L’article de blog annonçant la parution :
Parution de l’essai « Game Of Thrones – Le nouveau sacre de la Fantasy » de Clément Drapeau
Et la revue de @crys sur le blog :
[Critique] Dans les intrigues de Game of Thrones : le nouveau sacre de la fantasy (Clément Drapeau)
Quant à moi, je viens de le relire avec grand plaisir. Voici mon avis :
Encore un essai sur Game of Thrones, me direz-vous ? Pourtant, il serait dommage de passer à côté de celui-ci, tant il est une très bonne surprise : précis, complet, passionnant à lire, mêlant recherches poussées et analyses personnelles pertinentes.
Et essentiel pour l’amatrice de la saga que je suis : il distingue le Trône de Fer (les livres) de Game of Thrones (la série télévisée). Précision d’importance, quand on connaît la richesse des livres qui contraste avec une simplification (en partie inévitable) de la série.
En toute transparence : l’auteur avait proposé à la Garde de Nuit de relire le manuscrit, et j’avais fait partie de l’équipe de volontaires. Je n’en attendais rien, et pourtant j’ai été très agréablement surprise par le contenu. Je viens donc de le relire pour cette chronique.
Tout d’abord, l’éditeur nous offre un objet soigné : papier épais, jolie couverture cartonnée, et signet. D’autre part, chaque sous-partie bénéficie de sous-titres explicites (qui ne sont pas repris dans le sommaire). On sait immédiatement de quoi l’auteur va nous parler, ce qui est un avantage indéniable pour un essai.
Clément Drapeau, professeur de philosophie au lycée, a visiblement l’habitude d’être clair et pédagogique, et il possède une plume très agréable à lire (très loin de la thèse universitaire). Enfin, il connaît l’exercice, puisqu’il a déjà publié un essai sur l’Attaque des Titans dans la même collection.
De quoi ça parle ? À peu près tous les sujets importants autour de la saga sont explorés, et suffisamment approfondis pour qu’on sache l’essentiel. Même moi, qui me targue de bien connaître le Trône de Fer (je suis active sur le forum de La Garde de nuit), j’ai appris des choses et j’ai découvert de nouvelles analyses ou points de vue qui m’ont plu.
Clément Drapeau passe en revue la jeunesse de GRRM et son cheminement intellectuel, puis ses débuts professionnels. Il nous décrit ensuite, de manière très vivante, la genèse du Trône de Fer, puis l’écriture et la publication des différents tomes et des livres autour de la saga (Dunk et l’Œuf, Feu & Sang, TWOIAF), avec une narration fragmentée et subjective qui en fait tout le sel (le lecteur doit démêler le vrai du faux, encore plus quand l’Histoire est réécrite par les vainqueurs). Il n’élude pas les difficultés de GRRM à avancer, difficultés liées à son processus d’écriture, quand ce n’est pas une propension à s’éparpiller. C’est l’occasion de passer en revue ses inspirations littéraires et son souhait de mettre en scène une fantasy « boue et sang » désenchantée, reflet de l’époque. Cette première partie s’avère passionnante à lire.
Il poursuit sur l’aventure Game of Thrones (dont les soubresauts sont un roman à eux seuls), et souligne que certains problèmes des dernières saisons étaient déjà en gestation dès le départ. Il égratigne aussi Weiss et Benioff sur le management désastreux des acteurs et appuie sur les scènes de nudité des premières saisons qui ont été mal vécues par les actrices. En contrepartie, Clément Drapeau rappelle l’exploit de réussir à donner vie à une telle saga à l’écran avec toute une organisation en place. Le travail pour les décors et les costumes est mis en valeur, en parallèle des réalisateurs. Cet engouement populaire a marqué les années 2010 et inauguré une nouvelle phase des séries, mais il fut trop lourd à porter pour Weiss et Benioff, qui céderont au fan service. Les showrunners sont de très bons adaptateurs, mais furent démunis quand il n’y eut plus de livres sur lesquels se reposer. Même quand on croit connaître l’histoire, cette partie met en lumière des pans moins connus et pourtant significatifs.
L’analyse approfondie de l’univers est aussi un point fort de cet essai et constitue la troisième partie : tout ce qui est lié à la Fantasy (magie, créatures surnaturelles, religions), les inspirations semi-historiques (en rappelant que GRRM s’inspire de l’histoire telle qu’elle est racontée plutôt que des recherches récentes qui nuancent les préjugés) en louant l’essai consacré à ce sujet de Thierry Soulard et Aurélie Paci Les mystères du Trône de Fer, tome 2 : La clarté de l’histoire — La brume des légendes, la volonté de créer une fantasy « réaliste » (boue et sang) à l’opposé de Tolkien et ses héritiers, les personnages majeurs (ce qu’ils représentent, leur complexité et leur évolution), la déconstruction des héros, les figures du pouvoir, et des considérations littéraires qui permettent de mieux saisir la construction et la narration de certains tomes. Cela n’empêche pas le tiraillement entre le romanesque et la logique interne du récit (Brienne errant dans le Conflans, Daenerys bloquée à Meereen). Là encore, cette partie est instructive, et l’auteur (visiblement passionné) n’a pas hésité à livrer ses propres réflexions, alimentées par une culture solide. Tout est précis et documenté, et Clément Drapeau ajoute des analyses judicieuses que je n’ai pas vues ailleurs.
En conclusion, voici un essai riche et convaincant, qui récapitule l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le Trône de Fer, et qui donne envie de relire les livres, alors même que la fin se fait attendre. Son seul défaut est d’arriver tard sur le marché, mais ce serait dommage que les amateurs de la saga passent à côté. Je recommande !
FeyGirl, le il y a 2 mois et 1 semaine.
PierreKirool
PierreKirool.
Nymphadora
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Crys
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