Une Heure Lumière, la formidable collection du Bélial’

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  • Ce sujet contient 66 réponses, 9 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par FeyGirl, le il y a 1 mois et 3 semaines.
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  • #180867
    MELT527
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    Bonjour à tous, j’ai besoin de votre avis : j’ai commencé Poumon vert de Ian R. MacLeod, j’en suis à la moitié mais je m’ennuie, je n’ai aucune motivation pour aller au bout et les informations qu’essaie d’expliquer l’auteur ne s’imprime pas du tout dans mon cerveau. Quelqu’un a-t-il déjà lu celui-ci ? Dois-je persévérer ? J’ai Waldo qui m’attend et j’ai vraiment pas envie de perdre du temps si Poumon vert est en dessous des autres ou pas intéressant.

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #181182
    MELT527
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    Waldo par HeinleinSalut, je viens de terminer Waldo de Robert A. Heinlein.

    Encore un récit où l’idée préconçue que j’avais de l’histoire s’est révélée complètement à côté de la plaque. Je m’attendais à de l’horrifique, un truc à la I Robot où les technologies se retournent contre les humains, mais pas du tout. C’est beaucoup moins sombre, j’ai souri aux réparties de Grimes et Waldo, leur relation est sympa et les personnages secondaires ont une vraie personnalité. J’ai aimé la description de la station orbitale où vit Waldo, c’était très original et le récit posait de bonnes questions sur la course à l’énergie, l’évolution technologique… J’ai surtout aimé les théories et les questionnements de Waldo comme par exemple avec les aveugles et les étoiles.

    Même si je n’ai pas vraiment trouvé que l’auteur avait une patte particulière (comme je l’avais apprécié avec Robert Jackson Bennett), je recommande le livre, qui est un tout petit peu plus long que les autres j’ai l’impression mais mérite les deux heures de lecture.

    MELT527
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    #181994
    MELT527
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    Poumon vert par MacLeodBonjour, je viens de terminer Poumon vert de Ian R. MacLeod. Encore une fois, le résumé n’est vraiment pas représentatif de la réalité de la novella. Je vois un motif qui se dessine…

    Dans Poumon vert, nous suivons Jalila, une jeune fille qui emménage avec ses mères sur une nouvelle planète, très différente de celle où elle est née. Elle croisera en ville des races extraterrestres et surtout un Homme, une espèce en voie de disparition…

    Nous sommes ici dans un univers où l’humain masculin a presque disparu, les femmes sont pratiquement les seules représentantes de l’espèce humaine depuis assez longtemps pour que l’Homme ne soit plus qu’un souvenir et que la langue ait évolué pour faire du féminin le dominant (ainsi quand Jalila et Kalal – l’homme – sont cités, l’autrice les désignent par « Elles »).

    Je n’ai pas vraiment sympathisé avec l’héroïne, que ce soit à cause de son âge ou de la façon dont je me suis sentie à l’écart : il y avait beaucoup de termes inventé qui m’ont davantage perdu au lieu de faciliter mon immersion. L’univers imaginé par l’auteur m’a semblé beaucoup trop riche et complexe pour le peu de pages dont il pouvait bénéficier. J’avais l’impression de lire un de ces prequels courts qui pupulent ces dernières années et qui raconte les débuts d’un personnage de saga – un roman court à destination des fans car l’auteur présuppose que le lecteur sait déjà tout.

    Ma prochaine lecture est Le temps fut de Ian MacDonald, nous verrons si je me retrouve à nouveau avec un résumé racoleur désorientant ou une pépite comme Vigilance.

    MELT527
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    #183630
    FeyGirl
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    Retour sur Titan, de Stephen Baxter.

    Cette (longue) novella fait partie d’un cycle plus vaste, que je n’ai pas lu. En l’an 3685, Michael Poole a développé des trous de ver qui permettent à l’humanité de se rendre d’un endroit à l’autre du système solaire en quelques heures. Mais le trou de ver près de Saturne n’est pas rentable, car personne n’y va. Aussi Michael et son père Harry projettent de prouver que l’exploitation de Titan, satellite de Saturne, serait intéressante… Mais pour y parvenir, il faut d’abord démontrer qu’il n’y a pas de vie sapiente à protéger, alors même que l’exploration en est interdite car justement, on pense que la vie sapiente y serait possible. Alors Michael et son père enlèvent Jorik, membre de l’organisme chargé de la protection des espèces sapientes, car ils le savent corrompu et ils le soumettent au chantage.

    Accompagnés de deux acolytes de longue date, Michael et Jorik voyagent vers Titan et embarquent sur un mini-vaisseau, une « gondole », qui doit voler dans l’atmosphère du satellite. Rien ne se passera comme prévu.

    Ce récit s’inscrit dans la « hard-SF » et fait appel à de nombreuses notions scientifiques expliquées avec simplicité, sans omettre quelques conjonctures sur l’univers et les sources de vie, qui s’intègrent parfaitement dans l’histoire et qui créent un « sens of wonder » épatant. Le suspense est constant, l’intrigue fascinante, et la fin n’oublie pas la petite touche d’émotion qui marque le lecteur.

    Un bon cru de la collection « Une Heure Lumière ».

    (Vous noterez que mon avis est plus favorable que celui de @dndm par ici).

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années par FeyGirl.
    #183661
    MELT527
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    Le temps fut par McDonaldBonjour à tous,

    Je viens de lire Le temps fut de Ian McDonald.

    Nous y suivons Emmett, bouquiniste fauché qui par hasard, met la main sur un recueil de poèmes médiocres mais qui renferme une lettre d’amour écrite pendant la Seconde Guerre Mondiale. Voulant en savoir plus sur ces deux amants, Ben et Tom, Emmett fouille dans leur passé et découvre des choses impossibles : d’autres lettres, photos et documents qui situent les deux hommes dans de nombreux lieux… et à différentes époques. Obsédé par cette histoire, Emmett va plonger dans le terrier du lapin blanc et découvrir une histoire d’amour incroyable et un destin hors norme.

    Celui-ci était vraiment ce que j’en attendais au vu du résumé. J’ai même vu le twist dès les premiers chapitres mais il était très divertissant. Je me suis pas attachée à Emmett avant la toute fin, je ne sais pas si c’est volontaire mais j’ai trouvé cela astucieux si c’est le cas. Il y avait encore beaucoup de termes scientifiques, de théories etc. qui ne m’intéressaient pas vraiment mais on m’a dit de m’y attendre dans toutes les novellas de Une Heure Lumière et dans la SF en général, donc je fais avec.

    Rétrospectivement, je pense que c’est celui qui m’a le moins surprise mais que j’ai aimé le plus avec Vigilance. Vigilance m’a retourné (j’en suis sortie essorée et pleine d’appréhensions pour le futur) et Le temps fut m’a juste prise par la main et accompagnée silencieusement pendant une jolie balade.

    J’en suis heureuse parce que je commençais à me dire que cette magnifique collection n’était peut-être pas pour moi (ou que je n’étais pas pour elle). Je vais me lancer bientôt dans La Chose pour le mini-challenge de l’horreur et La ballade de Black Tom ensuite.

    Avec presque 50 titres dans la collection, il y a de la lecture pour un moment !

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #183831
    FeyGirl
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    Je vais me lancer bientôt dans La Chose pour le mini-challenge de l’horreur et La ballade de Black Tom ensuite.

    Un titre de cette collection qui, je pense, irait bien dans ce challenge : Les agents de Dreamland, de Caitlin R. Kiernan, inspiré de Lovecraft (pour ceux qui aiment) (moi, je suis restée hermétique, mais je sais que les amateurs de Lovecraft l’ont apprécié).

    #184153
    MELT527
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    La Chose par CampbellLa Chose de John W. Campbell est lue !

    Je donne mon avis ici pour le mini challenge de l’Horreur ! Mais en résumé, c’est bien mais pas ouf. J’ai préféré le film personnellement.

    Se retrouver In medias res après l’arrivée de l’élément perturbateur est sans doute pour gagner quelques pages mais j’ai eu beaucoup de mal à me rappeler des gens (à part MacReady bien sûr) et donc de m’attrister de leur sort.

    C’est la première novella clairement « Horreur » que je lis (plus que Vigilance) dans la collection Une Heure Lumière. Mais c’est aussi à cause de ce titre que je pensais que tous les livres de cette collection étaient de l’horreur.

    MELT527
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    #184846
    FeyGirl
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    Le Choix, de Paul J. McAuley.

    Dans un futur relativement proche, la civilisation s’est partiellement effondrée mais des extra-terrestres ont offert aux humains des technologies, dont le moyen d’aller sur certaines planètes. Lucas est un adolescent vivant — ou survivant — près Norfolk avec sa mère, une ancienne activiste écologiste et anti-extra-terrestre. Alors que les eaux des océans ont monté et englouti les villes du littoral, il mène une vie frugale sur un îlot.

    Un jour, il voit quelque chose tombé du ciel, sans doute un dragon extra-terrestre — un artefact — et en parle à son copain Damien qui l’encourage à aller voir. Car Damien, lui, rêve d’être assez grand pour embarquer vers l’espace et échapper à son père violent.

    Et voilà Lucas et Damien naviguant sur le bateau de fortune que Lucas a construit de ses propres mains. Le voyage le long de la côte est long, froid, et le lecteur a vraiment l’impression de voguer avec les deux adolescents tant l’écriture est convaincante, mais ceux-ci tiennent bon.

    Cette novella vaut surtout par son ambiance, ses descriptions d’un univers à la fois proche et étrange, et par les caractères des personnages, y compris les secondaires.

    Cependant, ce serait exagéré de prétendre que l’histoire est mémorable, et s’il a une conclusion, il laisse sur sa faim quant à l’univers décrit (et notamment les extra-terrestres). J’ai appris, après sa lecture, que l’auteur avait écrit des romans complets dans cet univers, ceci expliquant peut-être cela ?

    #184848
    DNDM
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    Cependant, ce serait exagéré de prétendre que l’histoire est mémorable, et s’il a une conclusion, il laisse sur sa faim quant à l’univers décrit (et notamment les extra-terrestres). J’ai appris, après sa lecture, que l’auteur avait écrit des romans complets dans cet univers, ceci expliquant peut-être cela ?

    J’ai l’impression que pas mal de novellas de la collection sont en fait des histoires solo se passant dans des univers plus vastes, malheureusement. Et que souvent elles laissent ce goût de « trop peu ». C’est très dommage, et du coup je me méfie un peu de cette collection. Une fois passée la hype des superbes couvertures, je trouve que peu des histoires que j’ai lues sont réellement marquantes. Soit elles font parties d’un ensemble plus vaste et posent plus de questions que de réponses, soit même sans cela il manque quelque chose pour les rendre mémorables.

    Bon après j’en ai pas lues des masses non plus. Les meilleures lectures 100% indépendantes de cette collection, selon vous, c’est quels titres?

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #184853
    FeyGirl
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    Bon après j’en ai pas lues des masses non plus. Les meilleures lectures 100% indépendantes de cette collection, selon vous, c’est quels titres?

    J’en ai encore lu trop peu pour te répondre !

    #184869
    MELT527
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    Bon après j’en ai pas lues des masses non plus. Les meilleures lectures 100% indépendantes de cette collection, selon vous, c’est quels titres?

    Je ne sais pas trop où on pourrait trouver ces infos, à part en sollicitant directement l’éditeur.

    Pour ceux que j’ai lu, La chose, Waldo, Vigilance, Le Temps fût et Un pont sur la Brume (qui a eu une suite mais qui se lit très bien seul) semblaient se suffire à eux-mêmes de mon point de vue.

    Pour Poumon vert, il me semble que quelqu’un sur le forum a dit que c’était tiré d’un univers plus vaste, et j’ai vraiment eu cette impression de manquer de certaines clés de compréhension, donc je ne le recommande pas vraiment.

    Bilan, j’ai très peu eut cette impression de rater des choses importantes, mais j’ai quelques titres qui m’attendent :

    • Le Nexus du Docteur Erdmann – Nancy KRESS
    • Dragon – Thomas DAY
    • La Ballade de Black Tom – Victor LAVALLE
    • Acadie – Dave HUTCHINSON

    Je pourrais vous en dire plus ! Il y a plus de 40 titres au catalogue à l’heure actuelle, je ne sais pas si on peut parler d’une tendance avec 10 titres.

    MELT527
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    #186859
    MELT527
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    Dragon par DayBonjour à tous,

    j’ai terminé Dragon de Thomas Day, le numéro 1 de la collection. Ce fut une expérience très étrange… En résumé : dans un Bangkok de 2027 (supposition de ma part), nous suivons dans cette novella polyphonique Dragon, un homme décidé à nettoyer la ville de la prostitution infantile en massacrant les clients dans les établissements disséminés dans les quartiers pauvres, mais aussi le policier chargé de le retrouver et de faire « disparaitre la menace ».

    Je ne peux pas trop en dire sur la narration, car cela gâcherait l’expérience mais j’ai trouvé le concept culotté, quand le livre sert de figure de proue à nouvelle collection. Je suppose qu’il est sorti en même temps que deux ou trois autres titres, mais c’est quand même incroyable.

    La thématique est vraiment dure, voir le jeu des politiques qui se disent « contre » alors que c’est le tourisme sexuel qui fait vivre Bangkok et doit donc être « sauvegardée », ça laisse une sensation de malaise. Les mots sont crus, on se retrouve à jouer les voyeurs réticents, c’est assez viscéral.

    Je dois avouer que je ne suis pas sûre de ma compréhension de la fin, mais c’est une lecture qui laissera une trace.

    J’ai également commencé Le Nexus du Docteur Erdmann de Nancy KRESS, qui me fait beaucoup penser à Waldo.

    MELT527
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    #186897
    MELT527
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    Le Nexus du docteur Erdmann par KressLe Nexus du Docteur Erdmann de Nancy KRESS est maintenant terminé. L’histoire est très agréable à lire et m’a beaucoup rappelé Waldo de la même collection : un mystère et de la science, une sorte d’enquête et de l’introspection sur l’humanité. J’ai assez aimé les personnages et l’histoire, je pense que j’aurai même apprécié que la novella soit un peu plus longue.
    Nous suivons le quotidien de plusieurs résidents d’une maison de retraite médicalisée qui subissent tous des « épisodes » : des visions et des douleurs qui semblent déclencher des accidents de plus en plus importants.

    C’est la novella numérotée 2 dans la collection, très différente de Dragon et plus proche de ce que je pensais du concept de la collection Une Heure Lumière.

    MELT527
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    #194094
    FeyGirl
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    Opexx, de Laurent Genefort

    Dans un futur indéterminé, le Blend a contacté les Terriens : cette organisation regroupant des millions d’espèces extraterrestres est intéressée par l’art de la guerre — et surtout du combat — qui a été oublié par les autres civilisations. Des soldats humains partent régulièrement en courtes missions de maintien de la paix (rappelant les Opex — opérations extérieures — de l’armée française), en échange le Blend offre quelques technologies à la Terre.

    Le narrateur est un de ses soldats, qui présente une particularité : un déficit d’empathie à cause d’un syndrome. À chaque mission, Le Blend fournit l’équipement, les armes, et l’Imprégnation qui donne aux soldats les rudiments de connaissances nécessaires — y compris le langage — pour se battre sur la planète choisie. Au retour sur Terre, la Déprogrammation efface les souvenirs… Mais le narrateur se souvient de tout, peut-être à cause de son syndrome. Il le cache, car il veut continuer à être envoyé en mission. Ce personnage, qui pourrait être peu attachant à cause de son manque d’empathie, saura nous toucher par sa quête si particulière, l’obligeant à masquer ses désirs et ses pensées à son entourage.

    Avec cette novella, l’auteur exprime surtout son inventivité dans la création de mondes extraterrestres. En quelques phrases, tout un monde s’offre au lecteur, avant que la mission prenne fin et que le narrateur revienne chez lui. Le sens of wonder prend ici tout son sens, avec des planètes et des formes de vie étranges et fascinantes.

    Cela n’empêche pas une pensée critique à travers le héros de l’histoire, qui analyse le système du Blend et son impact sur ses camarades. Son syndrome le pousse visiblement à prendre plus de recul et l’amènera à un choix majeur.

    Une novella qui vaut beaucoup par l’univers esquissé et qui laisse entrevoir bien d’autres mondes à découvrir.

    #195844
    FeyGirl
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    La Fontaine des âges, de Nancy Kress

    Dans un futur proche, Max est un vieil homme en maison de retraite qui garde dans sa bague des souvenirs d’une femme aimée : une mèche de cheveux et une trace de rouge à lèvres sur du papier. Mais ses petits-enfants, qu’il méprise comme il méprise son fils, détruisent la bague par bêtise et accident.

    Max a fondé un empire, en grande partie grâce à des actions illicites. Il avait des connexions parmi les escrocs et il en était un lui-même, raison pour laquelle il est déçu par son fils qui veut effacer le passé et donner de la légitimité au groupe familial.

    Mais après la disparition de sa bague, Max n’a plus qu’une seule obsession : retrouver la femme avec qui il avait vécu une brève passion. Dans un monde où la technologie remplace lentement tout, il fait appel à ses anciens contacts qui volent et vivent à l’ancienne. L’auteure nous fait pénétrer dans des milieux interlopes avec délectation, et brosse quelques personnages très marquants qui ont choisi de rester en marge d’une société technophile.

    Cette novella s’avère très dense, en explorant un univers à la fois proche de nous et dérangeant, tombé dans la fascination pour le transhumanisme et l’humain « amélioré ». Fascination qui révulse Max et l’a transformé en misanthrope : il considère que le monde est devenu faux, s’accroche aux choses « tangibles », et déteste ses contemporains subjugués par les nouvelles technologies. Le protagoniste n’est pas un personnage sympathique, pourtant son attachement à un autre être — en l’occurrence une prostituée qu’il a follement aimée — l’humanise avec sensibilité. Au fil du texte (je ne vous en dévoile pas trop pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte), le lecteur se rend compte que Max court après un passé qui ne reviendra pas. Sa quête est perdue d’avance, dans un monde qui a évolué sans lui.

    Malgré tout, la fin sait nous surprendre, et reste dans le thème de l’amour, mais pas celui que Max cherchait loin de lui. Une belle conclusion.

    #198019
    FeyGirl
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    Un an dans la Ville-Rue, de Paul Di Filippo

    Voici une bien étrange novella que nous propose la collection Une Heure Lumière !

    Dans un monde imaginaire, une ville s’étend le long d’un fleuve. En réalité, le monde est cette ville. Ville à la fois semblable à ce que nous connaissons, et en même temps si différente. Diego, un écrivain de « cosmos-fiction » (de mondes imaginaires) vit chichement, dans un quartier parfois interlope, au milieu d’une galerie de personnages extravagants. La novella sert de prétexte à la découverte de cette ville, des bas-fonds aux milieux politiques, de ses mythologies à son origine qui restera mystérieuse.

    Dans un style âpre et évocateur — félicitations au traducteur Pierre-Paul Durastanti qui propose un résultat incroyable — la plongée dans cet univers new weird est une réussite. D’autres lecteurs ont classé ce récit en science-fiction, mais je m’interroge : les psychopompes sont une réalité connue et vue de tous les habitants ; les écailles, objet d’un trafic, laissent à penser que la ville repose sur un organisme vivant ; bref, la classification n’est pas si évidente, et je la rapprocherais de la Fantasy.

    L’auteur aime retourner les réalités, avec les mondes imaginaires de Diego semblables au nôtre, et en miroir il dessine nos propres défauts  : les espoirs de découverte d’autres cultures qui offrent bien des déceptions, les classes sociales, la drogue, la politique, l’ambition et le monde si particulier de l’édition…

    Une novella hors norme qui vaut par son style et son imagination. À découvrir.

    (Merci au camarade Baroona, qui m’a offert cette novella après un jeu du Discord de la fin du monde, serveur qui réunit des amateurs de SFFF)

    #199896
    Schrö-dinger
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    La trilogie de La Maison des jeux de Claire North (pseudonyme de Catherine Webb)

    J’ai beaucoup aimé cette trilogie, découvert grâce à ma médiathèque qui a mis en valeur le premier tome, nommé Le Serpent.

    Cela se passe à Venise, au XVIIème siècle, où l’on (lecteurs) découvre La Maison des Jeux, un établissement plein de mystères qui permet à celles et ceux qui le veulent de jouer. Il y a une première partie dans cette maison, la partie basse, avec les jeux sans enjeux. Et puis il y a La Haute Loge, réservée à celles et ceux qui ont été jugés dignes d’y accéder, où les choses sérieuses se passent. A quelle point ces choses sont sérieuses, je vous laisse le découvrir.

    Beaucoup de plaisir à lire ce petit livre, j’étais conquis juste en lisant la présentation de cette novella et je n’ai pas été déçu. C’est divertissant, intriguant, et en le terminant je n’avais qu’une envie, lire la suite.

     

    Dans le tome 2, Le Voleur, on part en Thaïlande pour une partie de cache-cache dans les années 1900. Oui. Mais ce n’est quand même pas une partie de cache-cache ordinaire. Le jeu est différent de celui du tome 1, les personnages le sont également, même s’il y a évidemment un lien avec le premier tome. Moins d’intrigues et de manipulation que dans le premier tome, mais c’est compensé par un gain d’action et plus de voyage. Bref j’ai aimé.

     

     

     

    Dans le tome 3, Le Maitre, de nos jours, place à un duel qui aura des conséquences sur l’avenir de la Maison !

    Le tome 3 est moins bien noté que les deux autres, mais pour le coup il m’a quand même bien plu. Il n’y a peut-être plus trop l’effet de surprise car l’on retrouve des éléments des deux précédents tomes. Mon petit bémol est plutôt sur la fin, que j’ai trouvé un peu rapide et plutôt décevante.

    Mais dans l’ensemble, c’était une bonne lecture.

     

     

    Vous l’aurez compris, je recommande fort cette trilogie, ça se lit rapidement, et c’est très divertissant.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #200537
    Schrö-dinger
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    j’ai terminé Dragon de Thomas Day, le numéro 1 de la collection. Ce fut une expérience très étrange… En résumé : dans un Bangkok de 2027 (supposition de ma part), nous suivons dans cette novella polyphonique Dragon, un homme décidé à nettoyer la ville de la prostitution infantile en massacrant les clients dans les établissements disséminés dans les quartiers pauvres, mais aussi le policier chargé de le retrouver et de faire « disparaitre la menace ».

    Je ne peux pas trop en dire sur la narration, car cela gâcherait l’expérience mais j’ai trouvé le concept culotté, quand le livre sert de figure de proue à nouvelle collection. Je suppose qu’il est sorti en même temps que deux ou trois autres titres, mais c’est quand même incroyable.

    La thématique est vraiment dure, voir le jeu des politiques qui se disent « contre » alors que c’est le tourisme sexuel qui fait vivre Bangkok et doit donc être « sauvegardée », ça laisse une sensation de malaise. Les mots sont crus, on se retrouve à jouer les voyeurs réticents, c’est assez viscéral.

    Je dois avouer que je ne suis pas sûre de ma compréhension de la fin, mais c’est une lecture qui laissera une trace.

    Je l’ai lu aussi ! Ta critique m’avait intrigué et m’a donné envie de savoir ce qu’il en était. Et j’ai bien fait car cela m’a beaucoup plu. Je suis ressorti de cette lecture assez impressionné, par la forme, avec sa structure toute particulière, son style, qui percute et ne laisse pas indifférent, et évidemment son fond, avec ses problématiques qui questionnent, la pédophilie, le tourisme sexuel, et la place de la justice là-dedans.

    Je viens de le terminer et je crois déjà que je vais le relire car moi non plus je ne suis pas sûr d’avoir compris la fin. Mais j’ai beaucoup aimé.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #200569
    MELT527
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    Je l’ai lu aussi !

    Très contente de t’avoir intrigué. Parmi la douzaine que j’ai lu de la collection, il est dans ceux que je qualifie de coup de poing avec Vigilance. Mais je pense comme toi qu’il mérite une seconde lecture…

    Spoiler:
    en lisant les chapitres dans l’ordre peut-être…

    MELT527
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    #201098
    FeyGirl
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    Vigilance, de Robert Jackson Bennett

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2020 en VF (Vigilance, 2019 en VO).

    Le pire de l’Amérique exacerbé par un jeu télévisé, dans un futur proche.

    Voilà qui pourrait avoir un air de déjà-vu. L’auteur va plus loin, en imaginant des IA puissantes qui permettent de définir le jeu idéal pour des Américains dont le pays a sombré dans une déprime collective. Et ce jeu, c’est de vraies fusillades, avec de vraies victimes.

    En bonne histoire d’anticipation, la novella prend des tendances actuelles pour les pousser à leur paroxysme. Ici, c’est la psychologie d’une certaine Amérique, amatrice d’armes, misogyne, raciste, fantasmant sa puissance perdue, et fascinée par la violence, et manipulée par la société ONT. ONT (Our Nation’s Truth), producteur de programmes télévisés, maître es marketing et IA, appuie sur les instincts les plus vils. Et les spectateurs en redemandent (ce n’est plus vraiment de la science-fiction).

    Donnons des sensations aux Américains !

    Et gagnons beaucoup d’argent.

    Pendant la lecture, en considérant l’utilisation faite des données et de la psychologie, j’ai pensé : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Quant aux spectateurs, ils ne valent pas mieux que les producteurs : sans empathie envers les victimes, ils sont accros à un programme conçu pour être addictif grâce à la technologie qui mesure sans cesse les réactions.

    Ajoutons que le texte sert le récit : direct, âpre, visuel, et parfois vulgaire pour souligner la dépravation morale de la majorité des personnages.

    Dénonciation évidente des travers de l’Amérique et de la manipulation des populations par les médias et les réseaux sociaux, quand l’éthique disparaît (ce n’est déjà plus de la science-fiction), cette novella est effrayante, et finit par une conclusion où j’ai pensé à la fois « quelle horreur ! » et « bien fait pour eux ! ».

    #201119
    MELT527
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    Dénonciation évidente des travers de l’Amérique et de la manipulation des populations par les médias et les réseaux sociaux, quand l’éthique disparaît (ce n’est déjà plus de la science-fiction), cette novella est effrayante, et finit par une conclusion où j’ai pensé à la fois « quelle horreur ! » et « bien fait pour eux ! ».

    Exactement ce que j’ai pensé à la fin de ma lecture, en plus de croiser les doigts pour ne pas voir cette évolution de mon vivant qui pourrait être de plus en plus vraisemblable. Dans la même lignée que American Nightmare, effrayant parce que ça résonne trop bien avec les dérives actuelles.

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    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #201524
    FeyGirl
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    La millième nuit, d’Alastair Reynolds

    Genre : Science-Fiction.
    Première édition : 2022 en VF (Thousandth Night, 2005 en VO).

    Comment parler de cette splendide novella ? Un texte court (environ cent pages), qui possède un « sens of wonder » extraordinaire !

    Dans un très lointain futur, les membres de la « lignée Gentiane » observent les civilisations qui naissent, croissent et meurent. Ils se rejoignent tous les deux cent mille ans, quelque part dans l’univers. Lors de ces « Retrouvailles » qui durent mille nuits, chacun montre les fils qu’il a tissés, composés de ses souvenirs de voyages entre les étoiles. Et là, amis lecteurs, vous en prenez plein les mirettes ! Les membres de la lignée transforment la matière en poèmes ; la féérie est sublime.

    Lors d’une de ces Retrouvailles, Campion et Pursdane s’interrogent sur les agissements de certains d’entre eux. Ces deux-là décident d’enquêter sur un mystère qui révélera un danger.

    Les personnages — dont on ne connaît pas tout de suite la nature exacte — sont presque des dieux, et se comportent comme tels. Ils naviguent à travers la galaxie, détruisent des étoiles, créent des mondes pour les Retrouvailles. Pourtant, ils restent limités par les lois de la physique, dont l’impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière. Cela ne les empêche pas de s’émerveiller devant la beauté de l’univers et de façonner des instants magiques avec les fils qu’ils tissent.

    Alastair Reynolds réussit de beaux moments poétiques qui à eux seuls valent le détour, et évolue vers des enjeux « bigger than life » époustouflants.

    À lire !

    (nb : l’auteur a écrit d’autres récits dans le même univers, à savoir une nouvelle publiée dans le tout nouveau Bifrost — le 114 — et un roman dont la sortie est imminente)

    #201812
    Schrö-dinger
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    Bonjour à tous, je viens de terminer une novella de la collection Une heure Lumière du Bélial’ Vigilance de Robert Jackson Bennett. Une sacrée claque qui fait frissonner de peur. Une sorte d’American Nightmare mais où ils en feraient une émission de télé. Glauque et terrifiant, on ne peut qu’imaginer les dérives d’un système pareil où la vérité n’a plus d’importance, seule compte l’audience. Et ces dérives semblent tellement vraisemblables quand on voit les problèmes d’agressivité et de violence des américains : fusillades dans les écoles, port d’arme peu réglementé, patriotisme tordu, racisme… J’espère jamais ne rien voir de ça dans la réalité.

    Vigilance, de Robert Jackson Bennett

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2020 en VF (Vigilance, 2019 en VO).

    Le pire de l’Amérique exacerbé par un jeu télévisé, dans un futur proche.

    Voilà qui pourrait avoir un air de déjà-vu. L’auteur va plus loin, en imaginant des IA puissantes qui permettent de définir le jeu idéal pour des Américains dont le pays a sombré dans une déprime collective. Et ce jeu, c’est de vraies fusillades, avec de vraies victimes.

    En bonne histoire d’anticipation, la novella prend des tendances actuelles pour les pousser à leur paroxysme. Ici, c’est la psychologie d’une certaine Amérique, amatrice d’armes, misogyne, raciste, fantasmant sa puissance perdue, et fascinée par la violence, et manipulée par la société ONT. ONT (Our Nation’s Truth), producteur de programmes télévisés, maître es marketing et IA, appuie sur les instincts les plus vils. Et les spectateurs en redemandent (ce n’est plus vraiment de la science-fiction).

    Donnons des sensations aux Américains !

    Et gagnons beaucoup d’argent.

    Pendant la lecture, en considérant l’utilisation faite des données et de la psychologie, j’ai pensé : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Quant aux spectateurs, ils ne valent pas mieux que les producteurs : sans empathie envers les victimes, ils sont accros à un programme conçu pour être addictif grâce à la technologie qui mesure sans cesse les réactions.

    Ajoutons que le texte sert le récit : direct, âpre, visuel, et parfois vulgaire pour souligner la dépravation morale de la majorité des personnages.

    Dénonciation évidente des travers de l’Amérique et de la manipulation des populations par les médias et les réseaux sociaux, quand l’éthique disparaît (ce n’est déjà plus de la science-fiction), cette novella est effrayante, et finit par une conclusion où j’ai pensé à la fois « quelle horreur ! » et « bien fait pour eux ! ».

    Inspiré par les avis en citation, j’ai lu Vigilance ! J’adore les œuvres qui parlent de télévision, de téléréalité (coucou Running Man ou Marche ou crève, deux romans de Richard Bachman aka Stephen King), les « jeux » de type Battle Royal, bref en voyant passant cette novella je me suis dit que c’était pour moi ! Et ca n’a pas raté, j’ai beaucoup aimé. C’est assez cruel, cynique, sans concession, la plupart des personnages sont infâmes et le pire c’est qu’on y croit, à fond. On trouve dans cette novella la question de la violence, du port d’arme, du voyeurisme, mais également la manipulation, le contrôle des foules, les réseaux sociaux, bref plein de thèmes toujours d’actualité et il est toujours intéressant d’avoir ce genre d’œuvre percutante pour en parler.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 5 mois et 3 semaines par Schrö-dinger.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #202046
    FeyGirl
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    Helstrid, de Christian Léourier

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2019 en VF.

    Helstrid, planète éloignée de la Terre, caillou gelé, siège de tempêtes dévastatrices. Mais Helstrid possède des gisements de minerais précieux dont on ne saura rien, ce qui est bien dommage car c’est leur présence qui justifie la venue de notre protagoniste sur ce monde.

    Vic s’est engagé sur Helstrid après une déception amoureuse : le voyage prend vingt-cinq ans, la plupart du temps cryogénisé, et il est certain de ne pas retrouver son ex-compagne Mai à son retour, compagne qui l’a quitté sans explications. Seule une poignée de gens vit et travaille sur Helstrid. La vie morne et confinée, à l’abri du climat et de l’atmosphère toxique, n’est pas réjouissante. Son chef lui demande d’aller ravitailler un avant-poste. Vic va donc traverser cet enfer glacé, en espérant seulement battre le record de vitesse pour pimenter son quotidien ennuyeux à bord d’« Anne-Marie », le véhicule doté d’une IA programmée pour la réussite de la mission et la protection des êtres humains.

    Rien ne va se passer comme prévu.

    Le récit démarre sur une exposition de la situation de Vic puis le début de son voyage, très bien retranscrits mais longs pour une novella, et on se demande quand l’enjeu va arriver. Puis la catastrophe survient enfin, suivie par des péripéties où la tension monte. Alors que les forces naturelles s’acharnent contre le véhicule, Vic supporte mal de dépendre de l’IA Anne-Marie pour s’en sortir.

    Le récit mêle le scénario catastrophe aux relations homme-IA, avec un Vic mal embouché et une IA bienveillante et agaçante tout à la fois. La fin n’est pas celle qu’on pourrait attendre, bien au contraire, alors qu’elle est cohérente. Tant mieux : j’aime être surprise.

    J’ai un regret, toutefois : l’auteur décrit certains phénomènes naturels étranges, en précisant qu’ils n’étaient jamais arrivés… et on n’en saura jamais plus, alors qu’ils sont la raison du retournement de situation. J’ai été frustrée. J’ai vu depuis que certains allaient très loin dans l’interprétation de la nouvelle (par exemple sur le forum du Bélial), mais c’est une autre histoire.

    Ça n’en reste pas moins une lecture intéressante pour un récit court, assez marquant dans la description de l’univers.

    #202162
    Schrö-dinger
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    Les Meurtres de Molly Southbourne, de Tade Thompson

    Parution de la collection Une heure lumière aux éditions du Bélial (dont @crys avait parlé il y a quelques temps en recos ) le récit est une nouvelle d’horreur qui se lit d’une traite. Tout s’ouvre sur une scène de séquestration, mais très vite, nous rencontrons la ravisseuse, Molly, et découvrons sa sombre histoire, pleine de mystères qui s’éclaircissent peu à peu. Un vrai puzzle qui se construit au fil des pages. Le récit est immersif, et hyper prenant. Plein de suspense, avec une histoire très originale, en une petite centaine de pages, j’ai été complètement happée. Je ne sais trop que dire sans révéler une partie de l’intrigue, mais en tous cas, je recommande chaudement !

    (Par contre, attention, si vous avez un problème avec le sang, c’est très sanguinolent.)

    Après une première lecture il y a quelques années qui ne m’avait pas franchement marqué (voire même plutôt l’inverse, je m’étais tenu éloigné de la collection Une Heure Lumière jusqu’il y a peu car j’avais décrété que je n’aimais pas suite à cette lecture), je m’y suis replongé et j’ai vraiment bien aimé. C’est original, bien horrifique comme j’aime, et assez angoissant. Une fois lancé j’ai eu du mal à m’arrêter.

    La Survie de Molly Southbourne, de Tade Thompson

    Il s’agit de la suite de « Les Meurtres de Molly Southbourne », une novella multi-récompensée que j’avais lue l’an dernier et qui m’avait bien plu. Le second tome reprend directement là où le premier nous avait laissés, et nous offre une histoire un peu plus introspective, légèrement moins sanglante mais tout aussi prenante (et tout aussi rapide à lire – on est toujours sur une novella de la super collection « Heure Lumière » du Belial). Si la surprise n’est plus au rendez-vous (le concept de la première nouvelle étant assez inédit, et donc mécaniquement surprenant nettement plus le lecteur que la suite ^^), on suit maintenant plus l’évolution psychologique des personnages, et cela amène un éclairage bienvenu à tout ça. Honnêtement une très bonne duologie, qui ne vous prendra pas du tout de temps à lire mais vous marquera peut-être autant que moi.

    Cette suite m’a un peu moins plu car elle s’éloigne un peu de ce que j’avais aimé dans la première novella, moins d’horreur et plus d’action, avec des côtés SF qui me parlent moins. Si je tombe sur la 3ème novella je l’emprunterai quand même car je suis curieux de savoir comment cela va se terminer.

    Sinon j’ai lu La peste du léopard vert de Walter Jon Williams et cela ne m’a pas vraiment plu.

    On y suit Michelle, qui est une sirène mais qui avant cela était un singe, dans un futur lointain et elle va s’intéresser à un philosophe qui a vécu il y a plusieurs siècles. Une novella qui aborde plein de thèmes qui pourraient être intéressants, le transhumanisme, la famine, les épidémies, mais je n’ai pas accroché, c’est trop rapide et globalement je n’ai rien compris.

    C’était à prévoir car ce n’est pas trop ce que je lis habituellement mais bon, cela se lit rapidement alors cela aurait été dommage de ne pas essayer.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #204035
    FeyGirl
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    À dos de crocodile, de Greg Egan

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2021 en VF (Riding the Crocodile2005 en VO).

    Bon. C’est du Greg Egan.

    Leila et Jasim sont mariés depuis plus de dix mille ans, et vivent quelque part dans la galaxie, au sein de l’Amalgame qui réunit harmonieusement maintes espèces sapientes. Leila et Jasim envisagent de mourir, puisqu’ils ont longuement vécu et plus grand-chose de nouveau ne les motive à continuer leur route.

    Ah si, un dernier truc avant de partir : aller au centre de la galaxie, le « bulbe », et découvrir qui sont les Indifférents.

    Ces Indifférents sont un mystère. Personne ne les a jamais vus. Personne ne peut entrer dans le bulbe. Depuis un million d’années, les sondes qui y sont envoyées sont renvoyées vers les expéditeurs, sans avoir recueilli aucune information.

    Qui a déjà lu un récit de Greg Egan sait que parfois les explications scientifiques sont ardues. Très ardues. Pas évidentes à suivre, elles peuvent en rebuter plus d’un. Ici encore, les théories peuvent être cryptiques ou brumeuses pour la lectrice que je suis.

    Heureusement cette novella bénéficie de belles trouvailles. Citons les espèces radicalement différentes des humains qui partagent l’Amalgame ; Leila et Jasim qui changent d’enveloppes corporelles au gré de leurs déplacements ; leurs maisons créées au besoin et qui se modifient selon l’environnement (un rêve) avant que leurs propriétaires ne partent s’installer ailleurs. Greg Egan n’est pas qu’un auteur de hard-SF (très) (trop ?) exigeant, il sait aussi déployer un sens of wonder appréciable.

    Quant à la fin, je n’en dis pas trop pour ne pas divulgâcher, disons simplement qu’elle est teintée de symbolisme, notamment sur la recherche scientifique qui est souvent la suite de petits pas.

    Et le crocodile du titre ?

    En faisant quelques recherches, j’ai lu que parmi les multiples mythes et légendes, le crocodile était quelquefois la figure de l’animal vivant dans un espace limité, entre l’air à l’eau, et à ce titre il était considéré comme un intermédiaire entre deux mondes. Cela correspondrait au titre en VO « Riding the crocodile ». Soit.

    Mais alors… QUI EST LE CROCODILE ?

    #204044
    MELT527
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    Bonjour à tous,

    Hors-série Une Heure-Lumière 2024 par Larsonj’ai lu ce week-end le Hors-Série 2024 avec « Comment Quini le Calmar a égaré son Klobučar », de Rich Larson. Une nouvelle d’une soixantaine de pages pour les fans de SF, du jeu de rôle Shadowrun ou du jeu vidéo Cyberpunk. On y suit un braquage dans un monde ou les implants cybernétiques, les augmentations, la matrice, les hackers de mémoire, etc. sont la norme, une sorte de futur hypothétique et vraisemblable.
    J’ai beaucoup aimé, c’est toujours un plaisir de plonger dans les novellas de cette collection, et c’est mon premier HS, bien plus court que les numéros habituels.

    Le reste des pages de ce Hors-Série présente de manière ludique les titres déjà parus dans la collection par thématiques. Je ne connais pas la rédactrice Camille « Vanille » Vineau, mais je suppose que c’est une blogueuse ? N’hésitez pas à me corriger si je me trompe.

    Quelqu’un a-t-il lu d’autres HS ? C’est apparemment le 8e sorti et je n’ai trouvé aucun avis de Hors-Série sur ce topic. J’avoue que je ne savais même pas qu’il y avait une nouvelle dans les HS, je pensais que c’était des articles ou des avis sur les titres parus ou l’annonce des prochains. Du coup, je me rappelle avoir refusé le 2022 que mon libraire avait mis dans mon sac, je suis nulle 🙁

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 mois et 2 semaines par MELT527.

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #204111
    FeyGirl
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    J’avais lu le premier HS qu’on m’avait prêté, avec une nouvelle de Ken Liu : Sept Anniversaires.

    La nouvelle était géniale.

    Mais j’ai dû rendre le bouquin, et il est maintenant introuvable

    #204141
    MELT527
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    Oui, ils ont écrit dans le HS 2024 qu’ils ne réimprimaient pas les HS. Dommage, ce serait bien au moins d’avoir accès aux nouvelles en e-book peut-être, c’est une idée à creuser.

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #206745
    FeyGirl
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    Le Regard, de Ken Liu

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2017 en VF (The Regular2014 en VO).

    Dans un avenir proche, des humains sont augmentés : des implants accroissent leurs performances physiques et les aident à contrôler leurs émotions grâce à la maîtrise des hormones. Ruth est un de ceux-là. Détective privée après avoir été policière, et se reprochant la mort de sa fille, elle coche les cases de l’enquêtrice « à problèmes » qu’affectionnent les auteurs de romans policiers.

    Ruth est approchée par Sarah dont la fille se prostituait et qui a été assassinée puis énuclée un mois plus tôt. L’enquête officielle n’avance pas. Ruth n’accepte pas habituellement de travailler sur les crimes, mais elle a besoin d’argent comme tout détective privé de romans policiers.

    En parallèle, grâce à des changements de narrateurs, le lecteur fut témoin du meurtre de la fille de Sarah et suit l’assassin, un être inquiétant et précautionneux.

    Sur un schéma classique de polar, Ken Liu construit une enquête où la technologie fait — évidemment — la différence. Le transhumanisme est au cœur de l’intrigue, à la fois source de la motivation de l’assassin, et exploité par Ruth. Ici, la technologie ne concerne pas seulement le corps et ses capacités physiques, mais aussi le contrôle des émotions pour permettre d’agir rationnellement, avec sa dérive personnifiée en Ruth qui ne fait pas son deuil et préfère étouffer constamment ses sentiments.

    L’auteur présente des personnages solides et un univers crédible où les humains contournent l’éthique pour obtenir des améliorations sur leur corps. L’air de rien, Ken Liu met en exergue un écueil évident du transhumanisme.

    Un récit d’anticipation qui ne renouvelle pas le genre « policier + cyberpunk » mais mené tambour battant, le format novella permettant d’aller à l’essentiel.

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