De la place des femmes dans les littératures de l'imaginaire

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  • Ce sujet contient 62 réponses, 26 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Aerolys, le il y a 1 année et 3 mois.
30 sujets de 31 à 60 (sur un total de 63)
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  • #126787
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
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    C’est tout à fait ça. Je ne penserai JAMAIS que c’est de la faute de la victime si l’agresseur continue. Elle peut avoir des tonnes de raisons de ne pas le dénoncer et elles sont toutes valables.
    C’est juste cette phrase de « Tout le monde le savait » qui m’agace un peu parce que ce n’est pas vrai. Dans les faits, tout le monde ne le sait pas et je trouve que justement ça remet encore de la culpabilité sur la victime dans le genre « Mais pourquoi est ce qu’elle est allée le voir lui, alors que tout le monde sait que c’est une personne dangereuse ? » . Bah justement, elle ne le savait pas.

    Arys du Rouvre 💜

    #126791
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    « Mais pourquoi est ce qu’elle est allée le voir lui, alors que tout le monde sait que c’est une personne dangereuse ? » . Bah justement, elle ne le savait pas.

    C’est en partie là dessus que je pense la situation plus complexe. On peut savoir et être victime : parce que l’on fait le choix d’un milieu et que pour y rester, l’on a pas le choix de côtoyer un porc, même en sachant. Ça n’en fait pas moins de toi une victime si il s’en prend à toi. Malheureusement il y a des milliers de situations complexes, uniques. Et malheureusement aussi, ceux qui savent n’ont parfois pas plus d’outils que les victimes pour agir, ou risquent d’aggraver la situation des victimes qui se taisent… Je l’ai probablement mal exprimé et je pense que sur le fond on est tout à fait d’accord ^^ mais la situation est difficilement résumée en une phrase.

    ~~ Always ~~

    #135946
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    De manière générale, je pense comme Nymphadora, que ça tient un peu à la politique des éditeurs. Mais tout pareil, qu’Aerolys, je choisis malheureusement au synopsis (et à la maquette générale du bouquin, si je perds des mots en posant mes pouces sur le bord du livre il y a peu de chances que je l’achète) donc si l’éditeur ne met pas plus en avant ses autrices, je pense que je passe à côté.

    Milles ans plus tard, un élément me fait revenir sur ce point de mise en avant des livres par les éditeurs.

    Il y a quelques jours ont eu lieu les remises des prix Imaginales (gros prix francophone consacré aux littératures de l’imaginaire). Parmi les nommés, l’un a fait tiquer sur les réseaux sociaux : au rayon jeunesse a été classé Le Prieuré de l’oranger de Samantha Shannon. Aux Etats-Unis, le livre est vendu comme un livre de fantasy adulte, l’autrice dit que c’est un livre de fantasy pour adultes, mais l’éditeur français a classé le livre en « young adult ». En lien avec ça, et parce que le livre est réputé facile à lire pour des lecteurs ado (perso je ne l’ai pas lu donc je n’ai aucun avis sur la question, c’est peut-être en l’occurrence tout à fait légitime de le catégoriser en littérature ado, si vous l’avez-lu je serais ravie d’avoir votre avis là-dessus ?), les imaginales ont nommé le livre pour le prix jeunesse.

    Ce point – qui, encore une fois dans le cas précis des Imaginales est peut-être tout à fait légitime – m’a remis à l’esprit un phénomène qui est régulièrement pointé du doigt outre-manche et outre-atlantique (exemple ou cet essai très intéressant) : les écrits de femmes en fantasy ont souvent tendance à être relégués au rayon « young adult » quand les hommes, eux, écrivent de la vraie fantasy pour adultes.

    Le « genre » young adult est en soit déjà assez bâtard, sachant que plus de la moitié de ses lecteurs est en fait adulte (a priori on estime suivant les sources à 55% voire même 70% le nombre de lecteurs qui ont passé 18 ans et qui lisent ces écrits). Par ailleurs, le genre couvre des tranches d’âges très diverses (de 12 à 18 ans). M’enfin globalement, l’idée d’un roman young adult, c’est un bouquin avec un protagoniste ado qui aborde des thématiques propres à l’adolescence : grandir, devenir adulte… Mais de facto, classer un roman comme « young adult » est avant tout une catégorisation « marketing » : le tampon ne veut pas dire grand-chose, mais détermine où on va placer le bouquin en librairie… et détermine le regard qu’on va porter dessus : un livre jeunesse, ça va être un bon livre pour débrancher ses neurones, efficace mais pas très sérieux.

    Quand on regarde les chiffres : par exemple entre Janvier et Septembre 2016 c’est 89% des livres parus en fantasy young adult qui étaient écrits par des femmes. Les stats par genre concernant les bestsellers du New York times montrent aussi que les livres phares en fantasy sont écrits par des hommes. Donc ou bien les femmes n’écrivent pas de la fantasy sérieuse… ou bien on voit à l’œuvre un biais de leurs éditeurs ? La seconde option paraît assez probable… Il arrive en tous cas assez régulièrement que des romans aux thématiques totalement adultes soient marketés pour des ados et, comme par hasard, c’est généralement des livres écrits par des femmes. Ce témoignage est en ce sens assez intéressant à lire.

    Bref, tout ça pour dire que la place des autrices dans les littératures de l’imaginaire, elle semble être plutôt côté rayon jeunesse…

    ~~ Always ~~

    #135958
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    c’est peut-être en l’occurrence tout à fait légitime de le catégoriser en littérature ado, si vous l’avez-lu je serais ravie d’avoir votre avis là-dessus ?), les imaginales ont nommé le livre pour le prix jeunesse.

    Je me demande si ce n’est pas un coup marketing pour booster les ventes paradoxalement, et comme toi, je serai curieux de savoir si ce classement est mérité, et plus généralement, ce que ça vaut.

    La littérature YA se vend un peu mieux que le classique, non? Réputée moins sérieuse mais plus accessible?

    Surtout que cela rejoint le vieux cliché français que la fantasy, c’est pas très sérieux quand même, et que c’est pour les enfants/ados. D’où peut-être la différence de classement USA/FR. Peut-être.

    #135962
    FeyGirl
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    Parmi les nommés, l’un a fait tiquer sur les réseaux sociaux : au rayon jeunesse a été classé Le Prieuré de l’oranger de Samantha Shannon. Aux Etats-Unis, le livre est vendu comme un livre de fantasy adulte, l’autrice dit que c’est un livre de fantasy pour adultes, mais l’éditeur français a classé le livre en « young adult ».

    C’est le diffuseur qui l’a classé en Young Adult, et non pas l’éditeur. Effectivement ça a fait beaucoup jaser sur les réseaux sociaux francophones, et j’avais été étonnée du « pouvoir » des diffuseurs : les libraires qui ne connaissent pas le roman vont regarder ce qu’en dit le diffuseur, donc c’est un peu pourri.
    Ceci étant dit, les Imaginales auraient très bien pu corriger cette erreur et le reclasser en Fantasy. Du moins, je n’ose pas croire qu’une classification du diffuseur s’impose à ce point aux jurys.

    Le « genre » young adult est en soit déjà assez bâtard

    Mais de facto, classer un roman comme « young adult » est avant tout une catégorisation « marketing »

    Complètement d’accord ! Soit un roman est jeunesse (très jeunes enfants, enfants, jeunes ados) soit il est adulte. Aujourd’hui, on considère qu’un « Young Adult » sera à partir de 16 ans. M’enfin, c’est quoi un adulte ?!? Et aujourd’hui, on a ajouté le « New Adult » quand il y a du c*l. 

    Donc ou bien les femmes n’écrivent pas de la fantasy sérieuse… ou bien on voit à l’œuvre un biais de leurs éditeurs ? La seconde option paraît assez probable…

    Les livres publiés en « Young Adult » peuvent être sérieux ;). Mais l’exemple que tu cites montre une réalité.
    Il faut quand même préciser, pour mettre du baume au cœur des autrices injustement catégorisées en Young Adult (voire New Adult) que c’est un domaine éditorial qui se porte bien ! Il n’en reste pas moins que ces autrices peuvent rater leur rencontre avec leur lectorat naturel à cause de ces classifications.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 6 mois par FeyGirl.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 6 mois par FeyGirl.
    #136017
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    M’enfin globalement, l’idée d’un roman young adult, c’est un bouquin avec un protagoniste ado qui aborde des thématiques propres à l’adolescence : grandir, devenir adulte…

    Comme le Trône de fer, quoi ^^

    #136031
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    l faut quand même préciser, pour mettre du baume au cœur des autrices injustement catégorisées en Young Adult (voire New Adult) que c’est un domaine éditorial qui se porte bien ! Il n’en reste pas moins que ces autrices peuvent rater leur rencontre avec leur lectorat naturel à cause de ces classifications.

    Si ça se vend mieux, elles ont plus de chances de rencontrer leur lectorat, non? Ou il y a quelque chose que je n’ai pas compris?

    #136034
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    Si ça se vend mieux, elles ont plus de chances de rencontrer leur lectorat, non? Ou il y a quelque chose que je n’ai pas compris?

    C’est pour ça qu’il faut lire tous les mots :p Feygirl parle du lectorat « naturel » de l’ouvrage. Si on vend un livre en l’estampillant YA, mais que son « lectorat naturel », le lecteur pour lequel le livre est pensé, est adulte, certes en supposant que la fantasy YA se vend mieux que la fantasy « classique », le livre touchera en théorie plus de gens… mais le soucis, c’est que la réception risque d’être mauvaise parmi les lecteurs (je m’attendais à lire un livre et je me retrouve avec tout autre chose), et ceux qui auraient pu aimer le livre (car amateurs d’une fantasy classique à qui l’ouvrage est fait pour plaire, le fameux lectorat « naturel » du livre) risquent de passer à côté du bouquin car eux ne fréquentent pas les rayons jeunesse (ou uniquement pour les gros titres qui ont bonne presse en jeunesse… mais du coup ils ne verront que ceux qui ont eu une bonne réception en jeunesse, le cercle vicieux se met en branle) et n’auront pas le livre dans leur radar.
    Evidemment il y aura des exceptions : un grand livre plaira aux gens à 16 ans 40 ans, 70 ans donc il dépassera les frontières marketing par le bouche à oreille, mais bon, la façon dont on vend un livre a quand même en soit une incidence sur le public qui va l’acheter : pour carricaturer, un bouquin avec une couverture ultra ciblée « adolescente en fleur en quête de romance » se vendra peu chez un public de rôlistes masculins de 50 ans.

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    #136050
    FeyGirl
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    Oui, de façon générale, le YA se porte bien et a une belle audience (même s’il n’est pas mis en avant dans les librairies, certains chiffres de vente sont enviables). Les livres ont donc une bonne chance d’être vus, mais il y a le risque qu’ils déplaisent à des adolescents qui en feront un mauvais bouche à oreille.

    Et à cela j’ajoute que si une autrice s’adresse à des adultes, je suppose qu’elle s’attend à débattre de son livre avec des adultes. Il y a une relation particulière entre les auteurs et les lecteurs, que ce soit dans les salons ou sur les réseaux sociaux.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 6 mois par FeyGirl.
    #136053
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    Compris^^

    #154519
    Nymphadora
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    Il y a quelques temps on réagissait à un article de france info :

    ce poids-lourd de l’édition dans la littérature de l’imaginaire, que plusieurs de nos témoins accusent de harcèlement sexuel. Elles font état d’une « technique bien rodée », visant à créer « une relation personnelle », avec la publication d’un manuscrit dans la balance. « C’est la même logique qu’au cinéma, où un jeu de pouvoir se met en place », témoigne une autrice de romans jeunesse et fantasy.

    Une agente littéraire évoque, elle, des « regards appuyés au point de [la] mettre mal à l’aise » lors d’une réunion de travail. « En partant, un bras qui s’attarde un peu trop sur le sien, presque comme une caresse. » Stéphanie*, elle, assure que l’éditeur lui a « arraché » son tee-shirt, lors d’une soirée professionnelle. Elle l’accuse de lui avoir mis des bâtons dans les roues par la suite, après qu’elle lui a reproché son comportement « abject ».

    Juliette* raconte peu ou prou la même histoire. « Il devait me publier et à partir du moment où il a compris qu’il ne m’aurait jamais dans son lit, les textes qu’il avait trouvés si beaux, c’était devenu de la merde », lâche sans ménagement cette autrice de livres fantasy. « Il m’a fait une réputation épouvantable dans le milieu. Ça m’a fermé des portes, j’ai failli arrêter d’écrire. »

    Mediapart, suite à une enquête de plusieurs mois, où ils ont recueilli des preuves accablantes, en dit beaucoup plus sur Stéphane Marsan, directeur de la maison d’édition Bragelonne :
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210421/metoo-le-patron-d-une-maison-d-edition-mis-en-cause

    ~~ Always ~~

    #155824
    Nymphadora
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    Un article qui fait assez bien l’état des lieux de la place des autrices dans le paysage des littératures de l’imaginaire en France : https://www.numerama.com/pop-culture/708708-le-niveau-dexigence-est-plus-eleve-que-pour-les-hommes-comment-lutter-contre-le-sexisme-dans-la-sf-fantasy.html?fbclid=IwAR35tY9bBXWfsLIJVDJZ069mVvjdtyMHIV6bNGLGMMuVHDs75I4gy7tjy9M

    Sinon, à ce jour, Bragelonne n’a toujours pas réagi à l’affaire Marsan.

    ~~ Always ~~

    #155942
    Liloo75
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    Merci Nymphadora pour cet article très instructif sur la difficulté des femmes à s’imposer en qualité d’autrice, en France, surtout lorsqu’elles écrivent dans le domaine de la fantasy. Je n’imaginais pas que le monde de l’édition était si sexiste. Comme dans bien d’autres domaines, une femme doit prouver qu’elle est meilleure qu’un homme pour qu’on lui donne sa chance. La classification de certains romans dans la catégorie « Young Adult » prouve bien que les femmes sont supposées écrire des romans à l’eau de rose, destinés aux adolescent(e)s.

    Je n’avais pas conscience de cette problématique. J’ai découvert la fantasy avec Marion Zimmer Bradley. J’ai commencé par lire quelques romans issus du cycle d’Avalon, puis j’ai dévoré tous les épisodes de la Romance de Ténébreuse. J’en ai relu certains plusieurs fois, tant ils sont bien écrits et passionnants. Je n’ai jamais douté de la capacité d’une femme à écrire de la bonne littérature. De mon point de vue c’est avant tout une question de travail et de talent, et non pas de sexe.

    Mais peut-être que les américains sont en avance sur nous dans ce domaine ? Quoi que….J’ai repensé à la Belgariade, écrite par David Eddings dans les années 80 et 90. Dans les premiers romans, il lui arrivait de remercier sa femme pour sa collaboration, mais elle n’était jamais créditée en qualité d’auteur. Il a fallu attendre la fin des années 90 pour que le nom de Leigh Eddinds apparaisse sur les couvertures, avec les préquelles de l’œuvre : Belgarath le Sorcier, et Polgara la Sorcière. C’est là que je me suis aperçue que sa femme collaborait activement avec lui dès les premiers romans de ce cycle, mais qu’elle restait dans l’ombre. Dans le tome 1 de Belgarath le Sorcier, il y a un avertissement qui dit : les lecteurs « partagent désormais l’un des secrets les moins bien gardés de la fiction contemporaine. S’il y a deux noms sur la couverture de ce livre, c’est parce que nous écrivons à deux, depuis le début ». Mais alors pourquoi avoir caché Leigh Eddings pendant 13 ans ? Parce que le nom d’une femme sur une couverture aurait pu effaroucher le lecteur de fantasy présumé être de sexe masculin ?

    J’ai également pensé à deux autres auteurs qui ont coécrit de nombreux romans : Margaret Weis et Tracy Hickman. Deux auteurs prolifiques, qui ont publié notamment les Chroniques de Lancedragon, la Légende de l’Epée noire, La Trilogie de la Rose du Prophète, etc. Mais leur cas est un peu différent, car Margaret Weis peut mettre à son actif de nombreux ouvrages dont elle est le seul auteur. Je recommande en particulier l’Etoile du Gardien. On est entre science fiction et fantasy, l’histoire est très riche, les personnages attachants, marquants même. Je me souviens encore de certains détails alors que j’ai lu ce cycle il y a 15 ans. Ce sont des œuvres que l’on peut relire, et découvrir encore des détails passés inaperçus (cela ne vous rappelle rien 🙂 ).

    Mais le cas de Margaret Weis est un peu atypique car elle est aussi devenue éditrice dans les années 90. Cela doit aider à s’imposer en tant qu’auteur.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #156126
    no_one
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    Sinon, à ce jour, Bragelonne n’a toujours pas réagi à l’affaire Marsan.

    "It's both possible, and even necessary, to simultaneously enjoy media while also being critical of its more problematic or pernicious aspects."
    "Damsel in Distress: Part 1", Tropes vs. Women in Video Games, Anita Sarkeesian

    #157716
    R.Graymarch
    • Barral
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    https://actualitte.com/article/101279/edition/stephane-marsan-quitte-ses-fonctions-de-president-de-bragelonne

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #157741
    Crys
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    J’imagine que c’est un genre de victoire, notamment puisque des enquêtes en interne sur le bien-être des salariés ont été commanditées. Mais la réaction reste très (trop ?) professionnelle à mon sens quand on voit ce que ça a généré.

    #157800
    DroZo
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    J’arrive pas vraiment à me réjouir. Oui c’est super que ce type soit viré, mais que ça ai mit autant de temps me dégoûte. On est quand même deux mois et demi après que le scandale a été révélé par MédiaPart, plus d’un an après que l’on sait qu’une enquête est en cours, et ça fait des années que dans le milieu beaucoup de gens savaient (et je ne vois pas comment le groupe aurait pu l’ignorer)… Franchement il se fait virer parce que la pression devenait intenable, mais si il est resté aussi longtemps c’est que le groupe l’a protégé jusqu’au bout. C’est une victoire oui, mais je vais pas applaudir son licenciement aussi tardif non plus.

    MJ du jeu de rôle sur forum Les Prétendants d’Harrenhal (LPH).Rejoignez-nous !
    A.k.a. Fanta le Fantôme avec des bulles dans DOH10.

    #161944
    Nymphadora
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    L’affaire Marsan a été discutée lors du festival des Imaginales, notamment lors d’une table ronde « accueillir, écouter, protéger… Pour en finir avec le sexisme dans l’édition ». Pour ceux que cela intéresse, ActuSF a reproduite le texte de Silène Edgar, qui a donné un témoignage fort lors du festival, et a mis en ligne une vidéo de la table-ronde – la version audio devrait suivre (ActuSF met par ailleurs met en ligne les captations d’autres tables rondes aux sujets nettement moins lourds, et devrait notamment mettre en ligne bientôt celle sur laquelle Yunyuns et moi-même avons parlé ^^ mais on pourra en parler ailleurs ^^)

    https://www.actusf.com/detail-d-un-article/imaginales-2021-pour-en-finir-avec-le-sexisme-dans-l%C3%A9dition-par-sil%C3%A8ne-edgar

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    #162012
    Jon
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    J’ajoute que le sujet de la difficulté d’être autrice en SFFF, et en particulier la problématique des autrices classées systématiquement en YA dont vous parliez plus haut, a été abordée dans d’autres tables rondes (dont je n’ai plus le nom ^^ »)
    C’était assez intéressant, et j’en retiens deux points principaux :
    – si on regarde les chiffres généraux de la littérature SFFF, l’équilibre femmes-hommes n’est pas trop mauvais (je n’ai pas retenu les chiffres évidemment) ; en revanche, dès qu’on regarde un peu plus en détail, le déséquilibre est en fait très fort : une écrasante majorité de femmes en YA, leur quasi-absence en « fantasy adulte », et des prix et nominations toujours pas du tout paritaires
    – de façon liée : la rémunération en YA est généralement plus basse pour les auteurs et autrices qu’en adulte (je crois qu’Estelle Faye disait qu’elle touchait 5% sur ses livres YA et 8% sur ses livres classés en adulte). Donc outre le marketing genré et la dévalorisation intellectuelle derrière le « les femmes, ça écrit pour les enfants », se cache également un enjeu financier…

    #162018
    Nymphadora
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    Selon les chiffres donnés dans la fameuse table ronde (minute 27 dans la vidéo) :

    si on regarde les chiffres généraux de la littérature SFFF, l’équilibre femmes-hommes n’est pas trop mauvais (je n’ai pas retenu les chiffres évidemment)

    Suivant les stats, entre 1/3 et 47% des personnes publiées en 2020 dans le domaine SFFF sont des femmes – les chiffres diffèrent suivant les sources : NooSFere et la Base de données francophone de l’imaginaire (BDFI) -, 30% dans le monde anglosaxon. La grande majorité des autrices recensées sont en fantastique (bit-lit) et young adult. L’Observatoire de l’imaginaire présente quelques chiffres.

    (Et sinon sur la rémunération de l’autrice en jeunesse, Silène Edgar donne les chiffres de 5% et 8% sur la fameuse table ronde, minute 35.)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Nymphadora.

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    #165797
    Nymphadora
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    Une suite de l’affaire Marsan : Hachette absorbe Bragelonne. Ils détenaient auparavant environ 40% du capital et Marsan était actionnaire majoritaire. En juillet dernier, Marsan avait été remplacé à la présidence du groupe, mais détenait toujours ses parts de l’entreprise. Hachette rachète donc maintenant toutes les parts qui lui manquaient.

    Mine de rien, c’est un petit séisme dans le monde de l’imaginaire en France, qui est en partie dominé par des maisons d’édition indépendantes – comparativement à d’autres genres (pas que ^^ Pygmalion, qui publie notre cher Trône de Fer, est détenue par Flammarion). Quand on sait en plus que Hachette est en train de fusionner avec Editis pour faire un mastodonte de l’édition (sous l’égide de Bolloré), ça concentrera Bragelonne avec Albin Michel, le livre de poche, Pocket,… et donc de très grosses locomotives sous la même bannière (Le Witcher et la Roue du Temps sont chez Bragelonne, Sanderson chez le livre de poche, Tolkien chez pocket,…). En terme de qualité, c’est pas forcément une bonne nouvelle, avec vraisemblablement moins de prise de risque pour des petits titres.

    https://actualitte.com/article/104530/economie/hachette-livre-absorbe-bragelonne-editeur-de-fantasy-et-sf

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 10 mois par Nymphadora.

    ~~ Always ~~

    #165803
    Lapin rouge
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    Tolkien chez pocket

    Tolkien est édité en poche chez Pocket, mais son éditeur est Christian Bourgois, maison indépendante. Ca fait un poids lourd de la fantasy qui échappe à l’ogre Bolloré.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #165815
    Crys
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    Malgré tout, la plupart des éditeurs indépendants ont recours à Hachette pour la distribution, donc dans le fond, tout est centralisé, au moins par ce volet-là.

    #165820
    FeyGirl
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    ça concentrera Bragelonne avec Albin Michel, le livre de poche, Pocket

    Petit HS : c’est une information erronée qui vient des réseaux sociaux : Albin Michel est une maison indépendante. Elle a d’ailleurs lancé en 2018 Albin Michel Imaginaire, qui s’est fait un nom en SFFF.

    Pour aller plus loin : beaucoup de maisons d’éditions indépendantes passent par Hachette Distribution, qui est le distributeur le plus important en France (dans la chaîne du livre, vous avez l’auteur, puis la maison d’édition, puis le diffuseur qui est la « force de vente » auprès des libraires, puis le distributeur qui assure la logistique, et enfin le libraire ou la plateforme internet). Sinon, comme me l’a expliqué Lloyd Chéry sur Twitter, Albin Michel a des accords avec Le Livre de Poche pour la version poche, donc des liens commerciaux « forts » existent.

    #170174
    Nymphadora
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    https://actualitte.com/article/106435/international/10-livres-d-autrices-que-tous-les-hommes-devraient-lire

    Un initiative en littérature anglophone a été lancée il y a quelques mois. Partant du constat que les femmes lisent à peu près autant d’autrices que d’auteurs, mais que les hommes ne lisent que peu d’autrices, le Women’s Prize for Fiction a cherché à établir un « top 10 des livres recommandés pour les hommes, signés par des autrices ».

    Je vous avoue que je serais curieuse de voir l’initiative élargie aux lectures de l’imaginaire. J’imagine qu’on y retrouverait Robin Hobb et NK Jemisin, ainsi que Madeline Miller, mais il y aurait de quoi faire ^^

    ~~ Always ~~

    #170263
    DNDM
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    Ca pourrait faire une bonne note de blog / conseil de lecture: « top 10 des livres de fantasy recommandés pour les hommes, signés par des autrices ».

    J’allais ajouter « sélection par les sœurs de la Garde de Nuit », mais en fait je n’ai pas l’impression que la sélection dont tu parles ici ait été faite spécifiquement par des femmes. Au contraire, si je comprends bien il y a eu présélection uniquement par des auteurs masculins reconnu, puis vote par le public, apparemment sans distinction de sexe:

    Le Women’s Prize a donc demandé à d’anciens jurés, à des écrivains et célébrités masculines dont Salman Rushdie, Andrew Marr ou encore Richard Curtis d’être prescripteurs en proposant leurs recommandations de romans écrits par des femmes. Cette liste a ensuite été soumise aux votes afin d’établir un top 10 des livres recommandés pour les hommes, signés par des autrices.

    Du coup, mes conseils aux hommes qui passent par là et qui souhaiteraient lire des livres de SFFF écrits par des femmes:

    • La servante écarlate, Margaret Atwood, exceptionnellement bien écrit
    • L’espace d’un an, Becky Chambers
    • Ursula Le Guin

    Je parlais des celles-là sur la page précédente.

    Et je suis ouvert aux suggestions « SFFF écrite par des femmes qui plaira aux hommes » – d’autant plus que quand je regarde mes lectures SFFF récentes écrites par des autrices, j’ai terminé certains livres avec l’impression qu’ils parlaient beaucoup plus aux femmes qu’à moi (Quitter les monts d’automne, d’Emilie Querbalec, par exemple)

     

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #170281
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1152

    Il y a deux étés, Vert avait lancé un sondage sur la blogo française pour qu’on cite nos incontournables récents en SFFF (histoire de sortir de toujours les mêmes vieux messieurs du siècle dernier). Evidemment il n’y a pas que des femmes dans les résultats, mais je trouve son bilan intéressant si tu cherches des idées de livres écrits récemment par des femmes : https://nevertwhere.blogspot.com/2020/09/tag-les-incontournables-recents-en-sfff.html

    Arys du Rouvre 💜

    #170289
    Méliwesh
    • Éplucheur avec un Économe
    • Posts : 31

    Bonsoir chères sœurs et frères,

    je viens de lire Gideon la Neuvième de Tamsyn Muir, chez Actes Sud, premier tome de la tétralogie Le tombeau scellé.

    Voilà de l’excellente SFF écrite par une femme avec des personnages féminins, que je recommande chaudement.

    Pour vous mettre en appétit, la première phrase ; « En l’an myriade de notre Seigneur, la dix millième année du Roi Immortel, le bienveillant Prince de la Mort, Gideon Nav prit son épée, ses bottes et ses magazines pornos, et s’évada de la Neuvième Maison. »

    Si j’ai le temps, je me permettrai de développer mes impressions de lecture, et espère pouvoir échanger avec certaines/certains d’entre vous.

    #171517
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1152

    @dndm et toutes les autres personnes intéressées. J’en parlais 2 messages plus haut mais Vert relance un sondage/tag pour que les gens viennent proposer leurs autrices incontournables en SFFF.

    Elle vient juste de poster son billet, du coup il n’y a pour l’instant que ses propositions, mais elle fera un récapitulatif à la fin.

    https://nevertwhere.blogspot.com/2022/07/tag-autrices-incontournables-en-sfff.html

    Arys du Rouvre 💜

    #171522
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 996

    Je n’en ai pas lu assez pour pouvoir participer, mais j’ai au moins Ursula Le Guin qui figure pour moi largement dans le haut du panier, tous auteurs confondus.
    Je ne sais pas si JKRowling peut rentrer dedans. Si oui, ce serait ok.

    Adolescente, j’avais aussi adoré la réécriture de la légende arthurienne par MZimmer-Bradley, mais je ne l’ai jamais relue adulte (donc je ne sais pas si je trouverais ça aussi plaisant) et depuis j’ai appris des trucs pas cools sur son compte et celui de son mari, ce qui m’a largement refroidie à son égard (et avant d’apprendre ces « trucs » j’avais trouvé les romans de la Romance de Ténébreuse assez nuls).

    J’ai le nom de Charlotte Bousquet qui me revient en mémoire. J’ai dû lire le coeur d’Amarantha, mais je n’en ai que de très vagues souvenirs (sauf le mot « fuligineux » qui revenait bien souvent ).

    Cela dit, en terme de fantasy, mes essais côté auteurs ont rarement été concluants : en dehors de Tolkien et Martin, ça ne se bouscule pas non plus au portillon.

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