre le qualificatif « baisée par le feu » (d’ordinaire réservée à Ygrid) ; ce qui nous laisse donc le rapprochement Stannis / Autres côté bleu …

    Pour un Stannis qui se réclame d’Azor Ahai dans ce chapitre et demande à Jon de s’unir avec lui contre les créatures, est-ce que ce ne serait pas beau qu’il devienne lui-même un Autre plus tard dans la saga ?

    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 10 mois par Hizieł. Raison: ajout de la navigation
    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 10 mois par Hizieł.

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
    L'incompris Winni Naz Puur dans DOH 9 - "Tous ceux qui veulent changer Meereen"

    #187586
    R.Graymarch
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    (pensez au panneau de navigation quand vous écrivez votre message, c’est plus pratique). EDIT : merci!

    « Oh chouette, un chapitre de Jon, on va avoir immédiatement le dénouement de l’élection !!! ». Sauf qu’en fait non (oups)

    Jon entraîne Satin comme il peut. Au moins, on peut voir qu’il a grandi par rapport à son arrivée au Mur où il battait les jeunes recrues qui n’avaient pas eu la chance d’avoir un maître d’armes dans leur enfance. Mais le silence s’installe quand Mélisandre (et six hommes de la reine) viennent le chercher pour voir Stannis

    The king would speak with you, Jon Snow.”

    Jon thrust the practice sword into the earth. “Might I be allowed to change? I am in no fit state to stand before a king.”

    “We shall await you atop the Wall,” said Melisandre. We, Jon heard, not he. It’s as they say. This is his true queen, not the one he left at Eastwatch.

    Après s’être changé, Jon tente d’en savoir plus mais en vain (en revanche, Mélisandre lui rappelle bien que Stannis est roi). Dans la cage, il observe Mélisandre

    The day was bright and the Wall was weeping, long fingers of water trickling down its face and glinting in the sun. In the close confines of the iron cage, he was acutely aware of the red woman’s presence. She even smells red. The scent reminded him of Mikken’s forge, of the way iron smelled when red-hot; the scent was smoke and blood. Kissed by fire, he thought, remembering Ygritte. The wind got in amongst Melisandre’s long red robes and sent them flapping against Jon’s legs as he stood beside her. “You are not cold, my lady?” he asked her.

    She laughed. “Never.” The ruby at her throat seemed to pulse, in time with the beating of her heart. “The Lord’s fire lives within me, Jon Snow. Feel.” She put her hand on his cheek, and held it there while he felt how warm she was. “That is how life should feel,” she told him. “Only death is cold.”

    Le roi est seul, sur le Mur. Sympa pour l’ambiance mais il doit quand même faire ultra froid

    Stannis turned to study him. Beneath his heavy brow were eyes like bottomless blue pools. His hollow cheeks and strong jaw were covered with a short-cropped blue-black beard that did little to conceal the gauntness of his face, and his teeth were clenched. His neck and shoulders were clenched as well, and his right hand. Jon found himself remembering something Donal Noye once said about the Baratheon brothers. Robert was the true steel. Stannis is pure iron, black and hard and strong, but brittle, the way iron gets. He’ll break before he bends. Uneasily, he knelt, wondering why this brittle king had need of him.

    “Rise. I have heard much and more of you, Lord Snow.”

    Toute leur conversation est passionnante, il y aurait tant à en dire (mais je ne vais pas tout citer… et c’est dur). Stannis jauge très fortement Jon et ce dernier n’est pas à l’aise car il le sent. Le personnage de Stannis est franchement très bien écrit car on voit sa droiture, sa rigidité mais en même temps, si on compare à plein d’autres personnages, il est juste. Pas commode, mais juste. Il pose les bonnes questions et écoute les réponses. Et il sait marquer des points auprès de Jon

    “I believe you,” the king said.

    That startled him. “Why?”

    Stannis snorted. “I know Janos Slynt. And I knew Ned Stark as well. Your father was no friend of mine, but only a fool would doubt his honor or his honesty. You have his look.” A big man, Stannis Baratheon towered over Jon, but he was so gaunt that he looked ten years older than he was. “I know more than you might think, Jon Snow. I know it was you who found the dragonglass dagger that Randyll Tarly’s son used to slay the Other.”

    “Ghost found it. The blade was wrapped in a ranger’s cloak and buried beneath the Fist of the First Men. There were other blades as well . . . spearheads, arrowheads, all dragonglass.”

    “I know you held the gate here,” King Stannis said. “If not, I would have come too late.”

    Stannis se laisse presque aller à la sensiblerie en évoquant Donal Noye, c’est dire !! (ou sinon c’est purement stratégique) Il est moins tendre avec Mormont (et au passage on a des infos sur la mort de Della et les manigances de Mélisandre)

    “Your Lord Mormont trusted too easily. Else he would not have died as he did. But we were speaking of you. I have not forgotten that it was you who brought us this magic horn, and captured Mance Rayder’s wife and son.”

    “Dalla died.” Jon was saddened by that still. “Val is her sister. She and the babe did not require much capturing, Your Grace. You had put the wildlings to flight, and the skinchanger Mance had left to guard his queen went mad when the eagle burned.” Jon looked at Melisandre. “Some say that was your doing.”

    She smiled, her long copper hair tumbling across her face. “The Lord of Light has fiery talons, Jon Snow.”

    Jon, sympa, se fait l’émissaire de Val. Stannis pousse ses questions jusqu’à demander s’il y a de l’honneur dans certaines figures sauvageonnes (quand on sait où va finir Mance, forcément, on lit ça différemment). Puis, il se focalise sur Jon qui tente en vain d’éluder

    “Your father was a man of honor. He was no friend to me, but I saw his worth. Your brother was a rebel and a traitor who meant to steal half my kingdom, but no man can question his courage. What of you?”

    Does he want me to say I love him? Jon’s voice was stiff and formal as he said, “I am a man of the Night’s Watch.”

    “Words. Words are wind. Why do you think I abandoned Dragonstone and sailed to the Wall, Lord Snow?”

    “I am no lord, sire. You came because we sent for you, I hope. Though I could not say why you took so long about it.”

    Surprisingly, Stannis smiled at that. “You’re bold enough to be a Stark. Yes, I should have come sooner. If not for my Hand, I might not have come at all. Lord Seaworth is a man of humble birth, but he reminded me of my duty, when all I could think of was my rights. I had the cart before the horse, Davos said. I was trying to win the throne to save the kingdom, when I should have been trying to save the kingdom to win the throne.”

    /

    Stannis said. “It may be that this is your war as well, Lord Snow. If you will give me your help.”

    “My sword is pledged to the Night’s Watch, Your Grace,” Jon Snow answered carefully.

    That did not please the king. Stannis ground his teeth and said, “I need more than a sword from you.”

    Jon was lost. “My lord?”

    “I need the north.”

    The north. “I . . . my brother Robb was King in the North . . .”

    “Your brother was the rightful Lord of Winterfell. If he had stayed home and done his duty, instead of crowning himself and riding off to conquer the riverlands, he might be alive today. Be that as it may. You are not Robb, no more than I am Robert.”

    The harsh words had blown away whatever sympathy Jon might have had for Stannis. “I loved my brother,” he said.

    “And I mine. Yet they were what they were, and so are we. I am the only true king in Westeros, north or south. And you are Ned Stark’s bastard.” Stannis studied him with those dark blue eyes. “Tywin Lannister has named Roose Bolton his Warden of the North, to reward him for betraying your brother. The ironmen are fighting amongst themselves since Balon Greyjoy’s death, yet they still hold Moat Cailin, Deepwood Motte, Torrhen’s Square, and most of the Stony Shore. Your father’s lands are bleeding, and I have neither the strength nor the time to stanch the wounds. What is needed is a Lord of Winterfell. A loyalLord of Winterfell.”

    Jon tente de gagner du temps en disant que Winterfell a brûlé mais ça ne marche pas vraiment. Puis il ne comprend pas que le roi peut le légitimer. Mais ce serait encore renoncer à ses voeux…

    When Jon had been very young, too young to understand what it meant to be a bastard, he used to dream that one day Winterfell might be his. Later, when he was older, he had been ashamed of those dreams. Winterfell would go to Robb and then his sons, or to Bran or Rickon should Robb die childless. And after them came Sansa and Arya. Even to dream otherwise seemed disloyal, as if he were betraying them in his heart, wishing for their deaths. I never wanted this, he thought as he stood before the blue-eyed king and the red woman. I loved Robb, loved all of them . . . I never wanted any harm to come to any of them, but it did. And now there’s only me. All he had to do was say the word, and he would be Jon Stark, and nevermore a Snow. All he had to do was pledge this king his fealty, and Winterfell was his. All he had to do . . .

    . . . was forswear his vows again.

    And this time it would not be a ruse. To claim his father’s castle, he must turn against his father’s gods.

    Stannis révèle son plan avec les sauvageons (dont Mance) tout en taisant certains points cruciaux : tuer Mance (cough) et repeupler le Don avec les sauvageons s’ils le reconnaissent comme roi

    (Sympa pour ton ex, Jon)

    He did not fool himself; the free folk would make for unruly subjects and dangerous neighbors. Yet when he weighed Ygritte’s red hair against the cold blue eyes of the wights, the choice was easy.

    Sauf que pour que cela marche, il faut que Jon épouse Val (son avis à elle ? Stannis s’en moque). Cela dit, si Jon devient Stark, il ne sera plus pris par son voeu de célibat. Stannis presse Jon d’accepter ou refuser le package. Jon demande du temps et en obtient. Un peu

    “Does this mean you will not wed the girl? I warn you, she is part of the price you must pay, if you want your father’s name and your father’s castle. This match is necessary, to help assure the loyalty of our new subjects. Are you refusing me, Jon Snow?”

    “No,” Jon said, too quickly. It was Winterfell the king was speaking of, and Winterfell was not to be lightly refused. “I mean . . . this has all come very suddenly, Your Grace. Might I beg you for some time to consider?”

    “As you wish. But consider quickly. I am not a patient man, as your black brothers are about to discover.” Stannis put a thin, fleshless hand on Jon’s shoulder. “Say nothing of what we’ve discussed here today. To anyone. But when you return, you need only bend your knee, lay your sword at my feet, and pledge yourself to my service, and you shall rise again as Jon Stark, the Lord of Winterfell.”

    Quelle classe, ce Stannis. Pas commode mais au moins quelqu’un qui ne pense pas qu’à ses intérêts (même s’il ne joue pas contre lui) et qui réfléchit au royaume. Et du coup pour Jon c’est inespéré, il a toujours voulu ça. En primolecture, j’ai dû me dire que c’était cruel de terminer sur ce cliffhanger. Que va faire Jon ? Et au fait, l’élection du lord commandant, on en est où ? 😀

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 10 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 10 mois par R.Graymarch.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #187604
    DJC
    • Pas Trouillard
    • Posts : 576

    Han ce chapitre !

    Bon tout a été dit par contre hihi

    Assez hallucinant que l’auteur arrive à rebattre si rapidement les cartes comme ça sur l’identité Stark de Jon Snow (sans parler de toute la géopolitique du Nord), après des chapitres entiers où il l’a déconstruite, notamment à l’arrivée au Mur, et ce chapitre en prend le contrepieds parfait.

    Yes ce cliffhanger tssss ! Je me souviens avoir sauté le chapitre suivant de Tyrion, pour savoir la suite (et aussi le suivant de Sam je crois même, haha !).

    J’avais jamais fait de lien entre Stannis et les Autres, intéressant point de vue ! Est-ce que ça sera exploité par la suite.. ?

    #187610
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    Voilà une belle présentation du chapitre et copieuse, Hiziel.

    Le début du chapitre rappelle furieusement AGoT quand Jon Snow avait repris officieusement le rôle de ser Alliser en entraînant ses amis au maniement des armes et notamment Sam. C’est justement à ce moment-là de la première intégrale que Jon avait compris (avec un peu d’aide de Donal Noye) que ces camarades étaient désormais ses frères, sa nouvelle famille. On peut donc comprendre qu’après l’annonce de la mort de Robb, nouvelle perte dans sa famille « biologique » (pour laquelle on n’observe dans ce chapitre que peu de réaction de sa part), il se tourne une fois encore vers sa famille choisie, en l’entraînant.

    C’est une remarque très juste et j’ajoute que cette évocation de Jon entraînant Satin sert à établir le lien avec le chapitre précédent, comme a toujours soin de le faire GRRM.

    Sam en fut réduit à le regarder s’éloigner à grands pas vers l’armurerie et le terrain d’exercice. Jon y passait le plus clair de son temps de veille. Ser Endrew étant mort et ser Alliser s’en fichant éperdument, Châteaunoir n’avait plus de maître d’armes ; aussi Jon avait-il pris sur lui de travailler avec la bleusaille – Satin, Tocard, Hop Robin le pied-bot, Emrick et Arron – afin de la dégrossir. ASOS 76, Samwell IV

    Dans ce chapitre, assez étonnamment , les descriptions de Stannis le rapprochent beaucoup de la figure de l’Autre

    Je n’ai pris conscience de ce parallèle qu’à la lecture de ton analyse. À noter toutefois que le bleu foncé des yeux de Stannis n’a rien à voir avec le bleu de glace flamboyant des Autres et des spectres. Ce détail m’incite à considérer que le rapprochement ne fonctionne pas à fond même si c’est troublant, en effet.

    Je dirais que la maigreur et les yeux bleus de Stannis le rapprochent davantage de Catelyn Stark (devenue LCDP) – Jon établit d’ailleurs le parallèle entre les deux personnages à cause de leurs yeux bleus foncés dans son chapitre suivant – et aussi à cause de leur rigidité de caractère, illustrée, chez Stannis, par sa rigidité physique. De plus, le lecteur, lui, saura bientôt que Stannis et Catelyn ont tous les deux à voir avec la magie de R’hllor, établissant un parallèle entre eux en miroir inversé : Mélisandre s’est emparée du fluide vital de Stannis pour susciter l’ombre qui a tué Renly, tandis que Catelyn va bénéficier du fluide vital de Béric Dondarrion.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 10 mois par Ysilla.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 10 mois par Ysilla.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #187613
    Céleste
    • Pas Trouillard
    • Posts : 748

    Pour un Stannis qui se réclame d’Azor Ahai dans ce chapitre et demande à Jon de s’unir avec lui contre les créatures, est-ce que ce ne serait pas beau qu’il devienne lui-même un Autre plus tard dans la saga ?

    Un Autre de feu peut-être, comme Béric.
    Une autre manière de voir les choses c’est de dire que Martin donne à Stannis de la symbolique Azor Ahai et de la symbolique Night’s King, il voudra s’installer à Fort Nox, il fait des trucs bizarre avec sa reine (Mel), et agit comme le LC au Mur, en plus de tout ce que tu as noté. Il n’est pas le seul à cumuler ces deux archétypes (Jon) ce qui a poussé, je pense, certains lecteurs à se dire qu’ils étaient le même personnage.

    On pourrait se dire en utilisant ce parallèle que les Autres sont un peu comme les ombres de Mélisandre mais en plus puissantes et côté glace, capables de se matérialiser et dématérialiser en brume. Ça serait de la magie des ombres au final puissante et évoluée utilisant peut-être des bébés comme chez Craster et dans la légende du NK.

    Il y a clairement un parallèle à faire pour le lecteur entre la création des Autres, Craster, le Night’s King/Queen et Stannis/Mélisandre.

    Je préfère le souffle du dragon à la bave de crapeau et la langue de vipère.

    #187617
    DJC
    • Pas Trouillard
    • Posts : 576

    @ysilla merci beaucoup pour tes compléments à chaque fois !

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