Je réalise avec horreur que c’est beaucoup plus difficile d’écrire un résumé d’intrigue cohérente, avec des thèmes et des développements de personnages bien construits. D’autant que l’épisode est très fourni en péripéties, puisque essayant de faire la transition après un bond temporel de dix ans. Est-ce réussi ? Plutôt. Toujours ? Voyons ça !
↑Black Young Son, Won’t You Come
Rhaenyra est toute grandie, et toute en train d’accoucher dans la douleur de son troisième enfant. Emma d’Arcy s’impose tout de suite dans la succession de Milly Alcock, tant physiquement que dans son interprétation. Laenor a à peine le temps de la féliciter adorablement que le couple reçoit un message : la reine Alicent demande à ce que l’enfant lui soit présenté sur le champ. Consciente de l’insulte voilée, Rhaenyra insiste pour être présente et à monter de loooongs escaliers quelques minutes après son accouchement. Une façon très maligne de nous faire rapidement perdre le capital sympathie qu’Alicent avait pu gagner auprès du spectateur dans les épisodes précédents. Nous sommes donc introduits à la version 2.0 de la reine, elle aussi plus âgée, et que des années à s’occuper d’un roi tombant en morceaux ont laissé beaucoup plus aigrie. Nous retrouvons donc aussi Viserys, collant assez à sa personnalité débonnaire décrite dans les livres, bien qu’il ressemble aussi un peu à un bout de jambon oublié dans un coin pendant un mois. Alors que la princesse et la reine s’échangent des amabilités vénéneuses, le roi est tout content et fait semblant d’ignorer le mammouth dans la pièce : le petit Joffrey (nommé en l’honneur de l’amant assassiné de Laenor) ne ressemble pas du tout à son père présumé. Aucun des trois enfants de Rhaenyra ne lui ressemble, par contre, ils semblent tous tenir de ser Harwin Fort, qui montre envers les garçons un intérêt tout paternel.
↑It’s Not Easy Being Green
Pour Alicent, l’évidence de l’adultère de Rhaenyra devrait d’emblée exclure ses enfants de la succession. C’est aussi l’avis de ser Criston Cole le Salé, inexplicablement toujours libre et membre de la Garde Royale malgré son homicide volontaire. Les tentatives de la reine pour convaincre le roi tombent dans l’oreille d’un homme qui ne veut rien entendre, préférant balayer toutes accusations à coup de banalités pour retourner à ses maquettes. La pauvre Alicent ne trouve pas beaucoup plus de soutien chez ses enfants. Aemond se fait humilier lors d’une cérémonie de remise des dragons, Helaena est fascinée par ses insectes (et tient des propos cryptiques. Aurait-elle aussi des rêves prophétiques ?), quant à Aegon, l’aîné et héritier potentiel du trône, il est trop occupé à ressembler à Drago Malefoy et à se tripoter devant sa fenêtre (peut-être celle d’où Tommen a fait le grand plongeon) pour écouter les conseils alarmistes de sa mère. Il est le premier obstacle pour les enfants de Rhaenyra. Ainsi, la rivalité est transmise aux générations suivantes.
Tout pourrait pourtant s’arrêter quand Rhaenyra propose que son premier-né, Jacaerys, épouse Helaena, mais Alicent n’en est plus là. Elle désire avant tout que son fils monte sur le trône de fer.
↑La Salsa de Daemon
Daemon est en vacances à Pentos avec Laena, qu’il a épousé (offscreen), les jumelles qu’ils ont eu ensemble (offscreen), et leurs gros dragons, dont Vhagar, le plus grand et vieux dragon existant à l’époque, que Laena a dompté (offscreen.) Ensemble, il font des pirouettes draconiques à la CGI impressionnante, jouant les casses-cous et passant à travers des boules de feu, ce qui ne va pas arranger l’asthme de Caraxès. Le couple traverse une forme de crise de la quarantaine, puisqu’ils hésitent entre s’établir dans les cités libres, et continuer leur vie de bourgeois bohémiens itinérants. Leur petite dernière, Baela, est également préoccupée, car contrairement à sa sœur, elle n’a toujours pas de dragon. Toute cette petite vie de famille s’effondre cependant quand l’accouchement de Laena s’annonce difficile, et que Daemon est confronté au même dilemme que son frère des années auparavant. Avant qu’il puisse condamner sa femme, celle-ci s’enfuit (offscreen) et court jusqu’à une Vhagar ancienne et splendide, lui criant « dracarys », le mot d’embrasement, afin de mourir dignement. La vieille dragonne hésite à blesser sa cavalière, puis, finalement, accepte. Laena brûle sous les yeux de Daemon, qui quoique horrifié, l’est probablement moins que le spectateur.
↑Fort, Fort Lointain
Criston Cole n’est pas que garde du corps de la famille royale. Il en est aussi le maître d’armes. Et il montre dans cette tâche la même neutralité que Severus Rogue, favorisant Aegon et Aemond et méprisant plus ou moins subtilement Jace et Luke. Harwin Fort, qui passe par là, n’apprécie guère ses manières et, quand le chevalier blanc sous-entend la bâtardise des enfants de Rhaenyra, il le passe à tabac, lui brisant peut être un ou deux os au passage. Devant cet esclandre, lord Lyonel, son père, renonce au poste de Main du Roi et demande son congé, conscient qu’il ne peut plus servir Viserys avec la même impartialité qu’autrefois. Le roi refuse la démission de son plus fidèle conseiller, mais il est contraint d’accepter son départ, et, vaincu, retourne à son imitation de Gollum. Harwin quitte Port-Réal pour Harrenhal, non sans auparavant dire adieu à ses enfants, qui finissent par se douter de quelque chose. Privée de son amant, Rhaenyra décide de partir avec sa famille pour Peyredragon. Laenor, qui rêve d’aventure, accepte toutefois de la suivre, avec son propre amant, un certain Qarl Correy. Alicent voit la disgrâce temporaire des Fort comme une occasion de faire revenir son père. Larys Fort, le boiteux cadet, offre ses services à demi-mot, et, à l’aide d’une bande de condamnés à qui il a fait couper la langue, organise la mort de son père et de son frère, qui périssent dans un mystérieux incendie à Harrenhal. Alicent est horrifiée, mais sa position est indéniablement renforcée. Larys a ouvert la voie pour le retour d’Otto Hightower au rôle de Main du roi. Le pauvre Viserys aperçoit un rat, symbole de la déchéance et des intrigues qui rongent son règne.
↑Conclusion
Un épisode très mouvementé, au bon rythme, aux dialogues et aux situations bien pensés, indéniablement. Mais il est difficile de se séparer de Laena et de Harwin après les avoir si peu connus. On voudrait plus, même s’il est naturellement difficile de résumer près de deux décennies en une saison. Malgré cela, on est souvent ému, et les pièces se mettent toujours plus en place pour la Danse à venir. En espérant que les épisodes à venir vont prendre le temps de respirer un peu plus, sans perdre en qualité.
Je propose Kit Harington pour jouer l’un des dragons, aussi.