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2 octobre 2021 à 19 h 58 min #161213Prydain
- Frère Juré
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Pour faire suite au topic, dans la rubrique adaptations/séries, j’ouvre ici un topic pour la saga de robert jordan, le cycle de la Roue du Temps. Et aussi, je l’avoue, pour atténuer mon post quelque peu sévère dans l’autre topic, même si je maintiens mes observations critiques à ce sujet.
J’ouvre aussi ce topic afin que des lecteurs/lectrices de La Roue du temps puissent s’exprimer et débattre de leur ressenti de lecture, de l’appréciation générale des personnages, de l’histoire. Bien écrite, dans sa première traduction (chez pocket initialement), la saga a été lissée par une nouvelle traduction pour laquelle je suis plutôt déçu (notamment concernant le remplacement du terme « homme-lige » par l’appellation « champion » qui est simpliste à souhait).
Pour faire simple, la Roue du Temps décrit un univers où les femmes ont la place préeminente et ont notamment le privilège de maitriser la saidar, autrement dit la part féminine de la magie ; ce sont les Aes Sedai – elles forment une puissante sororité avec un parlement et une organisation politique. On pourrait les comparer aux Mestres, pour leur action de conseils auprès des seigneurs et des rois. Robert Jordan réutilise certains concepts philosophiques et mystiques avec beaucoup d’habileté, le yin et le yang, le principe de la roue du temps avec la circularité de la temporalité entre une ère de progrès, puis une ère de décadence et ensuite de barbarie. L’auteur use des recettes proches de Tolkien mais, son talent en fait un continuateur et un créateur original. Bien évidemment, on a des héros qui viennent d’un coin paumé, qui pourrait faire penser à la Comté, mais la comparaison s’arrête là. Nos héros sont des humains, des adolescents/tes ; Moiraine Sedai, leur « Gandalf le Gris » est une femme mortelle qui a des pouvoirs ; c’est un être faillible, comme tout un chacun, avec ses qualités, ses défauts, ses peurs. Jordan use de la magie, mais il le fait avec bon sens ; la magie épuise, elle peut rendre fou, elle peut tuer le lanceur de sort et bien d’autres choses encore.
Ces femmes Aes Sedai sont en quelque sortes, des gardiennes, chargées d’empêcher le retour des lanceurs de sorts hommes, qui ont autrefois trahis l’humanité, corrompus par le Mal. Il y a un cheminement de prophéties qui s’entrecroisent et une belle galerie de personnages. J’ai particulièrement aimé la profondeur et la cohérence de l’univers mis en place et les mystères liées aux ères précédentes. J’ai moins aimé l’évolution de quelques personnages. Mais globalement, j’ai apprécié de suivre le périple de Rand et de ses amis du champ d’Emond (Matrim Cauthon, Egwene, Perrin), de personnages divers comme Thom Merillin le ménestrel * un personnage auquel j’associe la figure de Jean Rochefort, à cause des moustaches mais aussi de la truculence du bonhomme* ; Moiraine et son homme-lige, Lan (les aes sedai ont un lige, c’est une sorte de partenaire masculin, lié à la magie, ce n’est pas un amant, c’est un partenaire magique; le Lige protège l’Aes sedai, c’est au fond une sorte de « bodyguard » entre le Rôdeur Dunadan – style Aragorn- et Beleg Cuthalion le puissant Elfe chasseur dans le Silmarillion).
J’ai aussi apprécié les moments épiques et sombres de la saga et l’usage des rêves, des souvenirs ; Jordan possède une plume immersive, très descriptive, il prend le temps de poser les choses, les personnes, les lieux, les ambiances (moi j’apprécie mais beaucoup n’aimeront peut être pas).
Pour résumer, une saga au lore hyper addictif et riche, qui m’émerveille à chaque relecture, l’auteur a pensé à tout. Et il amène des choses très originales, tout en revisitant telles références, comme peut le faire GRRM, en usant de subtils dosages entre diverses inspirations. Mais bémol, des évolutions décevantes pour certains personnages principaux et des personnages secondaires hauts en couleurs qui auraient mérité la première place.
- Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 2 mois par Prydain.
- Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.
22 octobre 2023 à 17 h 54 min #195806Fitz- Patrouilleur Expérimenté
- Posts : 379
J’ai terminé ma relecture du tome 1, L’Oeil du Monde.
Il y a des milliers d’années a eu lieu une catastrophe, la dislocation du monde, durant laquelle le Ténébreux a tenté de se libérer de sa prison, luttant contre les forces de la lumière, le Dragon et les Aes Sedai a leur tête, utilisant le pouvoir de l’Unique. Les cartes ont été redessinées, la population mondiale a été décimée, des connaissances innombrables ont été perdues et la moitié masculine du pouvoir de l’Unique a été souillée, rendant ses pratiquants fous.
Au temps présent, dans un monde toujours bloqué au stade médiéval depuis la dislocation du monde, la Roue du Temps a tourné et le Ténébreux tente à nouveau de se libérer de sa prison. Le destin du monde semble reposer sur un petit groupe de jeunes gens de Deux-Rivières, qui sont traqués à la fois par les créatures des Ténèbres et par les Aes Sedai, pour des raisons qui leur sont inconnues.
Trois ans après m’être stoppé au tome 11 de la série parce que j’avais envie de faire une pause, cette relecture du tome 1 est beaucoup plus agréable que ma première lecture. Même si ce premier tome reste une très classique lutte du bien contre les forces du mal avec un long voyage très semblable à celui du Seigneur des Anneaux, avec la connaissance des tomes futurs, on voit bien que Robert Jordan avait prévu son univers bien à l’avance, avec plein de références qui prennent sens à la relecture.
Tous les personnages principaux n’ont pas encore eu vraiment l’occasion de se développer, notamment Mat et Egwene, mes deux personnages favoris de La Roue du Temps, mais je sais que les livres suivants leur donneront largement le temps de briller .
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