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- Ce sujet contient 323 réponses, 40 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Papadoc, le il y a 6 jours et 16 heures.
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11 décembre 2023 à 10 h 49 min #197178DNDM
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Loire, d’Etienne Davodeau
Une « BD pour adultes » que j’ai beaucoup aimée. On y suit un type qui prend de l’âge, invité par son ancienne amoureuse à venir passer quelques jours dans sa maison en bord de Loire. A l’arrivée, une surprise l’attend. On est sur une histoire réaliste qui n’est ni un polar, ni une histoire d’amour, ni un mystère quelconque, et pourtant y’a un vrai scénario, avec quelques rebondissements. Ne spoilons pas, mais comme notre personnage est assez âgé (et idem pour la plupart des autres personnages), ça va parler fin de vie & suicide mais aussi paternité, questionnements sur la vie qui passe, poésie du quotidien…
Le scénario se tient très bien, mais il permet surtout de balader les personnages en bord de Loire, et donc de proposer d’époustouflantes planches & cases dépeignants des paysages que je connais très bien, mais que j’ai pour le coup regardé d’un oeil totalement neuf, avec grand plaisir. A ce niveau, c’est de la poésie naturaliste plus que de la BD. Et pourtant ça reste une véritable BD, avec un scénario, et pas un artbook. Très réussi.
Les illuminés, de Laurent-Frédéric Bollee & Jean Dytar
Une BD sur la (les) relations entre Arthur Rimbaud, Paul Verlaine et Germain Nouveau, avec comme fil conducteur le manuscrit des Illuminations. J’ai trouvé ça bien plus réussi que le Verlaine de Bernard Jagodzinski & Daniel Casanave dont je parlais page précédente, à la fois sur le fond et sur la forme. On comprend ce qui se passe, et les jeux de compositions et différents niveaux de lecture des planches sont extrêmemement bien pensés. Très réussi.
Yojimbot, de Sylvain Repos (tomes 1 & 2)
Dans un étrange parc abandonné type « le Japon des samouraïs mais peuplé de robots », un père et son fils essaient d’échapper à des poursuivants, et un des robots samouraïs se met à les aider.
Ne spoilons pas plus, le scénario n’est pas très compliqué, on aurait vite fait de tout raconter. De toute façon, l’intérêt de cette série vient d’abord de son univers graphique, très dynamique et réussi.
Le Paris des Merveilles, les enchantements d’Ambremer (tome 1/2), par Pierre Pevel et Etienne Willem, d’après le roman de Pierre Pevel
Après Les Artilleuses, une histoire dans le monde du Paris des Merveilles pensées spécialement pour la BD, Pierre Pevel a finalement décidé d’adapter les romans Le Paris des Merveilles. Que dire de ce tome 1? Un peu la même chose que Les artilleuses, pour moi: c’est sympatoche mais pas transcendant. Ca m’a surtout permis de me rendre compte que je ne me rappellais quasi pas des romans (je me souviens surtout d’une fin décevante, avec le même problème structurel que Indiana jones et les aventuriers de l’arche perdue, si vous voyez ce que je veux dire). Côté dessin, c’est très honnête, peut-être un peu plus réussi que pour les Artilleuses, d’ailleurs… Mais malheureusement les planches accumullent les petites cases qui ne permettent pas à Willem de se lancer dans des plans magiques et foisonnants et de faire vraiment vivre, graphiquement, ce Paris des Merveilles. Dommage.
@Nymphadora a largement parlé de cette BD ici, pour en dire beaucoup de bien.
En ce qui me concerne, ça a beaucoup moins bien marché sur moi. Certes, c’est une BD pédagogique avant tout… Mais j’ai trouvé qu’au final c’était assez bancal.
La première partie, qui fait un rappel historique, est ce qui m’a paru le plus intéressant. La seconde, en mode catalogue de biais, m’a semblé poussive, et nécessiterait des apports par un linguiste pour être réellement pertinnente. Le tout était assez sentencieux, et sur un ton et avec un vocabulaire qui je pense ne vieilliront pas très bien. Les (rares) conseils pratiques pour lutter contre ses biais sont assez risibles (genre, les pages qui disent d’aller chercher dans des moteurs de recherches dédiés aux publications scientifiques, mais que bon ces derniers ne donnent gratuitement qu’un résumé, et que souvent c’est en anglais « donc il vaut mieux avoir des bases dans cette langue » [!], et que aussi il faut savoir ce qu’est un opérateur de recherche, et qui conclue par « si tu préfères, tu peux demander l’aide de scientifiques sur les réseaux sociaux » [!!]). Bref… De façon générale, je n’ai pas l’impression d’avoir appris grand chose, donc je me dis que je n’étais tout simplement pas la cible de cette BD, probablement plus pensée pour les ados.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/16 décembre 2023 à 18 h 25 min #197363Tybalt Ouestrelin- Pas Trouillard
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Avec le contexte actuel j’ai repris ma lecture entamée il y a un moment et jamais terminée de Palestine de Joe Sacco.
L’histoire est simple : Joe Sacco, jeune journaliste ambitieux veut faire un reportage sur la Palestine et ce que vivent les Palestiniens. Le récit est donc un documentaire à la première personne, ce qui de prime abord m’avait un peu gêné, je trouvais que l’ auteur se regardait un peu trop. Et puis finalement, en m’y replongeant j’ai été complètement happé et je n’ai pas décroché jusqu’à la dernière page.
On y apprend un peu sur ce que peut être la vie à Gaza ou sous occupation. Une lecture que je recommande. À noter que le voyage de Sacco a lieu en 1991… Il y a plus de 30ans. Et visiblement ça ne s’est pas amélioré.
- Cette réponse a été modifiée le il y a 10 mois et 3 semaines par Tybalt Ouestrelin.
DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.5 janvier 2024 à 9 h 49 min #197692DNDM- Fléau des Autres
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René.e aux bois dormants, par Elene Usdin
Pfiouloulou grosse brique indigeste. C’était ma première réaction, quand j’ai lâché ce roman graphique au bout de quelques dizaines de pages. Suivre un gamin dans ses rêves chelous, en mode Alice au pays des merveilles, c’est jamais passionnant, surtout quand ça passe du coq à l’âne sans qu’on comprenne quoi que ce soit, et qu’on accroche pas plus que ça au graphisme.
Finalement, j’ai terminé l’ouvrage à la 2e tentative, et y’a quand même un vrai scénario et un vrai propos, pas inintéressant et plutôt bien présenté sur la fin… Mais le début du livre (voir la moitié, voir plus) reste, pour moi, un long tunnel sans grand intérêt.
Jujutsu Kaisen, de Gege Akutami
Un shonen boum-boum parmi les plus gros succès actuels, avec un postulat simple à la base de « Dans un monde où y’a des gros monstres, nos héros apprennent à les vaincre ». Donc, dans un monde où les malédictions et énergie négatives prennent forme, des sorciers luttent contre eux. Notre héros principal (pour l’instant?), à la base normal, se retrouve embrigadé dans ce monde quand il avale un doigt maudit afin de sauver ses amis qui sinon allaient se faire bouffer par un monstre, devenant ainsi l’hôte du démon surpuissant à qui appartient le doigt, avec lequel il va devoir cohabiter. J’en suis pas très loin, l’équivalent d’1 ou 2 tomes, c’est très classique mais ça remplit totalement son contrat pour l’instant: dessins sympa, persos hauts en couleurs, système de magie intriguant et rebondissements réguliers.
J’ai été jusqu’au chapitre 145, c’est toujours sympa, mais pas non plus révolutionnaire. Un gros arc narratif se termine à ce niveau, et de ce que j’ai vu sur internet si je continue à partir de là je me lance dans le méga-arc Battle Royal de fin (je crois). Pas sûr d’avoir envie, ou en tout cas pas maintenant. J’avais envie de tenter d’autres trucs, du coup j’ai essayé les titres suivants.
Diamond in the rough, par Nao Sasaki
Du shonen jeunesse très classique: un jeune homme en quête du magicien qui a transformé sa famille (et l’un de ses pieds) en statues de pierre, à la fois pour se venger et pour les sortir de cet état, un mentor sympathique avec quelques secrets, un vague système de magie basé sur les pierres précieuses/semi-précieuses. Sympatoche mais sans surprise, et bon, la litothéraphie transformée en litomagie de combat, ça donne des scènes de bataille peu intéressantes. La série vient de se terminer au chapitre 73, j’en suis au 25, pas sur que je continue plus loin même en sachant que c’est terminé, c’est un peu trop classique et jeunesse pour moi.
Agravity boys, de Atsushi Nakamura
Quatre mecs astronautes ont quitté la Terre juste avant qu’elle ne soit détruite. Ils arrivent sur une nouvelle planète viable. Un être supérieur leur apparait et leur refile un élixir qui peut transformer l’un d’entre eux en femme, pour que l’humanité subsite. Les 3 plus crétins du lot se mettent direct à draguer le 4e, physiquement plus efféminé, pour essayer de le convaincre d’avaler le breuvage.
Bref. Ca se veut en mode comédie, mais c’est tellement navrant et mal foutu que je n’ai pas dépassé le chapitre d’introduction de 57 pages.
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Retours sur des trucs dont on a déjà parlé, histoire d’achever les cycles:
Elle(s), de Kid Toussaint et Aveline Stokart
Elle (oui, c’est le prénom du personnage principal) débarque dans un nouveau collège, s’y fait un groupe d’amis, et tout va bien. Jusqu’au jour où d’un coup, son caractère change drastiquement. Et plusieurs fois. Qui est Elle, quels secrets se cachent dans son passé? Ce tome 1 n’y répondra pas, on lance juste la machine et on entame à peine l’enquète. Mais c’était pas mal, avec un graphisme à l’ordi épuré mais efficace. Pour ceux qui ont des enfants, ça m’a fait penser à « La couleur des émotions », version préados. ^^
Terminé (histoire en 3 tomes). Pas forcément un coup de cœur pour l’histoire (qui ceci dit est très bien dans son genre, juste trop jeunesse pour moi). En revanche, j’aime beaucoup ce graphisme hyper-moderne et les choix de design des personnages, hyperclasse à leur façon.
La brigade des cauchemars (tomes 1 à 4), de Franck Thilliez, Yomgui Dumont & Drac
Tristan et Esteban forment la Brigade des cauchemars: grâce à une invention du père de Tristan, spécialiste des troubles du sommeil, ils peuvent littéralement entrer dans les cauchemars récurrents des patients qui arrivent à la clinique où ils vivent, et chercher à comprendre ce qui les trouble. Mais leur père à ses secrets. Et le mystérieux passé d’Esteban, retrouvé sans souvenirs dans la forêt non loin de la clinique quelques années plus tôt, risque aussi de refaire surface. Une série de BD jeunesse plutôt bien foutue, qui ne perd pas de temps dans des épisodes one-shot interchangeables mais s’oriente très vite vers les mystères des personnages. Plutôt une bonne surprise.
Terminé (c’était en 5 tomes en fait), et dans son genre c’est très sympa.
Après, si vous voulez tenter une autre approche avec ces deux auteurs [Brrémaud et Bertolucci], il y a la série La Légende Oubliée de Perceval (lien), que j’hésite à vous recommander, parce que bon … il n’y a qu’un tome sur quatre qui a été publié pour le moment, et c’est compliqué de se faire une idée juste avec ça ! ^^’ C’est plus enfantin que ce que je lis d’habitude sur le sujet, mais j’ai quand même bien apprécié, dans mon souvenir.
Testé parce que je suis tombé dessus par hasard, et ouais, c’est sympa mais ce tome 1 ne sert clairement qu’à démarrer l’histoire, il ne se passe quasiment rien dedans.
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Et un one-shot: L’ange de Budapest, de Gábor Tallai et Attila Futaki
Une fiction historique réalisée par deux auteurs hongrois, au résumé prometteur: un milliardaire américain d’origine hongroise revient au pays pour régler un vieux compte datant de la révolution de 1956. Dans les faits, côté dessin c’est bof et on ne reconnait même pas Budapest, et côté scénario tout est trop simple et trop vite expédié pour qu’on s’intéresse à ce qui se passe. Déception.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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Post spécial « Je les avais probablement déjà lus mais j’avais oublié, je les relirais probablement dans dix ans en les ayant oublié ».
Les compagnons du Crépuscule (intégrale des 3 tomes), de François Bourgeon
Pendant la guerre de Cent ans, un chevalier défiguré au sombre passé recueille une jeune fille qu’on dit sorcière et un jeune garçon passablement lâche après le massacre de leur village, et les entraine dans sa quête de rédemption qui est, disons le clairement, méga giga confuse. Et aussi beaucoup plus du domaine de la fantasy que de la BD historique, contrairement à l’idée que je m’en faisais.
« Confus », c’est en fait le mot qui pour moi résume le mieux cette BD.
Les dialogues, en (imitation) vieux françois, sont souvent confus, et on est obligé de les relire deux, trois, quatre fois pour essayer d’y comprendre quelque chose.
Les planches, découpées un peu n’importe comment, sont souvent confuses, et on comprend mal ce qui se passe ou qui fait quoi.
Le scénar, comme je l’ai dit, est méga giga confus. Les trois tomes sont vaguement indépendants (le 1 et le 2 forment des histoires qui peuvent tenir toutes seules, le 3 boucle l’intrigue générale), mais très franchement, la plupart du temps on ne comprend guère ce que font les persos, et surtout pourquoi ils le font et ce qu’ils espèrent en tirer – et y’a même des moments où on n’a pas la moindre idée de ce qui se passe et de qui sont les persos dessinés.
Bref. On peut trouver un certain charme dans ces dialogues surannés et ces intrigues oniriques, mais au final c’est surtout vieillot (paru de 1984 à 1992) et confus, et j’aurais tout oublié d’ici deux mois.
Come Prima, d’Alfred
Dans les années 60, un jeune homme Italien retrouve son frère, parti depuis plusieurs années en France sans donner de nouvelles, et le convainc de revenir en Italie avec lui pour y ramener les cendres de leur père.
Un road-trip en forme de rédemption qui explore en détail deux personnages bien campés et bien intégrés dans leur contexte géopolitique et historique. C’est plutôt bien fait, mais j’ai l’impression qu’il y a une grosse grosse erreur dans le scénar qui met tout par terre. Ca vaut quand même le coup, pour les personnages. Mais pas sûr que je m’en souvienne encore dans dix ans.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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Ah, les Compagnons du Crépuscule c’est peut-être ma saga de Bourgeon préférée, devant les (plus célèbres?) Passagers du vent et Cycle de Cyann. Peut-être parce que c’est moins long que les autres? Ou qu’il y a moins le côté Mary Sue des autres cycles (en forçant le trait sur la critique)?
Je t’accorde le côté confus. Et que tu le qualifies de vieillot me rajoute des cheveux gris. Et c’est clairement plus 3 histoires séparées avec des mêmes personnages qu’une seule histoire en 3 tomes. Mais je me place dans le côté « charme de l’intrigue onirique » surtout pour les tomes 1 et 2 (le tome 3 veut boucler, mais n’en dit pas assez et ne reste que sur des sous-entendus, un peu pénible…)
"C'est d'une simplicité absurde, comme la plupart des énigmes quand on en voit la réponse."
Hodor! [Casting 2019]
19 janvier 2024 à 19 h 37 min #197923DNDM- Fléau des Autres
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Oui, je suis dur avec l’oeuvre parce que clairement ça a vieillit sur plein d’aspects, et qu’une BD comme ça ne passerait plus forcément la sélection des éditeurs aujourd’hui. Mais si on aime ce type de dessin et qu’on ne cherche pas forcément un scenar renversant et cohérent, on peut en effet se laisser porter par le délire celto-onirique de l’auteur et y prendre du plaisir.
Les passagers du vent et Cyann, j’ai lu aussi y’a quelques années, pareil, il m’en reste quelques bribes. A relire un jour… ou pas.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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Bourgeon est quand même un excellent dessinateur. Même si on est plus dans une BD fantastique qu’historique, le contexte du XIVème siècle semble bien rendu (d’après des gens plus compétents que moi). Comme Papadoc (on doit être de la même génération !), Les Compagnons du crépuscule est ma BD préférée dans sa bibliographie. C’est sans doute confus à première lecture, mais comme j’ai dû le relire une dizaine de fois, c’est beaucoup plus facile. Je trouve notamment que le personnage d’Anicet est très intéressant : il est souvent méprisable, voire carrément ignoble, mais… je ne vais pas spoiler la fin du 3ème tome. Et je reconnais que ce 3ème et dernier tome est le plus allusif, et laisse pas mal de portes ouvertes, mais je ne vois pas nécessairement cela comme un défaut.
De toutes façons, je commence à avoir l’habitude que DNDM piétine les idoles de ma jeunesse 😉 !
They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.20 janvier 2024 à 8 h 43 min #197930DNDM- Fléau des Autres
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Hahaha pardon ^^
On doit pourtant pas être si éloignés que ça en âge. C’est plus que la BD a produit plein de trucs géniaux ces dernières années, avec des révolutions graphiques et narratives, et que forcément ça donne un coup de vieux aux oeuvres plus anciennes.
Côté dessin, oui Bourgeon est très bon si on aime le style réaliste. Côté cadrage et découpage, j’ai quand même eu du mal avec pas mal de planches surchargées et/ou vraiment pas fluides, ou des choix incohérents (ne pas montrer une scène dure quand les persos la découvrent, au risque de rendre les choses incompréhensibles, pour nous montrer la scène en question quelques pages plus loin…).
Y a tout un jeu de double action à deux moments temporels différents dans le tome 2, mais je suis passé complètement à côté à cause de ces mises en page ultra brouillonnes. Idem pour un perso mystérieux du tome 3, qui pop de façon totalement aléatoire aussi bien dans le scénario que dans les planches. Et le scénario global, avec le chevalier défiguré et les « sirènes »… j’arrive pas à comprendre pourquoi les persos accordent la moindre importance au chevalier en fait. ^^
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/20 janvier 2024 à 9 h 20 min #197931O’Cahan- Exterminateur de Sauvageons
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Cela fait quelques jours que j’ai lu Daddy’s girl de Debbie Drechsler, et je n’arrive pas à me le sortir de la tête.
L’album, qui a rencontré un assez grand succès dans les années 90 quand il a été publié, raconte au fil de plusieurs petites histoires la vie de Lily, petite fille qui subit les abus incestueux de son père (et d’autres) et qui essaie tant bien que mal de poursuivre sa vie. Malgré une histoire sordide, le dessin et le travail sur le noir et blanc est magnifique. C’est l’un des seuls albums de l’autrice, qui après deux publications, a cessé de publier. On y trouve concentré un mélange très réussi entre un fond terrible (et assez informatif) et une forme particulièrement sensible et pertinente. Une œuvre – j’ai l’impression?- malheureusement méconnue.
Attention, les premières pages sont particulièrement choquantes, à ne pas mettre entre toutes les mains.
please mind the gap between your brain and the platform
2 février 2024 à 14 h 21 min #198140Nymphadora- Vervoyant
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Je viens de terminer Saison Brune de Philippe Squarzoni.
Une BD de vulgarisation sous la forme d’une enquête journalistique autour des problématiques du réchauffement climatique qui date de 2010 et qui est très bien faite. Il y a énormément de références, d’explications scientifiques abordables et de réflexions politiques et sociétales. C’est vraiment très complet, on aborde la question par tous les angles. Les informations ne sont pas toujours présentées avec méthode (on n’a pas d’unités sur les graphes, il y a un côté info dump qui mériterait d’être allégé par des chapitres circonscrits… ) et la police d’écriture est pénible à lire. Mais c’est une brique qui aborde beaucoup beaucoup de thèmes en un seul endroit avec sérieux et c’est une belle somme d’informations (en tout cas, en comparaison avec les BDs du genre que j’ai pu lire, on couvre ici vraiment toutes les thématiques, contrairement à beaucoup qui n’aborderont que tel ou tel aspect).
Mais alors la déprime ultime. Surtout quand tu vois à quel point c’est encore pire plus de 10 ans après la rédaction… Mais en plus l’auteur est foncièrement pessimiste et ne le cache pas, et toute la seconde partie (où on quitte la partie purement scientifique pour aborder le politique et la société) t’assomme dans sa dépression à lui (et dans la tienne quand tu es un tant soit peu écho-anxieux ^^). Du coup, je ne pense pas avoir appris grand chose de fondamentalement nouveau… Mais j’ai pris la totale toute en un et c’est la déprime quoi…
Mais si vous avez des gens qui ont besoin d’entendre ces messages dans votre entourage, c’est une très bonne référence.
~~ Always ~~
3 février 2024 à 22 h 52 min #198175Eridan- Vervoyant
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Rebis de Irene Marchesini et Carlotta Dicataldo
Deux sorcières sont condamnées au bûcher, le jour où naît Martino, un enfant albinos dans une famille ordinaire. Dans une communauté superstitieuse qui soumet à la violence tout ce qu’elle ne comprend pas, Martino est rejeté jusque dans sa propre famille. Un jour, il rencontre dans la forêt Viviana, une autre marginale que les gens croient « sorcière » . Une amitié va se nouer entre eux, et lorsque Martino devra fuir sa famille, c’est elle qui le recueillera, lui offrant une nouvelle sororité, un nouveau nom, une nouvelle vie …
Une très belle découverte, tendre et positive. L’intrigue est assez classique dans son genre, mais les variations qu’on trouve dans cette interprétation sont agréables. Les personnages sont très attachants. Le message est simple, efficace, accessible : même si la société ne te comprend pas et te rejette, tu finiras par trouver des gens que ta différence n’effraie et ne dérange pas, et tu pourras t’épanouir à leur contact. Toujours bon à apprendre ou à rappeler ! ^^
J’avais déjà beaucoup aimé son très poétique « Malgré tout ». Eva, psychiatre sur le coup d’une suspension d’exercer à cause de ses comportements excentriques, mène une enquête sur un meurtre dans une famille richissime (les « Roy » du cava). Elle est accompagnée des fantômes de sa grand-mère et ses 2 grands-tantes qui lui parlent et la conseillent… A la fois drôle, loufoque et tendre, parfois caustique, ce polar moderne traite aussi de la santé mentale. Le dessin est semi-réaliste. Très sympa
On me l’a offert à Noël … J’avoue que j’ai été un brin déçu : c’est un bon polar et la relation aux « fantômes » est intéressante, mais sorti du concept initial, j’ai trouvé que ça n’allait pas beaucoup plus loin (ou alors, ça n’a pas marché avec moi). Il faut aussi dire que j’ai assez peu apprécié le perso principal : la narration en fait des caisses pour qu’elle paraisse cool, mais c’était trop pour moi. Pas un mauvais album, donc, mais pas un coup de cœur hélas.
Chouette a toujours rêvé de devenir chevalier. La disparition de plusieurs chevaliers du château lui permet d’entrer à l’école des chevaliers puis un jour d’être nommé… Chevalier de la Garde de nuit. Sur le chemin de ronde il rencontrera un dragon… Le dessin de Christopher Denise est vraiment très beau, Chouette est très maligne et courageuse, vraiment choupinette
Intrigué, je l’ai lu … C’est beaucoup plus jeunesse que ce à quoi je suis habitué ^^ C’était très beau et très mignon. Une belle découverte, donc 😉
"Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"
12 février 2024 à 10 h 45 min #198351Papadoc- Pisteur de Géants
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Petite sélection BD Fantasy (deux jeunesse, deux ados/adulte). Bergères Guerrières (série en cours, 4 tomes parus, 3 lus) Coup de cœur pour cette série jeunesse qui a de nombreux fans, chez les enfants mais aussi les adultes. Il y a dix ans, les hommes sont partis faire la guerre. Ils ne sont jamais revenus. Les femmes du village se sont organisées. Pour se défendre, elles ont créé l’ordre des Bergères Guerrières. Et il est temps pour nos héroïnes, qui ont maintenant 10 ans, de le rejoindre. Mais quid de ces rumeurs qui parlent du malbête qui écume la campagne? Et où sont passés les hommes? Très rapidement, notre groupe d’héroïnes (et de héros, il reste encore des hommes en ce monde, que ce soit ceux qui étaient trop jeunes pour partir à la guerre ou qui, pour une raison ou une autre, n’y sont pas allés) va se retrouver emporté dans une histoire bien plus large que ce à quoi l’on s’attend. Bergères Guerrières a tout de la saga de médiévale-fantasy épique: des jeunes qui rejoignent un prestigieux ordre guerrier, des combats à l’arc ou à l’arme blanche, de la magie, des mystères qui datent d’avant la naissance des personnages… Y’a même une grande carte du monde dans les pages de garde. Et si ici tout est mis à hauteur d’enfant de 10 ans, le scénario reste néanmoins complexe et fouillé, les moments de tension épiques, les retournements inattendus. Et pour une fois, on est pas sur un graphisme de type réaliste, mais sur quelque chose d’assez rond et tendre qui apporte une vraie poésie à cet univers pourtant assez dur. Allez le lire, perso j’attends avec impatience que le tome 4 soit dispo dans mes bibliothèques, et vu la longue file d’attente pour la réservation je ne suis pas le seul.
Je remercie DNDM pour ce conseil que j’avais noté. J’ai emprunté le tome 1 pour ma fille (en programmant de le lire en douce). Il lui a beaucoup plu, et à moi tellement qu’en retournant à la bibliothèque j’ai pris les 3 tomes suivants d’un coup.
Pas grand-chose à rajouter, sinon que la série me semble terminée avec le tome 4, qui est à la hauteur des 3 premiers, et que la fin est bien tournée. Une impression d’avoir lu un récit de retours de la guerre de 14-18 dans un monde de fantasy, cette phrase de Barbara de Prévert « quelle connerie la guerre » qui me reste plusieurs jours après. Et cela reste lisible à 10 ans sans souci, en restant beau et tendre (même si la gravité de l’histoire fait que l’on regrette parfois la fraîcheur du tome 1) sans jamais être sirupeux.
De la TRES bonne BD.
"C'est d'une simplicité absurde, comme la plupart des énigmes quand on en voit la réponse."
Hodor! [Casting 2019]
12 février 2024 à 14 h 59 min #198362DNDM- Fléau des Autres
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Haha, de rien, les bonnes BD sont faites pour être partagées !
J’avais parlé du tome 4 avec Eridan (voir ici), et on est raccords tous les 3.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/19 février 2024 à 10 h 55 min #198502DNDM- Fléau des Autres
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Le souffle du géant, de Tom AureilleUne très bonne BD jeunesse de fantasy, dans laquelle deux jeunes sœurs entreprennent une quête magique pour ressusciter leur mère. Ca parle très bien de la difficulté de faire son deuil, d’acceptation nécessaire de la mort, de la beauté de la vie… avec un monde de fantasy juste assez original et vivant pour ne pas être écrasant et juste assez classique pour ne pas être cliché. Jolie lecture.Show-ha Shoten, scénario d’Akinari Asakura, dessins de Takeshi Obata (Chapitres 1 à 40)Un manga pour lycéens qui se rapproche totalement de Bakuman, mais au lieu de deux lycéens qui décident de devenir mangakas, on a deux lycéens qui décident de créer un duo d’humoristes, de style Manzai (équivalent français des modernisations du duo Clown Blanc / Auguste genre Les Bodin’s, Eric et Ramzi, Omar et Fred, Chevallier et Laspalès… Purée c’est moi qui suis vieux ou en fait les duos comiques français n’existent plus et y’a plus que du one-man-show en ce moment?)On reprend vraiment totalement la structure de Bakuman à plein de niveaux: deux persos aux qualités différentes et complémentaires (un scénariste de génie timide et une bête de scène incapable d’écrire), une motivation romantique pour l’un des deux (le jour où la fille qu’il aimait a déménagée, elle lui a demandé de lui dire un truc drôle, il a pas su quoi dire, et depuis il n’arrive pas à la retrouver), des concours réguliers, des adversaires haut en couleurs et souvent bien campés, et une façon d’expliquer les « règles du jeu » explicites ou implicites de chaque épreuve qui permet de créer du suspens et de la tension sur tout et n’importe quoi. Ce qui est marrant, c’est que c’est le même dessinateur que Bakuman, mais pas le même scénariste.Bon, question humour, pour que ce soit drôle faut parfois imaginer ce que ça pourrait réellement donner sur scène avec des interprètes comme ceux sortis de ma liste ci-dessus, le texte seul ne faisant pas un spectacle. Fort possible aussi qu’on perde pas mal de chose à la traduction (lu en anglais, pour ma part) et à cause du décalage socioculturel. Mais souvent ça marche pas si mal, et les décryptage sur ce qui fait qu’une salle va rire ou pas à un spectacle sont très intéressants.Bon point notable pour un shonen, manga destiné principalement aux garçons: si les personnage féminins sont peu nombreux (y’en a 3 réellement importants pour l’instant, une qui sert de coach-agent aux deux héros et un duo comique), ils ne sont pas outrageusement sexualisés, sont intéressants et bien développés, et y’a même des thèmes féministes qui s’invitent de façon pas trop mal foutues dans leurs arcs narratifs.Bref, c’est le genre de manga que j’aime bien, je suis arrivé au bout des 40 gros chapitres (équivalent 10 tomes papiers, grosso modo) qui existent actuellement, et j’en demande plus.Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/19 février 2024 à 11 h 23 min #198507Schrö-dinger- Pas Trouillard
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Deux très belles découvertes en bande dessinée :
Ne m’oublie pas d’Alix Garin
Une très belle bande dessinée, qui m’a beaucoup touché et ému, où l’on suit un road trip entre Clémence et sa grand-mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ce n’est pas juste triste, le but n’étant pas de nous apitoyer, c’est un récit où l’on s’identifie aux personnages et qui nous permet de réfléchir. Il y a de très beaux passages sur l’enfance, et j’ai beaucoup aimé l’écriture du personnage de Clémence.
Bref je recommande !
Echecs de Victor L. Pinel
Et si la vie et les relations amicales et romantiques étaient semblables à des parties d’échecs ? C’est le postulat de cette BD, sous forme de récit choral, où l’on suit tout plein de personnages se croiser, se louper, s’aimer, s’éloigner. C’était drôle, intéressant, touchant. Le parallèle avec les échecs est bien mené, et cela ne fait jamais de l’ombre aux personnages qui m’ont beaucoup plu, je me suis attaché et j’avais hâte de les retrouver page après page.
Bref je recommande aussi !
Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)
23 février 2024 à 9 h 23 min #198595DNDM- Fléau des Autres
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Les passagers du vent et Cyann, j’ai lu aussi y’a quelques années, pareil, il m’en reste quelques bribes. A relire un jour… ou pas.
On est « un jour », et j’ai relu le tome 1 du Cycle de Cyann, que j’avais lu il y a pile poil 10 ans lorsque François Bourgeon était invité des Utopiales (avec une expo sympa dans laquelle on voyait les maquettes de bâtiments et véhicules qu’il construit, pour avoir des références sous tous les angles quand il a besoin de les dessiner).
J’ai relu, en me demandant parfois si je l’avais vraiment lu ou juste survolé, à l’époque. Je me rappelais très bien des premières pages, mais toute l’intrigue ne me disait vraiment rien. Et du coup j’ai plutôt bien aimé, mais encore une fois avec Bourgeon, je me dis que si c’était moins confus on accrocherait plus en première lecture. On est là sur un tome de présentation des personnages et de préparation d’expédition spatiale, avec une relation père-fille compliquée, et tout ça c’était très sympa.
Mais l’urgence vitale de l’expédition spatiale (aller chercher des plantes qui pourraient fournir des remèdes à une maladie mortelle qui décime les hommes de cette société) est amenée trop tardivement et n’est jamais rendue crédible (les gens sont clairement plus occupés à faire la fête qu’à avoir peur de la maladie). Les sous-intrigues politiques liés à l’expédition spatiale (luttes d’influences, sabotages, tentatives d’assassinats…) sont trop confuses et pas assez construites pour qu’on puisse tenter de transformer ça en en polar spatial, ou pour qu’avec juste ce tome 1 on comprenne réellement qui sont les joueurs, ce qu’ils veulent, ce qui les oppose…
Et côté découpage, il y a encore des choix de narration étranges qui font que certaines scènes ou actions sont étrangement brouillonnes.
Mais bon, tome 1 plutôt intéressant à plusieurs niveaux (surtout cette relation père-fille entre deux personnages bourrés de fiertés mal placées). Mais y’a aussi les choix de design de Bourgeon qui m’ont interpellés: au lieu de design futuriste classe et élégants dans les physiques des personnages et leurs habillements, on a là des corps imparfaits, et des modes vestimentaires à la fois très sexe et très loufoques, souvent assez ridicule, et en fait j’ai bien aimé ce parti-pris.
Je vais probablement relire les tomes suivants.
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Fun girl, d’Elizabeth Pich
Un roman graphique d’humour trash au dessin minimaliste, avec régulièrement des inserts pleine pages qui font référence à différentes œuvres graphiques (comics, peinture…). La principale force et la principale faiblesse du truc est, comme souvent dans ce genre d’exercice, l’humour trash: l’héroïne est obsédée sexuelle et couche avec tout le monde, elle trouve un boulot dans une morgue et évidemment elle fait n’importe quoi, elle passe son temps à se bourrer la gueule… Bref, pour public averti et demandeur ça passe, mais bon, ça reste de l’humour assez bas et qui ne laisse pas de place à grand-chose d’autre.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/23 février 2024 à 10 h 59 min #198600Lapin rouge- Fléau des Autres
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Je vais probablement relire les tomes suivants.
T’as intérêt, parce que la fin du tome 2 réserve une surprise qui fait reconsidérer toute l’intrigue précédente. J’ai un souvenir plus confus des autres tomes.
- Cette réponse a été modifiée le il y a 8 mois et 2 semaines par Lapin rouge. Raison: Le bouton "Répondre" déconne
- Cette réponse a été modifiée le il y a 8 mois et 2 semaines par Lapin rouge.
They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.27 février 2024 à 22 h 38 min #198739Eridan- Vervoyant
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J’ai lu Banana Sioule t3 … et malheureusement, je vais plus en parler pour conclure la discussion entamée l’an dernier que pour le recommander.
En relisant ce que j’en disais en avril dernier, je me rends compte que je pourrais réécrire pratiquement la même chose pour ce tome 3. Des personnages bien campés, mais peu exploités, un peu clichés ; des thématiques fortes mais à peine traitées tout juste survolées ; des révélations convenues, attendues, sans originalité … On a repris les codes du shônen et on a tenté de les faire rentrer dans un format court de trois bouquins. Ça s’en sort pas trop mal, mais … mais j’ai du mal à adhérer à cette fin.
Spoiler:A la violence et au dopage, sont venues s’ajouter dans ce tome des problématiques de triches, de corruptions, d’emprises des puissants sur les joueurs et surtout les joueuses. Ajoutons le machisme, le harcèlement sur internet et l’éphémérité du succès et de la célébrité … Soni lui-même finit par dire que son père n’a laissé qu’un nom et un numéro, ce qui résume bien toute la vanité de la Sioule. Et pourtant, il s’obstine dans cette voie ; même si la fin est ouverte, c’est quand même sur ses propos qu’on finit la trilogie, on lui laisse le dernier mot … Il faudrait donc comprendre, comme le dit Soni, qu’Héléna tire sa force de ses amis qui l’ont toujours soutenu, elle doit continuer à gagner pour eux … C’est tellement shônen comme conclusion ! Et dans d’autres œuvres, je pourrai valider, mais là, définitivement non. La Sioule est trop extrême, les sacrifices demandés sont trop grands et les gains ne me font pas rêver. Ça ne marche pas pour moi. Du coup, je vais tirer avantage de ce que permet la fin ouverte : le lecteur peut décider par lui-même ce qu’Héléna va répondre … Bah dans mon monde à moi, elle a l’intelligence de dire à Soni qu’il est vaniteux, qu’elle se satisfera d’avoir retrouvé ses amis et son père qui sont plus importants que n’importe quelle victoire, et qu’elle s’éloignera définitivement de ce milieu empoisonné. ^^
Pour être juste, je citerai quand même les qualités indéniables de la trilogie : l’efficacité des personnages et l’excellence de la forme (cadrage, outrance et inventivité visuelle).
"Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"
1 mars 2024 à 9 h 45 min #198785Eridan- Vervoyant
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Je me permets le double-post, parce que j’ai lu pas mal de truc en ce début de semaine ^^ Pas mal de mangas (des suites essentiellement), une BD jeunesse un peu vaine et une autre assez sympa que j’avais envie de vous recommander :
L’écuyer et son chevalier
Un écuyer (jamais nommé) accompagne sire Kelton d’Eldergard, jusqu’à un village dévasté par un dragon. Le chevalier fonce comme toujours dans le tas, abandonnant son écuyer au village. Déçu, celui-ci va prendre le temps d’étudier le village et son histoire, afin de résoudre la situation …
Le titre et la couverture disent déjà absolument tout ! C’est de la littérature jeunesse-fantasy sympa. L’auteur lui-même pitch son projet à son éditeur en expliquant : « c’est T.H. White jouant à Donjons & Dragons avec sir Arthur Conan Doyle. » Mega-geek donc et bien bon dans son registre ! 😉
"Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"
1 mars 2024 à 14 h 48 min #198790DNDM- Fléau des Autres
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Malgré tout, de Jordi Lafebre
Une histoire d’amour contrariée racontée à rebours. On commence au chapitre 20, avec des personnages vieillissants, et on remonte par petites tranches de vie jusqu’à la rencontre initiale. C’est charmant et poétique, avec une vision du monde « la vie c’est comme ça, on fait pas tout ce qu’on veut mon gars », et deux persos pas prêts à sacrifier leur vie pour suivre l’autre, mais pas près non plus à le lâcher.
Bref, sympa sans être facile et convenu, et je trouve qu’il y’a encore assez peu d’histoires d’amour en BD, et encore moins d’histoire d’amour qui ne soit pas cliché, donc pour une fois que j’en trouve une je recommande.
Graphiquement, totalement ma came.
Thermae Romae redux, de Mari Yamazaki
Une histoires de voyages temporels dans laquelle un ingénieur romain spécialisé dans la construction de thermes, vivant en 158 avant J-C , se retrouve régulièrement transporté dans le japon contemporain, où grosso modo à chaque épisode de braves japonais lui apprennent les mystérieux secrets d’un bain chaud réussi.
C’est la suite de Thermae Romae, histoire dans laquelle on suivait apparemment le même perso plus jeune (et où il se trouvait un femme japonaise, qui là a mystérieusement disparue).
Bon, si les bains, thermes et autres sources d’eau chaudes ne vous passionnent pas, pas sûr que le voyage vaille le détour, c’est censé être une comédie mais c’est très, très niche.
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Claymore de Norihiro Yagi (commencé en 2001) et The Hunter guilds: Red Hood de Yuki Kawaguchi (2021)
Je mets ces deux là ensemble parce que pour les deux je n’ai lu que les trois premiers chapitres qui sont mis en ligne gratuitement sur l’application Manga + by Shueisha, et que… si on s’en tient aux scènes d’introduction, c’est exactement la même histoire: un monstre (un yoma / un « loup-garou » à tentacules) se cache parmi les habitants d’un village et les bouffe peu à peu, pour le repérer et le tuer les gens font appel à une spécialiste payante (une Claymore / une membre de la guilde des Chasseurs), et notre héros est un jeune homme dont la famille s’est faite bouffer par le monstre et qui va se mettre à talonner la spécialiste envoyée.
Claymore ayant 20 ans de plus que l’autre manga, qui est la première production d’un jeune auteur ayant gagné un concours découverte jeunes talents, pas de secret sur qui a copié qui. Faudrait que je lise avantage les deux œuvres pour voir si on est dans l’hommage ou dans le copi(ll)age éhonté. Je pense continuer Claymore à l’occasion, @jeanneige en disant du bien ici.
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Ha, oublié:
Moscou année zéro, de Fabien Nury & Thierry Robin
Moscou, 1905. Après avoir (plus ou moins involontairement) ordonné à la troupe de tirer sur une foule de manifestants, le gouverneur de Moscou est considéré par tout le monde comme un mort en sursis, que les révolutionnaires vont éliminer tôt ou tard. Et clairement, « tout le monde » a pas tort, les révolutionnaires se penchent plus que sérieusement sur son cas.
Un album à l’histoire éditoriale intéressante, pour qui s’intéresse aux coulisses de la BD : c’était d’abord un dyptique paru sous le titre Mort au Tsar!, et racontant les mêmes événements de deux points de vue, le gouverneur dans le tome 1, le terroriste dans le tome 2. Les auteurs ont saisi l’occasion de rassembler tout cela en un seul tome, en remontant quelques pages et déplaçant quelques bulles. Fabien Nury étant clairement un scénariste qui connait super bien son boulot, ça passe impec, et ça donne un album de BD historique très réussi, à la fois intéressant sur le fond et super fluide sur la forme, comme toujours avec Fabien Nury.- Cette réponse a été modifiée le il y a 8 mois et 1 semaine par DNDM. Raison: Ajout Moscou année zero
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/6 mars 2024 à 19 h 13 min #198940Aerolys- Fléau des Autres
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L’écuyer et son chevalier
Le titre seul me donne envie de le lire. X)
Juste le fait qu’il y ait des chevaliers m’intéresse. ^^’
Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.
Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.
Spoiler:13 mars 2024 à 11 h 41 min #199184Nymphadora- Vervoyant
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Eight Billion Genies, comics de Charles Soule et Ryan Browne
Imaginez qu’un génie débarque dans votre vie et vous accorde un vœu. Que feriez vous ? Une longue réflexion pour trouver le vœu parfait ? Un vœu un peu absurde sans trop y croire… ?
Maintenant, imaginez que l’intégralité des 8 milliards de la planète aient un génie qui débarque, au même instant, et accorde à chacun un vœu unique. Que se passerait-il ?
C’est le point de départ de ce comics, et je dois avouer que j’ai trouvé le concept et la réponse que les auteurs apportent absolument brillants ! C’est drôle, mais ça interroge en même temps notre rapport au bonheur, à l’immédiat, à l’égoïsme et à nos semblables. Je ne veux pas trop en dévoiler car je pense qu’il faut savourer les petites trouvailles des auteurs, hyper malignes (franchement ils pensent à tout, c’est un petit bonheur de cohérence et brillamment déjanté). En tous les cas, je peux vous garantir que ce tome – qui a en plus le bon goût d’être un tome unique qui ne nous lance pas dans une saga interminable – se lit à toute vitesse, avec délectation. On s’amuse, on admire les visuels hyper pops et colorés, on s’attache à la galerie de personnages imparfaits que l’on suit au fil des pages, et en refermant le tout, on réfléchit un peu à notre rapport au monde.
Vraiment une super lecture que je recommande donc !
~~ Always ~~
13 mars 2024 à 15 h 04 min #199193DNDM- Fléau des Autres
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Les passagers du vent et Cyann, j’ai lu aussi y’a quelques années, pareil, il m’en reste quelques bribes. A relire un jour… ou pas.
j’ai relu le tome 1 du Cycle de Cyann.
J’ai relu, en me demandant parfois si je l’avais vraiment lu ou juste survolé, à l’époque. Je me rappelais très bien des premières pages, mais toute l’intrigue ne me disait vraiment rien. Et du coup j’ai plutôt bien aimé, mais encore une fois avec Bourgeon, je me dis que si c’était moins confus on accrocherait plus en première lecture. On est là sur un tome de présentation des personnages et de préparation d’expédition spatiale, avec une relation père-fille compliquée, et tout ça c’était très sympa. Mais l’urgence vitale de l’expédition spatiale (aller chercher des plantes qui pourraient fournir des remèdes à une maladie mortelle qui décime les hommes de cette société) est amenée trop tardivement et n’est jamais rendue crédible (les gens sont clairement plus occupés à faire la fête qu’à avoir peur de la maladie). Les sous-intrigues politiques liés à l’expédition spatiale (luttes d’influences, sabotages, tentatives d’assassinats…) sont trop confuses et pas assez construites pour qu’on puisse tenter de transformer ça en en polar spatial, ou pour qu’avec juste ce tome 1 on comprenne réellement qui sont les joueurs, ce qu’ils veulent, ce qui les oppose… Et côté découpage, il y a encore des choix de narration étranges qui font que certaines scènes ou actions sont étrangement brouillonnes. Mais bon, tome 1 plutôt intéressant à plusieurs niveaux (surtout cette relation père-fille entre deux personnages bourrés de fiertés mal placées). Mais y’a aussi les choix de design de Bourgeon qui m’ont interpellés: au lieu de design futuriste classe et élégants dans les physiques des personnages et leurs habillements, on a là des corps imparfaits, et des modes vestimentaires à la fois très sexe et très loufoques, souvent assez ridicule, et en fait j’ai bien aimé ce parti-pris. Je vais probablement relire les tomes suivants.Relu les tomes 2 à 5 (parce que ma bibli n’a pas le 6).
Et bon; je reste sur ma position, c’est quand même daté et confus question scénario, tout ça.
Le tome 2 est une longue course-poursuite à 2km/h (ils traversent à peu près toute une planète sauvage à bord d’un gigantesque tank d’exploration, en suivant un autre tank d’exploration qui a déserté pour des raisons qu’ils ignorent). Les réponses, mouaif.
Le tome 3 est quasi un stand-alone, qui repose sur la relation entre Cyann, écouée sur une planète dont elle ne sait rien, et la Aïeïa d’Aldaal du titre. En fait celui-là je l’ai bien aimé.
Les tome 4 et 5 renouent avec l’intrigue générale à base de voyages dans le temps, mais bon… Ca reste brouillon, avec des personnages introduits à la va-vite et pas vraiment exploités, et tout un tas de questions sans réponse (le Vê, l’Entretemps…).
Si je me goure pas on n’avait pas non plus de réponses à ce sujet dans le tome 6, qui est assez largement considéré comme raté – même les fans avaient été déçus à l’époque. J’ai souvenir d’un tome qui boucle vaguement les intrigues principales sans se prendre le chou, qui donne à son perso principal une fin, mais dans lequel il ne se passe pas grand chose.
Bref. Quelques points forts, mais franchement, c’est vieillot à plein de niveaux. Si vous voulez lire une série de 6 BD avec un scénario un peu similaire à base de voyages dans le temps, mais bien pensé, préférez Universal War One, qui a bien mieux vieillit.
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La trilogie Nikopol (1980-1993), d’Enki Bilal
On continue dans la BD archéologique décevante; encore un truc que j’avais déjà lu, et dont il ne me restait rien. Et pas trop étonnant que je m’en souvienne pas, c’est clairement pas mon style. Replacé dans son contexte, c’était probablement révolutionnaire, mais aujourd’hui j’ai surtout l’impression de lire quelque chose qui se croit plus intelligent qu’il ne l’est vraiment et qui frise parfois le ridicule, sans pour autant proposer au lecteur un scénario digne de ce nom.
Bref. Dans le lointain futur (2023…), notre héros est un type envoyé en hibernation dans l’espace en 1993 et qui débarque dans un Paris peuplé d’extraterrestres et sous régime fachiste. Il va bon an mal an créer une alliance avec Horus, dieu égyptien renégat, pour prendre le pouvoir.
Qui est Horus, pourquoi est-il rénégat, quels sont ses objectifs? on ne le saura jamais vraiment. Le scénar nous balade comme il balade son perso principal, perpétuellement paumé. Idem pour le tome 2, plein de trous et de passages « ouais en fait c’est ptête un rêve ». Et on continue dans la même veine dans le tome 3: gros mélange de politique mal digérée, de surréalisme, de poésie et de n’importe quoi.
Bref. Bilal, c’est probablement pas pour moi.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/14 avril 2024 à 11 h 32 min #200231Eridan- Vervoyant
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Et à la fin, ils meurent – La sale vérité sur les contes de fées (Lou Lubie, 2021)
BD analytique et humoristique sur les contes de fées : leurs origines, leurs évolutions, les auteurs connus et moins connus, leurs intérêts et tous les débats qui les entourent (sexisme, racisme, antisémitisme, psychanalyse, réalisme). Chaque partie et chaque question est accompagnée du récit illustré et commenté avec humour d’un conte, où les version se confrontent () et s’éloignent généralement de l’angélisme sauce-Disney pour revenir à une version plus proche des versions livres qui recense les traditions orales.
@wylla l’avait déjà recommandé dans le challenge de lecture 2022, et je confirme que c’est très bon ! ^^ De plus, l’édition est absolument magnifique, avec un format qui se rapproche des livres d’antan : bord doré, petit signet … Bon, par contre, faut pas l’offrir à Timothée 8 ans, évidemment ! ^^
"Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"
14 avril 2024 à 18 h 03 min #200235DNDM- Fléau des Autres
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Yellow Cab, de Chabouté, adapté du roman Yellow Cab du scénariste et producteur Benoit Cohen
L’histoire (vraie, apparement) de Benoit Cohen, scénariste et producteur français installé à New York, qui suite à un coup de mou dans ses envies de cinéma, décide de passer sa licence pour conduire un taxi. Ce qui le ramène immédiattement à l’idée de faire un film sur une actrice française en manque de rôle qui, pour boucler les fins de mois, conduirait un taxi à New York.
Graphiquement c’est superbe. Sur le fond, c’est une histoire de type socialement privilégié qui se met volontairement dans la situation d’un type socialement moins privilégié, pour des besoins de recherche documentaire pour un film, et c’est parfois un peu dérangeant. Surtout quand notre héros pense très sérieusement que son expérience de gars blanc quadra qui conduit un taxi va lui permettre d’écrire de façon crédible l’expérience d’une « fille plutôt jolie » qui conduit un taxi.
Mais graphiquement c’est superbe.
Hantée, de Mikaël Ollivier et Nicolas Pitz
Après la mort de sa jumelle dans un accident de scooter dont elle réchappe de justesse (parce qu’elle portait le casque de sa jumelle), Tilda est en pleine dépression. Mais voilà qu’elle se met à voir des fantômes, et qu’une étrange chasseuse de fantômes débarque dans sa vie…
Un roman graphique sur la mort, la perte, et le souvenir des gens, avec un versant philosophico-mélancolique et un verant enquête-aventure fantastique. Plutôt réussi.
La tétralogie du Monstre, d’Enki Bilal
Seconde chance pour Enki Bilal en cette décennie 2020 (j’avais déjà dû parcourir des trucs de lui dans les années 2000, et 2010), et bon, je reste sur mon impression précédente: pas pour moi. Il privilégie le symbolique poétique foutraque à deux balles au scénario, ses personnages principaux se ressemblent tous (il a un modèle masculin, et un modèle féminin, et il taille tous ses héros sur ce moule), et oui, c’est bourré d’idées hautes en couleurs, mais il n’en fait pas grand chose de cohérent et donc pas grand chose d’intéressant. Je vais même pas essayer de vous résumer le scénario tellement ça part dans tous les sens pour rien.
Mars Horizon, de Florence Porcel et Erwann Surcouf
Une BD de vulgarisation scientifique proposant une vision réaliste d’une expédition martienne. Ecrite en 2017, et y‘a quelques détails qui piquent déjà, genre le personnage principal qui poste un tweet, ou la base qui s’appelle Elon-Musk. Pour le reste, ça passe, faut aimer le sujet quoi.
Bea Wolf, de Boulet et Zach Weiner
Une réécriture contemporaine de Beowulf (enfin, de son début), mise à hauteur d’enfants, avec des enfants qui cherchent à protéger leur cabane du méchant voisin Mr Grendel (qui à le pouvoir de les faire devenir ado ou adulte rien qu’en les touchant).
J’adore Boulet (http://www.bouletcorp.com), j’aime bien ce que je connais de Zach Weiner (le Blog Saturday Morning Breakfast cereals), mais là en première lecture j’ai pas trop accroché. Comme cette grosse BD n’adapte en fait que le début de Beowulf, ça fait un truc bizarre plein d’inserts et d’histoires dans l’histoire. Comme c’est transposé dans un contexte contemporain avec des enfants, ça fait un scénario étrange mais pas très réussi. Comme le scénariste à voulu garder une partie de ce qui fait la poésie du texte original (allitérations, jeux de répétions…), et que j’ai lu en français, ça fait un texte étrange, longuet et pas vraiment accrocheur.
Je m’attendais à adorer, et bof.
Mais… après j’ai relu ça avec des enfants sur les genoux. Comme c’étaient de jeunes enfants, le texte était un peu complexe pour eux, j’ai souvent coupé ou adapté. Mais ils ont été fascinés par le Roi des Enfants, par l’héroine Béa Wolf, et de façon générale par ces grands dessins plein de vie de Boulet, et ont réclamé la BD plusieurs fois ensuite.
Du coup, une lecture étrange, un peu trop adulte pour les petits, un peu trop petite pour les adultes, mais peut-être parfaite quand un adulte et un enfant s’y mettent ensemble.
Miss Charity tome 1 et 2, d‘Anne Montel, Loïc Clément, adapté des romans de Marie-Aude Murail
Les romans ont été évoqués sur le forum ici ou là, ce qui m’a décidé à emprunter les BD en médiathèque.
Sur les bons conseils de @wylla lors du booktag de Noël, j’ai lu Miss Charity, de Marie-Aude Murail. C’est un énorme coup de cœur <3 Nous suivons l’enfance de Charity, librement inspirée de l’enfance de l’autrice Beatrix Potter (à qui l’on doit Peter the Rabbit et d’autres monuments de la littérature pour enfants britannique). Enfant très seule et très curieuse, elle se crée une petite ménagerie dans sa nursery, se prend de passion pour Shakespeare, apprend la peinture et la nature… et nous montre, par ses yeux, la bonne société anglaise de la fin du XIXème siècle. C’est extrêmement bien écrit. Bourré d’humour et d’ironie, on retrouve un peu le ton incisif de Jane Austen, tout en lisant un récit plein de tendresse. Un vrai délice. Le roman est en plus très joliment illustré par Philippe Dumas, et ça participe encore plus à la sensation de détenir un petit trésor entre les mains. On en ressort avec le sourire jusqu’aux oreilles. Un roman à lire ! Merci Wylla pour ta reco !
Miss Charity, de Marie-Aude Murail, c’était pas mal même si du coup j’en attendais plus 😃 (C’est toujours le risque quand on a des retours positifs d’un livre ^^’) J’ai trouvé ça mignon, l’écriture est très fluide, mais j’ai quand même trouvé des creux et un ventre mou, mon intérêt n’était pas toujours au même niveau dans l’histoire de cette jeune fille ^^ J’ai aussi trouvé le début très très drôle (j’ai littéralement éclaté de rire dès la deuxième page), grâce à cette sorte de naïveté / premier degré de la narratrice, mais du coup ça avait d’autant plus remonté mes attentes et je n’ai pas ri à chaque page donc j’étais fort déçu 😛 Voilà donc au final une lecture agréable, mais pas incroyable en ce qui me concerne ^^
L’adaptation BD change sûrement le ressenti, mais perso je suis plutôt en accord avec @Jon: lecture agréable, mais pas incroyable en ce qui me concerne. Vu ce qu’en dit @Nymphadora, je pense qu’avec la BD on y perd pas mal côté plume. Par contre graphiquement, les couleurs à l’aquarelle sont parfaitement raccord avec le fond du livre (dans lequel l’héroïne se prend de passion, notamment, pour l’aquarelle).
Et comme pour Béa Wolf, c’est une BD qui peut se lire avec des petits enfants sur les genoux (enfin, le tome 1, y’a un truc qui peut être effrayant dans le tome 2), la ménagerie de maison de Charity a super bien marché à ce niveau-là.
Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/25 avril 2024 à 16 h 02 min #201044Eridan- Vervoyant
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L’imprimerie du diable, de Virginie Greiner et Annabel
XVème siècle. Reine Percheval apprend les secrets des herbes et de la nature pour devenir à son tour sage-femme, comme sa grand-mère et ses ancêtres avant elle. Pendant ce temps, Etienne Trollet, le fils d’un paysan qui a appris à lire auprès du curé, se sent à l’étroit dans cette campagne étriquée et rêve d’ailleurs. Les deux jeunes gens s’aiment, mais le destin va les séparer : Etienne part en ville, véritable carrefour de la civilisation, où il découvre l’imprimerie. Le temps passe. La peur du diable et des sorcières se répand, alimenté par des conférences, des livres et des imprimés qu’Etienne ne cesse de produire. Au village, les doutes se muent en soupçons, en peurs, en haines. L’ancien monde doit-il vraiment disparaître pour que le nouveau puisse éclore ?
Très bel ouvrage pour un récit copieux, quoi qu’assez classique : on oppose l’oralité à l’écrit, les traditions à la technologie, les campagnes à la ville, le féminin au masculin. Chacun voit le mal, le diable dans les pratiques de l’autre. Le récit prend le temps de montrer les motivations et les croyances de ses personnages, de les confronter aux autres et à la réalité.
Avec un tel sujet, l’histoire n’échappe pas à un brin de manichéisme, notamment dans les motivations profondément cyniques des employeurs d’Etienne. Pour le reste, je l’ai trouvé plutôt équilibré. Si le nouveau monde est présenté globalement comme obscurantiste en s’appuyant sur une fausse érudition, l’ancien n’échappe pas aux superstitions et les pratiques anciennes ont quand même des limites. Le récit offre une fin heureuse à ses personnages, comme souvent dans ce genre d’histoire, tout en laissant clairement entrevoir que la situation générale n’est absolument pas réglée et ne fera au contraire qu’empirer.
"Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"
28 avril 2024 à 8 h 43 min #201155Eridan- Vervoyant
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La cuisine des ogres : Trois-fois-morte, par Fabien Vehlmann et Jean-Baptiste Andréae
Blanchette et ses amis se font capturer par un croque-mitaine, qui les ramène dans son monde. Vendus à un ogre, Blanchette aurait dû être hachée, mijotée et écrasée. Elle parvient toutefois à s’enfuir et est recueillie par des korrigans, qui l’appellent Trois-fois-morte. Avec l’aide de ses nouveaux amis, elle va tenter de survivre et de sauver les autres enfants de ce monde hostile … Mais la réalité est-elle vraiment préférable à la cuisine des ogres ?
On se retrouve projeté dans un monde à mi-chemin entre Les Ogres-dieux et Le voyage de Chihiro. La cuisine des ogres mêle fascination et effroi : si le dessin est très beau et poétique, il s’adapte aussi au récit pour jouer sur les peurs enfantines, avec une cruauté de conte de fées (pas les version Disney, les autres ! ^^) Le monde des ogres est monstrueux, les plats pantagruéliques font frissonner (amis végétariens, vous êtes prévenus !) … mais le monde réel s’avère tout aussi épouvantable, avec l’évocation d’un problème grave, pratiquement jamais traité dans les œuvres de fiction, et amené ici avec pas mal de soin. Autre très bon point : pas de manichéisme (comme souvent avec Vehlmann) ! Les affreux ogres ne sont pas tous sans cœur ou sans honneur, et l’héroïne n’est pas toute blanche non-plus.
Série prévue en trois tomes, si j’ai bien compris. J’attends le suivant avec impatience 😉
"Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"
29 avril 2024 à 14 h 11 min #201184Nymphadora- Vervoyant
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L’Odyssée d’Hakim, tome 2 : De la Turquie à la Grèce, de Fabien Toulme
J’avais déjà parlé du tome 1 il y a quelques temps.
Dans le premier tome, nous avions commencé à suivre le parcours d’Hakim, syrien, obligé de fuir la guerre. Nous le retrouvons ici dans son exil en Turquie. Il a du mal à joindre les deux bouts, et alors que sa femme vient d’accoucher, la situation est très précaire. Sa femme a une occasion de partir pour la France, mais malheureusement, bébé et papa restent derrière et obtenir des papiers pour la rejoindre, c’est complexe. Il finit par choisir de faire la traversée vers la Grèce, et on suit ce terrible périple, parmi les profiteurs de misère et les belles âmes.
Mettre un visage sur ces parcours de migrants déshumanisés dont on nous serine dans les médias est difficile. On se prend des coups dans le bide à chaque page. Mais c’est vraiment un récit nécessaire. D’utilité publique.
~~ Always ~~
3 mai 2024 à 13 h 29 min #201283Nymphadora- Vervoyant
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Le monde sans fin, de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain
Une BD didactique, qui revient sur la question de l’énergie en la mettant en relation au changement climatique. C’est une référence, un best-seller de ces dernières années, et c’est très bien construit : didactique, clair… j’ai un peu regretté l’absence de transitions et de liant à certains moments, mais ça reste très lisible. Et en bref, on va tous mourir et le nucléaire c’est bien… Du Jancovici quoi ^^ Il prêche une convaincue.
Après, à choisir toutefois, je recommanderais plutôt Saison Brune de Philippe Squarzoni qui a l’avantage d’être plus long, donc mécaniquement plus complet, un poil moins orienté sur le nucléaire, et qui a une forme de poésie douce et désespérée de fin du monde qui m’avait touchée.
~~ Always ~~
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