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  • Ce sujet contient 892 réponses, 85 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Jon, le il y a 4 jours et 15 heures.
30 sujets de 151 à 180 (sur un total de 893)
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  • #90057
    Athouni
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Vous aimez le Mexique, ce pays qui épuise le vocabulaire par tant de démesure ? Je vous recommande Poussières Mexicaines du plus mexicain des auteurs italiens, Pino Cacucci. Ce sont des récits courts sur ses voyages au Mexique. Si vous n’aimez pas encore ce pays, cette lecture pourrait vous donner le goût du Mexique.

    https://www.lalibrairie.com/cache/img/livres/619/9782228921619.jpg

    Dans un même registre en plus littéraire et plus barré aussi je recommande chaudement la lecture de Mantra de Rodrigo Fresan.

     

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #90066
    Prydain
    • Frère Juré
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    Un roi sans divertissement de Jean Giono. Un récit poétique, ténébreux, mystérieux, du grand art. Un classique à redécouvrir et qui s’inscrit dans une narration menant au célébrissime « hussard sur le toit », beau film mais plus encore un roman prodigieux.  Voilà je partage mon engouement.

    #90132
    Athouni
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 267

    Et de Giono, les écrits pacifistes sont magnifiques également.

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #94010
    Neith
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 256

    Étant une grande fan de plusieurs des ouvrages de Thomas Harris (Dragon Rouge, Le Silence des Agneaux, Hannibal), je me suis jetée sur son dernier ouvrage, Cari Mora.

    Ça commençait bien. Personnages intéressants, histoire bien ficelée, les ingrédients pour un livre réussi. Mais à un moment que je n’arrive pas à déterminer, c’est parti en cacahuète. J’ai perdu tout intérêt pour le devenir des personnages, et l’histoire est devenue plus que quelconque. Je cherche encore ce que le personnage du flic apporte à l’histoire, a part un drame dont je ne vois pas l’utilité, si ce n’est peut-être susciter une émotion chez le lecteur de façon totalement artificielle…

    Bref, je suis déçue. A aucun moment je n’ai retrouvé ce climat un peu malsain qui faisait « l’originalité » et, pour moi, une grande partie de l’intérêt des romans de Harris. J’aurais pu aimer le livre malgré tout, je ne suis pas non plus intéressée que par cet aspect, mais j’ai trop eu l’impression de lire deux oeuvres différentes dans le même livre.

    #94917
    Mandos
    • Éplucheur avec un Économe
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    Dans les « à (re)lire absolument » :

    – Cormac McCarthy, La Route :

    L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie.
    Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l’extrême.

    Et du même auteur, Un Enfant de Dieu :

    C’est sans doute son innocence monstrueuse qui fait du héros de Cormac McCarthy un serial killer d’une espèce singulière, dont on accompagne presque malgré soi la descente aux enfers, de la misérable maison où il vit à l’écart du monde aux grottes où il entrepose les cadavres de ses victimes. Il est difficile d’imaginer plus grand dénuement, plus périlleuse inconscience et, surtout, plus terrible solitude. Inspiré d’un fait divers, Un enfant de Dieu prend en charge l’univers étrange des passions contre nature et, par-delà le bien et le mal, questionne les liens qu’entretiennent la révolte, la sexualité, le bonheur et la dépravation dans un requiem hallucinant, en exacte résonance avec nos pires inquiétudes.

    Et tout le reste de l’oeuvre de Cormac ^^

    J’ai récemment découvert (il était temps…) Don DeLillo, mon préféré est Point Omega :

    Richard Elster, universitaire à la retraite, accueille sans enthousiasme le jeune cinéaste Jim Finley qui souhaite le filmer pour lui faire dire ce qu’il en a été de sa collaboration scientifique avec le Pentagone pendant la guerre d’Irak.
    Tous deux sont bientôt rejoints par la fille d’Elster, Jessie, qui un jour disparaît pour ne plus revenir, rendant les deux hommes à une étrange solitude…
    L’auteur de « L’Homme qui tombe » et de « Cosmopolis » poursuit sa radiographie de notre civilisation postmoderne à travers un face à face beckettien à la lisière du désert californien.

    Dans un esprit général je recommande chaudement la série des Charlie Parker de John Connolly. C’est un détective privé avec un système 1 livre / 1 enquête (ou deux) avec un fil continu sur un autre aspect de la vie de Charlie, qui tombe petit à petit dans le surnaturel, tout en restant très ancré dans le réalisme. C’est très bien écrit, il y a un soin dingue apporté aux personnages secondaires (et tertiaires ^^), c’est mélancolique, souvent drôle, et totalement flippant par endroits.

    Sinon livre de métro (en opposition au livre de canapé, au livre de lit ou au livre de campagne xD) terminé hier : Gabrielle Wittkop, Le Nécrophile :

    En 1972, à la Bibliothèque noire de Régine Deforges, Le Nécrophile paraissait dans la presque totale indifférence. Seuls quelques journalistes remarquèrent l’incroyable, l’élégant et le très immoral objet littéraire qui venait de surgir. Un homme exhume des cadavres fraîchement mis en terre, et les aime physiquement, moralement, spirituellement, jusqu’à ce que leur état de décomposition trop avancé fasse qu’il ne puisse plus les garder. Rien ne nous est épargné dans ses amours qui entre toutes les anomalies humaines sont celles sans doute suscitant la plus grande horreur. « La nécrophilie n’est ni tolérée des gouvernements ni approuvée des jeunesses contestataires. » Le vivant résiste au mort tant qu’il peut, il ne s’accouple point à lui. Gabrielle Wittkop nous entraîne au contraire dans cet infernal ballet amoureux, nous projette contre la peau satinée des morts parmi les effluves de fleurs fanées, de bombyx, de cierge et d’encens. Il y a comme une prière, une quête de pureté dans cette descente aux enfers. La mort fascine le vif. Le nécrophile la poursuit en chancelant, dévoré intérieurement par sa passion jusqu’à ce que la déraison l’emporte. Écrit « à la mémoire de C.D., tombé dans la mort comme Narcisse dans son image », le texte de Wittkop connut un destin particulier : deux fois réédité, ses stocks soldés s’évaporèrent à chaque fois. Étrange pour un livre montrant ce que nous ne saurions voir : l’autre image, combien terrible, de cet être que nous rejetons et que nous fûmes peut-être !

    Peut-être pas à mettre entre toutes les mains d’après ce que j’ai pu lire sur internet, mais il est très bien écrit et même si ça surprend au début ça reste « joli » (et extrêmement court, vous avez trouvé prochain votre livre de métro).

    En relecture de week-end, Donal Ray Pollock, pas très connu en France mais c’est ma meilleure rencontre 2018, avec Le Diable, tout le temps :

    De l’Ohio à la Virginie-Occidentale, de 1945 à 1965, des destins se mêlent et s’entrechoquent : un rescapé de l’enfer du Pacifique, traumatisé et prêt à tout pour sauver sa femme malade ; un couple qui joue à piéger les auto-stoppeurs ; un prédicateur et un musicien en fauteuil roulant qui vont de ville en ville, fuyant la loi… La prose somptueuse de ce premier roman de D. R. Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages. Un univers terrifiant que la critique n’hésite pas à comparer à ceux de Flannery O’Connor, Jim Thompson ou Cormac McCarthy.

    Il a également publié un autre roman (pas encore lu) et un super recueil de nouvelles, Knockemstiff. Et pour aujourd’hui, je termine White de Bret Easton Ellis, que je conseille à tout le monde même ceux qui n’ont jamais rien lu de lui (ça vous donnera envie de lire, au moins, American Psycho ^^).

    Je m’arrête là parce que ce post risque de prendre des proportions gargantuesques sinon (et j’ai oublié Ellroy, et Oates, et… Stop ) 😀

    #95622
    Tristesire
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Quatorzième et malheureusement dernière enquête du commissaire aux affaires extraordinaires sous l’ancien régime…

    On ne touche pas aux lapins !

    #95695
    Mandos
    • Éplucheur avec un Économe
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    Je pose ça là : une liste de livres de fantasy apparemment « à lire absolument » ^^
    Je ne lis pas de fantasy donc je ne sais ce que vaut tout ça, mais ça peut en intéresser certains je pense. 🙂

    #97121
    Nymphadora
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    Fini récemment : La voie des oracles, d’Estelle Faye (en trois tomes – Livre 1 : Thya, Livre 2 : Enoch, Livre 3 : Aylus)

    On est au Ve siècle après Jésus-Christ. L’Empire romain, devenu chrétien, décline peu à peu. Les dieux du passé s’éteignent également. Thya, fille d’un général au passé glorieux, est oracle et doit cacher ses pouvoirs, qui sont peu au goût de la chrétienté. Elle vit une existence cachée dans une villa gauloise. Un beau jour, son père est victime d’une tentative d’assassinat. Une vision lui indique de partir sur les routes gauloises, vers Brog, dans les montagnes du nord, où son père a autrefois remporté une grande bataille. C’est le seul moyen de sauver son père.

    Cette saga pourrait être qualifiée de « Young adult », ce terme à la mode qui veut tout et rien dire ^^ En gros, ça désigne des oeuvres pensées pour un public adolescent… mais qui restent tout à fait lisibles par des adultes. Souvent, on y retrouve des romans initiatiques avec de jeunes héros. La classification reste très floue (l’autre jour j’ai vu une liste qui classait même le seigneur des anneaux comme « Young adult » m’enfin…) Bref, tout ça pour dire que la cible du cycle de la voie des oracles est assez jeune. Mais jeunesse ne veut pas dire basique en l’occurrence : avec des personnages qui s’étoffent au fil des pages et une jolie écriture, on est très vite pris dans l’intrigue. Et le cadre du roman, une Gaule romaine peuplée de dieux plus ou moins mineurs et de créatures magiques, est très rafraîchissant. a m’a ramenée à mes jeunes amours pour « l’affaire Caius » et autres livres qui m’ont passionnées du temps où ma prof de latin me conseillait des livres à lire ^^ L’intrigue est bien menée, s’assombrit et se complexifie tout en restant très bien liées, les relations entre personnages et les caractères sont finement ciselés. Ca se lit très vite, et c’est très chouette, je recommande 🙂

    ~~ Always ~~

    #98327
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    Tome 1 de la saga Le puits des mémoires : La traque, par Gabriel Katz.

    Trois hommes se réveillent sans mémoire : ils ne savent pas qui ils sont, ce qu’ils sont capables de faire… mais ils se savent recherchés. Des guerriers venus d’un autre pays sont prêts à mettre le royaume dans lequel ils se trouvent à feu et sang pour les retrouver.

    Le roman ne révolutionne pas le genre, mais c’est très plaisant à lire. La plume de l’auteur est fluide, rythmée et pleine d’humour, on ne s’ennuie pas même si les pérégrinations des héros sont un peu répétitives. On sent clairement qu’on est dans un tome introductif, qui pose ses personnages et son univers par petites touches. Je lirai probablement la suite un de ces jours, ne serait-ce que pour percer totalement le mystère : qu’ont fait ces hommes pour qu’on les recherche si activement ?

    ~~ Always ~~

    #98332
    Tristesire
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Merci beaucoup pour cette suggestion Nymphadora ! 🙂

    On ne touche pas aux lapins !

    #98334
    FeyGirl
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    La Voie des Oracles et Le Puits des Mémoires ajoutés dans ma « liste d’envies » !

    #99111
    Geoffray
    • Terreur des Spectres
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    Dernièrement, j’ai fini le premier tome de la trilogie du soleil Noir de Giacometti et Ravenne.

    Petit pitch: 1938. On est au bord de la seconde guerre mondiale, et l’Ahnenerbe (une organisation nazie « occulte » qui à vraiment existé) mets en place des chantiers de fouilles archéologiques un peu partout dans le monde. Leurs buts : retrouver certaines reliques… Face à cela un membre du SOE monte une opération pour récuperer les reliques avant les Nazis !

    Si ce mini-pitch vous rappelle Indiana Jones, c’est normal, car factuellement, ce bon vieux Indy est l’ennemi N°1 de cette organisation! Mais, bon on est pas là pour parler de ça (même si le bouquin emprunte un peu au code du Pulp par moment ^^!)

    Donc, on va suivre différents intervenants dans cette aventure. Des résistants, des anglais, des nazis, des collabos, brefs, tout un panel de personnages qui bien que parfois clichés, sont quand même bien sympas à suivre.
    Une note d’avertissement cependant, les auteurs présentent aussi l’intérieur du régime nazi (sur quelques chapitres), et certains des personnages ayant voix au chapitre (dans toutes leurs horreurs) sont les pontes du régime (Himmler, Goering, etc.) et même l’ordure en chef: Adolf Hitler…

    L’ouvrage, bien qu’étant un roman, s’appuie aussi beaucoup sur l’histoire et perso, c’est ce mélange entre histoire et fiction qui me plait beaucoup. Ce mélange entre fiction et réalité, cette chasse au trésors en forme de course contre la montre face à l’horreur est très prenante et intense (Le général SS Weistort est une belle saloperie). Et malgré tout on en apprend pas mal sur les rouages du système nazi et sur la folie « ésotérique » de certains de ces pontes (Genre Rudolf Hess).

    J’avoue avoir été surpris de certains twists auxquels je m’attendais pas vraiment (le destin de certains personnages par exemple ^^) et j’attend avec impatience la suite de la trilogie (en plus ça m’a donné du grain à moudre pour une campagne Cthulhu pendant la 2GM ^^’).

    Team Trop Dark Trop Piou xD

    Stannis: Her own father got this child on her? We are well rid of her, then. I will not suffer such abominations here. This is not King's Landing.

    #101977
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    Tome 1 de la saga du Bâtard de Kosigan : L’Ombre du pouvoir, par Fabien Cerutti.

    Fabien Cerutti met en scène le chevalier assassin Pierre Cordwain de Kosigan, qui dirige une compagnie de mercenaires d’élite triés sur le volet. Surnommé le « Bâtard », il met ses hommes et son art de la manipulation au service des plus grandes maisons d’Europe. Dans ce premier tome, Kosigan et ses hommes sont en Champagne, pour participer à un tournoi. Flamboyant et mystérieux, le bâtard intrigue en coulisses dans un univers uchronique où les créatures magiques tentent de survivre face à l’Eglise (ce qui complexifie d’autant les enjeux politiques d’un univers médiéval où France, Bourgogne, Angleterre… se tirent la bourre).

    J’ai beaucoup aimé ce premier tome. Le rythme est enlevé, certaines scènes font mouche (en particulier, j’ai été happée par les scènes de joutes), l’univers très sympa et intrigant (avec notamment un récit entrecoupé par une discussion épistolaire menée par un descendant du bâtard de Kosigan, qui semble vivre dans notre monde cartésien à nous, persuadé que la magie n’est que conte de fée… on se demande ce qui a pu se passer pour faire oublier la magie qui peuplait l’univers du bâtard quelques siècles plus tard ^^). J’avoue avoir trouvé le personnage principal un peu archétypal (le héros, tombeur, au sombre passé, intelligent, vif et hâbleur) et j’aurais sûrement préféré voir plus de place donnée à ses acolytes qu’à ce James Bondo-Benvenuto Gesufal, mais l’univers et l’écriture m’ont suffisamment accrochée pour me donner envie de lire la suite.

    Une bonne lecture donc, sans être un coup de cœur absolu 🙂

    (Vous pouvez retrouver l’interview que l’on a menée avec l’auteur sur le blog – qui a personnellement motivée l’achat de son bouquin à la base ^^)

    ~~ Always ~~

    #101983
    Tristesire
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    Et hop, dans la pile ! 🙂

    On ne touche pas aux lapins !

    #102130
    Amarei
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Je viens de lire Opération Jabberwick de Nicolas Texier. Je l’ai pris à la bibliothèque sans capter qu’il s’agit en fait du deuxième livre d’une série : Monts et merveilles. Sachez que ça peut donc se lire dans le désordre sans problème,  les épisodes semblent plutôt indépendants même si ils mettent en scène les mêmes personnages.

    Opération Jabberwock met en scène un enchanteur, un ancien soldat qui a combattu dans plein d’endroits plus ou moins exotiques, un automate mais aussi Violette une adolescente mi-morte/mi-vivante. Cette petite troupe recherche d’Excalibur ce qui l’amènera dans les bois sinistres de Providence, dans un Chicago post Al Capone puis dans une traversée des Grandes Plaines à la rencontre des indiens pendant que la seconde guerre mondiale fait rage dans une Europe païenne où les armes à feu n’existent pas encore.

    Le roman mixe donc les époques et les genres et il est rempli de références littéraires allant des récits arthuriens à Lovecraft en passant par Paul Valéry. Si le mélange est un peu déroutant au départ (peut-être d’autant plus que je n’ai pas lu le premier tome), j’ai beaucoup aimé ce livre et je prévois de lire bientôt son prédécesseur.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #103948
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Je profite des vacances pour de la lecture intensive.

    Premier tome de la Roue du Temps, de Robert Jordan, et je ne suis pas vraiment emballée. Si je reconnais ici ou là des éléments repris par GRRM (le prénom Alys, celui d’Aemon qui a dû être un point de départ pour les Targaryen d’ailleurs, ou le couple guerrier-dévoué/femme « magique » chez les Aes Sedaï, ou l’ambiguïté du dragon, ou d’autres trucs encore exploités assez différemment…), j’ai trouvé la narration elle-même assez indigente et mal gérée malgré l’abondance d’actions. La psychologie des personnages est basique tout au long de ce tome et ce qu’ils font est là pour les besoins du scénario, ils m’ont tous horripilée (ils font parfois les trucs complètement débiles qu’ils recommandaient à leurs amis de ne surtout pas faire une page avant, et ça n’a rien à voir avec un coup de folie); la toute première attaque c’est une centaine de monstres contre deux gars coincés dans une maison verrouillée qui s’en sortent contre toute logique, les premiers « tours de magie » sont du coup complètement cheatés parce qu’il faut bien justifier qu’une mini-bande de quelques jeunes inexpérimentés et 2 badass échappent à pas loin d’un millier de poursuivants surpuissants qui rameutent avec eux des créatures encore plus puissantes. Je me suis un peu forcée à aller au bout du premier tome, que j’ai trouvé épuisant, et je ne pense pas aller plus loin.

    Ajoutons à cela des twists qu’on voit arriver à des kilomètres et un auteur qui force les émotions du lecteur en soufflant alternativement le chaud et le froid sans prendre le temps de poser ses personnages et de créer une ambiance qui fasse rêver. Une petite exception : la rencontre de deux persos avec un homme qui parle aux loups. Nos héros courent beaucoup et couvrent une grande distance, mais malheureusement, ça n’a pas rendu ce monde-là plus vivant. Je n’ai jamais réussi à y croire ou à me le représenter mentalement.

    Je ne sais pas comment la série va se faire, mais si c’est pour être fidèle au texte, ça risque de sentir comme les dernières saisons de GoT : servir la soupe du spectacle jusqu’à indigestion, avec un scénario prétexte à des scènes de bravoure.

     

    J’ai été beaucoup plus chanceuse avec l’Arcane des Epées de Tad Williams (Memory, Sorrow and Thorn en vo). Je n’en suis qu’à la première intégrale, mais on est sur un tout autre niveau à tous points de vue, et cela dès les toutes premières pages : narration,  développement de personnages, ambiance, et poésie. J’aime beaucoup le héros Simon, qui a des faux airs de La Verrue et forme un couple avec un vieux sage/mage comme une réminiscence d’Arthur et Merlin (version de White et Disney tout à la fois). La tragédie et l’amertume se glissent subrepticement dans les rêves de l’adolescent pour les faire virer à l’aigre. Clairement, GRRM doit énormément à Tad Williams, mais là encore, on voit comment il a repris un certain nombre d’idées (la narration à plusieurs points de vue, par exemple) pour les pousser encore plus loin, ou les développer autrement (par exemple, Bran, Arya ou Podrick ont tous quelque chose de Simon).

    Une des belles surprises de cet été !

    #104371
    DNDM
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    Frankenstein, de Mary Shelley.

    Sans doute lit-on aujourd’hui le roman de Mary Shelley par malentendu, écrit le type qui a fait l’intro de mon édition. C’est pas faux.  Lire Frankenstein, c’est plonger dans une époque ou l’archétype « Monstre de Frankenstein » n’existait pas encore. Dur, pour nous qui connaissons ce monstre-là aussi bien qu’un autre. Le livre parait parfois long, du coup. Il l’est objectivement, selon les standards modernes. Trop de tourisme, trop de parlotes.

    La première phrase écrite par Mary Shelley, « Ce fut pas une lugubre nuit de novembre que je contemplai mon oeuvre terminée », arrive beaucoup trop tardivement, au 5e chapitre. Avant cela, trop de temps à détailler les états d’âmes d’un personnage qui est plus que secondaire. Après cela, trop de temps à décrire les pics du jura ou les chemins de montagnes, juste parce que Mary Shelley a visité ces endroits dans les moments autour de la rédaction de ce livre. Au milieu de cela, beaucoup de points d’exclamation, de Grand Dieux!, de Mon pauvre ami! et d’emphase dans les discours, quelle que soit la personne qui parle.

    Ca se lit en diagonal. Mais ça se lit, comme on lit un classique, et on y prend du plaisir, même si c’est plus un plaisir d’archéologue qu’un plaisir de lecteur.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #104372
    Chat-qui-boite
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    Je continue mon exploration systématique de Arnaldur Indridason: En ce moment je suis plongée dans « Etranges rivages » qui dévoile enfin la personnalité de l’un de ses enquéteurs :Erlandur. Je ne résiste pas à citer un passage où il dit sa pensée sur le folklore des trolls, petit peuple et Cie: »Il savait que,même lorsque ce genre d’histoires naissaient peu de gens les prenaient au sérieux. Dans le passé , elles avaient bénéficié de plus de crédit. Elles faisaient partie de ces récits que le pays se racontait depuis des siècles pour se distraire, ces histoires de revenants, d’elfes, de trolls,de pierres enchantées et de gens cachés, qui unissaient l’homme à son environnement par d’invisibles liens. A cette époque là, le pays était plus proche de la nature, dont il dépendait entièrement. Le respect de la terre et des puissances invisibles qu’elle abritait en son sein était le fil rouge de ces récits. Bien souvent, ce respect se manifestait sous forme de mise en garde: Personne ne devait sous-estimer les forces naturelles. »

    Ce n’est qu’un passage d’un de ses nombreux livres. Si vous avez envie de découvrir son univers et par là même le passage de l’Islande de l’agriculture et de la pêche à l’ère moderne arrivée en force avec la 2eme guerre mondiale je vous recommande de commencer par » la Trilogie des Ombres », dans l’un des livres un violeur dit à sa victime « Tu diras que c’était les Elfes ». On est loin de la mythologie de Tolkien mais plus proche de ce peuple aux origines mélangées d’Irlandais et de vikings qui a tenu bon sur son île de feu et de glace.

    Mieux vaut être en retard au paradis qu'en avance au cimetière
    Reste assis au bord de la rivière et tu verras passer le corps de ton ennemi

    #104381
    Obsidienne
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    La pub à l’occasion la sortie du 2° tome de « La saga du Soleil Noir » de Giacometti Ravenne,  me rappelant ma lecture (long, long ago…) du « Matin des Magiciens » m’a bien accrochée et j’ai lu le premier tome  » Le triomphe des Ténèbres ».

     » Dans une Europe au bord de l abîme, une organisation nazie, l’Ahnenerbe, pille des lieux sacrés à travers le monde. Ils cherchent à amasser des trésors aux pouvoirs obscurs destinés à établir le règne millénaire du Troisième Reich. Son maître, Himmler, envoie des SS fouiller un sanctuaire tibétain dans une vallée oubliée de l Himalaya. Il se rend lui-même en Espagne, dans un monastère, pour chercher un tableau énigmatique. De quelle puissance ancienne les nazis croient-ils détenir la clé  ?  « 

    Rien à dire sur la documentation, à l’évidence très vaste, des auteurs ni sur la trame de l’histoire qui se tient.

    Premier bémol pour les personnages auxquels je ne me suis que moyennement attachée (manque de profondeur ?)

    Côté écriture proprement dite…Pour une lectrice qui se fait vraiment un film imaginaire au fur et à mesure de sa lecture, il n’est pas toujours facile de se retrouver dans des descriptions boiteuses.

    Les scènes d’action sont également…comment dire poliment…ben, non, je renonce à la politesse, souvent « nunuches »

    Dommage, dommage…

    …ou pas puisque me voici replongée dans « Le Matin des Magiciens » .

    Son point commun avec  » Le triomphe des Ténèbres » (qui y fait en parfois référence) est sa partie  » Quelques années dans l’ailleurs absolu », qui s’attache à démontrer les origines occultes du nazisme  »

    L’ouvrage dans son ensemble est inclassable. Je laisse la parole à Wikipédia :

     » Cet ouvrage ]…[ se présente comme un récit, « parfois légende et parfois exact », consacré à « des domaines de la connaissance à peine explorés Son contenu aborde des thèmes aussi divers que l’alchimie, les sociétés secrètes », les civilisations disparues, les récurrences insolites…
    … Il repose sur des témoignages anciens comme les Manuscrits de la mer Morte », des livres d’auteurs reconnus ou méconnu  »

    Faut-il dire que sa lecture exige un oeil critique et prudent mais son grand mérite est d’ouvrir des horizons, de pousser à des questionnements.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #104420
    FeyGirl
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    Je viens de lire Cartographie des nuages, de David Mitchell.

    J’ai eu envie de lire ce livre, car le film Cloud Atlas qui s’en inspire m’avait beaucoup plu. Mais comment parler de ce livre?

    Pour commencer, il est bien écrit, et très bien traduit. J’ai pris un immense plaisir à le lire !

    Ce n’est pas une, mais six histoires, qui se déroulent à des époques différentes, et qui sont écrites dans des styles eux aussi variés :

    • première époque : nous lisons le journal qu’écrit vers 1850 Adam Ewing, jeune notaire de San Francisco qui traverse le Pacifique en bateau avec son ami le Dr Henry Goose. Dans un style très littéraire, le protagoniste découvre les injustices subies par certains peuples (roman historique).
    • deuxième époque : nous découvrons les lettres écrites en 1931 par Robert Frobisher, jeune musicien déshérité. Anglais réfugié dans les Flandres pour échapper à ses créanciers, il se met au service d’un vieux compositeur reconnu (roman épistolaire mélodramatique).
    • troisième époque : nous suivons l’enquête de Luisa Rey, jeune journaliste qui découvre un complot de grandeur ampleur, au cours d’un récit trépidant comme savent le raconter les Américains (polar).
    • quatrième époque : de nos jours en Angleterre, nous nous amusons des catastrophes arrivant à Timothy Cavendish, éditeur misanthrope se retrouvant enfermé dans une maison de retraite par son frère encore plus filou que lui (comédie britannique).
    • cinquième époque : dans une Corée futuriste inspirée de Philip K. Dick, nous assistons à l’interrogatoire de Somni~451, clone humain arrêtée et condamnée car elle menace cette société consumériste reposant sur l’esclavage des clones (science-fiction dystopique).
    • sixième époque : dans un très lointain futur à Hawaï, Zachry et sa tribu survivent et combattent une horde cannibale. La civilisation a disparu, et avec elle le savoir et le beau langage… (roman post-apocalyptique)

    C’est un roman où il faut accepter de se laisser emporter par la narration, les protagonistes et les événements. La langue évolue et perd sa beauté au fil du temps : élégante au XIXème siècle, standard dans la deuxième moitié du XXème siècle, elle devient malmenée dans le monde apocalyptique où règles et syntaxes sont oubliées. Il faut souligner le talent du traducteur, qui non seulement respecte le style de chaque époque, mais aussi qui arrive à nous rendre très lisible la dernière époque (post-apocalyptique) alors que le langage devient une bouillie, à tel point qu’on l’oublie et qu’on continue à plonger dans le récit pour suivre les aventures de Zachry.

    Les liens entre les histoires et les personnages sont tenus, mais ils installent une ambiance légèrement fantastique : une tache de naissance similaire, et un document produit par le personnage de l’époque précédente qui tombe entre les mains du protagoniste de l’époque en cours sans qu’il y ait vraiment d’impact sur son histoire.

    Alors quel est le vrai lien, et le sens général de ce roman?

    La réponse réside dans la construction du récit, qui est très différente de celle du film. Dans la version cinématographique, les réalisateurs passent constamment d’une époque à l’autre. Pour le roman, l’auteur a choisi d’abord de raconter chaque aventure dans l’ordre chronologique, en s’arrêtant à chaque fois à la moitié de l’histoire pour passer à l’époque suivante. Arrivé à la sixième et dernière époque (post-apocalyptique), il va jusqu’au bout de la narration, pour remonter le temps et terminer les récits des époques précédentes. Arrivé dans la période polar des années 70, un paragraphe nous suggère qu’il est possible de modifier le futur. Je m’attendais donc à un événement fantastique, et … pas du tout !

    Nous remontons peu à peu dans le temps, nous prenons du plaisir à retrouver des personnages que nous avions laissés de côté, nous nous demandons sans cesse quel est le fin mot de l’histoire… Et nous découvrons enfin le thème qui lit les époques et qui soutient le récit dans les dernières pages. Et oui, les dernières pages. Mais quand on le lit, cela semble tellement évident ! Ce tour du force est permis par la construction du roman qui est très solide, plus que celle du film, tout en délivrant un message plus subtil.

    J’ai regardé divers commentaires de ce livre après l’avoir lu, et les jugements sur la tonalité optimiste ou pessimiste de l’oeuvre diffère grandement selon les chroniqueurs. De mon côté, j’ai préféré y voir une note positive : l’avenir de l’humanité est entre nos mains, si nous le voulons bien.

    #104823
    Athouni
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    Joie du métier de libraire, nous avons accès aux livres avant leur parution. Ces prochaines semaines vous pourrez donc vous procurer Francis Rissin de Martin Mongin aux très recommandables éditions Tusitala.

    C’est un premier roman impressionnant et ambitieux. Je vous laisse découvrir le pitch sur le site de l’éditeur, ici. Roman politique sur la fascination des foules pour l’homme providentiel (ici dénommé Francis Rissin), c’est aussi une réflexion sur l’acte créateur (sans surprise, après Frankenstein, nous savons que la créature échappe à son créateur).

    À la lecture du premier chapitre, on pense à Roberto Bolano, ce qui pour un premier roman est quand même pour le moins flatteur (Roberto Bolano étant considéré comme un des plus grands écrivains du 21ème naissant. Ni plus ni moins). Plus généralement, on navigue en terme d’ambiance entre le bizarre, l’étrange et l’inquiétant. C’est ma came donc je manque un peu de recul mais le tout est très maîtrisé.

    Allez lire la page de l’éditeur, si ça vous accroche, je vous assure que vous pouvez foncer : les promesses sont tenues !

    Pour les curieux qui voudraient (et ils auraient le nez creux) en apprendre un peu plus sur les éditions Tusitala, cette interview si elle date un peu, dit l’essentiel.

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #104837
    DNDM
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    Cartographie des nuages, de David Mitchell.

    Vu le film (qui a pas mal de qualité et quelques défauts / longueurs) également, la façon dont tu parles du livre donne envie.

    Francis Rissin de Martin Mongin

    Pareil, ça donne envie. ^^

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #105075
    DNDM
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    Plateforme, Michel Houellebecq.

    Un type médiocre, très conscient de l’être et qui ne fait rien pour s’en sortir, rencontre par coup de chance une nana qui bosse dans le tourisme, la convertit mollement à l’idée que le tourisme sexuel est non seulement l’avenir du tourisme mais aussi l’avenir de l’humanité, et ça se termine mal.

    Une très bonne lecture pour se gâcher l’été (et pour se donner envie de se jeter du haut d’un pont, en hiver). Houellebecq est très doué pour inventer des vies qui sont des sommets de nullité, et pour en plus par effet de miroir pervers, nous donner l’impression que la notre est encore pire, que tout est vain, que rien ne compte. Il joue aussi très bien avec les différents tabous et fantasmes occidentaux, arrive à nous faire considérer comme normaux, banals voir rationnels le racisme, la sexualité marchande ou l’alcoolisme. Conséquence, évidemment, tout le monde à un avis, tout le monde le donne, ça fait parler.

    Côté style, Houellebecq fait dans le mélange de descriptif, de rapports économico-social et de style le plus basique et épuré possible. Une volonté en adéquation avec le fond, une « forme romanesque (…) conçue pour peindre l’indifférence, le néant ; (…) plate, concise et morne. », si j’en crois sa page wikipédia. Il joue aussi à l’occasion avec les concepts de pensée moderne préfabriqués, les « abus de language économiques et politique » contre lesquel Orwell s’insurgeait – il lui suffit de les signaler en les mettant en italique dans le texte: « En un mot, j’avais travaillé dans le tertiaire« , « je ne m’étais pas éclaté dans mon job » ou « Peut-être est-ce que je cherchais, dans une certaine mesure, à faire le malin« .

    Au final, que ce soit sur le fond ou sur la forme, Houellebecq a parfaitement identifié, conceptualisé, figé et disséqué notre moment de l’histoire, et les maladies de nos sociétés. C’est pour ça qu’il est de la littérature, sans conteste. Ce qui n’est pas antinomique avec le fait que ses bouquins sont particulièrement déprimants, et sont plus des symptômes que des remèdes. A chacun de doser, à chacun de décider comment voir le monde.

    Perso, je crois que je vais me refaire quelque pages de Becky Chambers histoire que cette journée reparte du bon pied.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
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    #105571
    Athouni
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    La Fabrique des salaud de Chris Kraus aux éditions Belfond.

    Attention ! Gros pavé ! Avec un peu moins de 900 pages, vous en aurez pour votre argent 😉

    Je repompe paresseusement le pitch écrit par une autre libraire lors d’une interview de l’auteur pour Page : « Koja Solm, une soixantaine d’années, partage sa chambre d’hôpital avec Basti, un jeune hippie bouddhiste. Ils commencent à se raconter leurs vies, pour tuer le temps. Mais l’ouverture d’esprit prônée par Basti va être mise à mal lorsque Koja va raconter sa longue vie de salaud. Une enfance en Lettonie marquée par la mort de son grand-père pasteur, ses relations avec son frère Hub et surtout celles beaucoup plus troubles avec sa sœur adoptée Ev. Et très vite, la grande Histoire se fait très présente dans la « chronique familiale ». Koja va passer des nazis aux communistes, de la CIA au Mossad. Près de soixante-dix ans d’une vie de mensonges, d’horreurs, d’actes terribles racontés avec un détachement, un cynisme, une ironie mordante. »

    J’ai dévoré ce livre, impossible de le lâcher. C’est la confession d’un homme qui a commis son lot de trahisons et d’atrocités, une confession livrée avec beaucoup de détachement malgré une douleur insondable (qui, pour le coup, n’est pas feinte). Cette distance est pour beaucoup dans le plaisir de lecture. Si le narrateur ne doit pas être dédouané de ses responsabilités, le titre est néanmoins assez clair : il est aussi le fruit d’une époque.

    Alors bon, c’est vrai, c’est encore un livre sur la seconde guerre mondiale mais sincèrement quelle réussite ! Formellement, narrativement, on a rien à reprocher à un tel livre. C’est sans doute l’un des très bons livres de cette rentrée !

     

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #105609
    O’Cahan
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Tes dernières recommandations @athouni me vendent du rêve. Je vais rajouter tout ça à mon infinie PAL.

    please mind the gap between your brain and the platform

    #105646
    Yunyuns
    • Terreur des Spectres
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    Deux semaines de vacances, donc deux (petits) livres ^^.

    J’ai lu Royaume de vent et de colères, de Jean-Laurent Del Socorro.

    C’est très court (280 pages), et son format de chapitres très rapides et bourrés d’action le rend encore plus court. Du coup ça se lit très vite, donc n’hésitez pas à l’ouvrir, il ne devrait pas tenir longtemps.

    Outre ce format un peu spécial, l’écriture est assez classique.

    Pour ce qui est de l’histoire, elle se déroule dans un contexte historique réel, à Marseille en 1596, c’est à dire alors que la ville est sous la direction du Consul Charles de Casaulx et refuse l’autorité d’Henri IV. Politique, manipulation, assassinats, guerres de religions et abjurations forcées ; le tout saupoudré d’un peu de fantastique, l’auteur nous en fait voir de toutes les couleurs, et ça se mélange étrangement bien.
    Le fait que l’histoire soit complètement intégrée à la réalité historique rend le tout encore plus intéressant.

    Bref, facile et rapide à lire et très sympa, j’ai vraiment apprécié.

     

    J’ai aussi lu Les annales de la Compagnie Noire, tome 2 : Le château noir, de Glen Cook (413 pages).

    J’avais adoré le tome 1, avec la vision très terre-à-terre de Toubib (le rédacteur des annales, et donc POV de l’histoire), qui se sent complètement impuissant et manipulé par les forces en présence.

    Pour ceux qui ne connaissent pas la Compagnie Noire, je vous copie un extrait de wikipédia qui décrit le style bien mieux que je ne l’aurais fait :

    En choisissant la forme du « carnet de bord », l’auteur prend à contrepied la façon traditionnelle d’aborder la <i>fantasy</i>, généralement dotée d’un style assez sophistiqué. Dans un premier temps, les romans se présentent sous la forme de journaux quotidiens tenus par l’un des membres de la Compagnie, surnommé l’annaliste, qui écrit à la première personne. Son écriture est affublée des défauts coutumiers d’un journal : style brutal, direct et concis, les membres de la Compagnie ne sont pas décrits au lecteur lors de leur introduction (puisqu’ils sont censés avoir été présentés dans les annales précédentes), peu de paysages, vision subjective des faits, ellipses, certains événements de moindre importance relatés en détail quand certaines grandes batailles se déroulent hors-champ…

    Il est toutefois à noter que l’histoire peut changer de champ et n’est pas uniquement relatée par l’annaliste du moment. On se retrouve souvent avec deux histoires concomitantes, d’un côté celle à la première personne, rédigée par l’annaliste donc, et de l’autre, un déroulement de faits classique, se focalisant sur un personnage ou un groupe de personnages. L’intrigue va petit à petit se développer en rapprochant ces deux histoires jusqu’à ce qu’elles interagissent complètement.

    Sur l’originalité du fond, l’histoire racontée par l’annaliste place la Compagnie du côté des « méchants » qu’elle sert, bien que celle-ci ne soit pas totalement dépourvue d’honneur et de moralité : on peut assister assez fréquemment à des prises de conscience de l’annaliste face aux pire horreurs (torture, viol…). C’est donc un point de vue neutre qui nous est proposé, de la part d’un homme pris en tenaille entre les forces du Bien et du Mal, mais l’auteur prend soin de jouer sur l’ambiguïté de ces notions en exposant les actes barbares des rebelles (comme la torture) ou bien les qualités humaines des « méchants » (bienveillance de la Dame et de Volesprit envers la Compagnie).

    Dans ce tome 2 on retrouve toute la troupe : Toubib, Elmo, Qu’un-Oeil, Silence, Gobelin, le Capitaine et le Lieutenant, etc. mais presque 10 ans se sont écoulés depuis le tome 1 ! La Compagnie est désormais la plus réputée et la plus crainte des troupes du continent, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne va pas être mise en difficulté !

    J’ai moins apprécié ce tome 2 par rapport au tome 1, notamment parce qu’il y a quelques situations où on se dit que c’est « trop facile », où on sent que l’auteur est allé au plus court et n’a pas voulu s’embêter, mais bon, c’est aussi le style des « annales » qui veut ça : on parle du résultat, les étapes qui y ont menées sont secondaires.

    En tout cas les différents personnages de la Compagnie sont toujours aussi attachants (à leur manière), et vu les décisions prises par Toubib dans les derniers chapitres j’ai vraiment hâte de connaître la suite.

     

    PS : je viens de revoir mon précédent avis sur Les annales de la Compagnie Noire, tome 1 (que j’avais écrit en début de lecture), et il ne colle pas du tout à mon avis final sur le livre. J’aurais mieux fait d’attendre d’avoir fini le bouquin pour en parler ^^.

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    "Yunyuns le pourfendeur de Tolkien."

    #105707
    Tristesire
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    Pour La Compagnie Noire, tu as le sujet dédié… 😉

    Tu verras que La Compagnie et les personnages évoluent considérablement avec le temps (on parle de la campagne du Nord et celle du Sud).

    Personnellement, j’aime les deux ! 😊

    On ne touche pas aux lapins !

    #106479
    Orton Rosby
    • Éplucheur de Navets
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    J’ai mis un mois à le lire (il fait 700 pages), mais il en valait vraiment la peine. Ce sera sans aucun doute mon coup de cœur de l’année : Les Furtifs d’Alain Damasio

    Quinze ans après La Horde du Contrevent, Alain Damasio revient avec un roman très abouti tant sur le fond que sur la forme. Vu que je ne suis pas fort pour les résumés, je vais vous partager celui qui a été écrit par l’éditeur :

    Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l’exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes.
    Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l’éducation nationale, en faillite, a abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de quatre ans, Tishka – volatilisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec les furtifs, intègre une unité clandestine de l’armée chargée de chasser ces animaux extraordinaires.

    Au niveau de la forme, l’auteur renoue avec ce qui l’a fait connaitre et qui fait partie de son succès : le récit polyphonique. Chaque personnage se distingue par un glyphe et un style propre. La distinction et la caractérisation des personnages passe aussi par les assonances et/ou les allitérations qu’ils ou elles privilégient, et ce, sans nuire à la compréhension générale de l’histoire ni tomber dans l’excès. De plus, il n’y a que six personnages qui racontent l’histoire, il est donc plus simple de s’habituer aux différentes voix et plus facile de rentrer dans l’histoire que dans son roman précédent.

    Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est tout l’univers développé autour des furtifs. Depuis leur première apparition dans le roman et leur découverte par le lecteur, jusqu’aux considérations philosophiques les entourant (un des personnages, qui est philosophe, fait beaucoup penser à l’auteur) en passant par les tentatives de communication entre les humains et les furtifs.

    #107119
    Athouni
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    Je lis actuellement Fabuler le monde, la puissance critique des fictions d’apocalypse de Jean-Paul Engélibert aux éditions de La Découverte.

    Sur le site éditeur, outre la quatrième de couverture, vous trouverez le sommaire pour vous donner une idée du contenu.

    C’est dense mais très intéressant. Je n’ai pas tout à fait terminé mais je ne doute pas que des lecteurs d’imaginaire, à condition de ne pas être totalement réfractaires aux essais littéraires, y trouvent un intérêt.

    D’un point de vue pratique, le livre, qui refuse de céder aux étiquettes de genre, permet aussi aux lecteurs SF post-apo de découvrir des fictions dites de littérature générale (Saramago, Merle, Volodine, etc.) susceptibles de les intéresser.

     

     

     

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #109713
    R.Graymarch
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    Il y a quelques jours sur le topic Neil Gaiman

    Je suis en train de péniblement finir De bons présages qui me rappelle pourquoi j’ai du mal avec ce que j’ai lu de Pratchett (ici avec Gaiman). Je pense que les auteurs sont des gens passionnants et lettrés, le principe de l’histoire proposée est plaisant mais à lire c’est bordélique. Décousu, ça part dans tous les sens, y a rien qui ne me donne envie de continuer à lire, c’est trop fragmenté. Reste des notes de pages, ou autres incises, qui sont hilarantes (toute cassette qui reste 2 semaines dans une voiture devient un best-of de Queen par exemple). Mais ces petites gemmes (excellentes, donc) valent-elles qu’on lise le reste pour le découvrir ? De mon expérience, non. Ca me désole mais je n’y arrive pas.

    J’ai fini De bons présages (pensant m’attaquer ensuite à la série télé) de Gaiman et Pratchett et mon impression reste la même que précédemment. Ca foisonne dans tous les sens (les chapitres d’une demi-page puis on passe à d’autres persos, waouh), on se demande où ça va parce que les détours c’est sympa mais haaaaaalp. Alors certes le fond de l’intrigue est chouette et il y a plein de petites réflexions « en marge » qui sont hilarantes. Mais ça m’a rappelé pourquoi j’ai eu du mal avec les 6 (8 ?) Pratchett que j’ai lus (les premiers, pas forcément les meilleurs on m’a dit mais ça donne moyen envie de continuer). Chercher des perles d’humour au milieu de tant d’huîtres insipides (paye ta métaphore), c’est pas pour moi. Et ça me désole car vraiment ça aurait pu me plaire, enfin j’aurais aimé.

    Papadoc, j’ai pas répondu à ta question car je n’ai pas lu de Neil Gaiman « pur »

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    MJ par intérim de Les Prétendants d'Harrenhal (2024-), rejoignez-nous
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