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- Ce sujet contient 14 réponses, 13 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Quintus Cularo, le il y a 9 heures et 37 minutes.
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22 juillet 2019 à 10 h 38 min #102825
Nymphadora
- Vervoyant
- Posts : 8577
J’ouvre un nouveau sujet pour parler du roman La horde du Contrevent, d’Alain Damasio. Beaucoup des frères et sœurs de la Garde de Nuit ont dû le lire, alors je me suis dit qu’il méritait bien son sujet rien qu’à lui ^^
Roman de 2004 qu’on pourrait presque qualifier déjà de classique des littératures de l’imaginaire français tellement il a de bons retours partout, La horde du Contrevent nous plonge au cœur de la horde, un groupe d’une vingtaine de personnes qui parcourent la Terre et font face au vent qui balaye le monde pour atteindre l' »Extrême-Amont ».
En fait, c’est assez dur de qualifier ce roman. C’est une expérience de lecture : entre rédaction très particulière (j’oscillais personnellement entre « pfff que c’est artificiel » et « ouah quel auteur brillant », j’avoue ne toujours pas savoir si j’ai aimé^^ mais c’est probablement mon côté cartésien assez peu sensible aux envolées lyriques qui parle) et réflexions métaphysiques (là aussi, j’arrive pas à me décider sur mon avis : personnellement, les délires métaphysiques autour du vif, des chrones, j’ai trouvé ça too much… mais j’ai été touchée par certains passages et certaines réflexions), le roman nous emporte. On fait partie de la horde, on vibre avec eux, on contre avec eux…
Un roman éprouvant, mais qui vaut vraiment le coup d’être lu tant il est différent de ce qu’on lit habituellement.Vous l’avez lu ? Vous en avez pensé quoi ?
~~ Always ~~
22 juillet 2019 à 11 h 24 min #102836DNDM
- Fléau des Autres
- Posts : 3175
Bah un peu pareil que toi. ^^
C’est à lire, rien que pour se faire une idée. Et ça méritera une relecture un jour, pour me (re)faire une idée.
Perso j’ai adoré certaines trouvailles. Les signes de ponctuation utilisés pour faire ressentir le vent, par exemple. Toujours concernant la forme, j’ai aussi plutôt accroché à la narration polyphonique avec plusieurs voix très différentes, même si ça peut parfois faire artificiel.
Sur le fond, l’univers est très différent de ce que l’on connait et plutôt intéressant, la quête est suffisante à elle seule pour tenir tout le livre, les persos sont pour la plupart bien construits et très vivants…
Après, on peut aussi trouver qu’au final tout cela est bien boursouflé, se donne beaucoup d’importance, et sonne un peu creux quand on y regarde de près. Mais ça, c’est peut-être une critique que j’adresse plus à Damasio en général qu’à la Horde en particulier, qui est clairement pour moi le meilleur Damasio à lire, et reste, malgré les critiques que je peux en faire, l’un des livres de SFFF français parmi les plus novateurs et enthousiasmants de ces dernières années.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/22 juillet 2019 à 11 h 40 min #102839Foxgorr
- Patrouilleur du Dimanche
- Posts : 224
J’ai adoré. Très original et singulier.
La joute des bardes est somptueuse.
Quand je vais en vacances dans le Finistère je pense à ce bouquin à chaque fois.
J’ai moins aimé la fin mais bon.
22 juillet 2019 à 11 h 40 min #102840Symedelic
- Éplucheur de Navets
- Posts : 21
Un livre magnifique, qui emporte le lecteur (enfin celui qui se sera accroché, dans mes connaissances, 50% ont abandonné dans les 50 premières pages) avec une telle force…Arrivé à la dernière page (enfin la 1e vue la pagination inversée^^), on a un sentiment très particulier, on se ressent un peu comme le Golgoth qui hurle « donnez moi de la terre pour contrer », bref on a envie d’aller encore plus loin.
Il faut bien choisir la lecture qui suivra, et autant choisir un truc très léger, parce que de toute façon cela paraitra bien fade, si on a accroché à la horde.
Par contre, très déçu par « les furtifs »…Fade mélange entre son premier livre « la zone du dehors » et « la horde », on ne retrouve pas la force et l’union de la horde, dans la meute. Les idées de révolte, révolution, volte, etc ont déjà été largement abordées dans son premier roman, ses interventions en conférences, tribunes et articles. Et il pousse beaucoup trop loin son jeu de ponctuations (même si la démarche est intéressante) et jeux de mots. Bref, il se fait plaisir, mais pas d’innovation. (Reste que l’histoire de fond d’amour entre les parents et leur fille reste très bien écrite).
Pour en revenir à la horde, oui j’ai souvent envie de le relire, voir si cela me procurera la même sensation qu’à la première lecture (de toute façon la fin du livre, on s’y attend dès le début). Je n’ai pas encore franchi le pas, je me refais juste quelques citations par ci-par là pour le plaisir (celles de Golgoth notamment).
22 juillet 2019 à 12 h 39 min #102848Ezor
- Pisteur de Géants
- Posts : 1260
Je ne vais pas être très original en disant que c’est … original (badum tsss). Les dernières pages partent un peu trop loin dans le délire métaphysique, sans donner de réponse à beaucoup de questions ouvertes dans le reste du livre, ce qui m’avait pas mal frustré au moment de refermer le livre.
Cela dit, La Horde fait très clairement parti des livres que je recommanderai, ne serait-ce que pour le style d’écriture et l’immersion dans son monde. La cohérence et l’histoire ne sont pas pour autant noyées par cet « exercice de style ».
Sans parler « d’ovni » (je manque de référence pour pouvoir aller jusque là), c’est un livre qui est suffisamment différent de ce que j’ai pu lire pour mériter une relecture.22 juillet 2019 à 13 h 07 min #102853Obsidienne
- Pisteur de Géants
- Posts : 1124
Bah un peu pareil que toi. ^^ C’est à lire, rien que pour se faire une idée. Et ça méritera une relecture un jour, pour me (re)faire une idée. Perso j’ai adoré certaines trouvailles. Les signes de ponctuation utilisées pour faire ressentir le vent, par exemple. Toujours concernant la forme, j’ai aussi plutôt accroché à la narration polyphonique avec plusieurs voix très différentes, même si ça peut parfois faire artificiel.
C’est également ce que j’ai aimé, avec un préférence pour ce point de vue différent de chaque personnage sur le même déroulement d’un événement : on est au-delà d’un P.O.V. par chapitre !
Plus que pour d’autres ouvrages, il faut « accrocher » et ça a été mon cas (aurais-je un côté Golgoth ?)
Par contre,certains éléments annexes m’ont semblé peu cohérents et (pour une fois !) j’avais deviné la fin.Sur cette bonne impression, j’ai pris « La Zone du dehors » : qui ne m’a absolument pas accrochée…
"Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
" Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)22 juillet 2019 à 16 h 27 min #102904Tristesire
- Patrouilleur Expérimenté
- Posts : 309
Je pense exactement la même chose que toi Nymphadora (oui, je ne suis pas très original :)).
Je trouve que ta conclusion est parfaite :
« Un roman éprouvant , mais qui vaut vraiment le coup d’être lu tant il est différent de ce qu’on lit habituellement. »
Je rajouterais juste qu’un roman qui me surprend et qui me remue autant dans le domaine de l’imaginaire, ce n’est pas si commun que cela… En ce sens, pour moi, c’est un chef-d’œuvre.
On ne touche pas aux lapins !
23 juillet 2019 à 8 h 01 min #103010Athouni
- Patrouilleur Expérimenté
- Posts : 267
Damasio lit essentiellement de la philosophie (Nietzsche et Deleuze notamment) et très peu de SF. En interview, il blaguait en disant qu’il aurait pu titrer son livre essai sur le courage.
Damasio a du style. On peut ne pas accrocher mais on a à faire à un écrivain et ça se sent tout de suite. 15 ans après ma lecture, je suis persuadé d’être en mesure de deviner qui parle en ouvrant le livre au hasard. Le travail sur la polyphonie et le soin apporter à chaque langue (celle de Golgoth ou celle de Caracole) est exemplaire.
À mon sens ce livre reste est des propositions les plus singulières en SFFF du XXI naissant. Lecture incontournable.
PS : pour écrire Damasio s’est isolé plusieurs mois en Corse. Il se parlait à lui même et s’enregistrait. Ça a été mis en musique ici. Un écrivain habité. 😉
« When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »
24 juillet 2019 à 0 h 39 min #103196May451
- Éplucheur avec un Économe
- Posts : 42
Comme beaucoup de monde ici, j’ai adoré le livre, son style particulier et ses personnages.
Mais le seul point noir, c’est la fin qui pour moi est bâclée (il y avait d’ailleurs un peu le même problème dans la zone du dehors…)
27 novembre 2019 à 13 h 42 min #119997Corneille
- Patrouilleur Expérimenté
- Posts : 314
Je viens de finir ce matin et clairement, je reste sur ma faim.
Le style d’abord : Ok, il a du vocabulaire et sait construire des phrases bien alambiquées. D’habitude j’aime beaucoup. Mais dans La Horde, ça a un côté très artificiel, boursouflé et pour tout dire, exagéré. On dirait que c’est un exercice pour l’auteur, qui ne se met pas au service de l’histoire.
Le monde décrit est fascinant. J’aurais aimé en savoir plus sur les hordonnateurs, les Freoles, les différentes factions (un petit peu de Port Réal pour les intrigues politiques, quoi 🙂
Les POV …. j’ai trouvé cette construction très intéressante, quoique un peu trop répétitive. Mais bon, pour moi c’est un plus.
Les personnages de la Horde me semblent un peu trop stéréotypés : presque pas d’évolution, chacun fait ce qui est attendu.
Quant à la fin, en accord avec tout le monde ou presque ici, je la trouve décevante et attendue.
Malgré tout ça, c’est un livre à découvrir, car vraiment à part. Et en lisant ce forum, je me suis décidée à ne pas essayer un autre Damasio, celui ci semblant être le meilleur..
27 novembre 2019 à 14 h 40 min #120011Symedelic
- Éplucheur de Navets
- Posts : 21
Le monde décrit est fascinant. J’aurais aimé en savoir plus sur les hordonnateurs, les Freoles, les différentes factions (un petit peu de Port Réal pour les intrigues politiques, quoi
Il y a quelques années, Damasio avait dit qu’il voulait écrire une suite à La Horde, qui clarifierait certains points, ceux que tu cites, mais aussi les chrones.
Aucune idée si ça lui trotte toujours dans la tête, ou si son nouveau statut médiatique de philosophe-anarcho-zadiste va faire qu’il va rester dans cette veine ou nous repondre un OVNI type La Horde.
7 septembre 2020 à 11 h 05 min #141515Yunyuns
- Terreur des Spectres
- Posts : 1989
Mais pourquoi ai-je attendu si longtemps pour lire cette magnifique création ?
De la même manière que j’avais repoussé plusieurs fois ma lecture de Gagner la guerre et que je m’en étais mordu les doigts tellement j’avais pris un claque en le découvrant, j’ai là encore traîné, beaucoup trop, avant de partir contrer avec le Goth, Sov, Pietro, Oroshi et les autres. Et ce n’est pas une claque que j’ai pris, mais une baffe, plus lourde, plus puissante. Moi qui ne suis pas très habitué aux auteurs français (quelle erreur me direz-vous avec raison), j’ai été totalement bluffé et charmé par le style mis en oeuvre, et notamment les innombrables jeux de mots et néologismes de Caracole.
Alors bien sûr il y a quelques points critiquables, dans l’histoire et dans les désirs de l’auteur de partir dans des envolées philosophiques et un peu moralisatrices, mais pour moi cela n’entache en rien le plaisir que j’ai pris à lire toutes ces pages.
Bref, un auteur français qui s’amuse avec la la langue et la grammaire de cette façon, c’est superbe, il va falloir que je revois ma pile à lire.
Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.
"Yunyuns le pourfendeur de Tolkien."
1 juillet 2021 à 11 h 56 min #157480Grendel
- Fléau des Autres
- Posts : 2082
Je me suis enfin résolu à lire cette œuvre. Dès le troisième chapitre, je le conseillais à mes proches. Ca a été une claque pour moi. Voilà bien longtemps qu’un livre ne m’avait pas à ce point impacté. Les premiers chapitres sont d’une folle intensité.
J’ai commandé dans la foulée les deux premiers volumes de la bande dessinée, tant j’avais envie de redécouvrir l’œuvre sous format graphique.
Si par la suite, j’ai un peu moins adhéré au côté métaphysique et aux « explications » d’Oroshi, je reste très fortement impressionné par cette œuvre.
Il me reste le dernier/premier chapitre à lire, donc je ne me prononcerai sur cette fin que demain, pour le coup… mais c’est clairement une œuvre à découvrir, qui ne laissera pas indifférent.
2 juillet 2021 à 10 h 57 min #157532DNDM
- Fléau des Autres
- Posts : 3175
J’ai commandé dans la foulée les deux premiers volumes de la bande dessinée, tant j’avais envie de redécouvrir l’œuvre sous format graphique.
Tiens, apparemment j’ai oublié d’en parler, mais j’ai plutôt pas mal apprécié l’adaptation BD.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/21 mars 2025 à 10 h 49 min #210094Quintus Cularo
- Patrouilleur du Dimanche
- Posts : 231
Reposte de mon avis (dans le cadre du challenge lecture) :
En un mot c’est dense. Bien oui, intéressant oui mais que ce que c’est dense, trop dense même. J’ose le dire, le roman se perd à force d’artifices et de complexité. Le livre ne fait rien pour être accessible, et même une fois dedans ne fait rien pour nous aider à rester dans l’histoire. Et ça m’énerve. Parce que j’ai vraiment eu le sentiment qu’on rendait ça compliqué uniquement POUR être compliqué. Comme si le fait d’être difficile à lire était une fin en soi, voire une qualité propre. Je n’ai rien contre des ouvrages difficiles d’accès. J’en ai déjà lu, et apprécié, un bon nombre (La Maison des Feuilles en tête de liste). Mais là j’ai vraiment l’impression d’être dans un pur effet de style ou que l’intention de Damasio était justement de décourager les lecteurs, comme s’il espérait d’être lu que par une “élite” qui aurait mérité son livre. Bon je ne vais pas lui prêter des intentions. Je ne sais rien de son approche et de ses objectifs et je n’ai aucun projet de lui faire un procès. Mais c’est l’impression que ça m’a renvoyé. Et le pire c’est qu’il était clair pour moi qu’avec une approche plus classique, j’aurais vraiment adoré la lecture.
Parce que oui on a une bonne histoire, avec un univers intéressant et original, un groupe bien construit avec des dynamiques intéressantes. Déjà commençons par l’histoire. J’adore qu’on ait à ce point un objectif à la fois clair (atteindre un point géographique donné) et nébuleux (on ne sait pas vraiment pourquoi ni ce qui se passe après). C’est un bon moteur, tout en donnant des motifs d’interrogations et de doutes aux personnages (légitimes et discutés). Au milieu de ça, des péripéties diverses (même si des schémas types peuvent se faire sentir) mais qui étoffent l’univers et les personnages et offrent de très bon moment (notamment un duel rhétorique magnifique). Je ne dis rien sur la fin, sauf que même si on peut s’attendre à quelque chose comme ça, elle surprend juste ce qu’il faut et fonctionne bien. Bref pour l’histoire c’est du tout bon. Même le fait que l’univers ne soit pas introduit ne me dérange pas, parce que vu la longueur du roman on a le temps de bien comprendre les points les plus importants.
Je suis plus critique pour les personnages, et là la forme commence à beaucoup nuire. Je pense que ce sont de bons personnages. Je dis je pense car c’est très difficile de s’y attacher, ou même d’arriver à la saisir. Car oui le changement de point de vue constant s’avère ici majoritairement contre productif, d’autant que la relative froideur du style aggrave ce constant. Résultat les personnages passent comme ça, sans nous accrocher. Heureusement qu’on a une présentation complète au début, ça aide à leur donner du corps, car sans ça je pense qu’ils auraient été totalement désincarnés. Et pourtant ce n’est pas faute d’être construits puisque de ce qu’on en voit, ceux qui sont développés (ne nous mentons une bonne moitié de la horde relève plus de la figuration ou du tertiaire) sont assez réussi, avec des psychologies intéressantes et des éléments (notamment de langages) bien marqués. Et on a de bonnes évolutions, des dilemmes réussis… Simplement trop de personnages et trop peu de vraies respirations. Je regrette qu’il n’y ait pas plus de moment de calme, de moment de vie entre les protagonistes pour les poser et montrer leurs dynamiques (là les dialogues se font majorités par petits groupes au sein du groupe, on ne ressent jamais leur nombre réellement). Et puis oui trop de changements de points de vue. Ça ne sert même pas à nous présenter leur vision à chacun, puisque sans problème trois-quatre d’entre eux s’accaparent la moitié du temps de narration, mais surtout, le fait d’avoir des symboles pour nous indiquer qui fait la narration plutôt que nous donner son nom nous oblige à vérifier sur notre antisèche. Ce qui nous laisse le choix : sortir du récit et perdre l’énergie du moment et savoir qui est narrateur, ou ne pas savoir et du coup avoir l’énergie du moment mais perdre les détails de personnalité… C’est vraiment le point sur lequel je trouve que le roman se tire le plus une balle dans le pied par trop de complexité, et qu’un peu de simplicité lui aurait été pleinement bénéfique. On aurait rien perdu à indiquer les changements de point de vue par des noms et on aurait gagné grandement en fluidité de lecture, et donc l’ambiance et l’implication émotionnelle s’en seraient trouvées renforcées. Finalement on regarde les personnages d’un œil distant, et le sort (même tragique) de la plupart d’entre eux relève de l’anecdote.
Et c’est un bon résumé de mon avis. Il y a de très très bon points dans ce roman hein, et c’est majoritairement une bonne lecture. J’ai apprécié les dialogues, vivants et dynamiques (ce qui est un exploit vu le ton globalement éthéré du roman). Le style nous emporte parfois très bien, nous faisant vivre les instants et la tension qui en découle. L’imagination foisonne mais ne déborde jamais, témoignant d’une grande rigueur narrative. Mais voilà, à force de se rendre plus complexe qu’il n’avait besoin, le roman finit par se détacher. Je n’ai pas senti une invitation, une porte ouverte, mais un livre qui fait tout pour nous rejeter. Et si le livre ne veut pas être apprécié, pourquoi je le ferais ?
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Cette réponse a été modifiée le il y a 8 heures et 56 minutes par
R.Graymarch.
N'est pas mort ce qui à jamais dort, mais en d'étranges ères peut mourir même la mort.
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