Lord

De La Garde de Nuit
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Le « lord » est un titre de noblesse de la société féodale des Sept Couronnes s'appliquant aux seigneurs. À la tête d'une maison noble, ils exercent leur suzeraineté sur des terres plus ou moins étendues (leur « fief »[N 1]) depuis leurs demeures, pour la plupart fortifiées.

Noblesse terrienne

Vassalité

Les lords sont les maillons d'un système pyramidal de liens réciproques de suzeraineté et de vassalité. Chaque lord est soumis à un autre lord plus puissant, son suzerain, dont il est le vassal. Chaque région est sous la vassalité d'un seigneur suzerain, lui-même vassal du roi, suzerain des Sept Couronnes (toutefois, pour les terres situées dans la région de Port-Réal, la Couronne exerce une suzeraineté directe). Ainsi, chaque lord peut avoir comme vassaux d'autres lords moins puissants, ainsi que des chevaliers fieffés, qui forment ses bannerets. La vassalité s'exprime aussi par la délégation d'une partie des pouvoirs du suzerain (notamment judiciaires et militaires) en faveur de son vassal. Cette délégation prend place dans le cadre d'une réciprocité, chaque lord ayant des obligations envers ses vassaux et son suzerain (loyauté et protection notamment)[N 2][1].

Le serment du vassal à son roi lorsqu'il l'anobli illustre la notion de vassalité. Le souverain touche de son épée l'épaule de son vassal à genoux et demande : « [nom] de la maison [patronyme], êtes-vous véritablement et sincèrement mon homme lige, maintenant et pour jamais ? » Après que le vassal a acquiescé, le roi reprend : « Et jurez-vous de me servir loyalement chacun de vos jours, de me donner probes conseils et prompte obéissance, de défendre mon royaume et ma royauté contre tous les adversaires, en grandes et petites batailles, de protéger mon peuple et châtier mes ennemis ? » Le vassal déclare alors : « Je le jure, Sire » et le roi conclut : « Alors, relevez-vous, [nom et patronyme], mais relevez vous lord de [nom du fief et titres éventuels] »[2].

Pouvoirs et devoirs

Un lord a d'importants pouvoirs sur les terres dont il est le suzerain[N 3]. Ces pouvoirs lui sont délégués par son suzerain à ses vassaux, et couvrent les droits de « puissance publique » : pouvoir de justice, de police et droit de ban, ce dernier regroupant un pouvoir de commandement[3] et un monopole économique (les banalités, ou taxes[N 4] et services divers dus par les vassaux). Le monopole du suzerain se traduit notamment par l'exclusivité qu'il peut avoir sur la chasse et la coupe du bois[4], le braconnage étant sévèrement réprimé[5].

Contrairement aux chevaliers fieffés, chaque lord peut rendre lui-même la justice sur ses domaines, et dispose du droit de potence et de cul-de-basse-fosse[N 5] sur son fief[6] (ce pouvoir peut être lui-même confié à son bailli[7]). Le droit de ban regroupe quant à lui divers services et taxes dus au suzerain. À titre d'exemple, le suzerain perçoit un dixième des produits des moulins de son fief[8], peut soumettre ses ponts à un droit de péage[9], peut s'opposer au mariage d'un de ses vassaux (nobles ou roturiers)[10], et peut exiger d'eux un certain nombre de services, notamment militaires. Ainsi, en cas de conflit, il peut convoquer son ban (le « droit d'ost ») et exiger le soutien de ses vassaux (encore une fois nobles ou roturiers) qui se joignent à ses propres forces[3].

Comme les autres titres de noblesse, le titre de lord et les pouvoirs et devoirs associés sont héréditaires, et transmis par ordre de primogéniture masculine[11] (sauf dans la principauté de Dorne où la distinction de genre n'a pas cours). Toutefois, chaque suzerain, et a fortiori le roi des Sept Couronnes, peut intervenir pour modifier, voire supprimer, les attributions de ses vassaux[12][13].

Icone loupe.png Voir article détaillé : Règles de dévolution successorale.

Lorsqu'un seigneur est contraint de quitter son fief, c'est généralement son épouse qui le supplée dans ses fonctions[14]

Prestiges

Dans les faits, bien qu'un petit lord puisse être moins puissant qu'un chevalier fieffé issu d'une maison ancienne et ayant de vastes terres, son rang et son prestige seront toujours supérieurs, notamment lors des tournois, des cérémonies ou des banquets[15][16][N 6].

Les seigneurs les plus puissants entretiennent des maisonnées conséquentes et qui peuvent comprendre, outre les domestiques : un maître piqueux[17], un mestre[18], un armurier, un maître d'armes, une garnison dirigée par un capitaine, des écuyers, un ou des septons, une ou des septas, un intendant, un forgeron, un maître d'écurie et des palefreniers, des jardiniers[19], des bouchers...

Noblesse honorifique

Les membres du Conseil restreint sont tous appelés « lord », même si ce titre peut n'être que symbolique, comme pour lord Varys par exemple. D'autres personnes peuvent se voir décerner le titre de manière honorifique, à la discrétion du souverain[N 7][20][21][22].

Étiquette

Il convient généralement de s'adresser à un lord par « Messire », « Monseigneur », ou « Votre Seigneurie » et de le désigner par « Sa Seigneurie ». Les lords portent le titre de « seigneur » de leur maison et de « sire » ou de « seigneur et maître »[N 8] de leur fief[23].

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Il faudrait plutôt parler de « seigneurie », le terme « fief » couvrant en théorie un sens plus large qui inclut autant les terres (la « tenure »), que les biens, services, devoirs et obligations issus de la vassalité (cf. fief sur fr.wikipedia.org).
  2. Voir par exemple l'expédition que ser Rodrik Cassel mène contre les pillards fer-nés qui assiègent Quart-Torrhen, siège de la maison Tallhart, vassale de Winterfell (cf. A Clash of Kings, Chapitre 47, Bran).
  3. On pourrait parler de « seigneurie banale », ensemble des terres où il exerce son droit de ban (incluant donc celles de ses vassaux) (cf. seigneurie banale sur fr.wikipedia.org), par opposition à la « seigneurie foncière », ensemble des terres dont il est directement propriétaire (cf. seigneurie foncière sur fr.wikipedia.org), ces deux notions restant tout de même indissociables et étant à la base du principe de « seigneurie » (cf. seigneurie sur fr.wikipedia.org). Cette « seigneurie foncière » est bien moins étendue que la « seigneurie banale », les roturiers vassaux d'un seigneur pouvant très bien être propriétaires de leurs propres terres (cf. A Feast for Crows, Chapitre 28, Jaime).
  4. A ces taxes, s'ajoutent celles dues directement à la Couronne, collectées par les collecteurs de taxes et les fermiers des impôts (cf. la notion d'affermage : affermage sur fr.wikipedia.org) (cf. A Clash of Kings, Chapitre 18, Tyrion).
  5. Pit and gallows en version originale.
  6. Le seigneur de la maison Baelish a le titre de lord, pourtant, ses terres, sa maisonnée et ses possessions personnelles se révèlent particulièrement modestes (cf. A Clash of Kings, Chapitre 18, Tyrion et A Storm of Swords, Chapitre 69, Sansa) jusqu'à ce qu'il soit fieffé d'Harrenhal. En revanche, le chevalier fieffé Symond Templeton serait parvenu à mobiliser autant de troupes que les autres seigneurs déclarants (cf. A Feast for Crows, Chapitre 24, Alayne).
  7. Par exemple, ser Jacelyn Prédeaux est fait lord par Tyrion Lannister en récompense de sa loyauté et de son efficacité, notamment lors de la mise à l'abri du prince Tommen (cf. A Clash of Kings, Chapitre 45, Tyrion et A Clash of Kings, Chapitre 50, Tyrion). Voir aussi A Clash of Kings, Chapitre 66, Sansa.
  8. Les dirigeants des maisons détenant un fief et exerçant une suzeraineté sans être associés à la noblesse portent simplement le titre de « maître » de leur fief (cf. la maison Glover par exemple), ou de « chevalier » de leur fief dans le cas des chevaliers fieffés.

Références