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  • Ce sujet contient 847 réponses, 85 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par FeyGirl, le il y a 3 jours et 7 heures.
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  • #206874
    FeyGirl
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    La Maison des soleils, d’Alastair Reynolds

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2024 en VF, (House of Suns, 2008 en VO).

    Ouaouh !

    De l’émerveillement, du sens of wonder de haute volée, des voyages à travers les millénaires et aux confins de la galaxie ; mais aussi des mystères et des rebondissements inattendus. La Maison des soleils, c’est tout cela et encore plus.

    Après la novella La Millième Nuit, nous retrouvons Campion et Purslane, frags de la Lignée Gentiane, baptisée la Maison des Fleurs. Humains nés six millions d’années plus tôt, les frags Gentiane descendent d’Abigaïl Gentian et, même s’ils sont des clones, ils possèdent une personnalité propre. Ils voyagent et accumulent les découvertes, puis se réunissent tous les deux cent cinquante mille ans lors des Retrouvailles, où ils tissent des « fils » pour montrer à leurs congénères les scènes les plus époustouflantes de leur dernier périple. Les autres Lignées font de même. Les frags peuvent modeler les planètes, créer des décors spectaculaires, déplacer des étoiles, protéger des civilisations.

    Campion et Purslane sont en retard pour la prochaine Retrouvaille de la Lignée Gentiane. Cela leur sauvera la vie. Ils vont découvrir qu’un mystérieux ennemi cherche à éradiquer leur lignée. Mais qui ? Et pourquoi ?

    Rien que ces quelques mots doivent vous donner une idée de l’univers imaginé par l’auteur, et pourtant cela reste en dessous de ce que vous lirez : des espèces intrigantes descendant d’humains mais ayant profondément divergé, une multitude de civilisations et la métacivilisation des Lignées, des planètes exotiques, des hommes-machines, des décors à couper le souffle.

    Mais aussi des combats, des courses-poursuites dans l’espace, des menaces, des mystères qui s’accumulent.

    Et Abigaïl, la créatrice de la lignée ? Chacune des huit parties commence par les souvenirs d’Abigaïl, six millions d’années plus tôt. Fillette isolée sur un astéroïde en constante reconstruction, elle se laisse happer par un jeu en réalité virtuelle avec un garçon qui lui rend régulièrement visite. Ces analepses dégagent un parfum de conte et dévoileront leur sens lentement.

    Les thématiques de la mémoire et du savoir sont intelligemment traités, mêlés à un récit mené de main de maître à travers des tableaux fascinants et une galerie de personnages mémorables.

    Ce roman offre de beaux moments poétiques grâce à l’imagination époustouflante d’Alastair Reynolds. J’en ai plein les mirettes !

    Si vous aimez le sens of wonder, ne ratez pas ce roman. Il fera date.

    (à noter : je pense qu’il est préférable de lire d’abord la novella La Millième Nuit, chez le même éditeur. C’est une première plongée dans cet univers, avec un bout de chemin en compagnie de Campion et Purslane pour mieux saisir les personnages et les enjeux.)

    #206908
    Schrö-dinger
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    Des petits retours de lecture de cet été :

    Swan Song, tome 1 : Le feu et la glace & tome 2 : La glace et le feu de Robert R. McCammon

    Encore du très bon travail de la part de la maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture qui traduit pour la première fois en français ce livre américain sorti en 1987.

    Il s’agit d’un roman post-apocalypitique (l’apocalypse en question étant provoquée par une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l’URSS) où l’on va suivre des personnages aux profils divers et variés, un catcheur, une petite fille, une femme sans-abris, un adolescent.

    C’était une bonne lecture, les deux tomes forment un ensemble de plus de 1000 pages et cela se dévore, un vrai page-turner.

    J’ai pas mal pensé à The Walking Dead, notamment pour le côté « le vrai ennemi c’est l’Homme, pas les zombies », et cela donne lieu à des scènes vraiment horrifiques.

    Autant le premier tome m’a pas mal surpris dans la mise en place de l’intrigue, autant le deuxième m’a semblé un peu plus prévisible.

    Je recommande !

    Le Temps retrouvé de Marcel Proust, le tome 7 de la Recherche, le dernier. Après un petit passage à vide avec les tomes 5 et 6 (du, notamment, à un narrateur légèrement insupportable), je savais qu’il était Temps de conclure. C’est chose faite, et ce dernier tome m’a beaucoup plu.

    Le tome de la maturité, de la sagesse, où l’on trouve la scène culte du bal des têtes, où, en même temps que le narrateur, l’on revoit pour la dernière fois un grand nombre des personnages qui ont habité l’œuvre, et où le narrateur fait le constat, assez cruel, que tous ont terriblement vieilli, mais c’est aussi un tome où le narrateur et/ou l’auteur développe des idées qui m’ont beaucoup plu/parlé sur la création artistique, comme moyen de retrouver le temps perdu et sur la littérature, comme dispositif optique pour le lecteur, les livres étant des moyens de lire en nous-même.

    C’était une grande aventure que la lecture de cette œuvre assez magistrale, avec des hauts et des bas, des passages qui m’auront profondément ennuyé et d’autres qui m’ont impressionné. Cela m’a tant intéressé que j’ai écouté les + de 60 épisodes de « Proust, le podcast » sur France Culture, vaste projet de podcast en 2021 et 2022 pour les 100 ans de la mort de l’auteur, où chaque émission de la station a dédié un épisode à Proust et à son œuvre (cela va donc des analyses philosophiques, aux questions de santé, en passant par les adaptations cinématographiques) – c’était passionnant, j’ai lu l’adaptation en bande dessinée par Stéphane Heuet – c’était pas renversant, et je suis allé au théâtre voir Le côté des Guermantes, mis en scène par Christophe Honoré à la Comédie Française – c’était superbe.

    Bref je pourrai ressentir un grand vide maintenant que c’est terminé, mais en fait non, car j’ai la biographie de Proust par Jean-Yves Tadié qui m’attend, et puis Proust, roman familial de Laure Murat, et sûrement bien d’autres choses à découvrir. Ouf.

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #206911
    Lapin rouge
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    Le Temps retrouvé de Marcel Proust

    Bravo pour avoir mené à bien cette grande traversée. Je crois que ce tome est mon préféré. Il donne envie de tout relire une fois arrivé à la fin, avec une nouvelle perspective.

    J’ai beaucoup aimé l’adaptation cinématographique de ce tome par Raoul Ruiz en 1999, avec une sacrée distribution (Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Vincent Perez, Chiara Mastroianni, Melvil Poupaud, …). Si tu as l’occasion de le voir, n’hésite pas.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #206912
    Schrö-dinger
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    J’ai beaucoup aimé l’adaptation cinématographique de ce tome par Raoul Ruiz en 1999, avec une sacrée distribution (Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Vincent Perez, Chiara Mastroianni, Melvil Poupaud, …). Si tu as l’occasion de le voir, n’hésite pas.

    Oui je l’avais repéré et c’est prévu, merci !!

    Le Kraken à la plage (ah-ouh, cha cha cha)

    #207011
    DNDM
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    Lectures de vacances, principalement du roman jeunesse et de l’épuration de pile à lire / livre pris en boite à livre y’a longtemps, pour la plupart assez vieux.

    Les enfants de Timpelbach (1937), de Henry Winterfeld

    Livrenpoche : Les enfants de Timpelbach - Henry Winterfeld - Livre

    Classique jeunesse, dans lequel des parents excédés par les bêtises de (une partie de) leurs enfants, décident de les abandonner une journée dans la ville déserte pendant qu’ils vont pique-niquer en forêt (et évidemment ca se complique parce qu’en Allemagne en 1937, quand on se perd en forêt et qu’on passe une frontière sans le vouloir, on repart pas aussi facilement, et du coup les enfants se retrouvent maîtres de la ville).

    J’en attendais rien, j’ai découvert un livre très bien écrit, avec des petites trouvailles de narration marrantes et un rythme parfait. Très bonne lecture.

    Johnny and the bomb (1996), de Terry Pratchett

    Johnny and the Bomb - Wikipedia

    Un Terry Pratchett qui trainait depuis très longtemps dans ma pile à lire. Pas l’un des meilleurs (c’est un livre de la série jeunesse Johnny Maxwell …, qui n’a rien à voir avec le Disque-Monde), ça se laisse lire, on reconnait bien le style, l’humour et l’engagement de Pratchett sur les questions de société, mais bon ce n’est pas un livre très marquant.

     

    Mon prof s’allume dans le noir, de Bruce Coville

    Mon prof s'allume dans le noir - Occasion - Bruce Coville

    Le tome 3 d’une série jeunesse (publiée entre 1989 et 1992) que je me souviens avoir vu dans la bibliothèque de mon école de CM2, et qui comprend Mon prof est un extraterrestre, Ciel ! Encore un prof extraterrestre, Mon prof s’allume dans le noir et Mon prof a bousillé la planète. Je suis retombé dessus dans une boite à livre, je savais pas que c’était le tome 3 ùmais pas grave le premier chapitre résumait l’intrigue jusque là, ça m’a occupé le temps d’un trajet de vacances, c’était rapide et rythmé et ça avait le gout de l’enfance.

     

    Ces messieurs de Saint-Malo (1983), de Bernard Simiot

    Ces messieurs de St-Malo (Ces messieurs de St-Malo, Tome 1), Bernard Simiot  | Livre de Poche
    Encore une trouvaille de boite à livres, mais cette fois-ci c’est un gros roman historique pour adulte, qui s’est révélé bien meilleur que ce que j’attendais. On y suit principalement l’ascension sociale d’une famille de petits commerçants de Saint-Malo, les Carbec. C’est une quadrilogie, si on veut tout lire, mais en fait on peut s’arrêter à chaque génération je pense, – là dans ce premier livre il y a deux générations. Ce premier tome couvre donc la période allant de 1664 (fondation de la Compagnie des Indes) à 1711 (Bataille de Rio), et commence avec un commerçant qui achète 3 actions de cette compagnie, sans trop savoir pourquoi, puis qui peu à peu s’enrichit en profitant des situations. Les personnages sont commerçants au détail, puis avitailleurs, armateurs, mousse, marins, capitaines, puis selon l’actualité et les opportunités mettent leurs billes sur la pêche à la morue, la course (au sens: corsaire), le commerce au long cours ou les trafics divers. Ils visent l’argent et des titres de noblesses, vont au bordel ou cherchent un mariage prometteur…
    Bref, tout cela avait un petit côté « chanson d’encre et de sang » (coucou @r-graymarch ) à l’air salé très entraînant, avec des persos pas mal épiciers et un peu combattants (et quelques nobles désargentés) qui cherchent à monter dans la bonne société (ou à y remonter). Ca m’a rappelé Ken Follet, aussi, avec un accent mis sur le côté commercial et financier de la chose auquel je n’ai souvent pas compris grand-chose mais c’était fun quand même.
    Au final un gros livre avec très peu de scènes d’actions (des abordages ou batailles, on ne voit bien souvent que le butin final), mais une psychologie des persos fouillée, et une galerie de personnages variés, crédibles et intéressants.
    Au passage, même si le livre a dix ans de plus que le premier tome d’ASOIAF, les persos féminins y sont divers, souvent très intéressants, et volent régulièrement la vedette aux Carbec père & fils qui sont le fil rouge du récit.

    Bref, très bonne surprise.

     

     

     

    Hellraiser (1986), de Clive Barker
    Hellraiser - Clive Barker - Babelio
    Roman court dont à peu près tout le monde a entendu parler via son adaptation cinéma. Perso pendant des années j’ai eu en tête les images des personnages en cuir avec des piercings partout vus dans les bande-annonce. Récemment, j’ai lu une ou deux critiques laudatives, et en tombant dessus en bibliothèque, je me suis dit pourquoi pas.
    Et au final, comme souvent avec les vieilles œuvres d’horreur que je connais de réputation depuis très longtemps, c’était très différent et assez peu effrayant par rapport à ce que je m’étais imaginé. Le fantastique de l’œuvre est certes présent, mais le cœur de l’œuvre est un récit de relations entre personnages contemporains. Le style (français) n’était guère marquant. Le scénario? Pas beaucoup de surprises. Lecture peu marquant, quoi.
    Autobiographie d un tueur professionnel (1987), de Francis Ryck
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    Un polar, et je suis assez peu client du genre. Pas grande surprise. On suit notre tueur en série au moment où il se demande s’il ne doit pas raccrocher, et où débarque dans sa vie sa fille qu’il avait plus ou moins oubliée. Il nous raconte ses contrats les plus marquants, et parfois c’est un peu intéressant. Un petit twist final précipité, ni vraiment surprenant ni vraiment convaincant. Passés les premiers chapitres j’ai plus parcouru en diagonal que réellement lu. Pas vraiment ma came.

    Lady astronaute, de Mary Robinette Kowal

    Amazon.fr - Lady Astronaute - Robinette Kowal,Mary, Imbert,Patrick - Livres

    La petite exception SF récente de cette liste (Bon, y’a aussi eu du Becky Chambers et du Une Heure-Lumière cet été ceci dit). Recueil de cinq nouvelles qui vont du dispensable à l’inutile, à part la plus importante, La Lady astronaute de Mars (prix Hugo de la nouvelle longue 2014). Elle est touchante mais aurait mérité d’être plus développée. On y suit une astronaute légendaire de 63 ans, installée dans une colonie sur Mars, à qui on propose une dernière mission au long cours (son rêve) alors que son mari se meurt lentement (et elle devrait donc abandonner son mari mourant pour partir).

    Note: Apparemment, le ressenti sur ce recueil peut être très différent quand on a lu au moins Vers les étoiles, le tome 1 de la série de romans Lady Astronaute, ce recueil de nouvelles étant plutôt un complément à la série de romans que quelque chose qui fonctionne réellement seul.

    Et au passage, cette série de livres semble assez proche dans son traitement et ses thématiques de la série télé For all mankind (que je n’ai pas vue).

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #207012
    FeyGirl
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    Serviteur des Enfers, d’Aliette de Bodard

    Genre : Fantasy.

    Première édition : 2011 en VF (sous le titre D’obsidienne et de sang), (Servant of the Underworld, 2010 en VO).

    Mnémos nous propose de (re)découvrir ce roman précédemment édité dans une maison disparue. Aliette de Bodard, d’origine franco-vietnamienne, n’écrit qu’en anglais et elle est connue chez nos amis anglo-saxons (elle a reçu quelques prix prestigieux).

    Empire aztèque du temps de sa splendeur. Acatl est le grand prêtre d’un dieu mineur, celui des Morts, qui facilite le passage des défunts dans le monde inférieur : Mictlantecuhtli (ouf) (il faut s’accrocher avec les noms des dieux aztèques, et vous en rencontrerez beaucoup). Il est chargé de l’enquête sur la disparition et le meurtre probable d’Eleuia, prêtresse promise à un grand avenir, alors que son propre frère Neutomoc est le premier suspect. Acatl est loyal à sa famille et veut innocenter son frère. Il doit cependant étouffer le ressentiment envers celui qui était adoré par leurs parents. En effet, Neutomoc est un valeureux combattant et surtout un grand guerrier Jaguar, position prestigieuse chez les Aztèques, et, ce n’est pas un détail, statut qui procure des richesses. Acatl a déçu en choisissant d’honorer le dieu des morts et de procéder aux rites funéraires.

    Très vite, le lecteur plonge dans un monde disparu. Habitudes quotidiennes, nourritures et boissons, plumes et vêtements colorés, urbanisme original de Tenochtitlan (Mexico), relations entre strates de la société : le dépaysement est garanti et accompagne un voyage enrichissant dans la culture précolombienne. Évidemment, le lecteur assistera à des sacrifices. Même si notre Acatl ne recherche que le sang ou le cœur d’animaux, indispensables à l’accomplissement de ses sorts, vous verrez d’autres victimes de sacrifices, au loin…

    Acatl doit jongler entre les différentes confréries religieuses — chaque dieu d’importance ayant son temple et ses prêtres — et les jeux politiques qu’il déteste tant. La peinture ne serait pas complète sans les dieux eux-mêmes car dans cet univers, les dieux et la magie existent. Acatl et ses confrères jettent des sorts et les dieux réagissent.

    Ces dieux, indifférents aux humains, connaissent une hiérarchie subtile. Les dieux anciens, ceux proches de la nature ou accueillant les défunts, ont été surpassés par les nouveaux dieux, notamment Huitzilopochtli (ouf), aussi appelé le Colibri Astral, dieu de la guerre et du soleil, protecteur de l’Empire aztèque. Le boss. Les dieux sont comme les hommes, et les rancœurs de ceux qui ont perdu du pouvoir sont tenaces. Quel rapport avec notre enquête ?

    Acatl va aller de surprise en surprise, certaines fort déplaisantes, et il se verra contraint d’affronter bien des dangers pour sauver son frère : d’autres grands prêtres ambitieux, des bêtes de l’ombre qui veulent dévorer les cœurs, le Vent des Couteaux qui punit ceux qui violent les frontières entre les mondes, des monstres marins surnaturels ou encore des dieux avides de mainmise sur le monde des vivants.

    L’auteure n’a pas oublié d’approfondir les protagonistes, dont les relations sont brouillées par l’amertume, l’ambition ou le mépris. Elle accentue ainsi le réalisme de la société décrite. Certes, Acatl n’est pas un personnage attachant, mais il est suffisamment bien construit pour qu’on suive avec intérêt ses aventures avec les antagonistes et avec les entités surnaturelles.

    Un roman très plaisant à lire, mouvementé, avec une plume fluide, et offrant des dimensions historique et culturelle enrichissantes.

    #207100
    FeyGirl
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    Dans les profondeurs du temps (Dans la toile du temps, tome 2),
    d’Adrian Tchaikovsky

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2021 en VF (Children of Ruin, 2019 en VO).

    Si le premier tome imaginait des araignées devenues une véritable espèce sapiente sur une planète terraformée, grâce à un virus développé par les humains pour accélérer l’évolution, cet opus décrit un scénario similaire avec des pieuvres. Senkovi, scientifique passionné de ces céphalopodes, injecte volontairement ce virus à ses pieuvres, pour son propre plaisir.

    Le roman alterne le passé et le présent. Le passé est le même temps que celui du roman précédent : des expéditions scientifiques explorent la galaxie pour terraformer des planètes, en prévision de colonisations humaines. Un vaisseau arrive dans un système où deux planètes sont intéressantes : une planète chaude, Nod, mais trop chargée en métaux toxiques, et une planète glacée, Damas. Pendant que l’équipe « réchauffe Damas » pour faire fondre la glace et créer des océans (grâce à des procédés qui utilisent les rayons du soleil pour libérer l’eau dans la glace et générer une atmosphère emprisonnant la chaleur), elle s’installe sur Nod. Senkovi, resté en orbite autour de Damas, s’occupe de ses pieuvres et décide de pousser leur éveil intellectuel avec un jeu de stratégie virtuel. Pendant ce temps sur Nod où patientent les autres scientifiques, rien ne va se passer comme prévu.

    Dans le présent (soit des milliers d’années plus tard), le lecteur retrouve avec plaisir les humains et les araignées de Kern. Et oui, deux générations après le premier volume, les voici à la recherche de planètes qui auraient été terraformées dans l’espoir de trouver d’autres espèces sapientes. Ils arrivent dans le système des planètes Damas et Nod.

    Concernant les pieuvres, l’auteur (qui a une formation de zoologue) a imaginé comment une telle espèce pouvait acquérir une intelligence du même niveau que la nôtre, et ce qu’elle serait (et la société ainsi créée) en extrapolant à partir de leur biologie et de leur comportement si particuliers. Le résultat est… étonnant et fascinant. Je ne vais pas vous divulgâcher, simplement vous dire que ça vaut le détour. J’ajoute que c’est l’occasion de scènes qu’on pourrait voir dans des films d’horreur, et la tension monte assez vite tant on a peur pour nos espèces préférées (humains, araignées et pieuvres).

    La difficulté de communication interespèce est mise en exergue, conséquence non seulement de différences physiques (comme vu avec les araignées), mais aussi de divergences de vision du monde et de comportement. Pauvre Helena (humaine) et Portia (araignée) qui tentent de comprendre Paul (pieuvre) !

    Le scénario mêle à la fois l’histoire de l’espèce des pieuvres sur Damas, et la rencontre avec les humains et les araignées et… autre chose. En effet, Adrien Tchaikovsky a imaginé une autre espèce, qui représente la conscience collective (une seule conscience pour des milliards d’individus). Si cette idée est déjà rencontrée en science-fiction, ici l’auteur puise dans la biologie pour nous faire une proposition franchement flippante. Vous découvrirez à la lecture !

    Toujours est-il qu’on s’attache à plusieurs personnages, même ceux qui sont des solitaires dans l’âme comme Senkovi, à la fois geek avec ses pieuvres, inconscient des risques qu’il prend et demi-démiurge.

    À noter : j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs (déjà le cas dans le premier tome). Ce récit aurait pu être plus ramassé sans rien perdre de son intérêt. On pourra trouver aussi quelques facilités dans le scénario (en deux générations, les humains et les araignées de Kern ont développé des implants pour communiquer entre eux ?).

    En conclusion : si on n’a pas la surprise du premier tome avec l’idée d’une évolution accélérée d’une espèce, ici l’accent est mis sur les confrontations avec les autres espèces sapientes, liées surtout aux difficultés de communication. Ce roman est plaisant à lire pour découvrir ses pieuvres si impulsives, et l’autre espèce que j’évoque plus haut.

    #207168
    FeyGirl
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    Les tambours de Pern (la ballade de Pern), d’Anne McCaffrey

    ordre de parution : n°6 // ordre chronologique : n°11)

    Genre : Science-Fantasy.

    Première édition : 1989 en VF (Dragondrums, 1979 en VO).

    Piemur, le jeune apprenti harpiste déjà croisé précédemment, a grandi et a quatorze ans. Sur la planète Pern, il suit les enseignements de l’Atelier, mais surtout il possède une voix exceptionnelle. Patatras : elle mue. Piemur ne peut plus chanter pendant un temps. Apprécié des responsables et notamment du maître harpiste Robinton, il participe maintenant en secret à quelques missions tout en étant officiellement affecté aux tambours. Curieux, observateur, intelligent, débrouillard, et un brin indiscipliné, il est un atout pour son maître ; mais il est confronté à l’hostilité d’apprentis moins doués que lui. Grâce à ses fortes capacités de déduction, il devine que les Anciens — les chevaliers dragons relégués sur le continental méridional — sont présents au Nord, contrevenant aux accords.

    La première moitié de ce (court) roman poursuit une trame classique d’un élève en butte à ses camarades, car plus doué qu’eux, et dont le talent est reconnu par les professeurs. Dans une ambiance proche d’un roman pour la jeunesse (encore une fois), le lecteur comprend que les Anciens vont être un point clef du roman. Cependant, tout enjeu est absent au début, et apparaît à peine pendant un long moment. Ce n’est pas la première fois que je remarque que l’auteure met peu de tension dans ses premières parties de roman. Ici, les péripéties arrivent peu à peu, mais le lecteur se demande quand arrivera une intrigue palpitante.

    Heureusement, cela change vers le milieu, et la seconde partie est bien plus intéressante et animée : Piemur s’embarque sans le vouloir dans une aventure mouvementée, puis découvrira une Pern qu’il ignorait et qui va l’enthousiasmer (par là même, le lecteur explore la planète avec le jeune héros).

    J’ajoute que par rapport à des tomes précédents, la narration s’est nettement améliorée et est plus agréable à lire.

    Le roman n’apporte pas grand-chose au cycle (pas de changements majeurs), et s’il démarre de manière un peu poussive (à mon goût), il devient sympathique au fil des pages et met en valeur un personnage attachant.

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