Langelot

  • Ce sujet contient 109 réponses, 11 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par R.Graymarch, le il y a 8 mois et 2 semaines.
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  • #159751
    R.Graymarch
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    Je suis d’accord avec toi sur les Italiens qui sont inexistants. Et le hasard d’une rencontre pile au bon moment…

    Par contre, je me suis demandé comment on disait « niquedouille » en anglais, noodle ?

    Il le dit en français, non ? Du coup.. (ce serait lié à Nicodème. Interesting)

    Livre suivant, enfin presque. Apparemment l’ordre de lecture a changé dans les années 2000 !!! Bon, tant pis, faut bien continuer

    Langelot et l’Inconnue (1968)

    Langelot – 8 (enfin, plus ou moins)

    Point de départ : Tout commence par une mission de protection qui arrive après son début officiel. Or d’autres personnes sont sur l’affaire.

     

    Ce dont je me souvenais : euh rien

     

    Bilan de lecture

    Encore un livre en deux parties bien distinctes. Une où Langelot agit sous couverture et une où il ne suit pas les ordres mais « pour la bonne cause ». Globalement le livre fonctionne bien (en acceptant certaines couleuvres à avaler). Son point faible traditionnel (comme écrivait Lapin Rouge au dessus) c’est le côté « grandeur de la patrie », « service de la Frônce », avec au passage un tacle sur les étudiants, ici en sciences politiques, qui ne font rien de bien passionnant

    « Grâce au ciel, pensa Langelot, je ne suis pas un de ceux qui doivent passer la moitié de leur vie à apprendre comment vivent les autres plutôt que de vivre eux-mêmes. »

    Dans la même veine (d’uranium, naturellement), on a l’ancienne colonie française (fictive, Côte d’Ébène) qui reste attachée à l’amitié avec la France (qui lui a beaucoup apporté). Si on ajoute les mots « nègre » (oui je sais, on est en 1968) et « l’accent noir », ouch quoi. Allez, je mets aussi qu’une bonne partie de l’intrigue repose sur le fait que « les Européens (donc blancs, naturellement) ne reconnaissent pas les noirs ». Je peux le concevoir si on ne connait pas les personnes mais quand on les a vus une demi douzaine de fois, je tique énormément. Cela dit, à sa décharge, les personnes noires ont des descriptions plutôt flatteuses : le président est digne, sa fille est battante (avec pas mal d’ego dû à son rang). Les méchants en revanche louchent énormément vers le Maghreb ou le Proche Orient. Mais nous reverrons Chibani plus tard à ce qu’il paraît.

    Dans les bons points, l’auteur nous remet des éléments du SNIF : Blandine et Mousteyrac (pas trop à son avantage pour ce dernier). Langelot est « insolent ce qu’il faut » dans son improvisation. Gabriella a l’air d’être une sacrée colosse. On apprend petit à petit à apprécier les trois compagnons d’aventure de Langelot. Et la deuxième partie tient plus de la fuite en avant (qui réussit, ouf) que d’un plan super élaboré. Mais au bout il y a une réception à une heure précise, un peu comme les douze coups de minuit de Cendrillon.

    Dommage qu’on n’ait pas plus de précision sur ce passage car ça parait pas évident

    Éclatante dans la robe de taffetas blanc qu’elle avait enfilée pendant le trajet

    J’apprends que le phare est fictif (bouh) et je me demande si50 miles en 3 heures, c’est pas super balaise comme vitesse tout de même. Je note que la musique de Graziella n’est pas si désuète : Bach, Louis Armstrong, Georges Brassens, même si je me demande si une fille de 20 ans en 1968 écouterait ça. La Sorbonne voit des affrontements entre royalistes et communistes (^^). Cela dit, les incidents avec Langelot ont l’air bien grave mais ça ne choque pas grand monde, personne n’en cause (argh). J’ai bien aimé aussi l’enjeu autour des mines d’uranium et plus loin sur l’unité africaine (plutôt que l’alliance avec la France). Une partie de l’intrigue repose sur l’extra-territorialité des ambassades et pour ce que j’en sais, c’est un mythe. Ah oui, tout le monde fume à la fac^^

    Spoiler:
    L’incrust de Langelot avec les bandits est pas mal faite. Sacré groupe de pieds nickelés. Comme écrit plus haut en partie non spoiler, on se surprend à s’attacher à eux. Mention spéciale à Sosthène qui reprend tout le monde avec le bon vocabulaire de marine^^ Bien entendu, le discours qui les « retourne » est un peu grandiloquent, mais admettons.

    Langelot joue donc ensuite en solo mais avec son gang perso (ses 12 salopards + Graziella). Ca fonctionne plutôt bien car même s’il improvise tout (et ne dort pas beaucoup), on se doute qu’il va s’en sortir. Et pourtant, 10 pages avant la fin, ce n’est pas gagné.

    Le timing du télégramme de Graziella à son père est bien foutu (sauf que c’est un code spécial, mais simple et que personne ne veut le déchiffrer). On se dit que le retard d’envoi va bien servir, sauf que le président ne peut pas envoyer paitre Chibani car il a la fille. J’ai bien aimé aussi l’explication de pourquoi il la laisse parler au téléphone. Et là, point majeur de l’histoire, le président choisit le bien de son pays plutôt que celui de sa fille prisonnière (dignité, grandeur, tout ça). Sauf que bien entendu Langelot et ses potes libèrent Grazielle (qui a pas mal perdu son agentivité vers la fin et fait un peu « princesse qu’on sauve » alors qu’avant, ce n’était pas ça) donc tout s’arrange bien pour la France et son alliée africaine. On pardonne même aux méchants du gang de Langelot et à la doublure de Graziella, tout finit bien, ouf 

    Bref, en faisant abstraction du gros laïus patriotique et un peu paternaliste envers les anciennes colonies, je trouve que ça passe plutôt bien comme tome.
    Je continuerai dans l’ordre du premier post

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    #159758
    Papadoc
    • Pisteur de Géants
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    Je ne l’ai pas relu, mais c’est celui avec, parmi les pieds nickelés, l’ancien légionnaire qui a été viré parce qu’il a cassé la gueule à son supérieur qui faisait du trafic sur l’intendance et nourrissait mal ses hommes?

    J’en ai un très bon souvenir.

    "C'est d'une simplicité absurde, comme la plupart des énigmes quand on en voit la réponse."

    Hodor! [Casting 2019]

    #159762
    R.Graymarch
    • Barral
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    Ce n’est révélé qu’à la fin mais oui. Pourtant, ça fait 2000 ans qu’on sait que plus une armée est puissante et plus la nourriture est mauvaise, d’après Astérix. Même si je pense que c’est le contraire, tu ne mégotes pas longtemps avec la bouffe si tu veux qu’on te suive au combat.

    Ah, les fourriers qui détournent des fonds, on se croirait dans CES.

    Dans le genre rigolo, il y a aussi le vrai prénom de Popol.

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    #159864
    Lestival
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Livre suivant, enfin presque. Apparemment l’ordre de lecture a changé dans les années 2000 !!! Bon, tant pis, faut bien continuer

    J’ai continué la trilogie de Monsieur T, alors je viendrai parler de Une offensive signée Langelot un peu plus tard.

    Orson le Couturier [OLC] et d'autres avant lui dans le jeu Chanson d'Encre et de Sang.
    Chaton officiel du temple des Grâces dans DOH 6, envoyé spécial du Daily Stark dans DOH 8
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    Spoiler for NOARLAAAK !!!

    #159865
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Aah Langelot. Excellent souvenir de jeunesse. J’en ai lu trois ou quatre, dont plusieurs fois le premier qui m’avait marqué.

    C’était sympa, il y avait de l’action, du mystère, de l’humour. Pas sur que ça ait très bien vieilli par contre…

    #159891
    Lapin rouge
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    « Langelot et l’inconnue », je ne l’avais jamais lu, donc découverte. Dès que j’ai compris que l’histoire impliquait un pays africain, je me suis dit que ça risquait d’être casse-gueule, avec des clichés à la « OSS 117 », mais sans le 2nd degré. D’un autre côté, il faut encore une fois saluer l’audace de l’auteur, qui, dans une collection jeunesse des années 60, n’hésite pas à aborder la question de ce qu’on appellera plus tard la « Françafrique ». Évidemment, il la traite avec son biais pro-français et « traditionaliste » habituel, et en respectant les codes du genre, mais reconnaissons-lui le mérite de ne pas reculer devant l’obstacle.

    Ce que j’en ai pensé à présent.

    Spoiler:
    Plutôt du bien. On retrouve le sens du cliffhanger de l’auteur, qui use du montage alterné pour créer des effets de suspens efficaces, avec un crescendo final bien mené. Les personnages frôlent la caricature (l’ancien légionnaire, encore un fils de famille dévoyé, il y en a décidément presqu’autant que de jolies filles), mais ils gardent suffisamment d’épaisseur pour ne pas y tomber totalement. Mention spéciale au méchant de l’épisode, le colonel Chibani, cruel et raffiné, qu’on reverra dans d’autres tomes.

    On a toujours des petits passages qui font sourire aujourd’hui (« Langelot avait, pour les légionnaires, le respect instinctif de tout militaire »), mais on est habitué. Il y a bien des passages qui font plus grincer des dents (« Quant j’ai été affecté en Côte d’Ébène, j’ai failli m’y marier avec une Négresse. Si je l’avais fait, j’aurais une fille qui serait à peine plus jeune que celle-ci. Et presque aussi noire, naturellement. – Ça te gênerais, d’avoir une fille noire ? – Je n’en sais rien »). Mais on évite le pire, comme l’a relevé Gray.

    Les méchants en revanche louchent énormément vers le Maghreb ou le Proche Orient.

    Ils m’ont fait penser à la Lybie, mais, vérification faite, Kadhafi n’a pris le pouvoir qu’en 1969, donc c’est plus probablement un mélange d’Egypte et de Syrie.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par Lapin rouge.
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    #160557
    R.Graymarch
    • Barral
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    Langelot contre 6 (1968)

    Langelot – 9 (enfin, plus ou moins)

    Point de départ : L’exposition universelle Avenir du monde se tient à Genève en Suisse et a subi quelques incidents mineurs (mais des incendies néanmoins). Le responsable de l’Association mondiale des jeunes de bonne volonté a proposé de mettre à la disposition des autorités un groupe de garçons et de filles bien décidés à empêcher les saboteurs, trouble-fête, et autres empêcheurs de danser en rond de recommencer leurs forfaits. Sept pays sont représentés : Italie, Royaume-Uni, États-Unis, RFA, URSS, Espagne. Et bien sûr la France par l’intermédiaire de Langelot (qui doit aussi veiller au précieux laser qui réside dans le pavillon « France » de l’exposition). Et si c’était un(e) des autres représentants qui commettait ses forfaits ?

    Ce dont je me souvenais : euh rien

    Bilan de lecture :

    Si on met de côté les choses un peu désuètes ou le ton un peu paternalisto-cocardier de la série (rien de neuf, donc), je me suis beaucoup amusé dans ce livre. J’aime beaucoup, aussi au cinéma, le côté très ludique de whodunnit, et là ça remplit parfaitement son rôle.
    Le livre est encore une fois en deux parties quand un événement important change la donne. On nous présente donc les protagonistes, chacun(e) largement dans son cliché national (c’est clair que l’auteur en rajoute beaucoup et en est conscient). L’Allemande est massive et fan de Wagner, l’Espagnol a un bouquin de tauromachie etc Et bien entendu l’Espagne (forte en chirurgie oculaire ?) sait que l’Italie jalouse ses propositions touristiques, tout comme l’Espagne déteste l’Angleterre pour Gibraltar. L’Américain (Butch Rogers, sérieusement ?) se méfie du Russe (etc etc). En plus, il y a un Chinois dont le pays a refusé l’entrée dans le comité

    Le chef de l’association est un quinquagénaire enthousiaste en short vert foncé, chemisette vert clair et barbiche. Ce qui fait un peu ridicule (voire un peu Tryphon Tournesol, lui même inspiré du suisse Auguste Piccard). L’ambiance de fête foraine au goût futuriste est pas mal rendue même si maintenant cela fait très rétro (le pavillon allemand en forme de casque à pointe… franchement…). Pour Langelot, il est évident que les « jeunes de l’association » sont aussi des agents secrets de leur pays, même s’ils s’en défendent (on évoque James Bond d’ailleurs). Mais alors que se passe-t-il à Genève, pourquoi des incidents mineurs sur des pavillons isolés (apparemment) et qui parmi les 6 autres est coupable ?

    En plus technique, il y a un gros gros focus sur le laser comme technologie de pointe qui fait un peu vieillot. A noter aussi cette phrase de Langelot : « le véhicule à coussins d’air est le moyen de transport de l’avenir » qui fait assez sourire 50 ans après (coucou le projet d’aérotrain) . Je me demande s’il existe vraiment une « police suisse » (fédérale) pour ce genre de situation. Je note l’usage du « je me réjouis » qui est très utilisé localement. On voit assez peu Genève, on traine surtout autour de son lac. On évoque aussi l’hôtel Les Bergues et le Salève (cette montagne est aux portes de Genève mais est située en France, du coup… faut traverser une frontière et cela peut amener des complications). Dites moi, quand un protagoniste dit « Le désir conduit la balle » c’est pas ce que dit l’instructeur charismatique du premier tome ??

    Mots désuets du tome : Buvard, conditionneur d’air, chaussures de basket

    Spoiler:
    D’entrée, Langelot s’annonce comme étant un agent secret (mais du 2e bureau, pas du SNIF) ce qui est très malin de sa part (il le souligne très souvent) car ça lui permet d’être bon en filature ou au tir et d’avoir de « bonnes » raisons de fouiller chez ses « collègues ». Bien entendu, Langelot va voir en privé chacun(e) des collègues qui deviennent pote avec lui, voire vantent la supériorité des services secrets français (huhu). Mention spéciale à l’Italienne qui, dans le double fond d’une valise a une mitraillette Beretta.

    Très vite, tout le monde soupçonne tout le monde et le jeu du chat et de la souris m’a beaucoup plu.  Je me suis demandé quel pays allait être le « méchant » (dans un livre de jeunesse, cela peut être un peu compliqué de désigner un vrai pays) : un parmi les 6 ou la Chine ?

    Et finalement, rien de tout ça (ouf). C’est une personne quasi sortie du chapeau (pas tout à fait, on en parle au tout début, ce qui était louche en soi). Finalement la jeunesse internationale triomphe dans la concorde et l’entraide, c’est beau. Le livre se finit sur le président de l’asso porté en triomphe (il n’est pas naïf mais il prouve que la confiance paye) et c’est ma foi assez joli. On apprend que les clichés de rivalité de chaque pays, c’était fait exprès pour exacerber les tensions, c’est malin. Un cercle n’a pas de bout (tiens, comme dans Fondation). Je me suis fait entourlouper mais ça en valait la peine

    Bref, j’ai beaucoup aimé ce « Genève, nid d’espions » très ludique (même si quand même, y a un mort…). Et vous ?
    Je continuerai dans l’ordre du premier post
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #160664
    DNDM
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    Ha j’ai de très bons flashs de celui-là (la scène que tu mets en première phrase sous spoiler notamment), mais comme d’hab je ne me rappelais plus du tout du scénario global!

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #160671
    Lapin rouge
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4370

    Je ne crois pas l’avoir lu autrefois. Découverte plaisante. Lt X nous assène un concentré de clichés sur différents pays, mais on est habitués, et c’est plus pour lui un raccourci commode pour camper rapidement des personnages secondaires que l’expression de convictions profondes. L’intrigue a un côté Agatha Christie : un groupe de personnages ne se connaissant pas et devant enquêter pour résoudre une énigme tout en étant suspects aux yeux les uns des autres. La résolution n’est pas à la hauteur de l’illustre autrice, mais ce n’est pas l’ambition du livre.

    Pour ce qui est du décor, je ne connais pas Genève, mais l’ambiance mi expo universelle mi-fête foraine est bien rendue. Langelot est un peu irritant tellement il se considère comme plus malin que les autres (et il n’est pas détrompé par les évènements, ou presque pas).

    La première partie est assez bon enfant, mais la seconde l’est moins : les évènements se précipitent, les dangers sont plus pressants, et on craint pour la vie de certains protagonistes. J’ai trouvé le traitement du jeune Chinois intéressant (même si, là aussi, les clichés sont bien présents), surtout quand on compare la perception de la Chine dans les années 60 et aujourd’hui.

    Spoiler:
    La révélation finale est un peu sortie du chapeau, comme l’a écrit Gray. Et l’union de tous les agents secrets sous la houlette du petit Français est flatteuse pour l’ego du jeune lecteur français, mais peu vraisemblable. Mais j’ai apprécié le traitement du responsable de l’Association mondiale des jeunes de bonne volonté. Vu, dans certains volumes précédents, comment l’auteur voit une certaine jeunesse comme quasiment dégénérée, je craignais un bonhomme naïf et ridicule, mais il se révèle d’une autre étoffe. Il est vrai que cette Association mondiale est plus proche du scoutisme que d’une internationale baba-cool).

    Au bilan, on reste dans un bon roman jeunesse, bien fichu.

    Dites moi, quand un protagoniste dit « Le désir conduit la balle » c’est pas ce que dit l’instructeur charismatique du premier tome ??

    Oui, il le dit même deux fois. C’est dommage de remettre cette phrase dans la bouche d’un personnage archi secondaire, ça lui fait perdre un peu de sa force initiale. Réminiscence involontaire ?

    Mots désuets du tome : Buvard

    Désuet le mot « buvard » ? La chose l’est assurément (on n’écrit plus guère au stylo à encre), mais le mot ?

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    #160705
    R.Graymarch
    • Barral
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    Oui, j’ai tout rassemblé en une expression : objets et mots

    Pour ce qui est du décor, je ne connais par Genève, mais l’ambiance mi expo universelle mi-fête foraine est bien rendue.

    Pour connaître, c’est quand même très léger. On dirait qu’il n’y a que le lac (et un peu le Salève). Jusqu’en 2019, il y avait en été les fêtes de Genève avec fête foraine (au bord du lac) et ça fait un peu penser à cette ambiance. Mais à part ça, ça reste ténu (aucune vanne sur l’accent, nonante, la fondue, le chocolat, l’argent, pffff)

    Mais sinon on est assez à l’unisson, un tome pas mal écrit du tout, très ludique. Et ça m’a même permis de « pardonner » la résolution un peu facile.

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    #164998
    R.Graymarch
    • Barral
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    J’ai tenté de continuer un peu

    Une offensive signée Langelot (1968)

    Langelot – 10 (enfin, plus ou moins)

    Point de départ : Monsieur T. est de retour !! Il menace le monde à la télé et sera en position de force dans trois jours !

    Ce dont je me souvenais : euh rien

    Bilan de lecture :

    J’ai beaucoup aimé ce volume. Et pourtant en relisant l’article de blog du mec qui a fait un mémoire sur Langelot, c’est un des plus faibles des débuts de la saga. Troisième épisode avec Monsieur T et pour une fois, on se balade peu. J’ai trouvé ça très enlevé, au plus près de la famille Roche-Verger. Le professeur garde ses travers parfois un peu lourds mais d’un autre côté, on voit comment il utilise ça et cela enrichit le personnage. Quant à Choupette, 17 ans, elle a un rôle plus actif au début et fait preuve de beaucoup d’initiative (pour sa composition de maths, on repassera)

    On a donc un compte à rebours avec une recherche du méchant et une tentative de le prendre à son propre jeu. Mais ce n’est pas si simple. Les services français travaillent plus ou moins ensemble (coucou le commissaire Didier) et on se demande à la fois ce que Monsieur T peut faire, s’il a les moyens de ses ambitions et aussi comment rassurer la population (sous entendu : lui mentir). Ces problématiques ne sont pas si désuètes.

    Dans les choses qui ont sans doute pas mal changé… Il y a 100 000 postes de télévision en France (hum). Il n’y a pas de publicités sur les ondes nationales de l’ORTF (hors cause publique?), le ukulele est un mot anglais (euh), on emploie « annonceuse » pour « speakerine », il y a Thierry la fronde à la télévision et un ministre de l’information au gouvernement, la Maison ronde est déjà construite, la R16 fait des « prouesses » (par rapport à une 2 CV^^), la semaine est « anglaise » si on ne travaille pas le samedi et une balle dans le pare-brise ne rend pas ce dernier « feuilleté ». Le calendrier avec des histoires drôles m’a aussi rappelé de vieux souvenirs. J’ai peur que ça existe encore…

     

    Spoiler:
    Pas mal de choses à dire. Le professeur est quand même assez fort à utiliser une charade à deux niveaux (un peu tirée par les cheveux pour les deux niveaux quand même), puis il repousse un assaillant qui veut l’enlever juste en causant. Enfin il se fait enlever puis avale un transmetteur. Et au final, c’est lui qui trouve la solution pour éliminer le problème (un camarade de promotion, rappelons-le). J’ai donc trouvé qu’il était bien plus malin que juste le savant dans la Lune. Bien sûr il a quand même deux pannes d’essence en moyenne par semaine.

    Choupette est super volontaire, mène l’enquête, se fait embaucher comme secrétaire (mais il lui faudrait des bas et du rouge à lèvres). Elle est beaucoup plus mise en retrait ensuite et c’est un peu dommage (elle chouine quand son père est enlevé et est hébergée chez Mme Montferrand, très vieille France… puis on la voit juste en arrière-plan). Notons que pour la deuxième fois, elle essuie des tirs et c’est un peu traumatisant (ce le serait à moins)

    Langelot est l’élément-clef. C’est lui qui trouve la solution. Il bousille du matériel (une R16 toute neuve !!), utilise son statut pour dépasser les vitesses autorisées, met Choupette en danger. L’auteur nous dit que les services oublient leurs différends quand ils servent la France mais ce n’est pas si évident. Montferrand laisse ses services à part pour ne pas se/les faire repérer et on voit bien la différence entre Intérieur et Défense. Le traître au sein du gouvernement ? On n’en parle quasiment pas

    La manipulation de l’opinion est assez bien faite avec la création de l’agence de pub en une nuit (si j’ai bien suivi) puis la tentative de rattraper le coup en faisant passer ça pour de la promotion (ah, les nouveautés de la régie Renault) ou en engageant des acteurs assez ressemblants (Monsieur T n’est plus cul de jatte mais juste unijambiste, c’est plus pratique)

    Il y a quand même un innocent qui meurt (le premier acteur) et un méchant grièvement blessé. Mais ouf, Langelot ne tue personne et est tactiquement malin (il économise ses munitions et rechigne à tuer des gens… et à se faire repérer par ses tirs). Les lieutenants de T sont aussi bien campés, avec leur personnalité. J’ai toujours du mal à imaginer une organisation autant cloisonnée qui repose sur la terreur. Pas étonnant qu’il retourne sa veste quand le vent tourne. Le vrai méchant, est moins consistent. Un délire high tech (le mec vit en autarcie dans un satellite autour de la Terre depuis des mois ? Comment il boit, mange, se lave etc ?). C’est un peu en dessous mais au moins on élimine rapidement le problème une fois que Langelot a trouvé la localisation, assez maline (si on accepte qu’on puisse repérer si facilement les satellites et que ces derniers ne soient que américains ou soviétiques ce qui est aller un peu vite en besogne) et que Roche-Verger tue le méchant. La fin est un peu bazardée mais vu qu’elle est plus faible, c’est mieux

    Bref, j’ai trouvé que c’était très bien rythmé avec une bonne progression et un souci pour bien camper les personnages. La fin est un peu expédiée mais vu que c’est bancal, c’est un bon choix
    Je continuerai dans l’ordre du premier post (si c’est encore différent)
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 10 mois par R.Graymarch.

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    #165215
    Lapin rouge
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4370

    Je me rappelais de pas mal de détails (dont le sort des différents sosies de M. T.) mais pas de la trame générale. Et je dois dire qu’à l’inverse de Gray, j’ai été plutôt déçu. L’enjeu du tome est posé dès le début : le grand méchant (M. T.) menace la France et le monde de destructions en série pour prendre le pouvoir mondial absolu, rien que ça. Et qu’est-ce qu’on a ensuite ? Une course-poursuite dans la banlieue parisienne pour être le premier à y trouver des unijambistes obèses… C’est un peu dérisoire. Il y a bien quelques moments savoureux (comme la métamorphose de Langelot en jeune directeur de pub, ou la tentative d’enlèvement du professeur, qui se termine dans la cour de la mairie de Sceaux, qui aurait donc abrité un commissariat à l’époque [ce n’est plus le cas, si ça l’a jamais été, je crois que c’est plutôt la gendarmerie qui logeait là]), mais j’ai trouvé que ça manquait un peu de souffle.

    Bien sûr, on retrouve les points forts de l’écriture du Lieutenant X : les seconds rôles campés en quelques traits (Riri et Axe), les personnages récurrents (le commissaire Didier, le lieutenant Charles en soi-disant sociétaire de la Comédie Française, et on retrouve aussi Mme Montferrand déjà vue en tata flingueuse dans le tout premier épisode), l’humour (le dialogue téléphonique entre Roche-Verger et Bloch à la fin). L’opération de police dans l’hôtel est assez haletante et bien rythmée, mais c’est un peu trop court et un peu tard pour rendre du punch à l’ouvrage.

    Quant à la fin, il y a du bon, mais c’est en effet un peu bâclé (plus de détails sous spoiler).

    Bref, un tome en-dessous de la moyenne pour moi.

    Spoiler:
    Le truc que j’ai préféré dans tout le livre, c’est le dévoilement du passé de M. T. : c’est fait assez mystérieusement, avec Roche-Verger qui se souvient, mais sans rien dire au lecteur, et qui communique assez subtilement (ah, le coup de la charade, effectivement assez capillotracté, mais quand même bien joué) avec ses alliés, la visite aux anciens laboratoires des deux amis de l’époque, la reconstitution que fait Langelot une fois qu’il a tout compris, j’adore ça. Ca relève le niveau à la fin (avec l’investissement de l’hôtel), même si cette dernière est un peu trop expédiée. Et, pour la vraisemblance, obtenir en deux coups de fil un décompte précis à l’unité près des satellites américains et russes, et dégommer le satellite surnuméraire, le tout en une demie-heure, faut être dans un roman jeunesse pour que ça passe !
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    #165241
    R.Graymarch
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    Oh ben je suis triste que t’aies pas plus apprécié que ça. Même si la fin (l’emplacement de Monsieur T) est quand même complètement n’importe quoi. Je te rejoins que le grand méchant jamesbondien qui menace le monde entier (mais via la France… on se croirait dans un film américain où les aliens n’envahissent que les USA) c’est un poil too much. On va dire que c’est cohérent dans le genre. Mais bon, Choupette, quoi, elle assure (au début car ensuite on la voit moins). Les guéguerres entre services, Langelot qui relève l’honneur de la France (huhu) et son ingéniosité. C’est pas réaliste pour deux sous (chercher des obèses unijambistes… pff il aurait pu penser à des hologrammes). Je te rejoins sur le sous-texte et la profondeur assez inattendue de Roche-Verger. C’est ça qui donne le « petit truc en plus » du livre pour moi.

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    #165287
    Lapin rouge
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    On est d’accord sur les points forts du tome, c’est juste que, pour moi, ils arrivent un peu trop tard pour relever le début. Mais je t’accorde que Choupette est en effet très mise en valeur, c’est même une des rares fois où on découvre Langelot par un autre point de vue.

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    #165346
    R.Graymarch
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    Langelot et les Crocodiles (1968)

    Langelot – 11

    Point de départ : Coup d’État en Côte d’Ébène ! Ce pays ami de la France a une installation atomique, donc il faut l’aider (sans arrière-pensées, bien entendu). Langelot prend la place d’un ressortissant pour évaluer la situation.

    Ce dont je me souvenais : euh rien

    Bilan de lecture :

    On commence par la mise en garde habituelle : la géopolitique est assez datée et l’auteur est très patriotique et paternaliste. Ca se voit. Une fois mis ça sur la table, j’ai pas l’impression que beaucoup de romans de jeunesse parlaient de géopolitique (coucou la Françafrique) et d’intrigues impliquant plusieurs États. Là, on a clairement un coup d’État aidé par un pays tiers, des intérêts différents, un enjeu régional et mondial. Et bien entendu, l’intervention d’une puissance étrangère pour aider les gentils démocrates. L’auteur dit qu’envoyer les paras pour résoudre le problème, ce serait mal vu au niveau international. Il passe sous silence les nombreuses bases françaises en Afrique. Voilà pour la mise en garde et le contexte géopolitique

    Je trouve que la fin est assez molle, mais j’ai adoré les deux premiers tiers. Langelot part en solo sans équipement, avec peu de contacts dans le pays. Sur place, la situation est assez horrible et le passage de la douane est compliqué. On sent que l’enjeu est immense et qu’il n’est là que parce qu’il peut prendre l’identité de Noël Vachette. Il ne connait rien au pays, il y a des morts, ses tuyaux sont crevés, le tout dans un cadre très exotique (les crocodiles !!), pour moi, ça a vraiment fonctionné.

    Il faut dire que les personnages sont aussi très bien campés (plus d’infos en spoiler) : il y a beaucoup de protagonistes avec des profils très différents et pas monolithiques. Je crois aussi qu’avoir fait revenir pas mal de gens connus aide énormément si on a lu les tomes précédents. La fin est plus convenue : après un grand moment de désarroi, on reprend l’initiative et enfin, tout se termine bien avec l’alliance du grand frère français offrant un regard protecteur au petit frère africain qui a beaucoup de courage et qui croit dans le chemin démocratique et indépendant ouvert par la France (oui, j’exagère. Un peu)

    Cela dit, c’est un gros effort collectif : Langelot a plein d’idées brillantes et montre même son charisme en prenant la parole devant 2000 personnes, mais il n’est pas tout seul dans son action et je trouve ça plutôt positif, ça montre la complémentarité et évite le côté super héros. Cela dit, heureusement qu’il y a Sophie quand même !

     

    Spoiler:
    Pas mal de choses à dire. Comme j’écrivais plus haut, l’intrigue est cousue de câble blanc : le gentil président Andronymos a été renversé par un méchant opposant, il faut le sauver, et éviter que le centre atomique soit pris par le méchant. Et ça, sans se faire traiter d’impérialiste agissant à l’intérieur d’un État souverain, bien entendu 😀

    Mon coup de coeur, c’est Sophie. Direct, elle comprend ce qui se passe et sauve Langelot. Son père a peur et ne fait rien, tandis que son dragon de mère est fort peu commode mais montre aussi son indépendance et ne se laisse pas impressionnée. Sosthène fait un retour remarqué. Chibani aussi, toujours aussi raffiné et malsain (on voit que ça torture pas mal) Intelligemment l’auteur montre que les insurgés ne sont pas d’accord sur tout et qu’il y a une lutte de pouvoir. On passera sur les « méchants basanés » qui manipulent les « méchants noirs » tandis que la gentille population fait ce qu’elle peut (j’exagère. Un peu). Au moins, ça montre l’ingérence étrangère dans les affaires de l’Afrique noire. Et on se dit que Chibani (qui parle une langue gutturale mais est assez élégant pour préférer le français^^) est sans doute libyen et veut déstabiliser la région au profit de son pays. Damba Damba est juste un tyran sans grande envergure (hélas, il n’est pas si caricatural). Rigobert Naboswendé a l’archétype du prince charmant. Honnêtement, c’est un personnage positif : grand, fort, brave, fidèle… et je trouve ça bien que ce soit transposé à un héros noir. Mais il est un peu monolithique et franchement pas très mémorable. A son opposé, on a van Boberinghe un informateur belge qui est bien plus ambigu et inquiétant : il manie le chaud et le froid en voulant aider, tant que c’est dans son intérêt. Moralement très condamnable (notamment par l’auteur qui préfère les vrais ennemis, dans l’honneur tout ça tout ça), mais très bien campé. Étonnant d’en avoir fait un Belge cela dit.

    Comme je l’écrivais, tout ne se passe pas bien pour Langelot. Le passage à la douane est éprouvant (et l’intrigue avec le joueur de tennis et sa carte postale est très attrayante), il est sauvé par Sophie. Ensuite, ses informations ne mènent à rien (heureusement qu’il est prudent), puis c’est la quête à l’émetteur, la transmission avec les forces françaises qui naviguent pas loin, et la formation de Sophie. Puis, la capture idiote, le soustrait in extremis à la torture pour être jeté en prison alors qu’il est « crocodilisable » (quel terme, chapeau). Enfin, c’est la sortie avec une bombe dans le ventre (ou pas), la venue du Professeur Vachette, l’évasion à nouveau in extremis puis (en solo car pas de communication) la prise du Complexe Uranium et la libération du président puis la neutralisation des méchants. Rien que ça. Sophie est plus en retrait dans la 2e partie mais elle a un rôle majeur et c’est même celle qui prend le plus de risques. Bravo à l’auteur d’avoir fini le roman sur elle, même si elle fait un peu « demoiselle en détresse ». A noter la dernière phrase de la citation ci-dessous….

    « Merci, petit frère, cria Sophie en se jetant au cou de Langelot.

    — Mademoiselle, dit Sosthène, je réclame ma part : j’ai fait le coup de feu aussi. »

    Il l’eut, sa part, et peut-être même un peu plus.

    Notes en vrac :

    L’intrigue commence au lycée Janson de Sailly, bien propret. Noël Vachette fait vraiment mou, on est loin de la jeunesse exaltée qui aide son pays etc etc En fait, il est comme son père. Notons que ce dernier est pleutre mais qu’il a beaucoup à perdre, et qu’il tente aussi d’aider Langelot quand ce dernier a avalé une bombe. Mais il est clairement sous la coupe de sa femme qui veille au grain.

    Dès l’avion, Langelot se demande qui va revenir en vie. Et qui est un espion. Bref, ça pue. Langelot n’a pas pu apporter d’armes à feu mais le canif dans l’avion, ça passe (alors que de nos jours…).

    Je trouve ça un peu étrange qu’en attendant à la douane, Langelot a trente minutes pour se débarrasser de la carte postale mais il n’en fait rien et il « oublie ». J’ai pas compris que le douanier lui demande de mettre ses chaussettes comme preuve de plus de son identité… Outre que c’est pas bien dur à ajouter dans une valise, les chaussettes vont souvent à plusieurs tailles. Alors OK entre 15 et 18 ans (Noël et Langelot), on a grandi mais la preuve reste mince

    Le sens de la formule ^^

    « Ça y est, je suis cuit ! » se dit le jeune sous-lieutenant, et il se redressa de toute sa taille, pour se prouver à lui-même qu’on pouvait le vaincre, non le dompter.

    Sophie est la grande soeur de Noël, je pensais qu’elle était majeure. Mais non elle a 16 ans (d’où la vanne « petit frère » avec Langelot) ce qui est déjà compliqué comme écart frère-soeur mais en plus elle conduit ??? On va dire qu’en Afrique, c’est différent
    Moment un peu gênant sur Les Noirs qui d’habitude « rient et chantent toujours », Tam-tams et sagaies. Cela dit, je reconnais à l’auteur le fait d’avoir évoqué la complexité des ethnies des pays africains et les différends que ça peut engendrer. (il y a même un signe distinctif sur une joue qu’on peut masquer… avec du cirage)
    Paye ton oreille d’or quand Sosthène se fait repérer à son « accent pointu qui trahissait immédiatement son origine : Paris, rive droite, le polygone situé entre l’avenue d’Iéna et celle du Maréchal-Foch. »
    Chibani a une belle voiture (qui passe très opportunément à la station-service où les héros sont), et aussi « Un millier de livres sur la guerre révolutionnaire, espionnage, technique du coup d’État ». Je vanne un peu sur le scénario qui met la voiture au bon endroit mais je trouve qu’utiliser une station service comme localisation d’un agent du renseignement (notre ami belge) est une bonne idée.
    J’ai trouvé un peu facile l’usage de l’excès de vitesse pour séparer Sophie et Langelot. Après des actions brillantes, c’est vraiment une faute bas de gamme. Au moins ça humanise un peu les personnages qui ne font pas que des choses parfaites. Mais là…
    Le crocodile de huit mètres, c’est quand même beaucoup 😀
    Des pros de l’armement pour me dire si la « grenade défensive, volée dans le poste de garde de la prison, déjà dégoupillée, mais qu’une enveloppe de plastique empêchait d’éclater ou d’être endommagée par l’eau », c’est possible ? Ca parait un peu trop beau. En revanche, c’est malin car ça donne l’explosion attendue par la bombe
    J’ai un peu tiqué sur le passage de Alice qui est malade (excuse donnée par Sophie pour la remplacer) à « a probablement eu envie d’aller au cinéma ». J’ai tiqué aussi sur la section d’anthropométrie mais apparemment c’est moins les mesures humaines que les empreintes digitales ou autres
    J’ai pas tout suivi pour l’intervention au centre Uranium. On parle de la villa des Vachette. Elle est dans le centre ? Il y a 2000 personnes qui y travaillent le soir (les Vachette dînent), et on peut les réunir en 15 minutes ? Jolie perf..
    Pour le sauvetage final, j’ai l’impression que le bateau (sans moteur j’imagine pour ne pas être repéré) remonte puis descend (ou le contraire) le fleuve, ce qui parait compliqué à un moment
    Mots ou expressions surannés : Qui pis est, conditionneur (pour climatisation), milkbar, quarteronne (ouch), centraliste (standardiste)
    J’ai donc adoré le début jusqu’aux deux tiers avant de trouver ça un peu plus « standard ». Il reste des persos bien campés et une géopolitique bien établie. C’est déjà pas mal.

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    #165347
    DNDM
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    Ha, lu, et j’avais quelques bons souvenirs de tout cela (notamment la scène d’intro de Sophie, perso bien badass pour son âge et son background, et tout ce qui tourne autour de la bombe qui fait un bide).

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #165348
    R.Graymarch
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    Inspecteur Gadget lui a tout piqué 😀

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    #165393
    Lapin rouge
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    Comme pour Langelot et l’inconnue, je n’avais pas lu ce volume ado. Les deux forment d’ailleurs un diptyque assez évident.

    Ce tome est la première incursion de Langelot hors du monde occidental, si on fait abstraction de Langelot et les espions, où le désert saharien était un décor assez abstrait. Là, on plonge dans l’espionnage en pays hostile (au moins au niveau de ses dirigeants). J’ai plutôt aimé, y compris la dernière partie. Comme pour Langelot et l’inconnue, on n’évite pas certains clichés (certains déjà relevés par Gray, j’y ajoute le Noir qui dit « Missié », ou les hommes qui discutent et les femmes qui piaillent quand il s’agit d’évacuer un site industriel). Mais j’ai trouvé l’atmosphère africaine crédible (je n’y suis jamais allé, donc c’est vraiment une impression peut-être infondée), avec la température écrasante, ou les cris des bêtes la nuit dans la brousse. Les Africains sont traités comme de vrais personnages : il y a des salauds, des héros et des types qui veulent surtout s’en sortir vivant. Bien sûr, ce sont des personnages secondaires, donc brossés à grands traits, mais au même titre que les autres personnages secondaires des aventures européennes.

    Spoiler:
    Pour rester sur les personnages, j’ai adoré Sophie, qui n’a pas froid aux yeux, jusqu’à la fin où elle manque de se faire tuer par Chibani. Et j’ai adoré van Boberinghe, un vrai personnage gris, qui vend ses infos au plus offrant, ce qui aide bien Langelot, mais lui refuse un coup de main crucial, en parfaite cohérence avec sa personnalité, même si on a envie de le secouer comme un prunier ! Et les personnages secondaires sont toujours savoureux : Sosthène, Chibani (la fin donne l’impression qu’il est tué, mais il reviendra !), le couple Vachette,…

    J’ai bien aimé la fin : les locaux s’en sortent sans l’aide des paras français, et on a un suspens jusqu’au bout avec l’équipe de déminage envoyée par Chibani. L’attaque du palais présidentiel avec les crocos qui se baladent dans les bureaux, c’est l’apothéose !

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    #165398
    R.Graymarch
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    Ah, je vois qu’on est raccord. Bien sûr, le contexte de 1968 est loin et on n’écrirait plus de la même manière aujourd’hui mais j’ai trouvé ça très plaisant. On s’y croirait (moi non plus, je ne connais pas du tout le coin)

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    #166103
    R.Graymarch
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    Langelot chez les Pa-pous (1969)

    Langelot – 12

    Point de départ : Sur fond d’inventeur génial breton (…), une radio pirate est dans le collimateur du SNIF. Langelot va s’y faire engager pour en savoir plus et probablement intervenir

    Ce dont je me souvenais : euh rien mais le titre m’a toujours interloqué et en fait je ne pense pas l’avoir lu. J’imaginais un Langelot exotique en Papouasie

    Bilan de lecture : Sauf que non, pas du tout. Les Pa-pous sont en fait juste les yéyés mais avec une dénomination de l’auteur. Cela n’étonnera personne, la musique yéyé n’est pas bien vue par ce dernier.

    J’ai eu du mal avec ce tome mais il finit bien (ou mieux). Sa structure est assez bizarre, on a une expédition pour protéger un inventeur breton qui vit avec ces cinq fils dans une maison/donjon. Puis ça nous mène à une infiltration de Radio Équipe que Langelot doit intégrer « officiellement ». Et on revient ensuite vers la Bretagne. Mouais. Pourtant le fond est pas mal mais faut vraiment attendre pour qu’on s’en rende compte.

    J’ajoute que le contexte radio a énormément changé, ce qui n’aide pas à l’immersion. Si on se souvient sans doute que les radios FM datent des années 1980 en France, il est moins évident de savoir qu’il existait des radios pirates offshore comme Radio Caroline. En 1969, c’est sans doute la norme de savoir ça, mais de nos jours…

    Si on accepte ça, ça tient la route (c’est même pas si loin du premier volume mais en tellement moins bien). C’est rigolo de voir que Langelot n’a pas tous les talents et que donc il est recruté pour autre chose. Comme j’ai lu ailleurs, Francia fait vraiment penser à Françoise Hardy de l’époque. Comme dit plus haut, l’auteur brocarde les chansons yéyé sans intérêt (on dit n’importe quoi et on ajoute « pa-pou » au milieu). Cela dit, j’ai plutôt bien aimé le fait que les jeunes soient utilisés pour faire des morceaux à la chaîne, et qu’il y ait un décalage entre l’antenne où « tout va bien » et la réalité où tout le monde trime comme un forcené (et on parle à peine de rémunération).

    Quant au manoir breton, cela fait vraiment archaïque. Ou c’est moi ?

    Je détaille beaucoup plus en spoilers

    Spoiler:
    C’est peut être car j’ai laissé pas mal de temps au milieu de ma lecture mais j’ai eu du mal. Le début est assez décousu et pas bien passionnant. On se demande pourquoi Langelot est recruté sachant qu’il est assez nul. Pourtant, la fin avec l’utilisation d’une radio pour passer des messages en morse via le batteur est plutôt une bonne idée (oui, on a encore des messages en morse qui doivent faire des pages…).
    A côté de ça, l’invention géniale de Pernancoët (une moto volante) ne fait pas rêver de nos jours. J’ai lu récemment que des gens fantasment sur des assauts via jetpack, sauf qu’au niveau de la stabilité, ce n’est pas vraiment ça (et je ne parle même pas d’absurdité écologique). Alors certes, en 1969, la moto c’est la liberté, le vol aussi donc les deux ensemble, ce serait « bath ». Accessoirement j’ai l’impression que cette invention sert surtout l’intrigue vu que nos héros vont l’utiliser pour quitter les lieux.
    J’ai bien aimé retrouver Mousteyrac, Charles, et aussi qu’on évoque Choupette et Corinne. En revanche, Pernancoët est encore un camarade de promo de Roche-Verger.
    Mousteyrac est fan (enfin… on le croit au début) de Radio Équipe ce qui permet de faire le lien avec la suite. On voit que le Breton est têtu (hum) et n’accepte pas trop l’aide de Mousteyrac. Mais il propose quand même « un poiré que je fais moi-même » (hum).
    Au passage, on brocarde l’État qui  » ménage mieux son budget que la vie de ses officiers » vu qu’on n’a jamais aidé financièrement l’inventeur malgré ses demandes.
    Langelot se retrouve à attendre et l’auteur insiste que, loin du glamour 007esque, c’est souvent le commun de la vie d’agent secret.
    Le jeune officier était du reste parfaitement calme : attendre, c’est à cela que se passe la vie d’un agent secret.

    Un peu plus tard, Langelot met un traceur magnétique sur une carrosserie (cette période où il y avait moins de plastique dans les composants des voitures). Puis on fait un tour vers les forts des Halles (pour dire si ça date) et le Chat qui chique qui est sans doute un clin d’oeil au chien qui fume

    On apprend que Langelot aime Mozart (soit) et Brassens (qui pourtant est connu pour son anti-conformisme pas trop proche des idéaux de l’auteur)

    L’audition en elle-même est bizarre, mais c’est peut être fait exprès pour qu’on se demande pourquoi il a été engagé. N’empêche que les candidats ressortent assez peu, tout est plutôt fade
    Je note l’expression  » le cœur dans les talons » (ainsi que  » Noiraud et maigriot « )
    Avant de rejoindre le ponton, Langelot va faire un casse (du coup, on sait pourquoi il a été engagé) et il aide son nouvel employeur mais aussi le SNIF. J’ai plutôt bien aimé (ici comme plus tard) que Langelot soit cohérent avec son background de « mauvais garçon », pour donner le change et préserver sa couverture
    Deuxième partie en pleine mer. Les lieux et personnes sont plutôt bien décrits (oui, le trio qui dirige a un pseudo pour penser à Hâroun ar-Rachîd).
    Je vous laisse découvrir ce que fait Langelot du micro qu’il trouve dans sa cabine
    Ensuite il va voir Francia, fille de divorcés (mon Dieu quelle horreur !!!^^) qui fait un peu « pauvre petite fille riche » tout de même, mais avec un bon fond et un grand cœur donc l’auteur lui pardonne. Intéressant de voir comment elle se retrouve à vider les poissons et à faire la vaisselle car c’est une femme (1969…) même si vu son pedigree, elle n’a pas dû souvent faire ça à la maison. Le plus intéressant de tout ça, c’est qu’on voit que l’audition était arrangée et que « Francia » intéresse le trio pour une autre raison, ce qui fait progresser l’enquête de Langelot
    Vient ensuite le cas Greg. Langelot l’identifie directement comme ennemi (contraint certes mais ennemi tout de même) et il doit « faire avec ». C’est plutôt pas mal fait et Langelot doit bien user de ses méninges pour continuer sa mission sans se faire voir par ce mouchard (et sans l’envoyer paître ce qui serait louche)
    Vient ensuite la fin. Haroun parle à Langelot de la moto volante

    — Oh !…, répondit vaguement le producteur, je m’intéresse à ce genre de choses. Maintenant, voici ce que je propose, moi, à cet inventeur. Nous lancerons, au profit de son invention, une souscription sur les ondes de Radio-Équipe. Les gens qui voudront avoir une des premières motos volantes lui enverront de l’argent. Des sociétés de vente s’intéresseront à l’affaire. Quand il aura réuni assez d’argent, il pourra fabriquer ses motos industriellement. Et les jeunes pa-pous seront les premiers à voler dans le ciel. Ce n’est pas sensationnel ?

    — Cela me paraît une excellente idée. Que lui demandons-nous en échange, à l’inventeur ?

    — Rien du tout, figure-toi. Nous servons ici des marques françaises, c’est bien connu, et nous lançons cette campagne publicitaire pour que cette belle invention française reste à la France. Nous sommes des idéalistes. Bien sûr, avant de commencer cette campagne, nous voulons vérifier qu’il ne s’agit pas d’une fumisterie, mais d’une invention viable. Nous demandons par conséquent à l’inventeur de nous permettre de prendre connaissance de ses calculs. C’est bien le moins, tu ne trouves pas ? Nous n’allons pas donner la caution de Radio-Équipe à une escroquerie.

    — Je l’espère bien.

    — Tu comprends, n’est-ce pas, que nous sommes entièrement désintéressés dans cette affaire ? Elle ne profitera qu’à l’inventeur qui reste le propriétaire exclusif de son invention.

    — Évidemment. S’il refuse, c’est un imbécile.

    — En fait, il a déjà refusé. Comme je te l’ai dit, il a abîmé la physionomie de Pierrot et a déclaré qu’il en aurait fait autant à Marinette si la vieille galanterie française ne l’en empêchait. Il faut aller le voir et insister auprès de lui…

    Langelot part avec Greg qui lui est imposé. Langelot se teint les cheveux et, après un repas de luxe (Heidsieck 30 francs la bouteille ) va parlementer avec les fils Pernancoët mais ça ne fonctionne pas vraiment (j’ai bien aimé que Langelot se grille un peu auprès de Greg en sachant combien il y avait de fils)

    Pour la bonne bouche, le discours de refus

    « Jeune homme, lui dit-il, ne vous donnez pas la peine de continuer. Ma cervelle a été éduquée, polie, enrichie, raffinée, assouplie, assaisonnée par la civilisation française et non par la barbarie pa-pou. Si je me dessaisis, ne serait-ce que pour quelques minutes, le temps de prendre quelques clichés, du cahier qui contient l’essentiel de ma découverte, qui me garantit que cette découverte ne profitera pas d’abord à une autre jeunesse qu’à celle de mon pays ? Qui me garantit que des bénéfices exorbitants n’en résulteront pas pour quelque société financière sans responsabilités morales ? Non, monsieur. Une invention aussi importante que la mienne doit être exploitée avec une marge bénéficiaire minimale ! Exploitée de façon à servir la nation et sa jeunesse, et non pas des intérêts privés.

    « Vous êtes un Pa-pou. Un autre Pa-pou est venu me voir hier ; il était moins poli que vous et je me suis trouvé forcé de le corriger, si bien que je n’ai pas eu le temps de lui dire ce que je pensais de lui : j’étais trop occupé à le lui prouver. À vous, je vous le dirai.

    « Monsieur, il y a deux jeunesses françaises. Une qui travaille, qui s’instruit, qui se bat quand il le faut, bref qui prépare l’avenir ; une autre qui… qui pa-poufie, c’est-à-dire qui gaspille le présent. Vous m’avez l’air bien bâti et pas complètement idiot. Vous devriez avoir honte d’appartenir à la deuxième. Songez-y : vous êtes peut-être récupérable. Quant à votre camarade… »

    M. Pernancoet fixa ses durs petits yeux de marin sur la sauterelle médusée.

    « Quant à votre camarade, je voudrais bien me tromper, mais je pense qu’il est perdu. Pfft ! Tant pis ! La natalité française est en hausse. Nous pouvons nous permettre quelques accidents de fabrication.

    « Et maintenant, si vous avez fini votre poiré, je vous serai reconnaissant de bien vouloir décamper au plus vite. Tugduald, la grille ! »

    Langelot revient sur cet échec et tente de jouer au plus malin, sauf que Rachid lui révèle qu’ils ont des preuves de son cambriolage et que ça peut l’envoyer en prison pour dix ans. Langelot s’en veut de ne pas avoir fait plus attention (et c’est plutôt bien trouvé de la part de l’auteur). On apprend que le fameux Jacky qui est mort noyé était un peu de son gabarit d’ailleurs.

    Langelot décide de jouer serré : il monte son équipe, on lui impose Greg, il impose Francia (qui a eu un moment de faiblesse mais est super courageuse, avec un bon coeur et tout… je vous laisse lire sa scène de recrutement où il se dévoile^^) et demande de l’équipement

    Francia joue la demoiselle en détresse et un fils Pernancoët ira le lendemain au « poste téléphonique le plus proche, qui n’est distant que de cinq kilomètres » (huhu). Francia empoisonne la soupe un peu facilement mais surtout le fait qu’elle refuse cette soupe alors qu’elle a vu la préparation c’est louche (pun not intended). Bon, ça passe…
    Après c’est une infiltration haute en couleurs avec une copie de carnets, un lit breton, le retour de Mousteyrac et une sortie littéralement « par le haut »
    Retour sur le ponton où Langelot pense à ses jeunes compagnons qui y ont commis des infractions mais au fond n’y sont pour rien et on peut leur pardonner et les remettre dans le droit chemin. Sauf Greg qui est un déserteur. « Pour les gars qui par pure lâcheté refusent de servir leur pays, je n’ai pas de pitié. D’ailleurs, son emploi ici, sais-tu ce que c’était ? Mouchard ! Il n’a qu’à se débrouiller avec les autorités militaires. « 
    Tout est perdu quand le commodore Burma du SPHINX apparaît. Mais il enclenche la destruction du ponton. Les méchants fuient avec les faibles sbires tandis que les gentils sautent à l’eau alors que la Royale intervient
    Je trouve qu’il y a de bonnes idées mais l’agencement apporte de la confusion (ainsi que la distance temporelle, mais là l’auteur n’y est pas pour grand chose. Je pense que les radios pirates et le yéyé, c’était plus parlant en 1969). L’invention comme enjeu est peu enthousiasmante (pas vraiment réaliste ni stratégique).
    Avec toujours de grands relents patriotiques et le bien de la jeunesse de la France, Langelot doit encore une fois se débrouiller tout seul et il arrive à tirer son épingle du jeu alors que c’est compliqué, tout en se faisant aider par des équipiers. Et Mousteyrac garde son profil de « joueur en solo » (mais dans le même camp que Langelot). On a quand même pas mal de personnages qui restent en arrière plan et assez fades. Et l’arrivée du SPHINX jamesbondesque bien entendu

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    #166105
    DNDM
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    Lu aussi. Quelques souvenirs des scènes clés (dont celle ou Langelot se prend pour Julien Doré). La moto volante comme enjeu ça marchait à fond pour mon moi de 15 ans

    Si je ne dis pas de bêtises, un des personnages secondaires revient dans un autre tome (qui se passe au Brésil je crois).

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #166106
    R.Graymarch
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    Je me demande si ça plairait à une personne de 15 ans aujourd’hui en fait 🙂

    Je vais tenter de faire une mise à jour du fil toutes les 3-4 semaines

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    #166108
    Lapin rouge
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    Lu dans ma lointaine jeunesse. A l’époque, j’avais bien aimé, mais je trouvais déjà assez caricaturale la façon dont une certaine jeunesse était dépeinte. Faut dire que je l’ai lu 10-15 ans après sa parution, donc ça faisait déjà assez dépassé. Les radios pour les jeunes, pour moi, ce n’était pas les radios pirates off-shore, mais plutôt les radios FM (La Voix du lézard, Nova, Carbone 14). Comme dans les tomes précédents, l’auteur reste sur la ligne « Cette belle jeunesse aurait besoin d’une bonne reprise en main, scrogneugneu ! ». On croirait la chanson de Souchon : « Que font ces jeunes, assis par terre, habillés comme des traîne-misère ? On dirait qu’ils n’aiment pas l’travail, ça nous prépare une belle pagaille ! »

    Je me rappelais vaguement du cadre (le ponton), mais pas de grand chose d’autre. Et j’avais oublié que les épisodes bretons étaient dans ce tome, tant ils sont différents dans l’ambiance !

    A la relecture, en effet, la structure d’ensemble du tome est boiteuse, et on met beaucoup de temps à arriver sur le ponton. Les trois comparses (Haroun, Al et Rachid) sont un peu pâlots (même si la scène où Langelot remet Rachid à sa place est assez jouissive). Greg est insupportable, mais peu marqué. Et Francia ne crève pas non plus l’écran, elle est trop sous le charme de « ce brave, ce sympathique, cet intelligent, cet adorable sous-lieutenant Langelot » ; et Langelot qui l’appelle « ma petite perdrix », on croit rêver). Le vieux Pernancoet est rigolo, mais il ressemble un peu trop à Roche-Verger (les devinettes en moins).

    Côté des bons points, pas grand-chose hors spoilers, peut-être Mousteyrac (qui a un peu trop vite oublié sa mésaventure québécoise) qui est fidèle à son personnage. On voit mieux ses rapports assez froids avec Montferrand.

    Spoiler:
    Dans le jeu de repérage des trucs vieillis, j’ai aussi noté les Halles, et la harengère qui interpelle Langelot quand il sort de la belle Buick de Mousteyrac, à qui Langelot réplique « Ne criez pas si fort, grand-mère ! Un de ces jours, je vous emmènerai à Robinson ! » (les dernières guinguettes de Robinson ont dû disparaitre pendant la Première Guerre mondiale).

    Contrairement à Gray, j’ai trouvé un peu trop tordu le coup des messages en morse envoyés par la batterie. En revanche, l’irruption du commodore Burma m’a fait sourire. Pour une fois, le deux ex machina qui sauve le héros à la fin n’est pas un gentil ! Évidemment, le SPHINX fait fortement penser au SPECTRE de James Bond. Mais, Monsieur T ayant disparu, il faut bien trouver d’autres méchants récurrents (ca ne peut pas être Chibani à chaque fois).

    Et, pour répondre à DNDM : oui, on reverra Greg dans un autre tome (mais je ne sais plus lequel).

    En conclusion, un tome assez faible, par manque d’individualités vraiment fortes.

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    #166110
    R.Graymarch
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    Ah ben j’ignorais pour Robinson, j’aurais appris quelque chose.

    Ma recherche internet me dit qu’on reverra très brièvement Greg dans 2 volumes (Langelot et les Cosmonautes)

    Spoiler:
    Pour les messages en morse via batterie oui c’est tordu mais au moins ça donne une justification à l’existence de la radio. Cela reprend l’idée de cacher un truc en pleine lumière et pour ça, c’est pas mal. Après…. c’est pas bien réaliste, je suis bien d’accord

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    #166117
    DNDM
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    Je me demande si ça plairait à une personne de 15 ans aujourd’hui en fait 🙂

    Ptête plus 10-12 ans que 15 ans en fait (de mémoire j’ai découvert Langelot dans la mini-bibliothèque du bled où j’habitais quand j’étais en CM2).

    Pour les Pa-Pous qui sont des Yé-Yé mal déguisés, perso à l’époque je devais complètement ignorer ce qu’étais un Yé-yé donc ce genre de référence/attaque me passait à mille lieux au-dessus.  ¯¯\_(ヅ)_/¯

    Les radios libres ça ne devaient pas non plus me parler, si j’ai lu ça au collège peut-être que j’écoutais déjà Skyrock le soir (et dans ce cas je devais imaginer cette radio libre apparentée à celle de la bande à Difool) mais même pas sûr. Au final, quand tu lis ça à 10-12 ans ce pont précis ne change pas grand-chose je pense, on imagine l’idée. Après pour des jeunes d’aujourd’hui qui ont internet et des smartphones, ces livres doivent quand même être terriblement datés à la fois versant contexte et versant expression, fort possible qu’ils soient à peine lisibles pour eux parfois.

    Sinon je viens d’aller vérifier, je ne pensais pas à Greg (pas le moindre souvenir de lui), mais à un perso plutôt sympa qui après rapide recherche s’appelle Julio (dans Langelot garde du corps, c’est pas vraiment un spoiler il me semble c’est dès le début).

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    #168553
    R.Graymarch
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    Manifestement, c’est dur de tenir le rythme (sur les deux sagas) mais on est encore en avril !

    Et en plus, j’ai lu ce tome là y a un moment…

    Langelot suspect (1970)

    Langelot – 13

    Point de départ : Suite à une mission plan-plan où Langelot doit remettre des documents à un autre service, on se rend compte qu’il y a des fuites, et que donc Langelot est suspect !!! Il va devoir se disculper (et trouver l’infââââme, bien entendu) intervenir

    Ce dont je me souvenais : euh rien et je ne pense pas l’avoir lu

    Bilan de lecture : Pas extraordinaire mais pas mal. On reste à Paris, ça change un peu. Et on est clairement sur une enquête avec des personnages plutôt bien campés et assez « gris ». Bien sûr, il y a de vrais méchants mais dans cette histoire de trahison, tout le monde n’est pas un « vilain » et certains n’ont même pas conscience de l’être. Cela rend le tout assez réaliste sur le monde du renseignement. En revanche, l’ambiance carnavalo-décadente dans le lieu final et la belle prisonnière, mouaif. Globalement la seconde partie est un ton en-dessous même si faire revenir des têtes connues est sympathique et permet de passer un meilleur moment. Au final, ça se tient, avec une partie enquête très fournie, pas mal de pistes, un héros qui s’en sort avec tous les honneurs mais qui se fait avoir aussi par moments.

    Plus de détails en spoilers

    Spoiler:

    C’est un vrai jeu de piste pour s’y retrouver. Et Thérèse (qui n’a pas vraiment une description ou un dessin à son avantage) pensait agir pour la France donc n’imaginait pas être complice de haute trahison. Au passage, on voit vraiment la relation intéressante entre Monfterrand et Langelot quand ce dernier comprend que tout le désigne comme suspect. Bien entendu, l’auteur en fait des caisses sur le côté « frères d’arme » mâtiné de rapport paternel et de patriotisme, mais cela rend Langelot plus humain : il est blessé de voir que tout le désigne comme suspect alors qu’il est innocent. Mais tous les personnages de la première partie ont un « agenda », de la personnalité. On comprend pourquoi Thérèse se méfie de Langelot et décide de le piéger avant de voir qu’il avait raison. On comprend un peu Jojo, le copain de Thérère, un peu transparent tout de même (il a été réformé par certificat de complaisance, ce qui pour l’auteur est quand même très grave !!!). Idem pour La Tour de Becq, exaspéré par les coups de fil. Arthur est un peu moins valorisé mais il sort son épingle du jeu en faisant arrêter Langelot et nous amener à la seconde partie

    Là, c’est un peu plus grand guignolesque au début. Beaucoup de mise en scène avec le méchant masqué, le laboratoire secret, la drogue. Mais tout ça n’est que faux semblant (de manière assez rigolote l’opération Damoclès (et son agent Anarchasis)est un bluff créé par Langelot qui a attiré l’attention de l’ennemi), il s’est écoulé assez peu de temps et Langelot est dans une ambassade (on ne saura jamais laquelle) à Paris. Se déplaçant en ayant pris le costume du méchant (encore un cliché), Langelot se fait repérer par la jolie fille du bouquin. Elle est décrite très à son avantage. Constanzia Novy en plus d’être belle et riche (avec des yeux Targaryen) n’est pas une ennemie de la France (ouf). Langelot a l’air d’en tomber quasi amoureux. Cela dit, ce n’est pas qu’une demoiselle en détresse car elle a un rôle actif pour sauver notre héros sans se compromettre, pour ça, elle doit lui tirer dessus. Au passage, on retourne dans le credo de l’auteur sur la grandeur de la France et sur la valeur des soldats qui la défendent. Ici, le but c’est, en plus de trouver la fuite et d’arrêter le complot, protéger une personne qui en a besoin (pas de Realpolitik ni de sacrifice de pions pour la raison d’État). Cf le dialogue ci-dessous (avec une jolie formule sur laquelle Constanzia rebondit)

    « Si j’échoue, lui dit-il, je ne vous garantis rien du tout – sauf l’asile politique que la France accorde à tous les étrangers qui en font la demande. Je vous ai dit, Constanzia, qu’entre nous, c’était une histoire de confiance. Si vous voulez, je vous embarque dans mon bateau, mais je ne peux pas vous jurer qu’il ne coulera pas. »

    Et sa « parole d’officier » pour couronner le tout. Je parie que de nos jours cette phrase sur l’asile politique serait jugée comme quasi gauchiste alors que ce n’était pas vraiment le cas de l’auteur il y a 50 ans ^^

    Une fois Langelot échappé (et il a mis la police et l’hôpital de son côté), il faut faire un stratagème en solo. Pour ça, il y a… les Roche-Verger. Ca fait toujours plaisir de les retrouver mais bon débarquer à 5 heures du matin sans que Choupette ne s’étonne trop (elle propose même de faire une omelette !) alors certes « en robe de chambre, les cheveux embroussaillés et les yeux vagues ». Choupette fait le lit de Langelot et a même une pointe de jalousie quand elle apprend qu’elle ne doit plus jouer les Mata-Hari mais juste servir de boîte à lettres téléphonique pour transmettre le message d’une « voix de femme, très musicale, très distinguée, avec l’ombre d’un accent étranger »

    Langelot se rase la tête (quel sens du sacrifice) pour passer pour un fils de riche et louer un hôtel particulier illico, à savoir « un charmant petit H.P., garni, meublé, trois mille francs par mois, quinze pièces seulement, il est vrai, avenue Henri-Martin. » (hum). Il s’installe sur place, kidnappe un chauffeur d’une « Rolls Phantom V, Long Wheel Base » d’une valeur d’au moins 170 000 francs (et dont le moteur s’appelle sir Henry aka « le nom que les personnes compétentes donnent au moteur de ce véhicule »

    Là, il imagine un plan avec le professeur Roche-Verger qui joue la montre (et recycle des devinettes connues) le temps de laisser les « techniciens » de l’ennemi enregistrer la conversation. Langelot part ensuite en Rolls au lieu de rendez-vous et on voit l’infâme traitre Sourcier, chargé d’enquête sur les fuites alors qu’il en est à l’origine !! Pied au plancher, Langelot arrive au siège du SNIF où Sourcier est confondu (par l’enregistrement ainsi que son action à propos de l’opération fictive Damoclès). Tout se termine bien pour notre agent, à part qu’il a la boule à zéro !

    « Tout va bien. La voix musicale n’a plus appelé, répondit Mlle Roche-Verger.

    — Choupette, lui dit Langelot, il faut que tu te prépares pour un choc désagréable.

    — Rien de grave ?

    — Ça, je n’en sais rien. Il y aura peut-être aussi du grave. Mais je pensais à quelque chose de tout à fait secondaire. Mon apparence physique. Elle a changé.

    — Pour le mieux ?

    — Non, ç’aurait été difficile, plaisanta Langelot. Pour le pire. Tu verras, je ne t’en dis pas plus. »

    Choupette était une vieille amie. Rasé à zéro, sans doute ne l’en aimerait-elle pas moins. Mais Constanzia ? C’était la réaction de Constanzia qui l’inquiétait surtout.

    « Je me montrerai à Choupette d’abord, pensait-il, et, si elle est trop horrifiée, j’attendrai que mes cheveux aient repoussé avant de revoir Constanzia. »

     

    Pas de détails sur ce qui arrive à l’attaché commercial de l’ambassade et à Constanzia mais on peut imaginer que le premier est renvoyé du pays quand l’autre reçoit l’asile politique

     

    Dans ce qui a vieilli, en vrac

    • les voitures qui sont désormais hors d’âge (la 2CV….)
    • Le « héros de Bir Hakeim » (1942^^)
    • Les indicatifs téléphoniques du genre Inv 11.23
    • Charenton et Sainte Anne (un peu moins peut-être)
    • Les travaux forcés à perpétuité. Peine supprimée en 1960
    • Le fait qu’ils prennent les boulevards extérieurs, car il n’y a pas de périphérique
    • Un porte-parapluie en coquillages (euh ??)
    • Une copie carbone
    • Les jetons de téléphone
    • L’électronique poussée de l’époque

    Un héros mis à mal injustement qui prend des risques pour s’en sortir en s’affranchissant de l’avis de ses supérieurs, faisant forte face à pas mal de gens dont certains l’aident. Assez classique pour cette série en somme, non ? Je trouve que ça passe. Sans être extraordinaire. Le mobile est clairement un MacGuffin (Frédégonde, la nouvelle fusée française) mais on s’en moque un peu. L’important est de disculper notre héros et trouver le traître !

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    #168655
    Lapin rouge
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    Ah ! Ce topic revit, et j’en suis ravi !

    Langelot suspect faisait partie de ma bibliothèque familiale, et je l’ai lu et relu maintes et maintes fois. La relecture aujourd’hui ne m’a pas amené à modifier mon jugement de l’époque : c’est pour moi un des meilleurs de la série, le meilleur depuis Le Gratte-ciel (et Les Crocodiles, mais je n’avais pas lu ce dernier à l’époque) ! D’abord le point de départ, archi-classique, mais que je rencontrais pour la première fois : le héros injustement soupçonné, et qui va devoir se disculper lui-même, sans pouvoir faire appel aux moyens de son service, c’est toujours un point de départ alléchant. Et le développement ne déçoit pas. La première partie est plutôt dans le genre polar qu’espionnage, pour une fois : enquête, filatures, interrogatoires, stratagèmes, on ne s’ennuie pas. La deuxième partie constitue un changement de ton (on revient à de l’espionnage, mais plutôt version diplomate que castagneur), avec un sacré rebondissement, une arnaque montée de main de maître, et un personnage féminin fascinant. Et, comme l’a écrit Gray, beaucoup de personnages crédibles, ni des salauds, ni des héros, pas toujours sympas, mais cohérents. Mais que demander de plus ?

    Spoiler:
    Les personnages secondaires, c’est vraiment un des points forts du Lieutenant X. Je ne vais pas les citer, Gray l’a déjà fait, mais je souligne ce point, comme quasiment à chacun des autres tomes.

    Curieusement, le seul truc qui m’a vraiment fait tiquer n’a pas été relevé par Gray : le coup des graffitis dans la cabine téléphonique, et la manière dont Langelot les découvre, franchement, fallait oser ! Même quand j’étais pré-ado, je trouvais ça un peu gros, c’est dire !

    En revanche, j’adorais (et j’adore toujours) le dialogue introductif entre Montferrand et Langelot : tout est dit en quelques phrases. La stupeur et le désarroi, la confiance réaffirmée, sans trémolos, tout en retenue, c’est vraiment bien écrit. J’avais aussi été impressionné par une notation de l’auteur, lorsque Langelot interroge Thérèse déstabilisée après avoir vu le vrai Pouffiaud à la DST :

    A ce moment, la pluie se mit à tomber, et, par son clapotis sur le toit de la voiture, elle créa une atmosphère d’intimité à laquelle les deux jeunes gens ne restèrent pas insensibles.

    Je n’ai pas trouvé la deuxième partie grand-guignolesque (mais je suis bon public). J’avais marché à fond en primo-lecture sur l’enlèvement et la séquestration dans un pays étranger (la Roumanie ?), et le coup de théâtre de la révélation fonctionne toujours. Au passage, une petite citation pour illustrer le côté patriotique de la série:

    Langelot paierait probablement son audace de sa vie, mais s’il avait tenu à sa vie plus qu’à l’honneur, il ne serait pas devenu officier des services de renseignement : il aurait planté des choux ou vendu des macaronis.

    C’est beau comme du Brienne ou du Barristan, non ?

    Et Constanzia est un sacré personnage : belle, romantique, mais avec du cran. Je comprends que Choupette soit jalouse, car Langelot est complètement sous le charme. C’est un aspect que je percevais moins à l’époque, mais Langelot semble considérer Choupette comme une bonne copine (« Des liens aussi proche de l’amitié que la chose était possible pour un agent du SNIF s’étaient noués entre les deux jeunes gens »), alors qu’elle a l’air d’avoir une idée beaucoup plus « sérieuse » de leur relation. C’en est même presque triste.

    Et enfin, le montage de l’arnaque finale, c’est un régal : comment Langelot joue au gosse de riches pour récupérer les clés de l’hôtel particulier, le dialogue avec le chauffeur de la Rolls, le côté surréaliste de la réunion du comité, où Roche-Verger et son pote Bloch s’envoient des vannes devant Rougeroc qui cherche à picoler, Petitpied qui chuchote et La Tour du Becq qui ne comprend rien… et le couple anglais qui débarque par dessus le marché, on est presque dans La Party (film de 1968, d’ailleurs) !

    Bref, de l’humour, de l’action, du suspens et une touche de romantisme, moi je prends !

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    #168760
    R.Graymarch
    • Barral
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    Merci pour ton retour

    Il faudrait que je lise un peu plus vite et écrive encore plus vite. Je tente de mettre le prochain Ébly avant la mi-mai.

    J’ai trouvé la fin (l’imposture) vraiment too much, je ne sais pas pourquoi. Le changement de ton peut-être ou le fait que le grandméchantmasqué m’avait échaudé.

    Je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il y a de belles tournures, très lyriques (et dévouées à la Patrie, bien entendu^^). Constanzia n’est pas vraiment la demoiselle en détresse comme on pourrait le craindre car elle capte Langelot très vite et puis elle a une part active dans la fin de l’énigme. Choupette aussi à sa manière mais elle ne joue pas dans la même catégorie

    Quant à ce qui t’a fait tiquer, ce fut aussi mon cas mais je ne m’arrête plus à ça car il y a tellement de trucs « un peu gros ».  Néanmoins, ça permet de suivre un fil et vu que l’ambiance est aux énigmes à tiroir, c’est bien. Il faut bien donner une piste au sous-lieutenant après tout.

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    #169916
    R.Graymarch
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    Langelot et les Cosmonautes (1970)

    Langelot – 14

    Point de départ : En partant (encore) d’une mission de routine, Langelot se retrouve à prendre l’avion pour les États-Unis où il doit empêcher un sabotage d’une mission spatiale

    Ce dont je me souvenais : euh rien et je ne pense pas l’avoir lu

    Bilan de lecture : Ca lorgne beaucoup vers du James Bond spatial. En même temps, 1970, c’est l’époque (sauf que le bouquin parle de voyage vers/autour de Mars, 50 ans après, on en est loin). Le titre est un poil mensonger car on a un astronaute et pas « des cosmonautes »

    Je trouve ça rigolo qu’on utilise une histoire secondaire de climatiseur pour nous ramener à la conquête spatiale mais après tout, pourquoi pas . Tout le reste fait très « film d’action léger » mais ça reste bien divertissant : la Floride et ses alligators (avec une vieille tante du « Sud » qui ne rappelle pas trop la Floride je trouve), la belle héritière au tuteur méchant, son pote qui aide notre héros, le compte à rebours, le vrai faux truc défectueux qu’on remplace (ou pas), une île aux squales et Langelot qui est seul et sans équipement loin de sa base

    Le livre joue beaucoup sur les expressions que Langelot ne comprend pas, le décalage linguistique. C’est vrai pour la « licence » (permis de conduire) ou les saucisses ou bien « help yourself ». Bien entendu, on l’appelle « Lendjelott »

    Plus d’infos en spoiler

    Spoiler:

    Je trouve que la ficelle est un peu grosse pour faire venir Langelot aux États-Unis mais ensuite, c’est assez palpitant. Bien entendu, on a des allers-retours constants entre New York et la Floride (Melbourne dont je découvre l’existence) aussi rapides et faciles que prendre le métro…. Je sais qu’à l’époque, il y avait moins de contrôles ou autres (idem pour prendre un vol transatlantique en 15 minutes, à peine facilité par le SNIF) mais tout de même… c’était cher. Langelot prend aussi souvent l’hélicoptère…

    New York est assez triste, même ses quartiers huppés, sous la grisaille. J’ai bien aimé le fait que l’auteur nous rappelle que c’est grand (premier hôtel à dix milles) ou qu’il y a des petites spécificités comme le 7th floor qui est le 6e étage. La belle a un rôle assez classique mais encore une fois, elle n’a pas froid aux yeux (et encore une nana qui va devoir sauter en marche de la voiture, ça devient une habitude chez Langelot). Mais elle a un amoureux, distingué et valeureux, du coup… Bob et elle sont plutôt bien dépeints. Idem pour le trio de méchants Séraphin, Pablo et Pedro qu’on traite légèrement mais qui sont quand même très inquiétants car prêts à tuer (si ma mémoire est bonne). La tante se la joue « femme du Sud, détestant les Yankees » ce qui est un peu spécial en Floride, quoique apparemment pas tant que ça, à la marge). Ca nous met des clichés en plus, que ce soit sur la nourriture ou les sauriens (leurs cousins de ceux de la côte d’Ébène)

    Je pense que ça ferait un peu tiquer aujourd’hui de voir comment Jean échappe à la surveillance (en se « déguisant en noir » + bonus perruque lisse) et d’ailleurs je me demande comment Séraphin a suivi leur trace.

    J’imagine que les jeunes lecteurs doivent se demander ce qu’est un appel en PCV. Et aussi (mais j’en fais partie), le trou pour mettre les lames de rasoir usagées.

    Le presque final avec le grand méchant sur une île aux squales s’inscrit bien dans la tradition des films d’espionnage. On retrouve le Sphinx. Mais aussi Greg, entraperçu chez les pa-pous.

    Quant au final, j’ai été un peu surpris : Langelot « échoue » dans sa mission mais a deviné que le couple Turner était autre chose que ce qu’il avance et il trouve un moyen de retarder le vol indirectement. Bien entendu, le militaire ne veut pas au début mais sa femme le convainc. Au final, juste quatre heures de retard, un vol qui se déroule comme prévu et Langelot qui rencontre le vice-président américain. De plus, Jean est majeure (21 ans) et s’échappe de l’emprise de son tuteur tandis que Bob lui offre un bijou (sans plus de précisions).

    Globalement j’aime bien les personnages secondaires bien décrits

    Ca part un peu dans tous les sens après un commencement-prétexte. Mais les personnages secondaires sont bien dépeints et j’ai plutôt été surpris par quelques éléments de l’intrigue, donc bien.
    Rappel : Langelot se met en pause le temps que je lise et fasse le compte-rendu des tomes 15 à 17 des Conquérants de l’impossible
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 5 mois par R.Graymarch.

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    Lu. Il m’en reste la scène de la fente pour lames de rasoirs usagées, et c’est à peu près tout.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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