A l’occasion de la sortie chez J’ai Lu des tomes 1 et 2 du Trône de Fer, Thibaud Eliroff, directeur de collection chez J’ai Lu a accepté de répondre à nos questions concernant ces versions ainsi que sur la parution française du Trône de Fer en général.
Alors on va commencer par te présenter un peu, tu es Thibaud Eliroff, directeur des collections SF/fantasy chez Pygmalion/J’ai Lu, pourrais-tu nous résumer en quelques mots ton parcours et en quoi consiste ton travail exactement ?
J’ai commencé par faire pas mal de stages, notamment chez Denoël à la collection Lunes d’Encre et au Bélial’, puis, après un court détour par le graphisme, j’ai travaillé chez Gallimard, pour la collection Folio SF. C’est ensuite que je suis arrivé dans le groupe Flammarion (J’ai lu et Pygmalion), où je suis depuis 4 ans. Mon travail consiste à nourrir les collections dont j’ai la charge, à savoir J’ai lu SF en poche et Pygmalion Fantasy en grand format, m’assurer du bon déroulement de la vie du livre entre la signature du contrat et sa mise en en vente effective, participer à la promotion des ouvrages et, plus globalement, promouvoir les collections par tous les moyens dont je dispose. Au quotidien, ça veut dire lire beaucoup de livres, en choisir quelques-uns, gérer le fonds (une collection de poche, c’est beaucoup, beaucoup de réimpressions…), rédiger un certain nombre de documents (argumentaires commerciaux, argumentaires presse, quatrième de couverture, etc.), participer à des réunions de tout type, et surtout rencontrer beaucoup de gens (sur les salons notamment).
Je suppose qu’on ne fait pas ce genre de travail sans être fan de sf/fantasy, quelles sont tes références et tes œuvres préférées ?
En fantasy, ma référence absolue est La Forêt des Mythagos de Robert Holdstock, talonnée de peu par Terremer d’Ursula Le Guin. Le Trône de fer ou encore La Compagnie noire de Glen Cook font aussi partie du top 5, car j’aime les choses assez sombres, qui vont montrer ce que l’âme humaine a de plus laid, ou ce que les tripes ont de plus suintant.
En science-fiction, j’ai toujours préféré ce que les anglo-saxons appelle la « speculative fiction », cette SF a visage humain qui se projette dans un futur proche pour mieux interroger notre présent et dénoncer ses dérives, qu’elles soient politiques, sociales, économiques, écologiques… On peut y mettre plusieurs Silverberg, Aldiss, Brunner, Spinrad et bien d’autres. Avec le temps, j’apprécie de plus en plus les auteurs un peu marginaux, comme Christopher Priest. Au passage, j’en profite pour faire un peu de pub pour Le Déchronologue de Stéphane Beauverger, le dernier bouquin de SF qui m’a littéralement emporté…
Et quand j’ai le temps, j’arrive parfois à lire hors genre, notamment des romans noirs et des auteurs sud-américains.
Et bien sûr, as-tu lu le Trône de Fer ? Et si oui, qu’en penses-tu et quels sont tes personnages préférés ?
Sans la moindre hésitation : Cersei Lannister. J’aime sa démesure, son intelligence, sa perversité et en même temps son aveuglement. Elle peut être à la fois machiavélique et totalement naïve, mais toujours entière. « Allez me chercher la tête de ce nain ! » reste dans mon best of des citations 😉
Nombre de lecteurs du Trône de Fer placent beaucoup d’espoir dans ces version non découpées qu’ils attendent depuis longtemps (j’en fais partie), la plupart abhorrant en effet le découpage assez poussé (jusqu’à 4 tomes pour ASOS) effectué par Pygmalion. Quelles sont les motivations de J’ai Lu à revenir sur sa politique et à éditer les œuvres selon leur découpage original ?
Si nous parlons de politique, il faut distinguer Pygmalion et J’ai lu. Pygmalion publiait le TdF bien avant l’arrivée de l’équipe actuelle. Quand celle-ci a pris ses fonctions, elle a en quelque sorte suivi la tendance de découpage précédemment initiée. Lorsque je suis moi-même arrivé (au tome 10 en grand format), les choses étaient trop avancées pour changer quoi que ce soit. Pour le prochain tome, il ne faut pas rêver : il sera énorme, donc impliquera un coût de traduction faramineux. La publication en un tome, dans la formule actuelle, est donc exclue, ce serait un suicide financier. Nous réfléchissons cependant à une formule (dont je ne peux dévoiler les détails) qui nous permettrait de ne pas couper ou, au pire, de ne couper qu’en deux parties.
Concernant J’ai lu, la politique dépend directement de la publication grand format, en première édition poche, du moins. L’idée de faire ces « intégrales » est née de l’échec de ces mêmes intégrales chez Pygmalion, que nous imputons principalement au prix de vente. En outre, je trouvais vraiment dommage que les tomes 3 et 4 ne sortent pas. D’où la solution de faire une belle édition en semi poche, avec des prix tirés au cordeau et des couvertures plus sexy.
Les intégrales version Pygmalion n’ont pas eu beaucoup de succès d’après les échos que nous en avons eu. Les couvertures étaient peu attractives, le prix assez élevé, mais surtout l’absence d’appendices et la pagination incorrecte façon « copié/collé » des tomes découpés ont rebuté beaucoup de monde. Qu’en est-il des intégrales J’ai Lu au niveau des appendices et de la pagination ?
Ce qui nous permet de tenir un prix si serré vu la pagination importante, c’est que nous reprenons à l’identique les fichiers Pygmalion. Pour ajouter les appendices ou modifier la traduction, il aurait fallu recomposer intégralement l’ouvrage (et traduire les appendices en question), ce qui aurait eu un impact important sur le prix (au moins 2 ou 3 euros de plus). Ça n’a l’air de rien, mais ça peut faire la différence entre un plantage et une vente correcte. Nous avons donc préféré mettre toutes les chances de notre côté, d’un point de vue commercial, pour envisager plus sereinement les tomes 3 et 4 (si les ventes du 1 et du 2 sont bonnes, les espérances de vente des suivants seront meilleures, ce qui nous laisse plus de marge de manœuvre, économiquement parlant).
Autrement dit, je sais que les puristes vont encore râler (sinon ce ne serait pas des puristes ;-), mais ce choix va peut-être nous permettre de gagner de nouveaux et nombreux lecteurs et ainsi de diffuser cette œuvre majeure le plus largement possible.
Quoi qu’il en soit, le bug de pagination a été corrigé !
Il va sans dire que la traduction d’une saga aussi longue ne peut se faire sans quelques coquilles ou erreurs de traduction, en particulier dans le premier tome où certains noms n’ont pas été traduits alors qu’ils le sont dans la suite de la saga. Après 10 ans de rééditions successives, avez-vous permis à monsieur Sola de « revoir sa copie » et de corriger les quelques malencontreuses erreurs présentes dans le texte afin d’homogénéiser les termes utilisés ?
Même réponse que pour la question précédente, impossible en terme de coût.
Les images des couvertures dévoilées présentent comme titre « l’intégrale 1 » et « l’intégrale 2 », pourquoi ne pas avoir choisi de traduire les titres originels des romans (« A Game of Thrones », « A Clash of Kings », etc…) ?
Qu’on aime ou pas ce titre, l’œuvre est connue en France sous le titre Le Trône de Fer. Or, en fantasy, on retient le nom d’un cycle, plus rarement celui des volumes qui le composent (et là, je pense en particulier aux libraires). Le message nous a paru plus clair que si nous avions donné de nouveaux noms, qui auraient brouillé les pistes.
Beaucoup de lecteurs ont reproché à la version poche de J’ai Lu ses quatrièmes de couverture spoilant trop le contenu du-dit tome. Je sais qu’il est difficile de rédiger une annonce accrocheuse sans révéler quelques détails du contenu, mais les quatrièmes de couverture des intégrales seront-ils moins spoilants ?
Tout à fait : c’est pour cette raison que les 4e de couverture des intégrales sont minimalistes et génériques. D’ailleurs, techniquement, ce ne sont pas des 4e de couverture puisqu’ils seront placés sur les rabats. Quoi, je ne vous avais pas dit qu’il y aurait des rabats ?
Les illustrations de Mark Simonetti sont vraiment magnifiques et impressionnantes, sont elles des commandes effectuées spécialement pour servir de couvertures aux intégrales du Trône de Fer ?
Je lui dirai, ça lui fera plaisir 🙂
Marc est lui-même un fan de la série. On trouve sur son site tout un tas de fan art du TdF. En les voyant, la directrice artistique de J’ai lu SF et moi-même nous sommes dit : « C’est lui qu’il nous faut ». Comme Marc connaissait très bien les livres, les briefs ont été simplifiés à l’extrême. « Alors pour le tome 1, je verrais bien le Mur… Et puis sur le 2, un décor de ville, ce serait pas mal… Bon pour le 3 et le 4, tu fais ce que tu veux… » Ca ressemblait un peu à ça. Les premières esquisses qu’il nous a envoyées nous ont tout de suite emballés, nous nous sommes mis d’accord sur certains détails et hop, le tour était joué. Tout le mérite lui revient.
Tiens, je précise au passage que l’image fait le tour du livre: première de couverture, dos (tranche) et quatrième de couverture.
Les dates approximatives de parution des intégrales tome 3 et 4 sont déjà connues, alors que l’intégrale tome 3 version Pygmalion n’est toujours pas annoncé.
Doit-on logiquement en conclure que les intégrales de Pygmalion sont abandonnées ?
Aïe, je crois bien avoir spoilé la réponse à cette question un peu plus haut. Je confirme : les intégrales Pygmalion sont abandonnées, pour cause de mévente.
Pour la suite de la saga, continuerez-vous désormais à proposer la saga sous deux formes parallèles : une version découpée et une version intégrale ? ou alors les tomes suivants sortiront-ils exclusivement sous la forme d’intégrale ?
J’ai aussi répondu en partie. Pour les prochains tomes en poche, nous nous conformerons à la publication grand format, quitte à faire des intégrales par la suite.
Il y a sur notre site des fans de fantasy adeptes d’autres séries, comptez-vous, chez J’ai Lu, sortir des intégrales d’autres grandes sagas dans le même styles que celles là ?
Nous l’envisagerons si les intégrales du TdF rencontrent leur public.
Le Trône de Fer est une des sagas de fantasy les plus renommées dans le monde à l’heure actuelle avec des sagas comme la Roue du Temps ou l’Assassin Royal. Pourrions-nous avoir une idée (sans forcément entrer dans les détails) du succès commercial que cela représente pour vous en tant qu’éditeur ? (chiffres de vente par exemple).
Étrangement, le TdF ne représente pas d’énormes ventes en grand format : entre 4.000 et 8.000 ventes nettes au titre. C’est suffisant pour être rentable, et même un peu plus, mais on ne peut pas parler de franc succès. En revanche, c’est un vrai succès poche. Les premiers volumes du cycle ont dépassé chacun la barre des 70.000 exemplaires vendus (sur plusieurs années, bien sûr). En nouveauté (c’est à dire sur les 12 premiers mois de vente), on est à environ 20.000 exemplaires pour les derniers volumes parus. Au regard d’une collection de SF/Fantasy, c’est beaucoup. Chez nous, c’est la deuxième meilleure vente après Robin Hobb.
A Dance with Dragons, le prochain tome de la saga sortira probablement en 2010, pouvez-vous nous confirmer que Jean Sola sera toujours le traducteur pour ce tome, sa traduction est très appréciée des lecteurs francophones et certains de nos lecteurs redoutent un changement de traducteur en cours de saga comme ce fut le cas avec La Roue du Temps chez l’éditeur Rivages, ce qui fut catastrophique.
Rien n’est encore sûr. Vous serez les premiers informés.
En parlant de Jean Sola d’ailleurs, comment s’est fait le choix sur monsieur Sola comme traducteur à l’origine du projet ?
Je n’y étais pas, mais je crois que Jean Sola était l’un des traducteurs réguliers de Pygmalion à l’époque, tout simplement.
La saga se nomme en V.O. « A Song of Ice and Fire », pourtant l’éditeur français a choisi de nommer la saga d’après le titre du premier tome : « Le trône de Fer ». Qui a fait ce choix et pourquoi un tel choix ?
Aucune idée, je n’y étais pas non plus. A l’époque, les éditions Pygmalion étaient dirigées par Gérard Watelet, il me semble que c’est lui qui avait choisi le titre. Je n’ai jamais eu le plaisir de le rencontrer pour lui poser la question.
Le tome 6 (découpé) de la saga se nomme « Les Brigands » en version Pygmalion et « Intrigues à Port-Réal » en version J’ai Lu. Pourquoi ce changement de titre entre les deux éditions ?
Encore une fois, je n’étais pas encore entré en fonction, donc je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. En tant que lecteur et en tant qu’éditeur, j’ai une nette préférence pour Intrigues à Port-Réal. Pas vous ?
En effet, mais je me posais juste la question. Concernant les délais de parution, si ADWD devait sortir le 1er janvier 2010 aux USA, vers quelle date pourrions nous espérer voir la sortie en français ?
Le plus vite possible, mais tout dépend du planning du traducteur, et du découpage du livre. Dans tous les cas, il ne faudrait pas l’espérer avant fin 2010.
Il existe en V.O. des éditions collector des tomes du Trône de Fer, prévoyez vous à court ou long terme de faire des éditions collector en V.F. ?
Je ne connais pas ces éditions. Des liens, des liens…
L’anthologie Warriors contenant la troisième préquelle du Trône de Fer avec Dunk et l’Œuf va bientôt sortir aux États-Unis. Disposez vous déjà des droits sur la nouvelle, et savez vous déjà sous quelle forme vous allez la publier ?
Nous la publierons, c’est certain, mais nous avons pas encore décidé sous quelle forme.
La grosse vilaine question qui fâche N°1 : Le découpage. Pourquoi dans un premier temps Pygmalion et J’ai Lu ont-ils choisi de découper les tomes américains en plusieurs volumes ? Pygmalion jouit d’une très mauvaise réputation uniquement à cause de ça, alors qu’ils proposent par ailleurs des œuvres d’une grande qualité, variées et donnant une bonne image de la Fantasy en France.
Encore une fois, cette histoire de découpage a commencé bien avant mon arrivée, et avant l’arrivée de l’équipe actuelle, mais je peux supposer ce qui l’a alors justifié. Le fait est que les livres de George R.R. Martin sont particulièrement gros, et donc leur traduction très onéreuse. En un tome ? Impossible. Rappelez-vous qu’à l’époque, Pygmalion n’était pas un éditeur de fantasy à proprement parler. Le TdF s’apparentait plus à un coup de cœur, sans aucune garantie de succès commercial (et encore une fois, même aujourd’hui le succès en grand format est assez limité). Il fallait donc rentabiliser l’opération. C’est après que sont venues les dérives, quand les tomes ont commencé à être coupés en 3, puis en 4.
Pour tout vous dire, étant des deux côtés de la barrière, je comprends les uns et les autres : en tant que lecteur, cela m’horripile tout autant que vous de devoir attendre et payer plus cher. En tant qu’éditeur, je ne peux pas dire que je n’en bénéficie pas aussi un peu. Soyons francs, les éditions découpées rapportent beaucoup plus d’argent que si elles ne l’étaient pas. Si cet argent ne servait qu’à engraisser un actionnaire, ce serait effectivement scandaleux. En l’occurrence, beaucoup d’autres livres de fantasy n’auraient pas vu le jour chez Pygmalion sans la manne financière générée par Robin Hobb et, dans une moindre mesure, George R.R. Martin. C’est parce qu’un jour, un décideur s’est penché sur les comptes de Pygmalion et a dit « dites donc, la fantasy ça rapporte beaucoup, faites en plus ! », qu’ont pu être publiés Lynn Flewelling, David B. Coe, Elizabeth Haydon, ou plus récemment Steve Cockayne, Pamela Freeman, Stephen Deas, Glenda Larke et bientôt Joe Abercrombie. Au passage, vous noterez que les cinq derniers auteurs cités ne sont pas découpés. Étrangement, ça on n’en parle pas…
La grosse vilaine question qui fâche numéro N°2 : Le prix. Actuellement, un tome d’A Storm of Swords U.S. en paperback (grand format, couverture souple) coûte 10$ (prix sur le site amazon). En France, pour avoir l’équivalent, il a longtemps fallu se rabattre sur les versions découpées de Pygmalion, à savoir 4 tomes à 20€ chacun, 80€, soit près de 10 fois le prix originel. C’est certes moins impressionant pour les autres tomes, mais qu’est-ce qui justifie une telle différence de prix ?
La réponse à cette question est également contenue dans la précédente, mais cela va me donner l’occasion d’approfondir un peu sur le sujet des traductions. Un feuillet de traducteur est payé chez nous 15,50 euros (ce qui nous classe en milieu de tableau : ni parmi les plus généreux, ni parmi les plus pingres). Un roman comme A Feast for Crows compte environ 1500 feuillets… je vous laisse faire la multiplication. Ajoutez à cela le prix d’achat des droits de publication en langue française (que je ne connais pas, mais qui monte très vite dès que l’auteur est célèbre dans plusieurs pays). Ajoutez à cela les frais techniques, énormes sur une telle pagination. Admettons qu’on espère en vendre 8.000 exemplaires, il faut donc que nous en tirions au moins 15.000 exemplaires. Il faudrait faire le calcul réel, ce qu’on appelle le compte d’exploitation, pour savoir à partir de quel prix on est rentables, mais je doute que ce soit en-dessous de 60 euros.
Les Américains n’ont pas les mêmes problèmes : d’abord ils n’ont pas de traduction à payer. Ensuite, ils ont un marché 5 fois plus vaste que le nôtre, et le succès de George Martin est autrement plus fort qu’en France. Leur tirages sont donc beaucoup plus haut… tout ceci donne un prix de revient à l’exemplaire bien plus bas qu’en France. Et ce n’est pas tout : l’éditeur américain dispose des droits mondiaux, autrement dit, il va pouvoir vendre les droits de publication dans tous les autres pays, et gagner beaucoup d’argent par ce biais-là (c’est même là qu’il va gagner le plus d’argent). Et si le livre est optionné par le cinéma ou la télévision, c’est banco.
Les deux économies ne sont donc pas vraiment comparables…
Revenons à des sujets plus agréables, c’est bientôt le nouvel an, quels sont tes vœux pour 2010 ?
Hmmm… Achetez plein de Trône de Fer, l’intégrale ! 😉
Plus sérieusement, je vous souhaite une année riche en découvertes littéraires, qu’il s’agisse de fantasy ou autre.
Voilà je crois qu’on en a fini, merci Thibaud d’avoir pris le temps de répondre à ces questions, et merci de permettre aux lecteurs non-anglophones de pouvoir suivre cette splendide saga qu’est le Trône de Fer.