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- Ce sujet contient 876 réponses, 85 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Jon, le il y a 2 semaines et 3 jours.
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28 mai 2024 à 16 h 27 min #201898Jon
- Pas Trouillard
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The Peripheral, de William Gibson ; adapté sur Prime fin 2022.
De la SF/dystopie/post-apo, dans laquelle deux timelines (l’une qu’on peut estimer à dans une quinzaine d’années, l’autre soixante-dix ans plus tard) se croisent grâce à « la technologie », qui permet à deux petits groupes dans chaque timeline d’interagir entre eux.
Difficile de résumer plus en profondeur le scénario, pas parce que j’ai peur de spoiler, mais plutôt parce qu’il ne se passe pas grand chose de pertinent/intéressant. Il y a vaguement une enquête dans la timeline future, et vaguement des tentatives d’assassinat dans la timeline « moins future », mais les enjeux m’ont paru négligeables et artificiels, avec des raisons très obscures et tordues pour exister, et très peu de logique et de justifications dans les actions des personnages. Pour ne pas aider, les personnages principaux m’ont semblé complètement passifs / victimes des événements, d’autres personnages très intelligents et très au courant et très secrets leur disent de faire ci ou ça, et ils s’exécutent docilement – ce qui ne m’intéresse guère.
Quant au style, j’ai eu énormément de mal ; déjà, j’ai trouvé ça très compliqué, j’ai eu beaucoup de mal à visualiser quoi que ce soit, à comprendre ce qu’il se passait par moments (ce qui ne m’a peut-être pas aidé à accrocher aux enjeux…) ; avec beaucoup de dialogues qui m’ont semblé sans queue ni tête, sautant du coq à l’âne, les personnages ne semblant pas se répondre mutuellement – à tel point que je me suis demandé parfois s’il ne manquait pas des lignes dans mon epub… Et paradoxalement, en contrepoint de ça, j’ai trouvé le style extrêmement détaillé (trop, donc), avec des descriptions minutieuses de chaque étape de chaque action ; par exemple, il y a un passage dans lequel quatre personnages montent en voiture. L’auteur nous dit donc : « Machin ouvrit la portière avant, puis ouvrit la portière arrière gauche, truc rentra, il ferma la portière, puis il ouvrit la portière arrière droite, bidule monta, il ferma la portière. Trucmuche ouvrit la portière avant droite et monta. Machin lui referma la portière, puis fit le tour de la voiture, monta, ferma sa portière. » Comment dire que ça me parait inutile, et qu’à la longue c’est un peu lassant… 9_9
Bref, je n’ai pas aimé :p3 juin 2024 à 13 h 43 min #202156FeyGirl- Fléau des Autres
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Pavillon de l’exil (Honor Harrington, Tome 5), de David Weber
Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2002 en VF (Flag in Exile, 1995 en VO) .Peu de temps après le tome précédent, Honor Harrington, femme officier d’exception du Royaume Stellaire de Manticore, s’occupe de son domaine sur la planète Grayson et fait le deuil de son compagnon.
Suspendue pour des raisons politiques de la flotte navale de Manticore (bon, c’est vrai, elle a abattu un lord au cours d’un duel), Honor apprend à être un Seigneur (une Seigneure ?) sur la planète Grayson dont les traditions sont férocement misogynes. Le Protecteur Benjamin l’a honorée en lui octroyant un fief, pour la remercier d’avoir sauvé la planète lors d’une attaque de grande ampleur de la République du Havre, le vieil ennemi de Manticore. En réalité, Benjamin souhaite voir la société graysionnienne évoluer vers la modernité et l’émancipation des femmes à l’image de Manticore, et il espère qu’Honor y contribue.
David Weber n’évite pas toujours des passages « racontés » pour exposer les situations politiques et historiques (en référence au show don’t tell, qui invite les auteurs à montrer plutôt qu’à résumer un élément clé), et appuie en approfondissant plusieurs fois les pensées de ses personnages, déjà expliqués au chapitre précédent. C’est dommage, car ça ajoute des lourdeurs et des longueurs dont il aurait pu se passer, même si c’est le seul défaut qui m’a ennuyé.
Mais heureusement, vers la moitié du tome, les actions arrivent en rafale, et ça déménage !
Plusieurs intrigues avancent en parallèle dans ce tome : une conspiration de fondamentalistes religieux sur Grayson, qui refusent l’évolution désirée par le Protecteur Benjamin et veulent atteindre Honor pour détruire tout espoir de progrès. J’ai trouvé que c’était un des meilleurs moments du roman, très prenant, avec des soubresauts et des retournements de situation palpitants. Les personnages secondaires sont nombreux et donnent une richesse à cet arc narratif, avec des plans dans les plans qui s’enchaînent en une logique implacable.
En parallèle, la République du Havre (l’ennemi de Manticore et par ricochet de Grayson) met en œuvre une attaque massive où la planète Grayson — et donc Honor — sera un théâtre des opérations majeur. République du Havre inspirée de la France postrévolutionnaire, où les purges ont sabré les officiers expérimentés et où des commissaires politiques accompagnent et surveillent les commandants récemment promus, au grand dam de ces derniers. Si les nouveaux officiers échouent, ils seront éliminés (tout ceci vous rappelle quelque chose ?). Havre a besoin de conquêtes pour faire vivre sa population : on est dans une fuite en avant d’un État qui ne sait plus produire de ressources et va piller ses voisins.
N’oublions pas que nous sommes dans de la « science-fiction militaire ». Plus le récit avance, plus l’auteur nous régale de combats palpitants, fortement inspirés des batailles navales, où tout compte : les tactiques, le matériel, les différences de technologies et de stratégies entre les camps (Manticore a une technologie supérieure, Havre a plus de vaisseaux et de soldats), le minutage précis des opérations, et le facteur humain. L’auteur y déploie une mécanique redoutable, avec plusieurs tiroirs liés les uns aux autres. La complexité du champ de bataille, les situations désespérées et la tension font qu’on ne lâche pas le livre dans sa deuxième moitié.
Hâte de lire la suite !
3 juin 2024 à 15 h 04 min #202161Schrö-dinger- Pas Trouillard
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Les secrets de la femme de ménage de Freida McFadden
Après La Femme de ménage, place à cette suite, où l’on retrouve Millie pour un nouveau poste de femme de ménage dans un foyer sain et parfaitement normal, dans lequel elle va s’épanouir ! Fin de l’histoire. Non bon évidemment cela ne va pas se passer comme prévu. On pourrait s’attendre à ce qu’il n’y ait pas de surprise, on sait qu’on va se faire avoir donc on essaye d’avoir un coup d’avance mais pour ma part je n’avais rien anticipé et je me suis bien fait avoir. Cela manque de crédibilité mais c’est pas grave.
Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)
4 juin 2024 à 16 h 12 min #202202Jon- Pas Trouillard
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Yumi and the nightmare painter, le troisième « secret project » de Sanderson.
On est de nouveau dans le Cosmere, de nouveau avec Hoid en narrateur (donc quelqu’un de très « Cosmere-aware », qui va ponctuellement faire des références à des sujets globaux plus ou moins décorrélés de l’histoire principale. Personnellement j’aime beaucoup car ça vient ajouter du lore et des éléments de compréhension, mais c’est toujours dur de se rendre compte de ce que ça peut rendre pour un lectorat moins « assidu » ^^) ; mais cette fois, on change encore de style, avec un schéma de base correspondant à une situation de teen-romance « classique », de type échange d’âmes entre jeunes gens dont les vies n’ont rien à voir. C’est rare que Sanderson fasse de la romance, donc c’était marrant :p
Après, évidemment, on est quand même dans le Cosmere, donc on découvre un nouvel univers ; ici, on a d’un côté Yumi, qui vit dans un monde « type médiéval » où le sol est très chaud (donc par exemple les plantes flottent en journée pour échapper à la chaleur), et dont le métier est d’être une élue sacrée qui attire les esprits en empilant des cailloux (en gros) : et Nikaro, qui vit dans un monde « type moderne » recouvert d’un brouillard d’ombres dont s’échappent des cauchemars, et dont le métier est de les peindre pour les faire s’évaporer. Suite à un événement mystérieux, leurs âmes se retrouvent liées, et ils vivent en alternance les journées dans le corps l’un de l’autre.
Une grande partie de l’intrigue est bien moins « intense » que d’habitude dans Sanderson, avec la découverte mutuelle de ces deux individus aux personnalités opposées malgré des points communs transverses, c’est à la fois chill et mignon. Je trouve toujours que Sanderson est très bon sur ses développements de personnages, et ça marche encore une fois avec Yumi et Nikaro, et leurs évolutions respectives.
Un léger bémol sur « l’explication », qui m’a parue moins fluide et logique que d’habitude, il a fallu un peu plus se concentrer et consciemment accepter la cohérence, mais ça reste une très bonne lecture, ça se lit toujours aussi bien, très agréable, et très mignonne à la fois 🙂
Et j’ajoute que le livre est un très bel objet, parsemé de très beaux dessins ❤️15 juin 2024 à 23 h 29 min #202673Schrö-dinger- Pas Trouillard
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Deux lectures Young Adult :
Noblesse oblige de Maiwenn Alix : Une uchronie où la France du 21ème siècle est encore une monarchie, et où le peuple se divertit avec l’émission de téléréalité « Noblesse oblige » – sorte de Bachelor où de jeunes roturières sont amenées à Versailles pour avoir des rencards avec les hommes les plus en vue de la Cour. On va suivre Gabrielle, qui est en fait antiroyaliste (mais nan !!), dans cette émission. Vous pensez que j’en ai trop dit ? Détrompez vous, il se passe encore plus de choses. C’est un peu le problème, l’autrice a beaucoup d’idées, mais on frôle l’indigestion, le côté uchronique est intéressant, mais un peu survolé, les coulisses de la téléréalité sont pour le coup bien réussis, mais il y a aussi une enquête, de l’espionnage, de la romance, de la torture, bref cela part un peu dans tous les sens. Le personnages sont clichés et l’intrigue plutôt prévisible. Mais dans l’ensemble c’était quand même assez divertissant.
All of us villains – Tome 2 La malédiction des sept d’Amanda Foody et C.L. Herman :
Après ma lecture du tome 1 il y a un an, je me suis laissé tenter par la suite et fin de cette duologie, qui est un Battle Royal (aka des adolescents qui se battent à mort) avec de la magie. J’ai beaucoup aimé ce second tome. C’était rythmé, prenant, les enjeux étaient intéressants et m’ont tenu en haleine jusqu’à la fin. L’univers est toujours aussi cool, à savoir glauque à souhait. Les personnages sont plutôt réussis, même si certains champions m’ont moins plu que d’autres. Aussi, ce tome fait quand même 700 pages donc il y a forcément quelques longueurs. Dans l’ensemble, j’ai passé un très bon moment de lecture, et même qu’il y a un ship qui m’a beaucoup touché. Et ouais !Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)
17 juin 2024 à 18 h 36 min #202832FeyGirl- Fléau des Autres
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Protectorats, de Ray Nayler
Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2023 en VF (nouvelles, 2015 – 2023 en VO).Ce recueil réunit des nouvelles de science-fiction qui se déroulent dans le même univers. En 1938, une soucoupe volante s’est échouée, offrant à la Terre des technologies révolutionnaires qu’on comprend mal mais qui sont étudiées et développées. On cartographie notamment le connectome, schéma des connexions dans notre cerveau et qui dessine la trame de notre esprit. Schéma qu’on peut reproduire pour transférer ce même esprit. En parallèle, l’histoire géopolitique est elle aussi modifiée, les gagnants de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas tout à fait ceux que nous connaissons (bien que ce fait ait peu d’importance dans l’univers).
De là, l’auteur imagine diverses histoires, toutes indépendantes, dans un monde différent du nôtre. Le plus intéressant est évidemment l’implication des technologies. Il serait laborieux d’énumérer toutes les nouvelles, qui, à de rares exceptions près, sont teintées de mélancolie et de tendresse pour ses personnages, avec toujours une pointe finale d’espoir, à une exception près. Aucune histoire ne se ressemble, toutes sont remarquables.
Ceux qui participent à la recherche scientifique, ceux qui utilisent la capacité de vivre les souvenirs des défunts pour trouver le meurtrier, ceux qui partent explorer les planètes lointaines grâce à la technologie du transfert du connectome dans des vacants (corps artificiels), ceux qui restent sur Terre dans ces mêmes vacants : tous proposent une découverte de cet univers à travers une aventure personnelle.
Sur cette trame science-fictive, l’auteur crée un ensemble de personnages réussis, dont plusieurs sont les laissés pour compte de ce monde avancé. Si les toutes premières nouvelles sont un brin « intellos », sa plume mûrit pour nous offrir des destinées émouvantes voire poignantes.
L’une des forces du recueil est le texte lui-même : beaucoup réside dans l’ambiance décrite, le ton nostalgique, et une plume évocatrice. On est ici dans une science-fiction littéraire, dans le bon sens du terme : jolies histoires et jolies textes font bon ménage avec l’exploration des conséquences d’une technologie. Ajoutons que Ray Nayler est très doué pour les nouvelles à chute, dont certaines sont franchement réjouissantes. Un excellent recueil de nouvelles pour découvrir cet auteur.
21 juin 2024 à 11 h 02 min #203179Jon- Pas Trouillard
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J’ai relu le premier tome de Scholomance, de Naomi Novik, et j’ai une nouvelle fois beaucoup aimé 🙂
On est dans une trilogie de dark acadamia, YA mais pas trop « young » quand même, car c’est un univers très violent : des jeunes sont dans une école de magie, mais qui est infestée de monstres divers et variés qui ne rêvent que de les manger. Chaque instant est donc une lutte pour leur survie – en plus de devoir gérer leurs cours :p
Deux gros points positifs à mes yeux : le style, et les personnages.
Le style, donc : très cynique, très drôle, un humour noir porté par la narratrice complètement désabusée ;
et les personnages, avec en premier lieu ladite narratrice, une outcast émo-dark qui lutte pour se faire sa place et survivre, sans oblitérer la moitié de l’école au passage car problème : elle est beaucoup trop puissante, et c’est très handicapant. Elle et les personnages qui l’entourent sont traités de manières très humaine, très réaliste, et leur évolution et celle de leurs relations sont super intéressantes.
Au passage, on peut noter qu’il y a de grosses réflexions sur la société et les relations sociales, en particulier sur l'(in)égalité des chances, le maintien des privilèges, etc.
Et j’ai aussi beaucoup aimé l’ambiance de cette école magique « auto-gérée », son fonctionnement assez original basé, comme la magie dans ce monde, sur des concepts de volonté et d’intention.
Bref, carton plein pour moi, et hâte de lire la suite !
(On en a discuté plus longuement avec Yoda et Namande hier soir dans les Manuscrits de Mestre Aemon, s’il y en a que ça intéresse 😉 )21 juin 2024 à 12 h 47 min #203191FeyGirl- Fléau des Autres
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Miska, d’Éva Martin
Genre : Fantasy.
Première édition : 2023 en VF.La Caldécie, pays imaginaire d’inspiration médiévale ou Renaissance. À Assale, grand port sur l’Océan, Dacien est le lieutenant de celui qui dirige la ville. Les rumeurs de voiles aperçues dans le lointain sont de plus en plus persistantes. Impossible, puisque personne ne peut traverser le grand gyre, gigantesque tourbillon infranchissable ! Mais Dacien est mandaté pour aller voir sur place. Et là, des bateaux étranges les attaquent et les détruisent grâce à une technologie supérieure et à des sorts puissants. Ces étrangers ne tardent pas à assaillir le port d’Assale et à écraser l’armée de la ville avec une magie mieux maîtrisée et un armement plus moderne.
La première impression de lecture est une immersion dans un univers grâce à une plume vivante et évocatrice. On visite les divers quartiers d’Assale, on navigue avec un Dacien qui déteste la mer, on assiste à la rencontre et la découverte des Kinoshs, inspirés du Moyen-Orient. Deux peuples qui s’ignoraient jusqu’ici, avec des cultures et de mœurs opposées.
L’auteure s’inspire visiblement d’évènements historiques pour développer une résistance aux allures de guérilla, résistance qui se déchire entre guerriers fidèles à leurs valeurs et hommes assoiffés de vengeance. Car les Kinoshs sur place sont impitoyables et recourent à des mesures de rétorsion aveugle.
Rapidement, Dacien découvre qu’au sein des Kinoshs aussi, la situation est complexe avec des courants politiques ou philosophiques reconnaissables pour nous autres lecteurs. L’auteure introduit un nouveau narrateur qui alternera avec Dacien : Azalon, « technologue » (scientifique) kinosh, attaché à la recherche de la vérité sur la Caldécie, et nous permettant de comprendre les forces à l’œuvre chez l’ennemi.
Ce roman possède de bonnes pages et de bonnes idées. La galerie de personnages est vivante et nos protagonistes sont confrontés au choc des cultures. L’horreur de la guerre ne nous est pas épargnée, une horreur dont les deux camps sont responsables.
Un petit regret sur les personnages : même s’ils sont approfondis et dotés d’incohérences qui les rendent humains et crédibles, la plupart demeurent trop « gentils », à tel point que quand ils sont contraints à un acte blâmable, le lecteur n’y croit pas vraiment. Dacien est un gouailleur sans véritable défaut, Azalon est bienveillant et sans grande aspérité.
Il n’en reste pas moins que l’aventure est mouvementée et dépaysante.
Ce premier roman est une très bonne surprise, et nous permet de découvrir une auteure à suivre !
24 juin 2024 à 16 h 58 min #203418Jon- Pas Trouillard
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J’ai lu le premier tome de Outrenoir, de Marc J Gregson : « Les Titans du Ciel » ; roman YA dans lequel les hommes vivent sur des îles flottantes, au-dessus d’une barrière de nuages acides, mais à la merci d’immenses serpents géants volants recouverts d’écailles en métal. Le modèle de société est « la Méritocratie » : les plus fort⸱es s’élèvent, via des règles de duel – même le roi peut être défié en duel et perdre ainsi sa place. Le personnage principal est ainsi l’héritier d’un archiduc, évincé de sa place par son oncle ; son père lui a toujours appris que seule la force comptait, que les autres n’étaient que des outils, que la gentillesse désintéressée n’existait pas, etc ; tandis que sa mère a essayé de compenser en lui enseignant la compassion. Pour retrouver sa place – et sa sœur, il va rejoindre l’une des douze guildes qui régissent également la société : les Chasseurs, dont le rôle est de tuer les fameux serpents géants…
Bref, voilà pour le pitch : rien de révolutionnaire, mais rien de rédhibitoire non plus… Même si les différentes étapes du scénario et les différents « retournements » sont assez prévisibles, ce n’est pas ça qui m’a le plus gêné dans ma lecture, mais plutôt le style et la narration.
En effet, on est dans une narration au présent et à la première personne, toujours le combo le plus risqué selon moi ; et ici, le narrateur se répète, beaucoup, beaucoup, il nous assène ses débats intérieurs à longueur de chapitres, « oui mais mon papa il disait ça », « oui mais ma maman elle disait ci », un petit peu en boucle… Et son comportement n’est pas toujours logique : il dit quelque chose, puis fait l’inverse… Quand au style, je l’ai trouvé un peu simple, et bourré de comparaisons maladroites.
Au final, j’ai trouvé le début surtout très compliqué à lire, mais j’ai quand même fini par m’habituer et passer outre, ce qui a rendu ma lecture, sinon particulièrement agréable, du moins supportable :p26 juin 2024 à 13 h 47 min #203620FeyGirl- Fléau des Autres
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Bifrost n°114 : dossier Iain M. Banks
Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2024 en VF.
À force d’entendre parler de la revue Bifrost dans la communauté SFFF, ma curiosité a été piquée et il fallait bien que je le découvre !
Je commence par le dernier numéro paru qui, comme annoncé sur la couverture, nous propose un long dossier sur l’écrivain Iain Banks (que je n’ai encore pas lu), sa vie, ses convictions politiques marquées à gauche, son cycle phare de la Culture (un space opera utopiste) mais aussi d’autres romans dont certains semblent décoiffants.
S’y ajoutent les critiques sur la plupart des romans parus récemment, pour donner quelques idées de lecture. C’est l’une d’elles qui m’avait donné envie de lire Miska d’Éva Martin.
Passons aux nouvelles proposées :
Les Nuits de Belladone, d’Alastair Reynolds (2017 en VO). Nous retrouvons l’univers de la Millième Nuit (et du roman La Maison du soleil paru cette année en VF, que je n’ai pas encore lu), son sens of wonder incroyable et une certaine poésie. Campion, de la lignée Gentiane, visite les Retrouvailles de la lignée Mimosa. Sur place, Shaula devient suspicieuse quant à Campion, elle trouve son comportement étrange et le surveille. Comme dans La Millième Nuit, la trame du récit est un mystère à résoudre, en compagnie d’êtres qui vivent des centaines de milliers d’années dans l’univers. On est toujours émerveillé par la beauté et la poésie des fils tissés par les personnages. La conclusion, empreinte de tristesse, nous en apprendra un peu plus sur la destinée des lignées. Alastair Reynolds ne nous déçoit pas.
Quelque chose dans l’air, de Carolyn Ives Gilman (2019 en VO). Cette autrice (plutôt inconnue en France) nous offre une variation sur le thème de la découverte d’autres planètes. Dans un lointain futur, trois scientifiques sont envoyés explorer un système planétaire. Curieusement, celui-ci semble avoir changé quand les sondes ont commencé à l’observer. Sur place, ils décident d’étudier une zone qui pourrait être une planète, mais ressemble de prime abord à une tache floue sur les écrans. D’après Mariela, la clef de l’énigme serait « l’état d’indétermination quantique ». Mystère, monde inconnu, tension crescendo, variation sur l’environnement modifié par l’homme : à découvrir.
Roger will comply, de Jean Baret : dans une station de l’espace, Roger est laveur de carreaux… il lave les vitres des vaisseaux spatiaux, toujours flanqué de Lycos, chien sapient né dans un laboratoire. Ces deux laissés-pour-compte de l’espace sont insatisfaits de leur vie misérable, surtout Roger qui peste contre la société et son absence d’espoir pour les travailleurs comme lui. L’auteur, adepte du langage cru, des réparties rudes et du style coup-de-poing, nous offre une virée remuante et déjantée.
Descente, de Iain M. Banks (1987 en VO, 2010 en VF) : le narrateur est échoué sur une planète isolée, après un accident. Dans son scaphandre doté d’un IA, il cherche à rejoindre la base, sans savoir s’il y a des survivants. Blessé, il marche difficilement pendant des jours et des jours, parle à son scaphandre abîmé qui est encore capable d’avancer même quand l’humain n’a plus de force… il pense à son passé, veut survivre, se demande si on le recherche… Une variation réussie sur l’humain blessé dans une nature hostile, dont les jours sont comptés, et sur les avantages comparés des humains et des IA.
Quatre nouvelles très différentes que j’ai toutes d’apprécié.
30 juin 2024 à 23 h 04 min #203962Schrö-dinger- Pas Trouillard
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Deux lectures qui m’ont bien plu :
Juste une ombre de Karine Giebel, une relecture de ce livre que j’avais lu il y a 10 ans (autant dire que je ne m’en souvenais pas beaucoup), c’était d’ailleurs le premier que je lisais de cette autrice, sans trop savoir qui elle était – depuis j’ai lu tous ses livres et je suis très très fan de ce qu’elle écrit. Cloé est une jeune femme brillante, belle, et globalement mauvaise. Elle écrase tout et tout le monde pour arriver à ses fins. Une ombre va s’immiscer dans sa vie, et chercher à la détruire. Sa route va croiser celle d’Alexandre, un policier complètement borderline. C’était une bonne lecture, sûrement pas mon préféré de l’autrice mais c’était réussi, comme toujours la psychologie des personnages est très poussée, et je pense que c’est la force de celui-ci, les deux personnages principaux sont complexes et difficilement appréciables, au moins au premier abord, mais ils possèdent beaucoup de nuance. Dans les points négatifs, c’était un peu long (600 pages) et l’intrigue peine parfois à avancer.
Les contes interdits – La bête du Gévaudan de Bryan Perro, je commence à avoir lu un certain nombre de Conte Interdit, il y a du bon comme du moins bon, celui-ci semble récolter des avis assez mitigés mais moi j’ai plutôt aimé. Son originalité tient surtout sur la forme, avec une narration à la deuxième personne du singulier, où un mystérieux narrateur s’adresse directement à Kévin, un jeune ado coincé dans une vie pas terrible, et va tenter de l’aider, à sa façon. C’était fun, trash, parfois drôle, avec de bonnes idées sur la forme et la manière dont celle-ci est utilisée pour servir le récit. Toutes nos questions n’ont pas de réponse donc c’est un peu frustrant, mais j’ai passé un bon moment, et même si ce n’était pas renversant, c’est ce que j’attends de ce genre de lecture.
Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)
1 juillet 2024 à 17 h 37 min #204067Nymphadora- Vervoyant
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Piranèse de Susanna Clarke
Piranèse vit dans un immense palais labyrinthique, rempli de statues. Des salles sont englouties, d’autres sont dans les nuées… C’est ce qui constitue le seul monde de notre héros. Lui-même est naïf, et l’on reçoit l’histoire par ses mots, ses carnets que l’on lit.
Un roman extrêmement mystérieux, où l’on est nous mêmes perdus dans un labyrinthe. On découvre petit à petit les tenants et aboutissants, par petites touches intrigantes qui s’illuminent. C’est un procédé assez singulier et étonnant, un jeu avec le lecteur fascinant. Je n’en dirai pas trop de peur de spoiler, mais j’ai en tout cas été emportée par ma curiosité, suivant les miettes de pain qu’on me donnait pour reconstituer un dessin. Le personnage principal, Piranèse, m’a touchée (sans que ça ne soit le fol amour j’avoue quand même ^^. Mais largement assez pour que j’ai envie de savoir ce qu’il allait advenir de lui ^^).
Je dirai qu’au niveau du style, l’anglais est probablement à préférer en revanche, ne faites pas comme moi et lisez la VO si vous avez le niveau d’anglais pour. Le style est en soit très simple, et sans fioriture, mais du coup ça a un petit côté plat qui m’a gênée. Et surtout, je ne sais pas quel était le délire avec les majuscules, mais même moi qui en mets partout, je n’en pouvais plus xD.
En bref en tout cas, un roman plutôt chouette, qui change dans le paysage de la fantasy par son étrangeté et son côté assez ludique.
~~ Always ~~
2 juillet 2024 à 15 h 02 min #204161Jon- Pas Trouillard
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J’ai lu le premier tome de Red Rising, de Pierce Brown ; j’avais peur de trouver ça un peu cliché et en fait j’ai beaucoup aimé !
On nous pose des bases assez classiques, un jeune de la caste opprimée qui va essayer de renverser le système, mais c’est fait plutôt intelligemment, en particulier sur les raisons qui poussent le héros à l’action !
L’univers est intéressant aussi, avec une caste oppressante extrêmement violente, car sa légitimité se base en grande partie sur leur supériorité physique – supériorité assurée via eugénisme et manipulations génétiques. Une grande partie de ce premier tome est une sorte de battle royale entre élèves, mais avec plus de réflexion j’ai trouvé que par exemple dans Hunger Games.
Je vais enchaîner sur la suite, j’espère que la qualité se maintiendra 🙂2 juillet 2024 à 17 h 33 min #204177Fitz- Patrouilleur Expérimenté
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J’ai lu le premier tome de Red Rising, de Pierce Brown ; j’avais peur de trouver ça un peu cliché et en fait j’ai beaucoup aimé ! On nous pose des bases assez classiques, un jeune de la caste opprimée qui va essayer de renverser le système, mais c’est fait plutôt intelligemment, en particulier sur les raisons qui poussent le héros à l’action ! L’univers est intéressant aussi, avec une caste oppressante extrêmement violente, car sa légitimité se base en grande partie sur leur supériorité physique – supériorité assurée via eugénisme et manipulations génétiques. Une grande partie de ce premier tome est une sorte de battle royale entre élèves, mais avec plus de réflexion j’ai trouvé que par exemple dans Hunger Games. Je vais enchaîner sur la suite, j’espère que la qualité se maintiendra
Très content de voir que tu as apprécié, j’ai lu les 6 tomes publiés jusque là entre octobre dernier et mai 2024 et c’est devenu ma saga de SF préférée (bon je ne suis pas un grand lecteur de SF à la base mais quand même). Personnellement, je trouve que le premier tome est (et de loin) le plus faible de la sérié donc hâte de voir ce que tu penseras de la suite !
5 juillet 2024 à 16 h 45 min #204390Nymphadora- Vervoyant
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Le pouvoir dans les séries, par Michaël Pardon
Un livre que j’ai reçu par l’intermédiaire d’une Masse Critique Babelio. Merci à eux !
Dans cet essai, Michaël Pardon analyse 5 séries par le spectre de la représentation du pouvoir qu’elles sous-tendent. On parle de Sons of Anarchy, de Game of Thrones, de la Servante Ecarlate, de Narcos et de Vikings. L’auteur le dit, ces choix sont aussi liés à ses goûts personnels (et typiquement, moi j’aurais probablement plutôt parlé de Orange is the New Black pour développer certaines idées qui sont développées avec Sons of Anarchy), mais dans l’ensemble, j’ai trouvé son angle très pertinent et ses analyses intéressantes.
Sur Game of Thrones (que, forcément, je connais mieux) il convoque ainsi le Prince de Macchiavel et le Leviathan de Hobbes, nous parle de l’exercice du pouvoir et de la stratégie, et nous parle également de l’importance de la territorialité dans la dimension du pouvoir. Mais il va un peu plus loin, et, par exemple, il parle aussi de la sexualité des personnages qui révèlent beaucoup de leur rapport au pouvoir. Dans l’ensemble des points que j’ai trouvés intéressants à analyser, et qui ne m’ont pas donné l’impression d’être totalement vus et re-vus. Et, si je connais peu Sons et Vikings, j’ai également trouvé ses propos sur Narcos et la Servante Ecarlate vraiment intéressants.
Donc au final un essai que j’ai trouvé assez chouette. Je regrette en revanche un style assez redondant (l’auteur a tendance à beaucoup se répéter sans une structure très bien définie). Mais le propos reste de qualité, ce qui est l’essentiel.
~~ Always ~~
7 juillet 2024 à 22 h 38 min #204512Lapin rouge- Fléau des Autres
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C’est le moment de vous faire partager mes lectures du 2ème trimestre (pour le 1er c’est là), du moins celles dont je n’ai pas déjà fait état ici ou là, à savoir « The History of The Hobbit » et « Le Sorcier de Terremer ».
« La Peau » de Curzio Malaparte (traduction de l’italien par René Novella). J’avais reçu une claque en lisant « Kapütt » du même auteur. Aussi j’attaquais « La Peau » en pleine confiance. Les deux livres forment un diptyque : le premier relate les années 1939 à 1943 sur le front de l’Est et dans les Balkans, du côté allemand et italien, le second est consacré aux années 1943 à 1945 dans l’Italie libérée au sud par les troupes américaines, et dont la partie nord est déchirée par la guerre civile entre républicains mussoliniens alliés aux nazis et partisans. On retrouve le sens des descriptions hallucinées de l’auteur, comme par exemple celle du bombardement allié sur Hambourg à l’été 43, ou l’éruption du Vésuve de mars 44 :
« Et là, en face de nous, le Vésuve nous apparut, tout enveloppé dans son manteau de pourpre. Ce spectral César à la tête de chien, assis sur son trône de lave et de cendre, crevait le ciel avec son front couronné de lave et aboyait horriblement. L’arbre de feu qui sortait de sa gueule plongeait profondément dans la voûte céleste et disparaissait dans les abîmes suprêmes. Des fleuves de sang jaillissaient de sa rouge gorge béante, et la terre, le ciel, la mer frémissaient. »
Il y a aussi, surtout dans les premiers chapitres, de longues considérations sur l’effet corrupteur de la présence des troupes américaines, bien équipées et bien nourries, sur le peuple napolitain affamé :
« Avant la libération, nous avions lutté et souffert pour ne pas mourir. Maintenant, nous luttions et souffrions pour vivre. Il y a une profonde différence entre la lutte pour ne pas mourir et la lutte pour vivre. Les hommes qui luttent pour ne pas mourir gardent leur dignité, la défendent jalousement, tous, hommes, femmes, enfants, avec une farouche détermination. […] C’était une lutte noble, digne, loyale. […] Mais, après la libération, les hommes avant dû lutter pour vivre. C’est une chose humiliante, horrible, c’est une nécessité honteuse de lutter pour vivre, pour sauver sa peau. Ce n’est plus la lutte contre l’esclavage, la lutte pour la liberté, pour la dignité humaine, pour l’honneur. […] Les hommes sont capables de n’importe quelle lâcheté, pour vivre : de toutes les infamies, de tous les crimes, pour vivre. »
J’ai rarement lu une description aussi saisissante, aussi acérée des désillusions des lendemains de victoire dans un pays ruiné.
Bon, il faut reconnaître que la première moitié du livre m’a paru longue, hormis quelques fulgurances de ce type. Il faut attendre que le narrateur quitte Naples pour retrouver une narration plus enlevée des opérations jusqu’à la fin de la guerre. Ce ne sont pas vraiment des mémoires, tant Malaparte se soucie peu de la vérité historique (il se moque d’ailleurs explicitement de son manque d’intérêt pour elle). L’intérêt est ailleurs, dans ce mélange d’images cruelles et grotesques de la guerre et de réflexions parfois oiseuses, parfois profondes. Je suis un peu moins enthousiaste que pour « Kapütt », mais les deux livres demeureront une expérience de lecture marquante.« La neige était sale » de George Simenon (1948). Je n’ai jamais été déçu par cet auteur, dont j’apprécie le talent à rendre la complexité des destins apparemment ordinaires qui basculent parfois du côté du tragique. « La neige était sale » se situe dans le contexte d’une ville occupée par une puissance étrangère qui ne prend pas de gants pour mater toute tentative de rébellion. Le personnage principal est un très jeune homme, fils de la tenancière d’une maison close, qui vit dans une oisiveté dorée, sans souffrir des privations qui affligent ses compatriotes. Il décide de défier le destin et se livre à une série d’actes de plus en plus répugnants jusqu’à une fin qu’on devine fatale, mais d’où surgit la rédemption par l’amour. Ce personnage point de vue est méprisable et abject, mais l’auteur nous fait entrer dans sa logique, sa vision du monde, et on est bien obligé de le suivre. Ce n’est pas une expérience de lecture agréable, mais l’écriture est de grande qualité, et Simenon ne succombe pas au voyeurisme obscène de la violence gratuite. Sans délivrer de morale, ce roman nous amène à interroger les tréfonds de la psychologie humaine, où parfois la lumière peut sourdre de la boue.
Ayant fini le cycle d’Eymerich, d’Evangelisti, j’ai trouvé un autre auteur italien à lire en VO : Alessandro Barbero, historien (il a notamment écrit « Le jour des barbares : Andrinople, 9 août 378 ») et romancier spécialisé dans les romans historiques. J’ai commencé par « Gli Occhi di Venezia » (traduit en français par Pérette-Cécile Buffaria et Aristeo Tordesillas sous le titre « Les Yeux de Venise ») : dans la Venise de la fin du XVIème siècle, puissance déclinante mais encore redoutable, le jeune Michele, humble maçon, doit s’engager précipitamment sur une galère pour échapper aux sbires du conseil des Dix, laissant derrière lui sa jeune épouse Bianca. Le roman va suivre en parallèle ses aventures dans le bassin méditerranéen oriental, et celles de Bianca, qui aura ses propres épreuves à surmonter, pas moindres que celles de son mari. J’ai apprécié que les protagonistes principaux soient des gens du peuple, et que l’épouse soit (presque) aussi bien traitée que le mari. Leurs aventures sont bien menées, avec ce qu’il faut de cliffhangers de fin de chapitre. La psychologie n’est pas le point fort de l’auteur, même si, dans la deuxième moitié du livre, la description intérieure d’une femme de la noblesse ne manque pas de finesse. On apprend plein de choses sur la vie des galériens et du petit peuple vénitien, sur la navigation en Méditerranée et sur l’empire Ottoman, mais ces éléments didactiques sont amenés avec subtilité, sans rompre le rythme. L’intrigue est agréable, et, même si tout s’emboiter un peu trop bien à la fin, je n’ai pas boudé mon plaisir. Au final, une lecture agréable et instructive.
« Le Menteur » de Pierre Corneille (1644), gros succès de l’auteur en son temps, plutôt oubliée aujourd’hui. Comédie baroque en vers, où on voit Dorante, jeune provincial aisé arrivant à Paris, qui multiplie les histoires les plus invraisemblables avec un infernal culot pour arriver à ses fins : séduire Clarice, puis Lucrèce (ou l’inverse), tout en contrant les projets matrimoniaux que son père nourrit pour lui. Jeux de miroir, quiproquos, confusions et affabulations, c’est virtuose, et, comme c’est une comédie, tout se termine bien à la fin.
« Sur la dalle » de Fred Vargas. Le commissaire Adamsberg, héros récurrent de l’autrice, enquête sur un meurtre, qui sera suivi de beaucoup d’autres, ayant pour cadre un village breton non loin de Combourg, demeure d’enfance de Châteaubriant. Le commissaire y croise d’ailleurs un descendant et sosie de l’écrivain romantique, au milieu d’autres protagonistes plus ou moins pittoresques. Comme d’habitude, l’enquête suit les rêveries et intuitions de ce commissaire lunaire et flegmatique, tout au long d’une intrigue aux ramifications embrouillées.
J’aime en général bien les polars de Fred Vargas, mais les quelques derniers m’ont laissé dubitatifs, et celui-ci encore plus. C’est bien pratique d’avoir un enquêteur qui progresse au feeling, cela permet de justifier les trouvailles les plus improbables et les coups de bol les plus tirés par les cheveux, mais il faut tout de même un minimum de vraisemblance, que je n’ai pas trouvé ici. Je sais bien que beaucoup de polars se désintéressent de l’aspect enquête pour privilégier l’atmosphère ou la psychologie, mais là, l’aspect policier reste bien présent, tout en étant traité avec une grande désinvolture. En effet, l’intrigue criminelle se ramifie à l’excès dans des péripéties improbables et inutiles, ce qui aboutit à un pave de plus de 500 pages, qui aurait gagné à être sérieusement élagué.« Les Illuminati, de la société secrète aux théories du complot », de Pierre-Yves Beaurepaire. L’auteur est un historien spécialiste de l’histoire culturelle du XVIIIe siècle. A ce titre, il a déjà beaucoup écrit notamment sur la franc-maçonnerie. Son livre sur les Illuminati commence par décrire le phénomène historique, cette organisation secrète des Illuminaten créée en Bavière en 1776 par Adam Weishaupt et qui disparaît peu après son interdiction en 1785, soit après à peine dix ans d’activité. Puis toute la deuxième moitié du livre aborde la postérité de cette organisation et les croyances auxquelles elle a donné lieu, qui dérivent de plus en plus loin de toute réalité pour arriver aux théories complotistes les plus délirantes (et contradictoires entre elles), faisant des Illuminati les maîtres occultes du monde. Livre à la fois érudit et abordable, qui nécessite peut-être une certaine connaissance préalable du contexte historique intellectuel de la fin du XVIIIe siècle (que je ne prétends pas maîtriser), mais qui permet de mieux comprendre la prolifération de sociétés secrètes en tout genre à cette époque, et comment cet état de fait indiscutable a très vite débouché sur une lecture complotiste d’abord des causes de la Révolution française, et puis, de proche en proche et au fil du temps, de l’intégralité de l’histoire mondiale. J’en tire la conclusion plutôt inquiétante que la diffusion d’une croyance n’a rien à voir avec sa réalité objective (pas très original, me direz-vous, mais une démonstration historique solide est toujours bonne à prendre).
« L’île des âmes » de Piergiogrio Pulixi (traduction Anatole Pons-Reumaux). La littérature policière italienne connaît de très nombreux auteurs qui ancrent leurs intrigues dans un contexte local affirmé (par exemple Milan pour Scerbanenko, Florence pour Vichi, etc.). Pulixi, c’est la Sardaigne. Dans ce roman, le duo d’enquêtrices Mara Rais (sarde) et Eva Croce (milanaise) unissent leurs efforts pour élucider une série de crimes rituels de jeunes filles, anciens de plusieurs dizaines d’années et négligés par la police, mais remis au premier plan par une nouvelle affaire. Le point de vue du lecteur alterne entre elles et le chef d’une vieille famille sarde qui cherche à maintenir les traditions ancestrales millénaires. Je dois avouer que je n’ai pas marché. Les enquêtrices sont empêtrées dans des histoires personnelles mélodramatiques qui sont distillées au lecteur au fil des pages, avec de ce fait des dizaines et des dizaines de pages pas forcément très intéressantes. Quant aux traditions locales à base de sacrifices rituels de vierges destinés à ramener la fertilité de la terre-mère, ce fatras sanguinolent et rance présenté par l’auteur avec une certaine complaisance (m’a-t-il semblé) m’a profondément agacé. Reste une intrigue policière assez efficace dont je n’avais pas vu venir la résolution. Mais le roman aurait pu être réduit de moitié sans rien perdre de cette efficacité.
Au final, 2 polars pas très convaincants, un excellent livre d’histoire, un auteur de romans historiques prometteur et des valeurs sûres qui confirment leur réputation.
They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.9 juillet 2024 à 17 h 15 min #204601Jon- Pas Trouillard
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J’ai lu le premier tome de Red Rising, de Pierce Brown ; j’avais peur de trouver ça un peu cliché et en fait j’ai beaucoup aimé ! On nous pose des bases assez classiques, un jeune de la caste opprimée qui va essayer de renverser le système, mais c’est fait plutôt intelligemment, en particulier sur les raisons qui poussent le héros à l’action ! L’univers est intéressant aussi, avec une caste oppressante extrêmement violente, car sa légitimité se base en grande partie sur leur supériorité physique – supériorité assurée via eugénisme et manipulations génétiques. Une grande partie de ce premier tome est une sorte de battle royale entre élèves, mais avec plus de réflexion j’ai trouvé que par exemple dans Hunger Games. Je vais enchaîner sur la suite, j’espère que la qualité se maintiendra
Très content de voir que tu as apprécié, j’ai lu les 6 tomes publiés jusque là entre octobre dernier et mai 2024 et c’est devenu ma saga de SF préférée (bon je ne suis pas un grand lecteur de SF à la base mais quand même). Personnellement, je trouve que le premier tome est (et de loin) le plus faible de la sérié donc hâte de voir ce que tu penseras de la suite !
Du coup j’ai lu le tome 2, je vais pas trop en parler pour pas spoiler mais j’aime toujours beaucoup, les personnages en particulier sont très attachants je trouve, et le rythme est bien géré, entre scènes très intenses et passages avec plus de dialogues et de réflexions, surtout sociales et psychologiques !
J’ai enchaîné sur le 3 ^^16 juillet 2024 à 11 h 59 min #205052FeyGirl- Fléau des Autres
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Ars Obscura, tome 3 : Sorcier Empereur, de François Baranger
Genre : Fantasy.
Première édition : 2024 en VF.
Début du XIXe siècle : dans cet univers uchronique, nous retrouvons nos personnages après la bataille de Waterloo. Irénion monte et renforce la résistance contre le sorcier Élegast près des Pyrénées. Ludwig part avec Éthelinge et Mathurin en Égypte, pays sous la coupe des Anglais, pour récupérer des cristaux et éviter qu’Élegast s’en empare et soit trop puissant. Pendant ce temps, l’ambitieuse comtesse Irina se rapproche du pouvoir en Russie et cherche à s’attirer les faveurs de la mystérieuse et effrayante entité Vakt, à travers le Tsar.
Plus on avance dans l’histoire, plus on comprend la magie de ce monde et les maléfices. Vakt est moins mis en avant qu’Élegast, mais on devine depuis le début qu’il deviendra à terme l’antagoniste majeur, car son pouvoir est démesuré et aucun sentiment humain ne le freine.
Ce tome est bourré de rebondissements, combats, quêtes, fuites, et voyages. L’épopée de Ludwig et ses amis en Égypte font partie des meilleures pages. On s’y croit vraiment, on part des rives de la Méditerranée aux oasis du désert, on voyage, on se cache, on combat l’ennemi et on cherche à prendre d’assaut des camps archéologiques bien gardés qui recèlent des trésors millénaires ou des dangers bien réels, et pour couronner le tout on affronte un djinn. On croise de nombreux personnages secondaires bien campés, nos héros évoluent sous le coup du destin, notamment Irénon en France propulsé à des responsabilités qu’il n’assume pas. Les arcs narratifs se croisent et repartent vers d’autres chemins pour de nouvelles aventures. On notera la disparition d’un personnage secondaire qui était devenu attachant, dans des circonstances troubles : l’auteur réussit parfois à peindre des personnages humains qui fautent, et leur disparition ne laisse pas de marbre.
Pourtant, malgré toutes les péripéties, les moments effrayants avec les créatures des autres mondes, quelque chose s’essouffle un peu. Peut-être est-ce dû au fait que l’uchronie s’est tellement éloignée de l’Histoire qu’on tombe dans une fantasy plus classique, même si le cadre est celui du XIXe ? Peut-être que ça commence à être un peu long, même si c’est mouvementé ?
Toujours est-il que je lirai avec intérêt le dernier tome, ne serait-ce que pour connaître le destin des personnages et savoir comment l’auteur a imaginé la confrontation finale.
17 juillet 2024 à 13 h 55 min #205113Nymphadora- Vervoyant
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Après avoir beaucoup aimé le premier tome de la saga Magic Charly d’Audrey Alwett, j’ai lu le second tome : Bienvenue à Saint-Fouettard.
Nous retrouvons Charly et Sapotille là où nous les avions laissé à la fin du tome 1, et les voici partis pour l’internant de Saint-Fouettard. Il vont encore une fois vivre des aventures hautes en couleur, avec plein de petites trouvailles très funs. J’avoue avoir été bien moins charmée qu’avec le premier tome, la magie de la découverte étant partie. Mais j’ai quand même passé un chouette moment et je lirai la suite. Le personnage de Charly est hyper positif, adorable et assez loin des clichés des petits garçons qui veulent devenir des héros. Rien que pour ça, je trouve que la lecture mérite le coup d’œil. Après ça reste très jeunesse bien sûr, mais si vous cherchez une lecture pour vos jeunes ados, n’hésitez pas à vous pencher sur le titre !
~~ Always ~~
18 juillet 2024 à 17 h 17 min #205165Yunyuns- Terreur des Spectres
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J’ai lu Le vol des cigognes, de Jean-Christophe Grangé. Il s’agit de son premier roman, publié en 1994, soit 4 ans avant Les rivières pourpres qui lui apporte un énorme succès.
Le roman commence assez fort (donc je ne raconterai absolument rien et ne lisez pas la quatrième de couverture !), on est plongés pleinement dans l’intrigue dès le tout premier chapitre et le rythme reste ensuite très soutenu tout au long des 380 pages. L’âge de l’œuvre se fait malheureusement assez vite sentir : un orphelin amnésique, avec tous les moyens nécessaires à sa disposition, à qui tous les étrangers acceptent de raconter tout ce qu’ils savent sans la moindre objection… Pour qui a l’habitude de lire un peu, de nombreux passages semblent vraiment trop faciles. Et les indices que trouve le personnage sont également très faciles à relier entre eux. Point agréable, l’intrigue attend à chaque fois quelques chapitres avant de valider le raisonnement que le lecteur a eu en quelques secondes, donc cela permet de se sentir fort et intelligent, j’approuve !
Au final, j’ai apprécié l’idée principale du synopsis et j’ai trouvé que la première moitié du roman était très prenante. Mais plus on avance dans le bouquin plus les défauts s’accumulent et j’avais finalement hâte d’arriver au bout.
- Cette réponse a été modifiée le il y a 4 mois par Yunyuns.
Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.
19 juillet 2024 à 6 h 13 min #205201Ladylylouh- Frère Juré
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J’ai été totalement captivé par Belladonna d’Adalyn Grace sorti en 2023 chez De Saxus. L’atmosphère du manoir gothique, les somptueux bals, la haute société et l’intrigue mystérieuse autour des poisons créent un cadre envoûtant. L’histoire suit une enquête palpitante sur un meurtre, où Signa, une jeune femme maudite, intelligente, forte et déterminée, doit découvrir l’identité du meurtrier/empoisonneur. Possédant des facultés particulières, elle est constamment suivie par l’énigmatique ange de la mort, mais pour une raison que je vous laisserai découvrir. Les rebondissements et les révélations finales m’ont laissé sans voix.
Si vous aimez les ambiances gothiques, les enquêtes, les esprits frappeurs avec une touche de romance, ce livre est fait pour vous. L’écriture est incroyablement belle, les personnages inoubliables. Un véritable coup de cœur !
- Cette réponse a été modifiée le il y a 4 mois par Ladylylouh.
19 juillet 2024 à 15 h 05 min #205213FeyGirl- Fléau des Autres
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La Maison des Saints (Les Profondeurs de Vénus, tome 2),
de Derek KünskenGenre : Science-Fiction.
Première édition : 2024 en VF (The house of Saints, 2023 en VO).
Vénus, XXIIIe siècle : les d’Aquillon, alliée avec deux autres familles, se cachent dans les profondeurs de la planète pour exploiter leur formidable découverte (que je ne vous dévoile pas, si vous n’avez pas encore lu le premier tome). « Coureurs des vents » vivant dans des chalutiers (plantes géantes indigènes modifiées) et entourés par une atmosphère acide et les tempêtes, ils fuient les forces de l’ordre de la colonie implantée en hauteur, colonie sous la coupe de la Banque de Pallas.
L’auteur aime approfondir ses personnages, et les faire évoluer dans une intrigue où le danger est omniprésent. Danger de la nature, danger des hommes, danger du système qui broie les plus faibles. La dureté des conditions de vie est exploitée au service du récit, tandis que deux des plus jeunes protagonistes, Pascale et Gabriel, mettent en place les bases d’un avenir prometteur dans un environnement que nul avant eux n’avait affronté. Ici, l’aspect hard SF met du piment dans l’intrigue alors que la pression sur la surface de la planète est 90 fois notre atmosphère et la température de plus de 100 °C. Sans divulgâcher le tome précédent, ce qu’ils voient de leurs propres yeux grâce à leur découverte justifie tous les sacrifices.
L’histoire avance comme un thriller du futur, avec les ennemis (les dirigeants de la colonie et la banque) impitoyables et sûrs de leur fait, contre des coureurs durs à la tâche, déterminés à de pas être dépouillés, et espérant sauver leur patrie naissante. Le parallèle avec la vraie histoire des colons d’Amérique contre les représentants des Empires européens est évident, d’autant plus qu’ici les héros sont des descendants de Québécois. La Banque de Pallas est la figure d’un certain capitalisme prédateur qui va à l’encontre des droits de l’Homme, et l’image des grandes compagnies coloniales aux pouvoirs politiques disproportionnés.
Le cheminement est mené par le ou la protagoniste principale, (l’auteur a choisi de décrire la transition de genre de Pascal en Pascale), personnage en proie aux doutes et aux espoirs pour soi-même et pour la colonie, obligé de prendre en charge les enfants de sa famille et son frère aîné handicapé tout en développant une résistance à la colonie.
Un bon récit, où la tension monte crescendo, avec sa cohorte de drames et de succès, offrant d’un émerveillement quand on admire la découverte des Aquillon.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui bénéficie d’une prose fluide et entraînante, et je continuerai avec l’autre duologie dans le même univers, qui se déroule deux siècles plus tard mais que l’auteur a écrit avant.
De la bonne science-fiction, avec ce qu’il faut de hard-SF « grand public », de personnages variés, de tension et d’enjeu dramatique.
20 juillet 2024 à 21 h 08 min #205288Aerolys- Fléau des Autres
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En ce qui concerne des romans ou nouvelles lus, il s’agit de Charly 9 et Azincourt par temps de pluie de Jean Teulé.
J’avais déjà lu Mangez-le si vous voulez et Le magasin des suicides du même auteur l’an dernier. J’avais beaucoup aimé le premier qui parle d’un fait divers se déroulant pendant la guerre de 1870 (le drame de Hautefaye). Pour ce qui est du Magasin des suicides, il est super aussi (mais je ne le conseillerais pas à quelqu’un ayant des idées noires. ^^) Mais, je ne sais plus si j’en avais déjà parlé ici. ^^
Pour ce qui est de Charly 9 et Azincourt par temps de pluie, j’ai adoré également. J’ai l’impression que ce genre de roman (historique ou semi-historique) m’aident pour ce qui est de retenir les événements historiques et leur déroulé ainsi que les noms des personnages importants (mais c’est certainement le but. ^^)
Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.
Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.
Spoiler:21 juillet 2024 à 22 h 41 min #205318Schrö-dinger- Pas Trouillard
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Mes dernières lectures :
Les Promises de Jean-Christophe Grangé. Comme souvent avec ce genre d’auteur, j’ai eu une phase où j’ai lu tous ses livres, et puis je m’en suis un peu éloigné (cela m’a fait pareil avec Franck Thilliez ou bien Maxime Chattam). Au détour d’un rayon de la médiathèque, je me suis laissé tenter par celui-ci.
Je l’ai trouvé très différent de ces autres romans, ici l’intrigue se déroule dans un Berlin nazi, et l’on suit trois protagonistes. Ces trois personnages sont d’ailleurs une force de ce roman, ils sont bien construits et j’ai aimé leur complémentarité. Sur le côté reconstitution historique par contre j’ai parfois eu un peu de mal à croire au Berlin de 1939, en raison de dialogues assez contemporains. L’intrigue est prenante mais le roman est trop long, et la mise en place des enjeux met trop de temps. Bref y’avait du bon et du moins bon.
Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast de Karine Giebel. L’histoire de Grégory, qui travaille pour la Croix-Rouge internationale. Il réalise des missions sur des territoires en guerre pour soigner et apporter assistance aux populations. Sauf qu’en France, sa femme et sa fille l’attendent.
Encore un roman noir, très noir pour Karine Giebel, il faut dire que le sujet est très sérieux, et ne laisse que peu de place à l’espoir. A l’issue de ma lecture, je suis un peu resté sur ma faim, on suit Grégory dans ses missions, qui donnent lieu à des scènes horribles tout le long du roman, mais je n’ai pas compris où l’autrice voulait aller. Le personnage principal n’évolue pas autant que je l’aurai souhaité, et ce tome 1 ne réussit pas complètement à me donner envie de lire la suite quand elle sortira. J’adore l’autrice alors je le ferai quand même, MAIS je suis un peu déçu.
Prophétie de Peter James. Un livre sympathique et divertissant. L’histoire de Frannie, qui va faire la charmante rencontre d’un homme, et de son fils. Le problème ? A partir de cette rencontre, les proches de Frannie vont subir tour à tour d’étranges accidents. Pas la lecture du siècle mais j’ai passé un bon moment, les scènes d’accident sont très réussies et particulièrement horrifiques.
- Cette réponse a été modifiée le il y a 3 mois et 4 semaines par Schrö-dinger.
Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)
23 juillet 2024 à 18 h 18 min #205442Jon- Pas Trouillard
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J’ai lu le premier tome de Red Rising, de Pierce Brown ; j’avais peur de trouver ça un peu cliché et en fait j’ai beaucoup aimé ! On nous pose des bases assez classiques, un jeune de la caste opprimée qui va essayer de renverser le système, mais c’est fait plutôt intelligemment, en particulier sur les raisons qui poussent le héros à l’action ! L’univers est intéressant aussi, avec une caste oppressante extrêmement violente, car sa légitimité se base en grande partie sur leur supériorité physique – supériorité assurée via eugénisme et manipulations génétiques. Une grande partie de ce premier tome est une sorte de battle royale entre élèves, mais avec plus de réflexion j’ai trouvé que par exemple dans Hunger Games. Je vais enchaîner sur la suite, j’espère que la qualité se maintiendra
Très content de voir que tu as apprécié, j’ai lu les 6 tomes publiés jusque là entre octobre dernier et mai 2024 et c’est devenu ma saga de SF préférée (bon je ne suis pas un grand lecteur de SF à la base mais quand même). Personnellement, je trouve que le premier tome est (et de loin) le plus faible de la sérié donc hâte de voir ce que tu penseras de la suite !
Du coup j’ai lu le tome 2, je vais pas trop en parler pour pas spoiler mais j’aime toujours beaucoup, les personnages en particulier sont très attachants je trouve, et le rythme est bien géré, entre scènes très intenses et passages avec plus de dialogues et de réflexions, surtout sociales et psychologiques !
J’ai enchaîné sur le 3 ^^Pas grand chose de plus à dire sur le tome 3 de Red Rising, si ce n’est que j’aurais probablement mieux fait de ne pas enchaîner, je pense que j’aurais plus apprécié ma lecture 🙂 En l’état, les qualités sont toujours là (réflexions socio/psycho, personnages immédiatement attachants, scènes d’action efficaces), mais j’ai presque eu un peu de lassitude devant un schéma qui devient vaguement prévisible.
Il y a une tétralogie qui reprend (a priori) dix ans après la fin de cette trilogie, je la lirai probablement dans quelques mois 🙂J’ai relu le premier tome de Scholomance, de Naomi Novik, et j’ai une nouvelle fois beaucoup aimé
On est dans une trilogie de dark acadamia, YA mais pas trop « young » quand même, car c’est un univers très violent : des jeunes sont dans une école de magie, mais qui est infestée de monstres divers et variés qui ne rêvent que de les manger. Chaque instant est donc une lutte pour leur survie – en plus de devoir gérer leurs cours :p
Deux gros points positifs à mes yeux : le style, et les personnages.
Le style, donc : très cynique, très drôle, un humour noir porté par la narratrice complètement désabusée ;
et les personnages, avec en premier lieu ladite narratrice, une outcast émo-dark qui lutte pour se faire sa place et survivre, sans oblitérer la moitié de l’école au passage car problème : elle est beaucoup trop puissante, et c’est très handicapant. Elle et les personnages qui l’entourent sont traités de manières très humaine, très réaliste, et leur évolution et celle de leurs relations sont super intéressantes.
Au passage, on peut noter qu’il y a de grosses réflexions sur la société et les relations sociales, en particulier sur l'(in)égalité des chances, le maintien des privilèges, etc.
Et j’ai aussi beaucoup aimé l’ambiance de cette école magique « auto-gérée », son fonctionnement assez original basé, comme la magie dans ce monde, sur des concepts de volonté et d’intention.
Bref, carton plein pour moi, et hâte de lire la suite !
(On en a discuté plus longuement avec Yoda et Namande hier soir dans les Manuscrits de Mestre Aemon, s’il y en a que ça intéresse )Et le tome 2 de Scholomance, sur lequel on a fait notre dernier MMA (tome 3 fin août ! 😉 )
En résumé : c’est toujours très bien, même si j’ai préféré le tome 1 :p
Ça reste dans la lignée, mais avec aussi de très grosses différences, une forte évolution des personnages et des situations, ainsi que des enjeux – et j’étais plus impliqué dans ceux du tome 1, d’où ma préférence 😉30 juillet 2024 à 10 h 42 min #205765Nymphadora- Vervoyant
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La Loi du désert, suivi de Retour à Silence, de Franck Ferric
Dans un univers post-apocalyptique désertique, nous suivons le périple de deux frères au cœur du désert, puis le voyage de revanche d’un mystérieux homme au passé trouble, façon western…
Dernier livre lu dans le cadre du Prix Imaginaire des lecteurs du Livre de Poche. Et j’avoue que ça n’a pas forcément été un coup de cœur pour moi. Disons le tout de suite : de base, je ne suis pas forcément très cliente du post-apo. Ou plutôt : il me faut une dimension politique et sociétale pour que ça m’intéresse. Là on est globalement dans un récit à la mad-max, où des gens prennent des camions dans le désert. Donc je ne suis pas du tout le public cible du livre.
J’ai trouvé que le tout est au final assez vide. L’atmosphère est poisseuse et pesante, mais il manque l’étincelle pour que l’intrigue m’accroche. J’ai donc passé une très grande partie du bouquin à m’ennuyer cordialement. Le style n’est pas mauvais, mais un poil forcé. Les personnages ne sont pas mauvais, mais m’ont semblé très archétypaux. Bref, un livre qui plaira probablement à d’autres, mais qui ne m’a vraiment pas passionnée.
~~ Always ~~
1 août 2024 à 9 h 49 min #205816Nymphadora- Vervoyant
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Alfie, de Christopher Bouix
Une IA domestique est installée dans une maison tout ce qu’il y a de plus classique… Un papa, une maman, deux filles et un chat… que pourrait-il bien se passer de louche ?!
Ce roman est assez indescriptible. On y retrouve de l’anticipation, un peu de thriller domestique, et surtout beaucoup d’humour. Notre IA apprend, et porte un regard neuf sur le monde, sans avoir les codes (huhu). Et s’en suivent des petites réflexions croustillantes au possible.
Qu’est-ce qui fait la particularité du cerveau humain ? D’après ce que j’ai pu observer, il s’agit sans doute d’une capacité inouïe à résoudre des problèmes simples en leur appliquant des solutions alambiquées, à dépenser de l’énergie pour des résultats aléatoires, et à trouver amusantes des choses absurdes, et importantes des choses accessoires, à ne jamais vraiment dire ce que l’on pense et à toujours cacher ce que l’on ressent. Du point de vue algorithmique, cela ne fait aucun doute : l’humanité est un échec.
Il est très très rare que je rie à gorge déployée quand je lis. Mais avec Alfie, je n’ai pas pu m’en empêcher : le roman est avant tout extrêmement drôle. J’ai dévoré le bouquin à vitesse grand V tant j’étais charmée par les petites trouvailles de l’auteur. Les personnages, que l’on découvre par le filtre d’Alfie, sont très humains, et on obtient petit à petit des pièces d’un puzzle de vie domestique de façon très maligne.
Si j’avais un bémol à émettre, je dirais que la fin était un peu déceptive, je m’attendais à plus de surprise… Mais ça reste un roman hyper chouette. Une réussite !
Le livre avait été recommandé sur le blog par Schrö-dinger pour le mois de l’imaginaire 2023.
~~ Always ~~
1 août 2024 à 10 h 24 min #205819Jon- Pas Trouillard
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J’ai eu un peu de mal dans ma lecture de Trois battements, un silence, d’Anne Fakhouri. C’est très onirique, trop pour moi sûrement, ce qui fait que j’étais souvent un peu perdu sur le scénario, je n’arrivais pas bien à suivre les enjeux de l’intrigue.
C’est dommage, car il y avait des thématiques intéressantes (le monde des fées qui disparaît, la place d’un hybride dans un monde humain, et aussi et surtout la filiation et la paternité, le rapport père-fils et la transmission ou pas de plein de trucs toxiques…) et le style est très beau et très poétique, mais je suis un peu passé à côté 🙁26 août 2024 à 20 h 34 min #206794FeyGirl- Fléau des Autres
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Regulus (Second Œkumène, tome 1), de John Crossford
Genre : Science-Fiction / Jeunesse.
Première édition : 2022 en VF.
Au moment de sa sortie, je n’avais pas sélectionné cette saga de space opera tant la couverture me piquait les yeux (quel repoussoir ! C’est vendeur ?). Mais des commentaires positifs de blogopotes m’ont incitée à revoir ma position et à lire ce premier tome, écrit par un auteur français malgré ce que suggère son nom de plume.
L’histoire et l’univers, tout d’abord : classiques, mais plutôt bien fichus. Dans un futur lointain, l’Empire règne sur une myriade de planètes, soumises à un impôt appelé « tribut ». Le vieil Empereur est sur la fin de sa vie, ce qui aiguise les appétits car l’héritier légitime n’est encore qu’un bébé. Le grand amiral Wallace fait assassiner le fils bâtard, obligeant le petit-fils de l’Empereur (le fils du fils bâtard, William, pilote de génie) à s’enfuir et se cacher. Des années plus tard, vivant avec une fausse identité sur une planète isolée de la Périphérie, il doit fuir (à nouveau) le pouvoir local et se réfugie chez les mineurs d’astéroïdes qui forment un microcosme.
En parallèle, Anya est une alter de quinze ans. Les alters sont des humains aux pouvoirs psychiques, notamment la télépathie qui sert à la Flotte Impériale pour communiquer en instantané à travers les distances interstellaires. Certains alters ont d’autres pouvoirs (invisibilité, manipulation, etc). Ils sont tous honnis et considérés comme des monstres. Anya grandit sur Regulus, dans une école aux allures de prison où en réalité tous les enfants ont été conçus artificiellement, à partir de gènes d’alters, et sont destinés à être des esclaves pour la Flotte. Ils sont alors drogués pour communiquer plus loin, ce qui écourte leur vie. Anya se révèle être une alter très puissante (on a le sentiment de superpouvoirs) et réussit à s’échapper.
D’autres protagonistes apparaissent plus tard dans le roman, et on devine qu’ils auront un rôle significatif dans la suite de la saga, où se dessine un conflit armé entre factions dans l’Empire, mais aussi la lutte pour la liberté et l’indépendance. Ce tome est mouvementé, il offre une galerie importante de personnages, on voyage beaucoup, on découvre plusieurs sociétés et l’action ne manque pas, bien au contraire.
Mais autant le dire clairement : ce roman est très marqué « Jeunesse », même si les héros ne sont pas tous des adolescents (loin de là), et même si ce n’est pas explicité en quatrième de couverture. Cela n’empêche pas d’aborder des thématiques sombres comme l’esclavage, le racisme (les alters), l’extorsion des colonies, et les tentatives de viols, mais l’écriture est typée « roman pour adolescents ».
Pour commencer, les gentils sont très gentils et les méchants vraiment méchants. Les gentils sont aimables, polis, serviables, et courageux ; ils s’aiment beaucoup les uns les autres et se le disent souvent. Les méchants, quant à eux, sont méchants parce que méchants (avec des « nuances » : cruels, ou perfides, ou violeurs, ou avides d’argent et de pouvoir).
Ensuite, les dialogues (notamment ceux entre les adultes et les plus jeunes) sont très démonstratifs et didactiques. C’est flagrant quand les adultes s’adressent à Anya, qu’on prendrait presque pour une fillette (alors qu’elle a quinze ans). Même entre les autres personnages, les propos sont régulièrement trop naïfs à mon goût (je ne parle pas du vocabulaire, qui n’est pas simpliste, mais du ton ou des explications fournies).
Pour finir, on a une multiplicité de facilités narratives. J’ai eu l’impression que l’auteur ne savait pas comment apporter l’information aux personnages, et les pirouettes sont bien nombreuses. Quelques exemples au début du roman : Anya se découvre télépathe quand sa grand-mère, qu’elle ne connaissait pas, s’adresse à elle et lui explique tout ce qu’elle ignore sur son statut d’alter, puis lui indique comment on va l’aider à s’enfuir (tout en lui répétant sans cesse qu’elle l’aime beaucoup, cf. plus haut). Plus tard, Anya fait semblant de dormir et les responsables de l’école discutent devant elle de leur plan machiavélique… Et c’est ainsi la moitié des chapitres : une alter « intuitive » qui devine les intentions détaillées des ennemis à partir de minuscules informations, un amiral qui résout l’énigme d’une effraction dans la capitale avec des indices improbables, et j’en passe.
En conclusion : l’histoire est très divertissante et promet beaucoup d’aventures (la saga, entièrement publiée, contient 5 tomes). La plume est fluide et agréable à lire. Mais je pense que cette œuvre est plus adaptée à des adolescents qui découvrent le genre qu’à des lecteurs adultes plus critiques.
- Cette réponse a été modifiée le il y a 2 mois et 3 semaines par FeyGirl.
27 août 2024 à 16 h 24 min #206819Jon- Pas Trouillard
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Quelques lectures en août, sans déceptions mais sans rien d’extraordinaire non plus ^^’
J’ai lu Wolfsong, de TJ Klune : une histoire de loups-garous gays, en très résumé :p et dont je sors un peu mitigé :/
J’ai beaucoup aimé le début, l’ambiance très mim’s, très chaleureuse. Les personnages sont très attachants, tout le lot ; et j’ai beaucoup accroché au style, caractéristique du personnage narrateur qui a un mode de pensée et d’expression assez marqué.
Mais j’ai trouvé qu’il y avait un énorme ventre mou, qui est justifié par le scénario et correspond au ressenti des personnages, mais qui dure trop longtemps pour moi, avec beaucoup de répétitions qui m’ont donné l’impression de meubler. Avec à la fin des décisions de personnages qui m’ont paru moyennement logiques et justifiées et qui m’ont un peu fait souffler.
J’en ressors mitigé, donc, mais je donnerai sûrement sa chance au tome deux, pour voir comment l’histoire peut évoluer et s’ouvrir maintenant que ce premier arc semble derrière nous 🙂J’ai lu Sirem et l’oiseau maudit, de Yasmine Djebel, un conte dans lequel une jeune fille guidée par une prophétie doit parcourir des cités jusqu’à accomplir trois étapes pour lever une malédiction.
J’ai apprécié sans plus, en grande partie à cause du format conte, je pense : des enjeux et un suspense limités, une progression assez linéaire et classique, des personnages sympathiques mais assez prévisibles également…avec en sus un axe « romance » tout à fait dispensable (et qui à mes yeux nuit plus qu’il n’apporte) !
Mais à côté de ça, le style est agréable et l’univers créé, avec son histoire et ses mythes, est intéressant, ce qui en fait une lecture tout de même agréable, et sans doute bien plus que ça pour quiconque serait plus friand du format !J’ai lu The Women of Troy, de Pat Barker, suite de The Silence of the Girls, qui nous racontait la guerre de Troie du point de vue de Briseis, esclave d’Achille.
Cette fois, toujours du point de vue de Briseis, on est entre la victoire des grecs et leur départ de Troie, quand ils sont coincés par un vent contraire surnaturel.
Il ne se passe pas grand chose, factuellement, mais le point de vue rend le sujet intéressant, en développant plein de thèmes : le traitement des femmes, bien sûr, mais aussi la masculinité toxique, ou encore le rapport d’une femme à l’enfant de son violeur…
Un troisième tome vient de sortir, apparemment sur le trajet retour, je le prendrai sans aucun doute 🙂J’ai lu Porcelaine sous les ruines, la romantasy de Ada Vivalda (aka Chris Vuklisevic), et c’était sympa même si bon, je pense que la romantasy c’est pas complètement ma tasse de thé (lol) (tu l’as ?)
Rien de bien nouveau côté intrigue, mais le cadre est original et sympathique (une Irlande transformée en archipel par la montée des eaux, et reconvertie en productrice de thé), et rendu chaleureux et accueillant par des personnages vivants et attachants.
Le style est fluide et agréable (malgré quelques passages dans lesquels la narration interne mélange un peu les focalisations, ce qui me crispe toujours 😱), ce qui donne au final une lecture sympathique. -
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