[LPH] Présentation Tryonald

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    Tybalt Ouestrelin
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    Tryonald sentait la lame acérée lui chatouiller la glotte. Une goutte de sang allait bientôt poindre si son ravisseur continuait de bouger.

    « Qu’est-c’t’en dis ? » l’interpellait l’autre.

    Il eut envie de rire et tenta une plaisanterie.

    « Ahahahahienhahihien. La corde appuyait sur sa langue, l’empêchant de sortir autre chose que des voyelles.

    -Enlevez-lui la corde

    – Là y a rien qui me vient.

    – Va falloir te décider vite. »

     

    La journée avait pourtant bien commencé à Culpucier. Il faisait bon et un jour sans nuage s’était levé. Après quelques ablutions, Tryonald était sorti dans la rue. La rue, ses rues. Il connaissait ces ruelles et les gamins qui la parcouraient par cœur. Il en avait été un autrefois et avait mis quelque temps pour monter dans la hiérarchie des filous, voyous et autres tire-laines. Il avait été un bon gamin d’arène en son temps, teigneux, hargneux, vivace. Mais c’était sa capacité à se faufiler qui l’avait fait repérer par le Capuchonné. Parfois on vole la mauvaise bourse et on en prend pour quelques jours de cachot, parfois on vole la bonne et on prend quelques jours de gruau, et une fois dans une vie on vole celle qui change tout.

    Tryonald comme beaucoup de ces gosses n’avait qu’une seule famille, la bande, et c’était dans la bande qu’il avait appris la rapine, les tours de passe passe et les beaux discours. Le Grand lui avait appris à forcer une serrure, à couper le lien d’une bourse et à tricher aux dés. C’était une vie de dangers et de violence, il fallait savoir se servir d’une lame et savoir faire croire qu’on en ignorait l’usage. Les règlements entre bandes il en avait connu des tas, des disputes de territoires, ou pour une fille. Mais tout ça avait changé avec le Capuchonné, il avait espéré devenir chef de bande, et à la place il avait pu dormir dans le Donjon Rouge. Il avait vu le Roi et surtout il adorait espionner la bonne Reine. Tout le monde l’aimait celle-là, même lui il se souvenait comment tout le monde parlait de ses Fontaines, et la bonne Reine par-ci, et la Reine Alysanne par-là. Sa propre mère, car il en avait eu une, ne jurait que par elle. Elle lui en rebattait toujours les oreilles quand il allait la voir dans le lupanar où elle officiait. Sous prétexte qu’une fois elle s’était adressée à elle – elle avait dû seulement croiser son regard – car il y avait eu une épidémie de chaude pisse et que la Bonne Reine Alysanne était venue se soucier des filles, elle. Cette histoire le barbait toujours car elle s’accompagnait de conseils, toujours les mêmes, si tu as un souci la Bonne Reine blablabla. Des soucis il en avait mille par jour et jamais Alysanne n’en aurait cure. Elle avait les siens, il avait les siens, point. Et aujourd’hui elle n’en avait plus, alors qu’on ne vienne pas le tarabiscoter avec des affaires de reines, il avait sa bande à gagner. Mais il avait volé une bourse et aurait dû y perdre une main voire la vie. Pourtant aujourd’hui, il se baladait dans les rues vers des passages secrets qu’il n’avait jamais soupçonnés. Ça l’avait vexé au début. Ici c’était sa vie, son existence, son royaume, il parcourait cet endroit depuis toujours, connaissait chaque recoin et un étranger, un beau jour, lui faisait découvrir une réalité parallèle. Son quartier il n’en connaissait qu’une petite partie. Celle qui lui était autorisée. Il s’était pourtant faufilé dans toutes les arrières cuisines, glissé dans tous les trous de voyeurs, mais il passait encore alors devant la réalité complète.

    La découverte des passages secrets fut une révélation terrible et formidable. Beaucoup en connaissait un ou deux, quelques-uns en connaissaient plus mais tout le monde se taisait, fort de ce secret qui permettait d’apparaître et de disparaître. Il n’en connaissait aucun, il se mit à les collectionner. Il y en avait partout. Il oublia sa bande, il apprit à écouter dans le noir et ne faire aucun bruit, il pouvait rester tapis dans l’ombre des heures, des jours entiers, il était chat, chauve-souris, rat. Et il apprenait plus qu’il n’aurait pu imaginer. Mais les enfants grandissent et avec eux les tâches qui leur incombent. Il devint recruteur, organisateur et bientôt avait toute une petite troupe avec lui. Il ne réalisa qu’un peu trop tard qu’il était devenu chef de bande, ce jour où un marmot de pas plus de 6 ans l’avait poignardé. Une guerre d’influence qu’il était en train de gagner sans même s’en rendre compte.

    Des gosses étaient morts, c’était la vie. Son pouvoir dès lors n’avait plus été contesté et ses anciens rivaux venaient le voir quand ils avaient besoin d’informations ou de secrets. Il était devenu un spécialiste du renseignement et avait délaissé la rapine, il laissait ça à d’autres. Sa partie à lui était moins dangereuse et plus lucrative. Et plus rigolote, ils n’étaient pas nombreux à connaître la recette du brun de la mère Poularde, ou le vrai nom de Jenny la Rose. Des choses il en savait, mais celle-là l’avait quand même surpris.

    Ce passage-là était un de ses préférés, une grande route au début mais qui cachait elle-même d’autres secrets que la plupart ignorait. Il poussait cette dalle et l’air moisi lui souffla le visage. Alors qu’il se glissait derrière, il prit un coup sur le crâne et perdit connaissance.

    Il était là, un sac en toile sombre sur le visage, les mains bloquées par une grosse corde grossière. Son crâne tambourinait mais il était vivant, il suffisait d’attendre, ses ravisseurs devaient avoir besoin de lui. Il voulut avaler sa salive et comprit qu’ils avaient poussé le vice jusqu’au bout, la même corde qui entravait ses poignets et ses chevilles bloquait sa parole. Ils ne veulent pas que je les abreuve de mots, ils ont peur d’être convaincus par moi. 

    Le sac se leva. Tryonald ne put s’empêcher d’être surpris tout en s’efforçant de ne pas le montrer. Curt Waterfyre lui faisait face. Une foule de questions se bousculaient. Depuis quand était-il revenu ? Était-il accompagné de tous ses mercenaires ? Quelle vengeance allait cette fois-ci le guider ? Et surtout pourquoi revenir ? Curt avait toujours été le plus violent de tous, le plus fort. Et les brigands les plus organisés s’arrogeaient ou se disputaient sa virulence. Il avait eu plus d’une bande mais son rêve de devenir chevalier l’avait fait parcourir les routes et devenir mercenaire. Il se vendait toujours au plus offrant et avait un temps passé des contrats réguliers avec un gros trafiquant de la capitale. Tryonald évitait ce genre d’énergumènes, trop imprévisible, trop dangereux, mais il valait mieux bien les connaître. Et Curt avait disparu depuis quelques mois, on racontait qu’il était allé en Essos, à Dorne ou à Hautjardin, mais Tryonald savait qu’il entretenait des liens avec des trafiquants de Peyredragon. Et le gros frisé derrière, celui-là, il ne l’avait jamais vu.

    « – Il va y avoir un grand conseil bientôt. »

    Sans blague tout le monde en parle depuis des semaines et je suis expert en informations les gars. 

    – Ça ne t’aura pas échappé, le prochain roi va être désigné lors de ce grand conseil. Il y a de nombreux prétendants et des intérêts à défendre. Pour le bien de nos organisations, il faut que notre candidat gagne. Et pour ça tes talents nous seront utiles. J’attends de toi une fidélité sans faille.  » et il appuya son propos par le couteau de son sbire sur la gorge de l’espion.

    « Qu’est-c’t’en dit ?

    -Ahahouhouhahahienhahihien.

    -Enlevez-lui la corde.

    – Y a toujours rien qui me vient.

    – Oh humour flash-back, quoi d’autre ?

    – Curt tu sais bien que me menacer d’un couteau n’est pas suffisant ; qu’est-ce que j’y gagne ? Répondit le truand avec son plus beau sourire. Ils savaient tous qu’ils allaient bien s’amuser…

    [HRP : Tryonald déclare sa flamme et son allégeance aux Caniveaux.]

    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 1 mois par Tybalt Ouestrelin.

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

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