ASOS 81 – Sansa VII

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    ASOS 81 – Sansa VII
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 80, Jon XII ASOS 82, Épilogue

    Pour ce chapitre, Sansa Stark occupe la place d’honneur et conclut à la fois un tome haletant et un cycle qui s’est ouvert dès les premiers chapitres du premier tome, à Winterfell, puisqu’il va apporter la réponse à la toute première énigme posée – à savoir qui a tué Jon Arryn, la Main du roi Robert Baratheon. Cette mort avait poussé Robert jusqu’à Winterfell pour demander à son ami Eddard Stark de prendre sa place comme Main, et Eddard avait à son tour accepté dans le but de rendre justice à son ancien mentor en rassemblant des preuves contre les meurtriers présumés (la reine Cersei Lannister). En menant l’enquête, Eddard va lever le voile sur des secrets qui causeront sa chute.
    En somme, le départ d’Eddard Stark de Winterfell a ouvert le long cycle de la chute des Stark, débutant leur Longue Nuit, et à la fin du troisième tome, les différents membres de la famille sont soit morts, soit dispersés aux quatre vents et dépouillés de leur identité, et le château seigneurial – leur maison – a été incendié et déserté. On attend maintenant la nouvelle aube.

    Si ce chapitre de Sansa conclut un long cycle, il se situe également dans la suite narrative immédiate du chapitre précédent de Jon au Mur, comme s’il y avait un passage de relais entre les deux, et ces deux chapitres saturés de l’évocation de Winterfell et du désir de le reconstruire, forment une réponse au dernier chapitre d’ACOK, lorsque Bran quittait le Winterfell détruit par le feu du bâtard Bolton.

    Pleinement inscrits dans une intrigue globale, les chapitres de Sansa exploitent en outre des références littéraires et mythologiques qui offrent au personnage toute une dimension symbolique. Ici, l’extrême imbrication de l’action et du symbolisme littéraire dynamise le récit : en effet, les références de GRRM ne se font pas de manière gratuite, c’est-à-dire hors du cadre des schémas sur lesquels son oeuvre est bâtie, il lui donnent de la profondeur et préparent à mon sens le moment où à travers le troisième oeil de Bran nous découvrirons des pans du passé de Westeros en général, et de Winterfell en particulier. Néanmoins, pour la présentation, je vais séparer les deux, en commençant par des éléments d’analyse de la dynamique du récit : on verra comment le chapitre s’inscrit dans le récit général et le conclut, et en second lieu (probablement dans un autre post), comment GRRM exploite des références mythologiques et littéraires (entre autres, le conte de Blanche-Neige ou la figure de Perséphone, voire le mythe d’Orphée) et en particulier les zones d’ombre de ces récits pour les remplir avec ses propres histoires.

    1. La course de relais.

    Le chapitre de Jon s’est achevé à la nuit, dans le tumulte d’une élection surprise, au milieu des cris de joie ou de dépit des participants et même de ceux d’un gros corbeau, « snow, snow, snow ».

    She awoke all at once, every nerve atingle. For a moment she did not remember where she was. She had dreamt that she was little, still sharing a bedchamber with her sister Arya. But it was her maid she heard tossing in sleep, not her sister, and this was not Winterfell, but the Eyrie. And I am Alayne Stone, a bastard girl. The room was cold and black, though she was warm beneath the blankets. Dawn had not yet come. Sometimes she dreamed of Ser Ilyn Payne and woke with her heart thumping, but this dream had not been like that. Home. It was a dream of home.

    Sansa se réveille en pleine nuit, « avant l’aube » : on n’a pas d’indication qui nous permette de dire si elle se réveille exactement la même nuit où Jon vient d’être élu lord Commandant de la Garde de Nuit, mais cela n’a pas d’importance ici. Ce qu’il faut retenir, c’est que littérairement, la nuit qui a commencé avec Jon se poursuit avec Sansa, qui verra l’aube puis la journée suivante.

    Sansa ne va pas réussir à se rendormir tout de suite (comme Jon l’avait d’ailleurs fait au tout début de son chapitre), parce qu’elle a « la tête en ébullition » :

    I am not going back to sleep, Sansa realized. My head is all a tumult. She pushed her pillow away reluctantly, threw back the blankets, went to her window, and opened the shutters.

    Snow was falling on the Eyrie.

    J’ai cherché les occurrences du mot « tumult » dans ASOIAF, pour voir si GRRM en faisait un usage bien spécifique, et il en ressort qu’il est utilisé essentiellement pour une foule humaine qui crie et hurle et une seule autre fois pour le bruit assourdissant de la mer. Autrement dit, le tumulte provoqué par l’élection de Jon se retrouve dans la tête de Sansa, même s’il n’a pas la même origine et traduit chez Sansa son impossibilité à trouver le repos et le fait qu’elle soit assaillie d’une multitude de pensées mêlant Winterfell, les Eyrie, sa vie passée heureuse et celle présente loin d’être enchanteresse : les Eyrié sont en effet à peu près dépeuplés, inaccessibles, et notre pauvre princesse s’y trouve coincée entre des fantômes (jon fait aussi le tour des « fantômes » de Châteaunoir dans son chapitre), quelques vieilles personnes, un enfant de trois ans d’âge mental et un chanteur prédateur. Comme sinécure on a vu mieux !
    Pour renforcer encore la continuité du récit, tout le chapitre de Jon avait été occupé par ses pensées et ses rêves de Winterfell. Après sa renonciation, c’est Sansa qui reprend ce rêve-là à son compte : Sansa « rêve de la maison », à l’instar de Jon qui a imaginé Winterfell comme le lieu où il fonde une famille et accueille d’autres personnes qu’il est prêt à reconnaître comme sa famille : Val, le fils de Mance Rayder et de la soeur de Val, Samwell en « permission », la fille de Craster avec son fils que Sam a sauvés. En d’autres termes, le Winterfell rêvé de Jon est aussi une maison, sa maison idéale.

    Ce qui apparait comme un passage de témoin est encore renforcé par l’élément très concret que représente la neige dans le récit : la neige qui tombe renvoie directement au bâtard Jon Snow et c’est avec cette neige que Sansa va ériger son Winterfell de neige :

    The snow fell and the castle rose.

    Le silencieux Ghost est également présent, avec la neige :

    The snow drifted down and down, all in ghostly silence, and lay thick and unbroken on the ground.

    Si on peut être fortement tenté de voir dans ce chapitre qui relie aussi fortement le personnage de Sansa à celui de Jon l’anticipation d’un future reconstruction de Winterfell par Sansa, après une renonciation définitive de Jon, je pense qu’il faut rester prudent : GRRM nous a habitué à décevoir nos espoirs, et le Winterfell de neige dans la cour des Eyrié finit détruit par le petit Robert Arryn avec sa poupée jouant le rôle d’un géant. En outre, de la même façon que Jon renonce à son rêve avec l’arrivée de l’affamé Ghost, Sansa renonce aux siens après avoir planté la tête de la poupée sur les ruines du château :

    “If the tales be true, that’s not the first giant to end up with his head on Winterfell’s walls.”

    « Those are only stories, » she said, and left him there.

    2. Le marathon de la princesse !

    Cette dernière phrase qui clôt la première partie du chapitre montre également tout le chemin parcouru par Sansa depuis le début de la saga, et l’inscrit donc dans un mouvement narratif plus large, à travers notamment la synthèse qu’il réalise : depuis la convocation de sa mémoire d’enfant, lorsqu’elle était une princesse heureuse à Winterfell, à l’abri des attaques de l’hiver (au chaud sous les couvertures, ou même dans les serres chaudes du château de neige), jusqu’à ce que les assauts du monde réel – représenté ici par trois mâles prédateurs – viennent battre en brèche ses idéaux de contes de fées et de chevalerie :

    – le chanteur Marillion voudrait l’inscrire à son tableau de chasse :

    And Marillion. There is always Marillion. When he played for them at supper, the young singer often seemed to be singing directly at her. Her aunt was far from pleased. Lady Lysa doted on Marillion, and had banished two serving girls and even a page for telling lies about him.

    – Littlefinger est plus subtil mais il la prend par surprise et l’embrasse après être entré dans le Winterfell de neige sans permission explicite, avoir tendu des filets sous forme de brindilles entrecroisées pour le toit des serres chaudes, et avoir érigé avec elle une Tour Brisée bien phallique autour d’un bâton :

    When he had enough, he stepped over both walls with a single long stride and squatted on his heels in the middle of the yard.

    (…)

    His hands were deft and sure, and before long he had a crisscrossing latticework of twigs, very like the one that roofed the glass gardens of Winterfell.

    (…)

    The Broken Tower was easier still. They made a tall tower together, kneeling side by side to roll it smooth, and when they’d raised it Sansa stuck her fingers through the top, grabbed a handful of snow, and flung it full in his face.

    (…)

    Sansa tried to step back, but he pulled her into his arms and suddenly he was kissing her. Feebly, she tried to squirm, but only succeeded in pressing herself more tightly against him. His mouth was on hers, swallowing her words.

    – Le jeune Robert Arryn, troisième élément de la triade de tous les dangers, arrive là-dessus, avec ses cris et sa poupée, et ce charmant futur époux entreprend le viol symbolique de sa fiancée avec la même subtilité que Joffrey, en forçant la porte du château de neige.

    « Look, here comes a giant to knock it down. » He stood his doll in the snow and moved it jerkily. « Tromp tromp I’m a giant, I’m a giant, » he chanted. « Ho ho ho, open your gates or I’ll smash them and smash them. » Swinging the doll by the legs, he knocked the top off one gatehouse tower and then the other.

    A l’appui de la possible métaphore sexuelle, il y a le contexte que je viens de décrire, mais également les noces de Sansa et Tyrion plus tôt dans le même tome, où à l’issu du petit festin, Tyrion avait invité Sansa à monter dans la chambre afin de se faire défoncer la poterne du château :

    « I am, » the Imp confessed, « but not so drunk that I cannot attend to my own bedding. » He hopped down from the dais and grabbed Sansa roughly. « Come, wife, time to smash your portcullis. I want to play come-into-the-castle. »(Sansa IV, ASOS)

    A l’issu des trois tomes, la princesse Disney qu’était Sansa ne croit plus aux « belles » histoires et aux contes qu’on lui sert, comme le montrait déjà son escarmouche avec LF, juste avant le baiser : elle lui reproche de lui avoir menti en substituant à Winterfell le Val et les Eyrié, le castre symboliquement en « brisant » la tour qu’ils viennent d’ériger, et lui renvoie à la figure le fait qu’il n’a pas eu un comportement chevaleresque.

    and when they’d raised it Sansa stuck her fingers through the top, grabbed a handful of snow, and flung it full in his face. Petyr yelped, as the snow slid down under his collar. « That was unchivalrously done, my lady. »
    « As was bringing me here, when you swore to take me home. »

    En outre, Sansa a réalisé quasiment à la lettre, dans la 2e partie d’ASOS, le parcours résumé en deux temps forts dans une vision de la Naine de Noblecoeur :

    I dreamt of a maid at a feast with purple serpents in her hair, venom dripping from their fangs. And later I dreamt that maid again, slaying a savage giant in a castle built of snow. (Arya VIII, ASOS)

    Ainsi, alors qu’un nouveau jour s’est levé et qu’elle annonce renoncer aux histoires auxquelles elle croyait petite, Sansa semble renoncer en même temps à reconstruire Winterfell. Si l’aube se lève, ce n’est cependant pas encore sur la fin de la tragédie, au contraire : Sansa survit à la fin, mais c’est au prix de plusieurs sacrifices réels et symboliques.

    3. A storm of words !

    Course de relais, marathon, et maintenant l’épreuve de lutte, c’était un triathlon.
    En effet, la seconde partie du chapitre, qui a lieu dans la fin de l’après-midi, au moment où le jour tombe, est l’occasion d’une confrontation ouverte entre Sansa et sa tante Lysa, conséquence directe de la scène du matin. Si Sansa croit d’abord que Lysa lui en veut d’avoir provoqué la violente crise de Robinet chéri, sa tante la détrompe : elle lui reproche le baiser de Petyr.

    Sansa smoothed down the folds of her skirt. « I trust Lord Robert is better? I never meant to rip his doll. He was smashing my snow castle, I only . . . »
    « Will you play the coy deceiver with me? » her aunt said. « I was not speaking of Robert’s doll. I saw you kissing him. »
    The High Hall seemed to grow a little colder. The walls and floor and columns might have turned to ice. « He kissed me. »

    En interrogeant Sansa sur le baiser et sur qui l’a donné et reçu, Lysa va être amenée à déballer littéralement toute sa vie, à se mettre à nu, et à finalement lever le voile sur une autre énigme, celle de la mort de Jon Arryn. Sansa – toute à sa survie – n’est pas en mesure de comprendre toutes les implications de ce grand déballage, mais le lecteur, lui, profite de la violente joute qui se déroule sous ses yeux. En effet, comme dans une tragédie, les deux combattantes n’ont pas d’épées mais des mots qui pleuvent en tempête. Cette joute se déroule en deux temps bien distincts, avant que Littlefinger n’entre en scène pour y mettre un terme à sa manière :

    – Il y a d’abord la phase “verbale”, durant laquelle une Lysa furieuse assène un flot de paroles comme autant de coups d’épée, qui font reculer Sansa jusqu’à ce qu’elle s’avoue vaincue et demande merci :

    Lysa’s nostrils flared. « And why would he do that? He has a wife who loves him. A woman grown, not a little girl. He has no need for the likes of you. Confess, child. You threw yourself at him. That was the way of it. »

    Sansa took a step backward. « That’s not true. »

    (…)

    « How would you know? Were you there? » Lysa descended from the high seat, her skirts swirling.

    (…)

    « Have you no honor? » her aunt said sharply. « Or do you take me for a fool? You do, don’t you? You take me for a fool. Yes, I see that now. I am not a fool. You think you can have any man you want because you’re young and beautiful. Don’t think I haven’t seen the looks you give Marillion. I know everything that happens in the Eyrie, little lady. And I have known your like before, too. But you are mistaken if you think big eyes and strumpet’s smiles will win you Petyr. He is mine. » She rose to her feet. « They all tried to take him from me. My lord father, my husband, your mother . . . Catelyn most of all. She liked to kiss my Petyr too, oh yes she did. »

    Sansa retreated another step. « My mother? »
    (…)

    She (Lysa) looked down angrily. « Do you? »
    Is she drunk, or mad? « I was not born, my lady. »
    “You were not born. But I was, so do not presume to tell what is true. I know what is true. You kissed him!”

    De fait, il semble que Lysa a complètement perdu la tête en confondant sa soeur et sa nièce, et en tirant des conclusions qui n’ont rien à voir avec le propos : tu n’étais pas née quand Petyr jouait l’amoureux de Catelyn, donc tu l’as embrassé, paye ta logique !

    « Be quiet, I haven’t given you leave to speak. You enticed him, just as your mother did that night in Riverrun, with her smiles and her dancing. You think I could forget? That was the night I stole up to his bed to give him comfort. I bled, but it was the sweetest hurt. He told me he loved me then, but he called me Cat, just before he fell back to sleep. Even so, I stayed with him until the sky began to lighten. Your mother did not deserve him. She would not even give him her favor to wear when he fought Brandon Stark. I would have given him my favor. I gave him everything. He is mine now. Not Catelyn’s and not yours. »

    All of Sansa’s resolve had withered in the face of her aunt’s onslaught. Lysa Arryn was frightening her as much as Queen Cersei ever had. « He’s yours, my lady, » she said, trying to sound meek and contrite. « May I have your leave to go? »

    « You may not. »

    Manque de chance, Lysa ne va pas se contenter de la merci demandée, elle en rajoute une grosse couche, histoire de s’assurer de sa victoire, et Sansa enfonce le clou en servant à sa tante le mensonge que celle-ci semble attendre :

    « When they stole him from me, I made a promise to myself that I would never let it happen again. Jon wished to send my sweet Robert to Dragonstone, and that sot of a king would have given him to Cersei Lannister, but I never let them . . . no more than I’ll let you steal my Petyr Littlefinger. Do you hear me, Alayne or Sansa or whatever you call yourself? Do you hear what I am telling you? »
    « Yes. I swear, I won’t ever kiss him again, or . . . or entice him. » Sansa thought that was what her aunt wanted to hear.

    La seconde phase de la joute commence alors, à cet instant où Lysa victorieuse dévoile son intention de mettre à mort celle qui s’est rendue, en remplaçant les paroles par les gestes : l’atteinte n’est plus verbale, mais physique :

    « So you admit it now? It was you, just as I thought. You are as wanton as your mother. » Lysa grabbed her by the wrist. « Come with me now. There is something I want to show you. »
    “You’re hurting me. » Sansa squirmed. « Please, Aunt Lysa, I haven’t done anything. I swear it.”

    Lysa tire Sansa jusqu’à la Porte de la lune et la lui fait ouvrir avant de la pousser pour la précipiter au travers.

    Lady Lysa tira violemment sur le poignet de Sansa. Force étant de marcher ou de se laisser traîner, moindre mal parut de marcher (…).
    Elle (Sansa) tenta de se libérer. « POurquoi voulez-vous me montrer la Porte de la Lune ? »
    (…)
    – Ouvre-la, commanda Lysa. Ouvre-la ! je dis. Tu vas le faire ou j’appelle mes gardes. » Elle la poussa brutalement. (…)
    Sansa essaya de se reculer mais sa tante se tenait derrière, qui lui rattrapa le poignet puis, tout en plaquant son autre main entre les omoplates, la propulsa de toutes ses forces vers la porte béante. (…)
    Une nouvelle fois, elle (Sansa) essaya de se libérer, mais les doigts de sa tante s’enfonçaient comme des serres dans son poignet. Une nouvelle poussée lui arracha un cri aigu.
    (…) Lady Lysa la poussait inexorablement vers le gouffre, et ses quarante livres de plus lui donnaient l’avantage.

    Je dois avouer qu’à chaque lecture, j’ai peur pour Sansa, tant le récit est intense, entre les cris, notre héroïne qui perd sa chaussure et glisse, se rattrape de justesse aux cheveux de sa tante, et l’arrivée très opportune de Littlefinger.

    Pendant ce temps, Marillion, voix de Lysa qui remplace par son chant les mots de la reine des lieux, joue sa musique, qui accuse Sansa de duplicité et doit couvrir partiellement les bruits de lutte.

    Il y a d’autres moments dans la saga, où la musique a servi à couvrir certaines actions ou paroles. Tout d’abord, dans le premier chapitre de Sansa d’ASOS (l’arc de Sansa dans ce tome commence donc par une chanson et se termine aussi avec une chanson) : Sansa est invitée par les femmes Tyrell à partager leur dîner et la vieille Olenna Tyrell essaye de faire parler son invitée de Joffrey. Elle a entendu parler de la folie du prince et des mauvais traitements dont la petite Stark a fait l’objet, mais elle veut être certaine qu’ils n’étaient pas des mensonges. Elle fait donc chanter son fou à tue-tête, afin que les petits espions de Varys cachés dans les murs du Donjon Rouge soient incapables d’entendre autre chose que la cacophonie. Sansa lâche alors la vérité, et se voit proposer le mariage avec le frère aîné de Margaery, l’héritier de Hautjardin – un beau mariage en vérité, à la restriction près que l’héritier en question est estropié.

    Ce qu’on ne sait pas encore à ce moment, c’est que mamie Olenna mijote l’assassinat de Joffrey. La chanson couvre donc ici indirectement un régicide.

    L’autre crime couvert par la musique arrive dans le même tome (ASOS), il s’agit des Noces Pourpres. Dans cette scène, c’est une véritable cacophonie accompagnée du martèlement des tambours qui a masqué les cris et bruits de bataille. C’est le Frey préposé à l’organisation et l’intendance qui avait réglé cette partie-là, qui faisait partie de la mise en scène. Le crime n’était pas seulement un “kingslaying”, il était aussi un “kinslaying” puisque l’oncle du roi Robb était devenu l’époux d’une fille Frey; ainsi qu’un crime contre les droits de l’hôte, puisque perpétré à la fin d’un banquet où pain et sel avaient été partagés entre assassins et victimes.

    Aux Eyrié, Sansa est l’hôte de Lysa, et promise à son fils, le petit lord Arryn.

    Les paroles de la chanson de Marillion s’inscrivent elles aussi dans la continuation du chapitre, à la fois pour ce qu’elles racontent au premier degré – à savoir l’accusation qui pèse sur Sansa d’avoir voulu voler Littlefinger à lady Lysa – et leur sens symbolique – la rencontre très classique entre une “princesse” et son charmant “prince”, mais qui n’aurait peut-être pas lieu. En effet, dans la vo, chacun des trois verbes des trois petits couplets est précédé du préfixe -a dont le sens est négatif. La version française a rendu cet effet affirmation/négation en transcrivant le refrain “Nonny-hey” en “Nenny-hey”, dans lequel on peut entendre le vieux mot pour “non”, “nenni” (du reste, la négation en anglais s’entend également dans “nonny”). Le titre de la chanson “The False and the Fair” (traduit par « Double-jeu, franc jeu ») indique d’ailleurs clairement que la chanson joue sur les deux sens apparemment opposés, sur le mensonge et la vérité :

    “The lord he came a-riding upon a rainy day, hey-nonny, hey-nonny, hey-nonny-hey . . .”

    = « Le seigneur vient sans/à cheval par un jour pluvieux » (et peut-être qu’il ne vient pas du tout, en fait !)

    C’est le tout premier couplet, que Marillion chante dès que Lysa lui en donne l’ordre : Sansa a alors reconnu implicitement qu’elle avait embrassé Petyr Baelish et s’est engagée à ne pas recommencer. « Le seigneur chevauchant/ne chevauchant pas » pourrait donc représenter lord Petyr Baelish qui ne vient pas pour les beaux yeux de Sansa. Mais comme ce premier couplet est immédiatement suivi de Lysa qui entraîne sa nièce (à pied) vers la Porte de la Lune, on peut aussi y lire la menace du seigneur des lieux (en l’occurrence lady Lysa) qui vient appliquer sa justice, menace renforcée par le “rainy day” – “jour pluvieux” : en effet, dans la saga et en particulier dans ce troisième tome, la pluie est une référence directe aux “Pluies de Castamere”. C’est la chanson qui est jouée lors des Noces Pourpres comme signal pour les Frey de la mise à mort du roi Robb Stark, de ses vassaux et de son ost.

    “The lady sat a-sewing upon a rainy day,”

    = « La dame était assise et brodait/ne brodait pas par un jour pluvieux. »

    Ce couplet suit immédiatement la réplique de Lysa qui rappelle à Sansa que le matin, dans le jardin et dans la neige, elle était beaucoup plus hardie. La neige étant une version glacée de la pluie, l’image de la dame qui semble attendre le seigneur en brodant est tout autant ambiguë. Elle pourrait broder des vêtements de mariage, et l’on sait dans la saga que rares sont les mariages qui se finissent bien et où la mariée n’est pas livrée en pâture à une bête pleine de convoitise. Mance Rayder, le Roi d’au-delà du Mur, a raconté à Jon Snow comment il a déserté : une sauvageonne, fille d’une guérisseuse/sorcière, avait soigné ses blessures graves, les avait recousues (“sew”), et avait aussi recousu (sew) son manteau noir avec du ruban rouge en étoffe précieuse. N’ayant pas le droit de porter d’autre couleur que le noir à la Garde de Nuit, la Corneille Mance avait déserté.

    Dans le jardin, lady Sansa Lannister (en tant qu’épouse de Tyrion) ne filait pas mais érigeait son château de neige et provoquait la convoitise de Petyr et de Robert, respectivement époux et fils de Lysa.

    Il y a possiblement une référence à Pénélope, la femme d’Ulysse, qui tissait une tapisserie le jour et la défaisait la nuit, ayant promis à ses nombreux et jeunes Prétendants d’en épouser un parmi eux lorsqu’elle aurait achevé son oeuvre. La “tapisserie” était le linceul devant servir au vieux Laërte, le père d’Ulysse, lorsqu’il serait mort. Il se trouve que Pénélope a achevé ce linceul au moment du retour d’Ulysse et que son achèvement a donc également signé la mort des Prétendants au cours du banquet auquel ils participaient. Pénélope, traitée comme une « jeune fille à marier » n’en était pas une, mais une reine, mère d’un héritier qu’elle protégeait avec ses propres armes.

    “The lady lay a-kissing, upon a mound of hay,”

    = « La dame était étendue et recevait des baisers/ne recevait pas de baisers, sur un tas de foin. »

    Cette fois, Lysa est en train de pousser Sansa vers le gouffre, et au (non-)baiser de la chanson répond le hurlement de terreur de la jeune fille dont un des pieds glisse dans le vide. On apprendra plus loin qu’elle y a perdu sa chaussure, et comme le dit la chanson de mariage spéciale coucher, « la reine ôta sa sandale… ». Le (non-)baiser renvoie dans l’immédiat au baiser de Littlefinger et peut-être au « non-baiser » du Limier. Dans tous les cas, il s’applique parfaitement à Sansa qui est le personnage féminin le plus sexuellement convoité de la saga.

    4. Le deus ex machina

    Trop de la chance !

    En parlant de LF, le voilà qui arrive fort opportunément par la porte de derrière :

    Elles vacillèrent sur le bord. De très très loin lui parvint le martèlement des piques contre la porte et les appels des gardes sommant qu’on les laisse entrer. Marillion cessa brusquement de chanter.
    « Lysa ! Que signifie ceci ? » Le cri fusa comme une lame au travers des hoquets (“cut through the sobs”), des halètements. La grande salle répercuta l’écho de pas précipités. « En arrière ! Lysa ! Que faites-vous-là ? » Les gardes n’arrêtaient pas de battre la porte. Littlefinger était arrivé par l’arrière, empruntant l’entrée du seigneur, derrière l’estrade.

    Littlefinger est intervenu presque de la même manière qu’il est entré dans le Winterfell de neige : en maître et sans permission. Mais cette fois-ci, en tant qu’époux de Lysa Arryn, il a toute légitimité à le faire et c’est là qu’est la différence : son rôle est alors en miroir de celui occupé dans la première partie du chapitre par le petit lord Robert Arryn et son entrée celle du seigneur armé de sa parole tranchante, comme une épée de justice, de même que Robert arrivait avec sa poupée de chiffon et frappait le château de neige de sa “masse de justice” (un antique roi du Conflans porte d’ailleurs le surnom de « masse de justice », et Lysa est fille du suzerain du Conflans). On peut également prolonger le parallèle jusqu’à Eddard Stark, le père de Sansa, qui rendait la justice avec son épée tranchante, Glace. Ici, Petyr “coupe” (le texte en anglais utilise le terme “cut” pour décrire son premier éclat de voix) littéralement la lutte en coupant le sifflet de Marillion. Suite logique si la musique cesse : Lysa doit cesser et rendre au seigneur l’exercice légitime de la justice.

    Lorsque Sansa édifiait son château de neige, l’intervention de Littlefinger avait permis l’achèvement du château/tombeau protecteur. Il arrive donc là encore à son secours, mais cette fois en prenant la place du troisième personnage venant interrompre le corps à corps périlleux du duo initial, ce qui ne fait qu’appuyer l’ambiguïté malsaine du personnage, même s’il se prétend père d’Alayne Stone et semble en jouer le rôle dans cette scène alors qu’il appelle Sansa Alayne.

    Alors que Littlefinger insiste pour qu’elle lâche Sansa et se taise, il est trop tard et Lysa semble ne plus écouter : en réalité, deux éléments me paraissent jouer. D’abord, la résistance discrète de Sansa, ses petites bottes en retour des mots assénés violemment, son art de l’esquive en avouant une faute imaginaire, tout cela n’a fait que décupler la fureur de sa tante qui veut à toute force asséner le coup de grâce. Ainsi, lorsque Littlefinger arrive et interrompt la joute que Lysa allait remporter, Lysa joue son va-tout, ce qui prouve à mon sens, que loin d’être la folle que d’aucuns prétendent elle se révèle à nouveau calculatrice et manipulatrice, car sous le flot de mots et de larmes, il y a bien l’idée d’impliquer ouvertement Petyr dans ses crimes, de révéler qu’il en est à l’origine et ainsi « dans les ténèbres le lier ». Bref, elle a parfaitement compris que son Petyr lui échappait, comme le prouve le reproche qu’elle formule à trois reprises d’avoir embrassé Sansa, et elle cherche un moyen de se l’attacher définitivement en même temps que de rendre nécessaire la mort de Sansa : en effet, si Sansa est au courant de l’implication de Littlefinger dans la chute des Stark, non seulement l’union de Littlefinger avec la jeune fille devient impossible, mais en plus se débarrasser d’elle est indispensable.

    Ce n’est donc pas pour rien que Lysa rappelle tout ce qu’elle a donné à son Petyr, tous les sacrifices consentis ou forcés – comme l’avortement manigancé par son père : elle se place ici en bienfaitrice de son partenaire, en mère qui aurait activement participé à la promotion de son enfant et en attendrait un retour. En somme, elle abreuve Petyr de larmes comme elle abreuve son petit Robert de lait maternel bien au-delà de l’âge du sevrage :

    Des larmes roulaient sur sa figure rouge et bouffie.

    La “face” de Lysa est rouge et implicitement humide (à cause des larmes) comme l’est le téton qu’elle donne à Robinet devant Catelyn, dans le tome 1 A Game of Thrones. Le flot de larmes impossible à arrêter est mis en miroir de l’odeur persistante de lait suri qui l’accompagne (Catelyn dans le tome 1 A Game of Thrones, et Sansa près de deux ans plus tard, dans le tome 3 A Storm of Swords la perçoivent) et il fait de Lysa une nouvelle reine Alyssa, dont la légende dit qu’elle n’a pas pleuré à la mort de ses fils et de son mari et que pour cette raison, les dieux l’ont condamnée à pleurer pour l’éternité, ou du moins jusqu’à ce que ses larmes “touchent” la terre. Son fils mort, le voici :

    « Je t’ai donné mon étrenne de vierge. Je t’aurais aussi donné un fils, mais ils me l’ont assassiné avec du thé de lune composé de chanvrine et de menthe et d’armoise, d’une cuillérée de miel et d’une goutte de régalsou. Ce n’est pas ma faute, moi, je n’en savais rien, je n’ai fait que boire la potion que Père me donnait…

    Petit aparté : ce que la traduction appelle « régalsou » est l’anglais “pennyroyal”, la menthe pouliot, très parfumée et utilisée de l’antiquité à la Renaissance pour un tas de vertus qu’on lui prêtait, notamment abortives (elle n’est pas abortive en réalité, mais très toxique pour le foie, jusqu’à provoquer des hémorragies internes et la mort). Elle était aussi censée calmer toutes sortes de douleurs aussi bien externes qu’internes, mais je soupçonne GRRMartin de s’être amusé à choisir la plante “pennyroyal” pour son nom, qui rappelle le « liard du nain“ – ”dwarf’s penny » – une taxe d’un penny instaurée par Tyrion à Port Real sur chaque passe avec des prostituées. L’armoise, quant à elle, se dit en anglais “wormwood”, dans lequel on retrouve “worm” (le ver) et “wood” (le bois), ce qui à mon sens est une manière discrète de renvoyer aux barrals – “weirwood” – dont les racines sont comparées par Bran à de gros vers de tombes, et par conséquent à la mort.

    En d’autres termes, ce qu’est en train d’expliquer symboliquement Lysa en détaillant la recette du thé de lune qu’elle a dû prendre, c’est que son père la voyait comme une prostituée et l’a condamnée par cet avortement et le mariage qui s’est ensuivi à se dessécher comme un barral mourant, à devenir infertile et à n’accorder que de faux plaisirs, de fausses joies et de fausses vies. Et de fait, la vie qu’elle offre à son fils Robert tient davantage de l’étouffement par noyade progressive dans le lait que de la protection due à un enfant; sa revendication particulièrement insistante de Petyr comme sien va dans le même sens, d’autant qu’elle est accompagnée d’un flot de larmes incessant :

    « Tu n’as aucune raison de verser toutes ces larmes.
    – Larmes, larmes, larmes ! sanglota-t-elle hystériquement. Pas besoin de larmes…, mais ce n’est pas ce que tu disais, à Port-Réal. Tu me disais de mettre des larmes dans le vin de Jon (Arryn), et je l’ai fait. Pour Robert et pour nous ! Et j’ai écrit à Catelyn pour accuser les Lannister d’avoir assassiné mon seigneur époux, exactement comme tu disais.

    Avec Marillion pour témoin, la menace qui pèse sur Petyr Baelish n’est pas une vue de l’esprit, il suffirait d’une petite chanson drolatique qui pour une fois enchanterait tous les seigneurs du Val pour faire tomber l’oiseau moqueur définitivement :

    « Laisse-la se relever, maintenant. Laisse-la s’éloigner de la porte.
    – NON ! » Elle administra une nouvelle saccade aux cheveux de Sansa. Les rafales de neige qui tourbillonnaient autour d’elles faisaient sèchement claquer leurs jupes. « Tu ne peux pas avoir envie d’elle. Tu ne peux pas. Ce n’est qu’une petite fille idiote et sans cervelle. Elle ne t’aime pas comme je t’ai aimé. Je t’aime depuis toujours, moi. Je te l’ai prouvé, non ? » Des larmes roulaient sur sa figure rouge et bouffie. « Je t’ai donné mon étrenne de vierge. Je t’aurais aussi donné un fils, mais ils me l’ont assassiné (…). Cat ne t’a jamais rien donné. »
    (…)
    Littlefinger se rapprocha. « Tu as encore touché au vin ? Tu ne devrais pas te montrer si bavarde. Nous ne tenons pas à ce qu’Alayne en sache plus qu’elle ne devrait, n’est-ce pas ? Ou Marillion ?

    On a vu avec le couplet sur les larmes que Lysa ne tenait justement aucun compte de l’avertissement de Littlefinger. Lysa ignore cependant que Littlefinger convoite Sansa depuis qu’il l’a vue au tournoi de la Main, dans AGOT, et qu’il s’est proposé dès après la chute d’Eddard Stark et sa mort pour épouser la fillette, bien avant qu’il n’ait le projet d’épouser Lysa.

    Littlefinger tente d’arrêter la dame des lieux, d’abord par les mots seuls, en rappelant notamment le lien de parenté – “la fille de Cat” – puis comme cela échoue, il ajoute les gestes en tendant la main. La main n’étant pas saisie et Lysa continuant de tout déballer, Littlefinger lui propose un baiser.

    – Maintenant, lâche la petite, et viens me donner un baiser. » Elle se jeta dans les bras de Littlefinger, plus sanglotante que jamais.
    (…) Littlefinger laissa Lysa hoqueter contre sa poitrine un petit moment, puis il lui prit les bras et l’embrassa du bout des lèvres.
    “Ma bécasse de jalouse femme chérie, dit-il avec un gloussement. Je n’ai jamais aimé qu’une femme au monde, tu as ma parole.”
    Lysa Baelish tremblota un sourire. « Qu’une au monde ? Oh, Petyr, tu le jures ? Qu’une au monde ?
    – Cat. »
    Et il la repoussa d’une vigoureuse saccade. Elle trébucha à reculons, ses pieds glissèrent sur le marbre humide, et voilà qu’elle n’était plus là. Sans même avoir eu le temps de pousser un cri. Une éternité s’écoula sans qu’on entendît autre chose que le bruit du vent.

    « Cat », aussi tranchante que « cut », il y a des mots qui font mal. Ainsi s’achève la tragique vie de Lysa Arryn à laquelle on aura tout volé dans la vie. Et le dernier baiser que lui donne son Petyr n’est rien d’autre que le baiser de Judas, celui qui condamne à mort.

    Comme il est déjà tard, que l’heure tourne et que la présentation est déjà longue, je m’arrête ici pour le moment. Je compte explorer plus avant les aspects symboliques du chapitre un peu plus tard, en particulier les références évoquées en introduction. Sansa le vaut bien !

    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 8 mois par Emmalaure.
    #188261
    R.Graymarch
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    Et le chapitre final de Sansa. Là où tout s’obscurcit et tout s’éclaire. Même s’il y a des points qui me paraissaient nébuleux sur la fin (Marillion présent à la fin ??)

    Y a quand même des échos avec les chapitres d’Arya et Jon. Notamment sur « home », et aussi ici avec l’aurore (évoquée comme étant la guerre menée par Stannis)

    Dawn had not yet come. Sometimes she dreamed of Ser Ilyn Payne and woke with her heart thumping, but this dream had not been like that. Home. It was a dream of home.

    Si on veut crackpoter, on peut noter toutes les occurrences de « Snow », elles sont très nombreuses. Et on peut ajouter (Alayne) Stone pour deux des trois derniers châteaux qui permettent d’arriver aux portes de la lune (Sky and Snow and Stone)

    On apprend que Lysa protège à fond Marillion (qu’on n’aime pas, vu ce qu’il a tenté de faire). Et au passage, on voit que Petyr arrondit les angles avec ses nouveaux vassaux, et délaisse donc « Alayne »

    Lysa was as lonely as she was. Her new husband seemed to spend more time at the foot of the mountain than he did atop it. He was gone now, had been gone the past four days, meeting with the Corbrays. From bits and pieces of overheard conversations Sansa knew that Jon Arryn’s bannermen resented Lysa’s marriage and begrudged Petyr his authority as Lord Protector of the Vale. The senior branch of House Royce was close to open revolt over her aunt’s failure to aid Robb in his war, and the Waynwoods, Redforts, Belmores, and Templetons were giving them every support. The mountain clans were being troublesome as well, and old Lord Hunter had died so suddenly that his two younger sons were accusing their elder brother of having murdered him. The Vale of Arryn might have been spared the worst of the war, but it was hardly the idyllic place that Lady Lysa had made it out to be.

    Mais il neige (« Snow was falling on the Eyrie ») et cela rend Sansa nostalgique

    When she opened the door to the garden, it was so lovely that she held her breath, unwilling to disturb such perfect beauty. The snow drifted down and down, all in ghostly silence, and lay thick and unbroken on the ground. All color had fled the world outside. It was a place of whites and blacks and greys. White towers and white snow and white statues, black shadows and black trees, the dark grey sky above. A pure world, Sansa thought. I do not belong here.

    Yet she stepped out all the same.

    « I do not belong here » qui renvoie pas mal à Jon Snow et Winterfell. Et on revoie (je suppose) Alyssa Arryn

    At the center of the garden, beside the statue of the weeping woman that lay broken and half-buried on the ground, she turned her face up to the sky and closed her eyes.

    Hum… beaucoup d’échos au chapitre de Jon quand même

    She could feel the snow on her lashes, taste it on her lips. It was the taste of Winterfell. The taste of innocence. The taste of dreams.

    When Sansa opened her eyes again, she was on her knees. She did not remember falling. It seemed to her that the sky was a lighter shade of grey. Dawn, she thought. Another day. Another new day. It was the old days she hungered for. Prayed for. But who could she pray to? The garden had been meant for a godswood once, she knew, but the soil was too thin and stony for a weirwood to take root. A godswood without gods, as empty as me.

    Et donc Sansa va faire un « snow knight » puis tout un château.

     Sansa shook her head, and went back to shaping snow, adding a chimney to one end of the Great Hall, where the hearth would stand inside.

    Dawn stole into her garden like a thief. The grey of the sky grew lighter still, and the trees and shrubs turned a dark green beneath their stoles of snow.

    Lysa apparait à la fenêtre (avec elle aussi de la fourrure de renard) puis Mestre Colemon. Plus surprenant, les ponts de Sansa s’effondrent et Petyr vient l’aider (hum)

    Her bridges kept falling down. There was a covered bridge between the armory and the main keep, and another that went from the fourth floor of the bell tower to the second floor of the rookery, but no matter how carefully she shaped them, they would not hold together. The third time one collapsed on her, she cursed aloud and sat back in helpless frustration.

    Pack the snow around a stick, Sansa.”

    She did not know how long he had been watching her, or when he had returned from the Vale.

    Après, on a le retour de Creepy Petyr…

    “May I come into your castle, my lady?”

    Sansa was wary. “Don’t break it. Be . . .”

    “. . . gentle?” He smiled. “Winterfell has withstood fiercer enemies than me. It is Winterfell, is it not?”

    “Yes,” Sansa admitted.

    He walked along outside the walls. “I used to dream of it, in those years after Cat went north with Eddard Stark. In my dreams it was ever a dark place, and cold.”

    “No. It was always warm, even when it snowed. Water from the hot springs is piped through the walls to warm them, and inside the glass gardens it was always like the hottest day of summer.”

    Bref, on a Petyr qui ne connait pas Winterfell (il pense qu’il y fait toujours froid) mais qui le reconnait et qui aide Sansa à le rebâtir, hum (si vous voulez crackpoter sur les brindilles/twigs^^)

    Again he had the answer. “It’s been snowing on your castle, my lady,” he pointed out. “What do the gargoyles look like when they’re covered with snow?”

    Sansa closed her eyes to see them in memory. “They’re just white lumps.”

    “Well, then. Gargoyles are hard, but white lumps should be easy.” And they were.

    Voir Winterfell, même en modèle réduit donne de l’assurance à Sansa qui demande à y retourner. Petyr détourne la conversation (hum)

    His face grew serious. “Yes, I played you false in that . . . and in one other thing as well.”

    Sansa’s stomach was aflutter. “What other thing?”

    “I told you that nothing could please me more than to help you with your castle. I fear that was a lie as well. Something else would please me more.” He stepped closer. “This.”

    Sansa tried to step back, but he pulled her into his arms and suddenly he was kissing her. Feebly, she tried to squirm, but only succeeded in pressing herself more tightly against him. His mouth was on hers, swallowing her words. He tasted of mint. For half a heartbeat she yielded to his kiss . . . before she turned her face away and wrenched free. “What are you doing?

    Petyr straightened his cloak. “Kissing a snow maid.”

    “You’re supposed to kiss her.” Sansa glanced up at Lysa’s balcony, but it was empty now.

    Il se fait plus pressant et ça n’attire pas vraiment Sansa

    He smiled. “I wish you could see yourself, my lady. You are so beautiful. You’re crusted over with snow like some little bear cub, but your face is flushed and you can scarcely breathe. How long have you been out here? You must be very cold. Let me warm you, Sansa. Take off those gloves, give me your hands.”

    “I won’t.” He sounded almost like Marillion, the night he’d gotten so drunk at the wedding. Only this time Lothor Brune would not appear to save her; Ser Lothor was Petyr’s man.

    Alors que la situation parait de moins en moins élégante, Sansa dont la voix faiblissait est sauvée par Robert qui vient détruire le château, ce qui va faire réagir Sansa

    “Winterfell is the seat of House Stark,” Sansa told her husband-to-be. “The great castle of the north.”

    “It’s not so great.” The boy knelt before the gatehouse. “Look, here comes a giant to knock it down.” He stood his doll in the snow and moved it jerkily. “Tromp tromp I’m a giant, I’m a giant,” he chanted. “Ho ho ho, open your gates or I’ll mash them and smash them.” Swinging the doll by the legs, he knocked the top off one gatehouse tower and then the other.

    It was more than Sansa could stand. “Robert, stop that.” Instead he swung the doll again, and a foot of wall exploded. She grabbed for his hand but she caught the doll instead. There was a loud ripping sound as the thin cloth tore. Suddenly she had the doll’s head, Robert had the legs and body, and the rag-and-sawdust stuffing was spilling in the snow.

    Lord Robert’s mouth trembled. “You killlllllllled him,” he wailed. Then he began to shake. It started with no more than a little shivering, but within a few short heartbeats he had collapsed across the castle, his limbs flailing about violently. White towers and snowy bridges shattered and fell on all sides. Sansa stood horrified, but Petyr Baelish seized her cousin’s wrists and shouted for the maester.

    Guards and serving girls arrived within instants to help restrain the boy, Maester Colemon a short time later. Robert Arryn’s shaking sickness was nothing new to the people of the Eyrie, and Lady Lysa had trained them all to come rushing at the boy’s first cry. The maester held the little lord’s head and gave him half a cup of dreamwine, murmuring soothing words.

    Robert est amené dans sa chambre et Sansa est un peu dépitée devant son futur mari, au point de réhabiliter Joffrey (cough)

    My lord husband, Sansa thought, as she contemplated the ruins of Winterfell. The snow had stopped, and it was colder than before. She wondered if Lord Robert would shake all through their wedding. At least Joffrey was sound of body. A mad rage seized hold of her. She picked up a broken branch and smashed the torn doll’s head down on top of it, then pushed it down atop the shattered gatehouse of her snow castle. The servants looked aghast, but when Littlefinger saw what she’d done he laughed. “If the tales be true, that’s not the first giant to end up with his head on Winterfell’s walls.”

    “Those are only stories,” she said, and left him there.

    Sansa retourne dans sa chambre et espère être bannie par sa tante. Passer du bon temps avec Miranda Royce (est-ce vraiment une amie ?) ou Mya Stone serait sans doute plus agréable

    Sansa would have welcomed banishment. The Gates of the Moon was much larger than the Eyrie, and livelier as well. Lord Nestor Royce seemed gruff and stern, but his daughter Myranda kept his castle for him, and everyone said how frolicsome she was. Even Sansa’s supposed bastardy might not count too much against her below. One of King Robert’s baseborn daughters was in service to Lord Nestor, and she and the Lady Myranda were said to be fast friends, as close as sisters.

    Sansa se fait un plan pour être renvoyée

    Sansa felt sorry for her little cousin sometimes, but she could not imagine ever wanting to be his wife. I would sooner be married to Tyrion again. If Lady Lysa knew that, surely she’d send her away . . . away from Robert’s pouts and shakes and runny eyes, away from Marillion’s lingering looks, away from Petyr’s kisses. I will tell her. I will!

    Et en effet, Lysa la convoque dans l’après-midi. GRRM en remet une couche contre Marillion (la violence de la première phrase…)

    The singer’s eyes undressed her as he spoke, but she was used to that.

    Marillion was comely, there was no denying it; boyish and slender, with smooth skin, sandy hair, a charming smile. But he had made himself well hated in the Vale, by everyone but her aunt and little Lord Robert. To hear the servants talk, Sansa was not the first maid to suffer his advances, and the others had not had Lothor Brune to defend them. But Lady Lysa would hear no complaints against him. Since coming to the Eyrie, the singer had become her favorite. He sang Lord Robert to sleep every night, and tweaked the noses of Lady Lysa’s suitors with verses that made mock of their foibles. Her aunt had showered him with gold and gifts; costly clothes, a gold arm ring, a belt studded with moonstones, a fine horse. She had even given him her late husband’s favorite falcon. It all served to make Marillion unfailingly courteous in Lady Lysa’s presence, and unfailingly arrogant outside it.

    Et là, on ferme la porte, mais si j’ai bien saisi Marillion est avec Lysa et Sansa ? Vu ce que Lysa va déballer cela me semble très imprudent de sa part. Car là, on part sur du gros drama. Lysa pète un câble et reproche à peu près tout à Alayne/Sansa, même le comportement de Catelyn avant sa naissance.

    Sansa tente de s’en sortir en disant

    All of Sansa’s resolve had withered in the face of her aunt’s onslaught. Lysa Arryn was frightening her as much as Queen Cersei ever had. “He’s yours, my lady,” she said, trying to sound meek and contrite. “May I have your leave to go?”

    Mais cela provoque l’ire de sa tante qui l’agrippe, demande à Marillion de se rapprocher et de chanter (pour couvrir les bruits) The False and the Fair, ce qui est très approprié même si les cheveux de Sansa (ou Alayne) ne sont pas si clairs^^ Puis elle ouvre la porte de la lune

    If I do as she says, she will let me go.  (…)

    Beyond was white sky, falling snow, and nothing else.

    “Look down,” said Lady Lysa. “Look down.”

    She tried to wrench free, but her aunt’s fingers were digging into her arm like claws. Lysa gave her another shove, and Sansa shrieked. Her left foot broke through a crust of snow and knocked it loose. There was nothing in front of her but empty air, and a waycastle six hundred feet below clinging to the side of the mountain. “Don’t!” Sansa screamed. “You’re scaring me!” Behind her, Marillion was still playing his woodharp and singing, “Hey-nonny, hey-nonny, hey-nonny-hey.”

    “Do you still want my leave to go? Do you?”

    Et là, je croyais que Petyr avait fait enfoncer la porte par les gardes mais il est arrivé par une autre entrée (Littlefinger had come in the back way, through the lords’ entrance behind the dais.)

    Il distrait Lysa et met Sansa en sécurité mais Lysa a à peu près tout balancé et ne s’arrête pas là. Cela inquiète un peu Petyr (tu m’étonnes !!)

    Littlefinger moved closer. “Have you been at the wine again? You ought not to talk so much. We don’t want Alayne to know more than she should, do we? Or Marillion?”

    Ouf, Sansa est sauvée et se cendrillonise un peu

    Lysa threw herself into Littlefinger’s arms, sobbing. As they hugged, Sansa crawled from the Moon Door on hands and knees and wrapped her arms around the nearest pillar. She could feel her heart pounding. There was snow in her hair and her right shoe was missing. It must have fallen. She shuddered, and hugged the pillar tighter.

    Et là, surprise, Petyr se débarrasse de Lysa puis il fait entrer les gardes en accusant Marillion. Petyr reste abject mais on peut dire qu’il est moins pire que Lysa. Et qu’il a le sens de l’improvisation. Quel chapitre, quel cliffhanger !! (Sauf pour Lysa qui ne reste pas vraiment suspendue)

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    #188271
    DJC
    • Pas Trouillard
    • Posts : 570

    Merci pour vos commentaires éclairants 🙂

    J’ai toujours un ressenti mitigé sur ce chapitre, malgré toute sa qualité intrinsèque !

    Finir sur ça alors qu’on a eu de grosses intrigues au Mur et à Port Réal, alors que le dernier chapitre de Sansa remonte à loin, et alors qu’il y’a un gros What’s the fuck TGCM dans l’épilogue qui suit.. je n’ai pas réussi à en profiter pleinement, à la lecture comme à la relecture.

    Ceci dit, j’aime la description du côté malsain de l’atmosphère, j’aime le suspense et l’incertitude de la scène de la trappe de la Lune (tout peut arriver, y compris les 3 qui tombent), le retour de la musique pour masquer, et le possible foreshadowing du géant qui brise Winterfell. J’aime le Cat/Cut asséné par LF 🙂 de la grande écriture, mais peut-être que le chapitre n’est pas bien positionné (malgré les efforts pour le relier à celui de Jon Snow avant). Très curieux d’un petit prélude fracassant avec Lisa en POV, par exemple 😀

    Et je suis TRES curieux aussi de la 2e partie à venir d’Emmalaure 🙂

    #188311
    RichardIII
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 457

    Et là, je croyais que Petyr avait fait enfoncer la porte par les gardes mais il est arrivé par une autre entrée (Littlefinger had come in the back way, through the lords’ entrance behind the dais.)

    C’est ce que je ne comprends pas. Pourquoi les gardes n’ont-ils pas fait de même?
    En tout cas c’est un grand moment d’échec pour Baelish. Je pense qu’il souhaitait conserver Lysa un temps, pour asseoir son autorité mais qu’il s’est rendu compte à quel point elle était devenue incontrôlable. Son « Cat » de fin n’est pas juste une vengeance mais également l’expression d’une frustration sur de grosses complications de son plan.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 8 mois par R.Graymarch.
    #188314
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Merci Emmalaure pour cette riche présentation du chapitre de Sansa.

    La mise en perspective du Winterfell de neige de Sansa, avec le chapitre précédent (Jon Snow qui pourrait devenir Jon Stark de Winterfell) est très bien vue.

    Je n’avais pas perçu tous ces détails que tu as mis en valeur. J’avoue qu’à la lecture du chapitre j’ai été happée par la montée en puissance du drame qui se joue sous nos yeux.

    Sansa est clairvoyante lorsqu’elle se demande si Lysa a bu ou bien si elle est folle. Eh bien, je dirais les deux. Elle commence par confondre Sansa avec Catelyn, et reproche à la fille les torts supposés de sa mère.

    Je ne me souvenais plus que Lysa s’était glissée dans le lit de Petyr alors qu’il était saoul. Elle est donc consciente depuis le début que Petyr ne l’a jamais désirée ? Et qu’il n’a consommé avec Lysa que dans un état second. Elle sait qu’il a toujours préféré Catelyn, et malgré cela, depuis des années, elle entretien un fantasme vis à vis de Baelish et s’est même persuadée qu’il pourrait vouloir l’épouser pour autre chose que le pouvoir et le titre de lord Protecteur.

    Il n’est pas étonnant que Lysa ait développé un trouble de la personnalité dans ces circonstances.

    Mais lorsqu’elle se met à tout déballer devant Marillion (l’avortement forcé, l’assassinat de Jon Arryn…) cela commence à faire beaucoup d’aveux qu’il vaudrait mieux taire.

    Petyr comprend qu’elle a trop bu. Sa folie et l’alcool lui ont fait perdre la tête. C’est peut-être à ce moment que Littlefinger comprend qu’il ne pourra plus la manipuler comme il le souhaite et qu’il est temps de se débarrasser de Lysa.

    Pour répondre à la question de Richard III, les gardes nous sont présentés comme ceux de Baelish. Je pense que c’est lui qui leur a intimé l’ordre de rester derrière la porte. Il voulait régler le problème sans témoins.

    Ha qu’elle chute pour ASOS !

    PS : oui je sais qu’il reste l’épilogue 😄

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #188320
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Encore un chapitre marquant de ce troisième tome. Et à nouveau tout se passe très vite en fin de chapitre, entre les révélations sur la mort de Jon Aryn et la poussée fatale de Littlefinger.

    Ce dernier montre une nouvelle fois qu’il réfléchit et réagit extrêmement vite. Mais il y a quand même un côté impulsif dans son geste. Je crois qu’interieurement il doit bouillir face à la bêtise et à la folie de Lysa. Qui en plus menace Sansa…

    D’ailleurs c’est la première fois il me semble qu’il se salit les mains lui-même. D’habitude il est commanditaire, voir manipulateur, mais pas exécuteur.

    Et comme il a dû improviser, son plan est un peu bancal. Il compte sur l’absence de réaction de Marillion et sur la complicité de Sansa pour que sa version des faits soit acceptée.

    Sinon, R. Graymarch j’ai bien rit en lisant ta dernière phrase. 🙂

    #188327
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Merci à tous et bravo à Emmalaure pour cette analyse du niveau de la dissection !

    Le parallèle avec Jon est saisissant, comme le départ de Ned, « début de la fin »  : Winterfell, l’impossible retour ?

    Cependant, si la référence à Blanche-Neige saute aux yeux, j’aurais besoin de supplément d’explication pour l’allusion au mythe de Perséphone.
    Perséphone est la déesse de l’alternance des saisons : certes, Sansa n’est plus « a sweet summer child » mais, pour l’heure, elle reste engluée dans l’hiver ! Le retour d’un printemps pour elle est plus qu’hypothétique !
    Pour Orphée… Effectivement, Lysa qui « se damne » par amour pour Petyr et meurt par une chute au son de la lyre de Marillion…

    Sur les métaphores sexuelles, j’avoue avoir eu un peu de mal mais en relisant sous cet angle « l’érection »  de la tour à quatre mains, Sansa qui prélève de la « neige » à son sommet…c’est « chaud » !

    « le Winterfell de neige dans la cour des Eyrié finit détruit par le petit Robert Arryn avec sa poupée jouant le rôle d’un géant. »
    Petite réflexion au sujet de cette phrase : Winterfell a été détruit, par Theon , qui se voudrait « grand » seigneur mais n’est que le « jouet » de Ramsay.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 8 mois par Obsidienne.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 8 mois par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

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