Tournoi
V.O. : tourney
Le tournoi[1] est une fête donnée par un seigneur, consistant en un ensemble de jeux guerriers permettant d'exalter les vertus chevaleresques. Selon leur importance et le rang de la maison organisatrice, les tournois peuvent rassembler de nombreux participants, nobles et chevaliers, venus des Sept Couronnes.
Sommaire
Objectifs
Un tournoi peut être organisé à l'occasion de divers évènements heureux :
- une naissance, comme le tournoi donné à Vieux Rouvre en l'an 73[2] ;
- un anniversaire, comme le tournoi donné à Cendregué en l'an 209[3] ou celui donné à Port-Réal en l'an 298 pour les douze ans du prince Joffrey Baratheon[4]
- un mariage, comme celui organisé pour les Épousailles d'or en l'an 49[5] ou à Sombreval en l'an 72[6] ;
- un avènement royal, comme le tournoi de Viergétang au début du règne de Viserys Ier Targaryen) ;
- un anniversaire de début de règne, comme le tournoi de Port-Réal en l'an 58[6] ou celui de l'an 272[7]) ;
- le nouvel an, comme les célébrations du premier jour de l'an 50 qui marquent un demi-siècle de règne Targaryen sur les Sept Couronnes[8] ;
- l'achèvement d'une construction comme le tournoi marquant la fin de l'édification de Fossedragon en l'an 55 ;
- une victoire militaire comme le tournoi organisé à Port-Lannis en l'an 289 pour la fin de la rébellion des Greyjoy[9]), etc.
- le passage du roi, de la reine ou d'un prince de sang lors d'une pérégrination royale, comme les petits tournois organisés par les seigneurs Manderly et Dustin pour la reine Alysanne Targaryen en l'an 58[6] ou le tournoi de Villevieille de l'an 89, organisé en l'honneur du passage du roi Jaehaerys Ier Targaryen[2].
Outre le fait de marquer un tel évènement, un tournoi permet à son organisateur de démontrer sa richesse[10] et son prestige[11], surtout si des invités de haut rang sont présents. Pour les participants (chevaliers et écuyers), c'est l'occasion de démontrer leurs qualités martiales, de jauger celles des autres[12][13] et de se distinguer[14], jusqu'à obtenir la main d'une dame[15]. Plus largement, ces festivités sont l'occasion pour les maisons nobles de se rencontrer et de tisser des liens[16]. Parfois, certains tournois servent à masquer des conspirations en fournissant aux conjurés l'occasion de se concerter sans attirer l'attention (voir le Grand tournoi d'Harrenhal en l'an 281[17][18]), voire même de tenter de lancer une rébellion (comme au tournoi de Murs-Blancs en l'an 211[19]).
Pour les chevaliers errants qui y participent, les tournois représentent à la fois un risque et une opportunité : s'ils sont vaincus, ils peuvent y laisser leur monture et leur armure, qui constituent souvent leur seule fortune. Mais, s'ils se font remarquer par leur valeur, ils peuvent être recrutés par un seigneur, soit temporairement, soit même comme chevalier de maison, ce qui représente un rang supérieur et une situation plus stable[3].
Pour les marchands, les prostituées, les coupeurs de bourse, les bateleurs et les rhapsodes, un tournoi est une opportunité de faire des affaires et de démonter leurs talents. Pour le petit peuple en général, ils constituent une grande fête populaire, l'occasion d'admirer la noblesse et de festoyer sans bourse délier[3].
Organisation
Les tournois peuvent être constitués de différentes épreuves, généralement récompensées par des prix. Les participants doivent en principe être des chevaliers, mais il arrive que de simples francs-coureurs puissent participer selon les bonnes volontés du seigneur qui organise le tournoi[20]. Des mêlées et des joutes sont parfois organisées à l'intention des écuyers[21], mais ces derniers peuvent très souvent courir la quintaine avant que leurs aînés ne rentrent en lice[22].
Mêlées
Les mêlées sont des affrontements qui simulent des batailles mais qui se déroulent avec des armes mouchetées[1]. Rassemblant plusieurs dizaines de participants, elles peuvent voir l'affrontement de deux ou plusieurs équipes[18], ou une forme plus confuse dans laquelle seul le dernier compétiteur debout remporte le prix[20][23]. Dans le Nord, les mêlées peuvent se révéler mortelles ainsi qu'en témoigne la grande mêlée d'Âtre-lès-Confins en 170 où dix-huit combattants auraient perdu la vie[24].
Joutes
Les joutes sont des duels montés opposant deux participants qui doivent se désarçonner à l'aide d'une lance longue et mouchetée, conçue pour se briser à l'impact[25]. Il est de bon ton de briser plusieurs lances contre un adversaire[26].
Il existe de nombreuses règles différentes pour les joutes. Certaines voient des champions être défiés par les autres compétiteurs pour la défense symbolique d'une dame. Celle-ci est généralement une dame de la maisonnée du seigneur qui organise le tournoi qui porte alors le titre de reine d'amour et de beauté. Ce titre peut alors être remis en cause à l'issue des joutes. D'autres joutes voient simplement l'affrontement des compétiteurs qui sont éliminés au fur et à mesure de la compétition[1].
Autres épreuves
Si la mêlée et les joutes sont les deux épreuves emblématiques des tournois, d'autres compétitions peuvent aussi se dérouler. Des épreuves d'adresse au tir à l'arc ou au lancer de haches sont assez fréquentes. Des concours de chants peuvent aussi se dérouler[18].
Tournois historiques
Voir article détaillé : Historique des tournois.
La tradition des mystérieux chevaliers
Lors de plusieurs tournois, on voit se produire des chevaliers refusant de révéler leur identité, et arborant un écu de couleur unie, ou portant des armes de fantaisie[10]. La principale motivation de ces chevaliers est de pouvoir concourir malgré un handicap social (notamment un âge trop jeune, un statut trop élevé, un statut de hors-la-loi, etc.), mais aussi parfois de gagner l'attention et les faveurs du public[19]. Ce fut le cas :
- de Jonquil Sombre qui prit le surnom de Serpent d'Écarlate lors du tournoi de Port-Réal[5] ;
- du prince Baelon Targaryen, alors encore écuyer et combattant sous le nom de Mat d'Argent, lors du tournoi de Vieux Rouvre[2].
- d'Aemon Chevalier-Dragon qui se cacha sous l'armure du chevalier des Pleurs[10] ;
- de Duncan le Grand et de Daemon Feunoyr, le troisième fils du premier prétendant Feunoyr[19], lors du tournoi de Murs-Blancs sous les noms du Chevalier au Gibet et de Jehan le Ménétrier ;
- de Barristan Selmy, qui eut recours deux fois à cet artifice, dont la première alors qu'il avait à peine dix ans[10][27] ;
- du Bâtard Hautesterres, bâtard de la maison Mullendore qui se présenta sous le pseudonyme du Chevalier Noirécu au tournoi de Villevieille[28] ;
- de Symon Tignac, lors d'un tournoi à Accalmie[18] ;
- du chevalier d'Aubier rieur, lors du grand tournoi d'Harrenhal, dont l'identité n'a pas encore été percée à jour[10].
Voir aussi
Notes et références
- ↑ 1,0, 1,1 et 1,2 So Spake Martin : Tourney Rules sur westeros.org.
- ↑ 2,0, 2,1 et 2,2 Feu et Sang : Le long règne. Jaehaerys et Alysanne. Diplomatie, descendance et douleur.
- ↑ 3,0, 3,1 et 3,2 Le Chevalier Errant.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 19, Catelyn.
- ↑ 5,0 et 5,1 Feu et Sang : L'année des Trois Épouses. 49 apC.
- ↑ 6,0, 6,1 et 6,2 Feu et Sang : Jaehaerys et Alysanne. Leurs triomphes et leurs tragédies.
- ↑ Les origines de la saga, Aerys II.
- ↑ Feu et Sang : Un surplus de dirigeants.
- ↑ A Feast for Crows, Chapitre 25, Cersei.
- ↑ 10,0, 10,1, 10,2, 10,3 et 10,4 A Storm of Swords, Chapitre 25, Bran.
- ↑ A Storm of Swords, Chapitre 32, Jaime.
- ↑ A Feast for Crows, Chapitre 31, Jaime.
- ↑ A Feast for Crows, Chapitre 34, Jaime.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 28, Eddard.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 13, Daenerys.
- ↑ A Storm of Swords, Chapitre 44, Arya.
- ↑ Les origines de la saga, L'année du Printemps Trompeur.
- ↑ 18,0, 18,1, 18,2 et 18,3 A Storm of Swords, Chapitre 43, Daenerys.
- ↑ 19,0, 19,1 et 19,2 L'Œuf de Dragon.
- ↑ 20,0 et 20,1 A Game of Thrones, Chapitre 30, Sansa.
- ↑ A Feast for Crows, Chapitre 42, Alayne.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 17, Bran.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 23, Catelyn.
- ↑ Les origines de la saga, Le Nord.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 31, Eddard.
- ↑ Le Chevalier Errant.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 60, Le chevalier écarté.
- ↑ A Storm of Swords, Chapitre 68, Jaime.