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- Ce sujet contient 164 réponses, 16 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Nymphadora, le il y a 10 heures et 46 minutes.
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14 février 2025 à 13 h 28 min #209664
Quintus Cularo
- Patrouilleur du Dimanche
- Posts : 231
J’attaque cette nouvelle année avec quelques lectures.
Déjà le thème Par le sang et par le feu (Menu Rengaines) avec Les Aiguilles d’Or de Michael McDowell.
Récit de vengeance qui tarde à se mettre en place, mais qui profite de ce temps pour dresser avec talent son ambiance. Plus que tout, c’est ça qui fait la grande force du roman : son ambiance. On ressent pleinement les différents environnements dans lesquels les personnages évoluent, avec (parce que le livre s’attarde beaucoup sur cet aspect là) toute leur misère, leur saleté, leur recoins les plus sordides mais également toute leur vie. Faire vivre son univers c’est toujours un très bon point et ce roman le réussit très haut la main. Cela permet de faire bien fonctionner un récit qui sans cela pourrait paraître décousu. C’est en effet une histoire qui prend beaucoup de temps à se mettre en place, incluant un bon nombre de personnages, avec des relations diverses. Il faut donc un certain temps pour bien saisir où l’histoire veut aller, et être pris dedans en conséquence. Mais pendant toute cette mise en place, cette ambiance très réussie nous porte, nous faisant accepter des premiers chapitres pouvant plus évoquer des scénettes qu’un récit uni et on se laisse porter sans déplaisir. Je suis un peu moins convaincu par la seconde moitié, que je trouve trop rapide et “facile” pour que le sentiment de vengeance soit pleinement ressenti. Cela tient également probablement au fait que je n’ai pas pleinement accroché aux personnages. Je ne saurais dire à quoi cela tient, car ils sont dans l’ensemble bien construits, mais je n’ai pas réussi à m’y attacher tout du long. Fort heureusement la plume de l’auteur aide beaucoup, étant très fluide et agréable. Je lui mettrais quand même un bémol pour les scènes plus orientées sur l’action, dont le rythme n’est pas toujours le mieux maîtrisé. C’est toutefois un bien petit défaut par rapport à la qualité de l’ensemble.
Je continue en validant le thème Edric Storm (Menu Bâtards) avec Les Lions d’Al-Rassan, de Guy Gavriel Kay.
Bon je le dis tout de suite : c’est très dense. Il y a énormément d’intrigues, énormément de personnages, énormément d’enjeux. Et l’introduction à tout cela est très rapide et ne prend que peu de temps pour nous immerger. Autant dire qu’il faut s’accrocher, ou renoncer à saisir tous les éléments pour se concentrer sur le point de vue des personnages. Heureusement, les similitudes transparentes avec notre monde (et plus précisément la péninsule ibérique) et l’univers du roman aident à saisir pas mal d’enjeux rapidement. Heureusement d’ailleurs car sinon, comme je l’ai dit, on serait rapidement noyé sous le déluge d’informations non contextualisées. Toutefois, cette entrée en matière très sèche se répercute sur le reste du roman, et il faut un petit moment pour pleinement apprécier les différents enjeux qui s’entrecroisent. Toutefois, dans un premier temps on suit avec un certain plaisir les personnages, bien construits et tout en nuances, même si les effets de mystères les entourant n’arrangent pas la vitesse de l’introduction. Au fur et à mesure du récit, le roman étoffe la dimension politique, et réussit de très beaux tours de force dans ce domaine. J’ai d’ailleurs beaucoup plus apprécié cet aspect là aux intrigues d’enjeux humains. J’ai dit que les personnages étaient réussis et je le maintiens, toutefois j’admets aussi que les points du scénario plus personnels sont aussi ceux qui m’ont le moins convaincu. Probablement un traitement parfois trop rapide ou trop simple, mêlé à un style distant. Le style est en effet assez froid. Cela relève de la volonté d’inscrire la narration comme une véritable fresque historique, et cet aspect fonctionne parfaitement, mais on a du coup davantage l’impression de voir des personnages historiques et pas des vraies personnes, malgré les efforts du récit pour insister sur leurs sentiments et le rôle qu’elles jouent dans l’intrigue.
En conclusion, on a un bon roman de fantasy (sans dimension magique), surtout pour les passionnés d’intrigues géopolitiques comme moi. Il faut juste arriver à encaisser un début très brusque et un ensemble très fourni qui n’offre que peu d’aide pour appréhender l’ensemble.
Ensuite je valide le thème Conquête (Menu Histoire) avec Dans l’ombre des beaux quartiers d’Anna Bradley.
Londres, fin du XVIIIe siècle. Tristan Stratford, ancien policier devenu comte, suit la trace d’un mystérieux cambrioleur aperçu sur le toit d’un voisin à lui. L’attrapant il découvre qu’il s’agit en réalité de Sophia Monmouth, une jeune femme bien décidée à innocenter un de ses proches, accusé de meurtre.
J’avoue, je me suis lancé totalement au hasard et clairement je ne suis pas le public cible. J’admets que j’avais plus été attiré par l’aspect roman policier que par l’aspect romance. Mais bon même en essayant de faire abstraction de ça et en essayant de rester le plus objectif possible je dois le dire : ça ne marche que très modérément. Paradoxalement, la partie policière est celle qui marche le mieux. L’intrigue est assez intéressante, il y a quelques bons retournements et une explication finale qui a certes les deux pieds dans le cliché, mais qui se tient bien et est assez satisfaisante. Pas grand chose à redire là-dessus, c’est plutôt pas mal et c’est rageant d’être à ce point relégué au second plan, parce qu’avec un peu plus d’attention ça aurait donné une vraie bonne intrigue policière plaisante. Mais bon, ce n’est pas ce qui intéressait le plus l’auteure, donc le centre du roman c’est la romance entre les deux personnages principaux. Et cette romance est à la hauteur de ces personnages, c’est-à-dire très peu passionnante. En gros tous les deux sont lisses comme des patinoires (pas sûre de l’image mais vous avez saisie l’idée) et la narration ne manque aucune occasion de nous expliquer par le détail (pas de nous le montrer par leurs actions, non nous le dire textuellement et explicitement) à quel point tous les deux sont brillants, vifs, attachants et évidemment canons. Bon du coup vous vous en doutez, en conséquence leur romance ne vole pas bien haut. En gros ils se rencontrent, sont bien sûr instantanément attirés l’un par l’autre sans le début d’une explication du pourquoi, ne s’entendent pas au début vraiment parce qu’il faut respecter le cliché, et tombent dans les bras l’un de l’autre dès que l’affaire s’approche de la fin. C’est convenu, plat, à la limite du parodique tant c’est exagéré et le style de l’auteure ne fait rien pour nous faire accrocher à ça.
Bref clairement pas un roman pour moi j’en conviens, mais à titre personnel je trouve que, même dans son registre (que je connais fort mal j’avoue), c’est assez peu convaincant. Il y a de très bonnes bases pourtant, mais c’est traité trop superficiellement et par une auteure qui ne semble ne même pas prendre son sujet au sérieux.
Et je termine en validant le thème Jeor Mormont (Menu Garde de Nuit) avec Le roi de fer de Maurice Druon (qui a inspiré George R.R. Martin pour le Trône de fer, vous savez ? Oui je mérite une claque pour ça, promis je le referais plus).
Philippe IV le Bel, surnommé le roi de fer, règne sur la France, alors la plus grande puissance européenne. Roi fort mais endetté, il mène un grand procès pour éliminer l’ordre des templiers et faire main basse sur leurs biens. Dans le même temps, Robert d’Artois complote pour s’emparer du comté d’Artois qu’il estime lui revenir, mais actuellement entre les mains de sa tante, Mahaut d’Artois (promis c’est la dernière fois que je parle de l’Artois dans ce résumé). Dans ses manigances, il est aidé par Isabelle de France, fille de Philippe le Bel, et épouse du roi d’Angleterre Edouard II, et s’intéresse notamment aux infidélités des belles-soeurs de cette dernière.
Bon, au vu de mon amour pour les récits remplis de complots et de manigances politiques ET de celui pour la guerre de Cent-ans, une de mes périodes historiques préférées, je m’attendais fortement à aimer. D’autant plus avec l’aura dont bénéficie cette saga (que j’ai assez honte de n’avoir encore jamais lue) et son impact sur la culture. Mais avec ces attentes venaient aussi les appréhensions et la peur d’être déçu. Résultat : j’ai manqué de foi clairement. Oui j’ai adoré, clairement, de la première à la dernière page. Une fois n’est pas coutume j’en profiterai d’ailleurs pour parler du style de Druon, sur lequel j’ai un avis un peu particulier. En fait je n’arrive pas à dire si je l’aime ou pas. Entendons-nous : ça fonctionne très bien, puisque comme je l’ai dit j’ai dévoré le roman d’une traite, mais je reste perplexe. Je lui trouve dans l’ensemble un côté simple, direct, sans fioriture ni effets de styles. Et en même temps il s’en dégage une certaine puissance et quelque chose de très marquant. Je suppose donc que c’est réussi, bien que par honnêteté, à l’exception des dialogues (très savoureux et là encore, très puissants) il ne m’a pas semblé si remarquable.
En tout cas, passons à l’histoire. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça fonctionne très bien. Alors oui, avoir le déroulé historique des faits aide beaucoup (j’y reviendrai), mais Druon arrive très bien à rendre les événements tangibles, à leur donner vie, tout en remplissant efficacement les trous. Il y a un excellent dosage entre les événements historiques et les intrigues personnelles, et surtout dans la manière dont tout ceci s’interconnecte et s’entremêle. Un vrai sentiment d’histoire vivante et dynamique, avec quand même par dessus une ombre évoquant la tragédie grecque.
Mais tout ceci fonctionne surtout grâce aux personnages. Il y a un travail impressionnant pour les rendre vivants et riches. De ce fait, il est très difficile, voire impossible, de déterminer un personnage principal parmi cette galerie. On passe un peu plus de temps avec certains, mais les différentes intrigues s’imbriquent tellement les unes dans les autres qu’aucun n’est à proprement parler central (Robert d’Artois peut être, mais encore pas tant). Pour autant, il n’en ressort pas vraiment le sentiment d’un récit choral, puisque le récit reste un véritable bloc, qui rassemble toutes les intrigues et les personnages en un même ensemble cohérent. Cet aspect participe lui aussi à la portée “historique” du roman, qui en est un des très gros points forts. Cet aspect bénéficie aussi de la nuance de ces mêmes personnages. Là encore, Druon fait preuve d’une grande subtilité. S’il est difficile de distinguer des personnages “principaux” il est encore plus difficile de distinguer des “gentils” et des “méchants”. Tout le monde est en nuance de gris, sans chercher à enjoliver qui que ce soit, mais sans non plus diaboliser. On a juste des personnages humains, chacun pouvant être attachant, mais aussi détestable, en fonction des moments et de leurs actions. Celui qui illustre le mieux cet aspect c’est Philippe le Bel lui-même, un personnage que je n’ai pu m’empêcher d’apprécier, malgré des actions qui sont loin de le rendre sympathique.
C’est donc un excellent roman, mélangeant avec talent fiction et histoire. Sur ce point, il faut toutefois préciser que le livre n’est pas sans avoir vieilli, retranscrivant une vision assez ancienne des évènements, et enracinant certaines légendes (à commencer par la fameuse malédiction des templiers elle-même). Bon on ne va pas le lui reprocher, au vu de son âge, mais il est important de le garder à l’esprit en se lançant dans cette (excellente) lecture.
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Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois par
R.Graymarch.
N'est pas mort ce qui à jamais dort, mais en d'étranges ères peut mourir même la mort.
17 février 2025 à 17 h 57 min #209670FeyGirl
- Fléau des Autres
- Posts : 4438
Je valide :
- Menu Rengaines / L’hiver vient : un livre qui se déroule dans un pays nordique
- avec Poisson Poison, de Ned Beauman dont je parle ici
La majorité du roman se passe en mer Baltique et les pays alentours.
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Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois par
FeyGirl.
3 mars 2025 à 15 h 03 min #209873Nymphadora
- Vervoyant
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Le challenge se terminera à la fin du mois ! On rempile ? Vous avez des idées de menus et de contraintes ? Des suggestions pour améliorer le challenge ? Si vous ne participez pas notamment, n’hésitez pas à nous suggérer des trucs qui vous donneraient envie de tenter le challenge 😉
~~ Always ~~
4 mars 2025 à 16 h 49 min #209879Jon
- Pas Trouillard
- Posts : 572
On rempiiiiile !
De mon côté, sur les thèmes, j’aime bien quand on a un peu plus de critères « hors du livre » (sur le titre, sur la couverture, etc) ; peut-être un peu plus sur le lieu de l’action aussi ? (Bref j’ai trouvé que cette année c’était beaucoup sur « des événements » ou les persos, j’aurais bien rééquilibré un poil 🙂 Mais c’était trop cool quand même !)
Sur le nombre je trouve que 40 c’était bien (en tout cas pour mon rythme de lecture c’était bien haha, ça m’a laissé un poil de marge de manoeuvre pour lire aussi des livres qui ne remplissaient aucune catégorie sans mettre en péril la réussite du challenge :D)
Et voilà j’ai pas trop d’autres suggestions pour rentre le tout plus attractif ou interactif ^^7 mars 2025 à 13 h 00 min #209921Nymphadora
- Vervoyant
- Posts : 8577
Je valide « Benjen Stark : un livre soumis par un autre participant au challenge » dans le menu Garde de Nuit avec Red Rising de Pierce Brown (proposé par Fitz)
Et j’utilise un Joker MMA pour valider « L’hiver vient : un livre qui se déroule dans un pays nordique » du menu Rengaines, avec Nevernight de Jay Kristoff.
Plus qu’un livre pour tout boucler ^^
~~ Always ~~
8 mars 2025 à 9 h 50 min #209943Schrö-dinger
- Pas Trouillard
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Plus qu’un livre pour tout boucler ^^
Yesss bon courage !
Le challenge se terminera à la fin du mois ! On rempile ? Vous avez des idées de menus et de contraintes ? Des suggestions pour améliorer le challenge ? Si vous ne participez pas notamment, n’hésitez pas à nous suggérer des trucs qui vous donneraient envie de tenter le challenge
Sinon toujours partant pour une nouvelle édition, comme d’hab je trouve ça super. 40 me semble bien également, c’est challengeant mais pas inatteignable.
Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)
8 mars 2025 à 10 h 56 min #209946Fitz
- Patrouilleur Expérimenté
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Pas mal de validations !
- Je valide le thème Dis son nom : un livre avec un prénom dans le titre avec Adieu Eri de Tatsuki Fujimoto
Yuta a douze ans, sa mère est atteinte d’une maladie grave et lui a demandé de filmer les derniers mois de sa vie. Il en réalisera un film pour la fête du collège. Le film est très mal reçu de tous, sauf d’une jeune fille nommée Eri, qui lui demande de réaliser un meilleur film, et l’introduit au monde merveilleux du cinéma.
Ce manga One-Shot de 200 pages est extrêmement intéressant et touchant sur des thèmes comme le deuil, la mémoire et présente un utilisation de l’objet caméra très originale (pour moi en tout cas).
Coté technique, je ne suis pas un expert mais je suis quand même admiratif devant la performance.
Le format manga est extrêmement bien utilisé, avec notamment plusieurs panels qui m’ont paru très… cinématographique a défaut de trouver un meilleur terme .
De même, la présence de la caméra (et le talent de Fujimoto pour la mettre en action) rend la frontière entre fiction réalité très dure à distinguer, élevant Adieu Eri a un niveau très élevé pour moi .
Bref, ce fut une lecture très rapide mais très prenante, je m’en souviendrai longtemps je pense, et je ne peux que la recommander chaudement !
- Je valide le thème Benjen Stark : un livre soumis par un autre participant au challenge avec La Fête des Ombres Tome 1 de l’Atelier Sento (soumis par Moony).
Un premier tome empli de poésie et de sensibilité.
Pas grand chose à dire à part que j’ai beaucoup apprécié.
- Je valide le thème avec Samwell Tarly : un livre dont la lecture vous a été inspirée par l’avis d’un autre challenger avec La Fête des Ombres Tome 2 de l’Atelier Sento .
Un second et dernier tome plutôt réussi. J’ai versé une petite larme vers la fin .
Je recommande.
- Je valide le thème Not today : une dystopie ou une uchronie avec Le Dévoreur de Soleil Tome 1 : L’Empire du Silence (Sun Eater) de Christopher Ruocchio.
Dans un lointain futur, l’humanité a colonisé la plupart de la Galaxie lorsqu’elle rencontre pour la première fois une espèce extraterrestre avec du répondant : les Cielcins . C’est durant cette guerre qu’est née la légende du Dévoreur de Soleil, Hadrian Marlowe . Mais bien qu’elle nous promette monts et merveilles via une citation introductive d’anthologie, L’Empire du Silence nous emmène d’abord au tout début. C’est à dire aux racines du Dévoreur de Soleil.
Fils d’un Archonte de Délos, sorte de seigneur continental sur cette planète relativement importante (car riche en uranium) de la galaxie , Hadrian est peu apprécié de son père qui semble lui préférer son frère cadet Crispin.
Hadrian, lui, veut devenir scholiaste, sortes de savants à la mémoire quasi-parfaites. Plus que tout, il veut voyager, visiter les étoiles. Mais il semble que son père ait d’autres plans pour lui…
Du coup, est ce que j’ai apprécié ce livre ?
La réponse est … c’est compliqué.
Les 200 premières pages ont été très dures à lire pour moi. Hadrian était juste … insupportable. Hyper arrogant, complètement classiste sans même s’en rendre compte, je pense maintenant que c’était à dessein mais ce premier quart du livre étaient une vraie plaie à lire. Mais je me suis accroché (malgré une pause de plus d’un mois), et j’ai continué. Et j’en suis très content ! Au fur et à mesure du livre, Hadrian devient plus tolérable, plus humble voire carrément fascinant par moments dans ses réflexions.
Les personnages secondaires, inexistants et inintéressants au début du roman, prennent de l’épaisseur, même si Hadrian prend toujours beaucoup de place.
- J’utilise un joker pour valider le thème La nuit se regroupe, et voici que débute ma garde : un livre de l’année de votre naissance avec Les Cités des Anciens Tome 5 : Les Gardiens des Souvenirs de Robin Hobb
J’en parle un peu ici .
- Je valide le thème Mestre Aemon : un livre qui a été discuté lors d’une émission des Manuscrits de Mestre Aemon avec Morgane Pendragon de Jean-Laurent Del Socorro .
J’en parle un peu ici .
Et j’ai donc terminé le challenge de lecture 2024 !
J’ai eu plus de mal que les années précédentes, j’ai eu pas mal de pannes de lecture cette année.
Je vais néanmoins me réinscrire pour le challenge 2025 je pense, on verra si j’arrive au bout !
11 mars 2025 à 16 h 46 min #209973Nymphadora
- Vervoyant
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Premières réflexions autour des futurs nouveaux menus. J’ai décidé arbitrairement que cette année, on faisait une thématique Dunk et l’Oeuf, en honneur de la série télé qui sort bientôt ^^ J’ai associé quelques consignes déjà, mais il y a plein de trous ^^
Menu Garde de Nuit (inchangé)
– Qhorin Mimain : un livre issu des recommandations de la Garde de Nuit
– Jeor Mormont : un livre qui a été discuté sur le forum de la Garde de Nuit
– Benjen Stark : un livre soumis par un autre participant au challenge
– Samwell Tarly : un livre dont la lecture t’a été inspirée par l’avis d’un autre challenger
– Yoren : un livre écrit par un.e auteur.ice qui a été interviewé.e par la Garde de Nuit
– Mestre Aemon : un livre qui a été discuté lors d’une émission des Manuscrits de Mestre Aemon
– Jon Snow : t’y connais rien, lis un livre choisi pour toi par un autre challengerLes Aventures de Dunk et l’Œuf
– Le Chevalier Errant :
– L’Épée Lige :
– L’Œuf de Dragon : Un livre avec des dragons
– Les Louves de Winterfell :
– Le Héros de Village :
– L’Épée louée : Lire un livre emprunté
– Le Champion : lire un roman très populaire
– Le Garde royal :
– Le lord Commandant :Menu Dunk
– Orphelin : Un personnage d’orphelin.e
– Ecuyer : Un blason apparaît sur la couverture
– Tournoi : Une compétition dans l’intrigue
– Loyal
– Humble
– HonneurMenu Personnages
– Dunk : un personnage très grand
– L’Œuf : un personnage a une identité cachée
– Baelor Targaryen
– Maekar Targaryen
– Arlan de L’Arbre-sous : un roman où l’on croise un personnage de mentor
– Tanselle :
– Raymun Fossovoie : Un fruit en couverture
– Lyonel Baratheon : Un orage
– Aerion Targaryen : Un personnage flamboyantMenu Série télé
– HBO : un livre adapté en série télé ou film
– Teaser : un livre que vous avez choisi sans lire le résumé
– Episode : Une nouvelle
– Casting : Un roman avec plus de deux personnages point de vue
– Emmy Awards : un livre récompensé par un prix littéraire
– Saison : un livre qui se déroule pendant une seule saison
– Spin-off : une suite ou un spin-off
– Scénaristes : un livre écrit à plusieurs mains
– Popcorn : un livre qui parle d’un livre, d’un film ou d’une série télé~~ Always ~~
11 mars 2025 à 17 h 40 min #209976Jon
- Pas Trouillard
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Mes remarques / idées à chaud !
– Faire à la fois « très populaire » et « prix littéraire » est-ce que ça ne risque pas d’être redondant ? Sachant qu’on a aussi « adapté en série » qui recoupe un peu ça (en plus de nos catégories GdN : recos, discuté sur le forum, inspiré par un avis, MMA…)
– Je ferais bien un thème « paru dans l’année » mais je vois pas encore à quoi le rattacher 😀 (mais j’aime bien les contraintes sur la parution haha)
– Des contraintes de lieu ? Le Chevalier Errant : l’intrigue se passe dans au moins trois pays/régions ; Le Héros de Village : l’intrigue se passe dans un hameau/bourg/village
– Baelor : un noble se met en danger pour défendre quelqu’un du peuple ? (Peut-être un peu dur/spécifique ^^’)
– Maekar : un fratricide/parricide ?
– Les Louves de Winterfell : une société matriarcale ?
– Tanselle : quelque chose lié à la peinture sur la couverture ? (peut-être redondant avec le blason cela dit)
– Des trucs sur le titre 😀 Par exemple, si on enlève le roman très populaire, pour Champion : un mot en rapport avec la victoire ? Pour honneur : un mot en rapport avec…l’honneur ? XD
– Garde royal : une intrigue de cour / un attentat ?
– loyal : un fidèle acolyte ?
– humble : thématique de la condition paysanne/ouvrière ? (Ou un auteur ou une autrice inconnu·e lors de la parution ?)11 mars 2025 à 20 h 47 min #209978R.Graymarch
- Barral
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Juste pour aider, un peu au pif, en reprenant ce qui est manquant dans les propositions de Nymphadora
– Le Chevalier Errant : j’aime bien l’idée de Jon, en limitant au personnage principal (?)
– L’Épée Lige : une histoire avec un serment ou une promesse
– Les Louves de Winterfell : je pensais à du lupin, mais l’idée de Jon est meilleure
– Le Héros de Village : comme Jon
– Le Garde royal : j’aime bien l’idée de cour, mais il manque quelque chose. Parade, prestige ? Meh
– Le lord Commandant : un chef militaire au sens large (armée, groupe de brigands…), mehMenu Dunk
– Loyal : un cirque 😀
– Humble : un livre de moins de 100 pages (auteur inconnu, ça parait pas évident à qualifier)
– Honneur : bien envie de trouver un truc avec de l’argent ou une monture, mais ça ne vient pasMenu Personnages
– Baelor Targaryen : un destin tragique pour un personnage prometteur
– Maekar Targaryen : un personnage qui boude ^^
– Tanselle : une artiste de spectacle vivant. Ou forain, gitane ?Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais13 mars 2025 à 10 h 09 min #209991Nymphadora
- Vervoyant
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Je termine mon challenge avec In the Lives of Puppets, de TJ Klune, qui correspond au livre que Moony a pioché dans ma PAL en début de challenge pour l’item « T’y connais rien, Jon Snow : un livre choisi pour vous par un autre challenger » 🙂
~~ Always ~~
15 mars 2025 à 18 h 43 min #210015MELT527
- Patrouilleur Expérimenté
- Posts : 426
Le challenge se terminera à la fin du mois ! On rempile ? Vous avez des idées de menus et de contraintes ? Des suggestions pour améliorer le challenge ? Si vous ne participez pas notamment, n’hésitez pas à nous suggérer des trucs qui vous donneraient envie de tenter le challenge 😉
On rempile !
Même si malheureusement j’ai eu une grosse panne de lecture depuis septembre qui m’a empêché de clôturer ce challenge 2024, j’espère pouvoir me rattraper pour le prochain !
Voici mes suggestions ou validation des propositions précédentes :
Les Aventures de Dunk et l’Œuf
- Le Chevalier Errant : Où le/s personnage/s voyage/nt dans un autre monde / une autre dimension
- L’Épée Lige : Une histoire avec un serment ou une promesse
- L’Œuf de Dragon : Un livre avec des dragons
- Les Louves de Winterfell : Un livre où le personnage féminin principal est une dirigeante/chef de famille
- Le Héros de Village : Un livre avec une histoire vraie / inspirée de faits réels
- L’Épée louée : Lire un livre emprunté
- Le Champion : Un livre avec un personnage qui s’appelle George (the best)
- Le Garde royal : Un livre avec des conspirations / de l’espionnage
- Le lord Commandant : Un roman où il y a une trahison
Menu Dunk
- Orphelin : Un livre dont le titre n’a qu’un seul mot
- Écuyer : Un livre que vous avez dû lire à l’école et que vous redécouvrez
- Tournoi : Un livre avec une compétition, une lutte ou un duel
- Loyal : Un livre avec un fidèle acolyte
- Humble : Un livre sans illustration sur la couverture
- Honneur : Lire le plus vieux livre de ta PAL (c’est une question d’honneur)
Menu Personnages
- Dunk : Un personnage très grand
- L’Œuf : Un personnage a une identité cachée
- Baelor Targaryen : Une réécriture de mythe ou de conte (souvent tragique)
- Maekar Targaryen : Un livre avec un fratricide/parricide
- Arlan de L’Arbre-sous : Un livre recommandé par un membre plus âgé de votre famille
- Tanselle : Un livre qui parle de l’un des 7 arts
- Raymun Fossovoie : Un livre avec un fruit en couverture
- Lyonel Baratheon : Un titre sur le thème de la météo
- Aerion Targaryen : Un personnage flamboyant
Menu Série télé
- HBO : Un livre qu’on aimerait voir adapté en film/série
- Teaser : Un livre acheté juste pour la couverture
- Episode : Un livre de moins de 150 pages
- Casting : Un livre qui allie plusieurs genres
- Emmy Awards : Un livre récompensé par un prix littéraire
- Saison : Un livre qui se déroule pendant une saison particulière
- Spin-off : Une suite ou un tome compagnon
- Scénaristes : Un livre écrit à 4 mains ou plus
- Popcorn : Un livre où la nourriture est importante
MELT527
La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois18 mars 2025 à 21 h 57 min #210044FeyGirl
- Fléau des Autres
- Posts : 4438
Je valide :
- Menu Garde de Nuit / Benjen Stark : un livre soumis par un autre participant au challenge
- avec Le sentiment du fer, de Jean-Philippe Jaworski, dont on parle sur le fil de discussion consacré à l’auteur.
21 mars 2025 à 10 h 23 min #210090Quintus Cularo
- Patrouilleur du Dimanche
- Posts : 231
La fin est presque là. Donc voici une de mes dernières fournées.
Je commence avec La Lune seule le sait, de Johan Heliot, pour le thème Rébellions Feunoyre (Menu Histoire).
Dans un monde uchronique, Napoléon III, après avoir vaincu les Prussiens, a conquis l’Europe. Il règne désormais en tyran tout puissant, reclus dans son palais des Tuileries, avec le soutien Ishkiss, une mystérieuse race extra-terrestre, qui lui ont apporté un bon technologique extraordinaire. Jules Verne, le célèbre écrivain, est envoyé par Victor Hugo sur la Lune, où sont exilés les opposants du régime impérial, afin d’y retrouver Louise Michel et peut-être renverser Napoléon III.
Un roman d’aventure assez solide, sur fond d’uchronie steampunk réussie. Je commencerais par ça : l’univers. Certes il peut avoir des airs de déjà-vu, mais franchement il nourrit suffisamment ses propres spécificités pour ne pas avoir à rougir de ses aspects les plus convenus. Napoléon III en méca-dictateur autoritaire et déshumanisé ? Pourquoi pas, d’autant que les justifications apportées par le récit font avaler des sabots parfois un peu trop gros. La Lune comme bagne alternatif, gérée en complicité avec des aliens aux objectifs mystérieux ? Ça fonctionne très bien et personnellement j’ai été happé. C’est donc un solide représentant du steampunk, un genre que j’affectionne. Pourtant l’auteur est loin de se limiter à cet aspect. On a des éléments de science-fiction plus classique, de roman policier, des intrigues politiques et même quelques touches horrifiques dans le tas. C’est donc un ensemble bien riche qui nous est offert dans un roman finalement pas si long. On pourrait d’ailleurs craindre l’indigestion mais non, le rythme est très bien géré, et à aucun moment on a un sentiment de trop-plein. Cela ne se fait toutefois pas sans dommages. Déjà l’introduction à l’univers est assez sec. On nous apporte la majorité des éléments en cours de route mais oui, le début manque parfois un peu de contexte ou de description des spécificités du roman. L’autre conséquence négative, c’est que le ton du roman est parfois changeant. Parfois sombre et sérieux, parfois léger et pulp, les variations sont malheureusement souvent peu maîtrisées et on se retrouve à ne pas savoir sur quel pied danser exactement.
On retrouve cet aspect là dans les personnages. Un esprit de personnages d’aventures à l’ancienne, comme on en trouve dans les romans de (au hasard) Jules Verne. Et c’est très plaisant, d’autant que les personnages principaux sont dans l’ensemble intéressants, à défaut de pleinement attachants. C’est un des points noirs, l’auteur peinant à nous intéresser pleinement à ses protagonistes. Les personnages secondaires deviennent d’ailleurs plus des fonctions que des humains, étant seulement sauvés par leur gimmick. Enfin, l’utilisation des personnages historiques est amusante, mais fait parfois lever un sourcil. J’admets que Jules Verne en révolutionnaire proche des idées socialistes c’est quelque chose que je n’avais pas vu venir. Et je n’ai pas non plus compris le mystère effroyablement forcé autour de l’identité de Victor Hugo…
Un peu mitigé donc sur plusieurs aspects, mais ça reste une lecture plaisante et un roman inventif. Suffisamment pour m’intéresser à la suite.
Ensuite c’est au tour du thème Luwin (Menu Mestres), avec La Forteresse Noire, Francis Paul Wilson.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un groupe de soldats allemands en poste dans un château isolé en Transylvanie commencent à être massacrés par une force inconnue. L’arrivée de renforts issus de la SS ne change rien, et les officiers en sont réduit à faire appelle au professeur Cuza, universitaire connu et spécialiste en occultiste, mais mis à l’écart car juif. Celui-ci se retrouve alors face à une question : est ce que cette force maléfique ne serait pas une bonne solution pour sauver son peuple.
Je n’arrive pas à dire si j’aime le roman ou pas. Ce qui est sûr c’est que j’ai adoré la mise en place. L’ambiance sombre, gothique et horrifique, parfaitement retranscrite m’a immédiatement happée. Pour le coup c’était brillant et ça donnait clairement envie de continuer, avec juste le bon dosage de mystères et pas mal de belles promesses horrifiques. Et pour la majorité du roman, l’ambiance est bien tenue, jusqu’à la fin. Le seul sacrifice en cours de route : le mystère. Très vite on a de bien belles explications sur ce qu’il se passe, et les quelques éléments encore énigmatiques finissent tous par avoir leurs propres explications. Au centre de cette perte, un monstre un peu trop bavard, qui ne manque pas de nous donner toutes les clés. Je pardonne toutefois, déjà car ça nous donne de très bon dialogues, quelque part entre le terrifiant et le comique (mais avec un dosage bien maîtrisé), et surtout car je préfère cela à du faux-mystère artificiel. Soyons clair : oui je préfère toujours garder une part de secret dans le fantastique horrifique, une part d’inconnue. Mais tant qu’à faire je préfère que le roman assume sa mythologie et son univers, plutôt que de se contenter de tout mélanger dans un grand “mystère” qui finit par être surtout une facilité d’écriture. Certes ce n’est pas le traitement que je préfère mais admettons. Le problème c’est que c’est loin d’être réussi. Parce que finalement tout est très simpliste et même décevant. Par exemple on a beau nous expliquer environ six mille fois que ce n’est pas manichéen, on nous explique aussi avec tout autant d’insistance que le méchant est très méchant et qu’il doit à tout prix être vaincu par son équivalent qui est son opposé (mais promis l’opposé du mal absolu ce n’est certainement pas le bien hein, on est pas dans un roman manichéen). C’est donc une fin dans une ambiance limite super héroïque qui conclut cette histoire sombre et gothique… C’était bien la peine de faire des références à Lovecraft pour tomber dans l’inverse complet de ses propres créations (des monstres manichéens, avec une apparence et des sentiments humains, tout à fait compréhensibles, par nous autres, on fait pas plus euclidien). Bref oui la fin est décevante et la mise en place méritait bien mieux que ça. J’ai l’air d’être assez sévère là mais en réalité je retiens surtout le début du roman, beaucoup plus réussi et beaucoup plus marquant. Je regrette juste que toute cette mise en place conduise à une issue aussi décevante.
Déception également autour des personnages. Là encore on a de bonnes idées, une bonne mise en place et un résultat en mi-teinte. Le choc est moins brutal mais on ne peut s’empêcher de ressentir un fort sentiment de gâchis. Le duo d’officiers allemands est le plus intéressant par leur conflit, par sa portée humaine et historique, et par leur différence de réactions face au surnaturel, au prix par contre d’une construction très classique entre le bon allemand et le mauvais allemand (avec une certaine modération hein, le roman ne va pas jusqu’à faire du “bon” un héros). J’ai eu plus de mal avec le personnage de Cuza et sa fille Magda. Lui est probablement celui qui a l’évolution la plus intéressante, et aurait pu avoir un dilemme moral extraordinaire. Parce que c’est facile d’imaginer comment un universitaire juif, privé de son travail et persécuté, malade et à l’article de mort, et forcé de travailler pour les nazis peut être tenté de libérer une entité qui pourrait détruire le monde. C’est facile et ça aurait très bien marché. Mais j’ai trouvé le personnage plat au possible, naïf au delà du raisonnable et incapable de comprendre ce qui ce passe, alors qu’il a littéralement tous les détails entre les mains. Bref, c’est une très bonne idée, mais une exécution ratée. Je passe rapidement sur Magda parce que c’est aussi une grosse déception. Sa mise en place laisse entrevoir un personnage fort, actif, tiraillé moralement mais déterminé… Puis non. C’est juste le personnage féminin, là pour être un support moral pour les hommes, pour avoir mille commentaires sur son physique, pour avoir comme plus gros enjeux son statut marital… Bref je m’étendrais pas et je finirai de m’énerver avec Glenn… L’archétype du beau gosse sombre, mystérieux, torturé mais badass… En tout cas dans l’esprit de l’auteur. Au final c’est juste un cliché de héros d’action, avec une révélation (prévisible à des kilomètres à la ronde) concernant son identité, qui ne fait que le rendre encore plus ridicule et éculé… Et évidemment dans une histoire dont les personnages sont soit allemands soit roumains, le vrai héros qui sauve le monde à la fin c’est l’anglo-saxon… Évidemment…
Bref vous me trouvez peut-être très dur avec ce roman (et oui je le suis), mais pourtant c’est une lecture dont je garde un bon souvenir. Parce que je garde le souvenir de la première partie, avec un mystère fichtrement bien fait et efficace, un style qui réussit parfaitement à faire monter la tension et l’angoisse et quelques très bonnes idées pour un type d’histoire finalement assez classique. C’est vraiment dommage que l’auteur fasse ce virage en territoire nanardesque dérisoire, car s’il avait tenu cette ambiance jusqu’au bout on aurait eu un des meilleurs romans d’horreur que j’ai lus de ma vie.
C’est maintenant au tour du thème Samwell Tarly (Menu Garde de Nuit) avec Le Château de Hurle, de Diana Wynne Jones.Sophie, jeune chapelière sans histoire, et vivant dans l’ombre des soeurs, se retrouve maudite par la terrible sorcière des Steppes, qui la transforme en vieille femme fatiguée. En cherchant un moyen d’inverser ce sort, elle se retrouve dans le château (sans cesse mouvant) du mage Hurle, réputé pour sa cruauté et sa dangerosité, à passer un pacte avec Calcifer, un démon du feu lié à l’étrange bâtisse.
Conte très plaisant et agréable à lire, avec un univers sympathique et des personnages attachants. Ils vous en faut plus ? Bon je développe un peu.
Et je vais commencer par le point qui m’a le moins convaincu : l’histoire. Alors comme je l’ai dit, on est sur le format du conte, et j’y reviendrai en tant que qualité, mais il en ressort une histoire… passable. Il y a une situation initiale, un élément perturbateur, des péripéties, un dénouement, et au final comme je viens de le décrire, ça fait très scolaire. On sent vraiment que l’histoire est un prétexte pour développer les personnages, l’univers, les environnements. Et en soit ça ne me dérange pas. Mais on ne retrouve pas le souffle épique des romans d’aventures qui ont souvent ce point en commun. Là, l’histoire est juste là parce qu’il en fallait une. Ça donne de bonnes scènes, ça touche à de belles thématiques mais voilà ça manque de quelque chose pour être pleinement convaincant.
Toutefois cela va avec cet esprit de conte qui lui est totalement réussi. J’ai adoré cette ambiance, quelque part entre le réalisme pragmatique et l’imaginaire irréel. L’atmosphère qui s’en dégage, où l’extraordinaire paraît banal tout en demeurant merveilleux, est extrêmement plaisante et souligne avec habileté l’univers, qui est dans le même registre et les personnages. En tête de gondole évidemment Sophie. Résignée mais jamais passive, stoïque mais jamais insensible, elle tient parfaitement son rôle de personnage principale. Alors oui sa psychologie n’a rien de très fouillée, mais comme je l’ai dit c’est un conte. On demande juste un personnage attachant, avec qui on peut être en empathie et ça c’est tout à fait réussi. Autour d’elle une galerie variée, qui profite également grandement de cette atmosphère pour nous offrir des profils originaux et prenants. Une grande réussite pour ça sans conteste.
J’en reviens à ce que je disais au début : un conte très plaisant et agréable à lire, avec un univers sympathique et des personnages attachants. On suit avec plaisir toutes les péripéties, des plus mignonnes et douces au plus sordide (y a des éléments qui ont grandement parlé à mon amour pour l’horreur). Bref un bien bel ouvrage.
Je valide maintenant le thème Gendry (Menu bâtards) avec Le roi-squelette de Serge Brussolo.
Dans un monde dont les dieux dorment, le roi-squelette, entité maléfique, règne par la cruauté. Deux individus, Shagan, un forgeron sans jambes, et Junia, une géante maudite, se retrouvent, sur ordre des dieux eux-mêmes, chargés d’aller les réveiller et de détruire le roi-squelette.
Bien, le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne manque pas d’imagination. C’est tout le contraire, le roman en déborde et nous propose beaucoup de choses très intéressantes, avec un univers riche et original qui ne cesse de nous dépayser. En soit la mise en place n’a rien de franchement révolutionnaire : un monde dirigé par une entité maléfique, des héros parias qui font le chemin pour le vaincre, des prêtres fanatiques inhumains, des dieux anciens endormis… Pour le scénario on est en terrain connu, et c’est une qualité. Ainsi le temps gagné à mettre en place les enjeux permet à l’auteur d’être plus efficace dans ses originalités. Chaque chapitre apporte donc son lot de bonnes idées, et on a à chaque fois hâte de voir ce que Brussolo va nous inventer pour la suite. Et ce sentiment nous porte, d’étape et en étape tout au long de la lecture, compensant un aspect un peu mécanique de la construction narrative. Au final on ressent les différents passages presque plus comme un ensemble de nouvelles reliées par un fil rouge qu’un véritable récit uni. Ce n’est pas en soit un défaut, bien au contraire, ça donne un sentiment de diversité à la lecture, et cela apporte à l’ambiance et à ce sentiment de découverte d’un monde riche et intéressant. Personnellement ça m’a fréquemment fait penser aux nouvelles de Robert E. Howard, notamment celles de Conan (et c’est un gros compliment venant de moi). C’est donc une ambiance bien travaillée et un univers réussi. Que donnent donc les personnages là-dedans. Pour le coup c’est plutôt une réussite, avec quelques réserves.
Shagan et Junia sont des personnages principaux assez intéressants. Au-delà de l’originalité de leurs profils (notables mais finalement pas si centrales dans le récit), c’est leur personnalités qui apportent beaucoup. Les deux sont à l’image de leur univers, sombre et violent, tout en se démarquant clairement et surtout en se complétant parfaitement. Bon après je ne ferais pas pour le coup comme si leur dynamique était plus originale qu’elle ne l’est réellement. Junia grande, forte, raisonnable et porteuse d’espoir et Shagan, petit, vulgaire, cynique et bavard. C’est assez classique, mais également assez bien fait. Et surtout on ressent vraiment leur attachement respectif et la puissance de leur amitié.
Finalement je trouve deux défauts « majeurs » au roman. Déjà une certaine vulgarité de base, qui semble malheureusement indissociable de la Dark Fantasy. Alors en soit je peux comprendre, mais les références sexuelles permanentes, avec le vocabulaire le plus familier possible commence à être lassant. Surtout l’autre défaut, et je l’ai déjà évoqué, c’est l’histoire. Alors oui j’ai présenté sa simplicité comme une qualité pour ce qu’elle favorise le reste, mais il demeure que beaucoup de choses paraissent très convenues, presque automatiques. Mais c’est surtout la fin qui m’a gênée. Sans rien en révéler, je dirai que je l’ai trouvé peu satisfaisante finalement et même un peu maladroite au vu des spécificités des personnages.
Vous l’aurez compris c’est une lecture que j’ai globalement appréciée. Sans être totalement emballé, la faute probablement à une plume un peu froide et mécanique, j’y ai trouvé de nombreux points intéressants et surtout le roman a su faire travailler à fond mon imaginaire.
Et enfin le dernier (et non des moindres, accrochez vous ça va être un peu long) par La Horde du Contrevent, d’Alain Damasio, pour le thème Fléau de Valyria (Menu Histoire).
Dans un monde parcouru (et ravagé) par des vents violents et multiples, des hordes, des groupes d’individus élevés dans ce but et chacun disposant de sa spécialité, parcourent le monde, générations après générations, espérant atteindre l’origine des vents. Nous suivons la trente-quatrième horde, considérée comme la plus prometteuse qui n’a jamais existé, dans cette quête.
En un mot c’est dense. Bien oui, intéressant oui mais que ce que c’est dense, trop dense même. J’ose le dire, le roman se perd à force d’artifices et de complexité. Le livre ne fait rien pour être accessible, et même une fois dedans ne fait rien pour nous aider à rester dans l’histoire. Et ça m’énerve. Parce que j’ai vraiment eu le sentiment qu’on rendait ça compliqué uniquement POUR être compliqué. Comme si le fait d’être difficile à lire était une fin en soi, voire une qualité propre. Je n’ai rien contre des ouvrages difficiles d’accès. J’en ai déjà lu, et apprécié, un bon nombre (La Maison des Feuilles en tête de liste). Mais là j’ai vraiment l’impression d’être dans un pur effet de style ou que l’intention de Damasio était justement de décourager les lecteurs, comme s’il espérait d’être lu que par une “élite” qui aurait mérité son livre. Bon je ne vais pas lui prêter des intentions. Je ne sais rien de son approche et de ses objectifs et je n’ai aucun projet de lui faire un procès. Mais c’est l’impression que ça m’a renvoyé. Et le pire c’est qu’il était clair pour moi qu’avec une approche plus classique, j’aurais vraiment adoré la lecture.
Parce que oui on a une bonne histoire, avec un univers intéressant et original, un groupe bien construit avec des dynamiques intéressantes. Déjà commençons par l’histoire. J’adore qu’on ait à ce point un objectif à la fois clair (atteindre un point géographique donné) et nébuleux (on ne sait pas vraiment pourquoi ni ce qui se passe après). C’est un bon moteur, tout en donnant des motifs d’interrogations et de doutes aux personnages (légitimes et discutés). Au milieu de ça, des péripéties diverses (même si des schémas types peuvent se faire sentir) mais qui étoffent l’univers et les personnages et offrent de très bon moment (notamment un duel rhétorique magnifique). Je ne dis rien sur la fin, sauf que même si on peut s’attendre à quelque chose comme ça, elle surprend juste ce qu’il faut et fonctionne bien. Bref pour l’histoire c’est du tout bon. Même le fait que l’univers ne soit pas introduit ne me dérange pas, parce que vu la longueur du roman on a le temps de bien comprendre les points les plus importants.
Je suis plus critique pour les personnages, et là la forme commence à beaucoup nuire. Je pense que ce sont de bons personnages. Je dis je pense car c’est très difficile de s’y attacher, ou même d’arriver à la saisir. Car oui le changement de point de vue constant s’avère ici majoritairement contre productif, d’autant que la relative froideur du style aggrave ce constant. Résultat les personnages passent comme ça, sans nous accrocher. Heureusement qu’on a une présentation complète au début, ça aide à leur donner du corps, car sans ça je pense qu’ils auraient été totalement désincarnés. Et pourtant ce n’est pas faute d’être construits puisque de ce qu’on en voit, ceux qui sont développés (ne nous mentons une bonne moitié de la horde relève plus de la figuration ou du tertiaire) sont assez réussi, avec des psychologies intéressantes et des éléments (notamment de langages) bien marqués. Et on a de bonnes évolutions, des dilemmes réussis… Simplement trop de personnages et trop peu de vraies respirations. Je regrette qu’il n’y ait pas plus de moment de calme, de moment de vie entre les protagonistes pour les poser et montrer leurs dynamiques (là les dialogues se font majorités par petits groupes au sein du groupe, on ne ressent jamais leur nombre réellement). Et puis oui trop de changements de points de vue. Ça ne sert même pas à nous présenter leur vision à chacun, puisque sans problème trois-quatre d’entre eux s’accaparent la moitié du temps de narration, mais surtout, le fait d’avoir des symboles pour nous indiquer qui fait la narration plutôt que nous donner son nom nous oblige à vérifier sur notre antisèche. Ce qui nous laisse le choix : sortir du récit et perdre l’énergie du moment et savoir qui est narrateur, ou ne pas savoir et du coup avoir l’énergie du moment mais perdre les détails de personnalité… C’est vraiment le point sur lequel je trouve que le roman se tire le plus une balle dans le pied par trop de complexité, et qu’un peu de simplicité lui aurait été pleinement bénéfique. On aurait rien perdu à indiquer les changements de point de vue par des noms et on aurait gagné grandement en fluidité de lecture, et donc l’ambiance et l’implication émotionnelle s’en seraient trouvées renforcées. Finalement on regarde les personnages d’un œil distant, et le sort (même tragique) de la plupart d’entre eux relève de l’anecdote.
Et c’est un bon résumé de mon avis. Il y a de très très bon points dans ce roman hein, et c’est majoritairement une bonne lecture. J’ai apprécié les dialogues, vivants et dynamiques (ce qui est un exploit vu le ton globalement éthéré du roman). Le style nous emporte parfois très bien, nous faisant vivre les instants et la tension qui en découle. L’imagination foisonne mais ne déborde jamais, témoignant d’une grande rigueur narrative. Mais voilà, à force de se rendre plus complexe qu’il n’avait besoin, le roman finit par se détacher. Je n’ai pas senti une invitation, une porte ouverte, mais un livre qui fait tout pour nous rejeter. Et si le livre ne veut pas être apprécié, pourquoi je le ferais ?
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Cette réponse a été modifiée le il y a 9 heures et 50 minutes par
R.Graymarch.
N'est pas mort ce qui à jamais dort, mais en d'étranges ères peut mourir même la mort.
21 mars 2025 à 10 h 33 min #210092Nymphadora
- Vervoyant
- Posts : 8577
@quentin-tournon N’hésite pas à mettre ton avis sur la Horde dans le topic dédié également, ça enrichit les discussions de tous 😉
(Et pour rappel, vous avez un annuaire – que je tâche de garder le plus à jour possible – de toutes les topics du forum lecture : https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/autres-oeuvres-litteraires-liste-des-sujets/ )
~~ Always ~~
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