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  • Ce sujet contient 876 réponses, 85 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Jon, le il y a 4 jours et 18 heures.
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  • #200233
    DNDM
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    Grand-Passage | Éditions Syros

    Grand Passage, de Stéphanie Leclerc

    Depuis qu’il est petit, Lorys voit des fantômes d’insectes morts. En grandissant, il a commencé à voir des fantômes d’animaux. Et maintenant qu’il a 15 ans, il commence à voir son grand-père. Et ce, juste au moment où une de ses amies est retrouvées morte, horriblement massacrée.

    Etrange livre, qui mélange histoire d’adolescent qui cherche à vivre sa vie, éléments fantastiques et éléments de polar. Y’a de très bonnes choses. Tout ce qui tourne autour de l’adolescence et des relations intrafamiliales, déjà. Et les ambiances, surtout, que ce soit le fantastique bizarre à base de fantômes normalisés, ou ce contexte général où se passe l’action, le village de Grand-Passage et son aire d’autoroute coincés entre montagne et forêts.

    Y’a des trucs moins réussis, comme ces adolescents beaucoup trop matures et qui parlent beaucoup trop bien. Y’a surtout, au final, un scénario étrange. Le personnage principal n’a guère qu’à attendre que les choses se passent. Et l’autrice à une gestion à la fois excellente et finalement frustrante des fausses pistes (excellente parce que régulièrement, l’autrice nous propose des fausses pistes pour mieux les désamorcer quelques pages plus loin ; frustrante parce qu’en fait j’avais bel et bien deviné depuis le début ce qu’il en était, mais que je trouvais ça trop gros et peu crédible – et donc arrivé au bout du livre, j’ai un parcours d’enquête plutôt bien foutu, mais qui finit par revenir à son point de départ, sur une résolution que je trouve mouaif).

    Bref. Je sais pas trop quoi en penser de ce livre en fait. L’ambiance est vraiment réussie, je l’ai lu très vite, donc la plume doit être bonne, et en même temps je l’ai trouvé un peu facile, je crois, donc côté scénario c’était probablement pas pour moi.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #200263
    FeyGirl
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    La Chanteuse-dragon de Pern
    (la ballade de Pern, Tome 10),
    d’Anne McCaffrey

    (tome 4 dans l’ordre d’écriture que je suis,
    tome 10 dans l’ordre chronologique)

    Genre : Science-Fantasy.
    Première édition : 1989 en VF, sous le titre Le Dragon chanteur (Dragonsinger, 1977 en VO).

    Suite directe du tome précédent, sur la planète Pern. Le lecteur découvre les aventures de Menolly dans le l’atelier des harpistes qui est aussi un centre de formation. La jeune fille, extraordinairement douée, est peu à peu intégrée dans l’école des harpistes, où elle apprend le chant, la musique (exercice et composition), la fabrication des instruments… Apprentissage d’autant plus important dans un monde où les harpistes sont les vecteurs de l’instruction et de la mémoire (les ballades racontent le passé et mettent en garde contre les dangers réels de la planète). De plus, ils sont les confidents des seigneurs et ont un poids politique certain.

    La jeune fille, encore préado, reste timide et peu sûre d’elle, à cause des traitements qu’elle a subis dans le Fort de la mer. Dans l’atelier des harpistes, certains aussi considèrent qu’une fille ne peut pas devenir harpiste. Mais les responsables connaissent sa valeur : ils l’ont cherchée sur tout le continent.

    Et ses lézards de feu suscitent l’admiration. Oui, ces petites bêtes attachantes et merveilleuses ajoutent au sel de l’histoire.

    Menolly est en butte à la jalousie de quelques-uns, notamment les filles qui ne sont pas des apprenties mais dont les parents nobles ont payé l’année. Elles lui signifient mépris voire méchanceté, la traitent presque de pauvre souillon, et là l’auteure fait preuve de peu de subtilité. On a parfois l’impression d’être dans un roman jeunesse, loin des premiers tomes de la saga (dans l’ordre d’écriture).

    Cependant, on découvre pas mal d’éléments sur la société pernaise, dans un style agréable et avec une grande galerie de personnages, dont beaucoup sont très marqués : les gentils (certains sont trop gentils pour être crédibles), les exigeants, les mentors, les élèves sympathiques et les peaux de vache, etc. Pas de nuances, je vous dis !

    Le vrai défaut de ce tome : un cruel manque d’enjeu. Même si la lecture est agréable, même si Menolly est sympathique, même si on en apprend plus sur le monde de Pern, l’histoire ronronne un peu.

    À voir ce que ça donne pour la suite du cycle.

    #200274
    Frère du Khan
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    Lu dans le cadre du Challenge Lecture 2024

    Il y a des livres qui sont la définition même du spoil, et la Planète des Singes en fait partie. L’image de fin de son adaptation fait partie de la culture générale, quoiqu’il existe une légère différence entre la version cinéma et la version livre, différence, dont j’avais
    été aussi prévenu. Reste la question intéressante qui est de savoir si une histoire peut survivre à une si bonne idée, ce qui est d’autant plus amusant que je découvre le Trône de Fer après avoir vu la série, et que pour le moment, je n’arrive pas à détacher le premier tome de la première saison.

    La lecture a révélé des surprises insoupçonnées, mais pour en parler, je vais devoir à partir de maintenant le spoiler sans vergogne. Je ne suis donc pas responsable si vous continuez ce topic. La première chose qui choque, c’est que le roman sent la naphtaline. J’ai eu l’impression de lire du conte philosophique tout droit sortie du XVIIIe siècle. Par certains moments, j’ai cru me trouver dans Candide ou dans les Lettres Persanes. C’est un style que j’apprécie beaucoup, mais il met à rude épreuve la suspension consentie d’incrédulité : comment croire en l’histoire quand le récit te rappelles constamment que tu es dans une allégorie ?

    L’autre influence date du XIXe, et ce sont les grands romans d’explorations, de Wells et surtout Jules Verne. On pourrait croire que cette hybridation rapproche le roman de nous, sauf que cette description méticuleuse de la planète par une équipe composée uniquement de sachants (scientifiques, journaliste…) en dit beaucoup plus sur la société des années 60, rédaction de l’œuvre qu’un éventuel futur. Oublié le Charlton Heston conquérant du premier film, ou même pour reprendre des scientifiques le dynamique Allan Grant. Nos personnages principaux sont aussi suffisants qu’ils gardent leurs contenances face à leurs aventures extraordinaires.

    Sauf que rapidement, le récit va dévier. Il existe une scène dans la Planète des Singes les origines qui est restée pendant des années, alors que je n’ai pas revu ce film depuis la sortie du dernier, c’est la scène où César est enfermé dans un centre pour singe, provoquant un sentiment d’effarement. Ce sentiment, je l’ai retrouvé dans les scènes
    où notre héros finit dans une cage du centre de recherche, et où il subit un avilissement constant. Cette déshumanisation, liée à de multiples expérimentations animales, est peut-être un des argumentaires les plus fort en faveur du véganisme.

    Et c’est là que l’auteur ajoute une dimension particulièrement retorse dans son livre : la zoophilie. En effet, notre héros va entretenir deux relations amoureuses, l’une plus ambiguë que l’autre. De la première, il ne partage pas l’intelligence et le comportement, considéré à un niveau humain. De la seconde, il partage l’esprit, mais elle ressemble fort à une autre espèce. C’est délicieusement pervers parce que de notre répugnance à l’une ou l’autre de ces unions définira comment nous définissons l’humanité. L’auteur ne se permettra à aucun moment de juger son personnage principal, et j’en sors avec un goût très étrange en bouche.

    Ke-mo Sah-bee

    #200294
    Jon
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    The Three-Body ProblemLe Problème à Trois corps, de Liu Cixin : je rejoins la team de celles et ceux qui n’ont pas aimé.
    Je me suis obstiné et je l’ai finalement terminé, après avoir beauuucoup hésité à l’abandonner, car c’était un calvaire de lecture, ma pire expérience depuis longtemps.
    J’ai détesté le style : aride et plat, que des phrases courtes informatives, ou des trucs très descriptifs et que j’ai trouvé de bas niveau littérairement, avec en particulier la palme à un nombre incalculable de « il vit que ceci », « elle comprit que cela », « il savait que ceci », …
    Niveau scénario, j’ai été indifférent à l’histoire, les enjeux m’ont paru mal amenés, les « péripéties » et « retournements » peu intéressants, l’intrigue globale peu crédible et très disjointe – et pour moi ça n’est pas uniquement la faute des personnages, que je n’ai pas trouvés plats à cent pourcents, juste peu agréables et attachants :p (palme spéciale ici pour le personnage qui a une femme et un fils mais qui n’a absolument rien à faire d’eux et ignore leur existence tout au long du roman : à ce compte, pourquoi existent-ils ?)
    Enfin, niveau concepts, ce qui est sûrement censé être le point fort, eh bien…ça ne m’a pas intéressé non plus 😄 Je ne suis peut-être pas le bon public pour ce genre de hard science (qui a dit « masturbation intellectuelle » ?) qui s’apparente parfois à du name-dropping version sciences, parfois à un essai en philosophie des sciences, jamais à de la littérature è_é ; l’histoire servant ici de (mauvais) prétexte à développer des théories dans différents domaines (de façon, en plus, assez élitiste j’ai trouvé, et si tu n’as pas un doctorat dans les douze domaines abordés tant pis débrouille-toi)…
    Bref, pas pour moi :p

    #200357
    Jon
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    La MontureEt j’enchaîne avec La Monture, de Carol Emshwiller. Sur Terre, une autre race est arrivée il y a quelques temps et a conquis la planète, faisant des humains leurs montures.
    On va suivre Charley, une jeune monture « de luxe » avec ses belles jambes musclées, entraîné pour être la monture du futur dirigeant des Hoots (l’autre race).
    Il y a pas mal de réflexions intéressantes, en particulier sur les relations entre Hoots et humains, avec Charley qui est bien traité et qui aime beaucoup sa vie (full syndrome de Stockholm) ; et son Hoot qui est très dépendant de lui mais qui adopte quand même des réflexes de postures dominantes à son égard. Des réflexions donc sur la domination, la liberté, etc. C’est parfois un peu confus, et ça n’apporte pas toujours de réponses claires (ce qui reflète Charley qui est paumé, et qui en plus de ça est en pleine crise d’ado XD), mais le sujet est intéressant !
    J’ai quand même eu un peu de mal avec le style, qui est assez étrange, très haché. J’ai fini par m’y habituer cela dit (et je pense que c’est un parti pris pour refléter l’état psychologique de Charley).
    En résumé, pas un coup de coeur, mais une lecture intéressante !

    #200392
    Schrö-dinger
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    Le maître du jeu de John Grisham : mon premier roman de l’auteur, je suis tombé dessus dans une boîte à livre et le titre m’a convaincu de le prendre (oui, je suis facilement influençable en matière de livres et même que j’ai pas honte du tout).

    Je ne vais pas vous dire qui est le maître du titre, mais je peux vous parler du jeu en question : un procès aux Etats-Unis contre les grandes firmes de l’industrie du tabac, intenté par une veuve endeuillée qui a perdu son mari d’un cancer du larynx. Ces firmes peuvent-elles être tenues responsables des morts provoquées par leur business ? Les jurés devront répondre à cette question. Dans l’ombre, il va se tramer beaucoup de choses avant le résultat.

    J’ai bien aimé ce roman, c’était prenant, l’intrigue est accrocheuse et j’avais très envie de connaître le dénouement. J’aurai dû prendre des notes sur les personnages car il y en a beaucoup et je me suis un peu perdu dans certaines sous-intrigues (ouais je sais, je dis ça ici, sur ce forum, la honte). Je pensais savoir vers où l’auteur allait et finalement j’ai tout de même été surpris par la fin, ce qui est toujours agréable pour ce genre de lectures.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #200428
    FeyGirl
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    La Croisière bleue, de Laurent Genefort

    Genre : Science-Fiction (Uchronie).

    Première édition : 2024 en VF.

    C’est avec grand plaisir que j’ai replongé dans l’univers des Temps Ultramodernes, une uchronie des années 1910 – 1930, où la cavorite — métal annulant la gravité — permet de construire des engins volants et même de se rendre sur Mars.

    Ce livre est un recueil de nouvelles entrecoupées de nombreux articles de presse, qui relatent des faits divers liés à la cavorite avec une ironie mordante, et se conclut par le traité de cavorite déjà publié en numérique.

    Les nouvelles sont toutes très différentes les unes des autres. L’auteur débute par Le Facteur Pégase dont j’ai particulièrement apprécié la tendresse de l’ambiance. L’histoire évoque le Palais du Facteur Cheval existant réellement, avec son protagoniste rêveur et obstiné qui construit son temple sur des années, alors que sa fille grandit à ses côtés. Un ton doux et un joli moment d’humanité.

    Ensuite, passons à la Croisière bleue qui a donné son titre au recueil. Changement de décor et d’ambiance : une enquête débute à la manière d’Agatha Christie, sur un paquebot volant entre la France et la Russie. Ce petit monde s’avère être un nid d’espions : un lord britannique a été assassiné et deux agents secrets français recherchent le coupable. Très vite, on navigue dans les milieux des réseaux d’espionnage européens, on suspecte un complot, on se cache pour découvrir des secrets. Les alliances de circonstances n’empêchent pas le soupçon mutuel, dans un univers où la cavorite guide les politiques des grandes puissances. La conclusion inattendue de ce périple, spectaculaire, m’a bien amusée.

    Après cela, passons à Cinquante hectares sur Mars où nous retournons sur la planète rouge, que nous avons bien connue dans les Temps Ultramodernes. Germain a gagné un lopin de terre, à la manière des colons américains du XIXe siècle. Il n’y trouve pas les sols facilement exploitables qu’on lui a fait miroiter. Ne s’avouant pas vaincu, il part à la recherche de l’origine de l’eau qui envahit les propriétés. Un voyage propice à l’exploration de la faune et de la flore de Mars, comme dans les romans de SF des années 50 : évasion garantie. Cette inspiration continue avec la découverte de Germain sur l’origine des inondations, et je ne vous en dis pas plus. Un pulp modernisé qui inaugure un changement de ton dans le recueil.

    Un intermède avec Le Sisyphe cosmique sur Mercure : une équipe tente d’extraire de la cavorite, dont cette planète regorge. Nouvelle courte et marquante, jolie et triste, à la métaphore poétique. Et potentiellement, un bouleversement dans cet univers ?…

    Enfin, À la poursuite de l’anticavorium, où nous retrouvons Marthe que nous avons bien connue dans Les Temps Ultramodernes. Cette fois-ci, un astéroïde d’anticavorium (qui serait l’inverse de la cavorite et éminemment dangereux) menace de détruire la Terre. Une expédition spatiale est lancée pour détourner l’astre. Ça vous rappelle des films à grand spectacle ? Bien vu ! La tension est présente tout du long de la nouvelle, avec son lot de rebondissements et son enjeu extrême comme tout blockbuster digne de ce nom : la survie de la Terre !

    Le recueil se clôt par le Traité de la cavorite, que je n’avais pas lu à l’époque de son édition en numérique : ne vous arrêtez pas à son titre aride, car il est plaisant à lire. L’auteur s’est visiblement amusé à imaginer toutes les implications de sa cavorite, de sa découverte, sa chimie, son extraction, sa filière industrielle, aux conséquences politiques, artistiques ou historiques.

    La Croisière bleue s’avère un excellent complément pour ceux qui ont aimé Les Temps Ultramodernes : elle offre un approfondissement de l’univers, mais aussi des histoires aux tonalités diverses et toutes réussies.

    #200503
    Nymphadora
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    L’Ecole des bonnes mères, de Jessamine Chan

    Dans cette dystopie décrite comme à la croisée de « La servante écarlate » et « Orange is the New Black« , nous suivons Frida, mère célibataire au bout du rouleau qui, dans un moment d’égarement, laisse son bébé seule pendant deux heures. Elle est dénoncée par ses voisins et s’en suivent des conséquences qui s’accumulent. Il faut lui appendre à être une bonne mère et la « redresser ».

    Pour une fois, je crois qu’on peut difficilement mieux résumer l’œuvre qu’avec cette accroche pop-culturelle qu’on doit au quatrième de couverture : en quelques mots, on ne peut pas mieux résumer qu’en disant que ce livre est l’enfant de « La servante écarlate » et « Orange is the New Black« .

    On retrouve ainsi dans le roman cet aspect dystopique où l’on nie à la femme ses sentiments, son individualité, pour en faire un ventre puis « une bonne mère » (sans se préoccuper une seconde au passage du bien-être de l’enfant qui hurle dans le noir à quel point sa mère lui manque). C’est déchirant, et glaçant : alors que la tendance des « trad wives » fait recette, et que l’on anticipe partout dans le monde l’arrivée au pouvoir de forces réactionnaires… il est assez facile de toucher du doigt ce futur proche de l’Amérique qui nous est décrit, où l’état devient implémente de nouvelles pressions envers ces femmes qu’il juge défectueuses. C’est à mon sens ce qui fait la réussite d’une dystopie : un monde ultra proche du notre, que l’on touche du doigt et qui nous glace tant on imagine facilement le chemin qui nous amènerait dans ce futur atroce.

    Ajoutons à cela un mécanisme carcéral très bien pensé, où la sororité se mêle aux rancœurs, à des tortures morales assez marquantes, au racisme et au communautarisme (l’héroïne est descendante chinoise, et l’on touche du doigt avec beaucoup de nuance ce racisme anti-chinois qui est insidieux, et dont on parle finalement très peu). Chose que j’ai beaucoup apprécié également : notre héroïne n’en est pas une, elle est loin d’être lisse. Pas spécialement sympathique ou attachante, on la suit dans son enfer d’autant plus efficacement à mes yeux qu’on ne la glamourise pas : ce n’est pas parce qu’elle est sympa qu’on est choqués par ce qu’elle vit, c’est parce qu’on ne devrait faire vivre une telle chose à personne. La galerie de personnages secondaires aurait mérité d’être étoffée, mais on s’attache également à ces bribes de personnages que l’on entrevoit au travers des yeux de Frida, ce qui permet en outre de multiplier un peu les cas de figure (et l’horreur).

    En bref, donc, une lecture qui m’a beaucoup plu, avec des thématiques très fortes. Je ne la recommanderai pas à mes copines jeunes mamans, en revanche : c’est assez flippant, et je ne suis pas sûre que ça soit à lire en plein post-partum.

    ~~ Always ~~

    #200538
    FeyGirl
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    Grain de sable, de Louise Roullier

    Genre : Fantasy.

    Première édition : 2022 en VF.

    Dans un monde imaginaire et prétechnologique, Lidia fut témoin de l’erreur et de la mort de son père, le grand mage Cobal, lors d’un tournoi de mages. Cet événement entraîne la déchéance de la famille, qui sombre dans la pauvreté. Des années plus tard, la situation s’aggrave et conduit à la mort de sa mère et de son frère.

    Lidia, devenue mage, pense aux histoires d’un être mythologique qui a remonté le temps pour sauver sa femme et l’empêcher de mourir. Ce récit devient une obsession, Lidia veut remonter le temps pour revenir à l’époque du tournoi, aider et sauver son père, et par ricochet son frère et sa mère. Elle mène secrètement des recherches dans les livres et affronte de nombreux obstacles, puis part dans une longue quête pour trouver le sort qui lui permettrait de changer le passé et réécrire le destin.

    Ce roman est une bonne surprise, mouvementé et dense. Chaque partie renouvelle l’intrigue et l’approfondit. Évidemment, on retrouve la thématique du danger de modifier l’histoire, car Lidia ne sait pas quels autres chemins peut prendre son entourage quand les circonstances changent. La tension est parfois intense, et les amateurs d’actions seront ravis. Ceux qui aiment les mondes imaginaires aussi : des villes animées, des montagnes isolées et des pays où seuls les esprits règnent en maître. Certains passages sont inspirés des contes, avec une conclusion différente de ce à quoi le lecteur s’attend. L’auteure sait ménager la surprise.

    Très vite, Lidia comprend qu’un ennemi puissant et invisible lui met des bâtons dans les roues et l’empêche de mener à bien la mission qu’elle s’est fixée, en lui effaçant la mémoire. Je ne peux pas vous en dévoiler plus sur ce personnage car cela gâcherait le plaisir de la découverte, j’écrirais toutefois que c’est une des bonnes trouvailles de l’auteure. Lidia va être écartelée entre sa bonté et sa morale d’un côté, et le désir de sauver sa famille. L’affrontement entre les deux protagonistes sera tumultueux.

    Le personnage de Lidia évolue lentement. Obstinée, elle ne croit que ce qu’elle veut croire. Aveugle aux réalités de son monde, débordant d’amour pour sa famille, elle dédaigne les signes çà et là qui démontrent que la vérité n’est pas si binaire. Quand le lecteur ne s’y attend pas, surgissent des questionnements politiques, notamment sur l’autojustification des systèmes autoritaires, la formation des tyrans, et la fin qui justifierait les moyens pour un avenir meilleur, au prix de grandes souffrances.

    Je n’ai qu’un seul petit regret : la narration à la première personne du singulier, au présent. Certains paragraphes accumulent les « je fais ci, je fais ça, puis je fais ça » qui m’ont fait un peu tiquer, alors que par ailleurs la prose est travaillée.

    Il n’en reste pas moins un très bon roman de fantasy, dynamique, abordant des sujets politiques et culturels avec naturel.

    #200607
    Jon
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    SummerlandSummerland, de Hannu Rajaniemi,
    Le concept : 1938, Londres, alors que depuis un peu plus de vingt ans, une nouvelle technologie a permis de plus ou moins « explorer » « l’au-delà », d’y maintenir les âmes avec toutes leurs facultés cognitives, de communiquer avec… Ce qui a eu bien sûr d’énormes effets sur la société (avec entre autres une nouvelle caste de travailleurs, morts, qui ont globalement majoritairement des rôles correspondant à ce que l’informatique fait dans notre société à nous ; mais également un rapport à la mort, et donc à la vie, complètement différent ; et également des questions sur les successions, avec la reine qui continue à régner depuis la mort, …)
    Dans ce contexte, on est sur une histoire d’espionnage et de contre-espionnage, avec un personnage principal agente du SIS qui cherche globalement à exposer une taupe tout en luttant contre la condescendance patriarcale de ses supérieurs et de ses collègues, et l’autre personnage principal qui est ladite taupe, travaillant secrètement pour le NKVD et « la Présence », une sorte d’IA locale constituée d’un amas d’intelligences, Lénine en tête, et ayant grâce à ça des compétences un peu surnaturelles d’ordinateur surpuissant si je schématise.
    Le tout donne un contexte original et intrigant, assez bien exposé et exploité (même si je serais très intrigué de voir ce que l’auteur aurait pu imaginer pour la société quelques dizaines d’années plus tard !), posant des questions sur la mort, la vie, la succession, etc.
    L’intrigue en elle-même est plutôt sympa aussi, pleine de traîtrises, d’agents doubles, bref, une histoire d’espionnage :p (N’en lisant pas beaucoup, je n’ai pas un avis très pointu sur la question ^^ ), et les personnages sont bien construits et intéressants !
    Mon seul bémol serait que j’étais parfois un peu perdu dans les personnages secondaires, en particulier dans les diverses hiérarchies : ça va, c’est acceptable comme défaut principal sur toute une lecture 😉

    #200738
    Nymphadora
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    Défier la nuit, de Brigid Kemmerer

    Une épidémie sévit dans le royaume de Kandala. Tessa, jeune apothicaire, vole aux riches, chaque nuit, pour fournir un remède aux plus nécessiteux, aidée par son ami Weston. Pendant ce temps, au palais, le prince Corrick, frère et Justice du roi, doit incarner le pouvoir et la peur chez les gens, mais il n’en mène pas large. Les circonstances vont les rapprocher…

    J’étais curieuse de lire un livre officiellement classé comme Romantasy (LE nouveau genre et phénomène des lectures de l’imaginaire ^^ qui généralement est couplé avec des couvertures et effets de jaspages assez stylés qui justifient un prix significatif en librairie. Et pour le coup, avec le livre dont je parle ici, le travail édito est sublime. Le jaspage est magnifique !). Amatrice de romance et de fantasy, au final j’en ai très peu lu, et je voulais voir ce que ça donne ^^

    Eh bien finalement, je vous avoue que je n’ai pas vu beaucoup de différence avec de la fantasy Young Adult (façon Grisha ou An Ember in the Ashes) : une jeune fille débrouillarde tombe amoureuse, le tout dans un univers un peu cool ^^ Ca se lit tout seul, c’est mignon, l’univers mériterait d’être plus fouillé mais il y a de bonnes idées (et notamment, écrire sur la gestion politique d’une épidémie était plutôt original – ça le sera probablement moins dans notre monde post-covid, mais c’était une première pour moi sur la thématique ^^). J’aurais très probablement été une immense fan de ce livre adolescente ^^ Mais bon, c’était aussi très chaste, très prévisible et mignonnet… et j’ai fini par me sentir un poil vieille pour cette histoire de jeune fille en fleur ^^ On associe souvent la romantasy à la « dark romance » (des relations ultra toxiques dans un univers de fantasy, souvent). Clairement là, en tous cas, pas de toxixité, le personnages sont choupis tout plein, c’est des Robins des Bois utopistes ou des princes torturés.

    Bref, un livre gentillet. Pas un coup de cœur, mais bon, si vous avez un cadeau à faire à une ado romantique de votre entourage, ça devrait plaire 😉

    ~~ Always ~~

    #201049
    Jon
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    Fantaisies GuerilleresJ’ai lu Fantaisies Guérillères, de Guillaume Lebrun, que Wylla avait recommandé en MMA l’an dernier, et…j’ai l’impression d’être passé complètement à côté / que ça n’est pas DU TOUT pour moi XD
    Les livres sont assez différents, mais au final ça m’a fait un peu le même effet que La Cité Diaphane, cette impression de lire des pages sans être touché/attrapé, d’assister à une surenchère de démesure et de wtf qui me laissait complètement froid… ^^’
    Le pitch de départ est assez intéressant : en très résumé, une noble blasée des convenances décide d’élever des petites « Jehanne » pour faire de l’une d’entre elles une championne/élue/prophétesse et s’en servir pour ses propres objectifs persos.
    Il y a des choses qui auraient pu me parler, à commencer par ce personnage de noble, Yolande, en roue libre complète, qui n’en a rien à cirer de la religion ou de l’étiquette ou du respect ou de la noblesse, et qui maintient juste un minimum d’apparences hypocrites pour se permettre de faire ce qui lui chante ; et qui amène avec elle pas mal de réflexions sur le patriarcat et la religion.
    Mais je n’ai pas été du tout réceptif au style, trop foutraque pour moi, pas du tout mon style d’humour ; et la direction que prend l’histoire, environ à partir de la moitié, ne m’a pas du tout convaincu. Sur les derniers chapitres, je n’avais aucun affect ni pour les événements ni pour les personnages, et je me contentais de tourner les pages en attendant la fin ^^’
    Bref, pas pour moi !

    #201063
    Nymphadora
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    Humus de Gaspard Koenig

    Deux ingénieurs agronomes passionnés de vers de terre bifurquent à la fin de leurs études. L’un va reprendre une petite ferme et l’autre monter une start-up de lombricompostage.

    J’ai emprunté ce livre histoire de changer un peu des littératures de l’imaginaire. Celui-ci a raflé plein de prix, et parlait écologie et ingénieurs… Sur le papier, je partais confiante… Mais je crois que je vais me contenter de mes lectures d’imaginaire, finalement ! Un torchon !

    Déjà les personnages sont ineptes. Tu sens que l’auteur est ultra condescendant avec ces neuneus idéalistes et il fait donc de ses héros des abrutis. Y en a un con comme un balais qui se radicalise et l’autre mouuu qui ne pige rien à rien et se laisse vivre. Insupportables. Et surtout vraiment pas la moindre tendresse de la part de l’auteur qui se complait à nous montrer ces petits cons qu’il méprise. Ajoutez des seconds rôles façon café du commerce plus caricaturaux les uns que les autres, des personnages féminins qui – et on se demande comment, vu déjà la médiocrité des personnages masculins – sont encore pires (des ingénues sensuelles et manipulatrices, évidemment – mais la palme quand même revient à celle qui – attention spoiler –

    Spoiler:
    dénonce une fausse agression sexuelle pour profiter du système et se faire passer pour une victime

    . Déjà de base, c’est un élément narratif qui me heurte, mais alors dans ce bouquin, si on accumule tout ce qui est dit des personnages féminins, on atteint un sommet de fantasme de pauvre homme blanc qui écrit post me-too).

    En plus l’auteur a une drôle d’obsession du cul et te glisse des scènes de baise (oui désolée de la vulgarité, mais vraiment, il n’y a pas d’autre terme là) ultra gênantes. Ajoutez des petits commentaires conservateurs à tendance sexiste au fil des pages…. Une fin ridicule… Un criant manque de connaissance du milieu ingénieur (on sent que le mec a convoqué tous ses meilleurs clichés sur les écoles d’ingé et sur HEC. Bon le hic c’est que l’agro il se trouve que c’est une école à majorité de meufs et qu’il dit n’importe dessus…).

    Bref, le milieu des prix littéraires et moi, manifestement, on n’est pas très raccord…

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    #201079
    Schrö-dinger
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    J’ai lu Les Nageurs de la nuit de Tomasz Jedrowski et j’ai été un peu déçu de ne pas tant aimer … En 1980 dans la Pologne communiste (et pas franchement tolérante), Ludwik et Janusz se rencontrent et tombent amoureux. A travers les souvenirs de Ludwik, on va suivre l’évolution de leur relation.

    Cela avait tout pour me plaire et je n’ai pas été autant emporté que je l’aurai voulu. C’est trop court (200 pages et quelques), je ne me suis pas vraiment attaché aux deux personnages et je n’ai pas trop accroché à la plume.

    Je retiens quand même le fond, les désirs naissants et cet amour impossible qui m’ont touché par moment.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #201179
    Nymphadora
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    Vision aveugle, de Peter Watts

    J’ai lu ce livre dans le cadre du prix des lecteurs imaginaire du Livre de Poche 2024. Je vous avoue que je partais un peu craintive : la hard SF, avec moi, ça passe ou ça casse (et mes dernières lectures en la matière, La Nuit du Faune de Lucazeau, et le Problème à trois corps de Liu Cixin ça a cassé très fort xD). Avec ce roman qui a la réputation d’être très difficile d’accès, j’étais assez inquiète… mais figurez vous que j’ai plutôt apprécié l’aventure ! Je n’ai donc pas un soucis avec la hard-SF, juste avec certains titres pour lesquels je ne comprends pas la hype ^^

    Pour faire simple (mais ce n’est pas faire honneur au roman qui est assez indescriptible) : après un contact étrange de la part d’une civilisation extraterrestre, un équipage part à la rencontre de cette nouvelle civilisation. Ce livre est très très bizarre : on côtoie des vampires (oui), c’est dans le futur et les humains sont augmentés (notre héros est notamment privé d’une partie de son cerveau et ne ressent pas du tout le émotions comme un humain « classique »), voire certains vivent plus ou moins dans le cloud. Vraiment, il y a un nombre d’idées à la minute assez impressionnant et, contrairement à certains bouquins qui essayent, via du jargon scientifique, de cacher la simplicité basique de leur histoire et de leurs personnages, là cette altérité est présente du début à la fin, et fait toute la force du roman. On va rencontrer des extraterrestres, mais on ne peut pas appliquer la logique humaine à leur comportement, ils sont autres (ce qui est à mes yeux un énorme plus : je n’en peux plus de ces récits où l’extraterrestre n’est qu’un petit homme vert. Si c’est pour que les aliens soient des humains d’une autre culture, pas la peine de partir pour l’espace, reste sur Terre, ça sera plus crédible !). Notre personnage principal, et les personnages qu’il côtoie, sont également différents, et ce n’est pas juste un gimmick d’écriture, ils nous sont, malgré un récit à la première personne, totalement étrangers dans leurs pensées et réactions.

    Du coup le livre est très particulier. Il y a plein de moments où je me laissais flotter, et où honnêtement je ne comprenais rien et surtout étais incapable de visualiser ce qui était décrit. Mais en même temps, l’intrigue est limpide, les dialogues ne sont pas nébuleux… C’est étonnant, c’est vraiment un mélange très déstabilisant. Et au milieu de ça, on se pose plein de question sur la conscience, sur les relations humaines.

    Bref, un livre vraiment bizarre. Mais qui m’a plutôt plu et pour lequel je salue l’expérience de lecture.

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    #201277
    FeyGirl
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    Superméchant débutant, de John Scalzi

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2024 en VF (Starter Villain, 2023 en VO).

    États-Unis, de nos jours : Charlie est un raté. Ancien journaliste au chômage et divorcé, il vivote dans la maison de son père décédé dont il a l’usufruit. Il rêve de racheter le pub de la ville, mais n’en a pas les moyens : son salaire de professeur assistant au collège ne lui permet pas de payer les factures. Ses seuls compagnons sont son chat, Héra, et le chaton Perséphone qu’il vient de recueillir.

    Un jour, son oncle Jack — le frère de sa mère — meurt. Oncle qu’il n’a pas vu depuis ses 5 ans, et qui avait fait fortune dans la gestion de parkings. Une femme, Morrison, vient demander à Jack d’assister aux obsèques, en échange il aura de l’aide pour racheter le pub. Il se rend aux funérailles. Funérailles où les couronnes mortuaires sont livrées avec des insultes et où les invités cherchent à vérifier que l’oncle est bien mort, quitte à poignarder le cadavre ou lui injecter du poison. Sur le chemin du retour, sa maison explose.

    Et à partir de ce moment, Charles va vivre des aventures « à la James Bond », mais dans le milieu des « méchants ». Les « méchants » vendent des « services » aux gouvernements, tous illégaux. Et son chat Héra n’est pas un simple chat, mais un chat génétiquement modifié, à l’intelligence développée. Héra est pince-sans-rire, alors que Charles ne manque pas d’ironie. Et il en faut, de l’ironie, quand il se retrouve à négocier avec des dauphins génétiquement modifiés et intelligents, mais grincheux et insultants.

    C’est le premier roman que je lis de John Scalzi, et j’ai passé de très bons moments. Des dialogues m’ont fait beaucoup rire. Certains passages sont une succession d’humour noir, de bons mots, d’ironie cinglante, et on sent que l’auteur s’est amusé à les écrire : c’est parfois jubilatoire. Charles navigue dans un monde de l’ombre, les superméchants sont rivaux entre eux, s’espionnent, s’allient et s’entretuent, à coup de technologie avancée et d’entourloupes. Et Charles, ex-journaliste au chômage, doit apprendre à devenir un superméchant.

    L’aspect « science-fiction » réside surtout dans les animaux génétiquement modifiés et intelligents. On est ici surtout dans une parodie de James Bond, mais uniquement du côté des superméchants. D’ailleurs, Spectre est cité comme référence : imaginez-vous au cœur de cette organisation, alors que ses membres se tirent dans les pattes sans grande finesse.

    Certes, la fin ne m’a pas beaucoup surprise, mais il n’est reste pas moins une très bonne lecture pour le divertissement.

    #201281
    Nymphadora
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    Confluence, tome 1 : Ce qui naît des abysses, de Sylvie Poulain

    Dans un futur plus ou moins proche, les humains vivent sous l’eau. Une étrange communauté que l’on croyait disparue, Providence, a donné récemment signe de vie, et des tensions entre les différentes forces politiques éclatent. Les soldats d’Atlantis attaquent. S’en suit une grande aventure où l’on va suivre l’équipage d’un sous-marin au milieu des conflits politiques et une mystérieuse habitante de Providence.

    Un roman de SF qui a tous les codes du space-opéra… mais c’est sous l’eau ! J’ai beaucoup aimé cette aventure, et cet angle assez inédit. L’écriture est enlevée, on s’attache assez vite aux personnages et on se fascine pour les bonnes idées que l’on trouve généralement plus dans l’espace, mais qui, ici, transposées aux abysses, donnent un vent de fraîcheur bienvenu. Au programme, des réflexions sur l’humanité, sur l’intelligence, et notre rapport aux autres, avec des IA menteuses, des symbiotes qui créent une conscience collective… et plein d’autres chouettes thèmes bien amenés.

    C’est donc une réussite que ce titre, qui en plus a la spécificité d’être un roman de pure SF francophone écrit par une femme : ça n’arrive finalement que très peu, et c’est bien dommage quand on voit le super résultat !

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    #201408
    Schrö-dinger
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    Deux lectures sympas sans pluuuus :

    Noir de Caroline Carton. Une découverte lors d’un vide grenier va apporter d’étranges facultés à Vinnie, mais également créer une forte dépendance à quelque chose de noir, très noir. J’en avais entendu beaucoup de bien donc forcément cela créé des attentes, et malheureusement elles n’ont pas complètement été comblées.

    C’était assez original dans la structure, avec un récit entrecoupé de nouvelles qui ont, peut-être …, un lien avec l’histoire principale. Ces nouvelles sont ce que j’ai préféré, car elles sont très différentes les unes des autres, et certaines m’ont beaucoup plu. Le récit principal, en revanche, est lui pas si original que ça et ne m’a pas passionné.

    Content d’avoir testé.

     

    Dans un style tout à fait différent, Le loup des Cordeliers d’Henri Loevenbruck, premier tome de la série des enquêtes de Gabriel Joly, ce dernier étant un jeune provincial qui débarque à Paris en 1789 pour devenir journaliste (on dirait presque Illusions Perdues de Balzac). Sauf qu’en 1789, il va s’en passer des choses, notamment une série de meurtre commis par un mystérieux justicier qui vole au secours de femmes en détresse et tue ceux qui les menacent. C’est un peu BEAUCOUP et tout le livre est comme ça, j’ai eu du mal à croire à cette enquête policière qui sé déroule en même temps que la révolution française, l’auteur veut tout nous raconter et cela ne marche pas toujours. Dans le genre, je préfère Ken Follett.

    J’ai bien aimé le protagoniste (même si on ne peut pas dire que cela soit très original) et son enquête, mais elle avance très lentement parce qu’il y a beaucoup de chapitres consacréés à la révolution et la fin abrupte est très frustrante. Je lirai la suite pour continuer à me faire un avis.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #201445
    FeyGirl
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    Le dragon blanc (la ballade de Pern, Tome 12), d’Anne McCaffrey

    (tome 5 dans l’ordre d’écriture)
    Genre : Science-Fantasy.
    Première édition : 1989 en VF (The White Dragon, 1978 en VO).

    Je continue cette saga dans l’ordre d’écriture, différente de l’ordre chronologique.

    Planète Pern : nous retrouvons Jaxom, que nous avions laissé adolescent, à l’orée de l’âge adulte. Son dragon Ruth, considéré comme « avorton », est né petit, fragile et blanc, alors que les dragons sont des bêtes majestueuses, de couleur dorée (les reines), bronze, brune, verte ou bleue. Mais Ruth, dont tout le monde pensait qu’il mourrait jeune, a grandi et forci, tout en restant un dragon minuscule parmi ses congénères.

    Jaxom, quant à lui, est entre deux eaux : héritier d’un Fort, il est destiné à être un Seigneur. Mais comme il a reçu accidentellement « l’empreinte » d’un dragon, il devrait être formé pour devenir chevalier-dragon et faire partie de cette caste si particulière qui défend Pern contre les Fils (les filaments destructeurs qui tombent sur la planète à intervalles réguliers et que les dragons éliminent par le feu). Or, dans le monde de Pern, on ne peut pas être Seigneur et Chevalier-dragon, ces deux situations sont bien distinctes. Aussi, le Régent du Fort de Ruatha a formé Jaxom pour qu’il puisse devenir un Seigneur compétent, et surtout il a étouffé les velléités de liberté du garçon afin que jamais il n’ait envie de devenir Chevalier.

    Mais Jaxom est devenu un jeune homme qui, s’il est respectueux du Régent, décide de prendre son propre chemin. Il va vivre des aventures, avoir un impact sur la situation politique de Pern, et contribuer à la meilleure connaissance de la planète. Grâce à son lien très fort avec son dragon Ruth, dragon qui lui-même a des liens exceptionnels avec les petits lézards de feu, il trouvera sa voie au milieu de considérations politiques antagonistes.

    Autour de Jaxom évoluent la plupart des autres personnages rencontrés précédemment, et c’est un plaisir d’en revoir certains. Cependant, l’atmosphère reste « gentillette » : hormis quelques ennemis très caractérisés, les Pernais collaborent volontiers les uns avec les autres, quels que soient leurs rangs. Tout le monde s’apprécie et tout le monde est aimable, si on met à part les Anciens traditionnalistes. Ça nuit singulièrement à la crédibilité de la société décrite si on se place dans une saga adulte. Par contre, ça correspondrait bien à des romans jeunesse. Mais ce qui ne cadre pas avec un roman jeunesse, c’est comment Jaxom vit ses premières amours. On le voit clairement profiter d’une jeune fille du Fort avant de la laisser tomber sans remords pour une femme qui est son égale sociale (j’ai grincé des dents).

    Surtout, ce roman a un énorme défaut, déjà remarqué dans le tome précédent, mais qui ici est plus flagrant : une mauvaise narration. Certains événements sont expédiés en une phrase, certaines séquences défilent à toute vitesse. J’ai parfois eu l’impression de lire un brouillon, où il manquerait des transitions, des respirations, des descriptions d’actions. Je me suis même demandé si des paragraphes n’avaient pas été coupés lors de la traduction (mais je n’ai pas la VO pour m’en assurer). Alors que l’histoire est intéressante, entre les aventures des personnages et la découverte du passé de la planète, j’ai été frustrée par une écriture qui n’est pas au niveau de ce qu’on attend d’une célèbre saga de célèbre.

    Je lirai quand même la suite, par curiosité, en espérant que l’auteure corrige avec le temps ce défaut.

    #201447
    DNDM
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    Concernant la traduction de la ballade de Pern, une rapide recherche sur Simone Hilling, la traductrice, m’a mené à cet article intitulé « L’aventure éditoriale rocambolesque de la Roue du Temps en français », et ce n’est guère rassurant, surtout dans le cadre d’un combo Simone Hilling/Pocket comme c’est plus ou moins le cas ici.

    En gros, la version Simone Hilling  – Fleuve Noir (dont la société mère est Pocket) de la Roue du Temps était si mauvaise (aussi bien pour des questions de langage que pour des questions de respect du texte originel et du lore) que les fans francophones ont fait une pétition à destination de l’éditeur.

    En contrepoint, la traductrice a eu le Prix Jacques Chambon de la traduction en 1996 pour La Chute des fils par Anne McCaffrey.

    Mais bon, une traduction de SF de 1989… Les attentes des fans n’étaient sûrement pas les mêmes qu’aujourd’hui, et les conditions de travail étaient peut-être très mauvaises. Sans parler de contraintes éditoriales parfois aberrantes. J’ai entendu une histoire comme quoi, fut un temps, une collection de romans policiers coupait allégrement les textes traduits (parfois des chapitres entiers) afin que tous ses romans aient quasiment la même taille.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #201448
    R.Graymarch
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    2e incohérence de  la liste

    pp. 16 et 19: « Gray agent » est traduit par agent gris alors que précédemment la traduction aurait donné agent des Grises.

    Déjà repéré en 2007

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #201450
    FeyGirl
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    Mais bon, une traduction de SF de 1989… Les attentes des fans n’étaient sûrement pas les mêmes qu’aujourd’hui, et les conditions de travail étaient peut-être très mauvaises. Sans parler de contraintes éditoriales parfois aberrantes. J’ai entendu une histoire comme quoi, fut un temps, une collection de romans policiers coupait allégrement les textes traduits (parfois des chapitres entiers) afin que tous ses romans aient quasiment la même taille.

    Je ne sais pas pour les romans policiers, mais je te confirme que le phénomène est (très) connu pour les romans de science-fiction et fantasy dans les années 1970, dans certaines collections en format poche qui voulaient avoir le même nombre de pages. Même Philip K. Dick en a été victime !

    C’est connaissant cela que j’ai émis cette hypothèse pour ce roman ^^

    La saga à succès Outlander a aussi vu ses premiers tomes charcutés en VF, et on est ici dans les années 1990.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 5 mois et 4 semaines par FeyGirl.
    #201517
    Frère du Khan
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    Une des choses que je reproche le plus à la série Game of Thrones, c’est d’avoir durant un temps quasi-systématiser l’usage du récit choral dans les séries dites de prestige. Or un choral, c’est une méthode de construction du récit très difficile à tenir. Pour ne pas perdre le lectorat qui n’est pas un nerd, cela demande de faire des rappels constants qui transforment les premiers épisodes d’une saison en long résumé introductif, et en filon inespéré pour une presse en mal d’articles qui a rapidement compris qu’une infographie permettait de générer des vues sans fournir un effort conséquent, vu qu’il existe un wiki à piller.

    Et pourtant, je viens d’avoir un coup de cœur pour les Proies, de Thomas Cullinan, un récit choral psychologique diablement pervers. Nous sommes au cours de la guerre de Sécession, dans un pensionnat de jeunes filles remplie des quelques Southern Belles ou Belles du Sud qui n’ont pu fuir à l’approche des combats. Une unité de lieu et un dispositif qui va permettre d’analyser en profondeur le comportement de cinq écolières, deux professeurs – les sœurs Farnsworth – et une esclave domestique avec des intérêts souvent divergent. Ces différences, elles vont éclater quand une des plus jeunes, Amelia, découvre un caporal unioniste blessé et décide de le ramener à la pension.

    Au cours du challenge, j’ai choisi ce récit pour gagner la catégorie de l’héroïne débrouillarde. Cela pourrait faire soulever un sourcil à quiconque a vu l’adaptation cinématographique de 1971 tant le scénario ressemble à un mauvais porno. Des pensionnaires vont tomber sous le charme du jeune officier irlandais, ce qui rend la situation d’autant plus malsaine qu’elles sont mineures. Il est intéressant de noter qu’il y a déjà eu deux adaptations des Proies. Dans l’une, le rôle est tenu par Clint Eastwood, dans l’autre par le falot Colin Farrell : deux acteurs qui ne portent ni la même stature, ni le même physique et ne jouent pas exactement le même type de personnage. Cela démontre pourtant une hypothèse intéressante : qui que soit l’homme, les événements auraient été les mêmes.

    Il y a décidément quelque chose de pourri dans les États du Sud. Nous sommes en pénurie et les sœurs dirigeant l’établissement ont tendance à être très inégalitaire dans les portions. Le statut social compte beaucoup dans cette école, avec une importance particulière sur qui est fréquentable et qui ne l’est pas. La Noble du Sud désargentée ou la fille d’un contrebandier nouvellement fortuné grâce au blocus ? Qu’en est-il des enfants dont la mère se fait entretenir pour subvenir à leurs besoins ? À celle qui est catholique ou pire, celle qui est métisse ? D’autant que les sœurs semblent aussi avoir quelques troubles, l’une avec l’alcool, l’autre avec son frère décédé.

    Cependant, nous sommes face à des protagonistes avec beaucoup plus de ressources qu’on ne nous le présente de prime abord. D’abord, grâce à leur éducation, mais aussi par des aptitudes apprises par temps de guerre, elles deviennent artisanes, cueilleuses, chasseresses, couturières, mais aussi ingénieures, cambrioleuses ou chirurgiennes. Et quand l’adversité arrive, une étrange sororité les réunit, jusqu’à nous faire douter de qui sont les proies.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 5 mois et 3 semaines par FeyGirl. Raison: ajout du nom de l'auteur

    Ke-mo Sah-bee

    #201668
    Nymphadora
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    Le Pacte de sang, de Clément Bouhélier

    Deux temporalités… Au Moyen-âge, on rencontre Olivier, chevalier de Du Guesclin, qui se dirige vers un mystérieux château. De nos jour, sur une route peu fréquentée, on retrouve une jeune fille pleine de sang et très choquée. Petit à petit on va découvrir ce qui lui est arrivé.

    Entre le thriller, et le roman d’horreur, façon souricière monstrueuse, ce roman m’a pas mal plu. Si la partie médiévale m’a semblé traîner un peu en longueur, j’ai été happée par l’intrigue contemporaine et voulais savoir le fin mot de l’histoire. Lisant très peu d’horreur, je ne saurais parler de l’originalité de l’intrigue, mais en tous cas, le contexte a marché sur moi, sans pour autant que ça soit trop « glauque » et graphique pour mes goûts de chochotte ^^ Au final, j’ai passé un chouette moment avec le roman (dont la partie la plus faible est, m’a-t-il semblé, la préface qui est d’une banalité assez navrante et n’élève pas le roman). Je ne suis pas sûre qu’il me restera longtemps en mémoire, mais il était divertissant et, mine de rien, la plume était très chouette. Je pense lire d’autres romans de l’auteur.

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    #201685
    Schrö-dinger
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    Mes dernières lectures, assez variées :

    Dolores Claiborne de Stephen King : Un roman qui prend la forme d’un long monologue, le témoignage d’une femme, Dolores Claiborne, au commissariat où elle est interrogée dans le cadre de la mort suspecte de la riche dame pour qui elle travaillait. C’était une lecture assez marquante, ici pas d’horreur fantastique mais horreur tout de même avec un récit puissant de violences conjuguales, de résilience, d’émancipation. Dolores Claiborne est un très bon personnage et Vera Donovan vaut le détour également.

    Albertine disparue, tome 6 d’A la recherche du temps perdu de Marcel Proust : vraiment pas mon tome préféré, qui traite des thèmes de l’amour, de la séparation, le deuil, etc. qui sont des thèmes intéressants mais il faut supporter un narrateur que j’ai trouvé vraiment imbuvable, parce que jaloux, dérangé, obsédé par l’homosexualité d’Albertine. Ca finit par tourner en rond et je me suis ennuyé. Comme toujours, certaines phrases de Proust marquent et permettent de s’accrocher un peu.

    Certes, ce coup au coeur, on s’était promis de l’éviter, on s’était dit qu’on se quitterait bien. Mais il est enfin vraiment rare qu’on se quitte bien, car si on était bien on ne se quitterait pas.

    Plus qu’un tome et j’aurai terminé cette épopée !

    Ring de Koji Suzuki, premier tome d’une trilogie, qui a été adaptée au cinéma à plusieurs reprises (d’abord au Japon puis aux Etats-Unis), l’histoire d’une cassette vidéo qui condamne à la mort quiconque la regarde. Un journaliste mène l’enquête sur des morts suspectes et va se retrouver confronté à cette cassette. Une lecture sympathique mais pas forcément très marquante, notamment sur le volet horrifique et j’ai trouvé que c’était un peu plat. Les tomes suivants ont l’air un peu différents alors je vais continuer ma lecture.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #201689
    Aerolys
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    Ring de Koji Suzuki, premier tome d’une trilogie, qui a été adaptée au cinéma à plusieurs reprises (d’abord au Japon puis aux Etats-Unis), l’histoire d’une cassette vidéo qui condamne à la mort quiconque la regarde. Un journaliste mène l’enquête sur des morts suspectes et va se retrouver confronté à cette cassette. Une lecture sympathique mais pas forcément très marquante, notamment sur le volet horrifique et j’ai trouvé que c’était un peu plat. Les tomes suivants ont l’air un peu différents alors je vais continuer ma lecture.

    C’est une série de livres qui me tente beaucoup. J’attendrais ton avis final sur la trilogie pour me décider de me lancer ou non. ^^

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #201701
    Lapin rouge
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    Albertine disparue, tome 6 d’A la recherche du temps perdu de Marcel Proust : vraiment pas mon tome préféré, qui traite des thèmes de l’amour, de la séparation, le deuil, etc. qui sont des thèmes intéressants mais il faut supporter un narrateur que j’ai trouvé vraiment imbuvable, parce que jaloux, dérangé, obsédé par l’homosexualité d’Albertine. Ca finit par tourner en rond et je me suis ennuyé. Comme toujours, certaines phrases de Proust marquent et permettent de s’accrocher un peu.

    J’avais trouvé ce tome tout de même moins obsessionnel que le précédent, « La Prisonnière », qui explore et dissèque le sentiment de jalousie sous toutes ses coutures. Dans « Albertine disparue », on est plutôt en effet dans le deuil et l’oubli. Mais il y a aussi de très beaux passages sur Venise, et des évolutions assez étonnantes d’anciens personnages qu’on voit revenir (Gilberte, Saint-Loup). Je pense que le dernier tome devrait te plaire.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #201840
    FeyGirl
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    Au champ du déshonneur (Honor Harrington, Tome 4), de David Weber

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2001 en VF (Field of Dishonor, 1994 en VO).

    C’est avec un grand plaisir que je retrouve Honor Harrington, cette officier militaire d’exception du Royaume stellaire de Manticore. Tacticienne hors pair, elle a déjà remporté plusieurs batailles spatiales désespérées. Sur Manticore, elle est récompensée par un nouveau grade et un nouveau commandement. Dans ce royaume fortement inspiré de l’Angleterre du XIXe siècle, elle devient très riche grâce à sa part des prises de guerre qui reviennent aux équipages (ici, des vaisseaux spatiaux fort coûteux). En parallèle, sa récente noblesse la gêne, elle qui est fille de franc tenancier : Honor connaît bien mieux l’aristocratie depuis qu’elle s’y frotte dans la Flotte Spatiale et elle a été témoin du mauvais comportement de certains. Avant tout, Honor ne goûte pas à la politique, alors qu’elle a un siège qui l’attend à la Chambre des Lords. Son talent, c’est l’armée.

    On pourrait croire que tout va bien pour elle. Mais son vieil ennemi, Pavel Young, va tout bouleverser. Après sa désertion lors de la bataille de Hancock, il doit être jugé par un tribunal militaire.

    L’auteur nous plonge dans les arcanes de la politique de Manticore, les différents courants politiques qui s’affrontent, pas toujours dans l’intérêt du royaume, et les compromissions nécessaires aux équilibres en place.

    Jeux de pouvoirs, influences, honneur et déshonneur, manipulations en sous-main ; tout y passe, dans une monarchie parlementaire à l’équilibre fragile et au bord de la guerre avec Havre. Car si Havre a tenté, depuis les tomes précédents, de conquérir des systèmes planétaires, une guerre ouverte se prépare. Et Havre, cet ennemi séculaire, est aux prises avec un coup d’État interne qui l’affaiblit momentanément (pour mémoire, Havre est inspiré de la France postrévolutionnaire, et le parti venant de prendre le pouvoir s’appelle… Comité de Salut Public, dirigé par un certain Robert S. Pierre. Comité de Salut Public qui élimine des officiers expérimentés à la veille d’une guerre, référence évidente à Staline). Le moment devrait être idéal pour Manticore, mais même la Reine ne peut forcer son parlement ; parlement dont une partie significative est aveugle aux dangers du Havre et en proie à des luttes d’influence.

    Les personnages secondaires font partie des points forts de ce tome : nombreux, bien brossés, crédibles, ils ajoutent une richesse humaine à cet univers.

    Dans ce tome, pas de batailles spatiales spectaculaires, mais de sombres complots dans l’ombre, et des duels ! Et oui, nous sommes bien dans un royaume ressemblant à l’Angleterre du XIXe siècle. Prenant, intense, le récit se lit d’une traite.

    Honor va vivre des bouleversements qui vont la meurtrir, lui faire prendre des décisions radicales, montrer une face moins lumineuse de son personnage, tout en gardant sa droiture.

    Je suis très curieuse de connaître la suite de sa saga.

    #201855
    Fitz
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    Au champ du déshonneur (Honor Harrington, Tome 4), de David Weber Genre : Science-Fiction. Première édition : 2001 en VF (Field of Dishonor, 1994 en VO). C’est avec un grand plaisir que je retrouve Honor Harrington, cette officier militaire d’exception du Royaume stellaire de Manticore. Tacticienne hors pair, elle a déjà remporté plusieurs batailles spatiales désespérées. Sur Manticore, elle est récompensée par un nouveau grade et un nouveau commandement. Dans ce royaume fortement inspiré de l’Angleterre du XIXe siècle, elle devient très riche grâce à sa part des prises de guerre qui reviennent aux équipages (ici, des vaisseaux spatiaux fort coûteux). En parallèle, sa récente noblesse la gêne, elle qui est fille de franc tenancier : Honor connaît bien mieux l’aristocratie depuis qu’elle s’y frotte dans la Flotte Spatiale et elle a été témoin du mauvais comportement de certains. Avant tout, Honor ne goûte pas à la politique, alors qu’elle a un siège qui l’attend à la Chambre des Lords. Son talent, c’est l’armée. On pourrait croire que tout va bien pour elle. Mais son vieil ennemi, Pavel Young, va tout bouleverser. Après sa désertion lors de la bataille de Hancock, il doit être jugé par un tribunal militaire. L’auteur nous plonge dans les arcanes de la politique de Manticore, les différents courants politiques qui s’affrontent, pas toujours dans l’intérêt du royaume, et les compromissions nécessaires aux équilibres en place. Jeux de pouvoirs, influences, honneur et déshonneur, manipulations en sous-main ; tout y passe, dans une monarchie parlementaire à l’équilibre fragile et au bord de la guerre avec Havre. Car si Havre a tenté, depuis les tomes précédents, de conquérir des systèmes planétaires, une guerre ouverte se prépare. Et Havre, cet ennemi séculaire, est aux prises avec un coup d’État interne qui l’affaiblit momentanément (pour mémoire, Havre est inspiré de la France postrévolutionnaire, et le parti venant de prendre le pouvoir s’appelle… Comité de Salut Public, dirigé par un certain Robert S. Pierre. Comité de Salut Public qui élimine des officiers expérimentés à la veille d’une guerre, référence évidente à Staline). Le moment devrait être idéal pour Manticore, mais même la Reine ne peut forcer son parlement ; parlement dont une partie significative est aveugle aux dangers du Havre et en proie à des luttes d’influence. Les personnages secondaires font partie des points forts de ce tome : nombreux, bien brossés, crédibles, ils ajoutent une richesse humaine à cet univers. Dans ce tome, pas de batailles spatiales spectaculaires, mais de sombres complots dans l’ombre, et des duels ! Et oui, nous sommes bien dans un royaume ressemblant à l’Angleterre du XIXe siècle. Prenant, intense, le récit se lit d’une traite. Honor va vivre des bouleversements qui vont la meurtrir, lui faire prendre des décisions radicales, montrer une face moins lumineuse de son personnage, tout en gardant sa droiture. Je suis très curieuse de connaître la suite de sa saga.

    C’est à peu près le souvenir que je garde de ce livre. Le tome 5 est mon favori de la saga (parmi les six que j’ai lu en tout cas), hâte de lire ton avis dessus. Ca fait un an que j’ai lu le tome 6 d’ailleurs, il faut vraiment que je m’y remette, mais j’ai tellement de lectures intéressantes pour le moment…

    #201864
    FeyGirl
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    C’est à peu près le souvenir que je garde de ce livre. Le tome 5 est mon favori de la saga (parmi les six que j’ai lu en tout cas), hâte de lire ton avis dessus.

    Je l’ai déjà lu (je suis en retard de chronique).

    Ce que j’en ai pensé ? Eh bien, j’ai toujours envie de continuer à lire cette saga ^^

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