[LPH] Intro Valerya Maegyr de Volantis et Tour 1

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  • #197317
    Worgen Stone
    • Terreur des Spectres
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    Valerya Maegyr était frigorifiée. En quittant l’Antique Volantis, elle avait emporté ses plus chatoyantes tenues : des dentelles de Myr, de la soie fine de Qarth et du sami délicatement ouvragé. Après tout, ce serait sa dernière occasion de les porter avant d’être offerte à R’hllor. Mais la fille du Triarque n’aurait pu anticiper les températures glaciales de ce pays de sauvages.

    Depuis son arrivée avec la suite Volontaine, elle avait dégringolé de désillusion en désillusion.

    Le plus majestueux château de Westeros…

    Le plus gros tas de ruines sinistres, oui ! Ville-Harren n’était même pas une ville. Juste une place bordée de chaumières miteuses, se prolongeant par un sentier boueux qui rejoignait un petit septuaire de torchis, la place du marché traversée par la « route Royale » qui menait à une auberge crasseuse. Cette plaisanterie… Dans les Possessions, les villes étaient reliées par de larges chaussées que parcouraient, à toute vitesse, les chars et les hathays. A Westeros, les chars n’étaient que des assemblages de planches mal dégrossies, et s’y entassaient sans ordre légumes et paysans, pourceaux et fûts de vin…

    Mais où aller, de toute façon ? On ne trouvait ici ni boutiques, ni tavernes, ni temple, ni même lieux de culture. Et il pleuvait sans cesse.

    Valyria grelottait dans sa tente. Ses esclaves s’étaient procuré un brasero qu’elles nourrissaient sans relâche, mais il devenait difficile de se procurer du bois. Pour l’heure, cependant, des flammes s’élevaient gaiement. Abrutie d’ennui, Valyria suivait leur danse des yeux.

    Sur le bateau, elle avait imaginé les aventures passionnantes qu’elle pourrait vivre dans ce pays étranger, les souvenirs impérissables qu’elle se forgerait pour s’en repaître une fois qu’elle aurait été consacrée au Temple du Maître de la Lumière.
    Elle se voyait pénétrer dans un palais richement décoré, suivant les vibrations d’une musique sophistiquée, vêtue de ses soieries. De jeunes chevaliers avenants, éblouis par sa beauté, suivraient sa marche majestueuse vers l’estrade.

    Hélas, elle se trouverait déjà bien aise d’arriver à rencontrer quelqu’un capable de l’aider à tromper son ennui. Ces rustauds étaient incapable de s’exprimer en Volantain, voire même en Haut Valyrien.  Se rapprochant de la chaleur, elle se prit à espérer la visite d’un homme, n’importe lequel, pourvu qu’il ne soit ni repoussant ni trop âgé. Un jeune noble, qui, éduqué dans les Cités Libres, lui tiendrait des propos aimables dans sa langue, avant de lui prendre la main et de la convier à quelque activité qui élèverait son esprit, ravirait ses sens ou simplement casserait la monotonie.

    « Ma Soeur ! Quelle joie de te trouver. Pardon d’interrompre tes prières. »
    Naeron se tenait à l’entrée de sa tente et tendait une cape trempée à l’esclave qui l’accompagnait.
    Il lui expliqua leur projet de partir à la recherche de l’éléphant nain emporté de l’Antique Cité.
    Une bonne idée. Il serait déplaisant de sortir dans la pluie glaciale, mais la perspective de récupérer un moyen de transport… La délégation Volontaine s’était fait suivre d’esclaves porteurs de palanquins somptueux mais ceux qui n’avaient pas été perdus dans les tempêtes s’étaient vus appropriés par ses frères. Un éléphant lui permettrait de quitter Ville-Harren. Découvrir les environs. Peut-être même d’aller jusqu’à la capitale ? Elle hocha la tête et saisit la main qu’il lui tendait pour l’aider à quitter son siège.  Une esclave était déjà prête à lui couvrir les épaules d’un manteau de douce laine tandis qu’une autre la chaussait de bottes, un accessoire pour un fois pratique, découvert sur le continent.

    Elle était prête à conquérir sa liberté.

    #197357
    Worgen Stone
    • Terreur des Spectres
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    Un des esclaves avait repéré leur éléphant nain. Il ne restait plus qu’à le ramener. L’amadouer serait la mission de Valerya. Elle avait toujours été douée avec les animaux.
    « Elle doit bien avoir quelque talent », se plaisait à dire son père. « Nous ne manquerons pas de les découvrir quand elle sera femme ». Hélas, les années n’avaient révélé chez Valerya que maladresse, incompétence et curiosité mal placée.

    Sujette aux tremblements, à des faiblesses de jambes, continuellement fatiguée, elle était en outre d’un physique quelconque qu’elle tenait de sa mère Dornienne. Ce qui aurait pu la prédisposer à supporter la chaleur de Volantis. Mais elle souffrait autant, si pas davantage, des températures élevées que du climat Westerosi.

    Marcher la fatiguait et c’est avec intérêt qu’elle avait découvert que nombreux étaient ceux qui allaient à cheval. A Volantis, ils étaient rares. Les chevaux servaient aux courses lors des commémorations annuelles.

    Valerya avait observé le chevalier attaché à sa demi-soeur alors qu’il chevauchait. Ce mode de transport était infiniment plus commode que les palanquins ou les hatays, qui requéraient de la main d’oeuvre. Les chevaux se faufilaient presque partout, nécessitaient peu de matériel, et surtout, pas d’esclaves.
    « Je pourrais essayer », rêva-t-elle quelques minutes. Mais elle ne réussirait sans doute qu’à tomber de selle.

    Le campement était encore loin, et la fatigue la faisait trébucher dans la boue. Aucun Volantain de l’Antique Sang n’était habitué à marcher.
    Nyassa, qui n’avait pas renoncé à sa démarche gracieuse, trébuchait dans les débris qu’aucun esclave ne semblait prompt à ramasser. Le chemin en était jonché.
    Valerya préférait regarder où elle posait ses bottes et avançait le regard baissé. « Une servante de R’hllor doit se montrer humble. Personne ne se moquera de mon maintien ». Elle ajouta une couche en priant ostensiblement.

    Kilargo Montego interrompit ses conjuration par un cri de triomphe. Devant eux, un cheval racé se repaissait de légumes. Plus loin, une bande de mendiants dépenaillés se précipitait, sans doute pour faire du pur-sang leur repas, tels des Dothrakis à la noce.

    Valerya résolut d’empêcher ce massacre. Les Volantains couraient, à présent, pour rattraper l’animal que ce tapage avait affolé. La gracieuse Nyassa s’était écroulée dans le potager. « Ca va m’arriver aussi », comprit Valyria juste avant de s’étaler à son tour. Les vertiges dont elle souffrait depuis des mois lui avaient appris à tomber sans se blesser et même avec une certaine élégance.

    Sa jupe s’était relevée, dévoilant ses jambes jusqu’aux genoux. « Bellaqo va encore se moquer de moi », pesta-t-elle. Mais les supplications de Naeron, Nyassa et Kilargo l’avaient inspirée. Telle une dévote fanatique, elle adressa au dieu de sa cité ce qui lui passa par la tête :
    « Ô Maître de la Lumière ! C’est Valerya Maegyr, ton humble esclave et servante qui t’implore. Sa vie ne vaut rien face à ta divine volonté. Je t’implore, pour que ta Foi se propage dans tout le continent de l’Ouest, de soutenir ma lutte en me disant comment attraper ce cheval. Loué soit ton Nom, loué sois-Tu ô Maître de la Lumière ! »

    Le cheval, intrigué, s’immobilisa. Il baissa sa tête fine et renifla comme s’il envisageait de lui brouter la tignasse. Sans réfléchir, la jeune fille saisit sa crinière et, d’un bond pour une fois parfait, se jucha sur le dos de l’animal.

    Le coursier était à elle, et elle allait enfin pouvoir s’enfuir.

    #197594
    Worgen Stone
    • Terreur des Spectres
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    La veille de la réception

    Valerya parcourrait les rues de Ville Harren. Elle s’était juchée sur le magnifique coursier revendiqué et arraché à la convoitise des pouilleux qui avaient également tenté de leur dérober le précieux éléphant nain, ce magnifique symbole de la puissante cité de Volantis.

    Elle aurait sans doute mieux fait de se reposer en vue de la réception du lendemain. Elle devrait accueillir les invités, nobles et moins nobles, mais Kilargo l’avait prévenue que d’autres tâches lui seraient confiées. En attendant, il l’invitait à prier pour le succès de l’événement !

    Était-ce ainsi que tout son séjour en Westeros allait se dérouler ? N’était-elle bonne qu’à servir de faire-valoir ou de porte-bonheur à son demi-frère détesté ? Mieux valait faire ses courses.

    Kilargo Montego avait lourdement insisté sur l’importance de la réception du lendemain. Ces festivités seraient grandioses et inoubliables. Toutes les esclaves avaient été réquisitionnées, les plus avenantes comme échansons bien entendu. Et quelques beaux garçons musclés, également.

    Les jeunes filles et dames de la suite volontaine devaient également agrémenter la célébration de leur beauté, leur culture raffinée et leur conversation passionnante.

    Valerya était certes cultivée mais, étant donné qu’elle ne parlait pas la langue commune de Westeros, elle ne pourrait faire étalage de sa conversation passionnante. Quelques leçons précipitées avaient bien été dispensées dans l’urgence par un petit homme en robe grise qui leur avait été prêté par un grand seigneur, mais faute de pratique, Valerya n’avait retenu que quelques phrases dont elle pensait avoir une utilité immédiate :
    – Bienvenue à la réception en faveur du Noble Bellaqo Maegyr.
    – Vous plairait-il de gouter à nos spécialités typiques de Volantis, à base de betteraves ?
    – Ne vous imaginez pas toucher à ce magnifique cheval, il est à moi.
    – J’ai un besoin urgent de me rendre aux lieux d’aisance les plus proches.

    Elle aurait volontiers poursuivi ces cours, mais l’opportunité de quitter le campement s’était présentée et elle s’était éclipsée sous le prétexte d’aider à choisir les mets et boissons qui seraient présentés.

    C’est ainsi qu’elle déambulait dans une des rues les plus achalandées du marché, celle des restaurateurs et marchands de vin.

    Elle avait déjà prié quelques marchands d’envoyer leurs domestiques (il n’y avait pas d’esclaves à Westeros, avait-elle découvert avec stupéfaction) au Grand Sénéchal Volantais et elle hésitait à poursuivre. Si elle interprétait bien les picotements qu’elle ressentait depuis un moment dans les membres, elle allait bientôt souffrir d’un mal de tête, et la fatigue ne se cachait plus derrière la joie qu’elle ressentait à déambuler seule.

    Un marchand ambulant l’apostropha en Haut Valyrien. Ses cheveux mauves méchés de rouge le désignaient comme Tyroshi.
    « Noble Dame. Vous appartenez à R’hllor ? J’ai des compilations de textes sacrés. Mais si vous préférez, je peux vous proposer des recueils de contes ou de chansons… Le Compendium de Jade, peut-être ? Aimez-vous les enluminures ? J’ai ici un livre de riches heures aux illustrations des plus fines. Elles feraient rougir un septon ! »

    Il avait écarté les pans de sa cape, pour lui exposer les rouleaux de parchemins qu’il y dissimulait.
    « A moins que vous ne souhaitiez  vous assurer des faveurs d’un grand seigneur par un cadeau ?…», poursuivait-il de son babillage incessant.

    Il en était à lui vanter les mérites d’un pieux ouvrage destiné aux jeunes filles et rédigé par une septa quand la migraine s’abattit sur elle.  Sa vision était tout-à-coup devenue floue.  Elle porta la main à son front.

    « Ca ne va pas ? » Lui demanda le Tyroshi, soudain inquiet.
    Elle avait trop mal pour lui répondre. L’environnement s’obscurcissait. Elle se sentit perdre l’équilibre.

    #197635
    Worgen Stone
    • Terreur des Spectres
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    La veille de la réception, plus tard…

    Le vendeur de livres la mena, affalée sur sa monture, jusqu’à une tente un peu à l’écart, miteuse d’aspect et l’aida à descendre.

    Tout tournait autour d’elle alors que le jeune homme la soutenait. Quand il l’aida à entrer dans la tente, ses jambes ne la portaient plus et elle fut heureuse de se laisser tomber sur un lit de camp.
    Une femme âgée, édentée, ridée comme un vieux cuir se pencha sur elle. Une sorcière, pensa Valerya. « Une guérisseuse », lui dit le Tyroshi.

    La vieille préleva une goutte de son sang et la suça. Quand elle se mit à parler, le jeune homme traduisit.

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